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volonté propre

  • Méditation : consoler le Coeur de Jésus

    « Ce qui plaît à Dieu avant tout c'est l'accomplissement de ses desseins éternels en nous, par l'usage des moyens qu'Il choisit pour nous, selon l'ordre fixé par Lui de toutes les destinées et de tous les événements. "Il vaut mieux, s'écriait saint François de Sales, n'être qu'un tout petit moucheron, par la volonté divine, qu'un séraphin par sa volonté propre." Dieu s'est choisi pour moi des instruments qu'Il manie Lui-même, qu'Il exerce contre mes défauts et mes faiblesses, qu'Il donne comme un renfort ou un stimulant à ma vertu, dont Il fait pour ma vie surnaturelle tout à la fois un remède, un préservatif et un tonique ; il y a tant à faire en moi, et il est si bon que Dieu le fasse pour mon mérite et pour sa Gloire, que Dieu n'a pas trop de toute mon existence, ni de tout ce qu'Il peut y trouver de personnes exerçantes ou d'événements pénibles, pour me façonner comme Il veut, et me purifier comme il faut, au creuset de la patience. C'est donc à cela que tient tout ce qui touche le plus l'Amour de Dieu pour nous : "c'est avec la chaîne des souffrances patiemment supportées que le Christ forme l'anneau nuptial par lequel Il épouse une âme" (1).

    Qu'il est donc consolant et souvent nécessaire de penser, dans nos difficultés et nos peines, qu'elles sont, par l'amour que nous y mettons et que nous y trouvons, la meilleure consolation que nous puissions donner au Cœur de Jésus, parce que c'est le meilleur moyen de nous unir à ses souffrances et de les rendre fécondes en nous ; "ceux qui sont piqués de la Sainte Couronne, disait saint François de Sales, ne sentent pas les autres piqûres." Louis Veuillot, qui avait vu mourir sa femme, après huit ans de mariage, et qui, sur six enfants, en avait perdu quatre, dont trois en quarante jours, "ne pouvait plus reposer son cœur que sur la pierre d'un tombeau" ; et pourtant il demandait à Dieu de "lui laisser ce baume amer et purifiant" (2). Faisons nôtre cette pierre si aimante et si humaine tout à la fois, en nous souvenant d'ailleurs, avec le Bienheureux Grignion de Montfort, que c'est la très sainte Vierge qui nous aide à bien porter toutes nos croix "en les faisant confire dans le sucre de sa douceur maternelle, et dans l'onction du pur amour (3). »

    (1) : Cf. Mgr Ullathorne o.s.b., évêque de Birmingham, Humilité et patience, Collection Pax vol. IX, Lethielleux/ DDB/ Abbaye de Maredsous, Paris, 1923, p. 111
    (2) : Ce n'est d'ailleurs pas manquer à l'esprit de cette patience forte et aimante que de chercher à soulager les maux dont on souffre, soit pour mieux accomplir les devoirs de son état, soit même simplement pour en atténuer l'effet ou en éviter le retour. Tout cela est dans l'ordre, puisque la souffrance est un mal et qu'il faut se défier de sa faiblesse. Les plus grands saints nous en ont montré l'exemple. Le séraphique saint François faisait renouveler chaque jour, en dehors du vendredi et du samedi, par le bon frère Léon, des compresses d'eau fraîche sur ses plaies sanglantes ; et c'est sainte Thérèse qui, sans oublier sa devise : "ou souffrir ou mourir", mandait à la prieure du Carmel de Séville de lui envoyer "un peu d'eau de fleur d'orange", en "prenant bien garde qu'elle ne se répande pas en chemin" pour calmer ses "grands maux de cœur".
    (3) : Cf. Abbé Antonin Lhoumeau, Élévations mariales, A. Mame, 1919, p. 245.


    Abbé Paul Thône, Sur le Cœur de notre Sauveur (ch. II, II), Desclée de Brouwer et Cie, Éditeurs, Paris, 1934.

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    Icône Akhtyr de la Très Sainte Mère de Dieu
    (Histoire de l'icône, en anglais)
  • Méditation : Paix de l'âme toute en Dieu

    « Il faut savoir que le bien et la perfection de l'homme consistent en ce que Dieu le remplisse et soit le principe de toutes ses actions. Cela se fait par la grâce ; et d'autant plus que l'homme est soumis à la grâce, il participe plus avantageusement au bonheur d'être en toutes choses rempli de Dieu. Or il ne peut y parvenir qu'avec peine, à cause de la corruption de la nature, qui répugne à cette parfaite soumission à la grâce. Ainsi, quand l'âme s'est une fois déterminée d'être toute à Dieu, il faut que, par son effort aidé de la grâce, elle mortifie en elle-même tout ce qu'elle aperçoit de contraire à Dieu, comme les vices, les passions, les impétuosités, et généralement tout ce qui passe pour déréglé au jugement des sages. Après tout cela il lui reste encore à mortifier une chose dont communément on ne se défie guère, et qui est cependant un grand obstacle à la perfection : c'est son action propre ou sa manière d'agir par elle-même. Défaut qui est commun à tous les gens de bien desquels Dieu n'a pas encore pris une entière possession. Le bien qu'ils font, c'est d'ordinaire par eux-mêmes qu'ils le font, aidés toutefois de la grâce, sans laquelle on ne peut rien faire de bon.
    [...]
    Quand l'homme est entièrement possédé de Dieu, il en tire une nouvelle vie et une nouvelle force qui le fait agir dans toutes ses actions doucement, efficacement, sans que rien lui résiste au dedans de lui. Les choses mêmes qui arrivent au dehors s'accordent avec l'intérieur par le moyen de la résignation qu'il a aux ordres de la Providence, si bien qu'en toutes choses il se trouve heureux et profite de tout.
    [...]
    Pour arriver à ce bonheur, il faut abattre son activité naturelle, se dépouiller de sa manière d'agir basse et humaine, se rendre attentif à Dieu en tout, s'accommoder et se soumettre au principe intérieur de la grâce, quand on l'a découvert. L'âme le découvre quand elle est tranquille et en paix, et elle acquiert cette paix et cette tranquillité, en s'étudiant à mourir à elle-même et à ses propres desseins. Lorsqu'elle est parfaitement morte à ses manières propres, Dieu fait en elle toute sorte de bien.
    [...]
    C'est principalement par la sainte Eucharistie que cela se fait d'une manière plus expresse et plus pénétrante. Le saint Sacrement est le principe intérieur de cette vie divine, et l'on voit que c'est par la sainte communion que l'on parvient au bonheur d'être pleinement et parfaitement possédé de Dieu. »

