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supplication - Page 2

  • Méditation - Prière : "Le Jeudi à Matines"

    "Nox atra rerum contegit"

    « De toutes les couleurs que distinguait la vue,
         l'obscure nuit n'a fait qu'une couleur :
    Juste juge des coeurs, notre ardeur assidue
         Demande ici tes yeux et ta faveur.

    Qu'ainsi, prompt à guérir nos mortelles blessures,
         Ton feu divin, dans nos coeurs répandu,
    Consume pour jamais leurs passions impures,
         Pour n'y laisser que l'amour qui t'est dû.

    Effrayés des péchés dont le poids les accable,
         Tes serviteurs voudraient se relever :
    Ils implorent, Seigneur, ta bonté secourable,
         Et dans ton sang cherchent à se laver !

    Seconde leurs efforts, dissipe l'ombre noire
         Qui, dès longtemps, les tient enveloppés ;
    Et que l'heureux séjour d'une immortelle gloire
         Soit l'objet seul de leurs coeurs détrompés.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
         Verbe son fils, Esprit leur noeud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
         Règnes au ciel sans principe et sans fin. »

    Jean Racine (1639-1699), Les Cantiques spirituels (1689), Chez J. Naert, Paris, 1942. (Hymnes traduites du Bréviaire Romain)

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  • Méditation : Dieu n'exauce pas mes prières ... ?

    Il est bon que nos prières ne soient pas aussitôt exaucées

    « Dieu nous a promis de nous exaucer, mais il n'a jamais promis de le faire immédiatement, témoin le saint homme Tobie dont les prières furent si agréables au Seigneur, et qui néanmoins n'obtint ce qu'il désirait qu'au bout de quatre années de soupirs et de larmes. Il ne nous appartient pas de savoir quand il plaira au Seigneur de nous accorder ce que nous lui demandons. Contentons-nous d'adorer ses décrets divins, et de nous conformer aux dispositions de sa Providence qui règle toutes choses suivant l'ordre immuable de l'éternelle Sagesse, et non selon nos vues et nos désirs. Ce dont nous pouvons être certains, c'est que nous serons exaucés au temps propice, ainsi que nous le dit l'apôtre, et de la manière la plus utile à notre salut.
    Bien que les desseins de Dieu soient si fort au-dessus de notre pauvre raison humaine, nous pouvons cependant comprendre quelques-uns des motifs pour lesquels le Seigneur nous fait parfois attendre l'accomplissement de ses promesses. Enumérons les plus ordinaires.

    C'est d'abord pour nous maintenir dans les sentiments d'humilité et de componction qui conviennent à de pauvres misérables tels que nous. La plus grande gloire de Dieu, aussi bien que l'intérêt de notre âme, veut que nous soyons toujours devant le Seigneur à l'état de suppliants.
    Pour l'honneur de la Majesté divine, afin que nous comprenions mieux tout le prix de ses dons. Ce qu'on acquiert avec trop de facilité se dissipe d'autant plus aisément, et nous n'apprécierons jamais assez les faveurs célestes...
    Pour éprouver notre foi, notre espérance et notre amour envers lui et nous exercer à l'humilité, à la patience et à la soumission à sa volonté souveraine.
    ...
    Pour offrir à la Justice divine quelque compensation à nos offenses et à l'ingratitude dont nous nous sommes rendus coupables envers elle. Que de fois n'avons-nous pas été sourds à la voix de notre Dieu ! Que de fois n'avons-nous pas résisté à ses inspirations ! ...
    Pour mieux disposer notre âme à recevoir les faveurs divines, et la remplir d'une sainte ardeur. Le Seigneur l'aide ainsi à se purifier et à acquérir de nouveaux mérites...

