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Mois du Sacré-Coeur - Page 5

  • Mois du Sacré-Coeur - Deuxième Jour

    Deuxième Jour
     
    Prions pour les âmes qui sont coupables de péché mortel et ne songent pas à se confesser.

    Jésus et Lazare.

    Jésus est debout près de la tombe de son ami et il pleure… Ô Jésus, vous les aimez donc bien vos amis ! Que vos larmes me touchent et qu’elles me montrent bien la tendresse de votre Cœur ! – Elles éveillent en moi un souvenir à la fois pénible et émouvant, celui de ces jours où, mon âme morte à la grâce, vous veniez à elle et vous pleuriez sur son sort… Mon Ange gardien, témoin de vos larmes, disait en rappelant la parole des Juifs : Comme Jésus aime cette enfant ! Merci de votre bonté, ô mon Dieu !
    Lazare s’attache à vous…, moi aussi je veux que toutes les facultés de mon âme, que mon être tout entier soient employés à votre service, et pour commencer aujourd’hui :

    Je serai fidèle à remplir tous mes devoirs en vue de plaire à Dieu.
  • Mois du Sacré-Coeur - Premier Jour

    Premier Jour

    Prions, afin que pendant tout ce mois il ne se commette pas de péché mortel dans notre famille.

    Jésus et les petits enfants.

    Jésus est assis entouré de ses disciples ; là-bas, parmi la foule, son regard paternel a aperçu de petits enfants qui se tenaient craintifs auprès de leur mère et il leur a tendu les bras. Ces enfants ont compris cet appel du Cœur, et ils accourent vers Jésus qui les embrasse, les bénit, les garde près de lui, leur parle du Ciel. Les Apôtres, craignant que ces enfants ne fatiguent leur maître, veulent les éloigner… « Non, dit Jésus, laissez-les près de moi. » Quelle scène touchante !
    Ô Jésus, moi aussi je suis enfant ; moi aussi je viens à vous, caressez-moi, bénissez-moi, parlez-moi du Ciel. Si je reste toujours simple, innocente, douce, vous me voudrez toujours, n’est-il pas vrai ?… Oh ! éloignez-vous donc, pensées, désirs, affections, qui ôteriez de mon cœur ce qui plaît à Jésus.

    Je me préparerai avec piété à ma prochaine Communion.

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    La dévotion au Sacré-Coeur de Jésus
    Exposition sur l'histoire de cette dévotion

    Les méditations de ce mois sont extraites du Petit mois du Sacré-Cœur - Pensées pieuses pour le mois de juin, extraites du Livre de Piété de la Jeune Fille par l’Auteur des Paillettes d’Or [Abbé Sylvain], 62e édition - Avignon, Aubanel Frères, s.d.
    Imprimatur Sermand, Proton. Apostol., Vic. Génér. Avignon.

  • Méditation : la Sainte Communion

    « Père, vous trouverez ma lettre dénuée de bon sens ; peu importe. Laissez-moi parler de la sainte communion : je n'en puis vraiment plus... Et il se trouverait des âmes qui ne comprennent pas ce que c'est que la T.S. Eucharistie ! Il est vraiment impossible que des âmes demeurent insensibles aux étreintes de leur Dieu, aux mystérieuses et ardentes effusions du Coeur sacré de mon Jésus ! Comment, ô Jésus ! ne pas vous consacrer tous les battements de notre coeur, tout le sang de nos veines ? Coeur de Jésus, Coeur d'amour ! Quelle faute ce serait pour moi de communier avec tiédeur ! Quelle offense on fait alors à Jésus ! O Père ! prenez un peu d'amour à (St) Gabriel (*) et me l'envoyez. Bénissez-moi : la pauvre Gemma de Jésus seul. »

    (*) : St Gabriel de l'Addolorata (1838-1862), Passioniste, apparu plusieurs fois à Gemma Galgani.

    Sainte Gemma Galgani (1878-1903), Lettre 105 au Père Germano, son directeur spirituel (18 juillet 1901), in "Lettres et Extases de Gemma Galgani", par le P. Joachim de l'Imm.-Conception, Passioniste, Librairie Brunet, Arras & Librairie Mignard, Paris, 1920.

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  • Angélus de ce dimanche 9 juin 2013

    Le Pape François a récité l'Angélus avec les fidèles rassemblés Place St Pierre et rappelé que le mois de juin est traditionnellement dédié au Sacré Cœur de Jésus, "la plus grande expression humaine de l'amour divin". La piété populaire - a-t-il dit - "valorise beaucoup les symboles, et le Cœur de Jésus est le symbole par excellence de la miséricorde de Dieu. Mais ce n'est pas un symbole imaginaire, c'est un symbole réel, qui représente le centre, la source de laquelle a jailli le salut pour toute l'humanité". Parmi les différentes références des textes évangéliques au Cœur de Jésus, le Pape a évoqué celle du récit de la mort du Christ selon saint Jean. Alors que Jésus était déjà mort, un soldat lui transperce le côté avec sa lance et en jaillirent ensuite du sang et de l'eau. "Jean reconnut dans ce signe, apparemment casuel, l'accomplissement de la prophétie : du cœur de Jésus, Agneau immolé sur la croix, jaillissent pour tous les hommes le pardon et la vie... Mais la miséricorde de Jésus n'est pas seulement un sentiment ; elle est une force qui donne vie, qui ressuscite l'homme !" comme le dit l'Evangile du jour qui évoque la compassion du Christ pour la veuve de Naïm, sur le point d'enterrer son fils unique lorsque Jésus arrive. L'évangéliste Luc dit : Lorsqu'il la vit, le Seigneur fut pris de grande compassion pour elle. "Cette compassion est l'amour de Dieu pour l'homme, sa miséricorde, c'est-à-dire l'attitude de Dieu au contact de la misère humaine, avec notre indigence, notre souffrance, notre angoisse. Le terme biblique compassion rappelle les entrailles maternelles. En effet, la mère éprouve une réaction toute particulière face à la douleur de ses enfants. C'est ainsi que Dieu nous aime, rapporte l'Ecriture. Et quel est le fruit de cet amour, de cette miséricorde ? C'est la vie ! Jésus dit à la veuve de Naim : Ne pleure pas ! Puis il appelle le garçon mort et le réveille comme d'un sommeil. Pensons à cela... La miséricorde de Dieu donne vie à l'homme, le ressuscite de la mort. Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde... nous attend avec miséricorde. N'ayons pas peur de nous approcher de lui ! Il a un Cœur miséricordieux ! Si nous lui montrons nos blessures intérieures, nos péchés, il nous pardonne toujours. Il est pur miséricorde !

    Après la prière mariale le Saint-Père a rappelé qu'aujourd'hui à Cracovie (Pologne), deux religieuses polonaises sont proclamés bienheureuses : Sofia Czeska Maciejowska qui, dans la première moitié du XVIIe siècle, fonda la Congrégation des Vierges de la Présentation, et Margarita Lucia Szewczyk qui fonda au XIXe siècle la Congrégation des Filles de la Vierge des douleurs. "Avec l'Eglise à Cracovie, rendons grâce au Seigneur !". Enfin, le Pape s'est adressé à un groupe de pèlerins d'Ortona (Italie) où sont vénérées les reliques de l'apôtre Thomas et les a remercié d'avoir réalisé "le chemin de Thomas à Pierre".

    Source : Vatican Information Service - Publié VIS Archive 01 - 10.6.13

  • Méditation : Révélation de Notre Seigneur sur cette fête demandée par Lui à Ste Marguerite-Marie

    « Etant une fois devant le Saint Sacrement, un jour de son octave, je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour et de lui rendre amour pour amour. Et il me dit : "Tu ne peux m'en rendre un plus grand qu'en faisant ce que je t'ai déjà tant de fois demandé." Alors me découvrant son divin Cœur : "Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et mépris qu'ils ont pour moi dans ce sacrement d'amour. Mais ce qui m'est encore plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C'est pourquoi je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon divin Cœur en communiant ce jour-là et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur et qui procureront qu'il lui soit rendu". »

    Notre-Seigneur à Ste Marguerite-Marie, Récit de la quatrième révélation (la "grande apparition"), entre le 13 et le 20 juin 1675, in Vie écrite par elle-même, Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, T.II, p.355.
    Texte complet ICI.

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    Eglise Saint-Pierre de Nancy - Autel du Sacré-Cœur

  • Poème - Prière : "Je Te salue, très miséricordieux Coeur de Jésus"

    « Je Te salue, très miséricordieux Coeur de Jésus,
    Source vivante de toutes les grâces,
    Unique abri et notre refuge,
    en Toi je trouve l'éclat de l'espérance.

    Je Te salue, très compatissant Coeur de mon Dieu,
    Insondable, vivante source d'amour,
    D'où jaillit la vie pour l'homme pécheur,
    Ainsi que la source de toute douceur.

    Je Te salue, plaie ouverte du Très Saint Coeur,
    D'où sont sortis les rayons de miséricorde,
    Et d'où il nous est donné de puiser la vie,
    Uniquement avec le vase de la confiance.

    Je Te salue, bonté de Dieu, inconcevable,
    Jamais mesurée, ni approfondie,
    Pleine d'amour et de miséricorde, mais toujours sainte,
    Et cependant Tu es comme une bonne mère qui se penche sur nous.

    Je Te salue, trône de la miséricorde, Agneau de Dieu,
    Toi qui offris Ta vie en sacrifice pour moi,
    Toi devant qui chaque jour mon âme s'abaisse,
    Vivant en une foi profonde. »

    Sainte Faustine, Petit Journal (fin du 4ème cahier, oct. 1937, 1321), Parole et Dialogue, Paris, 2002.

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    Retable de l'Agneau mystique des frères Van Eyck (1432)

  • Juin : Mois du Sacré-Coeur

    « O Jésus, je vous consacre mon cœur, placez-le dans le vôtre. C'est dans votre Cœur que je veux habiter et par votre Cœur que je veux aimer. C'est dans votre Cœur que je veux vivre, inconnue du monde et connue de vous seul ; c'est dans ce Cœur que je puiserai les ardeurs de l'amour qui doit consumer le mien ; c'est en lui que je trouverai la force, la lumière, le courage, la véritable consolation. Quand je serai languissante, il m'animera ; triste, il me réjouira ; inquiète et troublée, il me rassurera.
    O Cœur de Jésus ! que mon cœur soit l'autel de notre amour ! que ma langue publie votre bonté ; que mes yeux soient sans cesse fixés sur votre plaie ; que mon esprit médite vos perfections adorables ; que ma mémoire conserve à jamais le précieux souvenir de vos miséricordes ; que tout en moi exprime mon amour pour votre Cœur, ô Jésus ! et que mon cœur soit prêt pour vous à tous les sacrifices.
    O Marie ! dont le Cœur est après celui de Jésus le plus aimable, le plus compatissant, le plus miséricordieux de tous les cœurs ! Présentez au Cœur de votre Fils notre consécration, notre amour, nos résolutions. Il s'attendrira sur nos misères, il nous en délivrera, et après avoir été notre protectrice sur la terre, ô Mère de Jésus, vous serez notre Reine dans les cieux. Amen. »

    Bse Marie de Jésus (1818-1878).

