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homme - Page 3

  • A propos du projet de loi Taubira

    Mgr Ravel, évêque aux Armées, s'exprime sur les manifestations contre le projet de loi Taubira (il est le 80e évêque à prendre position contre ce projet de loi) et répond à ceux qui "s'offusquent de ce que les religions s'expriment" au nombre desquels deux loges maçonniques...

    « Écoutez. Le bruissement des murmures se transforme en discours distincts, sans s'être noyés dans l'océan de la colère ou le grondement des menaces. Ceux qui s'opposent à des projets sociétaux hasardeux, et j'en suis, le disent désormais à haute et intelligible voix par des mots mais aussi par des manifestations. On notera qu'elles sont organisées dans le respect de la République, laquelle est, selon notre Constitution française, laïque mais aussi démocratique. Et donc, pour les choses qui ne se délèguent pas, le peuple reste souverain. Je n'ai pas l'ambition de discerner ici si les lois matrimoniales proposées relèvent de ces choses qui ne se délèguent pas et en face desquelles tout citoyen doit avoir une opinion fondée sur une réflexion personnelle et non sur un réflexe commandité.

    Mon propos vise à injecter, pour la détruire, le « poison » de la vérité au coeur d'une contradiction mise en scène par ceux qui s'offusquent de ce que les religions s'expriment, et surtout l'Église catholique.

    D'une part, ils déplorent les agissements de l'ombre qui bousculent le dogme de la transparence, au nom duquel tout doit se savoir. D'autre part, beaucoup, les mêmes, s'agacent de nos voix de religieux qui résonnent dans l'espace public. Questionnons cette contradiction sans nous y laisser enfermer. Si parler en public ruine la laïcité et si agir en secret détruit la convivialité, que faire alors ? Penser comme les autres ? Mais qui sont les autres et combien sont-ils ?

    Une erreur, commune, est de croire que l'Église va se murer dans le silence comme l'homme outragé se drape dans sa dignité. On imagine l'Église boudeuse et taciturne : « Puisque les gens ne veulent plus nous entendre, taisons-nous, laissons couler le fleuve de l'ignorance religieuse jusque dans la tête de nos enfants. » Mais la vérité est bien différente, il serait indécent de la taire. Notre manière de faire ne peut contrefaire le message de notre fondateur.

    Il est absolument exact que le Christ énonce la distinction des autorités : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). Par là, il fonde la « laïcité ». Mais ce respect envers la diversité des autorités n'implique pas le silence de l'Église dans la sphère publique. Le Christ enseigne aussi ce qu'il a lui-même pratiqué : parler sur les places. Saint Paul prêche en donnant « un enseignement en public ou de maison en maison. » (Ac 20, 18) L'Église du silence est une église persécutée. Elle ne peut pas être notre modèle en France, terre de liberté. Benoît XVI nous l'a dit récemment : « Dans les débats importants de société, la voix de l'Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination... Cette parole, j'en suis convaincu, est attendue. Elle trouve toujours un accueil favorable lorsqu'elle est présentée avec charité... »

    C'est précisément quand sa parole traverse l'espace public que l'Église s'inscrit au plus près de son autorité prophétique et que, par le fait, elle ne revendique aucune autre autorité, surtout politique. Qu'est-ce que l'autorité prophétique ? Une capacité d'influence qui jaillit d'un signe visible de tous, à travers lequel s'exprime toute l'audace humaine inspirée par l'Esprit vertigineux. Elle dérange par nature. Si l'État s'en prive par mépris, il chute. S'il l'écoute sans la suivre, il vacille. S'il s'en inspire pour gouverner, il s'élève. Voilà pourquoi les disciples parlent. Ils n'ont pas le choix.

