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  • Un livre indispensable sur un sujet essentiel : "Habiter le silence dans la liturgie"

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    Habiter le silence dans la liturgie
    Pascal Desthieux
     
    Comme le rappelle l'auteur en introduction, nous vivons dans un monde où la pollution sonore est envahissante. Et le bruit, chacun y est confronté à un moment ou à un autre de sa journée. Aussi l'aspiration au silence est-elle devenue plus fréquente aujourd'hui, même si pour certains le silence peut faire peur. Mais le silence est bien autre chose qu'une absence de son ou de parole. Et c'est précisément ce silence "habité", ce silence "parlant", écrin d'une relation intérieure épurée et bienfaisante, que le P. Pascal Desthieux nous invite à découvrir, tant il est essentiel de lui donner toute sa place dans la liturgie d'après Vatican II.

    Après avoir parcouru les textes bibliques pour découvrir le rôle important qui est donné au silence, et jeté un regard sur la liturgie traditionnelle où le silence du prêtre célébrant ne figurait que dans de rares rubriques du missel, l'auteur mentionne les interventions successives des Souverains Pontifes depuis 50 ans appelant à respecter ces temps de silence, « nécessaires au recueillement, à l'intériorisation, à la prière intérieure ».

    Parce que « le silence sacré fait partie de la célébration », et qu'il est hélas oublié par de nombreux célébrants trop attachés à "l'animation" de la messe au détriment du recueillement des fidèles, cette étude d'une grande clarté du P. Desthieux était attendu, et vient répondre à toutes les questions que prêtres et paroissiens peuvent se poser sur cette question essentielle : le silence pendant la messe, pourquoi, quand, comment ? Qu'il soit donc silence de recueillement et d'adoration, de méditation, de louange et de prière, chacune de ces facettes est ici explorée et expliquée avec soin, les replaçant à chacun des temps de la célébration (acte pénitentiel, lectures, homélie, consécration, communion, etc.) et de l'année liturgique (les temps de silence ne seront évidemment pas les mêmes un Vendredi Saint et à Noël par exemple). Pour chacune de ces rubriques, les prescriptions des éditions successives du Missel et la nouvelle Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) sont indiquées - qui viennent donner une base magistérielle solide aux propositions toujours bien-fondées de l'auteur, qui sont autant de pistes de réflexions offertes au lecteur qui pourra les mettre en œuvre en paroisse. D'autres moments forts de la vie paroissiale ne sont pas oubliés, telles les célébrations pour les défunts, la communion portée aux malades, la Liturgie des Heures...

    Ce manuel très complet se conclut avec quelques remarques limpides sur les fruits du silence, sur lesquelles il fera bon s'attarder, pour bien saisir que s'il n'a rien d'obligé, le silence promu ici "est comme le sel qui donne saveur à toute la messe". Un livre remarquable, dont on ne peut que conseiller la lecture à tous ceux qui désirent faire de la célébration liturgique un moment de communion toujours plus intense de chaque fidèle avec le Christ présent comme avec la communauté tout entière.

    Le P. Desthieux possède une riche expérience pastorale. Titulaire d’un doctorat en théologie (sciences liturgiques), il est l'auteur chez Saint-Augustin de La messe... enfin je comprends tout ! (2005) et de La confession enfin je comprends mieux ! (2008). Il vient d'être nommé par Mgr Morerod Vicaire épiscopal pour le canton de Genève ; il prendra ses nouvelles fonctions le 1er mars.

    Salvator - 190 pages - 19 €
  • Carême 2016 : un livre remarquable pour ces 40 jours de montée vers Pâques

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    En Carême avec Etty Hillesum
    Frère MichaelDavide
     
    "Que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu'il croit devoir anéantir chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde le rend plus inhospitalier qu'il n'est déjà." N'est-ce pas là l'une des "bonnes résolutions" que nous pourrions prendre en ce début de Carême ? Ces quelques mots d'Etty Hillesum sont extraits de la judicieuse sélection de citations établie par le Frère MichaelDavide Semeraro, moine bénédictin, puisées dans le Journal et les Lettres de cette jeune femme juive hollandaise morte en déportation à Auschwitz en 1943. C'est un itinéraire original et d'une grande richesse qui nous est proposé ici, où l'auteur met en perspective d'une part les textes liturgiques de chacun des jours de ce Carême 2016, et dans leur prolongement, en un écho soigneusement établi, la relation écrite de l'expérience bouleversante de cette jeune femme qui fit dire à Benoît XVI qu'elle "retrouva Dieu au beau milieu de la grande tragédie du XXe siècle, la Shoah. Cette jeune fille fragile et insatisfaite, transfigurée par la foi, se transforme en une femme pleine d’amour et de paix intérieure, capable d’affirmer : « Je vis constamment en intimité avec Dieu »." (Audience Générale du Mercredi des Cendres, 13 février 2013).

    L'on trouvera grand profit à lire ce livre avec un crayon à la main, pour noter telle ou telle citation sur laquelle on aimera revenir, ou quelque remarque de Frère MichaelDavide qui met en évidence nombre de pistes pour que l'expérience d'Etty puisse nous être profitable aujourd'hui, où que nous nous trouvions, et quelque soit notre mode de vie. Car il s'agit bien avant tout d'un travail intérieur auquel chacun peut s'employer, chemin de délivrance et de liberté, de responsabilisation aussi, tant dans la pacification intérieure que dans l'ouverture à l'autre, à tous ceux qu'il nous est donné de rencontrer sur notre chemin. "La vie est une chose merveilleuse et grande [...] et à chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle atrocité, nous devons opposer un petit supplément d'amour et de bonté à conquérir sur nous-mêmes" écrit Etty Hillesum dans les dernières pages de son Journal. Ces mots ne s'adressent-ils pas à nous, en cette "troisième guerre mondiale par morceaux" qui déchire aujourd'hui notre monde ?