    Emilie Hooghvorst, née d'Oultremont, fonda en 1859 la société de Marie Réparatrice où elle prit l'habit sous le nom de Mère Marie de Jésus. Elle manifesta dès l'enfance une dévotion profonde envers le Sacré-Cœur de Jésus. Elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 12 octobre 1997.

    de notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur

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    Eglise des Pères Jésuites à Genève - Tableau de Mattia Traverso (1885-1956)

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 30ème jour

    Trentième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Jean

    Il ne suffit pas au Sauveur de répandre ses dons sur Saint Jean, il veut lui donner jusqu’à la source. Tous les dons viennent de l’amour ; il lui a donné son amour ; c’est au cœur que l’amour prend son origine ; il lui donne encore le cœur et le met en possession du fonds dont il lui a déjà donné tous les fruits. Viens, dit-il, oh ! mon cher disciple, je t’ai choisi devant tous les temps pour être docteur de la charité, viens la boire jusque dans sa source, viens-y prendre ces paroles pleines d’onction par lesquelles tu attendriras mes fidèles ; approche de ce Cœur qui ne respire que l’amour des hommes, et, pour mieux parler de mon amour, viens sentir de près les ardeurs qui me consument… Ô Jean, puisque vous en êtes le maître, ouvrez-nous ce Cœur de Jésus, faites-nous-en remarquer tous les mouvements que la seule charité excite. C’est ce qu’il a fait dans tous ses écrits ; tous les écrits de Saint Jean ne tendent qu’à expliquer le Cœur de Jésus. En ce Cœur est l’abrégé de tous les mystères du christianisme, mystères de charité dont l’origine est un cœur ; un cœur, s’il se peut dire, tout pétri d’amour ; toutes les palpitations, tous les battements de ce cœur, c’est la charité qui les produit. Voulez-vous voir Saint Jean vous montrer tous les secrets de ce Cœur ? Il remonte jusqu’au principe, in principio ; c’est pour venir à ce terme : et habitavit, il a habité parmi nous. Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : Une révélation de Sainte Gertrude sur le Sacré-Cœur
    Un jour, Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Cœur de Jésus, fut montré à Sainte Gertrude dans l’éclat d’une gloire incomparable… S’adressant à Gertrude, Jean lui disait : « Epouse de mon Maître, venez : ensemble, reposons notre tête sur la très douce poitrine du Sauveur ; en elle sont renfermés tous les trésors du ciel. » Or, comme la tête de Gertrude était inclinée à la droite et la tête de Jean à la gauche de la poitrine de Jésus, le disciple bien-aimé poursuivit : « c’est ici le Saint des saints ; tous les biens de la terre et du ciel y sont attirés comme vers leur centre. » Cependant, les battements du Cœur de Jésus ravissaient l’âme de Gertrude : « Bien-aimé du Seigneur, demanda-t-elle à Saint Jean, ces battements harmonieux qui réjouissent mon âme réjouirent-ils la vôtre quand vous reposâtes, durant la Cène, sur la poitrine du Sauveur ? – Oui, je les entendis, et leur suavité pénétra mon âme jusqu’aux moelles. – D’où vient donc que, dans votre Evangile, vous avez à peine laissé entrevoir les secrets amoureux du Cœur de Jésus-Christ ? – Mon ministère, dans ces premiers temps de l’Eglise, répondit l’Apôtre bien-aimé, devait se borner à dire sur le Verbe divin, Fils éternel de Dieu, quelques paroles fécondes que l’intelligence des hommes peut toujours méditer, sans en épuiser jamais les richesses ; mais aux derniers temps était réservée la grâce d’entendre la voix éloquente du Cœur de Jésus. A cette vois, le monde vieilli rajeunira. Il sortira de sa torpeur, et la chaleur de l’amour divin l’enflammera encore. »
    (Sainte Gertrude)

    Page d’histoire :
    Dans une paroisse de la Suisse, deux hommes des plus influents s’étaient brouillés et bientôt leur rancune dégénéra en inimitié publique, au grand scandale de la population. Toutes les démarches tentées pour les réconcilier avaient été inutiles, lorsque plusieurs personnes pieuses entreprirent une neuvaine au Sacré Cœur avec toute la ferveur possible. Par un prodige humainement inexplicable, dès le lendemain, l’un des deux ennemis envoya dire à l’autre qu’il désirait rentrer en grâce avec lui. La réconciliation eut lieu le jour même, et, le dimanche suivant, ils communièrent en présence de toute la paroisse qui rendit des actions de grâces au Sacré Cœur.

    Bouquet spirituel :
    Il est écrit que Saint Jean s’est reposé sur le Cœur de Jésus : c’est là qu’il a puisé les trésors de la sagesse et de la science.
    Origène (v.185-v.253)

    Saint Jean, pendant le sommeil, puisa de ce Cœur la connaissance des mystères célestes : Saint Thomas, en le scrutant, y découvrit d’abondants trésors. Grande école que celle où se formèrent de tels disciples !
    Saint Thomas de Villeneuve (v.1487-1555)

    Pratique :
    Pour nous rappeler plus facilement les promesses et les désirs du Cœur de Jésus, ayons dans notre principal livre de piété quelque image ou quelque feuille qui nous en renouvelle le souvenir. Ornons notre chambre d’une image de ce Cœur Sacré.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, qui nous aimez d’un amour aussi persévérant que généreux, rendez notre amour généreux et persévérant.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 29ème jour

    Vingt-neuvième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Joseph

    Il n’est pas douteux que Joseph fut un bon et fidèle serviteur, Joseph qui fut l’époux de Marie, mère du Saveur. Oui, il fut en toute vérité le serviteur fidèle et prudent, celui que le Seigneur établit comme le soutien et le consolateur de sa propre Mère, comme le père nourricier et comme le coadjuteur très fidèle du grand conseil sur cette terre. Remarquons aussi que l’Evangile nous dit qu’il était de la maison de David. Oui, vraiment, il était de la maison de David ; il descendait vraiment d’une race royale, ce Joseph, si noble par son origine et d’une âme plus noble encore que cette royale origine. Fils de David, il ne fut point un fils dégénéré d’un ancêtre illustre ; fils de David, il le fut, non seulement par le sang, mais par la foi, mais par la sainteté, mais par la dévotion ; il fut un autre David, et le Seigneur le trouva selon son Cœur ; aussi il lui confia en toute sécurité le trésor le plus secret et le plus sacré de son Cœur ; comme à un autre David, il lui manifesta les desseins les plus secrets et les plus cachés de sa divine sagesse, et il lui donna de connaître un mystère que nul des princes du siècle ne connut jamais.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Sainte Lutgarde
    Sainte Lutgarde, née à Tongres, en 1182, a été une des plus ardentes adoratrices du Cœur de Jésus. Sa noblesse et ses qualités la firent rechercher en mariage par plusieurs seigneurs du pays. Un jour qu’elle s’entretenait avec l’un d’eux, elle voit tout à coup Notre-Seigneur lui montrant son Cœur et la blessure saignante de son côté : Ô Lutgarde ! lui dit-il, contemple ici ce que tu dois aimer. Laisse là les créatures, et dans mon Cœur tu trouveras les ineffables délices du divin amour. » Le prétendant étant revenu, Lutgarde lui dit avec Sainte Agnès : « Retire-toi, je suis engagée à un autre fiancé : j’appartiens à un fiancé divin. » Agée de dix-huit ans, elle entra chez les Bénédictines, près de la ville de Saint-Trond. Dès ce moment, sa vie ne fut plus qu’une suite de faveurs de la part du Cœur de Jésus. Un jour qu’elle s’anéantissait devant le Seigneur, il lui dit : « Que veux-tu ? – Ô Seigneur, répondit-elle, ce que je veux, c’est ton Cœur. – Et moi, dit le Seigneur, ce que je veux, c’est ton cœur. – Oh ! dit Lutgarde, prenez mon cœur, purifiez-le par le feu de votre amour, placez-le dans votre poitrine sacrée et que je ne le possède désormais plus qu’en vous et pour vous. » Un jour qu’elle était restée au lit par suite d’indisposition, le Seigneur lui dit : « Songe aux pécheurs qui ont besoin de tes prières. Lève-toi et va à l’église. » Elle obéit et voilà qu’au moment où elle voulait entrer à l’église, Jésus-Christ attaché à la croix détache sa main droite et la presse tendrement sur son Cœur. Ce Cœur sacré devint dès lors l’objet spécial de sa dévotion, ce qui la fit nommer Lutgarde du Sacré-Cœur. Elle en reçut le grand don de consoler les âmes affligées.
    Une personne souffrait horriblement de certaines tentations qu’elle n’osait découvrir à personne, pas même à son confesseur. Dans cet état, elle alla se recommander aux prières de Lutgarde. « De quoi souffrez-vous ? lui dit la Sainte. – Oh ! je n’oserais jamais le dire à personne. – Eh bien ! ce que vous avez honte de dire, le Seigneur me l’a révélé. » Là-dessus, au grand étonnement de la pauvre affligée, elle fit un exposé détaillé de tout ce qui la tourmentait et finit par l’exhorter à faire une bonne confession et à se conduire saintement. La fille s’en alla toute consolée et décidée à user désormais du sacrement de pénitence selon les vues miséricordieuses du Cœur de Jésus. Pour expier les désordres de son époque, elle entreprit un jeûne de sept ans. Une fois le Seigneur lui dit : « Je veux que, par tes souffrances et tes prières, tu apaises la colère de mon père, afin qu’il ne frappe point les pécheurs de mort éternelle. » Une autre fois, le Seigneur lui apparut avec ses plaies sacrées s’offrant à son Père pour les pécheurs, et, se tournant vers Lutgarde, il lui dit : « Vois-tu comme je m’offre entièrement à mon Père pour les pécheurs ? C’est ainsi que je veux que, toi aussi, tu t’offres tout entière pour mes pécheurs et que tu détournes d’eux les traits de ma justice. » Imitons Lutgarde en donnant notre cœur à Jésus-Christ et en offrant sans cesse au Père éternel les mérites de la Passion du Sauveur pour la conversion des pécheurs.
    (Vie par le P. Broeckaert)

    ☞   Vie de Sainte Lutgarde (1182-1246) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Le divin Cœur de Jésus veut régner sur nous, mais c’est pour notre bonheur, et partout où ce divin règne s’est établi efficacement, on ressent le salutaire effet de ses promesses. Un grand industriel du Nord, l’apôtre des ouvriers, M. Harmel, dont les usines occupent toute une population ouvrière, a mis autant de soin à avoir des ouvriers chrétiens qu’à les avoir habiles. Lui-même, il définit son usine : « Un petit royaume dont le Sacré Cœur est le roi. » Il est difficile de dire quelle paix et quelle joie règnent chez ces ouvriers, soumis comme les autres à toutes les fatigues du travail. Le Cœur de Jésus a su inspirer au patron toute la tendresse d’un père pour ceux qu’il n’appelle que « ses enfants », et il met au cœur des travailleurs une affection toute filiale pour ce chrétien généreux qui ne veut être leur maître qu’après Dieu et pour Dieu. Jamais l’idée de grève ou de révolte n’a trouvé chez ce bon peuple un seul partisan sérieux en ce temps de mécontentement général.

