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resurrection - Page 6

  • 20 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Tout-Puissant, Bienfaiteur, Ami des hommes, Dieu de tous,
    Créateur des êtres visibles et invisibles,
    toi qui sauves et raffermis,
    qui prends soin et pacifies,
    Esprit puissant du Père...,
    tu partages le même trône, la même gloire,
    la même action créatrice que le Père...
    Par ton intermédiaire il nous a été révélé
    la Trinité des Personnes en l'unité de nature de la Divinité ;
    parmi ces Personnes toi aussi tu es reconnu être l'une d'elles,
    toi l'incompréhensible...

    Tu as été proclamé Esprit de Dieu par Moïse (Gn 1,2) :
    en planant sur les eaux
    avec une protection enveloppante, redoutable, pleine de sollicitude,
    tu as déployé tes ailes en signe d'assistance compatissante en faveur des nouveau-nés,
    et par là tu nous as révélé le mystère de la fontaine baptismale...
    Tu as créé, ô Tout-Puissant en tant que Seigneur (cf. Credo)
    toutes les natures de tout ce qui existe,
    tous les êtres, à partir du néant.
    Par toi sont renouvelés par la résurrection
    tous les êtres créés par toi,
    au moment qui est le dernier jour de la vie d'ici-bas
    et le premier jour de la Terre des vivants.

    Celui qui a même nature que toi,
    Celui qui est consubstantiel au Père, le Fils premier-né,
    a obéi à toi, dans notre nature, comme à son Père,
    unissant sa volonté à la tienne.
    Il t'a annoncé comme vrai Dieu,
    égal et consubstantiel à son Père très-puissant...
    et il a fermé la bouche de ceux qui te résistaient,
    en tant qu'ils combattaient Dieu (cf. Mt 12,28),
    alors qu'il a pardonné ce qui était contre lui.

    Il est le Juste et l'Immaculé, le Sauveur de tous,
    qui a été livré à cause de nos péchés
    et est ressuscité pour notre justification (Rm 4,25).
    À lui gloire par toi,
    et à toi louange avec le Père tout-puissant,
    dans les siècles des siècles.
    Amen. »


    Saint Grégoire de Narek (v.944-v.1010), Le Livre de prières, n° 33, trad. SC 78.

  • 17 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La faiblesse des disciples était tellement chancelante que, non contents de voir le Seigneur ressuscité, ils voulaient encore le toucher pour croire en lui. Il ne leur suffisait pas de voir de leurs yeux, ils voulaient approcher leurs mains de ses membres et toucher les cicatrices de ses récentes blessures. C'est après avoir touché et reconnu les cicatrices que le disciple incrédule s'est écrié : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Ces cicatrices révélaient celui qui, chez les autres, guérissait toutes les blessures. Est-ce que le Seigneur n'aurait pas pu ressusciter sans cicatrices ? Mais il voyait dans le coeur de ses disciples des blessures que devaient guérir ces cicatrices qu'il avait gardées dans son corps.

    Et que répond le Seigneur à cette confession de foi de son disciple qui dit : "Mon Seigneur et mon Dieu" ? "-Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu." De qui parle-t-il, mes frères, sinon de nous ? Et pas seulement de nous, mais aussi de ceux qui viendront après nous. Car, peu de temps après, lorsqu'il a échappé aux regards mortels pour affermir la foi dans les coeurs, tous ceux qui sont devenus croyants ont cru sans avoir vu, et leur foi avait un grand mérite : pour l'obtenir, ils ont approché de lui non pas une main qui voulait le toucher, mais seulement un coeur aimant. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 88 : L'aveuglement spirituel.


    Rappel : Oeuvres complètes de Saint Augustin

    Voir : Sermons détachés tome VI 1ère série, Passages détachés de Saint Matthieu ("Oeuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869).

  • 15 avril : Fête de Pâques pour les Orthodoxes

    Les orthodoxes et orientaux célèbrent aujourd'hui la Résurrection du Christ.

     

    « Réjouissons-nous en ce jour de la Résurrection car le Christ, hier accablé de moqueries, couronné d’épines, pendu au bois, aujourd’hui se relève du tombeau. Réjouissons-nous car le Christ baigne de sa clarté ceux que les ténèbres de l’Enfer retenaient captifs. Réjouissons-nous en ce printemps de la vie, car une espérance jaillit parmi les affligés du corps et de l’âme. Réjouissons-nous car le Seigneur est descendu au plus profond du coeur des hommes, où se tapit l’angoisse ; il les a visités, il les a illuminés, et tourments, angoisse, enfer sont vaincus, engloutis dans l’abîme d'amour ouvert au flanc percé du Seigneur. Réjouissons-nous car il est ressuscité le Christ, la joie éternelle ! »

    Père Michel Evdokimov (fils du théologien orthodoxe Paul Evdokimov, 1901-1970).

