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jardin

  • Méditation - L'oraison nourriture de l'âme

    « Ce que la nourriture est à l'égard du corps, l'oraison l'est à l'âme ; et comme une personne qui ne prendrait ses repas que de deux, trois, quinze jours l'un, tomberait incontinent en défaillance et se mettrait hors d'état de faire ses fonctions, n'ayant ni force, ni vigueur, de même une âme qui ne vaquera point à l'oraison ou qui ne la fera que rarement, deviendra bientôt toute tiède, languissante, sans force ni vertu, ennuyeuse aux autres et insupportable à elle-même.
    L'oraison est comme l'arrosement de notre âme. Les jardiniers sont soigneux de prendre leur temps pour arroser deux fois par jour leurs plantes durant les chaleurs et les sécheresses de l'été, et ils le font prudemment ; car sans cela, les plantes mourraient. [...] Ainsi la sécheresse venant à donner sur le jardin de notre âme, toutes les plantes y périraient si le soin et l'industrie du jardinier n'y pourvoyait, c'est-à-dire sans l'oraison qui, comme une douce rosée, humecte tous les matins nos âmes par la grâce qu'elle attire sur nous. Sommes-nous fatigués des rencontres et des peines qui arrivent durant le cours de la journée, nous avons encore le soir ce doux rafraîchissement, pour donner vigueur à toutes nos actions. Oh ! que l'âme fera de grands fruits en peu de temps, si elle est soigneuse de se rafraîchir par ce sacré arrosement ! »

    St Vincent de Paul (1581-1660), in "Élévations, Prières et Pensées", J. de Gigord, 1919.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Annonciation

    « Tu l'as entendu, Vierge Marie, tu concevras et enfanteras un fils, non d'un homme — tu l'as entendu — mais de l'Esprit Saint. L'ange attend ta réponse ; il faut qu'il retourne vers Celui qui l'a envoyé. Nous attendons nous aussi, notre Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Le prix de notre salut est entre tes mains. Si tu consens, nous sommes libres. Dans le Verbe éternel de Dieu nous avons tous été créés ; mais hélas, la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte que nous soyons rappelés à la vie...
    Donne ta réponse, Vierge Marie, n'hésite pas... Prononce cette parole si attendue par la terre, les enfers, les cieux mêmes. Voici que le Roi et Seigneur de l'univers, lui qui a « désiré ta beauté » (Ps 44,12), désire aussi le oui de ta réponse. A ton consentement il a voulu suspendre le salut du monde. Tu lui as plu par ton silence ; tu lui plairas davantage à présent par ta parole. »

    St Bernard (1091-1153), Homélies sur ces paroles de l'Évangile : « L'ange fut envoyé », n° 4, 8-9.

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    « La Vierge Marie a fermé les yeux
    Et voilé son cœur de ses deux paupières
    pour ne plus rien voir, pour entendre mieux
    Un souffle qui fait trembler ses prières...

    Un frisson le long du petit jardin
    A couru... Qui vient ? La feuille nouvelle ?
    Qui passe ?... Un oiseau sort du ciel. Soudain,
    La graine des champs les sent partir d'elle.

    Le vent sur le toit vient de rencontrer
    Dessus, un oiseau que l'azur apporte.
    Qui vole ?... Le ciel a poussé la porte,
    La porte a chanté, un Ange est entré.

    Un Ange a parlé tout bas dans la chambre.
    Toi seule, ô Marie, entends ce qu'il dit,
    Toi seule dans l'ombre et le Paradis.
    Il a semé Dieu tout grand dans tes membres.

    Je ne l'ai pas vu. Mais en s'en allant,
    - J'étais sur le pas ému de la porte -
    Il a laissé choir dans mon cœur tremblant
    Un grain murmurant du Verbe qu'il porte.

    Il a fait tomber à la place en moi
    La plus ignorée et la plus profonde,
    Un mot où palpite on ne sait quoi,
    Un mot dans mon sein pour le mettre au monde.

    Ah ! comment un mot sortira-t-il bien
    De moi que voilà qui suis peu savante ?
    Mais le Saint-Esprit - je suis sa servante -
    S'Il veut qu'il me naisse y mettra du sien.

    ......................................

    La Vierge Marie est dans son bonheur.
    La Vierge Marie est là qui se noie
    Dans le miel de Dieu. L'épine est en fleur
    Autour du jardin, autour de ma joie.

    Il y a dans toi, Vierge, un petit Roi,
    Ton petit enfant, un Dieu ! Trois ensemble !
    Et nul ne s'en doute. Il y a dans moi
    Un petit oiseau dont le duvet tremble... »

    Marie Noël (1883-1967), Le Rosaire des joies
    ("Annonciation", extrait), Crès, 1930.

