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croix - Page 10

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 14ème jour

    Quatorzième jour : Le Cœur de Jésus souffrant des douleurs de Marie

    Jésus souffrait doublement, car il souffrait deux grandes douleurs à la fois, la sienne et celle de Marie, et les souffrances de sa Mère ne le torturaient pas moins cruellement que les siennes, parce qu’il avait pu lire tout ce qui se passait dans l’âme de Marie et connaissait chaque sanglot de ce cœur virginal ! Pourra-t-on jamais faire assez connaître la tendresse, l’amour du Cœur de notre très bon Sauveur ? il voit Marie près de la croix, l’âme remplie d’amertumes, et, malgré les tortures qu’il endure, il ne peut être arraché par aucune souffrance à la pensée de sa Mère bien-aimée ; son Cœur si noble ne peut l’oublier, et, quoique déjà à l’agonie, il songe néanmoins à prendre soin d’elle. S’adressant à son disciple : Voici votre mère, soyez son fils, lui dit-il ; car je ne veux point qu’à un moment si cruel, elle soit privée de toute consolation. En faut-il davantage pour nous montrer la tendresse immense du Cœur si aimant de Jésus… Ô Dame Sainte Marie, inébranlable dans votre foi et votre amour, vous étiez là, debout près de notre Rédempteur, mais vous ne pouviez lui rendre aucun service, ni même arriver jusqu’à Lui, vous ne pouviez que blesser plus douloureusement son Cœur !
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Huitième Promesse) Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection
    Armelle Nicolas, connue sous le nom de la bonne Armelle, naquit en 1608, à Campénéac, en Bretagne. Sa première occupation fut la garde des troupeaux, emploi qui lui plaisait plus que tout autre, parce qu’elle y était seule, et avait plus de loisir pour dire son chapelet et d’autres prières. Tandis que ses compagnes se divertissaient, cette enfant de bénédiction se recueillait derrière une haie où Dieu lui faisait goûter mille douceurs. Un jour, elle trouva par hasard près d’elle un crucifix ; elle le baisa en l’arrosant de ses larmes, et, depuis lors, elle eut un attrait particulier pour l’image de Jésus crucifié, dont les blessures, surtout la plaie du Cœur, lui révélaient tant d’amour. Elle croyait entendre sans cesse, au fond de son âme, une voix qui lui disait : « C’est l’amour du Sauveur pour toi qui lui a causé toutes ses souffrances. » Pour avoir le bonheur de communier plus souvent, elle alla se mettre en service à Ploërmel, ville voisine. D’une soumission sans égale à ses maîtres et à son confesseur, elle disait : « Pourvu que je ne fasse pas ma volonté, je ne me mets en peine de rien ; mais si je faisais ma propre volonté, je me tiendrais pour perdue. » Inutile de dire que la croix fut le partage d’Armelle, puisque Dieu la donne à tous ses élus. Son confesseur, connaissant les mauvais traitements qu’elle avait à endurer, lui dit un jour qu’elle pouvait quitter son service. « Comment ! mon Père, répondit-elle, voudriez-vous donc me conseiller de quitter la croix que Dieu m’envoie ? Jamais je ne le ferai, si vous ne me le commandez absolument. » Et où allait-elle puiser ce courage, sinon dans le Cœur même de Jésus ? « Quand les hommes me persécutaient par leurs médisances et leurs mauvais traitements, aussitôt, disait-elle, je m’adressais au divin objet de mon amour, qui me montrait son Cœur pour m’y enfermer ; aussi je m’y cachais comme dans une citadelle. » Toutes les créatures parlaient de Dieu à cette pauvre fille élevée à l’école du Saint-Esprit. « Considérant la beauté des prairies, je disais en moi-même : Mon Bien-Aimé est la fleur des champs et le lys des vallées ; c’est la rose sans épines. Je l’invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices. – Le matin, quand d’une étincelle de feu j’allumais un grand brasier, je disais : Ô amour ! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même ! » Armelle avait un tel désir de la communion qu’elle disait un jour à son confesseur : « Plutôt que d’être privée d’un si grand bien, je consentirais à subir les plus affreux supplices. » Peu de temps après, l’homme de Dieu lui dit : « Jusqu’ici, ma fille, on vous a permis de communier plusieurs fois la semaine ; je ne veux plus que vous le fassiez, sinon le dimanche ; n’en êtes-vous pas contente ? – Oui, mon Père, répondit-elle, je ferai tout ce qui vous plaira. » Et, en même temps, il s’éleva dans son âme un désir si ardent de cette divine nourriture, qu’il parut sensiblement sur son visage. Le confesseur s’en apercevant, lui demanda de nouveau si elle était contente. « Oui, mon Père, reprit-elle, je veux de tout mon cœur tout ce que vous voulez ; je préférerai toujours la volonté de Dieu à toute autre chose. – Allez, ma fille, dit alors le directeur, non seulement communiez comme auparavant, mais faites-le tous les jours, et n’y manquez jamais. » Elle mourut pleine de mérites en 1671.
    (Vie des justes, par Carron)