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  • 14 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Christ n’a pas supporté que le Temple de son Corps attendît longtemps dans le tombeau ; il s’est contenté de le montrer vraiment mort après sa lutte contre la mort, et il l’a ressuscité le troisième jour, portant comme trophée de sa victoire sur la mort ce Corps désormais incorruptible et impassible. Aussi Christ n’a-t-il pas tardé plus de trois jours pour ne pas faire attendre plus longtemps ceux à qui il avait annoncé sa Résurrection. Ils avaient encore dans l’oreille le son de sa voix, leurs yeux le cherchaient encore, leur esprit restait en suspens, quand ce corps, déposé trois jours au tombeau, le Fils de l’homme le montra immortel, incorruptible. Il fut ainsi démontré à tous que, s’il était mort, ce n’était pas par l’impuissance du Verbe qui était en lui, mais pour que la mort fût détruite en lui par la vertu du Sauveur.
    Que la mort ait été détruite, que la croix soit la victoire sur elle, en voici un témoignage évident : tous les disciples du Christ méprisent la mort ; par le signe de la croix et la foi au Christ, ils foulent la mort aux pieds. Avant la venue du Sauveur, la mort était cause d’effroi pour les vivants eux-mêmes ; tous pleuraient ceux qui allaient mourir comme s’ils étaient voués à la corruption. Depuis que le Sauveur a ressuscité son corps, la mort n’est plus cause d’effroi ; ceux qui sont au Christ préfèrent mourir plutôt que de renier leur foi ; ils savent qu’en mourant, ils ne périssent pas car, par la Résurrection du Christ, ils deviennent comme lui incorruptibles. Ils se font les témoins de la victoire qui a été remportée sur la mort par le Sauveur, dans la Résurrection. Ils répètent ce qui a été écrit autrefois par l’Apôtre : "Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton aiguillon ?" »

    Saint Athanase, IVe siècle, Sur l’Incarnation du Verbe, SC 199.


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  • 13 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « II y eut un matin. Et Jésus se tint sur le bord du rivage et ses disciples ne reconnurent pas Jésus. L’univers avait été tellement ébranlé en ses bases et son ordre bouleversé qu’il croyait être ramené par la mort du Seigneur aux ténèbres originelles et à l’antique chaos. Alors, le Seigneur, par la lumière de sa résurrection, ramena le jour et reforma le monde entier en un seul corps afin de ressusciter avec lui dans la gloire celui qu’il avait vu tellement ébranlé par la Passion. Selon la parole de l’évangéliste : "Et il y eut un matin", c’est-à-dire la nuit de la Passion étant achevée, "Jésus se tint sur le rivage" pour ramener toutes choses à leur fin originelle, affermir ce qui était branlant, arrêter l’agitation, apaiser le trouble, stabiliser par sa station debout les fondements ébranlés de l’univers, ramener dans le service du Seigneur le monde qui s’était disloqué devant les injures qu’on avait fait subir au Christ.

    "II y eut un matin, et Jésus se tint sur le rivage", afin que l’Église dans laquelle les disciples étaient secoués par les flots de la mer retrouve sa stabilité dans la foi. Jésus trouve, en effet, ses disciples sans vigueur dans leur foi et dénués de force et de courage. C’est pourquoi, il les appelle "petits". "Petits, avez-vous quelque chose à manger ?" Ces petits, ce sont : Pierre qui avait nié, Thomas qui avait douté, Jean qui avait fui. Il les appelle petits, car ils ne sont pas des soldats très vaillants, mais des faibles et ceux qu’il ne trouve pas encore assez armés pour la lutte, il les appelle à table comme des petits : "Petits, avez-vous quelque chose à manger ?", pour que son humanité les ramène à la grâce, le pain à la confiance, la nourriture à la foi. Ils ne croiraient pas à son corps ressuscité s’ils ne le voyaient manger comme un homme. Et lui qui nourrit toute créature demande à manger ; lui le pain, mange, car il n’a pas faim de leurs plats, mais de leur amour. »


    Saint Pierre Chrysologue, Ve siècle, Sermon 78 ; PL 52, 420-422.


