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Mois du Sacré-Coeur - Page 6

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 17ème jour

    Dix-septième jour : La blessure du Cœur de Jésus

    Ô Jésus, dont la beauté surpasse toute beauté, lavez-moi de plus en plus de mes iniquités et purifiez-moi de mes fautes, afin que je puisse m’approcher de vous qui êtes la pureté même, que je mérite d’habiter dans votre Cœur tous les jours de ma vie et que je puisse voir et accomplir votre volonté ! Votre côté a été percé pour que l’entrée en fût ouverte. Votre Cœur a été blessé pour que nous puissions habiter en lui et en vous, loin des agitations du dehors… Votre Cœur a été blessé, afin que la plaie visible nous révélât la plaie invisible de l’amour. Cette ardeur pouvait-elle mieux se montrer qu’en permettant que, après toutes les blessures reçues au corps, le Cœur fût encore frappé par la lance. Cette blessure charnelle indiquait la blessure spirituelle. Qui donc n’aimerait un Cœur ainsi blessé ? Qui ne lui rendrait amour pour amour ? Qui ne l’embrasserait, lui, si pur ? Quant à nous, qui sommes encore dans cette vie mortelle, de tout notre pouvoir aimons, aimons de plus en plus, embrassons notre cher blessé, dont les impies ont percé les mains et les pieds, le côté et le Cœur, demeurons auprès de lui, afin que notre cœur, dur et impénitent, soit enfin attaché par les liens de son amour et blessé de ses traits.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : (Onzième Promesse) Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur et il n’en sera jamais effacé
    Voici comment le P. de Gallifet fut appelé à propager la dévotion au Cœur de Jésus ; laissons-le parler lui-même : « L’an 1680, au sortir de mon noviciat, j’eus le bonheur de tomber sous la direction spirituelle du P. de la Colombière. C’est de ce serviteur de Dieu que je reçus les premières instructions touchant le Sacré-Cœur de Jésus-Christ et je commençai, dès lors, à l’estimer et à m’y affectionner. A la fin de mes études de théologie, je fus envoyé dans la maison de Saint-Joseph, à Lyon. Là, en servant les malades à l’hôpital, j’y pris une fièvre maligne qui me réduisit en peu de jours à la dernière extrémité. Je fus abandonné des médecins et, au sixième ou septième jour, ils jugèrent ma mort si certaine et si prochaine que, dans la crainte qu’on n’eût pas le temps de m’administrer l’Extrême-Onction, on ne crut pas devoir attendre, pour avoir les saintes huiles, le retour du sacristain qui était sorti, mais on courut précipitamment au monastère le plus voisin pour les prendre. Peu d’heures après, je perdis la connaissance et le sentiment, je tombai dans l’agonie et on attendait de moment en moment que je rendisse le dernier soupir. Ma vie étant ainsi désespérée, un de mes amis, que nous regardions comme un saint, se sentit inspiré d’aller devant le Saint-Sacrement et d’y faire un vœu pour ma guérison. Il promit à Jésus-Christ que, s’il lui plaisait de me conserver la vie, je l’emploierai tout entière à la gloire de son Sacré-Cœur ; sa prière fut exaucée : je guéris, au grand étonnement du médecin. J’ignorais le vœu que l’on avait fait à mon insu ; mais le danger passé, il me fut donné par écrit. Je le ratifiai de tout mon cœur et je me regardai dès lors comme un homme dévoué, par un choix marqué de la Providence, au Cœur adorable de mon divin Maître. Tout ce qui regardait sa gloire me devint précieux et j’en fis l’objet de mon zèle. »
    (De la dévotion au Cœur de Jésus, par le P. de Gallifet)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le P. de Gallifet et l’écriture de son ouvrage dédié au Sacré-Cœur de Jésus – voir les années 1726 à 1733.

    Page d’histoire :
    L’amour de Dieu n’est jamais à court de moyens de salut pour un peuple fidèle. Quelquefois même il suffit pour le salut d’un peuple qu’il se trouve dans son sein quelques âmes d’élite en considération desquelles la justice divine se laissera fléchir. L’Ecriture nous en rapporte un exemple remarquable. Dieu a résolu de perdre la ville criminelle de Sodome. Abraham se présente devant lui : « Seigneur, perdrez-vous le juste avec l’impie ? » Le Seigneur lui répondit : « Si je trouve cinquante justes dans tout Sodome, je pardonnerai à cause d’eux au reste de la ville. – Mais, reprit Abraham, s’il n’y en avait que quarante-cinq ? – Je pardonnerai. – Mais s’il n’y en avait que trente… que vingt… que dix… ? – Je pardonnerai, répondit chaque fois le Seigneur ; je ne la perdrai point s’il y a dix justes. » Et les dix justes ne s’y trouvèrent pas. Admirons la grande bonté de Dieu qui eût pardonné à des milliers de criminels en considération de dix âmes justes, et vivons de telle sorte que nous soyons de ces justes sauveurs.

    Bouquet spirituel :
    La lance a percé le Cœur de Jésus pour nous faire mieux comprendre que le pardon de nos péchés a son origine dans ce Cœur sacré.
    Saint Vincent Ferrier (1350-1419)

    Je te salue, plaie du précieux côté, qui t’imprime dans les cœurs dévots, blessure qui blesse les âmes justes, rose d’ineffable beauté, rubis d’inestimable valeur, entrée du Cœur de jésus, témoignage de son amour et gage de l’éternelle vie !
    Saint Pierre d’Alcantara (1499-1562)

    Pratique :
    Se maintenir toujours en état de grâce afin d’attirer les faveurs de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 16ème jour

    Seizième jour : Le Cœur de Jésus ouvert par la lance

    L’un des soldats ouvrit son côté par la lance et aussitôt il en sortit su sang et de l’eau. C’est à dessein que l’évangéliste s’est servi de cette parole. Il n’a pas dit : Il frappa son côté, il le blessa ; mais il l’ouvrit, afin de nous montrer ouverte, en quelque sorte, la porte de la vie, d’où ont coulé les sacrements de l’Eglise, sans lesquels on ne peut entrer dans la vraie vie. Ce sang, qui a été répandu, l’a été pour la rémission des péchés ; cette eau tempère et adoucit ce breuvage salutaire ; on peut à la fois s’y purifier et y boire… C’est pour cela que la première femme a été faite du côté de l’homme pendant son sommeil et qu’elle a été appelée vie et mère des vivants. Ce nom signifiait un grand bienfait, avant le grand mal de la prévarication. Ce second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la croix, afin qu’il lui fût formée une épouse qui sortit de son côté et de son Cœur pendant son sommeil. Quelle est donc cette mort, par laquelle ceux qui sont morts retrouvent la vie ? Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ?
    Saint Augustin (354-430)

    Exemple : (Dixième Promesse) Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis
    Saint Gérard Majella (1726-1755), grand thaumaturge du XVIIIème siècle et digne disciple de Saint Alphonse de Liguori avait reçu du Cœur miséricordieux de Jésus le don de convertir les plus grands pécheurs. On peut dire qu’il avait une plus grande connaissance de la conscience des autres que de la sienne propre. Il rencontra un jour un pécheur récidif que le respect humain enchaînait à l’enfer et qui ne pensait nullement à changer de vie. Gérard le conduisit dans sa chambre, et là, lui découvrant la noirceur de sa conscience devant un crucifix, il lui dit : Quoi ! tu as le cœur d’offenser ton Dieu de la sorte ! Puis, lui montrant l’image du Sauveur attaché à la croix : Qui a fait ces plaies, ajouta-t-il, sinon toi par tes péchés ! Et quel autre que toi lui a tiré ce sang des veines ? Au même instant, l’on vit le sang jaillir aux plaies des mains, des pieds et du Cœur de Jésus. Le misérable, touché de componction, alla aussitôt se jeter aux pieds du P. Pétrella, lui racontant l’événement avec tous les signes du plus vif repentir, et lui permettant de le publier partout. Les jours de confessions et de communions, Gérard circulait continuellement dans l’église pour détourner du sacrilège ceux qui se trouvaient en état de péché mortel. Les Pères disaient que ce Frère convertissait autant d’âmes que dis missionnaires. Il s’offrait sans cesse à Dieu en victime des péchés du monde. Quand il pressentit que sa fin approchait, il demanda en grâce au Seigneur d’éprouver les peines que Jésus agonisant souffrit sur la croix dans son corps et dans son Cœur. Il fut exaucé. Aussi l’entendait-on gémir et s’écrier : « Je souffre le martyre !... Priez pour moi, disait-il à un prêtre qui était venu le voir ; priez pour moi, car je souffre beaucoup. Je suis dans les plaies de Jésus-Christ, et ses plaies sont en moi : je ressens toutes les peines intérieures et extérieures que Jésus-Christ souffrir dans sa passion. » Ce saint Rédemptoriste mourut en 1753, âgé de vingt-neuf ans.
    (P. S. Omer)

    ☞   La vie de ce Rédemptoriste italien est détaillée sur Wikipédia.

    Page d’histoire :
    Voici un fait arrivé au Canada, en 1872, qui prouve combien le Cœur de Jésus est bon et miséricordieux pour les pécheurs.
    Un homme déjà avancé en âge était demeuré plus de trente ans éloigné des sacrements. A l’indifférence pour ses devoirs religieux, il joignait une aversion et une sorte de haine contre les prêtres. Toujours il cherchait l’occasion d’en dire du mal ou de les tourner en dérision, et et le saint ministère. Depuis bien des années, sa pieuse famille adressait des supplications au ciel, sans obtenir ce qu’elle désirait si ardemment. Une vertueuse parente conçoit un jour le projet de tenter un suprême effort auprès du Cœur de Jésus qu’elle aimait tendrement. Elle court à l’église, fait bénir une image du Sacré-Cœur, retourne toute joyeuse chez elle et cache habilement l’image dans les vêtements du pauvre pécheur. Elle fait ensuite commencer plusieurs neuvaines dans diverses communautés ; puis, quand elle juge que le Cœur du bon Maître est tout à fait gagné, elle mande un prêtre et lui ménage une entrevue avec la brebis égarée qu’elle veut ramener au bercail. Le divin Cœur n’a pas coutume de faire les choses à demi : le triomphe fut complet, miraculeux. Le pécheur, qui, depuis tant d’années, ne pouvait souffrir la vue d’un prêtre, accueille celui-ci avec empressement. Il se confesse avec d’admirables sentiments de repentir et de foi. Depuis, on fut presque obligé de modérer ses pieux désirs et son zèle pour la prière et les œuvres de religion. Quelques jours après sa conversion, quelqu’un se hasarda à parler contre les prêtres en sa présence ; mais ce malheureux visiteur compris bientôt qu’il s’adressait mal et qu’il fallait se taire. La famille est au comble de la joie, et le nouveau converti ne sait comment témoigner sa reconnaissance au Cœur de Jésus qui l’a retiré de l’abîme.