    ☞   La biographie d’Armelle Nicolas (1606-1671) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Mgr de Ségur, homme de la plus haute noblesse, à qui ses talents et ses manières distinguées promettaient un brillant avenir dans la carrière diplomatique, renonça à tant de belles espérances pour se donner tout entier au Cœur de Jésus en devenant prêtre. Il puisa au Cœur de jésus l’amour des petits, et consacra une grande partie de sa vie aux enfants du peuple, leur enseignant la pratique des vertus chrétiennes, les encourageant à persévérer ; il fut l’un des premiers à s’occuper en France de ces œuvres de persévérance connues sous le nom de cercles et de patronages catholiques, où les jeunes gens trouvent le double attrait de la vertu et d’une joie pure dans des délassements de tout genre. On ne saurait trop engager les parents à envoyer leurs enfants dans ces maisons où ils ont tout à gagner. On ne saurait trop engager les laïques pieux à aider les prêtres à établir et à soutenir ces œuvres.

    ☞   Des précisions sur Mgr de Ségur (1820-1881) et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en mars 1857.

    ☞   Et une belle prière au Sacré-Cœur qu’il a rédigée.

    Bouquet spirituel :
    Quand Jésus vit la violence des angoisses maternelles de Marie au pied de la croix, il en fut si affecté, qu’il devint comparativement insensible à la souffrance de ses plaies, à cause de sa peine beaucoup plus grande que cette vue lui causait.
    Révélation de Sainte Brigitte (de Suède – 1302-1373)

    Au pied de la croix, l’amertume qui débordait du Cœur de Marie remontait à sa source, c’est-à-dire au Cœur de Jésus.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Soutenir, soit par l’aumône, soit par la prière, l’œuvre des écoles libres catholiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, conservez en nous la pureté.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 4ème jour

    Quatrième jour : L’autel


    Il y avait dans la loi ancienne deux autels : l’autel d’airain ou des holocaustes, et l’autel d’or ou des parfums… Jésus-Christ est tout à la fois ces deux autels dont parle la loi antique : autel d’airain dans son corps tout sanglant, immolé à la vue de tout le peuple ; autel d’or dans son Cœur tout brûlant d’amour. Et ces deux autels demandent et provoquent des larmes avec lesquelles nous devons les arroser en ce jour. Le premier demande des larmes de componction et de repentir, le second des larmes de tendresse et de dévotion… Oui, notre autel d’or ou des parfums à l’intérieur est le Cœur du Christ, tout embrasé de charité. Là est l’encens qui monte vers le ciel ; là sont les parfums suaves qui embaument la terre. Ô Dieu, quelle suavité, lorsque je l’entends s’écrier dans la véhémence de son amour ; Père, pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font !... La méditation des souffrances extérieures de Jésus-Christ est sainte et méritoire, sans doute ; mais si nous voulons trouver de l’or pur, il nous faut aller à l’autel intérieur, au Cœur même de Jésus, et étudier les richesses de son amour. Saint Antoine de Padoue (1195-1231)

