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thomas d'aquin

  • Méditation : les saints Anges gardiens

    « ... Il existe un monde invisible formé d'êtres spirituels. Parmi eux, les Anges gardiens ont choisi Dieu de manière définitive. Quelle sécurité pour nous de savoir que ces amis ne nous abandonnent jamais !
    Pie XII nous dit : "la familiarité avec les Anges donne un sentiment de sécurité. Nos compagnons invisibles nous communiquent quelque chose de la paix qu'ils puisent en Dieu."
    Par ailleurs, saint Bernard ajoute : "C'est là un merveilleux effet de la bonté de Dieu et un des grands témoignages de son amour. Ces esprits si élevés, si heureux, si proches de Lui, si unis à Lui, c'est pour nous qu'Il leur commande de venir nous assister sur terre !"
    Saint François d'Assise nous éclaire sur leur mission : "Nos bons Anges sont appelés nos Anges gardiens car ils sont chargés de nous assister de leurs inspirations, de nous défendre en périls, de nous reprendre en nos défauts et de nous inciter à poursuivre la bonté. Ils nous obtiennent par leur intercession la force et le courage. Ils portent nos prières auprès de la miséricorde de Notre Seigneur. Nous pouvons faire toutes nos actions, soit boire, manger, marcher, travailler, parler, en présence de notre Ange. Imitons notre Ange gardien dans sa douceur, son humilité, sa charité et son amour du prochain."
    C'est l'évêque François d'Estaing qui remit à l'honneur dans la chrétienté catholique le culte de l'Ange gardien. Il lui consacra une chapelle dans la cathédrale de Rodez. Une messe inaugura cette dévotion le 3 juin 1526. Le concile de Reims (1853) officialise le culte des Anges gardiens et fixa leur fête au 2 octobre.
    Saint Thomas nous enseigne que "dès la naissance, chaque personne humaine bénéficie de l'assistance d'un Ange, et tout au long du chemin de la vie si semé d'écueils, celui-ci est le guide éclairé et vigilant. Au terme de notre vie terrestre, il sera encore notre compagnon pour l'éternité dans le Ciel."
    A nous de développer une intimité au quotidien avec notre Ange gardien. Apprenons à le connaitre, à lui parler, à écouter ses bons conseils et n'hésitons pas à le solliciter, il sera alors le plus heureux ! »

    Thierry Fourchaud, Mon cher Ange gardien, Éditions La Bonne Nouvelle.
    in revue de l'Association des saints Anges gardiens, n°5-2014, septembre-octobre 2014.
    Spécimen gratuit sur simple demande.

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  • Méditation : la Messe, Présence du Sacrifice de la Croix

    « Le Christ est immolé à la Messe parce que la Messe nous apporte l'effet de sa Passion, actualise pour nous sa Passion, nous rend participants des fruits de cette Passion, accomplit à chaque fois l’œuvre de notre rédemption (1). Qu'on y prenne garde. C'est la pensée, et même les expressions que nous avons rencontrées chez saint Thomas [d'Aquin] quand il enseignait que la Passion du Christ, en tant qu'instrument de la divinité, a opéré notre salut par manière d'efficience, qu'elle exerce son efficience par un contact spirituel malgré la distance des temps et des lieux, qu'elle peut atteindre tous les temps dans leur présentialité, dans leur existentialité. Où la Passion du Christ est réellement présente, l'immolation du Christ est réellement présente...

    En d'autres mots, la Messe nous apporte non seulement la présence substantielle du Christ dans son état glorieux, mais encore la présence opérative de son acte sacrificiel rédempteur. Le Christ veut maintenant, et jusqu'à la fin du monde, comme il le voulait sur la Croix, que le rayon de sa Croix sanglante vienne toucher, et racheter par ce contact, chacun des moments du temps. »

    (1) : « L'auguste sacrifice de l'autel est comme l'instrument suprême, valut eximium instrumentum, par lequel les mérites venant de la Croix du divin Rédempteur sont distribués aux fidèles : Chaque fois que la commémoration de cette hostie est célébrée, l'oeuvre de notre rédemption s'accomplit. » Encyclique Mediator Dei, 20 novembre 1947, Acta Apost. Sedis, 1947, p. 551.