    Il est donc certain que la prière, lorsqu'elle sort de notre coeur pour monter vers Dieu, attire toujours sur nous, tôt ou tard, les bénédictions divines...
    O sainte Oraison, âme de mon âme, et vie de ma vie, non jamais je ne t'abandonnerai ; jamais je ne cesserai de m'adresser à mon Dieu, quand bien même je me trouverais au milieu des ténèbres, des aridités, des troubles, des désolations et des douleurs les plus amères ; toujours j'aurai recours à vous, Seigneur, à vous qui êtes lumière et vérité. »

    Annales de la bonne sainte Anne, in Abbé R. Béringer, "Recueil documentaire - L'espérance, la providence, la prière", Arras, 1928.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : vivre de la foi

    « Si, selon l'expression de saint Paul, nous voulons vraiment vivre de la foi, elle devra s'épancher de notre intelligence, pénétrer tout, inspirer toutes nos pensées, tous nos sentiments, tous nos désirs, toutes nos résolutions, tous nos actes, notre vie en un mot tout entière. Les maximes de Jésus-Christ, et non celles du siècle, doivent nous servir de fil conducteur dans nos pensées et dans nos paroles, quand nous agissons comme quand nous nous abstenons. Il n'est pas une situation, pas un instant de notre vie qui ne doive être déterminé par une pensée de foi.
    Sommes-nous heureux, nous nous rappellerons que Dieu est le Dieu de toute consolation, et nous lui rendrons grâces.
    Sommes-nous dans la tristesse, nous nous dirons que dans le jardin des Oliviers, Jésus fut triste à en mourir, et nous prendrons courage.
    Si les tentations viennent nous assaillir, nous penserons que Jésus aussi fut tenté, et nous dirons avec lui : Arrière Satan ! C'est Dieu seul que je veux servir.
    Si les méchants nous persécutent, il faudra nous souvenir que Jésus a appelé bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice. Si nous-mêmes nous sentons l'aversion pour le prochain envahir notre coeur, il est temps de nous rappeler qu'on ne peut aimer Dieu et détester son prochain.
    Le monde veut nous attirer, nous éblouir par les joies qu'il prétend donner : nous avons renoncé au monde et à ses pompes ; ce qui est du monde n'est pas du Père.
    La mort nous enlève un être qui nous est cher ; n'est-ce pas Dieu qui nous l'avait donné ? Il a donc le droit de le reprendre.
    La tâche journalière nous devient difficile et accablante, la continuité du labeur nous épuise : Jésus travailla pendant trente ans dans l'atelier de son père nourricier. On ne le connaissait que comme le fils de l'artisan.
    Si nous nous laissions guider par ces motifs de foi, si de semblables pensées nous étaient présentes dans nos joies et nos souffrances, dans nos labeurs comme dans notre repos, n'est-il pas vrai que notre vie deviendrait plus méritoire aux yeux de Dieu, plus facile à vivre aussi !
    Cependant la vie est réellement difficile, et plus d'une fois nous aurons besoin de toute notre énergie pour rester fidèles au bon Dieu. Oh, alors souvenons-nous que la prière toujours nous reste, et que tout est possible à celui qui croit.
    Jetons avec les Apôtres en détresse vers Jésus ce cri : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ; Seigneur, je crois, mais venez au secours de mon incrédulité ; Seigneur, augmentez notre foi. »

    B. Willemsen (Annales de N.-D. du Sacré-Coeur), in Abbé R. Béringer, "Recueil documentaire - La Foi", Arras, 1928.

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  • Méditation : de la prière...

    « Nous nous plaignons souvent de n'être pas exaucés par Dieu, lorsque nous lui demandons quelque grâce temporelle. N'oublions pas qu'il n'est nullement obligé de se plier à tous nos désirs, d'autant que nos requêtes sont parfois plus nuisibles qu'utiles à notre salut. Mais, s'il s'agit de notre âme, soyons certains que toutes nos supplications, toutes sans exception, sont entendues. Nous ne sommes peut-être pas exaucés de la manière et au moment que nous avions rêvés, mais chacune de ces prières est accueillie favorablement par notre Sauveur Jésus-Christ et nous obtient un secours réel, encore qu'il ne soit pas toujours perceptible.

    Les motifs de nous décourager ne manquent pas, si nous nous considérons nous-mêmes ; toutefois, si nous sommes sans vigueur, Dieu est fort ; si nous sommes mauvais, il est bon. Donc espérons malgré tout.