    Exemple : Sainte Gertrude voit le Sacré Cœur sous la forme d’un autel d’or
    « Sainte Gertrude, la douce sainte du Sacré Cœur, dont la vie tout entière ne fut pour ainsi dire qu’une perpétuelle extase, fut un jour ravie en esprit dans le ciel ; il lui semblait voir Jésus, le prêtre éternel, célébrer lui-même la Sainte Messe au milieu des saints et des anges. Or, pendant que l’on chantait l’Offertoire, le très précieux Cœur du Seigneur jésus semble sortir de sa poitrine sacrée, en forme d’autel d’or, brillant merveilleusement comme un feu ardent. Alors, tous les anges qui étaient préposés au ministère des hommes, prenant leur vol, offrirent avec une grande joie, sur cet autel du Cœur du Seigneur, des oiseaux vivants, qui signifiaient toutes les bonnes œuvres et toutes les prières accomplies par ceux dont ils étaient chargés… Enfin arriva un prince de la milice céleste, portant un calice d’or qu’il offrait pareillement sur l’autel d’or du Cœur divin… Le Seigneur bénit aussitôt ce calice d’un signe de croix, à la manière d’un prêtre qui consacre l’hostie. Après quoi il dit d’une voix harmonieuse : Sursum corda ! et tous les saints, provoqués de la sorte, s’approchèrent, élevant leurs cœurs qu’ils appliquèrent à l’autel d’or du Cœur divin, à ce dessein que le calice béni et consacré par le Seigneur avec tant d’affection venant à déborder, ils pussent en recueillir quelques gouttes en augmentation de leur joie et de leur gloire. »
    (Le Livre des Révélations, IV, 50)

    Page d’histoire :
    Le Cœur de Jésus veut ranimer l’esprit chrétien parmi les hommes ; aussi, dit le P. Lefèvre, « souvent il a suffit de consacrer une paroisse à ce divin Cœur, de lui élever un autel, de mettre son image dans une église ou d’y établir une association de prières, pour faire changer de face tout un pays, pour convertir une paroisse, pour gagner un pécheur public et scandaleux, ou toucher un pauvre malade qui allait mourir dans le crime et se perdre. Il a suffi, dans des missions lointaines, de consacrer une île sauvage à ce divin Cœur pour tout changer. Qui ne sait que Saint François de Sales était un véritable adorateur du Cœur de Jésus ? Aussi il convertit 72 000 pécheurs, racontent ses historiens. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Saint François de Sales et le Cœur de Jésus – voir l’année 1610

    Bouquet spirituel :
    L’odeur de vos parfums invite à venir à cet autel, à ce sanctuaire de votre Cœur sacré ; elle attire ceux qu’elle invite, elle conduit ceux qu’elle attire, elle ne trompe point ceux qu’elle conduit.
    Lansperge le Chartreux (1489-1539)

    Mon tabernacle sera dans la plaie de votre Cœur où je contemplerai sans cesse la charité que vous m’avez témoignée en vous offrant à tout faire et à tout souffrir pour mon amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Demander avec ferveur le véritable esprit chrétien.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, changez mon âme !

    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • 1er juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Ce n'était pas encore la saison des figues."  Dans sa lettre aux Romains, l'apôtre Paul donne une interprétation de ce passage : "Je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère : c'est une cécité partielle qui est arrivée à Israël, jusqu'à ce que soit entrée la plénitude des nations. Et ainsi tout Israël sera sauvé" (Rm 11,25-26). Si le Seigneur avait trouvé des fruits sur ce figuier, la totalité des nations ne serait pas entrée. Mais puisque la totalité des nations est entrée, tout Israël finalement sera sauvé... Par ailleurs, on trouve ce passage dans l'Apocalypse de Jean : "De la tribu de Juda douze mille croiront ; de la tribu de Ruben douze mille croiront" et il en est de même des autres tribus (Ap 7,5-8). Au total, ils étaient cent quarante-quatre mille à croire...
    Si Israël avait cru, notre Seigneur n'aurait pas été crucifié, et si notre Seigneur n'avait pas été crucifié, la foule des païens n'aurait pas été sauvée. Donc les juifs deviendront croyants, mais ils ne croiront qu'à la fin du monde. Pour eux, ce n'était pas la saison de croire en la croix... Leur incroyance, c'est notre foi ; leur chute a permis notre relèvement. Ce n'était pas le moment pour eux, afin que ce soit le nôtre. »

    Saint Jérôme (347-420), Homélies sur l'Evangile de Marc, n°8 ; SC 494 (trad. cf Marc commenté, DDB, 1986).

