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mission - Page 3

  • Méditation : porter du fruit

    "... C'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure..." (Jn XV, 16)

    « Vous nous "posez" ainsi, mon bon Maître, mais pour que nous allions, marchions et agissions. Partout la paix dans le Christianisme, partout aussi l'activité. La conversion est un réveil ; la grâce, un aiguillon ; la loi, un élément de force. La foi oriente l'âme, l'espérance l'affermit, l'amour nous fait courir ; le zèle nous multiplie, nous étend, nous propage. Le Verbe, qui rend tout stable en nous, y répand l'Esprit-Saint qui fait que tout s'y échauffe, s'y dilate et se communique. Des convictions de notre esprit naissent les élans de notre coeur. Le dogme est le berceau de tous les saints conquérants. "Je vous ai posés, afin que vous alliez." On ne va pas parce qu'on s'agite. Le monde se meut sur place ; il tournoie au lieu d'avancer ; aussi sa vie ressemble à un vertige. Aller, c'est partir du principe pour se diriger vers la fin, par la loi qui est la route royale. Quiconque part de Jésus pour aller à Dieu le Père, en suivant la voie, qui est encore Jésus, Jésus cru, obéi, aimé, imité, celui-là va et progresse.

    Et tous ceux qui progressent ainsi sont féconds ; tous "rapportent du fruit, et du fruit qui demeure". Qui se sauve, en sauve d'autres ; qui se fait saint, forme des saints ; et ce sont là les fruits, ces fruits éternels qu'à si bon droit vous prétendez recueillir. L'homme devient alors un trait de feu que Dieu lance à travers le monde, un mot éloquent qu'il y dit, un arbre de vie qu'il y plante, un ange de lumière et de bonté qu'il députe aux enfants d'Adam. Tels furent, ô mon Sauveur, tous vos premiers élus, vos témoins, vos apôtres, les "douze", hormis le malheureux que vous-même avez nommé "le fils de perdition" (Jn XVII,19). Vous les aviez posés sur vous ; aussi, puisant en vous une vigueur indomptable, ils ont été, il ont prêché partout ; et vous les assistiez, "coopérant à toutes leurs oeuvres" et accréditant leurs discours, par les miracles incessants dont vous faisiez comme leur escorte (Mc XV,20).

    Tels, proportion gardée, devraient être tous vos baptisés. Le même Dieu les a engendrés ; ils ont reçu de lui, par vous, la même semence divine ; ils sont tous établis et véritablement entés sur vous ; ils vous doivent donc des fruits. Que leurs fruits soient divers, à la bonne heure ; que la mesure n'en soit point égale, ou votre sagesse le veut, ou votre miséricorde l'accepte ; qu'il y ait même du déchet dans la récolte, vous le pardonnez avec une clémente indulgence ; mais enfin, vous voulez des fruits, des fruits de garde, des fruits de grâce et de vertu, des fruits inaltérables. Cette loi est essentielle ; elle est universelle ; elle ne souffre pas de dispense, et sa sanction, qui est pour faire trembler, est que tout arbre stérile est maudit (Mt XXI,19 - Mc XI,14). »

    Mgr Charles Gay, Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Vingt-septième élévation), Tome I, Oudin Frères Libraires-Editeurs, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Audience générale de ce mercredi 23 janvier 2013

    Benoît XVI nous parle du Credo, et pense à Jakarta après l'alluvion

    Benoît XVI suit avec "préoccupation les informations provenant d'Indonésie, où une importante alluvion a dévasté la capitale Jakarta, provoquant des victimes, des milliers de déplacés et des dégâts considérables". Le Pape a ajouté vouloir exprimer "sa proximité aux populations frappées par cette calamité naturelle, les assurant de sa prière et encourageant à la solidarité afin que personne ne manque des nécessaires secours".

    On parle de 30.000 déplacés et d'une vingtaine de morts suite à cette alluvion qui a frappé Jakarta la semaine dernière. Il s'agit des pires inondations dans la capitale indonésienne depuis 2007, quand 50 personnes environ avaient été tuées et plus de 300.000 habitants s'étaient retrouvés sans-abri. Jakarta connaît chaque année des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend approximativement de novembre à avril. Les politiciens en campagne promettent depuis des décennies de régler le problème mais en vain.