    Bouquet spirituel :
    Jésus fit couler de la plaie de son Cœur son sang précieux pour vivifier et embraser d’amour ses disciples.
    Saint Albert le Grand (1193-1280)

    Un soldat a ouvert le côté de Jésus… et j’y ai trouvé un trésor très précieux… Comme du côté d’Adam sortit Eve son épouse, ainsi du côté de Jésus-Christ a été formée l’Eglise.
    Saint Jean Chrysostome (v.344-407)

    Pratique :
    Remercier le Cœur de Jésus de sa miséricorde pour nous et en général pour tous les pécheurs.

    Oraison jaculatoire :
    Ô très doux Jésus, ne soyez pas pour moi un juge, mais un Sauveur.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Vendredi 15 juin : Litaniae de Sacratissimo Corde Iesu

    Kyrie, eleison.
    Christe, eleison.
    Kyrie, eleison.
    Christe, audi nos.
    Christe, exaudi nos.
    Pater de caelis, Deus,
    Fili, Redemptor mundi, Deus,
    Spiritus Sancte, Deus,
    Sancta Trinitas, unus Deus,

    Cor Iesu, Filii Patris aeterni, miserere nobis
    Cor Iesu, in sinu Virginis Matris a Spiritu Sancto formatum,
    Cor Iesu, Verbo Dei substantialiter unitum,
    Cor Iesu, maiestatis infinitae,
    Cor Iesu, templum Dei sanctum,
    Cor Iesu, tabernaculum Altissimi,
    Cor Iesu, domus Dei et porta caeli,
    Cor Iesu, fornax ardens caritatis,
    Cor Iesu, iustitiae et amoris receptaculum,
    Cor Iesu, bonitate et amore plenum,
    Cor Iesu, virtutum omnium abyssus,
    Cor Iesu, omni laude dignissimum,
    Cor Iesu, rex et centrum omnium cordium,
    Cor Iesu, in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae,
    Cor Iesu, in quo habitat omnis plenitudo divinitatis,
    Cor Iesu, in quo Pater sibi bene complacuit,
    Cor Iesu, de cuius plenitudine omnes nos accepimus,
    Cor Iesu, desiderium collium aeternorum,
    Cor Iesu, patiens et multae misericordiae,
    Cor Iesu, dives in omnes qui invocant te,
    Cor Iesu, fons vitae et sanctitatis,
    Cor Iesu, propitiatio pro peccatis nostris,
    Cor Iesu, saturatum opprobriis,
    Cor Iesu, attritum propter scelera nostra,
    Cor Iesu, usque ad mortem oboediens factum,
    Cor Iesu, lancea perforatum,
    Cor Iesu, fons totius consolationis,
    Cor Iesu, vita et resurrectio nostra,
    Cor Iesu, pax et reconciliatio nostra,
    Cor Iesu, victima peccatorum,
    Cor Iesu, salus in te sperantium,
    Cor Iesu, spes in te morientium,
    Cor Iesu, deliciae Sanctorum omnium,

    Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, (parce nobis, Domine.)
    Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, (exaudi nos, Domine.)
    Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, (miserere nobis, Domine.)
    Iesu, mitis et humilis Corde, (Fac cor nostrum secundum Cor tuum.)

    Oremus. Omnipotens sempiterne Deus, respice in Cor dilectissimi Filii tui et in laudes et satisfactiones, quas in nomine peccatorum tibi persolvit, iisque misericordiam tuam petentibus, tu veniam concede placatus in nomine eiusdem Filii tui Iesu Christi: Qui tecum vivit et regnat in saecula saeculorum. (Amen.)

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 15ème jour

    Quinzième jour : La soif du Cœur de Jésus


    J’ai soif ! s’écrie le Sauveur. Pourquoi fait-il entendre ce cri ? Ne sait-il pas qu’aucune main charitable ne lui présentera seulement quelques gouttes d’un breuvage rafraichissant ?... Ah ! c’est qu’il veut élever nos esprits à la pensée de la soif bien autrement ardente, allumée dans son Cœur par le feu de la charité. C’est donc comme s’il criait aux pécheurs : Voyez, dans mon corps, il n’y a plus de place pour la douleur ; dans ma vie, plus de place pour l’humiliation ; c’est ainsi que mon Cœur vous a témoigné son amour ! Et pourtant, ce Cœur a soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible. Pour vous, il voudrait pouvoir souffrir mille morts encore plus cruelles et plus ignominieuses !... C’est encore comme s’il eût crié à Dieu son Père : Mon Dieu, j’ai fait connaître votre nom, j’ai accompli l’œuvre que vous m’avez confiée, ce sang que vous avez mis dans mes veines, je l’ai répandu jusqu’à la dernière goutte ; ma mort approche, et pourtant j’ai soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible…
    Secoue donc ta torpeur, ô mon âme, rachetée par la mort de Jésus-Christ, et paye d’un juste retour la charité de son Cœur.
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Exemple : (Neuvième Promesse) Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré Cœur sera exposée et honorée
    Nous lisons dans le bulletin du Vœu National de février 1883 ce touchant récit :
    Voici une conversion due au Sacré Cœur de Jésus et dont la publicité peut servir à la gloire de Celui qui a tant aimé les hommes. Naguère, le voyageur ou le pèlerin de Saint-Antoine en Dauphiné, pouvait, en traversant le dernier village qui le séparait de ce pays et de son église monumentale, apercevoir un homme assis contre les murs de sa cabane. Cet homme à la chevelure en désordre, à la barbe hérissée, à l’œil fauve, à la figure découpée en traits saillants, aurait, au milieu d’un désert, fait frissonner le voyageur le plus courageux ; au milieu d’un groupe d’habitations si bien situées, à l’entrée d’une plaine aussi riche que belle, son aspect avait au moins quelque chose d’étrange. Cet extérieur si sauvage devait accuser un intérieur aussi négligé. Il poussait le manque de convenance jusqu’à insulter à la religion de ceux qu’il voyait aller à la Sainte Messe le dimanche. C’est dire qu’il n’avait pas souvent fréquenté l’église depuis sa Première Communion.
    Usé à la fin par un régime malsain autant que par les privations, il s’affaissa sur un grabat. Qui eut le courage et la charité de pénétrer dans cette antre se rappelle encore l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait. Mais, en face du malade, quelque chose frappait la vue et étonnait : c’était une grande image du Sacré-Cœur de Jésus, mal peinte, noircie par la poussière. Les yeux du Sauveur se portaient grands ouverts sur le malade : c’était saisissant. Pour lui, il avait la dévotion de son image (plus encore que celle de Garibaldi placée en face) ; il en parlait avec admiration, l’invoquait, il aimait son Sacré-Cœur. Les promesses du Sacré-Cœur devaient se réaliser pour lui. On avait espéré que son image le sauverait, elle le sauva. Du reste, une neuvaine au Cœur divin avait été commencée par des personnes d’une piété exemplaire qui s’intéressaient et se dévouaient à lui, pour demander sa conversion ! Pendant ce temps, le prêtre l’aborda et quel ne fut pas son étonnement quand il vit cet homme le prévenir lui-même en quelque sorte, se hâter de mettre en ordre aux affaires de son âme, se confesser avec larmes ! N’était-ce pas le loup changé en agneau ? Aussi comme il réclamait dès lors son sacrement (le sacrement par excellence de l’Eucharistie) pour ne pas mourir, disait-il, comme un vieil animal ! Il le reçut avec une piété vraiment touchante en présence d’un groupe de personnes tout étonnées et ravies de ce changement. Et comme il fut fidèle à dire son chapelet tous les jours jusqu’à la mort ! Marie et le Sacré-Cœur l’ont conduit au ciel ! Gloire donc au Sacré-Cœur de Jésus qui a tant aimé et qui aime tant les hommes !

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno n’avait pas toujours vécu en disciple dévoué de Jésus. Catholique convaincu, il avait cependant négligé longtemps la pratique de ses devoirs. Il était étudiant à Paris, lorsqu’un jour, faisant une promenade au Luxembourg avec quelques amis, la conversation se transforma en discussion religieuse. Garcia Moreno défendit avec vigueur et succès la cause de sa foi. Un de ses interlocuteurs, se voyant vaincu, crut sortir d’embarras en mettant Garcia Moreno lui-même en cause : « Vous parlez très bien, dit-il, mais cette religion si belle, vous en négligez un peu la pratique… Depuis quand vous êtes-vous confessé ? » Moreno baissa la tête, puis regardant en face son interlocuteur : « Cet argument peut être excellent aujourd’hui, il ne le sera plus demain. » Rentré dans sa chambre, il médita longtemps sur sa vie passée, pleura ses fautes devant Dieu ; son amour s’était réveillé sous l’injure faite à son Dieu ; le lendemain, il était à la sainte Table, et jamais depuis, tant s’en faut, il n’a mérité le reproche qui causa son retour à Dieu.
    (Vie de Garcia Moreno, par le P. Berthe)

    ☞   Rappel : des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    Vrai Dieu ! que le Cœur divin est amoureux de notre amour ! Ne suffirait-il pas qu’il nous eût permis de l’aimer ? Mais non, il nous commande de l’aimer.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    C’est au Cœur affligé de Jésus que je veux donner toute ma tendresse ; je veux m’occuper à pleurer ses douloureuses blessures ; je veux surtout déplorer tant de souffrances rendues inutiles pour un si grand nombre d’âmes.
    Saint Claude La Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Tous les soirs, examiner sa conscience et faire un acte de contrition parfaite, afin de n’être jamais en état de péché mortel.