    Notons en passant que l'espérance ne consiste point seulement dans les paroles. Il serait peu utile de répéter : "Mon Dieu, j'espère en vous" et de rester dans une inaction toute passive. L'espérance est une tendance de la volonté vers le bien ; elle suppose donc un effort, un déploiement d'énergie vers le but désiré. L'espérance chrétienne surtout doit se compléter par une aspiration active, courageuse de notre âme vers les secours surnaturels que nous offre l'Esprit-Saint ; sinon elle n'est qu'une pure illusion. Notre Rédempteur nous promet en effet sa grâce et sa gloire [...] si nous sommes réellement décidés à agir avec lui. Dans cette coopération entre Dieu et l'homme, c'est Dieu qui garde pour lui le principal effort ; néanmoins, quelque minime qu'elle soit, notre part d'action doit exister, sinon nous n'agirons pas en êtres raisonnables, encore moins en chrétiens. Dieu ne voulant pas nous sauver sans nous, c'est nous qui devons gagner notre ciel ; notre faiblesse sera aidée assurément, mais il faut qu'elle agisse. »

    P. Joseph Tustes s.j., in Le Messager du Coeur de Jésus, Décembre 1907.

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  • Prière - JÉSUS, transformez mon coeur en votre Coeur !

    « O JÉSUS bienheureux, au nom de la joie que vous donnez aujourd’hui au Coeur de la sainte Vierge, faites moi le consolateur de vos frères. Vous m’avez appelé à cela, mais si mon coeur n’est pas surnaturel à fond, je ne pourrai pas ; c’est encore moi que je voudrai consoler dans les autres. JÉSUS, transformez mon coeur en votre Coeur ; alors je comprendrai et je devinerai les tristesses, les difficultés, les craintes de vos frères, j’aurai la parole discrète et pacifiante qui fait lever les yeux vers vous, et la charité prodigue et dévouée qui ne pense plus à soi, mais à servir les autres. »

    P. Alexis Hanrion s.j. (1880-1920), in P. Paul Doncoeur, Le Bon Plaisir divin dans une Ame - Le Père Alexis Hanrion de la Compagnie de Jésus, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1922.

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  • Méditation : le don des larmes

    « J'entends parler de Vous, Seigneur Jésus, je pense à Vous, je suis en votre présence...
    Je vous offre mes louanges, mes prières, mes oraisons,
    Oh ! alors, en toutes ces circonstances, exaucez-moi !
    Accordez-moi ce que tout mon coeur désire, tout ce que je Vous implore ;
    Accordez-moi des larmes, les larmes qui jaillissent, spontanément, de cette source cachée au tréfonds de moi-même,
    et que votre miséricordieuse bonté veuille bien y créer.
    Je sais la puissance de ces larmes.
    Je sais que vous les écoutez bien plus tôt que les prières elles-mêmes, que les louanges, que les oraisons...
    Je sais qu'elles vous ravissent, qu'elles vous touchent, qu'elles vous émeuvent divinement,
    et que vous ne pouvez en supporter plus longtemps l'invincible séduction.

    Qu'à l'audition de votre seul Nom, ô Jésus, qu'à votre seule pensée, et qu'au seul fait de me rappeler que vous êtes, là, près de moi,
    mes yeux se mouillent,
    ma langue se fige en ma gorge.
    et que je me taise !...
    Oh ! ce silence des larmes qui coulent et coulent, sans plus s'arrêter, devant Votre Face adorable, se mêlant à celles qui découlent d'Elle-même !
    C'est une faveur immense que je sollicite, ainsi, ô mon Dieu ;
    je la comprends, je l'apprécie, je la place au-dessus de tant d'autres grâces ;
    car, elle me révèle que vous m'aimez, que vous ne méprisez pas la voix qui Vous parle, la pensée qui Vous cherche, la louange qui passe sur mes lèvres, et l'oraison qui Vous cherche.
    Saintes larmes de la Face de Jésus, qui pleurez sur moi, venez et que je vous rende, à Lui, pour l'amour de son Amour !... »

    Dom Eugène Vandeur, Les voies à la Fournaise d'Amour - Elévations, Beyaert, Bruges, 1953.