  • Méditation : La Sainte Vierge en son Assomption

    « Considérez Marie monter au Père éternel, ornée de toutes les vertus qui font l'âme belle. Elles sont là, autour de Marie, toutes les vertus qui peuvent se nommer, chacune plus ou moins haut suivant son rang, toutes désirant parvenir à la bonté suprême de Dieu, qui est la source d'où elles découlent en nous. Et Marie, ainsi entourée, montait, avec une telle fête, une telle volonté, tout enflammée du désir de s'unir à la divinité incréée du Père. Et pareillement le Père, avec les deux autres personnes divines, l'attendait avec une joie, une allégresse que la langue humaine ne peut exprimer. Le Cantique des cantiques donne un peu l'impression de la douceur des paroles du Père, quand il dit : "Veni in hortum meum, soror sponsa mea ; messui myrrham meam cum aromatibus meis ; comedi favum cum melle meo ; bibi vinum meum cum lacte meo" (1).
    [...]
    Quelle plus grande joie que celle de Marie ! Elle jouit de Dieu, Je voit, le considère, le possède ; elle se mire en lui uni au Père éternel. Elle voit dans son fils bien-aimé la propre chair qu'elle a nourrie de son lait, celle qu'elle a conçue et tenue dans son sein virginal. Elle voit cette même chair avec laquelle il a passé trente-trois années dans cette vie. Elle voit cette même chair qui a souffert de si âpres douleurs sur le bois de la Croix, pour le salut des âmes qui voudraient suivre sa doctrine évangélique. Et, de cette vue, Marie éprouve tant d'allégresse, tant de consolation, tant de joie triomphante que jamais elle ne se lasse de regarder son fils.
    [...]
    Toute cette fête qui se fait dans la gloire du ciel, quelle en est la cause ? Ce sont les noces qui s'y font, les noces de Marie, épouse de Dieu. Voilà pourquoi, depuis que celle-ci a été élevée au ciel, il n'y a plus que danses, réjouissances, chants suaves qui n'auront pas de fin. Et il est dit par Salomon à tous ceux qui se trouvent à ces noces : "Venite comedite panem meum, et bibite vinum quod miscui vobis, Venite et comedite omnes et inebriamini." (Pr 9,5 ; Ct 5,1) Tous, nous sommes invités à ces noces. Femmes, plût à Dieu que je vous visse toutes enivrées, et moi avec vous, de ce vin de gloire de la vie éternelle. »

    (1) : Ct 5,1 : "Je suis venu dans mon jardin, ô ma sœur, mon épouse, je l'ai cueilli ma myrrhe, avec mes aromates ; j'ai mangé le rayon avec mon miel, j'ai bu mon vin avec mon lait."

    St Bernardin de Sienne (fêté ce jour), 1er Sermon à Sienne, in Paul Thureau-Dangin, "Un prédicateur populaire dans l'Italie de la Renaissance - Saint Bernardin de Sienne, 1380-1444" (Le Prediche volgari, T. I), Librairie Plon E., Nourrit & Cie, Paris, 1896.

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  • Prière du Bx Guerric d'Igny, également fêté ce jour

    « Ô Seigneur Jésus, véritable jardinier, opérez en nous ce que vous exigez de nous. Car sans vous nous ne pouvons rien faire. Vous êtes, en effet, le véritable jardinier, vous êtes et le créateur, le cultivateur ou le gardien de ce jardin, vous qui plantez par vos paroles, arrosez par votre esprit, et donnez l'accroissement par votre vertu. [...] Il est le jardinier de tout le monde, le jardinier du ciel, le jardinier de l’Église qu'il plante et arrose ici-bas, jusqu'à ce que, son accroissement achevé, il la transplante dans la terre des vivants, le long du cours des eaux vives, où elle ne craindra pas, quand la chaleur viendra, où ses feuilles seront toujours vertes et où elle ne cessera de produire du fruit. Heureux, Seigneur, ceux qui habitent dans ces jardins, ils vous loueront aux siècles des siècles. »

    Bx Guerric d'Igny (également fêté ce jour), Extrait du Sermon sur ces paroles du Cantique : "Vous qui habitez dans les jardins, les amis écoutent, faites-moi entendre votre voix" (Cant. VIII, 13), Appendice au Tome VII des Œuvres complètes de St Bernard, traduction nouvelle par M. l’Abbé Charpentier, docteur en théologie, Paris, Librairie de Louis Vivès, Éditeur, 1865.
    ---> Sermons de Guerric d'Igny en ligne à l'Abbaye Saint-Benoît.

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  • Méditation avec Ste Marguerite-Marie (suite : l'Heure Sainte)

    « Le Rédempteur se plaint de l'ingratitude avec laquelle les hommes méconnaissent l'"excès" de l'amour qu'il leur a jadis témoigné comme aussi bien ses "empressements" d'aujourd'hui à leur faire du bien. Et, s'adressant à la jeune religieuse :

    "Du moins, lui dit-il, donne-moi ce plaisir
    de suppléer à leurs ingratitudes
    autant que tu pourras en être capable."