    Charles Journet, La Messe, Présence du Sacrifice de la Croix (ch. IV, 12, c2), Desclée de Brouwer, Fribourg, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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  • Mardi 28 janvier 2014

    Calendrier liturgique

  • César Franck (1822-1890) : Panis angelicus, extrait de la Messe à trois voix Op. 12 (FWV 61)

    Andrea Bocelli, ténor

  • St Thomas d'Aquin : Hymne "Adoro te devote"

    "Adoro te devote"

    Adóro te devóte, látens Déitas,
    Quæ sub his figúris, vere látitas:
    Tibi se cor meum totum súbjicit,
    Quia, te contémplans, totum déficit.

           Je t'adore dévotement, Dieu caché
           Qui sous ces apparences vraiment prends corps,
           À Toi, mon cœur tout entier se soumet
           Parce qu'à te contempler, tout entier il s'abandonne.


    Visus, tactus, gustus, in te fállitur,
    Sed audítu solo tuto créditur:
    Credo quidquid díxit Dei Fílius;
    Nil hoc verbo veritátis vérius.

           La vue, le goût, le toucher, en toi font ici défaut,
           Mais t'écouter seulement fonde la certitude de foi.
           Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu,
           Il n'est rien de plus vrai que cette Parole de vérité.


    In cruce latébat sola Déitas,
    At hic látet simul et humánitas:
    Ambo támen crédens átque cónfitens,
    Peto quod petívit latro pœnitens.

           Sur la croix, se cachait ta seule divinité,
           Mais ici, en même temps, se cache aussi ton humanité.
           Toutes les deux, cependant, je les crois et les confesse,
           Je demande ce qu'a demandé le larron pénitent.


    Plagas, sicut Thomas, non intúeor,
    Deum támen meum te confíteor.
    Fac me tibi sémper mágis crédere,
    In te spem habére, te dilígere.

           Tes plaies, tel Thomas, moi je ne les vois pas,
           Mon Dieu, cependant, tu l'es, je le confesse,
           Fais que, toujours davantage, en toi je croie,
           Je place mon espérance, je t'aime.


    O memoriále mortis Dómini,
    Panis vivus, vitam præstans hómini,
    Præsta meæ menti de te vívere,
    Et te illi semper dulce sápere.

           O mémorial de la mort du Seigneur,
           Pain vivant qui procure la vie à l'homme,
           Procure à mon esprit de vivre de toi
           Et de toujours savourer ta douceur.


    Pie pellicáne, Jesu Dómine,
    Me immúndum munda tuo sánguine,
    Cujus una stilla salvum fácere,
    Totum mundum quit ab ómni scélere.

           Pieux pélican, Jésus mon Seigneur,
           Moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang
           Dont une seule goutte aurait suffi à sauver
           Le monde entier de toute faute.


    Jesu, quem velátum nunc aspício,
    Oro fíat illud, quod tam sítio:
    Ut, te reveláta cernens fácie,
    Visu sim beátus tuæ glóriæ. Amen.

           Jésus, que sous un voile, à présent, je regarde,
           Je t'en prie, que se réalise ce dont j'ai tant soif,
           Te contempler, la face dévoilée,
           Que je sois bienheureux, à la vue de ta gloire
    .

    Partition (pdf) - Traduction française : Notre-Dame des Neiges

  • Séquence "Lauda Sion"

    Séquence latine composée par St Thomas d'Aquin pour la Messe de la Fête-Dieu.

    Texte latin et traduction française

  • Lundi 28 janvier 2013

    Calendrier liturgique

  • St Thomas d'Aquin : Hymne "Adoro te devote"

    Schola Gregoriana Mediolanensis, Milan, Italie

    Adóro te devóte, látens Déitas,
    Quæ sub his figúris, vere látitas:
    Tibi se cor meum totum súbjicit,
    Quia, te contémplans, totum déficit.

         Je t'adore dévotement, Dieu caché
         Qui sous ces apparences vraiment prends corps,
         À Toi, mon cœur tout entier se soumet
         Parce qu'à te contempler, tout entier il s'abandonne.


    Visus, tactus, gustus, in te fállitur,
    Sed audítu solo tuto créditur:
    Credo quidquid díxit Dei Fílius;
    Nil hoc verbo veritátis vérius.