    Bien sûr, Etty Hillesum est juive, et il est hors sujet d'en faire une chrétienne. Mais comme le souligne l'auteur, "il serait irrespectueux de ne pas cueillir, dans son lent processus intérieur, une profonde compatibilité christologique". Cela n'échappera pas au lecteur qui cheminera tout au long de ce Carême au gré de cet itinéraire tracé pour lui, en une lente méditation aussi grave que lumineuse. Un excellent livre de chevet pour ce Carême, dont il serait bien regrettable de se priver.

    Salvator - 220 pages - 20 €.
  • Livre : Actualité - Attentats / Une réponse profondément chrétienne

    Rien que l'amour,Repères pour le martyre qui vient,Martin Steffens,Salvator

    Rien que l'amour - Repères pour le martyre qui vient

    Martin Steffens

    Impossible depuis le 13 novembre dernier d'ouvrir une revue sans y lire quelque article en relation plus ou moins directe avec les attentats de Paris. Les prises de paroles se sont multipliées, d'où n'émergent bien souvent que des appels au "vivre ensemble", à "ne pas avoir peur", à "ne rien changer" et à "vivre comme avant", et des revendications d'unité derrière des "valeurs" dont on ne sait plus trop ce qu'elles sont, tant ce mot répété à l'envi n'est plus qu'un airain qui sonne creux. La "liberté d'expression" tant vantée après les attentats de janvier n'était-elle pas déjà une revendication à la liberté de faire du mal à autrui, par les mots et le dessin ? Masquée derrière de belles formules, une perte de sens et de repères s'est fait jour, toujours plus inquiétante...
    Face à cette confusion de mots vidés de leur substance, illusoire réponse au danger des attentats, quelle attitude peut adopter le chrétien, s'il souhaite demeurer fidèle aux enseignements de l’Évangile ? Quelle est sa mission, sa vocation, en tant que disciple du Christ ? Comment vivre les vertus chrétiennes, comment "être" chrétien tout simplement, face à ce déchaînement du mal ? C'est à ces questions que Martin Steffens apporte des réponses dans cet essai revigorant, qui ne pourra laisser aucun lecteur indifférent.

    « Plus ce monde est laid et mal-aimable, plus il a besoin de mon amour » écrit-il (p.23), mais l'amour chrétien n'a rien de « confortable », il est loin d'un « angélisme pépère » (p.11) : le chrétien est appelé à « s'opposer virilement au Mal qui vient » (p.51), ce Mal ainsi identifié par le cardinal Sarah lors du Synode sur la famille : « Un discernement théologique nous permet de voir à notre époque deux menaces inattendues (presque comme deux « bêtes apocalyptiques ») situés sur des pôles opposés : d’une part, l’idolâtrie de l’Ouest pour la liberté ; de l’autre, l’intégrisme islamique ; (autrement dit) la laïcité athée contre le fanatisme religieux. Pour utiliser un slogan, nous nous trouvons entre “l’idéologie du genre et ISIS” », écrit-il, relevant « plusieurs indices nous permettant de deviner la même origine démoniaque de ces deux mouvements ».

    Partant d'un constat semblable - « Satan est sorti de son terrier, fier de sa terreur » (p.9) -, Martin Steffens développe sa méditation sur quelques thèmes fort du christianisme, souvent occultés de nos jours : l'amour des ennemis, le repentir, le sens du sacrifice..., et bien sûr le martyre - notion théorique pour l'occidental devenue vivante réalité pour tant de nos frères d'Orient. « Ne nous accrochons qu'à Dieu » écrit-il (p.73), « S'accrocher à ce monde [et c'est ce qu'ont fait les manifestants au lendemain des attentats, unis dans une solidarité humaine chaleureuse mais strictement horizontale], c'est... retenir une terre qui a son centre au-delà d'elle-même. » Appel à un recentrage donc, puisque « notre vie n'a de sens qu'indexée à la vie éternelle près du Seigneur » (p.68), en cette guerre au fondement religieux (cf. la revendication de Daech), où le chrétien est donc appelé à répondre en homme religieux. Quelques prêtres et évêques ont lancé des appels en ce sens : Mgr Rey, Mgr Aillet, l'abbé Fabrice Loiseau... Martin Steffens prolonge ces méditations, rappelant que « le disciple du Christ... a une vocation précise : délier celui qui lui fait du mal, lui remettre sa faute, afin que celle-ci ne lui soit pas comptée (Jn 20, 23) » (p.21-22). Face à une spiritualité « sans incarnation », « privée de Visage » (p.39), le chrétien prie pour ses ennemis (p.57), et garde toujours la Croix du Sauveur en point de mire.

    Martin Steffens, enseignant en philosophie en classes préparatoires littéraires dans l'est de la France, a rédigé cet essai avant les attentats du mois de novembre. Sa réflexion n'en a que plus de force, et invite à de stimulantes remises en question de notre mode de vie et de pensée. « ... si vous n'avez aucun besoin de moi - fait-il dire à Dieu -, si vous attendez tout du dernier président élu par vous, et de la réforme en cours, des miracles techniques et des évolutions de carrière, que puis-je encore pour vous ? » (p.63-64) Ces événements tragiques qui se déroulent en France amèneront-ils le chrétien à modifier sa conduite ? Qu'il prenne le temps de réfléchir aux pistes offertes ici, particulièrement vivifiantes !

    Editions Salvator - 90 pages - 10 €

  • Le nouveau roman de Michael O'Brien : brillante suite du "Père Elijah"

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    Père Elijah à Jérusalem
    Michael D. O'Brien
     
    Les lecteurs fidèles de Michael O'Brien attendent chaque année avec impatience la parution de son nouveau roman, et ils sont rarement déçus, chacun de ces volumes (généralement fort épais !) réservant son lot de surprises et de ces rencontres intemporelles dont il a le secret. Le volume paru cet automne simultanément aux Etats-Unis et en France ne déroge pas à cette règle. Troisième opus des aventures du Père Elijah, il vient en conclusion de ce récit d'une apocalypse mettant en scène un moine carme, ancien politique israélien et rescapé de la Shoah, appelé par le pape à une mission particulièrement périlleuse : ramener à la foi le président de la Fédération des États européens. Ce tome peut se lire indépendamment des deux qui l'ont précédé, mais le lecteur trouvera grand profit à lire au moins le second (Père Elijah. Une apocalypse) avant d'entamer celui-ci, qui vient apporter une brillante conclusion à ce roman d'exception.
     
