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  • Lundi des Rogations

    « L'origine des Rogations ou des trois jours de prières publiques et d'abstinence qui précèdent immédiatement l'Ascension, remonte à Saint Mamert, évêque de Vienne en Dauphiné, au cinquième siècle. Depuis que les Bourguignons avaient envahi cette partie de la Gaule Viennoise, il ne s'était point passé d'année où le pays n'eût été affligé de grandes calamités, regardées comme des châtiments du ciel. La désolation était générale. L'année 470 fut surtout fatale pour la ville de Vienne. Ce fut alors que le saint évêque, pour fléchir la divine justice, fit vœu d'établir tous les ans des Rogations ou prières publiques et des processions [litanie mineure], dans son diocèse. Le peuple ratifia le vœu de son pasteur. Celui-ci fixa les Rogations aux trois jours qui précèdent l'Ascension, prescrivit le jeûne et indiqua pour stations ou termes de la procession trois églises hors de l'enceinte de la ville. Les Rogations eurent le plus heureux résultat : les fléaux cessèrent. Les autres évêques des Gaules les adoptèrent successivement dans leurs diocèses ; et le pape Léon III, sur la fin du huitième siècle, les rendit obligatoires pour toute l’Église latine. Mais en considération du temps pascal il supprima le jeûne et ne conserva que l'abstinence. »

    Père Bruno Vercruysse, Nouvelles méditations pratiques pour tous les jours de l'année..., Braine-le-Comte - Paris, Charles Lelong - Jouby et Roger, 1874.

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    Procession des Rogations à la paroisse de Tarascon

  • Méditation - Lundi des Rogations

    « L'origine des Rogations ou des trois jours de prières publiques et d'abstinence qui précèdent immédiatement l'Ascension, remonte à Saint Mamert, évêque de Vienne en Dauphiné, au cinquième siècle. Depuis que les Bourguignons avaient envahi cette partie de la Gaule Viennoise, il ne s'était point passé d'année où le pays n'eût été affligé de grandes calamités, regardées comme des châtiments du ciel. La désolation était générale. L'année 470 fut surtout fatale pour la ville de Vienne. Ce fut alors que le saint évêque, pour fléchir la divine justice, fit vœu d'établir tous les ans des Rogations (*) ou prières publiques et des processions [litanie mineure], dans son diocèse. Le peuple ratifia le vœu de son pasteur. Celui-ci fixa les Rogations aux trois jours qui précèdent l'Ascension, prescrivit le jeûne et indiqua pour stations ou termes de la procession trois églises hors de l'enceinte de la ville. Les Rogations eurent le plus heureux résultat : les fléaux cessèrent. Les autres évêques des Gaules les adoptèrent successivement dans leurs diocèses ; et le pape Léon III, sur la fin du huitième siècle, les rendit obligatoires pour toute l’Église latine. Mais en considération du temps pascal il supprima le jeûne et ne conserva que l'abstinence. »

    Père Bruno Vercruysse, Nouvelles méditations pratiques pour tous les jours de l'année..., Braine-le-Comte - Paris, Charles Lelong - Jouby et Roger, 1874.

    (*) : du latin rogo,avi,atum,are : I. interroger, questionner. II. chercher à obtenir en priant, prier, solliciter, faire une requête - rogatio,onis : action de demander, demande, question ; prière, sollicitation, requête.

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  • Lundi 22 mai 2017

    Lundi des Rogations

     

    En certains endroits : Ste Rita de Cassia
    « Sainte Patronne des causes perdues et des causes désespérées »

    Diffusion en direct de Nice de la Fête de Sainte Rita 2017 :

    - Messe solennelle du lundi 22 mai à 11h00
    présidée par Monseigneur Jean Bonfils, Évêque émérite de Nice.

    - Supplique à Sainte Rita du lundi 22 mai à 14h00
    méditation du Rosaire par le Père Didier Vernay, o.p., Recteur de l'Église Saint François de Paule à Nice,
    avec lecture des « requêtes » des fidèles.

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    Le 22 mai est un grand jour de fête pour tous ceux et celles qui aiment et prient Sainte Rita.

    A Nice, tout au long de la journée, les célébrations eucharistiques réunissent les fidèles qui viennent prier.

    A la fin de chaque célébration les roses sont bénies et les fidèles peuvent les porter aux malades en signe de solidarité et de fraternité.