    Bouquet spirituel :
    Comme en Saint Joseph c’est le père et l’époux qui prie, sa prière a sur le Cœur de l’enfant et de l’épouse toute l’efficacité d’un commandement.
    Gerson (1363-1429)

    Ô grand Saint Joseph, vous nous paraissez donc le premier d’entre tous les favoris de Dieu ; vous possédez son Cœur, vous avez son oreille, vous êtes son familier, son confident, celui auquel il a toujours donné le plus de liberté et d’autorité.
    P. d’Argentan (1615-1680)

    Pratique :
    Demander le règne de Jésus dans la société pour la consolation des classes pauvres et la gloire de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, régnez dans mon cœur, défendez-le contre le démon et les passions !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 28ème jour

    Vingt-huitième jour : Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie

    Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie sont les plus nobles, les plus saints et les plus amoureux qui aient été dans le monde. Le Cœur de Jésus est l’objet des complaisances de son Père, le Cœur de Marie est l’objet des affections de son Fils. Jésus, comme Père du siècle futur, a un Cœur tout brûlant de charité pour nous engendrer par son sang ; Marie, comme Mère de grâces, a un Cœur tout embrasé d’amour pour nous enfanter par ses larmes. Et certes, elle nous reconnut et nous accepta pour ses enfants, lorsque son Fils, sur le lit de la croix, lui dit : Mulier, ecce filius tuus… Ces deux Cœurs de Jésus et de Marie ont été si conformes en leurs sentiments qu’ils avaient les mêmes inclinations. Marie, qui avait fourni le sang duquel a été formé le Cœur de son Fils, lui imprimait la ressemblance de ses mœurs, et le Cœur de Jésus, formé par l’opération du Saint-Esprit, versait tous ses sentiments dans le Cœur de sa Mère. Et comme le Cœur de Jésus, Père du siècle futur, était très soigneux et très vigilant pour le salut des pécheurs, de même le Cœur de sa Mère avait un saint empressement et une noble inquiétude pour les gagner à Dieu.
    P. Bernardin de Paris, o.f.m. Cap († 1685)

    Exemple : Madame Elisabeth de France
    Qui n’a entendu parler de Madame Elisabeth de France, sœur de Louis XVI ? Elle aussi fut une grande amie du Cœur de Jésus. Elle ne faisait guère présager dans ses premières années qu’on la surnommerait la Sainte Geneviève des Tuileries, car elle était fière et emportée. Heureusement son cœur était docile, et ses défauts disparurent tellement qu’on admirait à la Cour la transformation prodigieuse opérée dans son caractère. Pour fournir plus abondamment à ses aumônes, elle faisait vendre quelquefois des objets précieux, tels que montres, bracelets, bijoux. Un jour qu’on lui en rapportait le prix : « Ce n’est pas seulement de l’argent, dit-elle, c’est aussi du temps gagné, car tels et tels pauvres n’auront pas si longtemps à souffrir. » On lui doit cette belle prière :
    « Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ! je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrivera rien que vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu ! pour être tranquille. J’adore vos desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur ; je veux tout, j’accepte tout ; je vous fais un sacrifice de tout ; j’unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur, vous demandant par son Sacré-Cœur et par ses mérites infinis la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui vous est due pour ce que vous voudrez et permettrez. »
    Madame Elisabeth écrivait à son amie : « Il faut tout mettre au pied du crucifix. C’est le livre des livres : lui seul console l’âme affligée. » Voyant les attaques furieuses dirigées contre l’Eglise, elle écrivit la formule d’un vœu au Cœur Immaculé de Marie, pour obtenir la conservation de la religion en France. A cette même fin, elle fit offrir à la cathédrale de Chartres un Cœur de Jésus uni au Cœur de Marie fait de l’or le plus pur. Lorsqu’elle fut renfermée dans la prison du Temple avec la famille royale, c’est dans le Cœur de Jésus qu’elle répandit son cœur, et elle enseignait aux autres captifs à chercher, eux aussi, dans ce divin Cœur, le calme et la résignation. Ce fut là qu’elle apprit à sa jeune nièce, Madame Royale, la dévotion au Cœur de Jésus.
    Madame Elisabeth invoqua le Cœur de Jésus, jusque sur l’échafaud, où la Révolution la fit monter en 1793.
    (Vie de Mme Elisabeth, par M. A. de Beauchesne)

    ☞   Une autre prière de Mme Elisabeth dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur (1789).

    Page d’histoire :
    Saint Jean Chrysostome, adressant une exhortation aux fidèles sur la sainte communion, leur recommande de renouveler par ce sacrement divin l’amour divin et la vaillance chrétienne qui les rendront terribles comme des lions à tous les ennemis de Dieu et de l’Eglise.

    Bouquet spirituel :
    Ô Mère du bel amour, Marie, vous qui désirez si ardemment de voir Jésus aimé, liez-moi de la manière la plus étroite à son divin Cœur, en sorte que je n’aie plus jamais le malheur de m’en voir séparé.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Qui est plus digne que vous, ô Marie, de parler pour nous au Cœur de Jésus-Christ ? Vous lui parlerez, ô souveraine ; car tout ce que vous demanderez, vous l’obtiendrez. N’est-il pas votre Fils ?
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Unissons-nous fréquemment au Cœur de Jésus par la réception fervente de la sainte Eucharistie.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus ardent et généreux, rendez nos cœurs semblables au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 27ème jour

    Vingt-septième jour : Le Cœur de Jésus, Roi des cœurs

    L’amour divin, assis sur le Cœur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les cœurs des enfants des hommes. Car ce Cœur, étant le Roi des cœurs, tient toujours ses yeux sur les cœurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu’entrevus, ainsi le divin amour, ou plutôt le Cœur du divin amour, voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection ; mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l’entrevoyons. Car, ô Dieu, si nous le voyions ainsi qu’il est, nous mourrions d’amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous… Ah ! si nous voyions ce divin Cœur, comme il chante d’une voix d’infinie douceur le cantique de louange à la divinité, quelle joie, quels efforts de nos cœurs pour se lancer, afin de le toujours ouïr ! Il nous invite, ce cher ami de nos âmes : sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends ton vol vers moi… Et pour me voir plus clairement, viens en ces mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde, viens considérer mon Cœur en la caverne de l’ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite ne masure, fut si piteusement démoli sur l’arbre de la croix.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La basilique de Montmartre
    Pendant l’année terrible de 1870, plusieurs laïques eurent l’inspiration de faire un vœu solennel : celui de construire un jour, au centre de Paris, une église consacrée au Cœur de Jésus. Ils en rédigèrent aussitôt l’acte, qui est une magnifique protestation de leur piété et de leur amour envers le Sacré-Cœur.
    Le vénéré Cardinal Guibert, qui venait de succéder à Mgr Darboy sur le siège de Paris, comprit la grandeur chrétienne d’une telle pensée et donna à sa réalisation toute son autorité, toute son influence et tout son cœur.
    On choisit l’emplacement de Montmartre, où Saint Denys fut autrefois martyrisé et où la Compagnie de Jésus avait pris naissance, et on décida qu’on graverait ces paroles sur le frontispice du temple :
    Sacratissimo Cordi Jesu Gallia poenitens et devota
    Bientôt l’Assemblée nationale donnant un grand exemple de foi, décréta que l’érection de cette église était d’utilité publique. Un immense mouvement se produisit dans toute la France. De toutes parts, les offrandes affluaient ; jusqu’à présent, trente millions ont été dépensés. L’église est à peu près terminée [ndlr : en 1900]. Les pèlerinages s’y succèdent sans interruption. Toutes les nuits, une élite de vaillants chrétiens y adorent le Cœur de Jésus présent au saint tabernacle et font une amende honorable au nom de la France.
    Mais laissons parler M. le Dr Bougaud, l’éminent auteur de la vie de Sainte Marguerite-Marie :
    « L’idée de cette église nationale au sommet de Montmartre, idée populaire dès le premier jour et bénie aussitôt par le Souverain Pontife Pie IX, prit un élan nouveau. Des souscriptions s’ouvrirent dans tous les diocèses, des comités se formèrent, pour exciter et entretenir le zèle, et bientôt des initiatives intelligentes se firent jour… Le temple, bâti avec l’or et l’argent de la France, sera peuplé des inspirations les plus suaves de sa piété et de son Cœur. Qui en fera la consécration solennelle ? Nul ne le sait ; on peut seulement s’attendre à ce que d’ici-là, Dieu descendra dans le chantier et se fera reconnaître à des coups qu’on n’eût point attendus. Il a dit à la Sainte : « Je veux qu’un temple soit dédié à mon divin Cœur. » Il aidera à la bâtisse ; et comme il est dit de plusieurs de nos vieilles cathédrales qu’au jour de leur consécration on entendit des voix angéliques qui remplissaient l’air des chants les plus suaves, on peut croire que ce jour-là, sur la France agenouillée, descendront des paroles célestes, les paroles de l’amour et du pardon.
    C’est dans ce temple que sera faite, par la bouche de son souverain, quel qu’il soit à cette époque, la consécration de la France au divin Cœur de Jésus. Ce jour sera grand dans notre histoire. L’antique alliance sera renouée et Dieu redeviendra le Dieu des Francs ! »

    ☞   Des précisions historiques sur le Vœu national dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    ☞   Et sur la construction de la basilique Montmartre – voir à partir du mois d’octobre 1872.

    Page d’histoire :
    Saint François de Sales, faisant la visite de son diocèse, fut averti qu’un pauvre paysan malade désirait ardemment le voir et recevoir sa bénédiction avant de mourir. Le Saint s’y transporta et trouva cet homme aux portes de la mort, mais avec une connaissance pleine et entière. En voyant son saint évêque, il fut transporté de joie ; il demanda à se confesser à lui, puis il dit : « Monseigneur, pensez-vous que je mourrai ? » Le Saint, croyant que cet homme craignait extrêmement la mort, tâcha de le rassurer. « Oh ! Monseigneur, ce n’est pas par la crainte de mourir que je vous demande ceci, mais plutôt de ne pas mourir, car j’ai de la peine à me résoudre à revenir de cette maladie. » Le Saint, ne pouvant deviner d’où venait ce sentiment, lui dit : « Avez-vous des chagrins ? Craignez-vous des malheurs ? – Non, Monseigneur, je suis content de mon état ; mais, voyez-vous, dans la prédication que j’ai ouïe faire tant de cas de l’autre vie et des joies du paradis qu’il me semble que ce monde-ci est un cachot et une vraie prison. » Alors, parlant avec abondance de cœur, il dit les choses les plus grandes et les plus sublimes sur ce digne sujet. Enfin, après avoir reçu les derniers sacrements des mains du saint évêque, il expira doucement entre ses bras sans aucune plainte.