    Avec L'Odyssée du Père, nous avons sans doute avec cette trilogie du Père Elijah le meilleur des écrits traduits en français de cet écrivain catholique à succès, qui vit à Ontario au Canada. Ce nouveau volume est plus court, mais de la même intensité que les précédents. De Jérusalem à Ramallah, de la vallée du Jourdain à l'Esplanade du Temple, cette plongée en Terre promise, accomplie en compagnie d'Israéliens et de Palestiniens aux portraits remarquablement brossés, est une peinture colorée d'une grande justesse, où la rigueur et la précision contextuelles permet au récit de se déployer avec un fort cachet d'authenticité.

    Nous sommes là plus proche du "Maître de la terre" de Robert Hugh Benson que du 1984 de George Orwell : où mènera le monde ce président dont rien ne semble pouvoir arrêter l'ascension, et qui s'élève en ennemi de l’Église et de la foi chrétienne ? Qui pourrait l'arrêter, et mettre un terme à la menace grandissante qui pèse sur l'humanité ? Plongez-vous dans ce thriller apocalyptique, si brillamment mené, que vous ne pourrez plus lâcher avant que d'en être arrivé au terme... si toutefois il en est un... Je vous le laisse découvrir !

    Du même auteur, déjà parus aux Éditions Salvator :
    Père Elijah (2008), La librairie Sophia (2010), Une île au cœur du monde (2011), Theophilos (2012), L’odyssée du père (2013), et Voyage vers Alpha du Centaure (2014).

    Editions Salvator - 272 pages - 22,90 €
  • Livres : un beau moment de détente en famille

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    72 Paroles de la Bible
    Paix intérieure - Enluminures à colorier
    Estelle Chandelier - Emmanuelle Rémond-Dalyac

    Un nouveau format de livres, caractéristique d'une nouvelle mode, a pris place ces derniers mois dans les rayonnages des librairies : je veux parler des "mandalas" proposés en coloriage aux adultes. Les dessins y sont accompagnés ou non de paroles puisées dans les philosophies orientales, et destinés à combattre le stress, à "lâcher-prise". Cette technique, très prisée en Art-thérapie, semble avoir fait l'unanimité (recentrage - « mandala » signifie centre, cercle - calme intérieur, connaissance de soi, apaisement...) et rencontre un très vif succès auprès d'une population vivant de plus en plus sous tension.

    Mais pourquoi aller chercher si loin ce qui se trouve à nos portes ? Les moines copistes ne cultivaient-ils pas l'art de la sérénité et de la contemplation, tandis qu'ils posaient leurs couleurs dans les pages enluminées sur lesquelles ils travaillaient à l'ombre des cloîtres ? C'est en s'inspirant de leur modèle qu'Estelle Chandelier, graphiste et illustratrice, a réalisé de magnifiques dessins d'enluminures, inspirés des manuscrits originaux. Ils sont accompagnés à chaque page de citations extraites des Saintes Ecritures, judicieusement choisies par Emmanuelle Rémond-Dalyac, qui a également rédigé une brève introduction retraçant l'histoire de l'enluminure. Le lecteur y découvrira les différents styles (celte, roman, gothique...) et de judicieux conseils tant sur l'emploi des couleurs que sur la méthode de travail à suivre, pour celui qui veut faire de ce moment de coloriage une "lectio divina", en entrant dans la méditation de l’Écriture Sainte.

    Voilà une belle réussite, et un livre que nous conseillons tant aux adultes qu'aux plus jeunes : ne serait-ce pas un beau moment à vivre en famille, que de prendre ce temps de détente ensemble, temps de communion et de "re-création" au sein de cette petite église domestique qui rassemble les parents et leurs enfants ?
    Les saisons de l'automne et de l'hiver se prêtent tout naturellement à ce type d'activité, et vous y trouverez des bienfaits que vous ne soupçonnez pas. A vos crayons !

    Salvator - 160 pages - 11,90 €
  • Les bons livres de l'été : le Père Finet et les Foyers de Charité

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    Père Finet (1898-1990)
    Fondateur des Foyers de Charité avec Marthe Robin
    Régine Levrat

    Nul ne pouvait être mieux placé que l'auteur, Régine Levrat, pour réaliser ce remarquable travail sur la vie du Père Finet, devenu en 1936 père spirituel de Marthe Robin, qui présida à la création et au formidable essor des Foyers de Charité, de Lumière et d'Amour à travers le monde. Nièce du Père Finet, membre de ce Mouvement fondé par son oncle, elle a en effet pu puiser aux meilleures sources pour retracer la vie fascinante de ce prêtre qui se donna tout entier jusqu'à son dernier souffle à cette œuvre de formation de laïcs engagés au service de l’Église. Mission réalisée principalement par la prédication de retraites (il en prêcha près de 500 jusqu'à sa mort en 1990) mais aussi par l'animation d'écoles accueillies de la famille des Foyers.
    Ceux qui ne connaissent que peu Marthe Robin et l'histoire de ces Foyers de Charité, seront interrogés par les incroyables "concours de circonstances" qui n'ont cessé de jalonner la vie du Père Finet, indissolublement liée à celle de la nouvelle Vénérable qui vécut à Châteauneuf-de-Galaure.
    Ceux qui se sont déjà penchés sur la vie de Marthe Robin et son destin hors du commun, seront intéressés par le parcours tout aussi "incroyable" de son père spirituel, qui travailla à ses côtés à la fondation de cette Œuvre, dont Marthe fut l'inspiratrice, fidèle jusque dans les plus grandes souffrances aux volontés divines.
    Et ceux qui ont eu le bonheur d'effectuer une retraite dans l'un de ces Foyers, seront passionnés par la richesse documentaire de cette biographie fascinante, par le foisonnement et la précision des détails et des anecdotes inconnues, insérées avec à propos dans le récit, et par ces "tranches de vie" qui se sont toujours croisées comme mues par le fil invisible de la Providence, pour que tout concourt sans cesse à la réussite et au plus grand rayonnement de cette Œuvre d'inspiration divine : les Foyers de Charité, « La grande Œuvre du Cœur de Jésus ». Et cela jusque dans les difficultés qui ne manquèrent pas, comme dans l'épreuve traversée en 1980, au moment où Marthe Robin allait quitter cette terre, qui ne trouvera son issue qu'en 1986, avec le décret de reconnaissance par Rome (pour le cinquantenaire des Foyers !) et la rencontre du Père Finet avec le Pape Jean-Paul II à Annecy.
    Une remarquable réussite, et un livre qui incontestablement fera date non seulement pour une meilleure connaissance et une plus grande compréhension de la vie du Père Finet, mais tout aussi bien et plus largement dans l'histoire des Foyers de Charité.
    Un beau cahier photographique complète ce très brillant travail.