    R.P. Jean-Joseph Surin s.j. (1600-1665), Lettre LX à la mère Jeanne des Anges, ursuline à Loudun, in "Lettres spirituelles" Tome I, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1843 (Nlle édition).

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  • Méditation : serviteur de Dieu

    « En quoi consiste le véritable service de Dieu ? A faire sa volonté. Cela veut dire qu'il ne suffit pas de faire des choses bonnes, mais qu'il faut faire celles qui sont de la volonté de Dieu. Aussi le livre de l'Imitation de Jésus-Christ dit : "Tout ce qui est bon n'est pas saint ; et tout ce qui peut être parfait n'est pas pour autant agréable à Dieu." Il y a des personnes qui, pour faire ce qui est de leur volonté, se contentent de faire des choses bonnes, choisissant celles qui leur plaisent, sans se vouloir limiter à aucune en particulier ; mais le véritable service de Dieu est de faire le bien qu'il veut, tout ainsi que le bon serviteur n'est pas celui qui fait des choses bonnes, mais celui qui fait celles que son maître veut.

    Si quelqu'un avait engagé un serviteur pour avoir soin de sa maison de la campagne, et que ce serviteur se tint dans une salle à faire des ouvrages au tour, des enluminures, et puis les allât offrir à son maître disant qu'il avait fait cela pour lui, le maître pourrait dire que toutes ces petites choses qu'il a faites ne valent pas seulement les gages qu'il lui donne. Nous faisons ainsi avec Notre Seigneur : chacun s'adonne à ce qu'il lui plaît, pourvu qu'il n'y voie point de mal, et demeure content parce qu'il a tout offert le matin à Notre Seigneur ; voire, il se vante de ce qu'il ne fait rien que pour Dieu. Tout cela n'est pas son véritable service, mais de faire les choses qui sont de sa volonté et qu'il nous a mises en main. »

    Jean-Joseph Surin (1600-1665), Guide spirituel (I, 9 : Du véritable service de Dieu), Desclée de Brouwer, coll. Christus n° 12, 1991.

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    Samuel : "Parle, Seigneur, ton serviteur écoute"

  • Méditation : le vrai bonheur

    « Considérons le chemin qui conduit au vrai bonheur... c'est la vrai humilité. On renonce pleinement à soi-même et à ses manières personnelles ; on ne fait aucun cas de soi, ni de tout ce qu'on fait ou peut faire ; on se dépouille de tout cela, on se tient soi-même absolument pour rien, ce qui d'ailleurs est la vérité. S'il y a là quelque chose, ce n'est pas de toi, mais uniquement de Dieu. C'est à ce fond que tu dois atteindre, si tu veux que tes yeux deviennent jamais heureux ; il te faut apprendre à regarder foncièrement dans ce fond, car c'est la loi que Notre Seigneur nous a laissée quand il a dit : "Apprenez de moi que je suis humble et doux" (Mt 11,29). Ce sont là deux compagnes, deux soeurs, qui habitent et marchent toujours ensemble. Quand l'une est dans le fond, l'autre doit nécessairement y être. C'est aux petits que le Père du ciel révèle les sublimes mystères, et il les cache aux grands et aux sages (Lc 10,21). C'est dans cette petitesse seulement, et pas ailleurs, qu'on comprend la simple et pure vérité qui fait l'essence du bonheur.
    [...]
    Mes enfants, la volonté [propre] doit être retranchée, ainsi que le dit Notre Seigneur : "Je ne suis pas venu pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de mon Père" (Jn 6,38). Aussi longtemps et tant que tu demeures en ta propre volonté, sache-le, tu seras privé de cette félicité. Car tout vrai bonheur vient du véritable abandon, du détachement de la volonté propre. Tout cela naît dans le fond de l'humilité. C'est là que la volonté propre se perd ; car la volonté est précisément comme le pilier sur lequel repose toute l'ordonnance de l'édifice : si nous pouvions abattre ce pilier, tous les murs de cet édifice s'écrouleraient. Plus on est petit et humble, moins on a de volonté. »

    Jean Tauler, Sermon 53 (3-4), in "Sermons - Edition intégrale", Cerf, coll. Sagesses chrétiennes, Paris, 1991.

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