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    Antonello da Messina (v.1430-1479) : Le Christ à la colonne (Paris, Musée du Louvre)

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (4)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « On est étonné de la richesse des dons que Dieu a accordés à Marie, mais on ne soupçonne pas à quel abîme de pauvreté, d'humilité et de confiance elle a été acculée pour séduire le Coeur de Dieu. Il ne faut pas que la simplicité de la confiance de Marie nous cache le mouvement spontané de sa prière. Marie était une enfant, et un enfant ne fait pas de difficultés pour recourir à ses parents quand il est dans le besoin : il tend la main naturellement pour demander. Nous sommes souvent trop orgueilleux pour demander à un autre ce que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes. Alors, nous préférons mourir de faim devant un garde-manger fermé, plutôt que de mendier en demandant la clé. Il suffirait de sortir de soi et d'ouvrir la main pour accueillir le don de Dieu. Quand il parle de l'invocation, saint Augustin dit que c'est une relation de personne à personne, un appel adressé à quelqu'un, qui s'oppose absolument à une mise en demeure. Invoquer Dieu, c'est le prier et donc respecter sa Sainteté. La difficulté pour supplier vient de ce que nous ne savons pas "demander" aux autres gentiment et poliment.

    C'est pourquoi, au moment où nous sommes invités à faire nôtre l'acte de confiance de la Vierge, nous devons en même temps approcher le mystère de sa supplication. [...]

    Il ne faut jamais dissocier la consécration de la supplication ; ce sont les deux faces d'un seul et même mouvement : vous vous donnez en suppliant et vous suppliez en vous donnant. Nous devons demander à la Vierge de nous apprendre à supplier pour nous consacrer : voilà ce qu'est l'obéissance de la foi, ou la consécration et le don. Quand un homme supplie en permanence, il est consacré en permanence. Et c'est ce que dit Grignion de Montfort, le maître de la Consécration à la Vierge : il faut apprendre à transformer toutes nos résolutions en demandes et en supplications. A la limite, il faut transformer la consécration elle-même en supplication, en faisant un acte de non-consécration : "Je ne suis pas consacré, je ne suis pas donné vraiment. Apprends-moi, Vierge Marie, à me donner et à me consacrer. Aie pitié et apprends-moi à supplier de me donner." Cette résolution de supplier n'a d'original que son exclusivité, c'est-à-dire que je ne veux en prendre aucune autre. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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    La Vierge Marie en prière, par Albrecht Dürer (1471-1528)

  • Méditation sur la confiance en Dieu

    « Vous me demandez si une âme, ayant le sentiment de sa misère, peut aller à Dieu avec une grande confiance ?
    Or, je réponds, que non seulement l'âme qui a la connaissance de sa misère, peut avoir une grande confiance en Dieu, mais qu'elle ne peut avoir une vraie confiance, qu'elle n'ait la connaissance de sa misère ; car cette connaissance et cet aveu de notre misère nous introduit devant Dieu.
    Ainsi tous les grands saints, comme Job, David, et les autres, commençaient toutes leurs prières par la confession de leur misère ; de sorte que c'est une très bonne chose de se reconnaître pauvre, vil, abject, indigne de paraître devant Dieu.
    Ce mot si célèbre parmi les anciens, "Connais-toi toi-même", encore qu'il s'entende de la grandeur et excellence de l'âme, pour ne la point avilir et profaner en des choses indignes de sa noblesse, il s'entend aussi de la connaissance de notre indignité, imperfection et misère ; d'autant que plus nous nous connaîtrons misérables, plus nous nous confierons en la bonté et miséricorde de Dieu : car entre la miséricorde et la misère il y a une liaison si grande, que l'une ne se peut exercer sans l'autre. Si Dieu n'eût point créé l'homme, il eût été vraiment tout bon, mais il n'eût point été actuellement miséricordieux, puisque la miséricorde ne s'exerce qu'envers les misérables.
    Vous voyez donc que plus nous nous connaissons misérables, plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n'avons rien sur quoi nous puissions nous appuyer pour nous confier en nous-mêmes. »

    Saint François de Sales, La vraie et solide piété, II Par. ch. III § 7 (II. 5.), recueillie de ses lettres et de ses entretiens par Collot, disposés dans un ordre plus méthodique par un Supérieur de Séminaire, 2e édition, Lille, L. Lefort, 1852.