    Bouquet spirituel :
    Ô mon aimable Sauveur, que mon cœur soit tellement uni à votre Cœur, que votre volonté soit la mienne, et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre !
    Sainte Gertrude (1256-1301)

    Le christianisme est vraiment la religion des cœurs, et le culte du Sacré-Cœur de Jésus est vraiment le sommaire substantiel de tout le christianisme.
    Mgr Pie (1815-1880)

    Pratique :
    Dans nos peines comme dans nos joies, pensons souvent au ciel, disons avec Saint Paul : « Nous n’avons pas ici de cité permanente. »

    Oraison jaculatoire :
    Divin Cœur de Jésus, accordez-nous de faire la volonté de Dieu sur la terre afin que nous puissions régner avec vous dans le ciel.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 26ème jour

    Vingt-sixième jour : Aimons le Cœur de Jésus

    Ô très saint et séraphique docteur Bonaventure, qui me semblez n’avoir eu autre papier que la croix, autre plume que la lance, autre encre que le sang de mon Sauveur, quand vous avez écrit dans vos divins opuscules, oh ! quel trait est le vôtre, quand vous vous écriez : « Oh ! qu’il fait bon avec le crucifix ! J’y veux faire trois tabernacles, l’un en ses mains, l’autre en ses pieds, et le troisième en la place de son Cœur ; là, je veux me reposer, je veux veiller, je veux lire, je veux parler. Là apprit ses leçons la dévote sainte Madeleine ; là a été instruite la dévote sainte Catherine de Sienne… » Jésus est donc bien aimable, mais à qui ne l’est-il pas, ce souverain amour des cœurs ? Ceux qui le goûtent ne peuvent assouvir, et ceux qui s’approchent de son Cœur ne peuvent contenir les leurs de le bénir et louer à jamais. Demeurons donc fort en paix et nourrissons notre cœur de la suavité de l’amour céleste, sans lequel nos cœurs sont sans vie et notre vie sans bonheur. Continuons à nous unir de plus en plus au Sauveur ; abîmons notre cœur en la charité de son Cœur, et disons toujours de tout notre cœur : Que je meure et que Jésus vive !
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La Mère Marie de Jésus et la basilique du Sacré-Cœur de Berchem
    Parmi les âmes qui, à notre époque, ont le mieux compris la dévotion au Sacré-Cœur et sont entrées le plus avant dans l’esprit de réparation, une place à part doit être réservée à la Mère de Jésus, fondatrice et supérieure générale des Filles du Cœur de Jésus.
    Après une enfance angélique et tout embaumée des parfums de la piété, quoique non exempte d’épreuves cruelles, Marie Deluil-Martiny, qui devait être plus tard la Mère Marie de Jésus, conçut, à l’âge de vingt-trois ans, le désir de se consacrer tout entière à l’œuvre de la réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus. Après s’être dévouée pendant quelques années à la propagation de la Garde d’Honneur de Bourg, elle se sentit pressée de fonder une communauté de religieuses réparatrices. Elle fut encouragée par un vénérable religieux de la Compagnie de Jésus, Compagnie que l’on retrouve toujours, fidèle à la mission providentielle qu’elle a reçue depuis Saint Claude la Colombière, à l’origine de toutes les Œuvres qui intéressent la dévotion au Sacré-Cœur.
    « Le culte, l’imitation du martyre intérieur des Cœurs de Jésus et de Marie, disait la jeune fondatrice dans une lettre admirable que nous voudrions citer tout entière, sera une des pierres la plus précieuse de la robe de l’Eglise. Qui refuserait de tremper ses lèvres au calice des douleurs intérieures du Cœur de Jésus ? C’est le Cœur qui a tant aimé, mais aussi c’est le Cœur qui a tant souffert… Tout, dans la future association, doit être pour le Cœur de Jésus par le Cœur de Marie… Il semble que la Vierge-Prêtre veut se former un nouveau cortège, en s’entourant d’une génération d’âmes choisies parmi les ‘Vierges qu’elle amène au Roi’ ; et comme elle a enfanté et formé en Saint Jean le Prêtre, ces âmes auront pour but, dans leurs immolations, de former les prêtres à la sainteté et à la perfection du sacerdoce. »
    Le 8 décembre 1872, le cardinal de Malines, qui avait dit, au sortir du premier entretien avec Mlle Marie Deluil : Je viens de voir la Thérèse de notre siècle, signait l’acte d’érection du premier monastère des Filles du Cœur de Jésus, et, le 20 juin de l’année suivante, la fondatrice revêtait l’habit blanc de l’Institut avec plusieurs de ses filles.
    Bientôt elle se rendait à Marseille pour y fonder un nouveau monastère. C’est là que la Mère Marie de Jésus, le 27 février 1884, tomba, frappée à mort, par la balle d’un ancien serviteur du couvent, anarchiste déguisé et des plus dangereux. Elle mourut en disant : Je lui pardonne… Pour l’œuvre ! Pour l’œuvre ! s’offrant ainsi en victime pour l’extension de sa chère Œuvre et de sa communauté naissante.
    Actuellement, les Filles du Cœur de Jésus ont trois monastères : celui de Berchem, celui de Marseille et un autre à Turin (1).
    A Berchem, elles sont gardiennes d’une basilique splendide, bâtie par les soins de Mgr Van den Berghe, en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, et qui a été désigné par l’autorité épiscopale comme le Sanctuaire national de la Belgique au Sacré-Cœur, à l’instar de la basilique de Montmartre pour la France (2).
    Un jour viendra où toutes les nations voudront avoir leur sanctuaire national, leur basilique du Sacré-Cœur. Le vénéré Supérieur de Montmartre en exprimait la pensée au Congrès d’Anvers de 1890, aux applaudissements de toute l’assemblée.
    Cette idée germera et portera ses fruits tôt ou tard, pour le plus grand bien des âmes, la conversion des pécheurs, et peut-être le retour au bercail de l’Eglise de nos frères séparés par le schisme ou l’hérésie.
    Appelons de nos vœux ce jour où toutes les nations viendront se grouper aux pieds du Sacré-Cœur, devenu comme l’étendard de ralliement pour toutes et où nous verrons la réalisation de cette mystérieuse parole du Prophète : Il élèvera un signe au milieu des nations et rassemblera ceux qui étaient dispersés en Israël.

    ☞   (1) Contact des Filles du Cœur de Jésus, congrégation fondée par la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

    ☞   (2) Sur cette première basilique construite à Berchem-lez-Anvers, voir aux 20 juin 1873 et 8 septembre 1875.

    ☞   Biographie de la Bienheureuse Marie Deluil-Martiny, également dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    Saint Vincent de Paul, cet homme dont l’âme était tout entière tournée vers Dieu pour en recevoir sans cesse toute sa vie, c’est-à-dire l’influence de la grâce, avait un respect profond pour cette vie divine du chrétien ; il n’aurait pas voulu agir selon les inspirations de la raison seule, tandis qu’il savait que Dieu nous conseille au-dedans de nous-mêmes. Chaque fois donc qu’il devait prendre un parti, il se recueillait, se mettait en la présence de Jésus dans son Cœur ; il lui demandait de l’inspirer, puis, imitant autant qu’il le pouvait la conduite du divin Maître en pareilles circonstances, il agissait comme il pensait que ce bon Maître eût agi. Dieu récompensa cette fidélité. Saint Vincent était l’un des hommes que l’on consultait le plus et qui donnait les conseils les plus sûrs ; la reine régente elle-même avait quelquefois recours à lui pour le consulter dans certaines affaires du royaume.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur adorable de mon Jésus, Cœur brûlant d’amour pour les hommes, Cœur créé tout exprès pour aimer les hommes ; comment les hommes peuvent-ils vous mépriser de la sorte, et répondre si mal à votre amour ?
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Souffrez, ô mon Dieu, que j’entre dans votre Cœur par l’ouverture du côté et que dans cette fournaise ardente je brûle éternellement de votre amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Se demander avant ses actions et dans les moments difficiles : Qu’aurait ressenti, qu’aurait décidé le Cœur de Jésus ?

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez mon inspirateur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 25ème jour

    Vingt-cinquième jour : L’amour du Cœur de Jésus nous apprend tout

    Ô Jésus, je désire me reposer avec Jean sur votre poitrine, et me nourrir d’amour en mettant mon cœur sur le vôtre. Je veux être, comme le disciple bien-aimé, instruit par votre amour… Que n’apprendrait-on point, sans raisonnement et sans science, si on ne consultait plus que le pur amour, qui veut tout pour lui, qui ne laisse rien à la créature que l’obéissance, et qui met seul la vérité du règne de Dieu dans le fond de l’âme. L’amour décide tous les cas et ne s’y trompe point ; car il ne donne rien à l’homme et rapporte tout à Dieu seul. C’est un feu consumant qui embrase tout, qui anéantit tout, qui fait de sa victime le parfait holocauste… Ô Jésus, je n’ai plus d’autre docteur que vous, plus d’autre livre que votre Cœur… Je vis d’amour, l’amour fait tout en moi. C’est surtout pour l’amour que je suis créé et je ne fais ce que Dieu a prétendu que je fasse en me créant qu’autant que j’aime. Je sais donc tout, et je ne veux plus savoir que vous. Taisez-vous, monde curieux et sage ; j’ai trouvé sur la poitrine de Jésus l’ignorance et la folie de sa croix, en comparaison de laquelle tous vos talents ne sont qu’ordure...
    Fénelon (1651-1715)

    Exemple : Les œuvres réparatrices
    On peut se convaincre, en lisant les Révélations de Sainte Marguerite-Marie, que l’esprit de réparation est l’une des formes, et non des moins essentielles, de la dévotion au Sacré-Cœur. La Sainte y revient souvent, nombre de fois. Notre-Seigneur la lui demande, ainsi qu’à toutes les âmes dévouées à son Cœur. Il se plaint, dans la Révélation si connue qui fut l’une des principales, de n’être pas aimé : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour, et, en reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et sacrilèges, et par leurs froideurs et mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Et ce qui m’est le plus sensible, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi après l’Octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur en communiant ce jour-là, et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour les indignités qu’il a reçues. Et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son amour sur tous ceux qui lui rendront cet honneur ou qui procureront qu’il lui soit rendu. »
    Le désir de Notre-Seigneur est de plus en plus compris, car les œuvres réparatrices se multiplient et fleurissent avec une admirable fécondité. La phalange sacrée des victimes grossit chaque jour et bientôt elle deviendra légion.
    Au Val-des-Bois, M. Harmel a fondé l’Association intime, dont les membres s’offrent en victimes pour le salut des ouvriers. L’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, établie il y a une quinzaine d’années, et, depuis peu, érigée en archiconfrérie et affiliée à Montmartre, réunit dans son sein toute l’élite des catholiques de France. Une multitude d’âmes généreuses, allant jusqu’aux dernières limites du sacrifice, offrent leurs souffrances et leur vie même en union avec le divin Cœur, pour le salut de la France et de l’Eglise.
    Des communautés réparatrices, spécialement vouées au Sacré-Cœur, se fondent dans cet esprit et avec ce but particulier. Elles passent les nuits devant le Saint-Sacrement, prient et s’immolent pour répondre à l’appel du divin Prisonnier de nos autels qui cherche des consolateurs : Consolantem me quaesivi…
    Puisse le nombre de ces âmes se multiplier de plus en plus ! Car le mal grandit sans mesure ; la colère de Dieu est suspendue sur nos têtes, et il faut beaucoup d’âmes saintes dont les volontaires sacrifices, unis à celui du Rédempteur, puissent écarter de la société coupable la redoutable menace de l’Evangile : Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous.