    Oraison jaculatoire :
    Mon Jésus, miséricorde.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 14ème jour

    Quatorzième jour : Le Cœur de Jésus souffrant des douleurs de Marie

    Jésus souffrait doublement, car il souffrait deux grandes douleurs à la fois, la sienne et celle de Marie, et les souffrances de sa Mère ne le torturaient pas moins cruellement que les siennes, parce qu’il avait pu lire tout ce qui se passait dans l’âme de Marie et connaissait chaque sanglot de ce cœur virginal ! Pourra-t-on jamais faire assez connaître la tendresse, l’amour du Cœur de notre très bon Sauveur ? il voit Marie près de la croix, l’âme remplie d’amertumes, et, malgré les tortures qu’il endure, il ne peut être arraché par aucune souffrance à la pensée de sa Mère bien-aimée ; son Cœur si noble ne peut l’oublier, et, quoique déjà à l’agonie, il songe néanmoins à prendre soin d’elle. S’adressant à son disciple : Voici votre mère, soyez son fils, lui dit-il ; car je ne veux point qu’à un moment si cruel, elle soit privée de toute consolation. En faut-il davantage pour nous montrer la tendresse immense du Cœur si aimant de Jésus… Ô Dame Sainte Marie, inébranlable dans votre foi et votre amour, vous étiez là, debout près de notre Rédempteur, mais vous ne pouviez lui rendre aucun service, ni même arriver jusqu’à Lui, vous ne pouviez que blesser plus douloureusement son Cœur !
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Huitième Promesse) Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection
    Armelle Nicolas, connue sous le nom de la bonne Armelle, naquit en 1608, à Campénéac, en Bretagne. Sa première occupation fut la garde des troupeaux, emploi qui lui plaisait plus que tout autre, parce qu’elle y était seule, et avait plus de loisir pour dire son chapelet et d’autres prières. Tandis que ses compagnes se divertissaient, cette enfant de bénédiction se recueillait derrière une haie où Dieu lui faisait goûter mille douceurs. Un jour, elle trouva par hasard près d’elle un crucifix ; elle le baisa en l’arrosant de ses larmes, et, depuis lors, elle eut un attrait particulier pour l’image de Jésus crucifié, dont les blessures, surtout la plaie du Cœur, lui révélaient tant d’amour. Elle croyait entendre sans cesse, au fond de son âme, une voix qui lui disait : « C’est l’amour du Sauveur pour toi qui lui a causé toutes ses souffrances. » Pour avoir le bonheur de communier plus souvent, elle alla se mettre en service à Ploërmel, ville voisine. D’une soumission sans égale à ses maîtres et à son confesseur, elle disait : « Pourvu que je ne fasse pas ma volonté, je ne me mets en peine de rien ; mais si je faisais ma propre volonté, je me tiendrais pour perdue. » Inutile de dire que la croix fut le partage d’Armelle, puisque Dieu la donne à tous ses élus. Son confesseur, connaissant les mauvais traitements qu’elle avait à endurer, lui dit un jour qu’elle pouvait quitter son service. « Comment ! mon Père, répondit-elle, voudriez-vous donc me conseiller de quitter la croix que Dieu m’envoie ? Jamais je ne le ferai, si vous ne me le commandez absolument. » Et où allait-elle puiser ce courage, sinon dans le Cœur même de Jésus ? « Quand les hommes me persécutaient par leurs médisances et leurs mauvais traitements, aussitôt, disait-elle, je m’adressais au divin objet de mon amour, qui me montrait son Cœur pour m’y enfermer ; aussi je m’y cachais comme dans une citadelle. » Toutes les créatures parlaient de Dieu à cette pauvre fille élevée à l’école du Saint-Esprit. « Considérant la beauté des prairies, je disais en moi-même : Mon Bien-Aimé est la fleur des champs et le lys des vallées ; c’est la rose sans épines. Je l’invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices. – Le matin, quand d’une étincelle de feu j’allumais un grand brasier, je disais : Ô amour ! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même ! » Armelle avait un tel désir de la communion qu’elle disait un jour à son confesseur : « Plutôt que d’être privée d’un si grand bien, je consentirais à subir les plus affreux supplices. » Peu de temps après, l’homme de Dieu lui dit : « Jusqu’ici, ma fille, on vous a permis de communier plusieurs fois la semaine ; je ne veux plus que vous le fassiez, sinon le dimanche ; n’en êtes-vous pas contente ? – Oui, mon Père, répondit-elle, je ferai tout ce qui vous plaira. » Et, en même temps, il s’éleva dans son âme un désir si ardent de cette divine nourriture, qu’il parut sensiblement sur son visage. Le confesseur s’en apercevant, lui demanda de nouveau si elle était contente. « Oui, mon Père, reprit-elle, je veux de tout mon cœur tout ce que vous voulez ; je préférerai toujours la volonté de Dieu à toute autre chose. – Allez, ma fille, dit alors le directeur, non seulement communiez comme auparavant, mais faites-le tous les jours, et n’y manquez jamais. » Elle mourut pleine de mérites en 1671.
    (Vie des justes, par Carron)

    ☞   La biographie d’Armelle Nicolas (1606-1671) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Mgr de Ségur, homme de la plus haute noblesse, à qui ses talents et ses manières distinguées promettaient un brillant avenir dans la carrière diplomatique, renonça à tant de belles espérances pour se donner tout entier au Cœur de Jésus en devenant prêtre. Il puisa au Cœur de jésus l’amour des petits, et consacra une grande partie de sa vie aux enfants du peuple, leur enseignant la pratique des vertus chrétiennes, les encourageant à persévérer ; il fut l’un des premiers à s’occuper en France de ces œuvres de persévérance connues sous le nom de cercles et de patronages catholiques, où les jeunes gens trouvent le double attrait de la vertu et d’une joie pure dans des délassements de tout genre. On ne saurait trop engager les parents à envoyer leurs enfants dans ces maisons où ils ont tout à gagner. On ne saurait trop engager les laïques pieux à aider les prêtres à établir et à soutenir ces œuvres.

    ☞   Des précisions sur Mgr de Ségur (1820-1881) et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en mars 1857.

    ☞   Et une belle prière au Sacré-Cœur qu’il a rédigée.

    Bouquet spirituel :
    Quand Jésus vit la violence des angoisses maternelles de Marie au pied de la croix, il en fut si affecté, qu’il devint comparativement insensible à la souffrance de ses plaies, à cause de sa peine beaucoup plus grande que cette vue lui causait.
    Révélation de Sainte Brigitte (de Suède – 1302-1373)

    Au pied de la croix, l’amertume qui débordait du Cœur de Marie remontait à sa source, c’est-à-dire au Cœur de Jésus.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Soutenir, soit par l’aumône, soit par la prière, l’œuvre des écoles libres catholiques.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, conservez en nous la pureté.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 13ème jour

    Treizième jour : Le Cœur de Jésus et le bon larron

    Que ne fit le Cœur de notre Sauveur à l’endroit de celui du mauvais larron, tout le temps qu’il fut à la croix ? Combien de fois le regarda-t-il, le provoquant à le regarder, permettant que son sang sacré vint à tomber sur lui, à dessein d’amollir et purifier son cœur… Certes, le bon larron, comme l’autre, était le plus scélérat voleur qui se pût trouver, et néanmoins, sur la fin de sa vie, il regarda la croix et il fut sauvé, et trouva sa rédemption pour nous montrer que les plus grands pécheurs ne doivent jamais désespérer du pardon de leurs fautes, pourvu qu’ils regardent la croix et se mettent sous sa protection, quand bien même ce ne serait que sur le déclin de leur vie, comme fit ce criminel… Donc, si Notre-Seigneur remet si librement des péchés si grands et si énormes à ceux qui lui en demandent pardon, et s’il offre le même pardon aux obstinés et les attend à pénitence avec tant de patience, que ne fera-t-il pas à celui qui la lui demande et avec quel cœur recevra-t-il le cœur du pénitent ?
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Exemple : (Septième Promesse) Les âmes tièdes deviendront ferventes
    Dans une ville du nord de la France, un ecclésiastique, apôtre zélé du Sacré Cœur, dut séjourner pendant quelque temps. Une femme d’un certain âge se présente un jour à lui et le prie de l’entendre en confession. Il refusa poliment, « car il n’avait point, répondit-il, les pouvoirs nécessaires » ; il y avait, du reste, dans cette localité, un assez grand nombre de confesseurs. – « Je ferai, lui dit son interlocutrice, toutes les démarches qu’il faudra pour vous obtenir les pouvoirs de confesser dans ce diocèse. Il y va du salut de mon âme. »
    Ces mots frappèrent le digne prêtre qui lui donna rendez-vous dans quelques jours. Des renseignements qu’il reçut dans cet intervalle lui firent connaître à qui il avait affaire. Cette personne s’était montrée longtemps fervente et tout occupée de bonnes œuvres. Mais peu à peu le dégoût l’avait saisie, et elle avait abandonné ses pieuses pratiques et, sans commettre encore de fautes graves, elle accumulait du moins chaque jour infidélités sur infidélités. Elle se présente au jour fixé et déclare son dangereux état, bien décidée toutefois à ne rien faire pour en sortir. Le prêtre, voyant cette âme en grand péril, l’exhorte vivement à la prière et lui parle de la dévotion au Cœur de Jésus. A ce mot, sa pénitente se récrie, - elle n’aime point ces nouveautés, bonnes pour des imaginations enthousiastes. – Mais le confesseur lui imposa silence et lui fit promettre, que pendant huit jours, elle réfléchirait cinq minutes sur ces deux questions : « Qu’est-ce que le Cœur de Jésus a fait pour moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour lui ? »
    Après bien des récriminations, cet engagement fut pris et gardé. Il n’en fallut pas davantage : en huit jours, le Cœur de Jésus avait fait d’une âme si languissante et si tiède une âme énergique et pleine de zèle, qui devint apôtre de sa dévotion. Elle est morte au bout de quelques années, laissant après elle de magnifiques souvenirs de charité et de dévouement.
    (Messager du Cœur de Jésus)

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno, président de la République de l’Equateur, dont nous avons déjà cité l’exemple à propos de l’humilité, peut encore servir de modèle à notre amour pour ceux qui souffrent. A Quito, sa capitale, tous les jours aussitôt après la messe, il visitait l’hôpital, dont il s’était constitué directeur. Quand il arrivait dans une autre ville, sa première visite était encore pour l’hôpital afin de veiller à ce que tout s’y passât avec charité. Vivant avec une simplicité extrême, il employait en aumônes la plus grande partie de son traitement, et réduisait pour cela le plus possible ses autres dépenses, s’interdisant, par le même motif, tout dîner d’apparat. Il reçut un jour une somme destinée à lui permettre d’en offrir un au monde officiel ; il la porta à l’hôpital et organisa le banquet pour ses habitants ; il avait pensé, disait-il, qu’un bon repas ferait plus de bien à eux qu’aux diplomates.