         La vue, le goût, le toucher, en toi font ici défaut,
         Mais t'écouter seulement fonde la certitude de foi.
         Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu,
         Il n'est rien de plus vrai que cette Parole de vérité.


    In cruce latébat sola Déitas,
    At hic látet simul et humánitas:
    Ambo támen crédens átque cónfitens,
    Peto quod petívit latro pœnitens.

         Sur la croix, se cachait ta seule divinité,
         Mais ici, en même temps, se cache aussi ton humanité.
         Toutes les deux, cependant, je les crois et les confesse,
         Je demande ce qu'a demandé le larron pénitent.


    Plagas, sicut Thomas, non intúeor,
    Deum támen meum te confíteor.
    Fac me tibi sémper mágis crédere,
    In te spem habére, te dilígere.

         Tes plaies, tel Thomas, moi je ne les vois pas,
         Mon Dieu, cependant, tu l'es, je le confesse,
         Fais que, toujours davantage, en toi je croie,
         Je place mon espérance, je t'aime.


    O memoriále mortis Dómini,
    Panis vivus, vitam præstans hómini,
    Præsta meæ menti de te vívere,
    Et te illi semper dulce sápere.

         O mémorial de la mort du Seigneur,
         Pain vivant qui procure la vie à l'homme,
         Procure à mon esprit de vivre de toi
         Et de toujours savourer ta douceur.


    Pie pellicáne, Jesu Dómine,
    Me immúndum munda tuo sánguine,
    Cujus una stilla salvum fácere,
    Totum mundum quit ab ómni scélere.

         Pieux pélican, Jésus mon Seigneur,
         Moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang
         Dont une seule goutte aurait suffi à sauver
         Le monde entier de toute faute.


    Jesu, quem velátum nunc aspício,
    Oro fíat illud, quod tam sítio:
    Ut, te reveláta cernens fácie,
    Visu sim beátus tuæ glóriæ. Amen.

         Jésus, que sous un voile, à présent, je regarde,
         Je t'en prie, que se réalise ce dont j'ai tant soif,
         Te contempler, la face dévoilée,
         Que je sois bienheureux, à la vue de ta gloire.


    (partition (pdf) - traduction française : Notre-Dame des Neiges)

  • 24 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Comme Jésus était dans une maison, sa mère et ses frères arrivent. Restant au-dehors, ils le font demander. Beaucoup de gens étaient assis autour de lui ; et on lui dit : 'Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent.' Mais il leur répond : 'Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ?' Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : 'Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère.' »

    Selon saint Jean Chrysostome :
    « Ces paroles prouvent évidemment que sa mère et ses frères n'étaient pas toujours avec lui. Mais comme ils l'aimaient tendrement, ils viennent le trouver, conduits par le respect et l'affection, et ils l'attendent au dehors, "car toute la foule était assise autour de lui." »

    Selon saint Bède :
    « Malgré leurs présences, il n'en continue pas moins la prédication de la divine parole, non qu'il oubliât les devoirs de la piété filiale, mais afin de montrer qu'il se devait bien plus aux mystères de son Père qu'aux devoirs de la tendresse filiale envers sa mère.

    Il ne témoigne aucun mépris pour ses frères, mais il préfère les oeuvres spirituelles aux liens de la parenté, et il nous enseigne que le lien qui unit les coeurs est plus sacré que celui qui ne fait qu'unir les corps. "Et regardant ceux qui étaient assis autour de lui : Voici, dit-il, ma mère et mes frères". »

    Selon saint Jean Chrysostome :
    « Notre-Seigneur nous apprend encore ici qu'il faut honorer plus que nos proches ceux qui nous sont unis par la foi. On devient la mère de Jésus par la prédication, car on lui donne une sorte de naissance en l'enfantant dans le coeur de ceux qu'on est chargé d'enseigner. »

    Selon saint Jérôme :
    « Or, sachons que nous sommes les frères et les soeurs de Jésus, à cette condition que nous accomplirons la volonté de son Père, afin d'être un jour ses cohéritiers, car Jésus discerne ses frères et ses sœurs d'après leurs actes et non d'après la différence des sexes. "Celui qui fait la volonté de mon Père est mon frère, etc." »

    Selon Théophile :
    « Il ne refuse pas à sa mère ce titre glorieux, mais il montre qu'elle est digne de le porter, non-seulement parce qu'elle a enfanté le Christ, mais encore parce qu'elle est un modèle accompli de toutes les vertus. »

    Saint Thomas d'Aquin, Explication suivie des Quatre Evangiles, composée d'extraits des interprètes grecs et latins et surtout des SS. Pères... - La Chaîne d'Or, Traduction nouvelle par M. l'Abbé J.-M. Péronne, Paris, Louis Vivès, 1868.