    Et s'ils se taisent, les pierres crieront, disait le Christ. Or, les pierres sont là, parlant une langue de beauté. Les pierres d'hier, clochers de nos églises, cloîtres de nos monastères, dortoirs de nos hospices. Mais chantent aussi les pierres d'aujourd'hui pour que la voix de l'Église scande encore les pas du progrès. Des cathédrales s'agrandissent, des centres spirituels naissent. Et le diocèse aux armées se lance dans la construction d'un « évêché » singulier, pour l'évêque, les aumôniers, les militaires. Un bâtiment, à Paris, pour rendre plus visible et efficace le chaleureux service de l'aumônerie militaire catholique. L'heure du « tape- à-l'oeil » est certes passée. Celle de la visibilité tranquille commence car l'invisibilité ne règle pas l'humilité. Parfois même, elle s'y oppose. Une telle entreprise répond donc paisiblement aux « taisez-vous, catholiques ! » par un lieu de fraternité. Fraternité ? Quel drôle de nom, où l'ai-je déjà lu ? »

    Mgr Luc Ravel
    (Source)

    Et réflexion très argumentée autour des terminologies et des confusions qui faussent le débat sur le mariage des homosexuels : le mariage pour les gays est un non-sens.

  • 30 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un." (Ep 5, 21-33)

    « Ainsi, de même que le Fils de Dieu participe de notre nature, nous participons, nous, de sa substance : et de même qu'il nous a en lui, nous l'avons en nous. "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair"... Il montre que l'on quitte ses parents, les auteurs de ses jours, pour s'attacher à sa femme : et dès lors le père, la mère et l'enfant forment une chair unique résultant de l'union conjugale : car c'est la combinaison des semences qui produit l'enfant, de sorte que tous trois ne forment qu'une chair. De même, nous devenons une seule chair avec le Christ par la participation ; et cela, encore bien plus effectivement que l'enfant. Pourquoi ? Parce qu'il en a été ainsi dès l'origine. Ne venez pas me dire que votre femme est comme ceci ou comme cela. Ne voyons-nous pas que dans la chair aussi nous sommes sujets à beaucoup d'imperfections ? L'un est boiteux, l'autre pied bot, un autre perclu des mains, un autre faible dans quelque autre membre : néanmoins, il ne se plaint pas de ce membre imparfait, il ne le retranche pas : souvent même il le préfère à tout autre : rien de plus naturel, il est le sien. — Paul veut donc que nous ayons pour notre femme autant d'affection que chacun en a pour soi-même : non comme participant de la même nature ; notre rapport légitime avec notre femme est plus étroit : il consiste en ce que nous ne formons plus deux corps, mais un seul, dont l'un forme la tête, l'autre le corps. — Et comment dit-il ailleurs que "Dieu est la tête du Christ ?" — Oui, de même que nous formons un seul corps, de même le Christ et le Père ne font qu'un. Il en résulte que le Père aussi est notre tête. Paul allègue deux exemples, celui du corps et celui du Christ : de là ce qu'il ajoute : "Ce mystère est grand : je le dis dans le Christ et dans l'Eglise". Qu'entend-il par là ? Il appelle ce mystère grand parce que le bienheureux Moïse, ou plutôt Dieu avait fait allusion à quelque chose de grand et de merveilleux. Il ajoute : "Je le dis dans le Christ", parce que le Christ aussi a quitté son Père pour descendre, pour venir vers l'épouse, et former un seul esprit : "Car celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). C'est fort à propos qu'il dit : "Ce mystère est grand" ; cela revient à dire : D'ailleurs l'allégorie ne détruit pas le précepte d'amour.
    [...]
    Et voyez comme il s'étend sur l'amour, et en rappelant l'exemple du Christ, et en insistant sur l'identité de chair, en disant : "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère" ; ... ce qu'il veut voir régner surtout, c'est la tendresse. Qu'elle existe, tout le reste s'ensuit ; en son absence, tout fait défaut. Celui qui aime sa femme, la trouvât-il médiocrement docile, saura tout supporter ; pareillement, la concorde sera la chose du monde la plus difficile, si la liaison n'est pas resserrée par l'instinct impérieux de l'amour ; quant à la crainte, elle ne saurait jamais produire un tel effet. Voilà pourquoi il insiste davantage sur ce point, qui est capital. Et en réalité l'avantage est pour la femme, à qui pourtant la crainte est ordonnée : l'obligation la plus essentielle est celle de l'homme qui doit aimer. Et si ma femme ne me craint pas ? dira-t-on. Aimez-la, payez votre contingent... Peu importe que les autres ne nous secondent pas : il faut obéir de nôtre côté. Par exemple, il est écrit : "Soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ". Mais si les autres ne pratiquent pas cette soumission ? Eh bien ! obéissez, vous, à la loi de Dieu. Il en est de même ici : La femme doit craindre, ne fût-elle pas aimée , afin qu'aucun obstacle ne vienne d'elle ; et l'homme doit aimer sa femme, n'en fût-il pas craint, afin de ne pas se mettre lui-même en faute ; car chacun a son devoir particulier. Voilà le mariage selon le Christ, le mariage spirituel, la génération spirituelle, qui ne procède pas du sang, que n'accompagne point la douleur. De ce genre fut la génération d'Isaac : écoutez plutôt ce que dit l'Ecriture : "Et les pertes de Sara avaient cessé" (Gen. XVIII, 11). Voilà le mariage qui ne procède ni de la passion ni du corps, le mariage tout spirituel que contracte une âme jointe à Dieu par des liens ineffables que lui seul connaît. De là ces paroles : "Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). »