    ☞   Des précisions historiques sur l’Association de prières et de pénitence en union avec le Sacré-Cœur de Jésus, dans notre dossier dédié à ce divin Cœur – voir aux 10 juin 1873, 23 février 1879, 21 avril 1881, 18 mars 1894.

    ☞   Ainsi que la biographie de Mme Edith Royer (1841-1924), fondatrice de cette Association.

    Page d’histoire :
    Hermann Cohen, après son baptême, sentit croître en lui son amour pour le Dieu de l’Eucharistie qui avait touché son cœur : « … Quand les fidèles vont communier, écrivait-il alors qu’il se préparait à sa première Communion, voilà les larmes qui débordent de mes yeux ; ce ne sont plus des larmes douces, mais des larmes brûlantes, amères ; des larmes de désolation causées par le chagrin de n’être pas admis, moi aussi, à la sainte Table ! » « Ne voulais-je pas, juif encore, écrivait-il dans la suite, m’élancer à la Table sainte pour vous porter à mon cœur éperdu ? Et si j’ai demandé le baptême à grands cris, n’était-ce pas surtout pour m’unir à vous ? » Hélas ! que de baptisés n’ont pas et ne cherchent pas à avoir ces saints désirs et mériteraient ce reproche que l’artiste, devenu religieux, adressait plus tard à des catholiques : « Eh quoi ! faut-il que ce soit un juif qui vienne vous apprendre à aimer Jésus-Christ ! »

    Bouquet spirituel :
    La dévotion au Sacré-Cœur est un moyen efficace pour être bientôt embrasé d’un très ardent amour de Dieu.
    Lansperge (1489-1539)

    Ô Sacré-Cœur de mon Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour.
    Saint Claude la Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Communier fréquemment et avec ferveur.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, faites que mon cœur soit touché par ces paroles : « Venez à moi, vous tous qui souffrez et êtes accablé de peines, et je vous réconforterai. »

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 24ème jour

    Vingt-quatrième jour : Le saint abandon dans le Cœur de Jésus

    Notre-Seigneur aime d’un amour extrêmement tendre ceux qui sont heureux de s’abandonner totalement à son soin paternel…, étant très assurés que rien ne nous saurait être envoyé de ce Cœur paternel et très aimable, ou qu’il ne saurait permettre que rien ne nous arrive de quoi il ne nous fasse tirer du bien et de l’utilité, pourvu que nous ayons mis toute notre confiance en Lui et que de bon cœur, nous lui disions : « Je remets mon esprit entre vos mains… » Bienheureux est celui qui a ainsi une correspondance du cœur filiale envers le Cœur paternel du Père céleste ; heureuse l’âme qui s’abandonne entièrement au soin que la très sage providence du Créateur a pour elle… Abandonnons-nous et délaissons-nous nous-mêmes dans le fond du Cœur percé de notre doux Jésus ; soit fait de nous et en nous selon le bon plaisir royal de ce Cœur souverain, auquel, par lequel et pour lequel nous voulons vivre et mourir, comme et quand il plaira, sans réserve et sans exception quelconque.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : Une victime du Cœur de Jésus
    Mathilde de Nédonchel, surnommée l’Ange de Jésus, mérite que son nom soit connu de tous les amis du Cœur de Jésus. Enfant, elle chargea la Très Sainte Vierge de la préparer elle-même à s’approcher pour la première fois de la Sainte Table. Jésus n’attendait que cette heure bénie pour se manifester tout entier à cette jeune âme. La première communion de Mathilde attacha pour jamais son cœur au Cœur du doux Maître dont elle découvrit aussitôt les charmes dans le sacrement d’amour. La Communion fréquente faisait tout à la fois ses délices et son tourment, car son humilité était si grande qu’elle n’approchait jamais qu’avec crainte du Dieu qui l’attirait irrésistiblement à Lui. Priait-elle en présence du Saint-Sacrement exposé sur l’autel, bientôt des larmes abondantes inondaient son visage et elle avait toutes les peines du monde à les cacher. La pensée d’une communion sacrilège la faisait frémir et elle eût volontiers donné sa vie pour épargner cet outrage à Jésus. Cet aimant Sauveur voulut que sa fidèle servante quittât la vie cachée pour appeler les âmes à la dévotion envers son adorable Cœur. Elle se montra tellement zélée pour propager la Garde d’Honneur du Cœur de Jésus, qu’elle mérita et reçut le titre de Première Zélatrice pour toute la Belgique. Tournai fut surtout le foyer de son zèle. En une année, elle parvint à enrôler 8.000 associés. Tandis qu’elle se plaisait à étendre la dévotion au Cœur adorable de Jésus, ce divin Maître achevait de perfectionner cette âme qu’il devait bientôt ravir à la terre. En 1867, elle partit pour Rome avec son père. Voir Pie IX, le pontife bien-aimé du Cœur de Jésus et de Marie Immaculée, quel bonheur pour Mathilde ! On assure qu’elle s’offrit alors comme victime pour la délivrance du Saint-Père. Sans doute cette virginale offrande dut plaire au Cœur de Jésus, car peu de jours après son arrivée à Rome, Mathilde fut atteinte de la maladie qui l’emporta, à l’âge de vingt-cinq ans. Mlle de Nédonchel nous laisse un modèle accompli de la vierge chrétienne dans le monde.

    ☞   L’acte de consécration au Sacré-Coeur de Mathilde de Nédonchel (1842-1867) et des précisions biographiques dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

    Page d’histoire :
    En 1821 naquit à Hambourg, d’une famille toute juive et très attachée au judaïsme, un enfant qui fut nommé Hermann et dont le nom emplissait le monde des arts avant qu’il eût atteint sa douzième année. Le jeune pianiste, choyé de tout le monde, lancé dans les plaisirs au milieu d’une société sans foi et sans mœurs, avait donné asile dans son âme à toutes les erreurs et à tous les mauvais désirs. Un jour, par pure complaisance, il vint remplacer un de ses amis pour diriger un chœur à l’église Saint-Valère, rue de Bourgogne, à Paris ; il avait 26 ans et sa haine pour le prêtre n’avait d’égale que son amour des plaisirs. C’était pendant le mois de Marie. Les chants terminés, la bénédiction du Saint Sacrement fut donnée ; notre jeune incrédule fut saisi par une force inconnue : il se prosterna, le Cœur de jésus avait touché son âme. Quelques jours après, le juif incrédule, sans mœurs, demandait le baptême, et, malgré toutes les oppositions de sa famille juive et de ses amis, l’artiste Hermann Cohen devint le Carme Père Augustin du Saint-Sacrement. Après une vie toute de prodiges et de sainteté, il mourut, en 1870, en soignant nos blessés prisonniers en Allemagne, victime de son zèle et de sa charité.

    Bouquet spirituel :
    La manière la plus agréable à Dieu de nous tenir en sa sainte présence, c’est d’entrer dans le Cœur de Jésus et de lui remettre tout le soin de nous-mêmes.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

    Oh ! combien le Cœur de Jésus est riche et généreux envers tous ceux qui ont recours à Lui… Recourons donc toujours à ce divin Cœur, et demandons avec confiance et nous obtiendrons tout.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Aimons à visiter le Cœur de Jésus caché sous les espèces eucharistiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur eucharistique de Jésus, ayez pitié de nous !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 23ème jour

    Vingt-troisième jour : La confiance dans le Cœur de Jésus

    Nous devons tous avoir force oraisons jaculatoires, faites par manière de repentance amoureuse et souhait, requérant notre réconciliation avec Dieu, afin que par elles, prononçant devant le Sauveur notre tribulation, nous répandions nos âmes devant et dedans son Cœur compatissant, qui les recevra à merci… Ainsi, que Dieu nous regarde avec amour, nous n’avons nul sujet d’en douter ; car il voit amoureusement même les plus horribles pécheurs du monde, pour peu de vrai désir qu’ils aient de se convertir. Et, dites-moi, n’avez-vous pas intention d’être à Dieu ? Ne voudriez-vous pas le servir fidèlement ? Et qui vous donne ce désir et cette intention, sinon Lui-même en son regard amoureux ? D’examiner si votre cœur lui plaît, il ne faut pas le faire ; mais oui bien si son Cœur vous plaît ; et si vous regardez son Cœur, il sera impossible qu’il ne vous plaise pas ; car c’est un Cœur si doux, si suave, si condescendant, si amoureux des chétives créatures, pourvu qu’elles reconnaissent leur misère, si gracieux envers les misérables, si bon envers les pénitents ! Et qui n’aimerait ce Cœur royal paternellement maternel envers nous.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    ☞   Les oraisons jaculatoires : explications et nombreux exemples sur notre site internet, ici.

    Exemple : L’image du Sacré-Cœur
    « Un jour de Saint Jean l’Evangéliste, dit Sainte Marguerite-Marie, je reçus de mon Sauveur une grâce à peu près semblable à celle que reçut au soir de la Cène le disciple bien-aimé. Ce Cœur divin me fut représenté comme dans un trône de feu et de flammes rayonnant de tous côtés, plus brillant que le soleil et transparent comme le cristal. La plaie qu’il reçut sur la croix y paraissait visiblement. Il y avait une couronne d’épines autour de ce Cœur sacré, et au-dessus une croix qui y paraissait plantée. Mon divin Sauveur m’a assuré qu’il prenait un singulier plaisir à être honoré sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait que l’image fût exposée en public, afin, ajouta-t-il, de toucher les cœurs insensibles des hommes, me promettant qu’il répandrait avec abondance sur le cœur de tous ceux qui l’honoreraient tous les trésors de grâces dont il est plein ; et que partout où cette image serait exposée pour y être singulièrement honorée, elle y attirerait toutes sortes de bénédictions. »
    Dans un autre endroit de ses Révélations, la Sainte dit encore « que tous ceux qui seraient dévoués à ce Sacré-Cœur ne périraient jamais, et que, comme il est la source de toutes les bénédictions, il les répandrait avec abondance dans tous les lieux où serait posée l’image de cet aimable Cœur pour y être aimé et honoré, et par ce moyen il réunirait les familles divisées ; qu’il protégerait celles qui seraient en quelque nécessité, qu’il répandrait la suave onction de son ardente charité dans toutes les communautés où serait honorée cette divine image. »
    « Mettez donc, dit le pieux Lansperge, dans un endroit où vous devez passer souvent, quelque image de ce divin Cœur ; elle excitera en vous l’amour de Dieu et vous avertira souvent d’agir pour lui… Vous pourriez également, si la dévotion intérieure vous presse, embrasser cette image, à savoir le Cœur du Roi Jésus, et vous persuader dans votre esprit que vous avez réellement sous les lèvres et sous vos baisers le divin Cœur du Sauveur Jésus… C’est une pratique très utile et très pieuse d’honorer dévotement le Cœur du Seigneur Jésus. Dans vos besoins, cherchez auprès de Lui un refuge pour y puiser, avec la consolation, toute sagesse, toute grâce et toute force. Quand même les cœurs de tous les hommes vous abandonneraient, vous tromperaient, demeurez dans le repos et dans la confiance ; ce Cœur très fidèle ne vous trompera, ne vous délaissera jamais. »
    Obéissons donc aux désirs les plus chers du Sauveur Jésus ; exposons dans nos demeures et vénérons la douce image du Cœur de Jésus ; elle sera peut-être, aux jours mauvais, comme le signe du salut qui détournera les traits de la colère divine ; puis, si nous le pouvons, répandons autour de nous l’image du Sacré-Cœur ; cette pieuse propagande de notre zèle nous attirera les plus abondantes bénédictions du Cœur de Jésus.