  • 26 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : "Moi, je suis le Chemin" et selon qu’il est Dieu il ajoute : "la Vérité et la Vie". Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain... Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : "Conduis-moi Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin" (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : "Tu m’as fait connaître les chemins de la vie" (Ps 15,11)...
    Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : "C'est le chemin, suivez-le" (Is 30,21). Et saint Augustin commente : "Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu". Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s'éloigne du terme.
    Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : "C'est la vérité que ma bouche médite" (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : "Celui qui me trouvera trouvera la vie" (Pr 8,35). »

    Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Commentaire de l’Evangile de Jean, 14,2.

  • Lauda Sion Salvatorem (Corpus Christi, Sequence)

    Lauda Sion Salvatorem (Corpus Christi, Sequence)
    Moines bénédictins des Abbayes de Saint Maurice et Saint Maur de Clairvaux.

    Lauda, Sion, Salvatorem,
    Lauda ducem et pastorem
    In hymnis et canticis.

    Quantum potes, tantum aude,
    Quia maior omni laude,
    Nec laudare sufficis.

    Laudis thema specialis,
    Panis vivus et vitalis
    Hodie proponitur.

    Quem in sacrae mensa coenae
    Turbae fratrum duodenae
    Datum non ambigitur.

    Sit laus plena, sit sonora ;
    Sit iucunda, sit decora
    Mentis iubilatio.

    Dies enim solemnis agitur
    In qua mensae prima recolitur
    Huius institutio.

    In hac mensa novi Regis,
    Novum pascha novae legis
    Phase vetus terminat.

    Vetustatem novitas,
    Umbram fugat veritas,
    Noctem lux eliminat.

    Quod in coena Christus gessit
    Faciendum hoc expressit
    In sui memoriam.

    Docti sacris institutis,
    Panem, vinum in salutis
    Consecramus hostiam.

    Dogma datur christianis
    Quod in carnem transit panis
    Et vinum in sanguinem.

    Quod non capis, quod non vides
    Animosa firmat fides
    Praeter rerum ordinem.

    Sub diversis speciebus,
    Signis tantum et non rebus,
    Latent res eximiae.

    Caro cibus, sanguis potus,
    Manet tamen Christus totus
    Sub utraque specie.

    A sumente non concisus,
    Non confractus, non divisus,
    Integer accipitur.

    Sumit unus, sumunt mille,
    Quantum isti tantum ille,
    Nec sumptus consumitur.

    Sumunt boni, sumunt mali,
    Sorte tamen inaequali
    Vitae vel interitus.

    Mors est malis, vita bonis :
    Vide paris sumptionis
    Quam sit dispar exitus.

    Fracto demum Sacramento,
    Ne vacilles, sed memento
    Tantum esse sub fragmento
    Quantum toto tegitur.

    Nulla rei fit scissura,
    Signi tantum fit fractura
    Qua nec status nec statura
    Signati minuitur.

    Ecce panis angelorum
    Factus cibus viatorum,
    Vere panis filiorum
    Non mittendus canibus.

    In figuris praesignatur,
    Cum Isaac immolatur,
    Agnus paschae deputatur,
    Datur manna patribus.

    Bone Pastor, panis vere,
    Jesu nostri miserere,
    Tu nos pasce, nos tuere,
    Tu nos bona fac videre
    In terra viventium.
     
    Tu qui cuncta scis et vales
    Qui nos pascis hic mortales,
    Tuos ibi commensales,
    Coheredes et sodales
    Fac sanctorum civium.

    Amen.