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  • 13 avril : Christus, Oratorio de Franz Liszt


    Magnifique Oratorio de Franz Liszt (1811-1886), qui parcourt toute la vie du Christ, en 14 parties. Il a été composé à Rome dans les années 1860, à la même époque que la "Missa choralis", la" Messe hongroise du couronnement" et le "Requiem".

     

    Christus - 14 Resurrexit (Finale) :


    Resurrexit tertia die!
    Christus vincit, Christus regnat,
    Christus imperat
    In sempiterna sæcula.
    Amen.

  • 12 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque Jésus vint à ses apôtres, "les portes closes, et se tint au milieu d’eux, ils furent troublés et effrayés, croyant voir un fantôme". Mais lorsqu’il souffla sur eux en disant : "Recevez l’Esprit Saint" ou qu’il leur envoya du ciel ce même Esprit comme un don nouveau, ce don fut un témoignage indubitable de sa résurrection et de sa vie. C’est en effet l’Esprit qui témoigne dans le coeur des saints et par leur bouche que le Christ est la vérité, la vraie résurrection et la vie. C’est pourquoi les apôtres qui avaient d’abord douté à la vue même de son corps vivant, une fois qu’ils eurent goûté à l’Esprit qui donne la vie, rendirent un vibrant témoignage à sa résurrection. Car il est bien plus difficile d’accueillir Jésus dans son coeur que de le voir avec les yeux ou d’entendre parler de lui ; mais l’action du Saint-Esprit est beaucoup plus puissante sur les sens de l’homme intérieur que celle des objets corporels sur ses sens extérieurs. Quelle place reste-t-il au doute lorsque le témoin et celui pour qui il témoigne sont l’unique Esprit ?

    Maintenant donc, frères quel témoignage la joie de vos coeurs rend-elle à votre amour du Christ ? Si jamais vous avez aimé Jésus, vivant ou mort ou revenu à la vie, et alors qu’aujourd’hui dans l’Église tant de messagers proclament sa résurrection, votre cœur exulte et s’écrie : "Jésus, mon Dieu est vivant ; ils me l’ont annoncé". À ceci tu reconnaîtras avec certitude que ton esprit revit pleinement dans le Christ : c’est qu’il dise du fond du coeur : "Il me suffit que Jésus soit vivant." »

    Guerric d'Igny, XIIe siècle, Sermon pour la Résurrection du Seigneur 1,4-5.


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  • 12 avril : Méditation

    « Avec l’avènement du Messie, l’histoire du monde bascule des ténèbres dans la lumière et la joie définitives. L’Incarnation de Dieu en Jésus Christ, c’est le temps lui-même qui s’accomplit et entre dans sa plénitude, la création est à son achèvement, la terre-mère enceinte depuis des millénaires enfante Dieu en personne, l’Emmanuel, qui signifie : "Dieu avec nous". C’est cette Joie indescriptible qui est l’aboutissement de toutes les Écritures et la réalisation des prophéties ancestrales. Bien plus : cet événement est au coeur même de l’aventure cosmique. L’expansion des galaxies, la naissance et la réussite de la vie sur notre planète, l’apparition et l’histoire de l’homme, tout converge vers cet instant : c’est en lui, le Verbe de Dieu, que tout a été créé. L’univers a mis des milliards d’années à composer son Chef d’oeuvre. Depuis, le plus antireligieux des hommes compte les jours et les siècles à partir de cette date unique qui partage l’histoire en deux : "Avant Jésus Christ" et "Après Jésus Christ" ! En lui, l’Absolu s’est fait visage, l’ultime réalité a dévoilé son nom en Jésus Christ : DIEU EST JOIE ! On comprend alors pourquoi la joie est le premier et le dernier mot de son Évangile. Dès que l’Ange proclame aux bergers la bonne nouvelle de la naissance du Christ, il dit : Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple (Lc 2,10). C’est ainsi que tout commence, mais c’est également ainsi que tout se termine dans la vie terrestre du Christ, lorsqu’il se rendra invisible le jour de son Ascension : Les disciples l’adorèrent et retournèrent à Jérusalem avec une grande joie (Lc 24,52).

    [...]