  • 18 mai : Méditation

    « Jésus a souffert pour établir le Royaume de Dieu. Voilà les quelques mots très simples et singulièrement lourds de sens que nous devons "repasser dans notre coeur". Et si nous voulons continuer l'oeuvre de Jésus, nous devons être associés à ses épreuves. Qui que nous soyons, laïcs ou prêtres, voilà la loi fondamentale de notre baptême (Col 1,24).
    Ainsi ce que nous haïssons le plus, ce qui hélas est universellement répandu, la souffrance et la mort, c'est cela que le Christ a choisi pour sauver le monde au point que nous ne pouvons plus à présent séparer le Seigneur de sa Croix, de sa Croix fidèle comme une épouse, mais aussi nimbée de gloire, car le troisième jour il ressuscita. Pouvons-nous balbutier quelque chose de la Sagesse et de la Puissance de Dieu contenue dans ce fait et dans ce mystère de la Croix ?
    [...]
    Il faut que le Christ nous enseigne peu à peu du dedans sa vérité à lui, à savoir que le vrai secret de la force et de l'efficacité c'est d'oeuvrer "avec lui", c'est de compter sur lui plus que sur nous, c'est de souffrir avec lui. "Ma grâce te suffit : car ma puissance se déploie dans la faiblesse." (2 Co 12, 9) "En toi, mon Dieu, j'ai espéré, je ne serai pas confondu à jamais." (Te Deum) »

    P. B.-M. Chevignard, Réconciliés avec Dieu, Les Editions du Cerf, Paris, 1966.

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    Vitrail de l'église du Saint-Sacrement à Lyon

  • 13 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En péchant, l'homme avait couvert sa route d'obstacles, mais celle-ci a été aplanie lorsque le Christ l'a foulée à sa résurrection et qu'il a fait, d'un sentier étroit, une avenue digne d'un roi. L'humilité et la charité sont les deux pieds qui permettent de la parcourir rapidement. Tous sont attirés par les hauteurs de la charité, mais l'humilité est le premier degré qu'il faut monter. Pourquoi lèves-tu le pied plus haut que toi ? Tu veux donc tomber et non monter ? Commence par la première marche, c'est-à-dire l'humilité, et déjà elle te fait monter.

    Voilà pourquoi notre Seigneur et Sauveur ne s'est pas borné à dire : "Qu'il renonce à lui-même", mais il a ajouté : "Qu'il prenne sa croix et qu'il me suive". Que signifie : qu'il prenne sa croix ? Qu'il supporte tout ce qui lui est pénible, c'est ainsi qu'il marchera à ma suite. Dès qu'il aura commencé à me suivre, en se conformant à ma vie et à mes commandements, il trouvera sur son chemin bien des gens qui le contrediront, qui chercheront à le détourner, qui non seulement se moqueront de lui, mais le persécuteront. Ces gens-là ne se trouvent pas uniquement parmi les païens qui sont hors de l'Église ; il s'en trouve même parmi ceux qui semblent être dans l'Église, si on les juge de l'extérieur... Dès lors, si tu désires suivre le Christ, porte sa croix sans plus attendre et supporte les méchants sans te laisser abattre...

    "Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive." Si donc nous voulons mettre cela en pratique, efforçons-nous, avec l'aide de Dieu, de faire nôtre cette parole de l'apôtre Paul : "Si nous avons de quoi manger et nous habiller, sachons nous en contenter". Il est à craindre que si nous recherchons plus de biens terrestres qu'il ne nous en faut, "voulant nous enrichir", nous ne "tombions dans le piège de la tentation, dans une foule de désirs absurdes et dangereux, qui précipitent les gens dans la ruine et la perdition" (1 Tm 6,8-9). Daigne le Seigneur nous prendre sous sa protection et nous délivrer de cette tentation. »

    Saint Césaire d'Arles (470-543), Sermon 159 ; CCL 104, 650 sq. (trad. Delhougne, "Les Pères de l'Eglise commentent l'Evangile", Brepols, 1991).

  • 12 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La mort une fois vaincue par le Sauveur et fixée à la croix, comme à un pilori, tous ceux qui marchent dans le Christ la foulent aux pieds. Rendant témoignage au Christ, ils se moquent de la mort, se jouent d'elle et répètent ce qui est écrit à son sujet : « Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton aiguillon ? » (1Co 15,55 ; Os 13,14)... Est-ce une pauvre démonstration de la victoire remportée sur elle par le Sauveur, lorsque les chrétiens, enfants et jeunes filles, méprisent la vie présente et se préparent à mourir plutôt que de renier leur foi ? L'homme craint naturellement la mort et la dissolution de son corps ; mais, chose tout à fait extraordinaire, celui qui a revêtu la foi en la croix méprise ce sentiment naturel et, pour le Christ, il ne craint plus la mort...