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  • Prière

    « O mon très doux Sauveur, vous venez à ma rencontre avec un amour infini, avec l'abondance de votre grâce ; vous voulez envahir mon âme avec des torrents de miséricorde et de charité afin de l'attirer à vous. Venez, ô Seigneur, venez ! Moi aussi je veux courir avec amour à votre rencontre mais, malheureusement, mon amour est si limité, si faible, si imparfait ; rendez-le fort et généreux, rendez-moi capable de me surmonter moi-même pour me donner totalement à vous. Oui, mon amour peut devenir fort parce qu'il "a pour fondement la certitude si intime d'être payé de retour par un autre amour dont on ne peut plus douter. Ce dernier, en effet, ne s'est-il pas manifesté dans un incomparable éclat... comme preuve qui ne laise subsister aucun doute...? Voici donc qu'appuyé sur le vôtre, mon faible amour devient fort de votre force. Ce sera pour nous un bienfait ineffable à l'heure de la mort, de considérer que nous allons être jugées par Celui que nous aurons aimé au-dessus de tout. Assurées que nos dettes sont payées, nous nous présenterons pleines de confiance à son tribunal (TJ. Ch. XLII).
    Accordez-moi, ô Seigneur, un tel amour ! Je le désire ardemment, non seulement pour échapper, un jour, à votre regard sévère de juge, mais aussi et surtout pour payer de retour, en quelque manière, votre charité infinie...
    Déployez, Seigneur, votre puissance et venez ! Venez, sans plus tarder ! »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année : 1er Dimanche de l'Avent, 5ème éd. T.I, 1963 (1ère éd. 1955).

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  • 13 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Sur le Psaume 148 : "Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs célestes ; louez-le, vous tous ses anges..."

    « La méditation, dans notre vie présente, doit consister à louer Dieu, car l'allégresse éternelle de notre vie future sera une louange de Dieu ; et personne ne peut être adapté à la vie future s'il ne s'y exerce pas dès maintenant. Maintenant donc nous louons Dieu, mais nous le supplions aussi. Notre louange comporte la joie ; notre supplication, le gémissement. Car on nous a promis quelque chose que nous ne possédons pas encore ; et parce que l'auteur de la promesse est véridique, nous trouvons notre joie dans l'espérance ; mais parce que nous ne possédons pas encore, notre désir nous fait gémir. Il nous est bon de persévérer dans le désir jusqu'à ce que vienne le bonheur promis, jusqu’à ce que le gémissement disparaisse et que la louange demeure seule.

    Il y a donc deux époques : l'époque actuelle qui se passe dans les tentations et les épreuves de cette vie ; et une seconde époque, qui sera celle de la sécurité et de l'allégresse sans fin. Aussi deux époques ont-elles été instituées pour nous : avant Pâques et après Pâques. L'époque antérieure à Pâques symbolise l'épreuve où nous sommes maintenant ; et ce que nous célébrons en ces jours qui suivent Pâques symbolise la béatitude qui sera plus tard la nôtre. Avant Pâques nous célébrons donc ce que nous sommes en train de vivre ; après Pâques, ce que nous célébrons symbolise ce que nous ne possédons pas encore. C'est pourquoi, dans la première époque, nous nous entraînons par le jeûne et la prière ; mais dans l'époque présente, nous abandonnons le jeûne et nous vivons dans la louange. Tel est le sens de l'Alléluia que nous chantons. [...]

    L'une et l'autre époque nous ont été figurées, l’une et l'autre nous ont été manifestées dans notre chef. La passion du Seigneur nous montre la vie présente qui nous oblige à peiner, à subir les épreuves et finalement à mourir ; la résurrection et la glorification du Seigneur nous montrent la vie que nous recevrons. [...]