    Salvator - 410 pages - 22,50 €

  • Livres - L'enfant qui voyait les anges, le Liban éternel

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    L'enfant qui voyait les anges
    Marie Ricard

    Coup de coeur du mois
     
    Je relève quelques mots affleurant en première page de ce si beau récit : immobile, doucement, lumière, promesse, espérance...Le ton est donné, et c'est tout en douceur que le lecteur découvre la présence lumineuse et si familière des anges auprès de cet enfant du Liban, cœur pur et regard limpide posé sur son village et le pays qui l'entoure. Premières pages paisibles, entre silence et secrets, partagés avec le vieil ermite de la montagne, seul occupant de la chapelle à demi-détruite et abandonnée des hommes, mais non des anges et de la Toute Pure en son icône... Confidences, prières chuchotées dans la lumière du matin, questions naïves et si profondes de l'enfant...

    Et puis vient la Bête - Nous sommes en 1975, le Liban est pris dans les crocs de la guerre qui ensanglante la région. Les couleurs changent. Le gris s'installe, et la poussière, et la boue, et la nuit. Noirceur des cœurs, violation des corps. La mère de l'enfant portera un enfant qui ne sera pas celui de son mari. Incompréhensions, souffrances, nouvelles questions, plus âpres, plus pressantes... L'ermite veille par sa silencieuse et prévenante présence, priante, rassurante, réconfortante. L'enfant se souvient des paroles prophétiques du vieux sage : "Quand se déchaîneront la violence et la haine, tu guetteras la lumière..." Les hommes doivent apprendre la guerre, en même temps que la miséricorde, la violence, en même temps que l'acceptation, et le lent chemin du pardon...

    Et puis à l'orée de l'hiver, des yeux de la Mère de Dieu coulent en sa chapelle des larmes de sang. Douleur rouge vermeil dans le cœur de l'enfant, qui découvre l'amour et la Croix. "La lumière a froid" dit-il. L'ermite sera appelé à donner sa vie... "Enfant, enfant du Liban, quand se déchaîneront le mal et la haine, de la violence de l'orage naîtra l'éclair qui est lumière"...

    L'ermite s'est tu. Il n'y aura plus de lumière sur l'icône. "Et s'il n'y avait plus de Liban ?" demande l'enfant. "La lumière est éternelle, elle doit renaître..." - Demeurer dans l'espérance... Parce que même au coeur de l'hiver, il peut nous être donné de percevoir le parfum des fleurs d'un printemps à venir, encore caché dans l'invisible...

    Ce livre écrit par Sr Marie Ricard, moniale bénédictine du monastère de Sainte-Bathilde (dans le Maine-et-Loire), est un petit bijou, une perle rare scintillant dans un écrin de poésie et de lumière. "Flamboyant" dirait l'enfant du Liban, cherchant son chemin d'espérance en des terres labourées par la haine et la guerre. Le chemin égaré existe toujours quelque part... "La lumière est éternelle, et le Liban renaîtra"...

    Salvator - 116 pages - 13,50 €
  • Un livre passionnant pour le 5e centenaire de la naissance de Thérèse d’Avila

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    Thérèse d'Avila - L'oratoire et la forteresse
    Catherine Delamarre
     
    28 mars 1515 - 28 mars 2015 :
    5e centenaire de la naissance de Thérèse d’Avila
     
    Quelle belle opportunité pour se (re)plonger dans la vie de la réformatrice du Carmel, que celle offerte par les carmélites qui fêtent l'anniversaire de sa naissance !
    Le livre paru ce mois-ci n'est pas une hagiographie de plus sur Sainte Thérèse de Jésus (*), et elle ne prétend en rien remplacer celles qui ont été rédigées jusqu'à ce jour. Mais elle vient avec bonheur les compléter, en abordant la vie de la Sainte d'Avila par l'abondante correspondance que celle-ci entretint avec sa nombreuse fratrie. Véritable épopée que celle de ces sept frères partis aux "Indes", dont la colonisation était alors en plein essor : les conquistadors avaient atteint l'Argentine, puis par l'isthme du Panama et le Paraguay, le Chili et le Pérou, ils marquaient de leur empreinte ces terres nouvelles en fondant les premières villes espagnoles, Buenos Aires, Lima, Quito, Tucuman... Ils soutiendront financièrement les fondations de leur sœur restée en terre natale, et elle-même n'aura de cesse de prendre de leurs nouvelles, ainsi que de ses jeunes neveux.

    Nous sommes ainsi plongés dès les premières pages dans cette grande aventure sud-américaine, en même temps qu'en Europe se déroule quelques pages essentielles de l'histoire religieuse, avec l'expansion du protestantisme, la création de l'anglicanisme par Henri VIII en 1531, la fondation de la Compagnie de Jésus en 1540, l'ouverture du Concile de trente en 1545 (il durera 20 ans !), la paix d'Augsburg en 1555, ou encore l'établissement par l’Église catholique de l'Inquisition, qui aboutira aux tristement célèbres autodafés de 1560. Et tandis qu'aux "Indes" s'affrontent soldats espagnols et indiens Payaguas ou Araucans, nous suivons en Espagne le douloureux parcours de Sainte Thérèse, ses premières années de vie religieuse, son coma en 1539 où tout le monde la croit morte, puis sa guérison subite l'année suivante, le don des larmes qu'elle reçoit en 1554... La réforme qu'elle met en œuvre et son choix de pauvreté extrême provoquent jalousies religieuses et soupçons de l'Inquisition, et elle craint à tout instant l'excommunication. Cette opposition constante des "Mitigées" à l'encontre des "Déchaussées" lui vaudra toute sa vie bien des craintes et des épreuves. Ses souffrances sont sans nombre, tandis qu'elle soutient de ses prières chacun de ses frères partis guerroyer sur des terres si lointaines. Ces "millions d'âmes qui ne sont pas baptisées" la font pleurer longuement.