    [...]
    Puis il lui prescrit ce qui constituera pour elle, comme ce l'avait été un temps pour Thérèse d'Avila, son sujet d'oraison privilégié :

    "Toutes les nuits du jeudi au vendredi,
    je te ferai participer à cette mortelle tristesse
    que j'ai bien voulu sentir au jardin des Olives,
    et laquelle tristesse te réduira,
    sans que tu la puisses comprendre,
    à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort.
    Et, pour m'accompagner dans cette humble prière
    que je présenterai alors à mon Père
    parmi toutes mes angoisses,
    tu te lèveras entre onze heures et minuit,
    pour te prosterner pendant une heure avec moi,
    la face contre terre,
    tant pour apaiser la divine colère,
    en demandant miséricorde pour les pécheurs,
    que pour adoucir en quelque façon
    l'amertume que je sentais
    de l'abandon de mes apôtres,
    qui m'obligea à leur reprocher
    qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi."

    Ce que, depuis plus de cent cinquante ans, l'on nomme l'Heure sainte, ce n'est donc pas une quelconque adoration du Corps du Christ, mais plutôt, en présence ou non du Saint Sacrement, "un exercice d'oraison mentale ou de prières vocales qui a pour objet l'agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers en vue [...] de demander miséricorde pour les pécheurs et de consoler le Sauveur pendant une heure." (1) »

    (1) : VO3, 2, 203-204 ; VO4, 3, 237.

    P. Édouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus (ch. VI), Presses de la Renaissance, Paris, 2007.

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  • 5 août : Méditation

    « Au moment d'instituer l'Eucharistie, J'ai vu toutes ces âmes privilégiées qui se nourriraient de mon Corps et de mon Sang et y trouveraient le remède à leur faiblesse, le feu qui consumerait leurs misères et les enflammerait d'amour.
    Je les vis aussi, toutes réunies pour Moi, comme dans un Jardin fermé où chacune Me donnerait sa fleur et Me récréerait par son parfum... Mon Corps Sacré serait le soleil qui leur donnerait la vie et réchaufferait leur froideur... J'irais aux unes pour Me consoler ; aux autres, pour Me cacher ; près d'autres, encore, pour Me reposer... Si vous saviez, âmes très aimées, comme il est facile de consoler, de cacher et de reposer un Dieu !...
    Ce Dieu qui vous aime infiniment, a semé en vous la grâce incomparable de son Appel et vous a attirées d'une façon mystérieuse au jardin de ses délices : ce Dieu qui est votre Rédempteur, s'est fait votre Epoux.
    Lui-même, maintenant, vous nourrit de son Corps très pur et vous désaltère par son Sang, et c'est en Lui que vous trouverez toujours le repos et la félicité.

    Hélas ! pourquoi faut-il que tant d'âmes comblées de mes grâces de choix, deviennent pour mon Coeur un sujet de tristesse ? Ne suis-Je pas toujours le même ? Ai-Je changé pour vous ? Non, mon Amour ne change jamais et, jusqu'à la fin des siècles, Je vous aimerai avec tendresse et prédilection.
    Si vous êtes misérables, Je le sais et mon regard très tendre ne se détourne pas de vous. Au contraire, J'attends avec ardeur que vous veniez à Moi, non seulement pour soulager vos misères, mais pour vous combler de nouveaux bienfaits.
    Si Je vous demande votre amour, ne Me le refusez pas ; il est si facile d'aimer Celui qui est l'Amour même.
    Si J'exige quelque chose de coûteux à votre nature, sachez bien que Je vous donne en même temps la grâce et la force nécessaires pour vous vaincre.
    c'est pour trouver en vous ma consolation que Je vous ai choisies. Laissez-Moi donc entrer dans votre âme et, si vous n'avez rien qui soit digne de Moi, dites avec humilité, mais confiance : "Seigneur, vous connaissez les fleurs et les fruits de mon jardin ! Venez et dites-moi ce qu'il faut que je fasse pour que, dès maintenant, croisse la fleur que vous désirez."

    A l'âme qui Me parle ainsi, avec le vrai désir de Me prouver son amour, Je réponds : "Ame chérie, si tu veux que ton jardin produise la fleur que J'aime, laisse-Moi le cultiver Moi-même... laisse-Moi labourer cette terre... laisse-Moi arracher aujourd'hui ces racines qui Me gênent et que tu n'as pas la force d'enlever !... Si Je te demande le sacrifice de tes goûts ou de ton caractère... tel acte de charité, de patience ou d'abnégation... telle preuve de zèle, d'obéissance ou de mortification, c'est l'engrais qui bonifiera le sol dont J'attends les fleurs et les fruits... Sais-tu quels sont ces fleurs et ces fruits ? La victoire remportée sur toi-même, donnera la lumière à un pécheur... Un ennui, supporté avec joie, cicatrisera les blessures qu'il M'a faites, réparera ses offenses et expiera ses fautes... Une observation acceptée sans trouble et même avec allégresse, obtiendra à des âmes aveuglées par l'orgueil le courage de s'humilier.
    Je ferai cela dans ton âme, si tu M'y laisses la liberté. Alors, non seulement les fleurs y croîtront rapidement, mais tu seras la consolation que cherche mon Coeur..." »

    Jésus à Soeur Josefa Menéndez (1890-1923), in Un Appel à l'Amour, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1938.

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