    - Consulter le programme de la Fête de Sainte Rita

    - Déposer votre requête

  • Les Litanies Majeures

    « Le mot Litanie signifie Supplication, et s’entend d’une marche religieuse durant laquelle on exécute des chants qui ont pour but de fléchir le ciel. Ce mot désigne également le cri que l’on y fait entendre : « Seigneur, ayez pitié ! » c’est le sens des deux mots grecs : Kyrie, eleison. Plus tard on a appliqué le nom de Litanies à tout l’ensemble d’invocations qui ont été ajoutées à la suite des deux mots grecs, de manière à former un corps de prière liturgique que l’Église emploie dans certaines circonstances importantes.

    La Litanie majeure, ou grande Procession, est ainsi nommée pour la distinguer des Litanies mineures, ou processions moindres sous le rapport de la solennité ou du concours... C'est Saint Grégoire le Grand qui fixa cette Procession au 25 avril.

    Dans le cours de la Procession, on chante les Litanies des Saints, suivies des nombreux Versets et Oraisons qui les complètent. La Messe de la Station (à la Basilique Saint-Pierre) est célébrée selon le rite du Carême, sans Gloria in excelsis et avec la couleur violette.

    Mais qu’il nous soit permis de protester contre la négligence d’un grand nombre de chrétiens, de personnes même plus ou moins adonnées à la piété, et que l’on ne voit jamais assister à la Procession de Saint-Marc ni à celles des Rogations. Le relâchement sur ce point est à son comble, surtout dans les villes. [...]. La présence du peuple fidèle aux Litanies fait partie essentielle de ce rite réconciliateur, et Dieu n’est pas obligé de prendre en considération des prières auxquelles ne s’unissent pas ceux qui sont appelés à les lui offrir. C’est là un des mille points sur lesquels une prétendue dévotion privée a jeté dans l’illusion beaucoup de personnes. A son arrivée dans la ville de Milan, saint Charles Borromée trouva aussi que son peuple laissait le clergé accomplir seul la Procession du 25 avril. Il se fit une loi d’y assister en personne, et il y marchait nu-pieds. Le peuple ne tarda pas à se presser sur les pas de son pasteur. »

    Dom Prosper Guéranger (1805-1875), L'Année Liturgique.

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    « Remarquons l’équivalence qu’établit le Concile d’Orléans entre les deux termes de Rogations et de Litanies. Ces prières de demande (rogare = demander) prennent en effet dès l’origine en Gaule la forme de litanies. Certes, comme en témoignent les manuscrits médiévaux ou les éditions imprimées des processionnaux, on chantait en France des psaumes et des antiennes pendant ces processions, mais le cœur des prières employées pour supplier Dieu à cette occasion et ce qui frappait le plus les esprit du peuple consistait en des litanies. La même équivalence sémantique a perduré depuis 511 jusqu’à nos jours dans le rit romain – qui accueillera sous le pape saint Léon III (†816) les cérémonies des Rogations -, puisqu’on les y désigne également sous le nom de Litanies mineures. Dans la liturgie romaine, rien ne distingue dans leur forme liturgique les processions des Rogations ou Litanies mineures, de celle qui a lieu le 25 avril en la fête de saint Marc, les litanies majeures, instituées elles par saint Grégoire le Grand. »

    Source : Liturgia (Liturgie & musique sacrée traditionnelles).

  • Mardi 25 avril 2017

    St Marc, Évangéliste

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    Litanies Majeures

    « La Rome païenne célébrait le 25 avril une fête, dite des « Rogations », pour apaiser la déesse de la gelée, Robigo. La fête comportait une procession et un sacrifice. L’Église romaine christianisa cette solennité, et désormais ce furent le Christ et les saints qu'on invoqua sur les champs. Les litanies majeures sont donc une supplications pour demander à Dieu de bénir les récoltes et écarter de nous les châtiments mérités par nos péchés. »

    Présentation des Rogations par les moines bénédictins de l'Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, in "Missel complet pour la forme extraordinaire du rite romain", Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 2013.

  • Méditation - Mercredi des Rogations : « Père, non pas ma volonté, mais la vôtre »

    « Nous demandons souvent à Dieu des avantages temporels, le priant de disposer les événements au gré de notre orgueil ou de notre ambition, de notre vanité ou de notre sensualité, d'écarter de nous toutes les croix, toutes les maladies, la mort de toutes les personnes chères, enfin toutes les calamités temporelles. Ce n'est pas que ces demandes soient condamnables en elles-mêmes, pourvu qu'on ajoute : Mon Dieu, que non pas ma volonté se fasse, mais la vôtre ; si vous voyez qu'il vaut mieux que je ne sois pas exaucé, ne m'exaucez pas : autrement elles seraient mauvaises. [...]