    Sa rencontre mémorable avec Pedro de Alcantara en 1560 coïncide avec sa première fondation, prélude d'une expansion fulgurante des "Déchaussées" : 17 monastères en 20 ans, qu'elle appelle ses "petits châteaux forts chrétiens". En 1567, c'est la rencontre avec le jeune Juan de San Matias, futur Jean de la Croix, qui l'amène à fonder un premier Carmel masculin, "la petite étable de Bethléem". Thérèse coud elle-même l'habit des premiers moines ! Le père dominicain envoyé par Philippe II en rapporte une description saisissante : « Sire, selon les yeux de la chair, des fous ; selon les yeux de la foi, des anges. Ils sont des ministres de feu, revêtus d'enveloppes étrangères à leur nature, afin que nous autres les faibles puissions entrevoir la flamme qui brûle en eux. »

    Son "mariage spirituel" en 1572 suit de peu la victoire de Lépante, et tandis que les fondations se poursuivent sans discontinuer, trois de ses frères rentrent des Amériques en 1575. Elle ne les a pas revus depuis 34 ans. L'un d'eux choisi la voie spirituelle, et Thérèse devient sa directrice de conscience. Elle lui fait pratiquer l'oraison, et l'accompagne en ses mortifications volontaires (« Il y a tant de plaisir à offrir quelque chose à Dieu lorsqu'on ses sent ainsi embrasé d'amour que je ne veux pas vous priver de l'essayer. ») Lui la soutient de sa fortune, rapportée des Indes. « Je ris en pensant que vous m'envoyez des confitures, des friandises et de l'argent, et moi des cilices ! » Par ces mortifications, Sainte Thérèse pense racheter les hérésies d'Allemagne (le protestantisme) et d'Angleterre (l'anglicanisme). C'est une pratique répandue à l'époque, et qui ne fait pas frémir... La surveillance de l'Inquisition ne faiblit pas.

    Victime des calomnies des "Mitigés", Jean de la Croix est enlevé à Tolède en 1577, suivi bientôt par un autre religieux. Thérèse écrit au roi Philippe II. « Je suis accablé de savoir nos Pères entre leurs mains ; il y a plusieurs jours qu'ils cherchaient à se saisir d'eux ; je préférerais qu'ils soient chez les Maures, on pourrait en attendre plus de pitié... Si votre Majesté n'ordonne pas des mesures de répression, je ne sais où nous en arriverons car nous n'avons pas d'autre appui sur la terre. » Sa supplique restera sans réponse, et Jean de la Croix finira ses jours dans une prison sordide.

    Poursuivant ses fondations jusqu'à son dernier souffle (la dernière s'implantera à Burgos), Thérèse bénéficie les dernières années de sa vie de l'accompagnement indéfectible d'Anne de San Batholomé, qui poursuivra son œuvre après sa mort. « Mon Seigneur, il est temps de me mettre en route, que cet instant soit heureux et plein de bonheur ; que ta volonté soit faite. Il est temps de sortir de cette prison, mon âme jouira de toi, je l'ai tant désiré. » C'est le 4 octobre 1582 que Thérèse, tenant toujours fermement un crucifix dans sa main, prend son envol pour rejoindre sa sœur et les 5 frères qui l'ont précédée auprès de son Époux. Les deux autres lui survivront un peu moins de dix ans.

    "L'oratoire et la forteresse" est une grande saga que l'on suit avec passion. Formidablement documenté et toujours captivant, croisant habilement points d'ancrage historiques et anecdotes hagiographiques, le récit se lit avec autant de passion que les romans de chevalerie dévorés en cachette par Thérèse durant sa jeunesse... et cela n'a rien d'un hasard. Sa vie et celle de ses frères ne fut-elle pas une grande aventure se faisant écho de part et d'autre de l'Atlantique, extraordinaire aventure spirituelle en Espagne, fantastique odyssée en Amérique latine, se déroulant en parallèle et liées l'une à l'autre par la prière constante d'une infatigable servante du Maître des âmes... Une biographie nouvelle, brillante, à découvrir sans retard !

    Catherine Delamarre a enseigné pendant de nombreuses années langue et civilisation espagnoles en classes préparatoires aux grandes écoles. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages : La femme au temps des conquistadores, avec Bertrand Sallard, Stock/Grand Livre du Mois, 1992 ; L’espagnol en éventail, Ellipses, Collection « Optimum », 2008, et La civilisation espagnole et latino-américaine en fiches, Ellipses, Collection « Optimum », 2014.

    (*) : A ne pas confondre avec Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, dite Sainte Thérèse de Lisieux.

    Salvator - 350 pages - 15 x 22,5cm - 24,50 €

  • Qui sont les chrétiens d'Orient ? Une lecture d'actualité : "Communautés chrétiennes du Ier siècle"

    Communautés chrétiennes du Ier siècle,Edouard Cothenet,Salvator

     Communautés chrétiennes du Ier siècle
    Edouard Cothenet

    L'histoire des premiers temps de l'Eglise a depuis 2000 ans été maintes fois comptée, à commencer par les écrits de Flavius Josèphe et de Justin, et l'incontournable Histoire Ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée. Elle s'est enrichie ces 70 dernières années des nombreuses découvertes historiques et archéologiques au Proche et Moyen Orient (Nag Hammadi en 1945, Qumrân entre 1947 et 1956, etc.), et les "Ecrits intertestamentaires" (La Pléiade, Gallimard) sont dans ce domaine d'une lecture passionnante. Synthèse bienvenue dans ce foisonnement de lecture, le livre rédigé par Edouard Cothenet, bibliste reconnu et déjà auteur de nombreux livres sur le sujet, est remarquable par sa grande pédagogie et son accessibilité.