    Sans cette joie le christianisme lui-même, comme tel, est incompréhensible et l’Église inutile. Avec ou sans elle, je peux à chaque instant traduire l’Amour ou le trahir ! C’est pourquoi Jésus demande à ses disciples d’être joyeux de cette grande joie... Peu de chrétiens savent que c’est là même un commandement : Que la joie qui est en moi soit aussi en vous et que votre joie soit parfaite ! (Jn 15,11)

    Plus que cela, il n’y a pas de sainteté sans joie, elle est vraiment le test que nous sommes sur le Chemin : Soyez joyeux, devenez parfaits (2 Co 13,11), et saint Paul insiste constamment : Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le répète encore : réjouissez-vous ! Motif : Le Seigneur est proche ! (Ph 4,4)

    Notre joie réside dans le seul fait bouleversant que Dieu existe et qu’il soit venu chez nous, dans notre intimité. Dieu est, cela suffit. Se réjouir à plein de ce qu’il est, lui, et rendre grâce en tous temps et en tous lieux à cause de lui-même, c’est poser l’acte le plus élevé du détachement de soi, le plus opposé à l’égoïsme, c’est entrer dans le dépouillement total de la crèche et ne plus voir que la splendeur de Jésus. Sa beauté nous métamorphose... »

    Père Alphonse Goettmann, article publié dans la revue "le Chemin" numéro 29, 1995.

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  • 11 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Deux disciples faisaient route ensemble. Ils ne croyaient pas dans le Seigneur, mais ils parlaient de lui quand, soudain, ils le rencontrèrent sous un aspect qu’ils ne purent reconnaître. Le Seigneur rendit sensible à leurs yeux de chair la contradiction qui frappait intérieurement les yeux de leur cœur. Les disciples étaient partagés en effet entre l’amour et le doute ; le Seigneur paraît auprès d’eux, mais ne se laisse pas reconnaître. Ils parlaient de lui : il vient à leur rencontre. Ils doutaient de lui : il leur cache ses véritables traits. Il leur parle et leur reproche l’endurcissement de leur cœur, puis leur dévoile dans l’Écriture les mystères qui le concernaient. Mais, comme il n’était qu’un étranger à leur cœur sans foi, il feignit alors de poursuivre sa route... Louons les disciples d’avoir su alors donner leur amitié à ce pèlerin, eux qui ne pouvaient encore en lui aimer Dieu.
    Les disciples apprêtent donc la table, ils lui donnent à manger, et ce Dieu qu’ils n’ont pas reconnu dans la méditation des saints livres, voici qu’ils le découvrent dans la fraction du pain. Ils ne furent pas éclairés en écoutant les commandements de Dieu, ils le furent en les accomplissant : "Ce ne sont pas les auditeurs de la loi qui sont justes aux yeux de Dieu, mais ceux qui la pratiquent qui sont justifiés." Voulez-vous comprendre les paroles que vous avez écoutées ? Hâtez-vous de mettre en pratique ce que vous avez pu déjà en comprendre. Le Seigneur ne s’est pas laissé connaître en parlant, il s’est découvert en mangeant. »

    Saint Grégoire le Grand, VIe siècle, Homélie 22,1 sur les Évangiles ; PL 76, 1181-1182.


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  • 11 avril : Méditation

    « "Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Co 9,7). Le meilleur moyen de manifester notre gratitude à l'égard de Dieu, ainsi qu'aux autres, est de tout accepter avec joie. Un coeur joyeux s'accorde naturellement avec un coeur embrasé par l'amour. Les pauvres se sentaient attirés par Jésus parce qu'il était habité par quelque chose de plus grand que lui ; il rayonnait de cette force dans ses yeux, ses mains, dans tout son corps. Tout son être manifestait le don qu’il faisait de lui-même à Dieu et aux hommes.
    Que rien ne puisse nous faire du souci au point de nous remplir de tristesse et de découragement et de nous laisser enlever la joie de la Résurrection. La joie n'est pas une simple question de tempérament lorsqu'il s'agit de servir Dieu et les âmes ; elle est toujours à accueillir. Et c'est là une raison de plus pour tâcher de l'acquérir et la faire grandir dans nos coeurs. Même si nous avons peu à donner, il nous restera néanmoins la joie qui jaillit d'un coeur amoureux de Dieu.
    Partout dans le monde les gens sont affamés et assoiffés de l'amour de Dieu. Nous répondons à ce manque lorsque nous semons la joie. Elle est aussi l'un des meilleurs remparts contre la tentation. Jésus ne peut prendre pleine possession d'une âme que si elle s'abandonne à lui joyeusement. »

    Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), Il n’y a pas de plus grand amour, Lattès, 1997.