    N'ayez pas peur de vivre à contre-courant

    Pour l'audience générale, en la Salle Paul VI en présence de plusieurs milliers de pèlerins, le Pape, en cette Année de la Foi, a voulu parler du Credo. Le Pape a souligné que les "croyants portent des valeurs qui souvent ne coïncident pas avec la mode et l'opinion du moment". Ils doivent être conscients que ces valeurs "n'appartiennent pas à la façon habituelle de penser" et ne "doivent pas avoir peur de vivre à contre-courant, en résistant à la tentation de l'uniformité", dans des sociétés où "Dieu est devenu le grand absent" et où nous sommes encerclés "d'idoles".
    Le Pape est parti de la figure d'Abraham "père de la Foi" et "béni de Dieu" parce que "lui a cru, fort dans l'espérance, envers et contre tout : sa femme était stérile et la terre qui lui était promise était lointaine. Mais Abraham se confia à Dieu, il crut à sa promesse et il partit".

    Message de Benoît XVI aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, je voudrais commencer aujourd’hui à méditer avec vous sur la profession solennelle de notre foi : le Credo. Dans la Bible, Abraham est la première grande figure de référence pour parler de la foi. Il obéit à Dieu qui l’appelle à tout quitter. Il part dans l’obscurité, sûr cependant de la promesse d’une nouvelle terre et d’une paternité, malgré la stérilité de sa femme. Abraham discerne au-delà des apparences le dessein de Dieu qui est bénédiction. C’est pourquoi il est béni et il est le père des croyants : ceux qui acceptent de marcher à sa suite dans l’obéissance à l’appel de Dieu. Quand nous affirmons : « Je crois en Dieu », nous disons comme Abraham : « j’ai confiance en toi ; je m’abandonne à toi, Seigneur ». Dire « Je crois en Dieu » signifie aussi fonder ma vie sur Dieu, laisser sa Parole m’orienter. Avec le don de la foi reçu au baptême, c’est toute ma personne qui doit se convertir. La foi nous rend pèlerins sur la terre, des porteurs de valeurs qui ne coïncident pas souvent avec la mode. Affirmer « Je crois en Dieu », nous pousse à sortir de nous-mêmes comme Abraham, pour porter dans la réalité quotidienne la présence de Dieu qui ouvre à une plénitude de vie qui ne finira jamais.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes ! La foi est un don de Dieu et un engagement personnel. Elle insère le chrétien dans le monde et dans l’histoire. Fiers de votre foi, n’ayez pas peur d’aller à contre-courant ! Résistez à la tentation du conformisme ! Apportez Dieu là où existent les idoles, l’égocentrisme et l’illusion de la toute-puissance de l’homme.
    Bon pèlerinage ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 18 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui..." (Lc 10, 1)

    « Notre Seigneur et Sauveur, frères très chers, nous instruit tantôt par ses paroles, tantôt par ses actions. Ses actions elles-mêmes sont des commandements, parce que, lorsqu'il fait quelque chose sans rien dire, il nous montre comment nous devons agir. Voici donc qu'il envoie ses disciples en prédication deux par deux, parce que les commandements de la charité sont deux : l'amour de Dieu et du prochain. Le Seigneur envoie prêcher ses disciples deux par deux pour nous suggérer, sans le dire, que celui qui n'a pas la charité envers autrui ne doit absolument pas entreprendre le ministère de la prédication.
    Il est fort bien dit qu'"il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et les localités où lui-même devait aller" (Lc 10, 1). En effet, le Seigneur vient après ses prédicateurs, parce que la prédication est un préalable ; le Seigneur vient habiter notre âme lorsque les paroles d'exhortation sont venues en avant-coureur et font accueillir la vérité dans l'âme. C'est pourquoi Isaïe dit aux prédicateurs : "Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez les sentiers de notre Dieu" (40, 3). Et le psalmiste leur dit aussi : "Frayez la route à celui qui monte au couchant" (Ps 67, 5 Vulg). Le Seigneur monte au couchant parce que, s'étant couché par sa passion, il s'est manifesté avec une plus grande gloire dans sa résurrection. Il est monté au couchant, parce que, en ressuscitant, il a foulé aux pieds la mort qu'il avait subie. Nous frayons donc la route à celui qui monte au couchant lorsque nous prêchons sa gloire à vos âmes, afin que, venant ensuite, il les éclaire par la présence de son amour. »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur l’Evangile, 17, 1-3 ; PL 76, 1139 (Trad. Bréviaire).