    ☞   Quelques écrits de Lansperge (Jean Gerecht, dit Lansperge, 1489-1539) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur de Jésus.

    Page d’histoire :
    Tous les Saints ont compris la sublimité et l’efficacité du sacrifice et l’ont embrassé avec une générosité invincible et une joie toute céleste.
    Les apôtres flagellés par les juifs s’estiment heureux d’avoir été dignes de souffrir pour Jésus ; Saint Paul « surabonde de joie dans la tribulation », Sainte Thérèse déclare que le bonheur de souffrir pour Dieu est le meilleur de tous ; souffrir pour Dieu, dit Saint François de Borgia, c’est jouir. Saint François de Sales affirme qu’il n’est jamais mieux que quand il n’est guère au gré de la nature ; « La croix, assure le Saint curé d’Ars, sue le baume et transpire la douceur. »

    Bouquet spirituel :
    Cet aimable Cœur a un désir infini d’être connu et aimé de ses créatures… Il veut qu’on s’adresse à lui avec une grande confiance.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690)

    Oh ! combien le Cœur de Jésus est fidèle envers ceux qu’il appelle à son saint amour ! Il ne peut manquer d’accomplir tout ce qu’il a promis.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Ne nous laissons pas effrayer par les sacrifices qui nous sont imposés par les circonstances, car pour les âmes généreuses la souffrance n’est guère qu’à la surface, le bonheur est au-dedans.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, qui m’avez aimé jusqu’à vous sacrifier pour moi, faites que je vous aime jusqu’à me sacrifier pour vous !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 22ème jour

    Vingt-deuxième jour : Le Cœur de Jésus nous appelle au repentir

    Ô Dieu, quelle douceur de Cœur notre cher Sauveur fait paraître envers les pécheurs ! C’est ainsi que, quand il voit l’âme précipitée en l’iniquité, il accourt à son aide, et, d’une miséricorde sans pareille, entr ‘ouvre la porte du cœur avec des élans et remords de conscience… par le moyen desquels comme par des eaux odorantes et vitales il fait revenir l’âme à soi et la ramène en de bons sentiments. Oh ! que la longanimité et la débonnaireté de Notre-Seigneur réduit et ramène bien mieux les âmes à leur devoir et a beaucoup plus d’efficace et de pouvoir pour les retirer que n’ont pas les corrections des hommes ! Oh ! que mon Dieu est bon en mon endroit ! Oh ! qu’il est bon ! Oh ! que votre Cœur, Seigneur, est riche en miséricorde et libéral en débonnaireté ! Oh ! mon âme, racontons à jamais combien de grâces il nous a faites. Qu’est-ce que je ferai jamais pour dignement bénir votre saint nom et remercier votre immense bonté ?
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : La ville de Marseille est sauvée par le Sacré-Cœur
    En 1720 s’accomplirent des événements dont le souvenir est encore célébré de nos jours dans une des plus grandes villes de France, et qui renferment un éclatant témoignage rendu au triomphe de la dévotion au Sacré-Cœur. La nouvelle de l’apparition de la peste à Marseille jeta subitement la France entière dans de cruelles alarmes. Les riches et les nobles s’enfuirent de cette malheureuse cité ; on vit même plusieurs de ses magistrats déserter le poste où devait les retenir le sentiment du devoir. Henri de Belzunce, évêque de cette ville infortunée, fût invité à suivre l’exemple des autorités civiles. Que Dieu me garde, répondit-il, de jamais abandonner mon peuple. Je dois ma vie à mes brebis, puisque je suis leur pasteur. Il s’enferma dans cette cité où le mal faisait d’affreux ravages, et il y demeura près de deux ans. Pendant longtemps, on compta mille victimes par jour ; les corps privés de sépulture couvraient le pavé des rues. Les sentiments d’affection que la nature a le plus profondément imprimés dans les cœurs étaient sans force devant la crainte de la contagion, et, d’après le récit de l’illustre évêque, presque tous les malades se voyaient jeter hors de leurs maisons. Les enfants chassaient hors de leur domicile ceux qui leur avaient donné le jour ; les parents éloignaient d’eux leurs propres enfants. Au coin des rues et sur les places publiques gisaient pêle-mêle les morts et les mourants. Au milieu de ces épouvantables scènes, l’évêque se frayait un passage à travers les corps des pestiférés dont le sol était couvert ; on le voyait passer tous les jours comme un ange protecteur, portant le Saint-Sacrement et donnant aux mourants la dernière onction. Il fut noblement secondé par son clergé. Deux cent cinquante prêtres, tant réguliers que séculiers, tombèrent victimes de leur amour de Dieu et des hommes. Enfin, une inspiration venue du ciel fut envoyée au bon évêque (*) et il prit la résolution de consacrer le diocèse de Marseille au Sacré-Cœur de Jésus. Silencieuses depuis quatre mois, les cloches des églises invitèrent les fidèles à se réunir le 4 novembre. L’évêque, accompagné de tout le clergé, s’avança nu-pieds et une corde au cou vers un autel érigé en plein air ; il y célébra la messe et lut publiquement l’acte de réparation au Sacré-Cœur. A partir de ce moment, le nombre de morts alla toujours décroissant ; enfin, le jour de Pâques de l’année suivante, le peuple, dans l’ardeur de son zèle, força les portes des églises, demandant à grands cris que la messe fût célébrée, tant la crainte de la contagion avait disparu. De nos jours encore, après tant de révolutions, la consécration de cette grande cité au Sacré-Cœur est renouvelée annuellement, et il est certain que la grâce alors accordée à Marseille contribua puissamment à répandre en France cette dévotion. (De la dévotion au S.-C. de J., par Dalgairns)

    ☞   (*) : Sur le rôle de la religieuse Anne-Marie Rémusat auprès de Mgr de Belzunce, voir dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur les années 1716, 1718 et 1720.

    Page d’histoire :
    Le Cœur de Jésus, qui aime spécialement les petits et les pauvres, a souvent opéré des merveilles parmi ces ouvriers fidèles qui se sont donnés à lui dans les usines chrétiennes. L’usine du Val-des-Bois, si célèbre chez tous les catholiques français, donnait encore, il y a peu de temps, un de ces exemples d’autant plus grands qu’ils viennent de ceux que le monde affecte de mépriser. Un ouvrier, vieillard usé par la fatigue et les chagrins, réduit depuis longtemps à mener une vie languissante et bien pauvre dans une maison dont il ne pouvait plus sortir, gardait cependant la joie et la tranquillité. Visité par un des patrons de l’usine, il lui disait tout simplement : « J’ai toujours fait partie de l’association des Victimes du Sacré-Cœur. Notre-Seigneur m’éprouve, tant mieux, je m’en réjouis à l’avance et je m’en vais content, puisque mon sacrifice est accepté. » Où seraient les révoltés de la classe ouvrière contre les douleurs de la vie si le Cœur de Jésus avait la liberté de fortifier ainsi le cœur de tous ses enfants ?

    ☞   Documentaire sur Léon Harmel (1829-1915) et l’usine du Val-des-Bois (1840-1914).

    ☞   Vie de Léon Harmel sur Wikipedia.

    Bouquet spirituel :
    Jésus sur la croix a les bras étendus ; c’est pour vous embrasser, vous recevoir à miséricorde… Il a le côté et le Cœur percés ; ah ! mon frère, n’entendez-vous point que ce Cœur parle à votre cœur et vous déclare combien il vous aime ?
    P. d’Argentan (1615-1680)

    Ô Jésus, ma douce espérance, que votre divin Cœur, déjà déchiré par amour pour moi et ouvert pour tous les pécheurs, soit l’asile assuré de mon âme !
    Sainte Gertrude (1256-1301)

    Pratique :
    Demander pardon chaque fois qu’on commet quelque manquement, et s’imposer quelque pénitence, fût-elle très légère.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus pénitent pour nous, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 21ème jour

    Vingt-et-unième jour : Le Cœur de Jésus nous a tout donné

    A qui avons-nous l’obligation de tant de bienfaits ? A l’immense libéralité et à l’amour infini du Cœur de notre aimable Jésus. Quels honneurs donc, quelles louanges, quelles actions de grâces lui devons-nous rendre et avec quelle dévotion devons-nous célébrer la fête de ce Cœur très auguste ! Si un homme dépouillé injustement de ses biens, non seulement délivrait un voleur des mains du bourreau et l’arrachait à une mort honteuse, mais encore s’il lui donnait la moitié de ses richesses, ce criminel pourrait-il jamais reconnaître une telle bonté ? Voici bien davantage. Non seulement notre Sauveur Jésus nous a délivrés de l’enfer et de tous les tourments, mais il nous a comblés d’une multitude de biens ineffables, voire il nous a donné tous les biens ; que lui rendrons-nous donc ? Quid retribuam Domino pro omnibus quae retribuit mihi ? (Ps 116,12) N’est-il pas vrai que si nous avions autant de cœurs de séraphins qu’il y a d’étoiles au firmament, d’atomes dans l’air, de brins d’herbe sur la terre, de grains de sable sur le rivage et de gouttes d’eau dans l’immensité de l’océan, et que nous les employassions tous entièrement à l’aimer et à le glorifier, tout cela ne serait rien en comparaison de l’amour de Jésus pour nous, et des obligations où nous sommes de lui consacrer nos cœurs.
    Saint Jean Eudes (1601-1680)