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  • 10 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Emportée par la ferveur du désir, par l’embrassement de l’amour, la jeune fille voulut saisir celui qui remplit toute la création sans en recevoir de limites. Mais le Créateur, s’il ne lui reprocha pas son ardeur, l’éleva vers le monde divin en disant : "Ne me touche pas ; me prendrais-tu seulement pour un mortel ? Je suis Dieu, ne me touche pas. Ô femme vénérable, ouvre là-haut tes yeux et considère le monde céleste : c’est là que tu dois me chercher. Car je monte vers mon Père que je n’ai pas quitté : j’ai toujours été en même temps que lui, je partage son trône, je reçois même honneur, moi qui offre aux hommes déchus la résurrection. Que ta langue désormais publie ces choses, femme, et les explique aux fils du royaume qui attendent que je m’éveille, moi le Vivant. Va vite, Marie, rassembler mes disciples. J’ai en toi une trompette à la voix puissante : sonne un chant de paix aux craintives oreilles de mes amis cachés, éveille-les tous comme d’un sommeil, afin qu’ils viennent à ma rencontre et qu’ils allument des torches. Va dire : ‘L’époux s’est éveillé, sortant de la tombe sans rien laisser au-dedans de la tombe. Chassez, apôtres, la tristesse mortelle, car il est réveillé celui qui offre aux hommes déchus la résurrection’".
    Lorsqu’elle eut bien entendu toutes les paroles du Verbe, la jeune file retourna dire à ses compagnes : "En liesse, mon deuil s’est tout d’un coup changé, tout m’est devenu joie et allégresse. Je n’hésite pas à le dire : j’ai reçu la même gloire que Moïse. J’ai vu, oui j’ai vu, non sur la montagne, mais dans le sépulcre, voilé non par la nuée mais par un corps le maître des incorporels et des nuées me dire : ‘Marie, hâte-toi ! Va révéler à ceux qui m’aiment que je suis ressuscité. Comme un rameau d’olivier, prends-moi sur ta langue pour annoncer la Bonne Nouvelle aux descendants de Noé, leur indiquant que la mort est détruite et qu’il est ressuscité celui qui offre aux hommes déchus la résurrection.’" »

    Romanos le Mélode, VIe siècle, Hymnes XL sur la Résurrection, SC 128.


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  • 9 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Pourquoi donc chercher parmi les morts celui qui est vivant ?" Celui qui est déjà ressuscité pour une vie qui ne finira pas, pourquoi le cherchez-vous aujourd’hui dans un tombeau ? Rappelez-vous donc ! Il vous l’avait bien dit en Galilée : le Fils de l’homme devait être livré aux mains des pécheurs ; mais crucifié, après trois jours, il devait ressusciter. Ce message angélique, tous les fidèles de l’Église le connaissent bien, s’ils l’ignoraient, comment pourraient-ils se dire fidèles ? Et nous, ce message sans cesse rappelons-nous le ! Ce message de Résurrection d’un cœur assidu, méditons-le ! Le Fils de Dieu a voulu se faire Fils de l’homme ; aujourd’hui à qui donne sa foi, en retour il permet d’être fils. Lui qui s’est livré volontairement aux mains des pécheurs, aujourd’hui, du milieu des pécheurs il vient nous rassembler ; du pouvoir des esprits mauvais, il vient nous libérer. En effet, le troisième jour après sa mort sur la croix, il est vraiment ressuscité. La force de souffrir pour son Nom, l’espérance de vivre pour lui, il nous en fait aujourd’hui le don. Mais ce mystère de l’Économie divine sans cesse gardons-le présent et surtout faisons-en mémoire quand, de la bienheureuse Passion, sur l’autel, le sacrement se renouvelle, force irrésistible de Résurrection éternelle ! Deux morts pesaient sur la nature humaine accablée : mort de l’âme sous le poids du péché ; mort de la chair pour la peine due à la faute À ces deux morts nous avons été livrés. Mais est venu le Médiateur, l’homme-Dieu, Jésus-Christ ! Entre deux nuits, un jour au tombeau, il a voulu dormir ; mais la lumière du Ressuscité de toute mort a eu raison ! »


    Saint Bède le Vénérable, au VIIIe siècle, Homélie sur Luc 24.


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  • 9 avril : Antienne de l'Offertoire de la Messe

    Offertoire de la Messe traditionnelle du Lundi de Pâques :
    Ant. ad Offertorium. Matth. 28, 2, 5 et 6.




    Pâques / Angelus Domini / Schola Bellarmina


    Angelus Dómini descéndit de cælo, et dixit muliéribus : Quem quæritis, surréxit, sicut dixit, allelúia.

