« Quel livre faut-il lire et sur quoi méditer ? Entendez saint Bernard : "Je ne peux méditer que sur Jésus, et tout livre où je ne trouve pas le nom de Jésus, m'est insipide et fastidieux. Jésus n'est-il pas le soleil de notre intelligence et le bonheur de nos âmes ? pourquoi chercher ailleurs la lumière et le bonheur ?" Il faut donc toujours lire des livres sérieux et traitant surtout de questions religieuses, mais en particulier il faut continuellement lire le saint Évangile : que sont tous les livres de la terre en comparaison de votre Évangile, ô mon Jésus ! Taisez-vous, docteurs et orateurs de ce monde ! Parlez, parlez, ô mon Jésus, une seule de vos paroles renferme plus de lumière que tous les livres des mortels !
[...]
Que désirer apprendre sur le bonheur, quand on a entendu le sermon sur les Béatitudes !
Celui qui connaît Jésus-Christ, s'écrie saint Ambroise, que peut-il chercher encore à connaître ?
Que désirer voir, quand on a vu le divin Enfant de la crèche ! Que désirer contempler quand on a contemplé son Dieu sur une croix !
Là tous les saints docteurs ont appris leur grande science. »
T.R.P. Marie-Antoine (de Lavaur, 1825-1907), L'Amour n'est pas aimé - Jésus mieux connu, mieux aimé, mieux imité, Les voix franciscaines, Toulouse, 1922 (3e édition soigneusement corrigée).
st ambroise
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Méditation - Jésus
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Prière - Viens, Seigneur Jésus...
« Viens, Seigneur Jésus, cherche ton serviteur ; cherche ta brebis fatiguée ; viens, berger... Pendant que tu t'attardes sur les montagnes, voilà que ta brebis erre : laisse donc les quatre-vingt-dix-neuf autres qui sont tiennes et viens chercher l'unique qui s'est égarée. Viens, sans te faire aider, sans te faire annoncer ; c'est toi maintenant que j'attends. Ne prends pas de fouet, prends ton amour ; viens avec la douceur de ton Esprit. N'hésite pas à laisser sur les montagnes ces quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont tiennes ; sur les sommets où tu les as mises, les loups n'ont pas d'accès... Viens à moi, qui me suis égaré loin des troupeaux d'en haut, car tu m'avais mis là-haut moi aussi, mais les loups de la nuit m'ont fait quitter tes bergeries.
Cherche-moi, Seigneur, puisque ma prière te cherche. Cherche-moi, trouve-moi, relève-moi, porte-moi ! Celui que tu cherches, tu peux le trouver, celui que tu trouves, daigne le relever, et celui que tu relèves, pose-le sur tes épaules. Ce fardeau de ton amour n'est jamais trop lourd pour toi... Viens donc, Seigneur, car s'il est vrai que j'erre, « je n'ai pas oublié ta parole » (Ps 118,16), et je garde l'espoir du remède. »
St Ambroise (v.340-397), Commentaire du Ps 118, 22, 27-30 ; CSEL 62, 502-504.Alfred Soord (1868-1915), "The Lost Sheep"
(Crédit photo) -
Vendredi 7 décembre 2018
St Ambroise, évêque, docteur de l'Église
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Aeterne rerum conditor
(Hymne ambrosienne chantée aux Laudes du 1er octobre à l'Avent)
Moines de la Grande ChartreuseAeterne rerum conditor aeterne rerum
noctem diemque qui regis
et temporum das tempora
ut alleues fastidium
Praeco diei iam sonat
noctis profundae peruigil
nocturna lux uiantibus
a nocte noctem segregans
Hoc excitatus lucifer
soluit polum caligine
hoc omnis errorum chorus
uias nocendi deserit
hac nauta uires colligit
pontique mitescunt freta
hoc ipse petra ecclesiae
canente culpam diluit
Surgamus ergo strenue
gallus iacentes excitat
et somnolentos increpat
gallus negantes arguit
Gallo canente spes redit
aegris salus refunditur
mucro latronis conditur
lapsis fides reuertitur
Iesu, labantes respice
et nos uidendo corrige
si respicis lapsus cadunt
fletuque culpa soluitur
Tu lux refulge sensibus
mentisque somnum discute
te nostra vox primum sonet
et vota soluamus tibi
St Ambroise de MilanÉternel créateur du monde,
toi qui gouvernes les nuits et les jours
fais succéder les temps aux temps
pour alléger la lassitude
Le hérault du jour déjà sonne
le veilleur de la nuit profonde,
clarté nocturne aux voyageurs,
séparant la nuit de la nuit.
Par lui réveillé, Astre porteur de lumière
Délivre le ciel des ténèbres,
par lui tout le chœur des rôdeurs
abandonne les voies du mal.
Par lui le marin reprend force
et la houle des flots s'apaise ;
La Pierre même de l’Église
à son chant a lavé sa faute.
Levons nous donc avec courage ;
le coq éveille ceux qui gisent,
invective les somnolents ;
le coq confond les renégats
Au chant du coq, l'espoir renaît,
la santé revient aux malades,
l'arme du bandit se rengaine,
la foi s'en retourne aux pécheurs.
Jésus, regarde qui chancelle
et par ta vue corrige-nous
sous ton regard, nos faux pas cessent,
nos pleurs effacent notre faute.
Reprends ton éclat dans nos âmes,
dissipe le sommeil du cœur ;
pour toi d'abord, que nos voix sonnent :
acquittons nos vœux envers toi.