    St Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Epitre aux Ephésiens, Homélie XX (4-5), in Oeuvres complètes (Tome X) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 23 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera." Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles... (Mc 9, 30-31)

    « En tout ce qui touche à la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ, bien-aimés, voici ce qu'apporte la foi catholique, voici ce qu'elle oblige à croire : nous devons savoir qu'en notre Rédempteur deux natures se sont rencontrées ; de plus, leurs propriétés respectives demeurant, une telle unité s'est faite des deux substances que, depuis le moment où, répondant au besoin du genre humain, le Verbe s'est fait chair dans le sein de la bienheureuse Vierge, il n'est plus permis de penser qu'il est Dieu sans penser qu'il est homme, ni de le penser homme sans penser qu'il est Dieu. L'une et l'autre nature certes manifestent leur vérité par des actions distinctes, mais aucune ne brise son union avec l'autre. Rien ici qui soit exempt de réciprocité, l'humilité est toute dans la majesté, la majesté toute dans l'humilité ; l'unité n'amène pas la confusion, pas plus que la propriété ne rompt l'unité. D'une part le passible, de l'autre l'inviolable ; et cependant au même appartient aussi la gloire. Le même est dans la faiblesse, qui est aussi en puissance ; le même est sujet à la mort et le même est vainqueur de la mort. Dieu a donc pris l'homme en sa totalité, il s'est uni à lui et se l'est uni à lui-même, par raison de miséricorde et de puissance, de telle manière que chacune des natures se trouvât dans l'autre et qu'aucune ne perdît ce qui lui est propre en passant dans l'autre. »

    Saint Léon le Grand (406-461), Sermon LIV, Troisième Sermon sur la Passion (1), in Sermons Tome III, Trad. Dom René Dolle, SC n°74, Cerf, 1961.

  • 2 septembre : Méditation

    « Nous disons souvent : Dieu aime les hommes. Nous ferions mieux de dire : Dieu aime chaque homme. Dieu Père porte sur chaque être humain ce regard personnel et personnalisant de l'amour véritable. Il voit en chaque âme, au plus intime, cette ressemblance à son Fils unique ; ressemblance déjà inscrite dans la structure la plus intime, inamissible (*) malgré l'indifférence et le péché ; ressemblance qui grandit peu à peu depuis le baptême, et à travers tous les actes bons de l'existence baptismale ; ressemblance qui s'épanouira dans le face à face éternel où chacun de nous découvrira, enfin, son visage d'éternité.
    Et toute notre paix spirituelle repose sur la certitude de ce regard d'amour de Dieu : savoir que Dieu nous aime, à quel point il nous aime, à quel point son regard d'amour est capable de nous transformer et de nous faire grandir en direction de lui. Ne pas s'arrêter à soi, à la faiblesse de notre réponse, mais porter son regard sur Dieu et tout faire reposer en lui. Appliquons-nous à trouver cette attitude ; ne nous appesantir ni sur nos souffrances, ni même sur notre péché ; accepter de relativiser toute réalité venant de nous pour la regarder comme elle doit être regardée vraiment, c'est-à-dire sous et avec le regard de Dieu. Nous nous situerons alors dans la vérité de notre être baptismal, et dans cette justesse et cette vérité, nous trouverons la paix. »