    Tout en demandant à Dieu les biens spirituels, nous ne lui demandons ce qu'il faut qu'autant que nous nous en rapportons à lui pour le temps et la manière de nous les accorder ; car tantôt nous ne sommes pas préparés à recevoir utilement ce que nous demandons ; tantôt il nous vaut mieux avoir le temps d'apprécier notre misère, demander plus longtemps pour accroître nos mérites et enflammer nos désirs par le délai. Vouloir trop vite les meilleures choses, ce n'est pas demander ce qu'il faut.

    Nous conformons-nous à ces règles, soit pour l'ordre temporel, soit pour l'ordre spirituel ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Mercredi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Mercredi 4 mai 2016

    Mercredi des Rogations

    Vigile de l'Ascension

    Introït : Vocem iucunditatis annuntiate
    Congrégation de Saint-Lazare, Autun
     
    Ant. ad Introitum. Is. 48, 20.
    Vocem iucunditátis annuntiáte, et audiátur, allelúia : annuntiáte usque ad extrémum terræ : liberávit Dóminus pópulum suum, allelúia, allelúia.
    Avec des cris de joie, publiez-le, faites-le savoir, alléluia ; proclamez-le jusqu’aux extrémités de la terre : le Seigneur a délivré son peuple, alléluia, alléluia.

    Ps. 65, 1-2.
    Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius : date glóriam laudi eius.
    Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière ; chantez un hymne à son nom ; rendez glorieuse sa louange.

    V/. Glória Patri.
  • Méditation - Mardi des Rogations : la ferveur dans la prière

    « La ferveur dans la prière n'est autre chose que ces désirs ardents d'être exaucés qui s'exhalent en pieux gémissements par lesquels, sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, on prie Dieu comme un enfant, dans une extrême détresse, prie et sollicite un père (1). [...] Pour comprendre combien fervents doivent être les désirs dont il faut accompagner la prière, il suffit de considérer la grandeur soit des biens que nous prions Dieu de nous accorder, soit des maux dont nous le prions de nous préserver.

    Nous lui demandons les dons de son Esprit-Saint ; ses grâces, dont la moindre vaut mieux que tous les empires ; ses vertus, dont la moindre participation l'emporte sur tous les trésors imaginables. Nous lui demandons le sang adorable de son Fils, ses mérites, son humilité, sa charité, sa douceur, toutes ses perfections. Or n'est-il pas évident que des biens si grands doivent être grandement désirés ; que les demander avec indifférence ou même avec peu d'ardeur, c'est en méconnaître l'excellence, c'est s'en rendre indigne ?

    Les grandes choses doivent être demandées avec grande affection, et la véhémence du désir doit être proportionnée à leur excellence. Examinons si c'est ainsi que nous demandons à Dieu ses grâces. »

    1. Rom. VIII, 26, 15.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Mardi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation - Lundi des Rogations - Une confiance filiale dans la prière

    « Ô mon Dieu, ne connaissez-vous pas tous mes besoins, puisque rien n'échappe à votre science infinie ? ne pouvez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Tout-Puissant ? ne voulez-vous pas les soulager, puisque vous êtes le Dieu infiniment bon, qui aime tant à se communiquer, qu'on dirait que vous avez comme un besoin de donner, égal au besoin que nous avons de recevoir ? « Vous avez, dit saint Augustin, placé à la porte de votre palais la miséricorde, avec mission d'accueillir tous ceux qui se présentent, de blâmer et de convier ceux qui tardent à venir. Vous n'avez encore rien demandé, leur criez-vous : demandez, et vous recevrez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Mes anges sont là, non pour vous fermer la porte, mais pour vous l'ouvrir ; non pour vous repousser, mais pour vous introduire ; non pour éloigner vos requêtes, mais pour les présenter et les appuyer. Venez donc ; frappez avec confiance : je ne laisserai point périr de faim le juste à ma porte. » - « Je le crois, ô mon Dieu ! dit ailleurs le même saint Docteur ; car votre porte aime à voir une affluence de suppliants qui frappent, qui crient, qui importunent ; vos trésors souffrent et s'affligent de n'être point demandés et de ne point se répandre. »