    Si la mort, autrefois si forte et pour cela si redoutable, est méprisée maintenant après la venue du Sauveur, après sa mort corporelle et sa résurrection, il est évident que c'est par le Christ monté sur la croix que la mort a été anéantie et vaincue. Lorsqu'après la nuit le soleil paraît et illumine toute la surface de la terre, il n'y a absolument pas à douter que le soleil qui répand partout sa lumière est le même qui a chassé les ténèbres et tout illuminé. Ainsi...il est évident que le Sauveur manifesté en son corps est celui-là même qui a détruit la mort et qui chaque jour démontre sa victoire sur elle en ses disciples... Lorsqu'on voit des hommes, de femmes et de jeunes enfants courir et s'élancer à la mort pour la foi au Christ, qui serait assez sot, qui serait assez incrédule, qui aurait l'esprit assez aveugle pour ne pas comprendre et penser que c'est le Christ, auquel ces hommes rendent témoignage, qui procure et donne à chacun la victoire sur la mort en détruisant la puissance de celle-ci en chacun de ceux qui ont foi en lui et portent le signe de sa croix ? »

    Saint Athanase (295-373), Sur l'Incarnation du Verbe (De Incarn.), 27-29 ; PG 25,143 ; coll. Sources Chrétiennes n°199 (trad. Orval rev.).

  • 18 au 20 avril : Constantin le Grand, aux racines de l'Europe

    La bataille de Milvius changea le destin d’une religion et d’un empire. Cette bataille fut livrée le 28 octobre 312, à quelques lieues au nord de Rome entre l'armée romaine de l’empereur Maxence et celle de son rival Constantin. Ce dernier qui vainquit par le signe de la Croix infléchit l’histoire. C’est sur cette figure de l’Antiquité tardive que se penche à Rome du 18 avril jusqu’au 21 avril, une conférence internationale sur le thème « Constantin le Grand, aux racines de l’Europe ». Elle est organisée par le Comité pontifical des sciences historiques à l’occasion du 1700e anniversaire de la bataille du Pont Milvius.

    A lire et écouter sur Radio Vatican.

    Détails de ces conférences sur News.va.

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    Bataille du Pont Milvius par Giulio Romano (1499–1546)

    Cité du Vatican, Palais Apostolique

  • 14 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Christ n’a pas supporté que le Temple de son Corps attendît longtemps dans le tombeau ; il s’est contenté de le montrer vraiment mort après sa lutte contre la mort, et il l’a ressuscité le troisième jour, portant comme trophée de sa victoire sur la mort ce Corps désormais incorruptible et impassible. Aussi Christ n’a-t-il pas tardé plus de trois jours pour ne pas faire attendre plus longtemps ceux à qui il avait annoncé sa Résurrection. Ils avaient encore dans l’oreille le son de sa voix, leurs yeux le cherchaient encore, leur esprit restait en suspens, quand ce corps, déposé trois jours au tombeau, le Fils de l’homme le montra immortel, incorruptible. Il fut ainsi démontré à tous que, s’il était mort, ce n’était pas par l’impuissance du Verbe qui était en lui, mais pour que la mort fût détruite en lui par la vertu du Sauveur.
    Que la mort ait été détruite, que la croix soit la victoire sur elle, en voici un témoignage évident : tous les disciples du Christ méprisent la mort ; par le signe de la croix et la foi au Christ, ils foulent la mort aux pieds. Avant la venue du Sauveur, la mort était cause d’effroi pour les vivants eux-mêmes ; tous pleuraient ceux qui allaient mourir comme s’ils étaient voués à la corruption. Depuis que le Sauveur a ressuscité son corps, la mort n’est plus cause d’effroi ; ceux qui sont au Christ préfèrent mourir plutôt que de renier leur foi ; ils savent qu’en mourant, ils ne périssent pas car, par la Résurrection du Christ, ils deviennent comme lui incorruptibles. Ils se font les témoins de la victoire qui a été remportée sur la mort par le Sauveur, dans la Résurrection. Ils répètent ce qui a été écrit autrefois par l’Apôtre : "Mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton aiguillon ?" »

    Saint Athanase, IVe siècle, Sur l’Incarnation du Verbe, SC 199.