    A une époque particulièrement douloureuse pour les chrétiens d'Orient, et peut être plus encore pour pallier à cette indifférence manifeste des gouvernements et de certains media, il est urgent de comprendre de quel formidable dynamisme missionnaire ces communautés sont nées, et de découvrir les fondements de ces foyers du christianisme primitif, d'Ephèse à Antioche, et de Jérusalem à Corinthe, jusqu'à Rome où seront martyrisés les deux colonnes de l'Eglise que sont les Apôtres Pierre et Paul.

    Parallèlement au récit des Actes des Apôtres, dont il suit la trame chronologique, l'auteur nous emmène ainsi à la rencontre des différents courants religieux des premiers siècles (Saducéens, Esséniens, ...), des groupes judéo-chrétiens (Ebionnites, Nazoréens, ...), faisant revivre pour nous les premiers envois en mission et l'organisation des premières communautés. Dans un style fluide et clair, il permet au lecteur de mieux comprendre dans quel cadre historique, politique, religieux, ces premiers chrétiens ont vécu, et essaimé sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Des encadrés sur quelques points particuliers, tels les "frères du Seigneur", Simon le magicien, le proconsul Gallion, la légende du "Quo vadis", ou encore l'esclavage, sont là pour éclairer des questions souvent posées ou parfois sujettes à polémique. Le récit est vivant, explicitant avec clarté et pédagogie les caractéristiques des évangiles et des lettres des apôtres - en premier lieu celles de Paul bien sûr - et c'est avec passion que l'on suit de l'intérieur le déploiement de ces premières communautés, ballottées sans cesse entre enthousiasme de l'évangélisation et persécutions romaines.

    Un tableau chronologique en fin de volume permet de situer avec précision tel ou tel événement, et un cahier photographique illustre ce livre fort bien conçu, dont je ne saurais que trop recommander la lecture.

    Prêtre du diocèse de Bourges, le P. Edouard Cothenet est professeur émérite à l’Institut catholique de Paris où il a enseigné l’exégèse. Grand connaisseur du monde biblique, il déploie de vrais talents de pédagogue. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages aux éditions du Cerf et chez DDB, d’une Petite vie de saint Paul et d’un ouvrage consacré aux évangiles apocryphes (Découvrir les apocryphes chrétiens, DDB, 2009).


    Salvator - 300 pages - 20 €

  • Toujours de bons livres pour ce Carême : "L'art du discernement des esprits dans la vie chrétienne"

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    Bon complément du livret sur l'accompagnement spirituel, déjà présenté ici, voici un livre qui rendra grand service à tous, tant il est vrai que le manque de repères est un mal aujourd'hui partout répandu. Ainsi que l'auteur, Christian Poirier, l'écrit en son avant-propos, « je me suis souvent rendu compte que beaucoup de difficultés de nos contemporains étaient dues au manque de repères, de discernement, de capacité à faire les bons choix, à s'orienter. » Et pour avancer dans la vie spirituelle, il faut en effet avoir des repères solides. C'est la raison d'être de ce livre, qui veut contribuer à ce discernement et aider à éviter bien des écueils, ou, dans les difficultés, à faire les choix qui iront toujours dans le sens de la lumière, de la vie, du bien, du don.

    L'auteur, fort d'une expérience humaine éprouvée par la cécité et incarnée par le mariage, accompagne depuis de nombreuses années des personnes en souffrance, handicapés, couples en difficulté. Après avoir publié deux ouvrages sur le combat spirituel, fruits de ce ministère diaconal, il aborde ici un thème connexe, et tout aussi important, en s'adressant autant aux fidèles qu'aux pasteurs. Enraciné en une intime union au Christ, à laquelle il appelle ses lecteurs, Christian Poirier précise en un premier temps ce qu'est le discernement, et les formations et connaissances humaines et spirituelles sur lesquelles il doit s'appuyer, mettant en garde contre ces pseudo-thérapies tellement en vogue aujourd'hui, et sources de graves dangers. Il détaille ensuite ce qu'est plus précisément le discernement des esprits, donnant en exemple des cas concrets qu'il a pu rencontrer au cours de son ministère. Les différences entre fragilités psychiques, blessures et péché sont ici clairement indiquées, et les différentes origines d'un mal-être longuement et clairement explorées (cause humaine éthique, psychique, somatique, cause divine - désolations et purifications - et enfin cause démoniaque). Cette dernière, bien que ne représentant qu'une minorité de cas, doit bien entendu être prise en compte. Les actions et emprises du diable sont présentées succinctement (le lecteur qui voudra approfondir cette question consultera avec profit les livres de Don Gabriele Amorth, l'exorciste du Vatican), sans oublier la victoire finale du Christ sur le mal. Un chapitre donne enfin des principes et repères de vie morale susceptibles de conduire chacun en un chemin de croissance, et des conseils pratiques que chacun pourra mettre en œuvre pour suivre les étapes d'une guérison et d'une reconstruction, les menant à une véritable dynamique de vie. Christian Poirier rappelle pour terminer que le dynamisme de la vie chrétienne dépend tout entier du « oui » répondu à l'appel de Dieu à Le suivre, un « oui » qui « fait passer de l'état d'enfant dans la vie spirituelle à l'état d'adulte », rendant « la croissance et la fécondité encore plus possibles. »

    Christian Poirier, aveugle, est marié et diacre permanent dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Il intervient comme témoin et enseignant en France et dans différents pays. Il est l’auteur chez Salvator de Le Combat spirituel. De l’ombre à la lumière, 2008, Guérison et combat spirituel (Petit traité des pathologies de l’âme, la divinisation de l’homme), 2013.

    Belle préface de Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon.