    Aussi voulez-vous être appelé du nom de Père, plutôt que du nom de Juge et de Seigneur, pour nous montrer qu'ayant envers nous un amour de père, vous voulez que nous ayons envers vous une confiance d'enfant. Et comment ne l'aurais-je pas, Seigneur ? Si les hommes, tout méchants qu'ils sont, ne donnent pas à leurs enfants un caillou pour du pain, un serpent pour un poisson, un scorpion pour un œuf, vous le plus tendre des pères, pourriez-vous nous refuser votre esprit et vos grâces, vous dont la science sait tout, dont la puissance peut tout, et dont la bonté nous veut tant de bien ?

    O Dieu ! mon Père, je vous dirai donc avec David : J'ai mis en vous ma confiance. Je suis un pupille qui n'a d'autre soutien que vous (1) ; je fais appel à votre coeur, et il me semble l'entendre qui me répond : Confiez-vous en moi, je suis le père des orphelins (2).

    - Est-ce avec cette confiance filiale que nous parlons à Dieu dans la prière ? »

    1. Ps. X, sec Hebr., 14. - 2. Ps. LXVII, 6.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Lundi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • 11 - 12 - 13 mai : Les Rogations (et les "Saints de glace")

    Origine des Rogations

    En l'an 470, l’Église de Vienne, l’une des plus illustres et des plus anciennes de la Gaule méridionale (aujourd'hui en Isère), avait alors saint Mamert pour évêque. Des calamités de tout genre étaient venues désoler cette province récemment conquise par les Burgondes. Des tremblements de terre, des incendies, des phénomènes effrayants agitaient les populations, comme autant de signes de la colère divine. Le saint évêque, désirant relever le courage de son peuple, en le portant à s’adresser à Dieu dont la justice avait besoin d’être apaisée, prescrivit trois jours d’expiation durant lesquels les fidèles se livreraient aux œuvres de la pénitence, et marcheraient en procession en chantant des psaumes. Les trois jours qui précèdent l’Ascension furent choisis pour l’accomplissement de cette pieuse résolution. Sans s’en douter, le saint évêque de Vienne jetait ainsi les fondements d’une institution que l’Église entière allait adopter.

    Les Gaules commencèrent, comme il était juste. Saint Alcime Avit, qui succéda presque immédiatement à saint Mamert sur le siège de Vienne, atteste que la pratique des Rogations était déjà consolidée dans cette Église. Saint Césaire d’Arles, au commencement du VIe siècle, en parle comme d’une coutume sacrée déjà répandue au loin, désignant au moins par ces paroles toute la portion des Gaules qui se trouvait alors sous le joug des Visigoths. On voit clairement que la Gaule tout entière ne tarda pas d’adopter ce pieux usage, en lisant les canons portés à ce sujet dans le premier concile d’Orléans tenu en 511, et réuni de toutes les provinces qui reconnaissaient l’autorité de Clovis. Les règlements du concile au sujet des Rogations donnent une haute idée de l’importance que l’on attachait déjà à cette institution. Non seulement l’abstinence de chair est prescrite pendant les trois jours, mais le jeûne est de précepte. On ordonne également de dispenser de leur travail les gens de service, afin qu’ils puissent prendre part aux longues fonctions par lesquelles ces trois jours étaient pour ainsi dire remplis. En 567, le concile de Tours sanctionnait pareillement l’obligation du jeûne dans les Rogations ; et quant à l’obligation de férier durant ces trois jours, on la trouve reconnue encore dans les Capitulaires de Charlemagne et de Charles le Chauve.

    Le principal rite des Églises des Gaules durant ces trois jours consista, dès l’origine, dans ces marches solennelles accompagnées de cantiques de supplication, et que l’on a appelées Processions, parce que l’on se rend d’un lieu dans un autre. Saint Césaire d’Arles nous apprend que celles qui avaient lieu dans les Rogations duraient six heures entières ; en sorte que le clergé se sentant fatigué par la longueur des chants, les femmes chantaient en chœur à leur tour, afin de laisser aux ministres de l’Église le temps de respirer. Ce détail emprunté aux mœurs des Églises des Gaules à cette époque primitive, peut nous aider à apprécier l’indiscrétion de ceux qui, en nos temps modernes, ont poussé à l’abolition de certaines processions qui prenaient une partie notable de la journée, et cela dans l’idée que cette longueur devait être en elle-même considérée comme un abus.