    Nous vous exhortons, mes frères, à louer Dieu en ce moment, et c'est ce que nous faisons tous lorsque nous disons : "Alléluia. Louez le Seigneur". Tu le dis à un autre, lui-même te dit la même chose. Lorsque tous font la même exhortation, tous y répondent. Mais louez-le par tout vous-mêmes : c’est-à-dire que votre langue et votre voix ne doivent pas être seules à louer Dieu ; louez-le aussi par votre conscience, par votre vie, par vos actions. Évidemment, nous le louons maintenant, quand nous sommes rassemblés dans l'église ; lorsque chacun s'en va chez soi, il semble cesser de louer Dieu. s'il ne cesse pas de bien vivre, il loue Dieu continuellement. Ta louange ne cesse que lorsque tu te détournes de la justice et de ce qui plaît à Dieu. Car si tu ne te détournes jamais de la vie vertueuse, ta bouche est muette, mais ta vie est une acclamation et Dieu prête l'oreille au chant de ton cœur. Comme nos oreilles entendent nos voix, c'est ainsi que Dieu entend nos pensées. »

    Saint Augustin (354-430), Homélie sur le Psaume 148 (Trad. source)

  • 26 juillet : Méditation - Prière (2)

    « Ô glorieuse Sainte Anne, pleine de bonté pour tous ceux qui vous invoquent, pleine de compassion pour tous ceux qui souffrent, me trouvant accablé d’inquiétudes et de peines, je me jette à vos pieds, vous suppliant humblement de prendre sous votre conduite l’affaire qui m’occupe. Je vous la recommande instamment et vous prie de la présenter à votre Fille et notre Mère la très Sainte Vierge, à la Majesté Divine de Jésus Christ, pour m’en obtenir une issue favorable. Ne cessez pas d’intercéder, je vous en conjure, tant que ma demande ne me soit accordée par la Divine Miséricorde. Obtenez-moi par dessus tout, glorieuse Sainte, de voir un jour mon Dieu face à Face pour Le louer, Le bénir et L’aimer avec vous, avec Marie et avec tous les élus. Ainsi soit il. »

    Imprimatur : Vannes, le 7 mars 1966
    Pierre-Auguste Broussard, Évêque de Vannes

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    Le grand pardon à Sainte-Anne d'Auray (Source photo)

  • 14 juin : Méditation

    Supplication pour un pécheur

    « Oui, Jésus, mon pauvre pécheur je vous le recommande avec instance... C'est le mien, Jésus ; figurez-vous si je veux le sauver !
    Je le sais, Jésus, le sais, il vous fait pleurer ; mais croyez-moi, Jésus, à présent vous ne devez plus songer à ses péchés ; vous devez songer au sang que vous avez répandu. Combien miséricordieux n'avez-Vous pas été à mon égard ! Toutes ces amoureuses délicatesses que vous avez eues pour moi je vous en prie, ayez-les aussi pour mon pécheur.
    Souvenez-vous que je veux le sauver avec moi. C'est votre enfant, c'est mon frère, sauvez-le, Jésus ! Pourquoi ne m'écoutez-vous plus aujourd'hui ?
    Il vous a beaucoup offensé ; mais moi, j'ai encore plus péché. Sauvez-le. Pour une seule âme vous avez tant fait, et celle-ci vous ne voulez pas la sauver ?
    Soyez miséricordieux, ô Jésus, ne me parlez pas ainsi.
    Vous n'accueillez pas ma requête ? A qui dois-je recourir ? Votre sang, vous l'avez versé pour lui comme pour moi... Je ne me relèverai plus d'ici ; sauvez-le. Dites-le-moi, dites-le-moi que vous le sauvez. Je m'offre comme victime pour tous, mais pour lui particulièrement. Je vous promets de ne rien vous refuser... Me l'accordez-vous ? Il s'agit d'une âme ! Pensez-y, ô Jésus ; une âme qui vous a coûté si cher ! Elle s'amendera, elle ne commettra plus le mal, vous verrez...
    Est-il sauvé, Jésus, est-il sauvé ? J'ai donc obtenu quelque chose pour celui-là. Vous lui avez pardonné, de la façon la plus complète ? Vous êtes juste, Jésus, mais vous êtes aussi miséricordieux ! Je ne fais pas appel à votre justice, mais à votre miséricorde. Vous me le rendez pardonné. Alors il n'est plus mon frère, puisqu'il est devenu bon, et que je suis toujours mauvaise. Vous avez la victoire, Jésus, vous l'avez !... Triomphez toujours, je vous... Triomphez, triomphez, je vous le demande par charité.
    Je le vois, ô Jésus ; vous ne pouviez trouver une âme pire que la mienne. Pour la gloire de votre saint nom vous venez de m'accorder le salut de ce pécheur : grande est ma joie... Si vous me donniez un converti chaque jour !... O Jésus, ne les abandonnez pas les pécheurs. Les plus misérables sont les mieux accueillis... Je prie pour eux et pour moi. »