    Un Ange du Seigneur descendit du ciel et dit aux femmes : Celui que vous cherchez est ressuscité, comme il l’a dit, alléluia.

     

     

  • 9 avril : Lundi de Pâques

    Lundi de Pâques

    « Dans l'octave de Pâques, honorez la vie nouvelle et ressuscitée de Jésus Christ, sa vie glorieuse, son entrée dans la jouissance paisible de sa souveraineté, la manière dont agit cette vie nouvelle en sa sainte Mère, sainte Madeleine et toutes les âmes qu'il a daigné appeler alors et depuis à cette sainte participation. Jésus est au comble de sa gloire. Il ne peut plus rien perdre. Honorez cette vérité. »

    Cardinal Pierre de Bérulle (1575-1629).

    « Durant cette semaine, la joie de la Résurrection remplissait tous les cœurs et occupait tous les instants. Les conciles publièrent des canons qui érigeaient en loi cette pieuse coutume. Celui de Mâcon, en 585, formulait ainsi son décret : "Nous devons tous célébrer et fêter avec zèle notre Pâque, dans laquelle le souverain Prêtre et Pontife a été immolé pour nos péchés, et l’honorer par notre exactitude à garder les prescriptions qu’elle impose. Nul ne se permettra donc aucune œuvre servile durant ces six jours (qui suivaient le Dimanche) ; mais tous se réuniront pour chanter les hymnes de la Pâque, assistant avec assiduité aux sacrifices quotidiens, et se rassemblant pour louer notre créateur et régénérateur, le soir, le matin et à midi." Les conciles de Mayence (813) et de Meaux (845) établissent les mêmes prescriptions. Nous les retrouvons en Espagne, au VIIe siècle, dans les édits des rois Recesvinthe et Wamba. L’Église grecque les renouvela dans son concile in Trullo ; Charlemagne, Louis le Pieux, Charles le Chauve, les sanctionnèrent dans leurs capitulaires ; les canonistes des XIe et XIIe siècles, Burkard, saint Yves de Chartres, Gratien, nous les montrent en usage de leur temps ; enfin Grégoire IX essayait encore de leur donner force de loi dans une de ses Décrétales, au XIIIe siècle. Mais déjà, en beaucoup de lieux, cette observance avait faibli. Le concile tenu à Constance, en 1094, réduisait la solennité de la Pâque au lundi et au mardi qui suivent le grand Dimanche... Elle ne tarda pas à s’étendre dans tout l’Occident, et forma le droit commun pour la célébration de la Pâque, jusqu’à ce que le relâchement croissant toujours, on ait obtenu successivement du Siège Apostolique la dispense de l’obligation de férier le Mardi, et même le Lundi, en France, après le Concordat de 1801.

    Pour avoir l’intelligence de la Liturgie des jours qui vont se succéder jusqu’au dimanche in Albis, il est donc nécessaire de se souvenir constamment de nos néophytes toujours présents avec leurs robes blanches à la Messe et aux offices divins. Les allusions à leur récente régénération sont continuelles, et se montrent sans cesse dans les chants et dans les lectures que la sainte Église emploie durant tout le cours de cette solennelle Octave. »

    Dom Prosper Guéranger (1805-1875), in L’Année Liturgique, Le Temps Pascal Tome I, Lundi de Pâques, Tours, Maison Alfred Mame et Fils, 1920 (19e éd.)."

    ... Et nous-mêmes, comment allons-nous vivre notre semaine ?
    Honorerons-nous toujours Jésus-Christ ressuscité ?
    Joindrons-nous à nos prières ces baptisés de Pâques, membres nouveaux du Corps du Christ ?
    Demeurerons-nous, malgré les épreuves et les imprévus de la route, dans la Joie pascale ?

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  • 8 avril : Message Urbi et Orbi du Pape Benoît XVI

    Message Urbi et Orbi du Pape Benoît XVI en ce dimanche de Pâques

    Extrait :

    « Voici qu’à l’aube du jour après le sabbat, on a trouvé le sépulcre vide. Jésus se montre ensuite à Madeleine, aux autres femmes, aux disciples. La foi renaît plus vive et plus forte que jamais, désormais invincible, car fondée sur une expérience décisive : "La mort et la vie s’affrontèrent / en un duel prodigieux. / Le Maître de la vie mourut ; vivant, il règne". Les signes de la résurrection attestent la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la miséricorde sur la vengeance : "Le sépulcre du Christ vivant, / la gloire du Christ ressuscité, / et les anges ses témoins, / le suaire et ses vêtements".