    (*) en théologie : qui ne peut se perdre.

    Philippe Ferlay, Paix et Silence - Au désert avec Elisabeth de la Trinité, Collection "Epiphanie", Cerf, Paris, 1982.

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  • 22 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Jamais le labeur personnel ou l'industrie de l'homme n'égalera le don divin que la seule miséricorde divine accorde à celui qui le désire. Disant cela, je ne cherche pas à supprimer les efforts humains, ni à détourner quiconque d'être attentif à son travail et de se donner du mal, mais je déclare ceci : bien que la perfection ne puisse pas être atteinte sans ces moyens humains, pourtant personne ne peut par ces seuls moyens et sans la grâce de Dieu la réaliser dans sa plénitude. »

    Saint Jean Cassien (360-435), Institutions cénobitiques, L. XII, chap. 13-14.

  • 17 août : Méditation - Prière

    « Seigneur, accorde-moi aujourd’hui cette grâce :
    Que rien ne puisse troubler ma paix en profondeur,
    Mais que j’arrive à parler santé, joie, prospérité,
    A chaque personne que je vais rencontrer,
    Pour l'aider à découvrir les richesses qui sont en elle.

    Aide-moi surtout, Seigneur, à savoir regarder
    La face ensoleillée de chacun avec qui je vis.
    Il m’est parfois si difficile, Seigneur,
    De dépasser les défauts qui m’irritent en eux,
    Plutôt que de m’arrêter à leurs qualités vivantes,
    Dont je jouis sans y prendre garde.

    Aide-moi aussi, Seigneur,
    À regarder Ta Face ensoleillée,
    Même en face des pires événements :
    Il n’en est pas un qui ne puisse
    Être source d’un bien qui m’est encore caché,
    Surtout si je m’appuie sur Marie.

    Accorde-moi, Seigneur, la grâce,
    De ne travailler que pour le bien, le beau et le vrai,
    De chercher, sans me lasser, dans chaque homme,
    L’étincelle que Tu y as déposée
    En le créant à ton image.

    Accorde-moi encore d’avoir autant d’enthousiasme
    Pour le succès des autres que pour le mien,
    Et de faire un tel effort pour me réformer moi-même
    Que je n’aie pas le temps de critiquer les autres.

    Je voudrais aussi, Seigneur, que tu me donnes
    La sagesse de ne me rappeler les erreurs du passé
    Que pour me hâter vers un avenir meilleur.
    Donne-moi à toute heure de ce jour d’offrir
    Un visage joyeux et un sourire d’ami
    À chaque homme, ton fils et mon frère.

    Donne-moi un cœur
    Trop large pour ruminer mes peines,
    Trop noble pour garder rancune,
    Trop fort pour trembler,
    Trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.

    Seigneur, mon Dieu, je te demande ces grâces
    Pour tous les hommes qui luttent aujourd’hui comme moi,
    Afin que diminue la haine et que croisse l’Amour,
    Car, depuis ta Résurrection la haine et la mort
    Ont été vaincues par l’Amour et la vie.

    Ouvre nos yeux à l’invisible
    Pour que rien n’arrive à ébranler l’optimisme
    De ceux qui croient en Toi
    Et qui croient en l’Homme,
    Qui espèrent en Toi
    Et qui espèrent en l’Homme.

    Amen. »

    Sœur Emmanuelle du Caire (1908-2008)
    Source : Jardinier de Dieu

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  • Benoît XVI - Audience générale de ce mercredi 13 juin

    Benoît XVI nous rappelle que la prière transforme nos vies.