    Exemple : La dévotion au Sacré-Cœur et les âmes du Purgatoire
    « Si vous saviez – dit Sainte Marguerite-Marie – avec quelle ardeur ces pauvres âmes demandent ce remède nouveau, si souverain à leurs souffrances (car c’est ainsi qu’elle nomme la dévotion au Sacré-Cœur et particulièrement les messes en son honneur) ! Le soir vous ferez un petit tour par le Purgatoire, en la compagnie du Sacré-Cœur, en lui consacrant tout ce que vous aurez fait, pour le prier d’appliquer ses mérites à ces saintes âmes souffrantes. Et vous les prierez en même temps d’employer leur pouvoir pour nous obtenir la grâce de vivre et de mourir dans l’amour et la fidélité au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ en répondant à ses désirs sur nous sans résistance… Et si vous pouviez mettre en liberté quelques-unes de ces pauvres prisonnières, vous seriez bien heureuse d’avoir dans le ciel une avocate qui plaiderait votre salut.
    Le Sacré-Cœur de Jésus donne souvent sa chétive créature aux âmes du Purgatoire pour les aider à satisfaire à la divine justice ; c’est dans ce temps que je souffre une peine à peu près comme la leur, ne trouvant le repos ni jour ni nuit… Que je vous serais obligée si vous m’aidiez à soulager mes bonnes amies souffrantes du Purgatoire. C’est ainsi que j’appelle ces pauvres âmes, pour lesquelles il me semble qu’il n’y a rien que je ne voulusse faire et souffrir, et je vous assure qu’elles n’en seront pas ingrates. »
    La Sainte, en effet, pratiquait dans une large mesure ce qu’elle recommandait relativement aux âmes du Purgatoire ; elle ne cessait de conjurer le Sacré-Cœur de Jésus de les délivrer ; plusieurs fois, Notre-Seigneur lui fit voir en Purgatoire des âmes qu’elle avait autrefois connues sur la terre ; alors, pressée par sa générosité et son amour des âmes, elle s’offrait pour elles en victime, et elle obtint ainsi, au prix des plus cruelles épreuves, la délivrance d’un grand nombre de ces âmes qu’elle appelait, dans son touchant langage, « ces bonnes amies souffrantes du Purgatoire. »
    S’il ne nous est pas donné d’avoir une générosité aussi sublime, n’oublions pas, du moins, que la dévotion au Sacré-Cœur est un des moyens les plus efficaces pour soulager les âmes du Purgatoire ; usons largement de ce remède nouveau, si souverain à leurs souffrances ; et, selon la parole de la Sainte, elles n’en seront pas ingrates.
    On pourrait servir pour cela avec grand fruit du pieux opuscule intitulé : Un petit tour quotidien par le Purgatoire en compagnie du Sacré-Cœur, par le P. Victor Jouet. Issoudun (Indre).

    Page d’histoire :
    Saint François d’Assise endurant de vives douleurs, un Frère trop simple lui dit : « Mon Père, priez Dieu qu’il vous traite un peu plus doucement ; il paraît qu’il appesantit trop sa main sur vous. » le Saint lui répondit à l’instant : « Si votre simplicité ne vous excusait pas un peu, je ne voudrais plus vous voir ; comment avez-vous l’audace de désapprouver les justes jugements de Dieu ? » « Ô mon Dieu ! ajouta-t-il, l’accomplissement de votre volonté est la plus grande consolation que je puisse recevoir en cette vie. »
    Il disait encore : « Seigneur, mon Dieu, je vous remercie de tout ce que vous me faites souffrir. Faites-moi souffrir cent fois plus si c’est votre bon plaisir. Il me sera très agréable que vous ne m’épargniez point ici-bas, si vous le voulez ainsi ; l’accomplissement de votre sainte volonté est pour moi une source abondante de consolation. »

    Bouquet spirituel :
    Mon Cœur vous est ouvert, nous dit Jésus, approchez et je vous donnerai à boire de ce vin nouveau qui n’est autre que le sang qui coule de mon Cœur.
    Louis de Blois (v.1171-1205)

    Ô doux Cœur de Jésus, repos de ceux qui vous aiment, offrez pour moi à la Très Sainte Trinité autant d’hymnes de louange que mon cœur aura de battements.
    Sainte Mechtilde (1241-1298)

    Pratique :
    Accepter avec patience et résignation les douleurs et les ennuis, les offrir en union au Cœur de Jésus, en esprit de pénitence.

    Oraison jaculatoire :
    Jésus, Cœur très patient, soyez mon modèle et ma force !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 20ème jour

    Vingtième jour : Le Cœur de Jésus nous aime

    Pesons bien cette parole : Je vous aime ! Oh ! que cette parole est douce dans la bouche du Souverain Monarque de l’univers ! Qu’elle est pleine de charmes et de consolations ! Je vous aime, dit notre bon Jésus… Ego, moi, le Créateur de toutes choses, moi qui gouverne l’univers ; moi, riche de trésors du ciel et de la terre, et qui fais tout ce que je veux, moi, je vous aime. Ô mon Sauveur, que cette parole est pleine de gloire pour nous ! Ne serait-ce point assez, si vous disiez : Je pense à vous aimer quelquefois ; je jette les yeux sur vous tous les ans ; j’ai quelques bons projets pour vous ? Non, cela ne vous suffit pas ; vous voulez nous assurer que vous nous aimez, et que votre Cœur est plein de tendresse pour nous ; pour nous, dis-je, qui ne sommes rien, pour nous, vers de terre, pour nous, misérables pécheurs qui vous avons tant offensé, pour nous, qui avons tant de fois mérité l’enfer : Ego dilexi vos.
    Saint Jean Eudes (1601-1680)

    Exemple : Les battements du Cœur de Jésus
    Sainte Gertrude, voyant ses compagnes s’empresser d’aller au sermon, dit au Seigneur dans un sentiment de plainte : « Vous savez, mon Bien-Aimé, que j’aimerais à entendre le sermon, si je n’étais retenue par la maladie. » Le Seigneur lui dit : « Veux-tu, ma bien-aimée, que je te prêche moi-même ? – Très volontiers, » dit-elle. Alors le Seigneur la fit reposer sur son Cœur, en sorte que son âme était tout appliquée à ce Cœur divin. Après s’y être reposée quelque temps avec douceur, elle sentit dans le Cœur du Seigneur deux battements admirables et d’une douceur extrême, et le Seigneur lui dit : « Chacun de ces battements opère le salut de l’homme en trois manières : le premier battement opère le salut des pécheurs ; le second, celui des justes. Par le premier battement, je parle sans intermission à Dieu le Père, l’apaisant dignement pour les pécheurs, et l’inclinant à la miséricorde. Ensuite je m’adresse à tous mes Saints, et après avoir excusé devant eux les pécheurs avec le zèle et la fidélité d’un frère, je les excite à prier pour eux. En troisième lieu, je m’adresse au pécheur lui-même, l’appelant miséricordieusement à la pénitence, et j’attends avec un désir incroyable sa conversion.
    Dans le second battement, je m’adresse à Dieu le Père, pour l’inviter à se réjouir avec moi de ce que j’ai employé si utilement le prix de mon sang pour la rédemption des justes, maintenant que j’ai la joie de trouver dans leur cœur une si grande variété de délices. En second lieu, je parle à toute la milice céleste, afin que tous ensemble louent la conversation si digne de louanges des justes, et qu’ils me remercient de tous les bienfaits qu’ils ont reçus de moi et qu’ils recevront encore. Enfin, je m’adresse aux justes eux-mêmes, en les prévenant pour leur salut de diverses faveurs, et en les avertissant fidèlement de progresser de jour en jour, d’heure en heure. Le battement du cœur de l’homme n’est point arrêté par l’action de la vue, de l’ouïe, ni par aucun travail des mains, mais il continue toujours d’avoir son mouvement ; de même le gouvernement du ciel et de la terre, la conduite de l’univers ne pourra jamais, jusqu’à la fin du monde, suspendre même pour un instant ce double battement de mon Cœur divin, ni le ralentir, ni l’empêcher en quelque manière que ce puisse être. »

    ☞   La biographie de Sainte Gertrude se trouve dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur.

    Page d’histoire :
    Un jour de carnaval, Notre-Seigneur apparut à Sainte Marguerite-Marie, chargé de sa croix, couronné d’épines et couvert de plaies : « N’y a-t-il personne, dit-il à sa fidèle servante, qui veuille prendre part à ma douleur dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent, surtout à présent ? » La Sainte se jeta aux pieds du Sauveur et s’offrit comme victime de réparation ; aussitôt, elle se sentit chargée d’une lourde croix et, en même temps, commença à comprendre la malice du péché, si bien, dit-elle, « que j’aurais voulu mille fois me précipiter dans l’enfer plutôt que d’en commettre un volontairement. » Mais aussi quelle joie n’avait-elle pas quand le Sauveur lui adressait des paroles comme celles-ci : « Une âme juste peut obtenir le pardon pour mille criminels. »

    Bouquet spirituel :
    Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l’esprit, l’eau et le sang ; l’esprit que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs, l’eau qui coule de son côté, et le sang qu’il a versé de son Cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent.
    Saint Albert le Grand (1200-1280)

    Cette dévotion nous fournit des motifs nouveaux pour aimer d’un retour d’amour, et embrasser ce Cœur blessé qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang.
    Pie IX, Bulle de béatification de Sainte Marguerite-Marie (18 sept. 1864)

    Pratique :
    Demander souvent pardon à Dieu des crimes qui sont commis contre lui et s’efforcer de les expier par une vie vertueuse et même pénitente.

    Oraison jaculatoire :
    « Parce, Domine. Pardonnez, Seigneur, à votre peuple ! »

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 19ème jour

    Dix-neuvième jour : Le Cœur de Jésus dans l’Eucharistie

    Aujourd’hui, Notre-Seigneur nous met sur son Cœur ! Oh ! si nous pouvions toujours y demeurer !... Que fait Notre-Seigneur dans le sacrement de son amour ? Il a pris son bon Cœur pour nous aimer ; il est là, comme dans le ciel, sur son trône d’amour et de miséricorde, nous tendant ses mains pleines de grâces… Que c’est beau ! Si l’homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d’amour… Ô Jésus, vous connaître, c’est vous aimer… Il sort de ce Cœur sacré une transpiration de tendresse et de miséricorde capable de noyer tous les péchés du monde… Ô Cœur de Jésus, Cœur d’amour, fleur d’amour ! Le cœur, c’est tout ce qui restait d’entier dans le très saint corps du Sauveur, après que Longin l’eût percé pour en faire sortir l’amour ! Si nous n’aimons pas le Cœur de Jésus, qu’aimerons-nous donc ? Il n’y a que l’amour dans ce Cœur ; comment fait-on pour ne pas aimer ce qui est aimable ?
    Saint Jean-Baptiste Vianney, curé d’Ars (1786-1859)