    ☞   Rappel : des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873

    Bouquet spirituel :
    Oh ! qu’il est agréable au Cœur de Jésus d’être prié pour les pécheurs ! il disait un jour à la vénérable Séraphine de Capri : Aide-moi par tes prières à sauver les âmes.
    Saint Alphonse (1696-1787)

    Ayez pitié de moi, Seigneur, s’écriait le larron repentant, compatissant aux douleurs du divin Maître. En réponse à une telle prière, le Sauveur pouvait-il mesurer sa paix avec parcimonie ? Sa poitrine auguste était tout proche et sous les yeux de celui qui l’invoquait, de celui qui par la confession de sa foi et le repentir, était devenu son soldat et son disciple fidèle, ne dut-il pas alors lui révéler tous les secrets de son Cœur ?
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Pratique :
    Aimer à visiter ceux que nous savons être dans quelque peine physique.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, consolation des affligés, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 12ème jour

    Douzième jour : Le Cœur de Jésus dans son agonie

    Sa tristesse fut très grande à cause des nombreux motifs que son Cœur si bon avait de s’attrister. Un combat se livra dans son âme : la partie supérieure acceptait la souffrance et la mort, la partie inférieure tremblait et refusait ; mais l’amour que Jésus avait pour Dieu et son grand désir de procurer notre salut triomphèrent de cette résistance et terminèrent la lutte qui s’était élevée dans son Cœur. La sang du Sauveur bondit alors d’allégresse et se prépara à couler pour nous ; il se sentait comme poussé et pressé par l’amour qui sortait du Cœur de Jésus, se répandait dans tout son être ; oui, c’est à cause du désir qu’il avait de nous sauver, c’est par l’excès et dans l’enthousiasme de son trop excessif amour que Jésus a sué le sang au jardin des oliviers… Oui, Jésus, qui fortifia les autres et leur donna du courage, intrépidité, persévérance, entra lui-même en agonie, et l’angoisse de son Cœur fut si cruelle, qu’il sua du sang en grande abondance… Sans doute, il était entièrement résigné à tout, puisqu’il était venu, bien volontairement, exprès pour souffrir ; néanmoins, puisqu’il avait pris la nature humaine dans sa réalité, son Cœur souffrait, parce que c’était un vrai cœur, le plus généreux, le plus noble des cœurs… Oh ! qu’il est donc pénible de voir le Cœur si bon de Jésus rempli de tant de tristesse !
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Sixième Promesse) Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’océan infini de la miséricorde
    Dans une paroisse de Belgique vivait un homme livré aux plus honteux excès de l’ivrognerie. Depuis plus de vingt-cinq ans, il ne cessait d’être un sujet de profonde affliction pour ses frères et sœurs. En 1864, un zélé missionnaire vint donner un sermon sur la dévotion au Sacré-Cœur. Les nombreux assistants l’écoutèrent avec un vif intérêt, mais l’un d’entre eux fut plus ému que les autres : c’était le pauvre ivrogne. Son cœur qui avait été insensible en entendant les plus terribles vérités, fut amolli par l’exposé que fit le ministre de Dieu sur toutes les amabilités du Cœur de Jésus. Il fondit en larmes, lorsqu’il entendit citer ces paroles de Jésus-Christ révélant son Cœur à sainte Marguerite-Marie : « Les pécheurs trouveront dans la dévotion à mon Sacré-Cœur l’assurance de leur pardon. Mon Cœur est l’océan infini de la miséricorde ! » A ce moment, l’infortuné saisit qu’il avait trouvé ce qu’il n’osait plus croire possible, une miséricorde plus grande que ses fautes, et une grâce plus puissante que ses mauvais penchants. Son parti est pris… Immédiatement après le sermon, il va se jeter aux pieds du prédicateur : « Mon Père, lui dit-il, j’ai beaucoup péché, vous m’avez touché le cœur ; je veux me confesser. » Cette conversion fut aussi durable qu’elle fut sincère. D’un seul coup, il brisa tous ses liens. Il renonça pour toujours à ses anciens amis, à ses compagnons de débauche, et il ne connut plus d’autre chemin que celui de l’église. Il communiait au moins tous les quinze jours. La paroisse fut grandement étonnée de ce changement. Le Cœur de Jésus qui avait opéré cette belle conversion se hâta de la couronner ; car un an après, la paroisse recevait la grâce d’une mission. Le converti y assista à tous les exercices. Il ne pouvait entendre parler de l’amour de Dieu et de l’ingratitude des pécheurs sans verser d’abondantes larmes… Pendant une instruction du matin, il sentit le désir irrésistible d’aller immédiatement se confesser et de recevoir ensuite la Sainte Communion. La multitude des fidèles qui assiégeaient les confessionnaux ne lui permit pas de satisfaire sa dévotion avant l’heure de midi. Tout porte à croire qu’il avait le pressentiment de sa fin prochaine. Etant rentré chez lui, il monta directement à sa chambre et s’étendit sur son lit. Quand on vint pour s’enquérir de ce qu’il était devenu, on le trouva endormi dans le Seigneur !... En rassemblant les circonstances extraordinaires de cette mort, on ne peut douter que notre converti ne soit allé s’unir au Cœur de Jésus, qu’il aimait si tendrement depuis sa conversion.
    (Messager du Cœur de Jésus)

    Page d’histoire :
    Notre-Seigneur, ayant un jour apparu à Marguerite-Marie, lui demanda si elle voulait bien céder un peu du bien qu’elle avait fait, et supporter des souffrances pour obtenir les grâces dont une âme avait grand besoin. Marguerite-Marie s’offrit autant que son divin Maître le voudrait. Peu après, elle souffrit de grandes douleurs et telles que Dieu seul peut en connaître l’étendue. Ce n’a pas été pour cette seule personne que cela lui est arrivé, mais il y en a une quantité d’autres pour lesquelles Dieu l’a fait souffrir. C’était pour elle une joie incroyable de pouvoir, par ses peines, satisfaire aux outrages commis contre la divine Bonté.
    (Vie de sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   Rappel : la biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Ô très doux Jésus, transformez mon pauvre cœur en votre Cœur Sacré ; que vos douleurs unissent votre Cœur au mien et me le rendent toujours aimable et propice !
    Bienheureux Henri Suso (v.1295-1366)

    Apprenons par cette agonie mortelle à mettre nos souffrances dans le Cœur de Jésus, en le priant de les perfectionner, de les offrir à son Père céleste, afin que, par cette union, elles soient anoblies et procurent aux Saints la gloire, aux justes des mérites, la miséricorde aux pécheurs et le soulagement aux âmes du Purgatoire.
    Ludolphe de Saxe (v.1300-1378)

    Pratique :
    Se priver d’un plaisir permis en expiation des péchés des hommes.

    Oraison jaculatoire :
    Ô Cœur de Jésus, plutôt la mort que le péché.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 11ème jour

    Onzième jour : Les souffrances du Cœur de Jésus

    Quel fut, au temps de la Passion de Notre-Seigneur, la peine de son Cœur très délicat et très suave ? C’est chose impossible à comprendre, parce que toutes les douleurs subies par Jésus, tant les naturelles que les violentes, s’attaquaient à son Cœur, d’une sensibilité et d’une vivacité extrêmes. Donc, dans sa Passion, il n’est pas de peine qui n’écrasât, ne broyât et n’étouffât pour ainsi dire son Cœur très tendre… Quelles indicibles plaies ce Cœur très doux ne reçut-il pas quand les très douloureux supplices de la Passion s’exercèrent effectivement contre le Rédempteur ? Passe en revue et médite en détail, ô mon âme, la cruelle Passion et la mort de Notre-Seigneur, et tu verras que le Cœur de Jésus dans toutes ses veines et dans tous ses muscles fut bien plus douloureusement blessé, offensé, frappé, affligé, cloué et crucifié par ses douleurs intimes que le corps tout entier de la divine Victime ne le fut sur la Croix par ses plaies extérieures.
    P. Ignace del Nante

    Exemple : (Cinquième Promesse) Je bénirai toutes leurs entreprises
    L’un des premiers apôtres de la dévotion au Sacré-Cœur fut le P. Romain Hinderer, S.J., presque contemporain de sainte Marguerite-Marie. Ce Père mourut en odeur de sainteté en 1744, au fond d’une lointaine province de la Chine qu’il évangélisait depuis de longues années. La vie de cet apôtre manifesta d’une manière frappante la réalisation de la promesse que Notre-Seigneur faisait à la Sainte, lorsqu’il lui disait qu’il bénirait toutes les entreprises de ceux qui seraient dévoués à son divin Cœur. Il obtint, en effet, par la dévotion au Cœur de Jésus, les succès les plus étonnants, nous pouvons même dire les plus prodigieux pour son apostolat. Voici, entre autres, une page tirée de sa vie par le P. Chancy : « La plus grande persécution fit tomber en Chine plus de 50 églises. Le P. Hinderer s’enferma dans celle qu’il desservait. C’était la première église de Chine consacrée au Cœur de Jésus. Il gagna les bonnes grâces du vice-roi qui le persécutait. En effet, ce prince donna l’ordre aux mandarins de respecter le Père et ses travaux apostoliques. Le zélateur du Sacré-Cœur en profita pour établir une Congrégation en l’honneur de l’objet de son amour et bientôt il vit son zèle couronné d’un tel succès, qu’il ne savait assez en remercier la divine bonté. Il avait divisé en plusieurs catégories les membres de l’Association et tous rivalisaient d’ardeur pour glorifier le Sacré-Cœur de Jésus. Les enfants de chœur, changés en petits apôtres, sortaient de leurs assemblées tout enflammés de ce feu sacré que Notre-Seigneur est venu répandre sur la terre. Ils entraient dans les maisons des païens, les évangélisaient, baptisaient les enfants et arrachaient tous les jours à l’enfer un très grand nombre d’âmes. Un médecin se servit si bien de l’influence de son art, qu’en une année il baptisa plus de 8000 enfants.
    Un prince de sang, frappé des prodiges de cette merveilleuse charité, étudia expressément la médecine pour imiter l’apôtre dont nous venons de parler. Il devint bientôt si habile en cet art, qu’on réclamait partout son ministère. Sa qualité de prince lui donnait accès dans les palais, et les pauvres, qu’il ne négligeait pas, étaient enchantés de recevoir gratuitement les soins de son inaltérable charité. C’est dans le Cœur de Jésus qu’il l’avait puisée, c’est dans les allocutions pleines de feu adressées aux Confrères du Sacré-Cœur qu’il l’activait, c’est à ce Cœur à jamais béni qu’il rapportait toute la gloire de ses succès. »
    Vie du P. Romain Hinderer de la Compagnie de Jésus, l'apôtre du Sacré-Cœur dans l'Église de Chine au dix-huitième siècle, 1668-1744, par le P. Chancy.