  • 29 mai : Méditation

    « Un des traits les plus frappants, chez saint Paul, c'est la manière dont, se sachant chargé par Dieu d'un message officiel à porter aux hommes, il ne se laisse arrêter par aucun obstacle : ni ceux qui viennent des forces extérieures, ni ceux qui viennent des forces du monde, ni ceux qui viennent des difficultés intérieures ; et, dans l'accomplissement de cette tâche, il agit non pas d'une manière tendue, mais dans une pleine paix et un plein abandon, parce qu'il sait très bien que ce n'est pas lui qui agit, mais que c'est la force de Dieu qui agit en lui. C'est ce qui fait toute sa force : il sait qu'il est l'instrument de Dieu et qu'il a une mission à accomplir : il l'accomplit.
    Saint Paul se trouve, par là, engagé dans une existence qui est vraiment dramatique. Il est engagé au plus épais du drame du monde, du drame du monde de son temps, mais aussi du drame du monde de tous les temps ; et non pas du drame extérieur du monde, c'est-à-dire de celui qui oppose les forces extérieures de la puissance politique ou de la puissance économique, mais au coeur de ce qui est vraiment le drame du monde, c'est-à-dire le drame spirituel...
    L'existence de saint Paul se situe au coeur du drame spirituel de l'humanité, à ce que Péguy appelait "le centre de misère", et par là il se trouve entraîné dans une aventure impossible, qui va l'exposer à tous les périls, le faire vivre dans les circonstances les plus tragiques parce que, sa vie étant totalement donnée, il ne dispose plus aucunement de lui-même.
    C'est ce que nous pouvons appeler la pauvreté missionnaire... Il se laisse dépouiller de tout... Cette pauvreté de saint Paul n'est pas une pauvreté qui s'imposerait artificiellement et comme du dehors : elle est uniquement la conséquence de son engagement. Quelqu'un qui prend le Christ au sérieux sera entraîné nécessairement dans cet engrenage. Il sera un homme perdu. Mais c'est ainsi qu'il découvrira la vie véritable, qui est la vie de l'amour... "comme n'ayant rien et comme possédant tout". »

    Jean Danielou, Essai sur le mystère de l'histoire, Editions du Seuil, Paris, 1953.

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  • 28 mai : Méditation

    « L'ordre du Maître d'aller porter l'Evangile à toute créature transcende le temps et l'espace : il vaut pour toutes les générations, pour tous les pays, jusqu'aux confins de la terre. Tandis qu'Il parlait, son regard se portait, par delà les plaines de Galilée, sur tous les hommes de l'univers, n'en oubliant aucun. Il voyait aussi toutes les "impossibilités" se dresser contre son commandement : mers, déserts, forêts, solitudes, glaciers à franchir, tourments à braver, et toutes les révoltes secrètes du coeur humain et de l'orgueil. Ces paroles, Il les laissa tomber comme on prononce une formule sacramentelle, les sachant lourdes d'avenir et d'éternité.
    [...]
    Nous sommes tentés de considérer le genre humain en bloc, en masse, en série, et de croire que Dieu n'accorde à chacun qu'une infime fraction de son attention aimante. Ce calcul méconnaît le Coeur de Dieu : Il aime chaque âme, de la totalité de son amour, exactement comme si elle existait seule au monde. Ce n'est pas là outrance de langage, mais vérité de foi... Rien n'importe davantage à Dieu ici-bas que le sort d'une âme immortelle...
    Il faut se souvenir de cette unicité lorsqu'on veut peser à son vrai poids l'ordre sublime et surhumain d'aller, au nom du Christ, "vers toute créature". Nous n'avons pas le droit de mettre au collectif ce que Jésus a mis au singulier ni de nous contenter d'une approche globale ou indirecte. Il nous faut donc aller à ce juif ou à ce protestant, à ce mahométan ou à ce boudhiste, à chacun de ceux qui n'ont pas encore "trouvé le Messie" et qui le cherchent dans la nuit...
    [...]
    Pour ne pas défaillir, l'apôtre doit se pénétrer de ces mots embaumés d'une fraîcheur pascale : "Voici que je suis avec vous, en tout temps, jusqu'à la consommation des siècles." Rien de plus fort ne pouvait être dit. Notre assurance est là, uniquement. Jésus n'a pas promis le succès. Il ne faut pas s'y tromper, sous peine de bâtir sur l'illusion et l'équivoque. L'apôtre, aux prises avec la froideur, l'hostilité, l'ingratitude, l'échec, n'a pas le droit de se plaindre au Seigneur. Le Maître a dit qu'Il serait avec lui - rien que cela, mais tout cela - et cette garantie doit suffire. "Ero vobiscum" : quelle merveille que cette présence continue, journalière, indéfectible ! Nous devons croire à cette présence du Maître, y croire avec la foi de la très Sainte Vierge, des apôtres et des saints. Cette foi suffit, si elle est agissante, pour faire face à l'ampleur de la mission reçue. »