    Salvator - 141 pages - 14.90 €

  • 3 livres pour réfléchir aux enjeux du Synode sur la famille

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    Ces trois ouvrages, remarquablement documentés et sérieux (même si le premier parsème la justesse de son analyse d'un humour de très bon ton), seront présentés en détail dans les prochains jours. Vous les retrouverez également en page Librairie sur Chemin d'Amour vers le Père.

  • Une sélection de beaux et bons livres pour votre été (2)

    Il suffit de quelques justes,religieuses,drames,XXe siècle,Emmanuelle,Duez-Luchez,éditions,salvator

    Il suffit de quelques justes
    des religieuses dans les drames du XXe siècle
    Emmanuelle Duez-Luchez
     
    Ce livre retrace l'histoire d'une Congrégation religieuse du Nord de la France confrontée aux grands drames du XXe siècle : les lois anticongréganistes de 1902-1904 et la loi de Séparation de 1905, la Grande Guerre et la guerre de 39-45. Grâce à de très abondants témoignages datant de ces temps tourmentés, grâce à sa parfaite connaissance des contextes historiques en lesquels ils se sont déroulés, ainsi qu'à de multiples anecdotes aussi précises que dramatiques, mais toujours empreintes de la même espérance, l'auteur rend extrêmement vivante une histoire qui aurait pu n'être qu'anecdotique ; car qui connaît en effet aujourd'hui cette Congrégation, fondée par Nathalie Doignies en 1825, même dans ces régions du Nord où elle s'est tant donnée ? Sans doute parce qu'elle est aujourd'hui en voie de disparition, elle ne représente plus que quelques lignes sur le site internet du diocèse d'Arras...

    Mais ce livre est aussi beaucoup plus que cela. Au-delà de ces événements narrés avec minutie et grand souci de la vérité historique, ces pages sont en effet un témoignage vivant et vibrant de la charité active, généreuse, débordante de ces religieuses qui, tout au long de ces conflits, surent puiser en leur foi indéfectible en l'Amour du Christ Sauveur, le courage et la force d’œuvrer, quel qu'en soit le prix, au service de tous les souffrants et laissés pour compte de ces temps d'épreuves. Témoins vivants et cœurs battants de la tendresse de Dieu, les religieuses de cette Congrégation se firent toujours les servantes des plus pauvres et des plus petits, là où le Seigneur les avaient placées, sur le territoire de Lille. Dans ce récit en forme de Chemin de Croix, et dans l'espérance du Samedi Saint, Sœur Emmanuelle Duez-Luchez, supérieure générale de cette Congrégation, nous livre ici un formidable témoignage, dont on ne peut qu'espérer qu'il féconde de nouveaux apôtres, tout donnés au service de leur prochain.

    A l'heure où nous commémorons la Grande Guerre, dans des cérémonies officielles avec tambour et trompettes, ce livre témoignage vient fort à propos nous interpeller sur notre propre vocation, faisant résonner à nos oreilles ce "Qu'as-tu fait de ton frère ?" qui ne cesse de retentir depuis la Genèse et à travers les siècles, au cœur de l'humanité. Ainsi que l'écrit Mgr Ulrich, archevêque de Lille, dans sa postface, citant au passage St François de Sales, "Ce qui rend ces récits si précieux à nos yeux, c'est bien qu'à travers la vie des Sœurs de l'Enfant-Jésus de Lille le Christ ait été annoncé, et que l'exemple nous ait été donné pour réveiller notre goût de l'annoncer, nous aussi, et fleurir là où nous sommes plantés". Dans une France devenue laïciste jusqu'au bout de chacune de ses lois, puisse ce beau livre allumer un grand feu en nos cœurs, un brasier ardent et rayonnant, de charité et d'espérance, pour que nous (re)devenions ce à quoi nous avons toujours été appelés : être la lumière du monde et le sel de la terre.

    Éditions Salvator - 220 pages - 14 x 21cm - 20 €

  • Saint Séraphim de Sarov, par Pavel Toujilkine

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    La spiritualité orthodoxe est hélas fort méconnue de nombreux occidentaux, et la vie et les écrits des saints de l'Orient parfois bien délaissés... Quel regrettable oubli ! Pourtant, parmi les quelques noms qui évoquent au moins une image - fut-elle "d’Épinal" - de la grande richesse de l'orthodoxie, celui de saint Séraphim de Sarov est sans doute de ceux-là, peut-être grâce à l'Abbaye de Bellefontaine, qui édita en 1973 le très beau livre d'Irina Goraïnoff (Spiritualité Orientale n°11) présentant la vie de ce saint moine, ainsi que son célèbre entretien avec Motovilov. Livre réédité par DDB, mais épuisé depuis longtemps...

    Pour faire connaître cette grande figure de l'orthodoxie, une biographie vivante et puisée aux meilleures sources était donc fort attendue. Voici cette lacune comblée, avec ce livre écrit par Pavel Toujilkine, qui sous une forme romancée - mais ne cédant en rien à l'exactitude historique - déroule sous nos yeux la vie de Prokhore Mochnine, qui deviendra le saint Flamboyant ("Séraphim"), clairvoyant et visionnaire, sous les pas duquel tant de miracles ont fleuri. Récit foisonnant et vibrant de toute l'intensité de l'âme russe (tellement méconnue des français, auxquels les médias dictent avec acharnement une pensée manichéenne et déformante de la Russie), cette foisonnante biographie s'enrichit encore des notes très précises et utiles de la traductrice, Catherine Brémeau, qu'elles concernent la culture ou l'histoire du peuple russe, ou qu'elles précisent, dans le récit, ce qui relève des "dits" parfois contestés mais placés là à dessein pour leur portée symbolique. L'auteur s'en explique d'ailleurs très clairement dans son avant-propos.

    Cette vivante, brillante, inoubliable figure de saint Séraphim, ne s'effacera pas de sitôt de votre mémoire, c'est certain, après la lecture de ce récit ou le quotidien du peuple russe côtoie à chaque pas la plus haute mystique.

    Et quand bien même vous penseriez déjà très bien connaître saint Séraphim, plongez-vous dans cette biographie : c'est un bain de jouvence et d'excellence dont vous ne ressortirez pas sans avoir été interpellé au plus profond de votre âme, tant il est vrai - faut-il le rappeler ? - que la sainteté ne connaît pas de frontières.