    Sainte Gemma Galgani (1878-1903), Lettres et Extases de Ste Gemma Galgani (Extase I), trad. R.P. Joachim de L'Immaculée-Conception, Brunet - Mignard, Arras - Paris, 1920.

    Autobiographie de Sainte Gemma Galgani

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    Visage en extase de Ste Gemma Galgani, photo prise au début du XXème siècle

  • 29 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    «  Ces paroles du Sauveur : "Je vous reverrai et votre coeur se réjouira et cette joie, personne ne pourra vous l'enlever" ne doivent pas être rapportées à ce temps où, après sa résurrection, il s'est montré à ses disciples dans sa chair et leur a dit de le toucher, mais à cet autre temps dont il avait déjà dit : "Celui qui m'aime, mon Père l'aimera et je me manifesterai à lui" (Jn 14,21). Cette vision n'est pas pour cette vie, mais pour celle du monde à venir. Elle n'est pas pour un temps, mais n'aura jamais de fin. "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus Christ" (Jn 17,3). De cette vision et connaissance, l'apôtre Paul dit : "Nous voyons maintenant dans un miroir et en énigme, alors nous le verrons face à face. Je ne connais maintenant qu'en partie, alors je connaîtrai comme je suis connu" (1Co 13,12).

    Ce fruit de son labeur, l'Église l'enfante maintenant dans le désir, alors elle l'enfantera dans la vision ; maintenant elle l'enfante dans la peine, alors elle l'enfantera dans la joie ; maintenant elle l'enfante dans la supplication, alors elle l'enfantera dans la louange. Ce fruit sera sans fin, car rien ne saurait nous combler sinon ce qui est infini. C'est ce qui faisait dire à Philippe : "Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit" (Jn 14,8). »

    Saint Augustin (354-430), Sermons sur Saint Jean, n°101 (trad. Bouchet, Lectionnaire)

    Les Oeuvres complètes de Saint Augustin sont disponibles ici.

  • 20 avril : Méditation

    « Prosternée devant votre divine Majesté, daignez écouter mon humble prière ; venez à mon aide, mon Dieu ; hâtez-vous de me secourir ; délivrez-moi de l'oppression de mes ennemis ; n'ayez pas égard de mes péchés. C'est en vous seul, mon Dieu et mon Seigneur, que j'ai mis toute ma confiance et ma parfaite espérance ; qui espère en vous ne sera pas confondu. Ne considérez pas, je vous en prie, mon indignité. Ô Père Eternel, considérez plutôt, je vous en prie, les mérites infinis, les souffrances et la mort de Jésus-Christ. C'est au nom et par les mérites de Jésus-Christ crucifié que je vous en supplie. Vous l'avez promis que tout ce que l'on vous demanderait en son Saint Nom serait accordé...

    Ô mon miséricordieux Jésus, vous avez tout pouvoir sur les coeurs ; vous pouvez les convertir. Je vous en supplie et je l'espère. Faites-moi connaître vos volontés, vos desseins, et tout ce que vous voulez que je fasse ; je le ferai, parce que je crois fermement que je puis tout avec vous et avec votre grâce ; et je crois aussi que je ne puis rien sans vous, que je ne suis que faiblesse, que péché et qu'ignorance.

    Je remets le tout à votre bonté paternelle, à laquelle je me confie parfaitement et pour toujours. Ainsi soit-il ! »

    Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826), in Lettres et Documents rassemblés par Mère Antoine de Padoue Duffet (juillet 1821), 2ème éd. 1982.

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