(Source traduction) -
Méditation : "Serviteurs quelconques"
« Que personne ne se glorifie de ce qu'il fait, puisque c'est en simple justice que nous devons notre service au Seigneur. Tant que nous vivons, nous devons toujours travailler pour notre Seigneur. Reconnais donc que tu es un serviteur tenu à un grand nombre de services. Ne te rengorge pas d'être appelé « enfant de Dieu » (1Jn 3,1) : reconnaissons cette grâce, mais n'oublions pas notre nature. Ne te vante pas si tu as bien servi, car tu as fait ce que tu devais faire.
Le soleil remplit son rôle, la lune obéit, les anges font leur service. Saint Paul, « l'instrument choisi par le Seigneur pour les païens » (Ac 9,15), écrit : « Je ne mérite pas le nom d'apôtre, parce que j'ai persécuté l’Église de Dieu » (1Co 15,9). Et si ailleurs il montre qu'il n'a conscience d'aucune faute, il ajoute ensuite : « Mais je n'en suis pas justifié pour autant » (1Co 4,4). Nous non plus, ne prétendons pas être loués pour nous-mêmes, ne devançons pas le jugement de Dieu. »
St Ambroise (v.340-397), Sur l'Évangile de saint Luc 8, 31-32, Trad. Maurice Véricel, L’Évangile commenté par les Pères, Éditions Ouvrières, Paris, 1961 (cf. SC n°52). -
Méditation : Marie, Vierge de corps et d'esprit
« Quoi de plus noble que Marie, miroir des vierges, la Mère de Dieu ? Quoi de plus splendide que celle-là même qu'a choisi la splendeur ? Quoi de plus chaste que celle qui a engendré le corps sans souillure corporelle ? Que dire de ses autres vertus ? Elle était vierge non seulement de corps, mais d'esprit, elle dont jamais les ruses du péché n'ont altéré la pureté : Humble de cœur, réfléchie dans ses propos, prudente, avare de paroles, avide de lecture, elle mettait son espoir, non dans l'incertitude de ses richesses, mais dans la prière des pauvres ; appliquée à l'ouvrage, réservée, elle prenait pour juge de son âme, non l'homme, mais Dieu ; ne blessant jamais, bienveillante à tous, pleine de respect pour les vieillards, sans jalousie pour ceux de son âge, elle fuyait la jactance, suivait la raison, aimait la vertu. Quand donc offensa-t-elle ses parents, ne fût-ce que dans son attitude ? Quand la vit-on en désaccord avec ses proches ? Quand repoussa-t-elle l'humble avec dédain, se moqua-t-elle du faible, évita-t-elle le miséreux ? Elle ne fréquentait que les seules réunions d'hommes où, venue par charité, elle n'eut pas à rougir ni à souffrir dans sa modestie. Aucune dureté dans son regard, aucune licence dans ses paroles, aucune imprudence dans ses actes : rien de heurté dans le geste, de relâché dans la démarche, d'insolent dans la voix : son attitude extérieure était l'image même de son âme, le reflet de sa droiture. »
St Ambroise, cité par B. Clénet in "Notre-Dame Reine de France", P. & O. Lussaud Frères, Fontenay-le-Comte, 1945. -
Mercredi 17 septembre 2014
St Robert Bellarmin, prêtre et docteur
(dies natalis)Catéchèse de Benoît XVI sur St Robert Bellarmin (Audience générale du mercredi 23 février 2011)
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William Byrd (1543-1623) : Motet "O lux beata Trinitas" à 6 voix
The Cardinall's Musick
(Texte attribué à St Ambroise de Milan)1.
O lux beata Trinitas,
Et principalis unitas,
Iam sol recedat igneus,
Infunde lumen cordibus.
2.
Te mane laudum carmine,
Te deprecemur vespere:
Te nostra supplex gloria
Per cuncta laudet sæcula.
3.
Deo Patri sit gloria,
Ejusque soli Filio,
Cum Spiritu Paraclito,
Et nunc et in perpetuum. -
Gabriel Fauré (1845-1924) : Cantique de Jean Racine Op. 11
Choeur de St John's College - Dir. George Guest
Hymne "Consors paterni luminis" traduite du Bréviaire Romain par Jean Racine, dont l'original attribuée à St Ambroise était chantée aux Matines de la férie tierce, c'est-à-dire du mardi.
Verbe égal au Très-Haut, notre unique espérance,
Jour éternel de la terre et des cieux,
De la paisible nuit nous rompons le silence :
Divin sauveur, jette sur nous les yeux.
Répands sur nous le feu de ta grâce puissante ;
Que tout l'enfer fuie au son de ta voix ;
Dissipe ce sommeil d'une âme languissante
Qui la conduit à l'oubli de tes lois !
Ô Christ ! sois favorable à ce peuple fidèle,
Pour te bénir maintenant assemblé ;
Reçois les chants qu'il offre à ta gloire immortelle,
Et de tes dons qu'il retourne comblé.
Texte latin original :
Consors paterni luminis,
Lux ipse lucis et dies,
Noctem canendo rumpimus:
Assiste postulantibus.
Aufer tenebras mentium,
Fuga catervas dæmonum,
Expelle somnolentiam
Ne pigritantes obruat.
Sic, Christe, nobis omnibus
Indulgeas credentibus,
Ut prosit exorantibus
Quod præcinentes psallimus.
Sit, Christe, rex piissime,
Tibi Patrique gloria
Cum Spiritu Paraclito
In sempiterna sæcula.
Amen.
Variante de la doxologie :
Praesta, Pater Piissime,
Patrique, compar Unice,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne saeculum.
Amen.