    ☞   Le 12 octobre 1707, le P. Romain Hinderer S.J. (1668-1744) aborde en Chine, où il élève la première église dédiée au Sacré-Cœur (à Hang-Tcheou, province du Tché Kiang)

    Page d’histoire :
    L’historien du saint curé d’Ars raconte ce qui suit de son zèle pour le salut des âmes :
    « J’avais remarqué, dit-il, plusieurs fois qu’il faisait des neuvaines pour la conversion des pécheurs. Le voyant accablé de confessions, je lui dis un jour : « Monsieur le curé, ne faites donc pas de si longues prières, vous voyez bien que vous n’en pouvez plus ! – C’est vrai, me répondit-il, j’ai cette dévotion de prier pour les pécheurs, il me semble que je ne peux pas m’en empêcher. » Tous les jours de la semaine, à l’exception du lundi qu’il consacrait aux âmes du Purgatoire, il offrait ses souffrances et travaux pour les pécheurs. Il disait : « Rien n’afflige tant le Cœur de Jésus que de voir toutes ses souffrances perdues pour un si grand nombre… Prions donc pour la conversion des pécheurs : c’est la plus belle et la plus utile des prières. » Il conseillait de s’offrir en victime huit ou quinze jours pour les pécheurs, de souffrir à la même intention le froid, le chaud, de se priver d’un regard, d’une visite agréable, de faire des neuvaines, d’assister à la messe. Aux pasteurs des âmes, il recommandait le jeûne, les veilles, la discipline, etc., en un mot, ce qu’il faisait lui-même. » (Vie du Curé d’Ars, par Monin)

    ☞   Vie et œuvres du Saint curé d’Ars au Sanctuaire d’Ars

    Bouquet spirituel :
    Seigneur, introduisez-moi dans le Sanctuaire sacré de vos douleurs intérieures ; submergez-moi dans cet océan d’amertume que renferme votre Cœur.
    Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Il est impossible de considérer, sans être ému de compassion, tout ce que le Cœur de Jésus eut à souffrir sur la croix pour l’amour de nous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Pratique :
    Prier pour telles personnes que nous savons en avoir besoin.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, refuge des pécheurs, ayez pitié de nous.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 10ème jour

    Dixième jour : Le Cœur de Jésus s’offrant à son Père

    La très clémente charité du Dieu très doux, très miséricordieux, très compatissant de Jésus se montre tout entière dans le soin empressé qu’il a pris de s’offrir lui-même à son Père céleste : excité sans relâche par le feu dévorant qui brûlait son Cœur, il s’est présenté pour procurer le salut des hommes ; il s’est dévoué, s’est exposé, s’est sacrifié pour nous… Avoir souffert tout cela, n’est-ce pas le faire d’un Cœur très charitable, très aimant, tout débordant d’un amour sans bornes, n’est-ce pas là une preuve incontestable de la bonté du Sacré-Cœur ?...
    Ô Père miséricordieux, nous vous présentons maintenant ces mêmes souffrances par le Cœur très doux de votre Fils en union avec l’amour avec lequel il s’offrit lui-même à vous ; nous vous demandons par les entrailles de votre miséricorde, qu’aujourd’hui encore, ces mêmes mérites opèrent dans tous les élus, vivants et morts, la vertu et la paix que jadis ils opérèrent sur l’autel de la Croix.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Quatrième Promesse) Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à l’heure de la mort
    Si l’on veut voir comment Notre-Seigneur daigne récompenser à la mort ceux qui ont aimé son divin Cœur, il suffit de lire le récit des derniers moments de Mlle de Angelis, jeune Romaine, morte le 30 mai 1869. Le 28 mai, elle reçut le Viatique ; pendant son action de grâces, elle serra longtemps sur sa poitrine l’image du Cœur de Jésus, lui parlant avec une telle tendresse qu’on la crut ravie en extase : « Oh ! que je suis contente, s’écriait-elle, que je suis heureuse, ô mon Jésus, de m’en aller auprès de vous ! Oh ! que j’éprouve de consolation ! Vous savez, ô mon Dieu, combien je vous aime ! » Ayant fait appeler son frère aîné et son neveu, elle leur parla avec un zèle tout apostolique sur l’importance du salut, l’attachement à l’Eglise, l’assistance quotidienne à la Sainte Messe, la fuite des mauvaises compagnies. Son confesseur lui ayant dit qu’elle irait bientôt en paradis, elle s’écria : « Ô mon Père ! quelle douce parole ! le paradis ! je vais au paradis ! je m’en vais enfin voir mon Jésus, je vais rejoindre Marie, ma bonne Mère. Oui, je vais au paradis. » Elle se mit alors à baiser mille fois l’image du Cœur de jésus, puis celle de Marie et de Saint Joseph. « Vraiment, disait-elle, je ne suis déjà plus de ce monde, je suis dans le Cœur de Jésus, sous le manteau de Marie : oh ! que je suis heureuse ! je ne me serais jamais attendue à être si consolée à mes derniers moments. » Au milieu des plus violentes douleurs, elle parlait à Notre-Seigneur avec la tendresse la plus touchante : « Venez, disait-elle, venez vite, ô mon Jésus ! Qu’il me tarde de m’unir à vous ! Que vous êtes aimable, Seigneur, quel doux paradis que votre Cœur ! Ah ! quand verrai-je le front si ravissant de mon Jésus ! Quand baiserai-je ses mains, ses pieds, son divin Cœur ; oui, ce Cœur qui m’a tant aimée, ce Cœur qui sera ma demeure éternelle, ce Cœur si plein de douceur et d’amabilité ! » Enfin, tenant dans ses mains l’image du Cœur de Jésus et la regardant avec tendresse, elle répéta plusieurs fois : Jésus, Jésus, Jésus !... et rendit tranquillement son âme à Dieu. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à proclamer que sa bienheureuse mort a été le fruit de sa dévotion vraiment extraordinaire au Sacré-Cœur de Jésus.
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    Sainte Emilie de Rodat, fondatrice et Supérieure générale de la Sainte-Famille de Villefranche, morte le 19 septembre 1852, se distingua par l’intelligence du pauvre. Elle se proposait, ainsi que ses compagnes, d’honorer spécialement le Cœur de Jésus. La fin principale de son Institut étant l’éducation chrétienne, les orphelines, les enfants les plus déshéritées de la nature, les plus rebutantes, étaient l’objet de ses prédilections. Les pauvres petites filles saisies dès leur naissance par la misère et livrées à toutes les duretés de la vie lui attendrissaient le cœur… Dans les commencements de la Congrégation, alors que tout y faisait défaut, une Sœur, ayant un jour brisé une grande cruche pleine de vin, s’en désolait, lorsqu’elle vit venir à elle la Mère Emilie tenant par la main une enfant recueillie dans la rue. « Consolez-vous, lui dit-elle, nous avons plus gagné que perdu : voyez cette pauvre petite ! » Et elle montrait l’enfant qu’on venait de lui amener, toute galeuse et pleine de vermine. Et elle s’en réserva le soin ; c’était elle qui la lavait, la peignait, l’habillait… Son grand moyen d’attirer les grâces sur son Institut et ses ressources pour la fondation et l’entretien de sa maison était de prendre des orphelines pauvres. Elle redoublait d’aumônes dans les temps de disette ; et plutôt que de renvoyer les enfants des familles dans la gêne, elle leur faisait remise de partie ou totalité de la pension : elle en prenait parfois deux et trois de la même famille à sa charge. (Vie de la R. Mère Emilie, par Aubineau)

    ☞   La Congrégation de la Sainte-Famille de Villefranche et Sainte Emilie de Rodat

    Bouquet spirituel :
    Dès le premier moment de son Incarnation, la Croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son Cœur, et il accepta dès lors toutes les douleurs, toutes les humiliations que sa sainte humanité devait souffrir.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690

    J’aurais consenti à souffrir, non pas une seule fois, mais une infinité de fois, pour recouvrer une seule âme.
    Notre-Seigneur à la Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Pratique :
    Faire aujourd’hui une aumône plus abondante.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez toute notre richesse.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 9ème jour