    Le départ de la Procession des Rogations était précédé de l’imposition des cendres sur la tête de ceux qui allaient y prendre part, et c’était le peuple tout entier. L’aspersion de l’eau bénite avait lieu ensuite ; après quoi le pieux cortège se mettait en marche. La Procession était formée du clergé et du peuple de plusieurs églises d’un rang secondaire, qui marchaient sous la croix d’une église principale dont le clergé présidait la fonction. Tout le monde, clercs et laïques, marchait nu-pieds. On chantait la Litanie, des Psaumes, des Antiennes, et l’on se rendait à quelque basilique désignée pour la Station, où l’on célébrait le saint Sacrifice. Sur la route on visitait les églises qui se rencontraient, et l’on y chantait une Antienne à la louange du mystère ou du saint, sous le titre duquel elles avaient été consacrées.

    Tels étaient à l’origine, et tels ont été longtemps les rites observés dans les Rogations. Le Moine de Saint-Gall, qui nous a laissé de si précieux mémoires sur Charlemagne, nous apprend que le grand empereur, en ces jours, quittait sa chaussure comme les plus simples fidèles, et marchait nu-pieds à la suite de la croix, depuis son palais jusqu’à l’église de la Station. Au XIIIe siècle, sainte Élisabeth de Hongrie donnait encore le même exemple ; son bonheur était, durant les Rogations, de se confondre avec les plus pauvres femmes du peuple, marchant aussi nu-pieds, et couverte d’un grossier vêtement de laine. Saint Charles Borromée, qui renouvela dans son Église de Milan tant d’usages précieux de l’antiquité, n’eut garde de négliger les Rogations. Par ses soins et par ses exemples, il ranima dans son peuple l’ancien zèle pour une pratique si sainte. Il exigea de ses diocésains le jeûne pendant ces trois jours, et il l’accomplissait lui-même au pain et à l’eau. La Procession, à laquelle tout le clergé de la ville était tenu d’assister, et qui commençait par l’imposition des cendres, partait du Dôme au point du jour, et ne rentrait qu’à trois ou quatre heures après midi, ayant visité le lundi treize églises, neuf le mardi, et onze le mercredi. Le saint Archevêque célébrait le saint Sacrifice dans une de ces églises, et adressait la parole à son peuple.

    Si l’on compare le zèle de nos pères pour la sanctification de ces trois journées avec l’insouciance qui accompagne aujourd’hui, surtout dans les villes, la célébration des Rogations, on ne saurait manquer de reconnaître ici encore une des marques de l’affaiblissement du sens chrétien dans la société actuelle. Combien cependant sont importantes les fins que se propose la sainte Église dans ces Processions auxquelles devraient prendre part tant de fidèles qui ont des loisirs pieux, et qui, au lieu de les consacrer à servir Dieu par les œuvres de la vraie piété catholique, les consument dans des exercices privés qui ne sauraient ni attirer sur eux les mêmes grâces, ni apporter à la communauté chrétienne les mêmes secours d’édification !

    Dom Guéranger (1805-1875), L'Année liturgique, Temps pascal Tome III, Lundi des Rogations (extrait).

    Et à propos des "Saints de glace" : St Mamert, St Pancrace, St Servais.

  • Mercredi des Rogations

    Rappel : Origine des Rogations, par Dom Guéranger

     et Vigile de l’Ascension

  • Lundi des Rogations

    Origine des Rogations, par Dom Guéranger

  • Méditation : l'attention dans la prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « Souvent nous traitons Dieu dans la prière d'une manière étrange. Si nous parlons au dernier des hommes, nous pensons à ce que nous lui disons ; et, en parlant à Dieu, hélas ! souvent nous ne songeons pas même au sens de nos paroles. Or comment Dieu exaucerait-il une prière ainsi faite ? Comment écouterait-il celui qui ne s'écoute pas lui-même ? Vous demandez et vous ne recevez pas, dit l'Esprit-Saint, parce que vous demandez mal (Jc IV,3). Pour que notre prière soit exaucée, il faut nous recueillir dans cette partie de nous-mêmes, dans ce temple intérieur où l'on confère seul avec Dieu seul, loin de toutes les pensées du monde. C'est là que Dieu aime à écouter les demandes. Si le coeur s'échappe malgré nous, il faut rappeler ce fugitif, déplorer ses égarements, comme David qui s'écriait : "Mon coeur m'a abandonné" (Ps XXXIX,13) ; et, après l'avoir retrouvé, il faut s'en réjouir comme le saint roi et se remettre à la prière de toute son âme. Il faut enfin imiter saint Hilarion, dont l'histoire rapporte qu'il récitait les psaumes du saint office comme s'il eût vu Dieu présent devant lui, attentif à ce qu'il lui disait . Hélas ! que nous prions rarement de cette manière ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Mercredi 8 mai 2013