    Chers frères et sœurs ! Si Jésus est ressuscité, alors – et seulement alors – est arrivé quelque chose de vraiment nouveau, qui change la condition de l’homme et du monde. Alors Lui, Jésus, est quelqu’un en qui nous pouvons avoir absolument confiance, et non pas seulement dans son message, mais vraiment en Lui, parce que le Ressuscité n’appartient pas au passé, mais Il est présent aujourd’hui, vivant. Le Christ est espérance et réconfort particulièrement pour les communautés chrétiennes qui sont les plus éprouvées par des discriminations et des persécutions à cause de leur foi. Et par son Église, Il est présent comme force d’espérance, proche de toutes les situations humaines de souffrance et d’injustice. »
  • 8 avril : Christ est ressuscité

    Christ est ressuscité !
    Il est vraiment ressuscité !
    Amen ! Alleluia !

    Belle et sainte fête de Pâques à chacun(e) de vous !

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    Tableau d'Eugène Burnand (Musée d'Orsay, Paris)


  • 8 avril : Méditation (2)

    « Une lumière éclatante brille pour nous aujourd'hui, parce que le bon Larron est entré dans le ciel sur les pas du Roi des rois. La foule des morts s'est levée, et la conscience des vivants a triomphé. Contemplez l'Eglise, voyez la multitude des élus, les légions des anges, l'armée des fidèles entourant le précieux autel du Seigneur. La foule est dans la joie, parce que le Seigneur des anges est ressuscité. Les morts sont sortis des enfers et sont redevenus vivants, les hommes sont sortis purifiés de la source d'eau vive et entièrement renouvelés ; Dieu, dans sa bonté, a pris soin de ressusciter les morts et de renouveler en nous le vieil homme, selon cette parole de l'Ecriture : "L'ancien a disparu, tout est devenu nouveau (1)". Voilà pourquoi nous nous écrions tous : "Voici le jour que le Seigneur a fait ; réjouissons-nous et tressaillons d'allégresse (2)". Comment les morts se sont-ils réjouis en sortant de leur tombeau ? Comment ceux qui ont repris naissance ont-ils tressailli d'allégresse en sortant de la source sacrée ? Ceux-là ont chanté le cantique nouveau sur la vie nouvelle, et ceux-ci ont chanté l'Alleluia en recevant la grâce précieuse. Disons tous : C'est le jour de la lumière, le jour du pain, afin que nous ne soyons plus soumis ni à la faim ni aux ténèbres ; rassasions-nous, au contraire, du pain de la grâce, et non pas de l'obscurité des nations barbares, car aujourd'hui l'armée des Anges se réjouit avec nous. Que personne ne désire plus le pain matériel, car aujourd'hui est ressuscité "le pain vivant qui est descendu du ciel (3)". Aujourd'hui les chaînes des enfers sont rompues, que les chaînes de tous les péchés se rompent également.

    2. Que notre Mère la Sainte Eglise surabonde de joie dans la personne de tous ses enfants. Venez, Seigneur, et dites-nous "La paix soit avec vous, n'ayez aucune crainte (4)", et nous jouirons d'une grande sécurité, car en célébrant la loi nous posséderons en toutes choses la lumière éternelle et nous dirons : "Si je marche au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, parce que vous êtes avec moi, Seigneur (5)". Soyez donc avec nous, Seigneur, afin que nous n'ayons plus à craindre les ombres de la mort et que nous nous réjouissions éternellement en Notre-Seigneur Jésus-Christ souffrant, ressuscitant et montant au ciel. Par lui puissions-nous nous élever et nous convertir au Seigneur. Le Seigneur est né, et le monde a repris naissance ; il a souffert, et l'homme a été sauvé ; il est ressuscité, et l'enfer a gémi ; il est monté au ciel, et le trône paternel a tressailli de joie. Pendant que le Sauveur souffrait, les morts ressuscitaient et les vivants se réjouissaient ; lorsqu'il ressuscita, les captifs sentaient leurs chaînes disparaître, et les anges ne pouvaient contenir leur joie ; quand il monta au ciel, les esprits célestes furent enivrés de bonheur, et les Apôtres furent attristés ; "mais leur tristesse se changea en joie (6)", et dissipa les ténèbres qui les retenaient dans l'erreur. C'est ainsi que pour nous, après la nuit de labeur, rayonne la joie de la lumière à la splendeur du Dieu Sauveur, selon cette parole : "Vous avez changé ma tristesse en joie (7)". »

    1. II Cor. V, 17. — 2. Ps. CXVII, 24. - 3. Jean, VI, 51.— 4. Luc, IV, 36. — 5. Ps. XXII, 4. - 6. Jean, XVI, 20. — 7. Ps. XXIX, 12.