    Neuvième jour : L’amour du Cœur de Jésus dans l’incarnation

    Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour ; c’est donc l’amour qui l’a fait descendre pour se revêtir de la nature humaine ; mais quel cœur aurait-il donné à cette nature humaine, sinon un cœur tout pétri d’amour ? Qu’aura donc fait le Verbe divin en se faisant homme, sinon de se former un cœur sur lequel il imprimât cette charité infinie qui l’obligeait à venir au monde ? Donnez-moi tout ce qu’il y a de plus tendre, tout ce qu’il y a de plus doux et d’humain ; il faut faire un Sauveur qui ne puisse souffrir les misères, saisi de douleur ; qui voyant les brebis perdues, ne puisse supporter leurs égarements. Il lui faut un amour qui le fasse courir au péril de sa vie, qui lui fasse baisser les épaules pour charger dessus ses brebis perdues, qui lui fasse crier : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi. Venez à moi, vous tous qui êtes chargés. Venez, pécheur, c’est vous que je cherche. Enfin, il lui faut un cœur qui lui fasse dire : Je donne ma vie, parce que je veux. C’est moi qui ai un cœur amoureux, qui dévoue mon corps et mon âme à toutes sortes de tourments. Voilà quel est le Cœur de Jésus, voilà quel est le mystère du christianisme.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : (Troisième Promesse) Je les consolerai dans toutes leurs peines
    Nous lisons dans les chroniques des Frères Mineurs qu’un homme riche et de qualité, étant entré dans l’Ordre, fut aussitôt assailli du tentateur au sujet de son changement de vie ; « pour ce qu’au lieu de manger des viandes délicates et de se vêtir somptueusement, il trouva au monastère des febves et des herbes avec autres légumes, du gros drap, de la paille au lieu d’un lict bien mol, et au lieu des richesses une estroite pauvreté, au lieu d’honneur, vileté, une grande austérité et rigueur au lieu des plaisirs. »
    L’ennemi lui représentant vivement tout cela au cœur, il résolut de reprendre les idées du siècle, et aucune considération ne put le faire changer de sentiment.
    « Comme il se retirait, ses yeux s’arrêtèrent sur un crucifix qui se trouvait sur son passage, et il se mit à genoux pour implorer la miséricorde du Sauveur. On n’a pas en vain recours à la Passion du Sauveur ; la prière du fugitif n’était pas achevée qu’il se sentit élevé en oraison jusqu’à l’extase. Notre-Seigneur lui apparut, accompagné de sa bienheureuse Mère. « Mon fils, lui dit-il, pourquoi abandonnes-tu ta sainte vocation ? – Seigneur, répondit le novice, vous savez que, accoutumé dans le monde à vivre délicatement, je ne puis supporter ici l’austérité de la règle, principalement en ce qui concerne le vêtement et la nourriture. » Alors le divin Sauveur, étendant le bras droit et lui montrant la plaie sanglante de son côté, lui dit : Porte ici ta main, mon fils, imprègne-la du sang qui en découle, et lorsqu’une chose te paraîtra difficile, marque-la de ce sang puisé à mon Cœur. Alors, ce qui auparavant te semblait insupportable te deviendra doux et agréable.
    Le novice obéit, et depuis, quand la tentation ou le dégoût assiégeaient son âme, il rappelait à son esprit la Passion du Fils de Dieu et contemplait l’amoureuse plaie de son Cœur. Et par la vertu de cette contemplation, toutes les amertumes de la vie religieuse se changeaient pour lui en délices. N’est-ce pas en action, la parole que nous chantons dans l’office du Sacré-Cœur :
    Quicumque certum quaeritis
    Rebus levamen asperis…
    Ad Cor reclusum vulnere,
    Ad mite cor accedite.

    « Vous tous qui cherchez dans vos peines une consolation assurée, approchez-vous de ce Cœur ouvert, approchez-vous de ce Cœur si doux. »
    (Etudes franciscaines sur le Sacré-Cœur par le R.P. Henri de Grèzes)

    Page d’histoire :
    Don Garcia Moreno (1821-1875), président de la république américaine de l’Equateur, et qui mourut en martyr sous le poignard d’un assassin parce que sa dévotion au Cœur sacré de Jésus en avait fait le plus ardent défenseur de l’Eglise, donna toute sa vie les plus grands exemples des vertus chrétiennes. Malgré sa position élevée, il se rappelait que tout homme est petit devant Dieu, et voici ce qu’il écrivait dans sa règle de vie : « Tous les matins, je ferai oraison et je demanderai l’humilité… Je dirai à chaque heure : je suis pire qu’un démon, et l’enfer devrait être ma demeure. Dans ma chambre, ne jamais prier assis quand je puis le faire debout. Faire des actes d’humilité, baiser la terre par exemple. Désirer toutes sortes d’humiliations, prenant soin toutefois de ne pas les mériter ; me réjouir quand on censurera ma personne et mes actes. Ne jamais parler de moi si ce n’est pour avouer mes défauts ou mes fautes. » Le jour même de sa glorieuse mort, il avait tracé ces mots : « Mon Seigneur Jésus-Christ, donnez-moi l’amour et l’humilité. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    C’est au Cœur du Sauveur que nous sommes redevables de toutes les faveurs que nous avons reçues, telles que la rédemption, la vocation à la foi, le pardon de nos fautes.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Dans la poitrine maternelle, son Cœur divin prévoyait, disposait, méritait, impétrait tous les bienfaits que nous avons reçus.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Pratique :
    Rejeter les pensées de vanité dès que nous les remarquons.

    Oraison jaculatoire :
    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 8ème jour

    Huitième jour : Le port

    Là, sur l’autel de votre Cœur, je trouve un port très sûr que les vents agités ne peuvent jamais troubler ; dans votre Cœur, je trouve le repos à l’abri des tempêtes ; dans votre Cœur, je trouve des délices exquises qui n’engendrent point le dégoût et ne sont point exposées à aucune altération ; dans votre Cœur, je trouve une paix très profonde qu’aucune dissension ne viendra troubler, une joie que nulle tristesse ne pourra changer, une félicité sans nuage.
    Je veux m’endormir dans le Cœur de Jésus, source de la souveraine et véritable paix, source d’où jaillira et coulera pour mon âme l’éternelle tranquillité qui doit à jamais me délivrer des épreuves et des tribulations de cette vie, et puisque je dois sortir si tôt de ce monde, je veux placer en Jésus mes délices, mes pensées, mes affections, en entrant dans son tendre et amoureux Cœur, où je me cacherai comme dans un sépulcre, où je me reposerai dans un très doux sommeil ; au moment de rendre le dernier soupir, je veux placer mon cœur dans son côté entr’ouvert et confier mon cœur à son Cœur.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Deuxième Promesse) Je mettrai la paix dans les familles
    Nous lisons dans le Messager du Cœur de Jésus de janvier 1896 le touchant et dramatique récit d’une réconciliation opérée par la grâce toute-puissante du Sacré Cœur, non pas entre les membres d’une seule famille, mais entre deux partis ennemis d’une même population qui allaient en venir aux mains. Voici ce récit que nous devons abréger à notre regret.
    En 1895, les Pères Jésuites donnaient une grande mission à Sciallas en Albanie. On sait que dans cette région que dans cette région les hommes ne quittent jamais leurs armes et que les inimitiés sont irréconciliables et presque toujours mortelles.
    La mission réussissait admirablement ; tout projet de vengeance était suspendu, et une trève générale avait été proclamée, quand une altercation entre deux personnes qui suivaient une procession faillit devenir l’occasion d’un combat sanglant. En vain les femmes des deux familles essayaient de calmer leurs maris et leurs frères, déjà deux camps ennemis s’étaient formés et n’attendaient que le signal d’entrer en lutte. Soudain, un coup de fusil retentit. « A ce bruit terrible, écrit le P. Pati, un violent frisson parcourut tout mon corps. Je vois les diverses corporations se diviser rapidement ; chacun prend position et, l’arme au poing, tous mes hommes attendent le signal du combat… Encore quelques minutes, et, au lieu de la consécration au Cœur adorable de Jésus, nous allions avoir un massacre général. Quelle angoisse, mais aussi quelle ardente prière ! Soudain, le Cœur très saint et très aimable de Jésus m’inspire cette pensée : Chante et fais chanter la Couronne d’Or. Sur le champ, je m’écrie d’une voix dont l’émotion et la grâce semblent rendre presque tonnante : Qui est avec moi et avec le Christ me réponde ! Et j’entonnai : Jésus doux et humble de Cœur ! A ce cri, bon nombre de voix répondent avec ensemble et vigueur : Rendez mon cœur semblable au vôtre ! A l’audition de ce chant si aimé, le tumulte commence à se calmer, les fusils s’abaissent peu à peu, un silence relatif reprend de proche en proche… Je continue à chanter : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! Cependant, le Très Saint Sacrement arrive, pendant que les fidèles et moi ne cessons de répéter : Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! A la vue du Très Saint Sacrement, tous nos émeutiers, silencieux et repentants, se rapprochent peu à peu de l’autel et s’agenouillent les uns auprès des autres dans l’attitude du recueillement et de la prière. Quelques instants après, la campagne environnante retentissait de nos pieux cantiques, redits par la foule entière, et la consécration de la paroisse au divin Cœur de Jésus s’accomplissait au milieu d’une paix parfaite et d’une profonde piété. Ainsi, au lieu d’un affreux massacre, nous contemplions une admirable solennité.
    Gloire au divin Cœur de Jésus ! Gloire au Cœur Immaculé de Marie !
    Tels sont les fruits, telles sont les merveilles du Sacré Cœur en Albanie. »

    Page d’histoire :
    Ampère, ce génie universel qui embrassa tous les objets des connaissances humaines et qui, aux qualités les plus diverses de l’esprit, réunissait celles du cœur : philosophe, littérateur, poète en même temps que musicien, mathématicien, se disait en se mettant aux pénibles études qu’il a poursuivies avec tant de succès : « Travaille en esprit de prière ; étudie, c’est le devoir de ton état ; écoute les savants, mais d’une oreille ; que l’autre soit toujours prête à recevoir les doux accents de ton Ami céleste. N’écris que d’une main ; de l’autre, tiens-toi à Dieu comme un enfant au vêtement de son père. »
    (Vie d’Ampère, par M. Valson)

    ☞   La vie d’André-Marie Ampère (1775-1836) sur Wikipédia.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur de Jésus, vous êtes le port assuré pour ceux qui, dans la tempête, recourent à vous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    C’est pourquoi, attiré par votre douceur, je fixe en vous ma demeure, et je dépose dans votre sein, comme dans un port assuré, tout ce que je suis, tout ce que je possède et tout ce que j’espère.
    Saint François de Borgia (1510-1572)

    Pratique :
    Si la paresse vous a fait négliger vos devoirs d’état, prenez pour la vaincre des habitudes contraires.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez ma force et mon soutien.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 7ème jour