    Extrait :

    « Dans un monde où nous risquons de ne faire confiance qu’à l’efficacité et la puissance des moyens humains, nous sommes appelés à redécouvrir la puissance de Dieu qui se transmet et se communique dans la prière, dans laquelle nous grandissons chaque jour en conformant notre vie à celle de Dieu, et même si nous sommes faibles, en nous vit la puissance de Dieu. »

    Texte de son allocution en français :

    « Chers frères et sœurs, la prière n’est pas seulement la respiration de l’âme, mais aussi l’oasis de paix où se nourrit notre vie spirituelle qui transforme notre existence. Ainsi Dieu nous attire à Lui, nous fait monter vers la sainteté. Quand l’apôtre Paul parle aux Corinthiens de son expérience d’avoir été saisi par Dieu jusqu’au troisième ciel, il ajoute que pour ne pas tirer orgueil des révélations reçues, il porte une "écharde" dans sa chair, une souffrance. À sa prière instante d’être libéré de cette épreuve et de Satan, le Ressuscité l’a rassuré : "Ma grâce te suffit ; car la puissance se déploie dans la faiblesse" (2 Co 12, 9). Ainsi, chaque difficulté éprouvée à suivre le Christ et à témoigner de son Évangile peut être surmontée en s’ouvrant à l’action du Seigneur avec confiance, en s’appuyant sur lui et par la prière. À ceux qui contestent la légitimité de son apostolat, Paul ne se vante pas de ce qu’il a fait, mais de l’action de Dieu en lui. Il a conscience d’être un serviteur inutile, en qui le Seigneur place la richesse et la puissance de sa grâce. Nous aussi, quand notre union à Dieu grandit par une prière plus intense, nous allons à l’essentiel et comprenons qu’il réalise des merveilles dans notre faiblesse même. La grâce du Seigneur est la force qui nous accompagne pour témoigner de l’Évangile. Comme Paul, ayons l’humilité de ne pas mettre notre confiance en nous-même, mais en Dieu seul. »

    Sources : Radio Vatican et site internet du Vatican.

  • 30 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Ayez en vous les sentiments du Christ Jésus"… "Lui qui est de condition divine", égal à Dieu par nature, puisqu'il partage sa puissance, son éternité et son être même…, il a rempli l'office de serviteur "en s'humiliant lui-même et en se faisant obéissant à son Père jusqu'à la mort, et la mort de la croix" (Ph 2,5-8). On pourrait considérer comme négligeable qu'étant son Fils et son égal, il ait servi son Père comme un serviteur ; mieux que cela, il a servi son propre serviteur plus qu'aucun autre serviteur. Car l'homme avait été créé pour servir son Créateur ; quoi de plus juste pour toi que de servir celui qui t'a fait, sans qui tu ne serais pas ? Et quoi de plus heureux que de le servir, puisque le servir, c'est régner ? Mais l'homme a dit à son Créateur : "Je ne servirai pas." (Jr 2,20)

    Eh bien, c'est moi qui te servirai ! dit le Créateur à l'homme. Mets-toi à table ; je ferai le service ; je te laverai les pieds. Repose-toi ; je prendrai sur moi tes maux ; je porterai toutes tes faiblesses… Si tu es fatigué ou chargé, je te porterai, toi et ta charge, afin d'être le premier à accomplir ma loi : "Portez les fardeaux les uns des autres" (Gal 6,2)… Si tu as faim ou soif…, me voici prêt à être immolé pour que tu puisses manger ma chair et boire mon sang… Si on t’emmène en captivité ou si on te vend, me voici…; rachète-toi en donnant le prix que tu tireras de moi ; je me donne moi-même comme prix… Si tu es malade, si tu crains la mort, je mourrai à ta place, pour que de mon sang tu te fasses un remède de vie…

    Ô mon Seigneur, à quel prix tu as racheté mon service inutile !… Avec quel art plein d'amour, de douceur et de bienveillance tu as récupéré et soumis ce serviteur rebelle, en triomphant du mal par le bien, en confondant mon orgueil par ton humilité, en comblant l'ingrat de tes bienfaits ! Voilà, voilà comment ta sagesse a triomphé.