    Saint Augustin, 21ème Sermon, Sur la fête de Pâques (1er Sermon), in "Sermons inédits", 1er Suppl. 2ème Section - Sermons sur le Propre du Temps - Temps Pascal, tiré des Oeuvres complètes de Saint Augustin, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Rappel : Oeuvres complètes de Saint Augustin à l'Abbaye Saint-Benoît.

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  • 8 avril : Méditation (1)

    « "Jésus est ressuscité, il n'est plus ici ; Surrexit, non est hic" (Marc 16). Ce furent les premières paroles que l'ange adressa aux pieuses femmes accourues, dès la pointe du jour, au tombeau du Seigneur. Quelle joie elles durent répandre dans leur coeur désolés ! Quelle joie ces mêmes paroles répandent encore aujourd'hui dans le coeur des fidèles, à qui l'Eglise les fait entendre dans l'office et la messe de ce grand jour. "Surrexit !... Il est ressuscité !" Jésus, notre bien-aimé Roi, notre Père, dont la douloureuse Passion nous arracha tant de soupirs, a repris vie, pour ne plus mourir ! Vainqueur de tous ses ennemis et de la mort même, il jouit, dans son humanité glorifiée, d'ineffables délices ; son Père céleste lui a donné la toute-puissance dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ! Réjouissons-nous avec lui et pour lui. Exultemus et laetemur. Qu'en ce beau jour la joie dilate notre coeur ! l'Eglise nous y invite par son exemple : aux habits de deuil, aux accents lugubres des lamentations elle a fait succéder les ornements de fête, les cantiques d'allégresse mêlés au cri mille fois répété du joyeux Alleluia. - "Surrexit Christus, Alleluia ! Jésus est ressuscité, Alleluia ! Sicut dixit, Alleluia ! Comme il l'avait prédit, Alleluia ! Alleluia !" (Mt. 26)
    [...]
    Je vais tâcher aujourd'hui d'avoir toujours mes pensées fixées sur Jésus ressuscité ; de me réjouir avec lui et de rendre ma joie féconde en bonnes oeuvres. »

    Père Bruno Vercruysse, Nouvelles méditations pratiques pour tous les jours de l'année (Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ), Braine-le-Comte - Paris, Charles Lelong - Jouby et Roger, 1874.

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    Fra Angelico

  • 8 avril : Dimanche de Pâques

     

    Cette fête de Pâques sera célébrée le dimanche 15 avril par les orthodoxes et orientaux.
  • 7 avril : Méditation (2)

    « Dieu est Joie : Devant ta face, plénitude de joie, et à ta droite, délices éternelles. Etant fils de Dieu, nous sommes fils de la joie : "En lui la joie de notre coeur, en son nom de sainteté, notre foi." Ainsi, chacun de nous est-il engendré par sa joie et promis à son allégresse.
    Ce qui fonde notre joie, c'est d'abord la tendresse du Père qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu'il se convertisse et qu'il vive, et convie tout le monde à festoyer et à se réjouir pour peu que nous revenions à lui. Sois donc dans la joie à la pensée de cette Présence aimante et pardonnante qui te fait lui chanter : "Toi qui fus mon secours, je jubile à l'ombre de tes ailes."
    Ce qui soutient notre joie, c'est ensuite la présence du Christ qui demeure avec nous jusqu'à la fin du monde. Sans l'avoir vu nous l'aimons, sans le voir nous croyons et nous exultons d'une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d'obtenir par lui le salut de nos âmes. Celui qui est venu nous annoncer la Bonne Nouvelle nous a révélé son amour pour que sa joie soit en nous et que notre joie soit parfaite, et qu'ainsi nous ayons en nous-mêmes la plénitude de sa joie. Demeure en cette allégresse du Christ qui chemine à tes côtés, porteur pour toi d'une joie que nul ne peut ravir. Comme tu as raison de l'aimer !
    Ce qui affirmera enfin notre joie, c'est la grâce de l'Esprit Saint qui est lui-même jubilation d'allégresse au sein de la Trinité. Il est porteur de joie, rayonnement de joie. Il est la Joie. La vraie Joie. »

    Frère Pierre-Marie, fondateur des Fraternités monastiques de Jérusalem, Jérusalem - Livre de Vie (15), Cerf, 1984 (2e éd. revue et corrigée).

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