    Calendrier liturgique

  • Méditation : l'indispensable prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « La prière, c'est notre nourriture spirituelle, et l'âme ne peut pas plus cesser de prier souvent que le corps de manger souvent : autrement elle tombe en défaillance et meurt (Ps CI,5). C'est notre armure dans les tentations et dans les épreuves ; elle est, pour vaincre nos ennemis, comme le glaive d'or donné du ciel à Judas Machabée (II M XV,16) : si nous la quittons, nous serons vaincus. C'est l'échelle mystérieuse de Jacob, par laquelle les anges montent au ciel pour porter nos demandes, et en descendent pour nous rapporter les dons de Dieu. C'est la clef des grâces ; l'abandonner, c'est renoncer à l'assistance de Dieu et nous condamner à l'impuissance de vaincre nos passions et de triompher de nos misères. C'est enfin le moyen d'entretenir en nous la foi, l'espérance, la charité, les pensées du ciel et de la vie future, l'amour de nos devoirs et le courage de les remplir ; tant est vraie la parole du Seigneur : Il faut toujours prier et ne jamais cesser (Lc XVIII,1). Est-ce ainsi que nous apprécions la nécessité que Dieu nous fait de la prière persévérante et continue ? Que de reproches à nous faire en cette matière ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mardi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Mardi 7 mai 2013

    Calendrier liturgique

  • Méditation : confiance en la prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « Croyez, dit Jésus-Christ, que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, vous le recevrez (Mc XI,24). Si vous pouvez avoir confiance en moi, dit-il à un père affligé qui lui demande la guérison de son fils, tout est possible à celui qui croit (Mc XI,22). Avec la confiance, dit-il encore à ses apôtres, vous direz à cette montagne : Jette-toi dans la mer, et elle le fera (Mc XI,23). Telle est la loi que Dieu a posée : c'est qu'il nous donne ses grâces en proportion de la confiance avec laquelle on les demande. Les saints avaient pleine confiance, et ils obtenaient des miracles. Si nous avions confiance comme eux, nous obtiendrions comme eux l'effet de nos prières ; ou si ce que nous demandons était contraire soit à nos propres intérêts, soit au bien général, soit à des vues de providence plus élevées que les nôtres, Dieu, en place de ce que nous demandons, nous accorderait quelque chose de meilleur ; ou, s'il jugeait plus expédient pour nous de ne recevoir que plus tard ce que nous demandons, il différerait par amour l'effet de notre prière. Dieu use souvent de ces délais : 1° pour rendre notre confiance plus héroïque en elle-même, plus honorable pour lui, plus méritoire pour nous ; 2° pour accroître notre ferveur ; il laisse frapper à la porte, afin qu'on frappe plus fort ; il laisse crier, afin qu'on crie plus haut ; 3° pour nous forcer à persévérer dans la prière, et par là à nous tenir unis plus constamment à lui. Ainsi Dieu, lors même qu'il refuse ou diffère, est toujours amour et bonté, toujours digne de notre confiance. Comprenons bien ces vérités ; et que désormais les retards que Dieu met à nous exaucer nous exitent à prier davantage et à prier mieux. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Lundi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Lundi 6 mai 2013

    Calendrier liturgique

  • 16 mai : Sanctoral

    Saint Simon Stock (1164-1265)

    Saint Jean Népomucène, Prêtre et martyr (1338-1383)

    Saint Honoré (IVe siècle)

    Saint André Bobola, martyr jésuite (1591-1657)

    canonisé le 17 avril 1938


    Au calendrier traditionnel :

    Mercredi des Rogations

    Vigile de l’Ascension

    Mémoire de Saint Ubald, évêque et confesseur

    (à la Messe de la Vigile, non à celle des Rogations)