    Écrivain russe, Pavel Toujilkine vit à Sarov. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont une vie de saint Paul.

    Éditions Salvator - 254 pages - 14 x 21cm - 22 €

  • Un très beau livre en ce mois de Marie : "Le roman de Mariam" de Jean-Marie Saget

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    Il ne manquera pas de grincheux (il y en a toujours, hélas...) pour dire ou écrire qu'un livre (intitulé "roman" de surcroît) sur la vie de la Vierge Marie est parfaitement inutile, que si les Évangiles ne contiennent que peu d'informations à son sujet c'est qu'elle a désiré demeurer humble et cachée et qu'elle doit le rester, et que tout ce que nous devons savoir a déjà été écrit sur elle par les pères de l’Église, théologiens et autres grands prédicateurs des siècles passés. Ne les écoutez pas ! Précisément parce qu'il est d'un abord facile, simple et fort vivant, ce livre peut - doit ! - être mis entre toutes les mains, et pour tous les âges, jeunes compris. A noter que cette simplicité d'écriture va de pair avec une grande connaissance de la Terre Sainte et des coutumes juives, qui émaillent le récit et l'inscrivent ainsi parfaitement dans les lieux où il s'est effectivement déroulé.

    Voilà donc un livre fidèle aux Évangiles - dont les citations, très nombreuses, sont placées en italique, ce qui les met particulièrement en valeur - ainsi qu'aux enseignements de l’Église, que l'on pourra donner à lire également à celles et ceux qui n'ont pas la foi, ou qui l'ont perdue, ou qui ne savent plus trop ce qu'ils en ont fait.

    Et je suis persuadé que tout croyant fervent, ayant reçu la grâce de l'esprit d'enfance, plongera avec délices dans ce livre à l'écriture vivante, chaleureuse (l'amour de l'auteur, Jean-Marie Saget, pour la Sainte Vierge Marie et pour saint Joseph, transparaît à chaque page), et si l'on peut toujours remettre en question tel ou tel élément fictif de son cru, l'ensemble n'en demeure pas moins un magnifique hommage rendu à la simplicité de cœur de celle qui a dit "Oui", pour notre salut et celui de l'humanité.

    Éditions Salvator - 225 pages - 14 x 21cm - 19 €

  • 1er février 2014 : 60ème anniversaire de l’appel de l’abbé Pierre contre la misère sur Radio Luxembourg (RTL)

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    Y-a-t-il encore des choses à dire sur le curé des sans-logis qui, le 1er février 1954 lançait au micro de Radio Luxembourg (RTL), son appel historique à l’insurrection de la Bonté ? Oui, répondent les auteurs de ce livre riche en anecdotes et confidences, sur celui qui fut longtemps la personnalité préférée des Français.

    Rassemblant leurs souvenirs, citant des sources inédites, notamment sur « l’affaire Garaudy », ils dressent le portrait bouleversant d’un homme dont l’engagement est né de son expérience, faite à 14 ans, d’un Dieu d’Amour. Cette « brûlure d’Assise » est le secret qui donne sens à sa vie et son action.

    René Poujol, journaliste, est bien connu du public. Il a "suivi" l’activité de l’abbé Pierre pendant une trentaine d’années.
    Jean-Marie Viennet, ancien vicaire général du diocèse de Belfort-Montbéliard, a été Secrétaire général d'Emmaüs international pendant 25 ans, et a accompagné l'abbé Pierre à travers le monde. Il en a été le confident et le confesseur.

    Un livre extraordinairement vivant, passionnant, qui nous fait vivre aux côté de l'abbé Pierre tout au long de son combat et de sa longue vie de prière, en faveur des plus démunis.

    Éditions Salvator : 217 pages - 14x21cm - 18 €

  • Livres : notre sélection du mois

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    Alexander Graham, libraire dans une petite ville du Canada, mène une vie tranquille et plutôt triste depuis la mort de sa femme, lorsque son fils Andrew, étudiant à Oxford, disparaît subitement, sans explication. Commence alors pour lui un voyage à la recherche de l’enfant prodigue qui le conduira, au-delà de son monde sécurisé et de ses limites personnelles, à travers l’Europe jusqu’aux confins de la Sibérie où sa foi sera mise à rude épreuve.

    Michael O’Brien cumule les talents. Auteur à succès aux USA, traduit dans de nombreux pays, il est également artiste-peintre et collabore à de nombreux journaux.

    Un roman formidable, puissant, profond, dont l'excellence de l'écriture le dispute à la rigueur de la spiritualité chrétienne (catholique et orthodoxe) qui affleure tout au long du récit. Dans tous les aspects qu'il aborde (psychologiques - relationnels, familiaux, amoureux... - politiques, mythologiques, spirituels...), Michael O’Brien fait preuve d'une maîtrise rare. Dépouillement, mort et résurrection, voilà un roman haletant qui, sur la trame de la quête d'un père à la recherche de son fils prodigue, vous tient en haleine de la première à la dernière page.
    A s'offrir ou à offrir, tout particulièrement en ce temps de l'Avent ou à l'occasion de la fête de la Nativité !

    1138 pages - 15 x 22,5cm - 26,90 €

  • Livres : notre sélection du mois

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    Ce livre offre une relecture saisissante de toute la théologie mariale du Père Emile Neubert (1878-1967) en référence aux travaux du Concile Vatican II. Avec cet apôtre marial (de la Famille marianiste du Père Chaminade) encore méconnu par les nouvelles générations, nous sommes invités à découvrir peut-être, ou à approfondir, cette mission apostolique, sous l’égide de la Vierge Mère, à laquelle tout baptisé est invité par une réponse d’amour très personnelle, en se livrant « à la grâce ».

    Un livre d'une précision théologique exemplaire, mais abordable par tous, qui nous appelle à cheminer vers la sainteté, auprès de la Sainte Vierge Marie.

    320 pages - 17 x 22cm - 22 €

  • Lundi 18 mars 2013

    St Cyrille, évêque de Jérusalem, confesseur et docteur de l'Eglise