    Septième jour : L’océan

    Dans ce divin Cœur était comme une mer d’une douceur très suave, où je trouvais une foi indicible, et le souverain bien. Je ne pouvais voir le fond de cette mer, en sorte qu’elle était comme un abîme. Plus j’y entrais et plus j’en apercevais la profondeur ; plus je goûtais de ses eaux et plus ma soif devenait insatiable. Après avoir joui quelque temps de cette vision et de ce goût béatifiques, j’ai entendu une voix qui disait : Je suis l’amour fidèle qui établit l’âme dans la vérité ; après quoi, elle n’a plus que du dégoût pour le monde, ce qui la fait mépriser des mondains. Mais elle aime ce mépris ; elle aime la solitude ; elle aime les tribulations et les douleurs. Et quand ces sentiments lui sont devenus habituels, je la fais monter plus haut ; je l’introduis dans le ciel empyrée, où elle contemple mes plaies, dont la splendeur la fait brûler d’amour. Lorsqu’elle est bien enflammée, je la transforme et alors elle entre dans mon Cœur ; elle y trouve un abîme de charité et de douceur incomparables ; elle s’y plonge et y demeure submergée. La lumière répandue de ces plaies sacrées sur les justes de la terre, bien que sortant de la même source, n’arrive pas à tous par le même canal ; les uns la reçoivent des pieds de Jésus, les autres de ses mains, d’autres enfin de son Cœur adorable. Les âmes qui reçoivent les rayons sortis des pieds de Jésus sont celles qui l’aiment d’un amour ordinaire ; les ferventes sont éclairées des rayons de ses mains ; celles que le Sacré Cœur inonde d’un torrent de lumière sont celles qui, par la grâce, se sont élevées jusqu’au pur amour.
    Sainte Françoise Romaine (1384-1440)

    Exemple : (Première Promesse) Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état
    Eustelle, surnommée à juste titre l’Ange de l’Eucharistie, morte à Saint-Pallais de Saintes en 1840, fut une de ces âmes qui ne vivent que pour consoler Jésus Jésus-Christ délaissé au Saint Tabernacle. Elle exprime dans ses lettres des sentiments dignes des Séraphins : « Ô Sainte Eucharistie ! s’écrie-t-elle. Ô Sainte Eucharistie ! Que j’aime à répéter ces mots ! Que mon âme y trouve de délices !... C’est dans le Sacrement adorable de l’Eucharistie que se trouve l’amour, c’est à cette source sacrée dont les eaux jaillissent jusqu’à la vie éternelle, que nous devons aller étancher notre soif : c’est à ce tabernacle que nous devons aller chercher l’Agneau immaculé qui seul peut rendre à notre âme la blancheur de son innocence première. Pauvre Jésus ! Il n’est pas aimé ! Il n’est pas connu ! Ô aveuglement ! Ô stupidité de l’homme ! Que ne m’est-il donné de soumettre tous les cœurs au joug du saint amour !... Ô sainte Eucharistie ! C’est toi qui m’enlèves ainsi à moi-même ; tu me transportes déjà dans la région céleste. Que je t’aime ! Tu fais mes délices ; tu me fais mourir, pour mieux revivre. Laisse-moi expirer à tes pieds ; la mort m’est un gain. » Qui n’admirera ce langage dans une pauvre couturière qui ne connaît d’autre école que le Cœur de Jésus ? Voici ce qu’elle écrivait à son directeur : « Je vis cet aimable Sauveur, il y a quelques jours ; il me montrait son Cœur divin… Ô Jésus ! donnez-moi votre Cœur, donnez-moi votre amour… c’est aux pieds du Tabernacle qu’on apprend la science de l’amour !... »
    Cette magnifique parole de Marie-Eustelle nous indique où il faut aller apprendre la science des Saints, la science d’aimer Jésus-Christ, l’unique science nécessaire. Ecoutons encore une fois cette âme séraphique : « Ô Sacrement de l’Eucharistie, unique ambition de mon cœur, objet de tout ce que je pense, de tout ce que je crois, de tout ce que je veux ! Que ne puis-je te faire connaître ! Cher bon Maître ! Ô Jésus ! C’est trop, c’est trop pour ce lieu d’exil ! Suspends un peu ces délices ineffables ! Ô mon céleste Ami ! Tu m’enchaînes en quelque sorte sur cette terre étrangère, mais c’est aux pieds de tes autels. Eucharistie ! Ô doux cœur de mon âme ! Ô ma vie ! Ô l’âme de ma vie ! Eucharistie ! Que ce nom résonne délicieusement au-dedans de moi-même ! » Elle terminait ordinairement ses lettres par le Rendez-vous dans le Cœur de Jésus. Que les gens simples se consolent ; s’ils le veulent, ils peuvent lutter d’amour avec les Séraphins !...
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    La manière dont Notre-Seigneur récompensa un acte d’obéissance de Sainte Marguerite-Marie nous montre combien cette vertu lui est chère. Voici comment cette amie du Cœur de Jésus raconte elle-même le fait : « La veille de Saint Thomas (21 décembre 1682), notre très honorée Mère me commanda, en vertu de la sainte obéissance, de demander ma santé à Notre-Seigneur, lequel allait toujours augmentant mes infirmités. Etant, pour lors, alitée à l’infirmerie et si malade que j’aurais eu peine à subsister longtemps comme j’étais… Voici la manière dont elle me fit ce commandement : Qu’il fallait demander à notre-Seigneur que si tout ce qui se passait en moi (ses révélations) était de lui, il en donnât pour marque de suspendre tous mes maux corporels pendant cinq mois, en sorte que je n’aie besoin pendant tout ce temps d’aucun remède ou soulagement… Mais Celui qui a voulu mourir par obéissance m’a bien fait connaître combien il la chérit, puisque, m’étant levée dans le moment pour aller au chœur lui faire ma demande que mes péchés me rendaient indigne d’obtenir, j’ai toujours été depuis en si parfaite santé qu’il me semble que rien n’est capable de l’altérer. »
    (Vie de Sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   La biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’Océan infini de la miséricorde.
    (Promesse du Sacré Cœur)

    Vous entrerez dans cet aimable Cœur comme un voyageur dans un navire dont le pur amour est le pilote.
    Sainte Marguerite-Marie (1648-1690)

    Pratique :
    Ne jamais murmurer, quel que soit le supérieur qui nous commande.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, obéissant pour nous jusqu’à la mort de la croix, ayez pitié de nous.


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    et
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  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 6ème jour

    Sixième jour : La cité de refuge

    Voyez en Jésus ces signes de rédemption, de miséricorde et d’amour : ses cinq plaies ! Et ces signes sont en même temps les cités de refuge dont parlait le Prophète. Ecoutez le cri qui s’élève de ces cités divines ; prêtez l’oreille à ce qu’elles disent. A nous, elles parlent de repentir, de confiance et d’amour, à Dieu le Père, de miséricorde et de pardon. Le sang d’Abel demandait vengeance, les plaies de Jésus demandent miséricorde. Ô pécheur, craindrais-tu encore que Dieu te repousse ? Vois quels avocats plaident la cause au tribunal de la justice. Au Fils, Marie présente son Cœur maternel et son sein qui l’a allaité. Au Père, le Fils présente ses plaies et son Cœur ouvert. En présence de tous ces monuments d’amour, qui pourrait craindre d’être repoussé ? « Et l’une de ces cités sera appelée cité du soleil. » Si les cinq plaies du Sauveur sont des cités de refuge, la plaie de son Cœur divin est la cité du soleil, l’éternel foyer de la lumière et de la chaleur surnaturelles. Par l’ouverture du côté de Jésus, la porte du paradis nous a été ouverte ; par elle, la splendeur de la lumière éternelle est arrivée jusqu’à nous. On dit généralement que le sang tiré du flanc de la colombe prévient la cécité, en faisant disparaître les taches qui se forment sur les yeux. Or, le sang que la lance du soldat a fait jaillir du Cœur transpercé de Jésus a illuminé les yeux de l’aveugle-né, c’est-à-dire de l’humanité jusqu’alors plongée dans les ténèbres.
    Saint Antoine de Padoue (1195-1231)

    Exemple : Abondance de grâces promises à tous ceux qui pratiquent la dévotion au Sacré Cœur
    « Que ne puis-je, dit Sainte Marguerite-Marie, raconter à tout le monde ce que je sais de cette aimable dévotion ! Je vous en conjure, n’oubliez rien pour l’inspirer à tout le monde. Jésus-Christ m’a fait connaître à n’en pouvoir douter, qu’il voulait établir partout cette dévotion, et par elle se faire un nombre infini de serviteurs fidèles, de parfaits amis et d’enfants reconnaissants.
    Je ne sache pas qu’il y ait nul exercice de dévotion dans la vie spirituelle qui soit plus propre à élever en peu de temps une âme à la plus haute sainteté, et pour lui faire goûter les véritables douceurs qu’on trouve au service de Dieu. Oui, je le dis avec assurance, si l’on savait combien Jésus-Christ a pour agréable cette dévotion, il n’est pas un chrétien, pour peu d’amour qu’il eût pour cet aimable Sauveur, qui ne la pratiquât d’abord.
    Faites en sorte que les personnes religieuses l’embrassent, car elles en retireront tant de secours, qu’il ne faudrait point d’autre moyen pour rétablir la première ferveur et la plus exacte régularité dans les communautés les moins réglées, et pour porter au comble de la sainteté celles qui vivent dans la plus exacte régularité.
    Mon divin Sauveur m’a fait entendre que ceux qui travaillent au salut des âmes auront l’art de toucher les cœurs les plus endurcis et travailleront avec un succès merveilleux, s’ils sont pénétrés eux-mêmes d’une tendre dévotion au divin Cœur.
    Pour les personnes séculières, elles trouveront par ce moyen tous les secours nécessaires à leur état, c’est-à-dire la paix dans leur famille, le soulagement dans leurs travaux et les bénédictions du ciel dans toutes leurs entreprises. C’est proprement dans ce Cœur adorable qu’elles trouveront un refuge pendant leur vie, principalement à l’heure de la mort. Ah ! qu’il est doux de mourir, après avoir eu une constante dévotion au Sacré-Cœur de Celui qui doit nous juger !
    Enfin, il est visible qu’il n’est personne au monde qui ne ressentit toutes sortes de secours du ciel, s’il avait pour Jésus-Christ un amour parfaitement reconnaissant, tel qu’est celui qu’on lui témoigne par la dévotion à son Sacré Cœur. »

    Page d’histoire :
    L’amour véritable pour Jésus-Christ ne consiste pas à avoir toujours des sentiments extraordinaires, ni à accomplir des actes surhumains. Il consiste à faire, pour obéir et pour plaire à Dieu, ce que Dieu demande de nous. Saint Vincent de Paul, qui a donné de si héroïques marques de son amour pour Dieu, a passé les années de son enfance à garder les troupeaux, et cependant, dès lors, il s’appliquait à cette humble fonction pour l’amour du Dieu qui l’y avait appelé. Dans la suite, sa vie n’eut rien d’extraordinaire pendant de longues années où les études l’occupèrent comme tant d’autres ; mais, là encore, il travaillait pour Dieu et comme Dieu le voulait ; plus tard, modeste précepteur dans une grande maison, sans faire de grandes choses, il se fit remarquer en toutes circonstances par sa foi, son amour de Dieu, et c’est ainsi qu’il prépara son cœur à devenir le trésor où Dieu versa ses grâces et d’où sortirent ensuite tant de généreux sentiments et tant d’heureuses initiatives pour la gloire de Jésus-Christ.