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  • 6 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des Apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Église, fontaine pour ceux qui ont soif. Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés. Les mains de Jésus sont fixées par les clous, et les liens qui attachaient les morts sont déliés. Aujourd’hui, le sang qui ruisselle de la croix parvient jusqu’aux tombeaux et fait germer la vie dans les enfers. Dans une grande douceur, Jésus est conduit à la Passion : il est conduit au jugement de Pilate qui siège au prétoire ; à la sixième heure, on le raille ; jusqu’à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis sa mort met fin à sa Passion. À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort.
    Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien. Ses ennemis le méprisent et le mettent en croix. Aussitôt, l’univers est ébranlé, le jour disparaît et le ciel s’obscurcit. On le couvre d’un vêtement dérisoire, on le crucifie entre deux brigands. Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture, le regardent mourir de loin. Pierre, le premier des apôtres, a fui le premier. André aussi a pris la fuite, et Jean qui reposait sur son côté n’a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance. Le choeur des Douze s’est enfui. Ils n’ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie. Lazare n’est pas là, qu’il a rappelé à la vie, l’aveugle n’a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière, et le boiteux qui grâce à lui pouvait marcher, n’a pas couru auprès de lui. Seul un bandit, crucifié à son côté, le confesse et l’appelle son roi. Ô larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, premier fruit du bois du Golgotha ! La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l’Occident, du Nord, de la mer et de l’Orient, en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le calvaire. »

    Saint Ephrem de Nisibe, IVe siècle.
    J.-R. Bouchet, Lectionnaire, Cerf, 1994, p. 179-180

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  • 6 avril : Chemin de Croix - Les 7 paroles du Christ en Croix

    Plusieurs chemins de Croix sont disponibles sur notre site internet

    Le Chemin de Croix au Colisée présidé par Benoît XVI en ce Vendredi Saint
    (Méditations de Danilo et Anna Maria Zanzucchi, Mouvement des Focolari)


     

    Extrait :

    « L’expérience de la souffrance marque l’humanité, marque aussi la famille ; combien de fois le chemin se fait éprouvant et difficile ! Incompréhensions, divisions, préoccupation pour l’avenir des enfants, maladies, difficultés de toutes sortes. En notre temps, ensuite, la situation de nombreuses familles est aggravée par la précarité du travail et par les autres conséquences négatives provoquées par la crise économique. Le chemin de la Via Crucis, que nous avons spirituellement parcouru à nouveau ce soir, est une invitation pour nous tous, et spécialement pour les familles, à contempler le Christ crucifié pour avoir la force d’aller au-delà des difficultés. La Croix de Jésus est le signe suprême de l’amour de Dieu pour chaque homme, c’est la réponse surabondante au besoin qu’a chaque personne d’être aimée. Quand nous sommes dans l’épreuve, quand nos familles doivent affronter la souffrance, la détresse, regardons vers la Croix du Christ : là nous trouvons le courage pour continuer à marcher ; là nous pouvons répéter, avec une ferme espérance, les paroles de saint Paul : "Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?...Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés" (Rm 8, 35.37). »


    Haydn - Les sept paroles du Christ en Croix (1785)


    Suite :

    http://youtu.be/KAPlF9dqw5M (seconde partie)

    http://youtu.be/qsRFEfmVDeQ (troisième partie)

    http://youtu.be/RsXf6qZRYkA (quatrième partie)

    http://youtu.be/cwnbwLLB6PQ (cinquième partie)


  • 6 avril : Méditation (2)

    « "Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa Mère"