    Bienheureux Guerric d'Igny (v.1080-1157), 1er Sermon pour Rameaux (trad. SC 202 rev.).

  • 28 mai : Méditation

    « L'ordre du Maître d'aller porter l'Evangile à toute créature transcende le temps et l'espace : il vaut pour toutes les générations, pour tous les pays, jusqu'aux confins de la terre. Tandis qu'Il parlait, son regard se portait, par delà les plaines de Galilée, sur tous les hommes de l'univers, n'en oubliant aucun. Il voyait aussi toutes les "impossibilités" se dresser contre son commandement : mers, déserts, forêts, solitudes, glaciers à franchir, tourments à braver, et toutes les révoltes secrètes du coeur humain et de l'orgueil. Ces paroles, Il les laissa tomber comme on prononce une formule sacramentelle, les sachant lourdes d'avenir et d'éternité.
    [...]
    Nous sommes tentés de considérer le genre humain en bloc, en masse, en série, et de croire que Dieu n'accorde à chacun qu'une infime fraction de son attention aimante. Ce calcul méconnaît le Coeur de Dieu : Il aime chaque âme, de la totalité de son amour, exactement comme si elle existait seule au monde. Ce n'est pas là outrance de langage, mais vérité de foi... Rien n'importe davantage à Dieu ici-bas que le sort d'une âme immortelle...
    Il faut se souvenir de cette unicité lorsqu'on veut peser à son vrai poids l'ordre sublime et surhumain d'aller, au nom du Christ, "vers toute créature". Nous n'avons pas le droit de mettre au collectif ce que Jésus a mis au singulier ni de nous contenter d'une approche globale ou indirecte. Il nous faut donc aller à ce juif ou à ce protestant, à ce mahométan ou à ce boudhiste, à chacun de ceux qui n'ont pas encore "trouvé le Messie" et qui le cherchent dans la nuit...
    [...]
    Pour ne pas défaillir, l'apôtre doit se pénétrer de ces mots embaumés d'une fraîcheur pascale : "Voici que je suis avec vous, en tout temps, jusqu'à la consommation des siècles." Rien de plus fort ne pouvait être dit. Notre assurance est là, uniquement. Jésus n'a pas promis le succès. Il ne faut pas s'y tromper, sous peine de bâtir sur l'illusion et l'équivoque. L'apôtre, aux prises avec la froideur, l'hostilité, l'ingratitude, l'échec, n'a pas le droit de se plaindre au Seigneur. Le Maître a dit qu'Il serait avec lui - rien que cela, mais tout cela - et cette garantie doit suffire. "Ero vobiscum" : quelle merveille que cette présence continue, journalière, indéfectible ! Nous devons croire à cette présence du Maître, y croire avec la foi de la très Sainte Vierge, des apôtres et des saints. Cette foi suffit, si elle est agissante, pour faire face à l'ampleur de la mission reçue. »

    Mgr Léon-Joseph Suenens (1904–1996), L'Eglise en état de mission, Desclée de Brouwer, Paris, 1956.

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  • 10 avril : Méditation (2)

    « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Celui que tu cherches, tu le possèdes et tu ne le sais pas ? Tu as la vraie et l’éternelle joie, et tu pleures ? Elle est au plus intime de ton être et tu cherches au dehors. Ton coeur est mon tombeau. Je n’y suis pas mort, mais j’y repose vivant pour toujours. »

    Auteur inconnu, XIIIe siècle.

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    Ci-dessus, image inspirée de la série "Cor Iesu amanti sacrum" des frères Wierix, et placée à la demande de St François de Sales en frontispice de ses écrits, ici le "Traité de l'Amour de Dieu", A Paris, chez Sébastien Hure, 1647. Collection de l'exposition dédiée au Sacré Coeur de Jésus.