     

    Traduction française :

    Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.
    Ose de tout ton pouvoir, car il est plus grand que toute louange et à le louer tu ne suffis pas.
    Un thème de louange spéciale, le pain vivant et vivifiant, aujourd'hui nous est proposé.
    Lors du repas de la sainte Cène, au groupe des Douze ses frères, il fut donné, n'en doutons pas.
    Que la louange soit pleine, qu'elle soit sonore, qu'elle soit joyeuse, qu'elle soit belle, la jubilation de l'esprit.
    Car nous vivons ce jour solennel qui de cette table entend célébrer l'institution première.
    A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi met un terme à la phase ancienne.
    La nouveauté chasse la vieillerie, la vérité l'ombre, la lumière dissipe la nuit.
    Ce que fit le Christ à la Cène, il nous ordonna de le faire en mémoire de lui.
    Instruits par ses saints préceptes, nous consacrons le pain et le vin, en offrande sacrificielle pour le salut.
    Ce dogme est donné aux chrétiens : le pain se change en chair, et le vin en sang.
    Ce que tu ne comprends ni ne vois, une ferme foi te l'assure, hors de l'ordre naturel.
    Sous diverses espèces, signes seulement et non réalités, des réalités sublimes se cachent.
    La chair est une nourriture, le sang un breuvage, pourtant le Christ total demeure sous l'une et l'autre espèce.
    On le prend sans le déchirer, ni le briser, ni le diviser, il est reçu tout entier.
    Un seul le prend, mille le prennent, autant celui-ci, autant ceux-là le consomment sans le consumer.
    Les bons le prennent, les méchants le prennent, mais pour un sort inégal, ici de vie, là de ruine.
    Il est mort aux méchants, vie aux bons : vois d'une même manducation combien l'issue est dissemblable !
    Le sacrement enfin rompu, ne vacille pas, mais souviens-toi qu'il est sous chaque fragment comme sous le tout il se cache.
    Nulle division n'est réalité, le signe seulement se fractionne, et par là, de ce qui est signifié ni l'état ni la stature n'est amoindri.
    Voici le pain des anges fait aliment des voyageurs, vrai pain pour les fils, à ne pas jeter aux chiens.
    D'avance il est signifié en figures, lorsqu'Isaac est immolé, que l'agneau pascal est sacrifié, que la manne est donnée à nos pères.
    Bon Pasteur, vrai pain, Jésus, aie pitié de nous ! Toi, nourris-nous, défends-nous ! Fais-nous voir nos biens dans la terre des vivants.
    Toi qui sais et peux tout, qui nous nourris ici-bas mortels, rends-nous là-haut les commensaux, cohéritiers et compagnons de la cité des saints.
    Amen.

    Source : Wikipédia.

  • 10 juin : Origine de la Fête-Dieu et Sermon de Saint Thomas d'Aquin

    Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle :


    « Qu'en ce jour, les foules empressées du peuple fidèle, accourent dans les temples avec une nouvelle ferveur ; que le clergé et le peuple se lèvent pour faire éclater leur joie dans des cantiques de louanges ; que les coeurs et les désirs, les voix et les lèvres chantent des hymnes joyeux ; que la foi chante, que l'espérance bondisse, que la charité tressaille, que la dévotion applaudisse, que le choeur des prêtres jubile, que l'assemblée des vierges soit remplie de consolation ; que chacun vienne avec un coeur fervent, une volonté empressée, qu'il rende ses devoirs avec zèle, pour célébrer dignement la solennité d'un si grand jour, et puissent tous les enfants du Christ être enflammés d'une telle ardeur pour son service, qu'augmentant de jour en jour le trésor de leurs mérites, ils soient jugés dignes de recevoir comme leur récompense, au terme de leur course, Celui qui sur la croix se livra pour leur rédemption, et dans le Sacrement se donne à eux en nourriture »
    (Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle, 1264)

    Jean XXII, en 1318 ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint Sacrement serait porté en triomphe.  On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages. Saint Thomas d'Aquin prépara la liturgie de cette fête, notamment par la création du  Lauda Sion Salvatorem et Pange Lingua Gloriosi permettant aux fidèles une catéchèse simple et belle sur la Présence Réelle

    Source et texte complet : Per Ipsum.