    Mgr Léon-Joseph Suenens (1904–1996), L'Eglise en état de mission, Desclée de Brouwer, Paris, 1956.

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  • 24 mai : Benoît XVI parle de la nouvelle évangélisation aux évêques italiens

    Benoît XVI a reçu ce jeudi midi les évêques italiens, qui viennent de tenir leur 64 assemblée générale, évoquant les enjeux de la nouvelle évangélisation dans une société de plus en plus éloignée de Dieu.

    Extraits :

    « Alors que Dieu est pour beaucoup devenu le grand inconnu, et Jésus un simple personnage historique, la relance missionnaire passe obligatoirement par une nouvelle qualité de notre foi et de notre prière... Conquérir les gens à l'Evangile implique que nous retournions avec profondeur à l'expérience de Dieu. »

    « Lorsqu'il ne s'agit pas d'indifférence, de clôture ou de rejet, ce qui touche Dieu est relégué dans le domaine du subjectivisme, réduit à un fait personnel et privé, marginal par rapport à la conscience publique. Le noeud de la crise frappant l'Europe relève de cet abandon, de ce manque d'ouverture à la transcendance. »

    « La mission qui est la notre aujourd'hui comme hier est de mettre les êtres humains en relation avec Dieu, de les aider à s'ouvrir coeur et âme à celui qui les cherche et veux se faire proche. Nous devons amener ces femmes et ces hommes à comprendre qu'accomplir la volonté de Dieu ne limite pas la liberté mais sert à être véritablement libres, à faire le bien... Dieu est le garant et non le concurrent de notre bonheur. Là où l'Evangile entre avec l'amitié de Jésus, l'homme comprend qu'il est l'objet d'un amour purifiant, chaleureux et rénovant, qui permet d'aimer et servir autrui avec l'amour divin. »

    Source : VIS Archive 01 - 24.5.12

  • 17 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l'Évangile, et ils l'ont fait. Écoutez : "Sur toute la terre s'en va leur message et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde" (Ps 18,5). Pas à pas, l'Évangile est parvenu jusqu'à nous et jusqu'aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s'adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l'avez entendu : "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé." Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu'il nous offre que ce qu'il nous demande n'est rien.

    "Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l'ombre de tes ailes ont abri..., au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie" (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu'à nous, nous n'avions qu'un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : "L'homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur" (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu'à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n'est pas vain comme l'autre. Pourquoi ? Parce qu'il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l'a assumée et il l'a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n'y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s'est accompli dans la Tête s'accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 233 ; PL 38, 1112 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 332).

  • 17 mai : Méditation (1)

    « Les disciples tenaient encore les yeux fixés au ciel, lorsque soudain deux Anges vêtus de blanc se présentèrent à eux et leur dirent : "Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour s'élever au ciel reviendra un jour en la même manière que vous l'avez vu monter (Act 1)." Ainsi, le Sauveur est remonté, et le juge doit un jour redescendre : toute la destinée de l'Eglise est comprise entre ces deux termes. Nous vivons donc présentement sous le régime du Sauveur ; car notre Emmanuel nous a dit que "le fils de l'homme n'est pas venu pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui (Jn III,17)" ; et c'est dans ce but miséricordieux que les disciples viennent de recevoir la mission d'aller par toute la terre et de convier les hommes au salut, pendant qu'il en est temps encore.