    Qui de vous, demande le Prophète, pourra soutenir "les flammes éternelles" ? Qui de nous, pouvons-nous ajouter, se tiendra seul au Calvaire, et saura supporter l'ardeur de ce foyer brûlant ? Qui pourra demeurer seul à contempler "Celui que nous avons percé" ? Il ne serait pas bon, pour nous, d'être là, privés de celle à qui le Sauveur nous a confiés, sans notre Mère, le refuge des pécheurs. O mes enfants, nous dit-Elle, "Venez, écoutez-moi et je vous instruirai" (Ps XXXIII). Et quand nous nous approchons, pour recueillir les enseignements qui tombent de sa bouche, Elle nous rappelle les paroles que son divin Fils disait, dans le silence de la nuit, au timide Nicodème : "Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, ainsi le Fils de l'Homme sera élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais possède la vie éternelle (Jn, III). Nicodème est là, aujourd'hui contemplant, en même temps, Jésus crucifié, et sa très sainte Mère ; il sait combien était vraie la parole murmurée secrètement à son oreille, au milieu des ténèbres, et comme elle se vérifie merveilleusement en lui. Tandis qu'il regarde Jésus élevé sur la croix, une vertu descend vers lui et pénètre doucement dans son âme. Et la bienheureuse Mère du Sauveur nous invite à nous joindre au disciple béni, jusqu'à ce que nous soyons, nous aussi, transportés par la puissance de la croix. "Mes enfants, nous dit-Elle, aujourd'hui mon Fils est vainqueur de Satan et de toutes les puissances de l'enfer. Voulez-vous encore lui résister ? Sa victoire ne s'étendra-t-elle pas jusqu'à vous, qu'Il a tant aimés ? Mes enfants, n'oubliez pas "la bonté de celui qui s'est fait votre caution, car il a donné sa vie pour vous". Vos jours passent rapidement, et la nuit vient où nul homme ne peut travailler. Ne vous hâterez-vous pas, tandis que vos heures s'écoulent, de vous assurer l'esprit de grâce et de prière, qui doit être le vôtre, et de regarder vers mon Fils Jésus, que vous avez percé ! »

    P. Pierre Gallwey S.J. (1821-1906), Les Heures de Garde de la Sainte Passion (Tome II), Trad. A. Rosette S.J., Paris, P. Lethielleux, 1904.

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  • 6 avril : Stabat Mater



    Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736) : Stabat Mater

  • 5 avril : Méditation (1)

    « Celui qui veut vraiment savoir, comprendre, voir ce qu'est l'amour doit méditer la liturgie du Jeudi Saint. L'amour, c'est quelque chose d'ineffablement sublime et saint, d'inaccessible, de divin et d'humain tout à la fois.
    La Croix, que l'Eglise nous montre dans la liturgie, nous manifeste l'amour parfait. "Nous devons nous glorifier dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. En Lui est le salut, la vie et la résurrection. Par Lui, nous sommes sauvés et rachetés." - "On ne peut pas montrer un plus grand amour qu'en donnant sa vie pour ses amis." Sur la Croix, Jésus a sacrifié pour nous, ses amis, et en même temps ses ennemis - sa vie dans son plein épanouissement, cette vie divine si merveilleusement riche. Avec les pénitents, qui sont aujourd'hui réintégrés dans la communauté, jetons-nous, pauvres pécheurs, au pied de la Croix et adorons l'Amour éternel et divin qui nous a fait miséricorde.
    Le Sacrifice que nous offrons est vraiment la manifestation de l'Amour, de l'amour parfait. En ce jour, dans la soirée qui précède sa Passion, Jésus, pressentant les souffrances surhumaines que la nuit et la journée du lendemain vont Lui apporter, institue l'auguste Sacrement de l'Autel. Aussi disons-nous dans le Canon de la messe, avant la Consécration : "Seigneur, acceptez cette offrande... que nous Vous offrons pour honorer le jour où Notre-Seigneur Jésus-Christ chargea ses disciples de célébrer les mystères de son Corps et de son Sang." Chaque jour, nous avons sous les yeux le témoignage vivant de son amour divin et humain, chaque jour, le Sang de notre Rédempteur est répandu pour nous, chaque jour, à chaque instant, le Christ est au milieu de nous dans le mystère de l'Amour : Il nous attend, épiant, pour ainsi dire, si nous allons savoir le remercier de sa générosité sans mesure, si nous allons comprendre que c'est par amour qu'Il est venu habiter dans nos tabernacles.
    [...]
    "O très doux Seigneur Jésus, transpercez mon âme, jusque dans ses replis les plus intimes, de la blessure douce et salutaire de votre amour. Transpercez-la d'un saint amour tout apostolique et sans peur, afin que, se consumant elle-même de la divine clarté, elle ne désire que vous et votre amour ; que, pour vous atteindre, elle aspire à s'envoler jusqu'aux sacrés parvis, pour s'y dissoudre et demeurer éternellement en Vous." »

    in Toute l'année avec le Christ - Méditations liturgiques à l'usage des fidèles, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedein, Comptoir Français du Livre, Paris, 1936.

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