    Sermon pour la Fête-Dieu par Saint Thomas d'Aquin,
    Docteur des Docteurs de l'Eglise
    (prononcé au Consistoire, devant le Pape et les Cardinaux)


    Révérendissimes Pères, les souvenirs pleins d'allégresse qu'évoque la solennité de ce jour nous invitent à entourer de joyeuses louanges le Corps très saint du Christ. Quoi de plus doux, quoi de plus suave au coeur des élus que de chanter les trésors de la divine charité et d'exalter l'ardeur d'un amour sans mesure ? C'est qu'à la table de la grâce nouvelle, tous les jours, par les mains du prêtre, Dieu donne à ses enfants et aux héritiers de son royaume sa chair en nourriture et son sang en breuvage. Ce sont là tes oeuvres admirables, ô Christ, toi dont la puissance est infinie et la bonté sans bornes ! Dans cet aliment sacré et ce pain super-substantiel qu'annonçaient les prodiges antiques, tu as trouvé le secret d'une union merveilleuse et auguste : la chair immaculée de Jésus-Christ, l'Agneau sans tache, devient le remède de ceux que le fruit défendu avait rendus malades et qui avaient perdu l'éternelle et immarcescible couronne. 

    O prodige qu'on ne peut trop exalter ! Effusion permanente de la bonté divine et d'une miséricorde sans mesure ! Dans ce sacrement, consommation de tous les sacrifices, Il demeure, ce Dieu, indéfectiblement avec nous ; Il y est pour jusqu'à la fin des siècles ; Il donne aux fils d'adoption le pain des anges et les enivre de l'amour qu'on doit aux enfants.

    O humilité singulière, délices de Dieu, et que le Christ pratique après l'avoir prêchée lui-même ! Il ne se refuse à personne ; Il ne craint pas de prendre pour habitacle même un coeur souillé. 

    O pureté, qui semblable à celle du soleil n'est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache !   O nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! Tu n'es ni brisée, ni divisée, ni transformée ; mais, gardant ton intégrité et ta nature, tu nous rappelles le buisson antique, la farine et l'huile miraculeuses qui ne diminuaient pas. 

    O Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses oeuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Ame, et il rappelle l'amertume d'une double Passion. 

    O Vertu ineffable du Sacrement, qui embrase notre coeur du feu de la charité et marque du sang de l'Agneau immaculé, au-dessus de leurs deux battants, les linteaux de nos portes !

    O véritable viatique de notre exil militant, soutien des voyageurs, force des faibles, antidote des infirmités, accroissement des vertus, abondance de la grâce et purification des vices, réfection des âmes, vie des débiles et union des membres dans l'organisme unique de la charité ! 

    Sacrement ineffable de la foi, Tu augmentes notre charité et nous communiques l'espérance ; soutien de l'Eglise, Tu éteins la concupiscence et parfais le corps mystique du Christ. Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus ! 

    O Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau ! 

    O sacrifice de louange et de justice, holocauste de la nouvelle grâce, repas excellent, non de volailles ou de taureaux, mais de viandes plus succulentes et de ce vin délicieux qui renouvelle les amis de Dieu et enivre ses élus ! 

    O table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. Vous êtes le bain sacré que figuraient les antiques piscines, ô notre Pâque, immolation du Christ, et vous exigez la conversion du vice à la vertu, donnant ainsi la liberté aux Hébreux de l'esprit.

    O nourriture qui rassasie et ne dégoûte point, qui demande la mastication de la foi, le goût de la dévotion, l'union de la charité, et que divise non les dents du corps, mais le courage de la croyance !

    O viatique de notre pèlerinage, qui attire les voyageurs sur les sommets des vertus !

    O pain vivant, engendré au ciel, fermenté dans le sein de la Vierge, cuit sur le gibet de la croix, déposé sur l'autel, caché sous les espèces sacramentelles, confirme mon coeur dans le bien et assure ses pas dans le chemin de la vie ; réjouis mon âme, purifie mes pensées. Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs.

    O calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! O calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité.

    O vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté !  La petitesse de l'hostie ne signifie-t-elle pas l'humilité, sa rondeur l'obéissance parfaite, sa minceur l'économie vertueuse, sa blancheur la pureté, l'absence de levain la bienveillance, sa cuisson la patience et la charité, l'inscription qu'elle porte la discrétion spirituelle, les espèces qui demeurent sa permanence, sa circonférence la perfection consommée ?