    Quelle tâche immense Jésus leur a confiée ! et au moment où il s'agit pour eux de s'y livrer, il les quitte ! Il leur faut descendre seuls cette montagne des Oliviers d'où il est parti pour le ciel. Leur cœur cependant n'est pas triste ; ils ont Marie avec eux, et la générosité de cette mère incomparable se communique à leurs âmes. Ils aiment leur Maître ; leur bonheur est désormais de penser qu'il est entré dans son repos. Les disciples rentrèrent dans Jérusalem, "remplis d'une vive allégresse", nous dit saint Luc (Lc XXIV,52), exprimant par ce seul mot l'un des caractères de cette ineffable fête de l'Ascension, de cette fête empreinte d'une si douce mélancolie, mais qui respire en même temps plus qu'aucune autre la joie et le triomphe. ...] Jésus-Christ était véritablement aimé et adoré dans ces temps où les hommes se souvenaient sans cesse qu'il est le souverain Seigneur, comme il est le commun Rédempteur. De nos jours, c'est l'homme qui règne, à ses risques et périls ; Jésus-Christ est refoulé dans l'intime de la vie privée. Et pourtant il a droit à être notre préoccupation de tous les jours et de toutes les heures ! Les Anges dirent aux Apôtres : "En la manière que vous l'avez vu monter, ainsi un jour il descendra." Puissions-nous l'avoir aimé et servi durant son absence avec assez d'empressement, pour oser soutenir ses regards lorsqu'il apparaîtra tout à coup ! »

    R.P. Dom Prosper Guéranger (1805-1875), L'année liturgique, Le Temps Pascal T.III "L'Ascension de Notre-Seigneur", Tours, Alfred Mame et Fils, 1920 (17e édition).

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  • 17 mai : Solennité de l'Ascension du Seigneur

    Au calendrier traditionnel :

    L’Ascension du Seigneur


    Introït de la Messe : Viri Galilaei


    Ant. ad Introitum. Act. 1, 11.
    Viri Galilæi, quid admirámini aspiciéntes in cælum ? allelúia : quemádmodum vidístis eum ascendéntem in cælum, ita véniet, allelúia, allelúia, allelúia.
           Hommes de Galilée, pourquoi vous étonnez-vous en regardant le ciel ? Alléluia. De la même manière que vous l’avez vu monter au ciel, il reviendra, alléluia, alléluia, alléluia.
    Ps. 46, 2.
    Omnes gentes, pláudite mánibus : iubiláte Deo in voce exsultatiónis.
           Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse.
    V/. Glória Patri.
       Gloire au Père.

  • 25 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En envoyant des disciples à sa moisson..., Jésus leur dit : "Voici que je vous envoie, comme des agneaux parmi les loups". Voilà des animaux ennemis, mais le bon pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du bon pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre les agneaux. Il les envoie donc pour que se réalise cette parole : "Ce jour-là, loups et agneaux paîtront ensemble dans le même pâturage" (Is 65,27)...

    D'ailleurs, les disciples envoyés ont reçu l'ordre de n'avoir pas de bâton à la main. Qu'est ce que le bâton, sinon l'insigne du pouvoir, l'instrument qui venge la douleur ? Donc ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l'accomplissent par la pratique de l'humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l'enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l'humilité. Et il a jugé bon de joindre ici l'humilité à la patience, car Pierre témoigne : "Insulté, le Christ ne rendait pas l'insulte ; frappé, il n'a pas rendu les coups" (1P 2,23).

    Cela revient à dire : "Soyez mes imitateurs, laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l'arrogance non pas en rendant le mauvais procédé, mais par une patience pleine de bonté. Personne ne doit imiter pour son propre compte ce qu'il reprend chez autrui ; la douceur porte des coups plus rudes aux insolents". Le Seigneur a répondu à un tel coup en disant : "A celui qui te frappe sur une joue, tends l'autre" (Mt 5,39). »

    Saint Ambroise (vers 340-397), Traité sur l'Evangile de S. Luc, 7, 44.59 (SC 52).