    Exemple : Promesses du Sacré-Cœur à la Mère Marie de Jésus
    Au commencement du XIXème siècle vivait à Paris, au couvent des Oiseaux, une humble et sainte religieuse, appelée Marie de Jésus. Elle avait eu, dès son enfance, une tendre dévotion envers le Sacré-Cœur de Jésus, et elle était favorisée de communications surnaturelles, comparables à celles de Gertrude et de Marguerite-Marie. En 1814, son zèle s’enflamma par la lecture d’une prière intitulée : Consécration de la France au Sacré-Cœur. Elle continua de la réciter avec une ferveur croissante et un désir toujours plus vif d’en obtenir l’accomplissement. Les communications surnaturelles cependant se multipliaient. Abîmée dans un océan de lumière, écrit le vénérable P. Ronsin, son confesseur, elle y voyait clairement les désirs de ce Cœur adorable tout embrasé d’amour pour les hommes, et les desseins particuliers de sa miséricorde pour la France. Il lui fut dit et souvent répété par Jésus-Christ lui-même, dans ses extases, que le vœu de la consécration de la France au Sacré-Cœur, attribué à Louis XVI, était bien véritablement de lui ; que c’était lui-même qui l’avait composé et prononcé. Le divin Sauveur avait ajouté qu’il désirait ardemment que ce vœu fût exécuté : c’est-à-dire que le roi consacrât sa famille et tout son royaume au Sacré-Cœur, comme autrefois Louis XIII, à la Sainte Vierge ; qu’il en fît célébrer la fête solennellement et universellement tous les ans, le vendredi après l’Octave du Saint-Sacrement ; et qu’enfin, il fît bâtir une chapelle et ériger un autel en son honneur. A cette condition, le divin Sauveur promettait pour le Roi, la famille royale et la France entière, les plus abondantes bénédictions.
    Le 21 juin 1823, ces manifestations se renouvelaient avec un redoublement de clarté. Il lui fut dit en termes formels : « La France est toujours bien chère à mon divin Cœur, et elle lui sera consacrée. Mais il faut que ce soit le roi lui-même qui consacre sa personne, sa famille et tout son royaume à mon divin Cœur ; et qu’il lui fasse, comme je l’ai déjà dit, élever un autel, ainsi qu’on en a élevé un, au nom de la France, en l’honneur de la Sainte Vierge. Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur… Je prépare toutes choses : la France sera consacrée à mon divin Cœur, et toute la terre se ressentira des bénédictions que je répandrai sur elle. La foi et la religion refleuriront en France par la dévotion à mon divin Cœur. »
    Ainsi donc, nous n’en pouvons douter ; Jésus veut la consécration entière, publique et officielle de la France à son Sacré-Cœur. Un pas immense a été fait dans ce sens : tous les diocèses de France sans exception ont été consacrés solennellement au divin Cœur les uns après les autres ; Montmartre s’élève et couvre Paris de son ombre immense. Il faut plus encore, c’est vrai. Mais gardons-nous de perdre confiance. Ce que nos rois n’ont pas pu ou voulu faire, la nation elle-même est en train de l’accomplir. Travaillons tous dans la mesure de nos forces, prions avec ardeur, afin de hâter les temps nouveaux et de voir bientôt le règne du Christ et du Cœur de Jésus. Car il règnera ; il le faut.

    ☞   La biographie de Marie de Jésus se trouve dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur.

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno, devenu président de la République de l’Equateur, donna à ce pays une constitution toute chrétienne où Dieu avait, comme il est juste, la première place et où tout était réglé d’après la loi divine. C’était le moyen de donner à l’Etat la meilleure des lois. « Ce pays est incontestablement le royaume de Dieu, disait-il, il lui appartient en propre, et Dieu n’a fait autre chose, en m’en faisant président, que de le confier à ma sollicitude. Je dois donc faire tous les efforts possibles pour que mes commandements soient subordonnés aux siens, pour que mes lois fassent respecter les siennes. Liberté pour tous et pour tout, excepté pour le mal et les malfaiteurs. »

    Bouquet spirituel :
    N’est-il pas vrai de dire que le sacrement de l’Eucharistie nous a été donné par le Sacré-Cœur ? Nul ne connaîtra et ne comprendra donc autant qu’il convient la divine Eucharistie s’il ne va jusqu’au Sacré-Cœur, dont l’amour a inspiré l’institution. « L’hostie n’est pas le Cœur seul de Jésus ; mais, sans ce Cœur, il n’y aurait pas d’hostie. »
    M. L’Abbé Gerbier

    Comment ne chercherions-nous pas à compenser par notre amour l’amour immense de son divin Cœur qui réside dans le sacrement de l’autel, toujours désireux de nous communiquer ses biens, toujours prêt à nous accueillir avec tendresse !
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Pratique :
    Prier pour la diffusion du règne de Dieu dans les sociétés chrétiennes et pour la conversion des peuples non chrétiens.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 18ème jour

    Dix-huitième jour : Le Cœur de Jésus triomphant dans le Ciel

    Maintenant, oh ! âme, élève-toi par un vol hardi jusqu’à contempler le Cœur de Jésus, non plus mort et transpercé sur la croix, mais vivant, régnant et glorieux à droite du Père. La charité, qui l’a tué sur la terre, lui confère à présent l’éternité dans le ciel, le couronnant des plus beaux rayons de gloire qui se voient en paradis, et parce qu’ici-bas il vint parmi nous toujours animé d’un souffle de douleur et rempli d’un esprit de souffrance et de mort, aujourd’hui, dans le sein de l’éternelle vie, il règne glorifié et transformé en océan de délices… Son Cœur demeure toujours tourné vers Dieu, toujours offert à Dieu pour notre salut, toujours suppliant le Père céleste par sa plaie béante et obtenant d’infinis moyens de rédemption pour l’Eglise, sa chère épouse, qui souffre ici-bas sur la terre. Et parce que le Cœur de Jésus est très beau, très pur, très candide, tout rempli de lumière et d’amour et, parmi tous les cœurs de l’éternité, le plus agréable et le plus cher à Dieu, il n’y a, parmi les saints, personne qui ne l’admire, qui ne l’adore, qui ne l’offre en perpétuelle action de grâces au Père éternel.
    P. Ignace del Nente

    Exemple : Le drapeau du Sacré-Cœur à Patay
    « L’heure marquée par Dieu où le drapeau du Sacré-Cœur devait recevoir le baptême de sang et de feu approchait ; le champ de Patay était voisin : on se prépara au combat. C’était le 2 décembre, premier vendredi du mois, jour consacré au Sacré-Cœur. Tous les zouaves pontificaux, ces fils de la vieille France, assistaient à la messe dans la chapelle de Saint-Péravy-la-Colombe.
    Mais déjà la bataille est engagée ; le moment est donc venu d’arborer le drapeau. Le sergent de Verthamon, qui avait demandé la veille à M. de Charrette de consacrer publiquement le régiment au Sacré-Cœur, est désigné pour avoir l’honneur de le porter.
    Il est enfin déployé, l’étendard du Sacré-Cœur, avec ses blanches couleurs, son Cœur de feu et sa devise certaine, même dans la défaite :
    « Cœur de Jésus, Sauvez la France ! »
    Le chevaleresque général de Sonis est passé dans les rangs et a dit à tous ces beaux jeunes hommes :
    « Messieurs, voilà la position à enlever ; faites voir ce que peuvent des soldats chrétiens ! »
    Et eux ont dit :
    « La fête est belle. »
    Oui, elle est belle, mais elle est sanglante ! Longtemps les soldats du Sacré-Cœur écartent avec la pointe de leur fer l’ennemi qui embarrasse la marche triomphale de leur drapeau ; mais ce drapeau est comme l’Arche sainte, tous ceux qui le portent sont frappés de mort, tous ceux qui s’en approchent son atteints. Qu’importe ! La guerre que subit la France est une guerre d’expiation ; les victimes sont pures et parées ; elles marchent sans crainte vers cet autel de leur gloire que le général a désigné et en franchissent tous les degrés. Enfin le drapeau du Sacré-Cœur flotte sur la position au milieu d’un nuage de poudre qui l’enveloppe comme un nuage d’encens ; mais il flotte sans garde et sans escorte : tous sont morts, tous sont « tombés dans le Cœur de Jésus », et leurs âmes sanctifiées forment autour du drapeau une glorieuse couronne.
    Attendons, Dieu est juste. Les héroïques cavaliers de Reischoffen et les braves fantassins de Patay n’ont pu sauver la France, parce que l’expiation de leurs erreurs n’est pas encore complète. Mais notre confiance dans l’avenir glorieux de la fille aînée de l’Eglise ne doit pas être ébranlé ; car Rome, tombée avec elle, ne s’est pas encore relevée, et, quelques sanglantes, quelques sacrilèges que puissent être les orgies des sectaires, le cri qui, en France, dominera tous les autres sera toujours le vieux cri de nos frères :
    « Vive le Christ qui aime les Francs ! »
    (Relation du lieutenant-colonel d’Albiousse, des zouaves pontificaux)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant cette bataille de Patay et le drapeau du Sacré-Coeur – voir les années 1870-1871.

    Page d’histoire :
    Paris était assiégé par les Prussiens ; Rome venait de tomber entre les mains sacrilèges des Piémontais ; la Commune préparait ses fureurs dans l’ombre. Qui pourra délivrer le Saint-Père et sauver la France ? Ce sera le Cœur de Jésus, s’écrièrent de nobles âmes : offrons-lui un Vœu national ! Aussitôt, le mouvement commence et l’élan se propage. Quel est ce Vœu national ? C’est la promesse d’offrir, au nom de la nation entière, l’expression solennelle de son repentir, en élevant à Paris une église monumentale dédiée au Sacré-Cœur. Paris a été le théâtre des plus grands désordres et il ne possède aucun temple en l’honneur du Cœur de Jésus ; nulle part l’expiation ne sera mieux placée ni plus éclatante. Dans Paris se trouve un quartier célèbre qui fut jadis arrosé du sang de Saint Denis et de ses compagnons et qu’on a appelé le quartier Montmartre ou le Mont des martyrs ; c’est là que sera construite l’église monumentale de la France. Enfin, notre Vœu national s’adresse au Sacré Cœur parce que le divin Cœur est la plus haute expression de l’amour de Dieu pour les hommes, et parce que la France a particulièrement blessé le Cœur de Jésus qui l’avait tant aimée ; c’est donc à lui qu’elle doit adresser l’expression de son repentir et de son espérance. Rien, par conséquent, n’est plus chrétien ni plus patriotique qu’un tel vœu. Aussi a-t-il reçu les bénédictions du Saint-Père et les encouragements de l’épiscopat français. Les dons affluent, les adhésions se multiplient à l’infini, et nous pouvons maintenant saluer, sur les hauteurs de Montmartre, la basilique destinée à éterniser le témoignage de nos regrets pour le passé et de notre confiance pour l’avenir.

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, sur l’histoire du Vœu national et la basilique Montmartre.

    Bouquet spirituel :
    Cette ouverture du côté de Jésus nous indique l’entrée du temple éternel où sera consommée l’éternelle félicité de tous les élus.
    Saint Bernardin de Sienne (1380-1444)

    Ô très auguste plaie !... La lance vous forma, mais c’est la puissance de Dieu qui vous entretient ; vous fûtes imprimée sur un corps sans vie, mais votre délicieuse ouverture restera éternellement comme une perle de la divine Majesté.
    Saint François de Borgia (1510-1572)

    Pratique :
    Prier souvent pour le relèvement de la France.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.