    O pain vivifiant, ô azyme, siège caché de la toute-puissance! Sous de modestes espèces visibles se cachent d'étonnantes et sublimes réalités. 

    O Corps, ô Ame, et Toi de tous deux inséparable, ô Substance Divine ! De ce dont on chante les grandeurs dans ce sacrement auguste, ô bon Jésus, seules, pour la foi, après la consécration, les espèces sacramentelles demeurent ; ce qui est mangé sans être assimilé ne souffre ni augmentation ni diminution ; ce que tous reçoivent en entier, mille ne le possèdent pas plus qu'un seul, un seul le possède autant que mille. Ce que contiennent tous les autels, les parcelles intactes ou brisées le contiennent toutes ; ta chair est mangée véritablement, c'est véritablement ton sang que nous buvons. Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle.

    N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme.

    Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve.

    Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu ; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté ; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles.  Amen.

    Traduction du P. Sertillanges (Les plus belles pages de saint Thomas d'Aquin)

    Source : Per Ipsum.

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  • 5 avril : Messe du soir (3)

    Au cours de la translation solennelle du Saint Sacrement, pendant la procession, on chante l’hymne Pange, lingua, gloriosi Corporis mystérium jusqu’aux mots "Tantum ergo". Quand on parvient au lieu préparé, le célébrant dépose le ciboire sur l’autel, fait la génuflexion, et l’encense, et entre-temps on chante le Tantum ergo. Ensuite, le diacre, ou le célébrant lui-même, dépose le ciboire dans le Tabernacle.

    A noter que l'hymne Pange, lingua écrit pour le Jeudi Saint, a été adapté comme hymne liturgique de la fête du Saint-Sacrement par saint Thomas d'Aquin. La dernière séquence Tantum ergo est chantée à tous les saluts du Saint-Sacrement.


    Pange, Lingua + Tantum Ergo

    1. Pange lingua gloriósi Corpóris mystérium,
         Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps très glorieux
    Sanguinísque pretiósi, quem in mundi prétium
         Et de ce sang si précieux que le Roi de nations
    Fructus ventris generósi, Rex effùdit Géntium.
         Issu d'une noble lignée versa pour le prix de ce monde.

    2. Nobis datus, nobis natus ex intácta Vírgine
         Fils d'une mère toujours vierge né pour nous, à nous donné,
    Et in mundo conversátus, sparso verbi sémine,
         Et dans ce monde ayant vécu, verbe en semence semé,
    Sui moras incolátus miro clausit órdine.
         Il conclut son temps d'ici-bas par une action incomparable :

    3. In suprémae nocte coenæ recùmbens cum frátribus,
         La nuit de la dernière Cène, à table avec ses amis,
    Observáta lege plene cibis in legálibus,
         Ayant pleinement observé l a Pâque selon la loi,
    Cibum turbæ duodénæ se dat suis mánibus.
         De ses propres mains il s'offrit en nourriture aux douze Apôtres.

    4. Verbum caro, panem verum verbo carnem éfficit:
         Le Verbe fait chair, par son verbe, fait de sa chair le vrai pain ;
    Fitque sanguis Christi merum, et si sensus déficit,
         Le sang du Christ devient boisson; Nos sens étant limités,
    Ad firmándum cor sincérum sola fides sùfficit.
         C'est la foi seule qui suffit pour affermir les cœurs sincères.

    5. Tantum ergo Sacraméntum venerémur cérnui:
         Il est si grand, ce sacrement ! adorons-le, prosternés.
    Et antíquum documéntum novo cedat rítui:
         Que s'effacent les anciens rites devant le culte nouveau !
    Præstet fides supplémentum sénsuum deféctui.
         Que la foi vienne suppléer aux faiblesses de nos sens !

    6. Genitóri, Genitóque laus et iubilatio,
         Au Père et au Fils qu'il engendre louange et joie débordante,
    Salus, honor, virtus quoque sit et benedíctio:
         Salut, honneur, toute-puissance et toujours bénédiction !
    Procedénti ab utróque compar sit laudátio. Amen.
         A l'Esprit qui des deux procède soit rendue même louange. Amen.

    Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)