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant la vie de Saint Vincent de Paul – voir l’année 1617

    Bouquet spirituel :
    Nous avons une cité de refuge toujours ouverte dans toutes nos tentations, dans toutes nos afflictions, en un mot, dans tous nos besoins : ce sont les entrailles de la miséricorde de Dieu.
    Saint Bernard (1090-1153)

    C’est dans cet adorable Cœur que nous trouvons toutes les armes propres pour notre défense, tous les remèdes pour la guérison de nos maux.
    Saint Pierre Damien (1007-1072)

    Pratique :
    Accomplir nos actions ordinaires de notre mieux en vue de plaire à Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Tout pour vous, Seigneur Jésus.

     

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    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
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    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
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    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 5ème jour

    Cinquième jour : Le Paradis de l’amour

    Courage donc, élève-toi, ô âme misérable et infirme, élève-toi sur les ailes de la foi et de la charité… monte au Paradis de l’amour pour recueillir le miel de la dévotion ; monte à ce Cœur si haut ; car Celui que tu cherches a été à la fois élevé et humilié. Il ne s’est pas élevé sur la croix pour se soustraire à ceux qui voudraient s’approcher de lui, mais au contraire afin de pouvoir être trouvé par eux. Approche-toi donc avec confiance de ce Paradis ; reconnais ton Sauveur à ses bras étendus, embrasse son amour qui t’appelle à ses étreintes et qui est prêt à recevoir les tiennes ; écoute l’accent de cette voix miséricordieuse et je puis le dire, digne de compassion, qui te crie : Reviens, reviens, afin que je te contemple. Reviens de ta volonté mauvaise ; de tes actions perverses, de tes obstinations, de ton désespoir… La science que tu apprendras de moi dans toute sa plénitude te donnera le pouvoir d’écarter l’obstacle que le Chérubin te présentait. Les fleuves de mon sang feront tomber les flammes redoutables de ce glaive embrasé. Entre donc, ô âme, dans ce « Paradis meilleur que tous les autres », maintenant avec toute l’affection de ton cœur, afin que tu puisses, plus tard, avec ton âme et ton corps, entrer dans le Paradis terrestre et dans le Paradis des cieux.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Un martyr
    « Un jeune missionnaire du diocèse de Clermont, M. J.-M. Baptifaud, dut sa dévotion au Sacré Cœur de Jésus l’incomparable grâce du martyre, qu’il désirait très vivement. Le 29 juin 1871, jour où le jeune lévite avait le bonheur de se consacrer irrévocablement à Dieu, en recevant le sous-diaconat, il écrivait en tête de ses résolutions de retraite : Sous les auspices du Sacré Cœur, doux et humble, brûlant d’amour pour Dieu et les hommes, et ne cessant de crier : « Ecce venio, ut faciam, Deus, voluntatem tuam. » Il consacra de même au Sacré Cœur ses autres ordinations. Quand il apprit sa destination pour le Yun-Nan, la première question qu’il adressa à son directeur fut celle-ci : Peut-on être martyr au Yun-Nan ? Et M. le G***, son voisin de district et son ami, écrit de lui le 29 juin 1876 : « M. Baptifaud a de tout temps soupiré après le martyre : ses écrits l’attestent, et le post-scriptum de sa dernière lettre était un consentement formel et parfait de son sacrifice.
    « Dès que le danger fut menaçant, M. Baptifaud prépara ses chrétiens et se prépara lui-même pour la lutte, par la confession et la communion. Puis il les réunit dans la soirée du 15 septembre 1874, et tous se consacrèrent solennellement au Sacré Cœur. Vingt-quatre heures après, le 16 au soir, une victime d’agréable odeur fut immolée au Cœur de notre adorable Maître. On apprend au missionnaire que ses chrétiens sont en danger ; mais il est averti qu’il s’expose à un péril imminent s’il va les joindre. « Que d’autres n’y aillent pas, dit-il, c’est bien ; mais moi, qui suis Père, je dois aller au secours de mes enfants qui s’y trouvent. » Les ennemis avaient déjà escaladé le mur qui les déparait des chrétiens ; M. Baptifaud veut le franchir : un coup de lance le repousse : « Pourquoi ne voulez-vous pas que j’entre ? Je suis le Père des chrétiens !
    - C’est précisément celui-là que nous voulons tuer ! » fut-il répondu.
    M. Baptifaud s’élance pour sauter le mur ; on s’empare de lui ; il a les mains liées derrière le dos avec la tresse de fils de soie attachée à ses chevaux. Peu après il expire sous les coups, ayant invoqué le nom de Jésus jusqu’à son dernier soupir. »
    (Bulletin du Vœu National)

    Page d’histoire :
    Un trait de la vie du général de Sonis, un des amis les plus dévoués du Cœur de Jésus, nous montre l’énergie que donne pour le service de Dieu un amour sincère de Notre-Seigneur. Voici ce que raconte le héros lui-même : « un jour que, pour payer ce que je devais à l’esprit de corps, j’étais allé passer une heure au cercle des officiers, entouré de beaucoup de monde, je me trouvais adossé au chambranle d’une cheminée, tout près d’une fenêtre donnant sur la voie publique, lorsque j’entendis de ce côté le bruit d’une sonnette qui tintait par intervalles. Il me vint une pensée que c’était le bon Dieu qu’on portait à quelque malade. M’agenouillerai-je ? Resterai-je là debout comme tout le monde ? Il y eut en moi, je l’avoue, un moment de combat ; mais soudain une pensée me traversa l’esprit : si ces gens-là voyaient passer leur chef de corps, leur empereur, leur drapeau, est-ce qu’ils ne salueraient pas ? Et quand c’est mon Dieu qui passe !... Allons donc ! Là-dessus je m’approche de la fenêtre, me disposant déjà à mettre les deux genoux en terre. Mais, ô déception ! en levant les yeux, que vois-je ? C’était le vulgaire chariot de je ne sais quel marchand ambulant dont cette clochette hypocrite annonçait le passage… Le bon Dieu s’était contenté de ma bonne volonté. »
    (Le général de Sonis (1825-1887), par Mgr Bonnard)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le général de Sonis et la bataille de Loigny – voir les années 1870 et 1871

    Bouquet spirituel :
    Le Cœur de Jésus, source inépuisable de tous les biens, est comme un jardin d’une beauté extraordinaire et toute mystérieuse.
    Sainte Gertrude (1256-1302)

    Que le Seigneur est bon, que son Cœur est aimable ! Demeurons là en ce saint domicile ! Que ce Cœur vive toujours dans nos cœurs, que ce sang bouillonne toujours dans les veines de nos âmes.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Pratique :
    Triompher du respect humain.

    Oraison jaculatoire :
    Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour !

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    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 4ème jour

    Quatrième jour : L’autel


    Il y avait dans la loi ancienne deux autels : l’autel d’airain ou des holocaustes, et l’autel d’or ou des parfums… Jésus-Christ est tout à la fois ces deux autels dont parle la loi antique : autel d’airain dans son corps tout sanglant, immolé à la vue de tout le peuple ; autel d’or dans son Cœur tout brûlant d’amour. Et ces deux autels demandent et provoquent des larmes avec lesquelles nous devons les arroser en ce jour. Le premier demande des larmes de componction et de repentir, le second des larmes de tendresse et de dévotion… Oui, notre autel d’or ou des parfums à l’intérieur est le Cœur du Christ, tout embrasé de charité. Là est l’encens qui monte vers le ciel ; là sont les parfums suaves qui embaument la terre. Ô Dieu, quelle suavité, lorsque je l’entends s’écrier dans la véhémence de son amour ; Père, pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font !... La méditation des souffrances extérieures de Jésus-Christ est sainte et méritoire, sans doute ; mais si nous voulons trouver de l’or pur, il nous faut aller à l’autel intérieur, au Cœur même de Jésus, et étudier les richesses de son amour. Saint Antoine de Padoue (1195-1231)

    Exemple : Sainte Gertrude voit le Sacré Cœur sous la forme d’un autel d’or
    « Sainte Gertrude, la douce sainte du Sacré Cœur, dont la vie tout entière ne fut pour ainsi dire qu’une perpétuelle extase, fut un jour ravie en esprit dans le ciel ; il lui semblait voir Jésus, le prêtre éternel, célébrer lui-même la Sainte Messe au milieu des saints et des anges. Or, pendant que l’on chantait l’Offertoire, le très précieux Cœur du Seigneur jésus semble sortir de sa poitrine sacrée, en forme d’autel d’or, brillant merveilleusement comme un feu ardent. Alors, tous les anges qui étaient préposés au ministère des hommes, prenant leur vol, offrirent avec une grande joie, sur cet autel du Cœur du Seigneur, des oiseaux vivants, qui signifiaient toutes les bonnes œuvres et toutes les prières accomplies par ceux dont ils étaient chargés… Enfin arriva un prince de la milice céleste, portant un calice d’or qu’il offrait pareillement sur l’autel d’or du Cœur divin… Le Seigneur bénit aussitôt ce calice d’un signe de croix, à la manière d’un prêtre qui consacre l’hostie. Après quoi il dit d’une voix harmonieuse : Sursum corda ! et tous les saints, provoqués de la sorte, s’approchèrent, élevant leurs cœurs qu’ils appliquèrent à l’autel d’or du Cœur divin, à ce dessein que le calice béni et consacré par le Seigneur avec tant d’affection venant à déborder, ils pussent en recueillir quelques gouttes en augmentation de leur joie et de leur gloire. »
    (Le Livre des Révélations, IV, 50)

    Page d’histoire :
    Le Cœur de Jésus veut ranimer l’esprit chrétien parmi les hommes ; aussi, dit le P. Lefèvre, « souvent il a suffit de consacrer une paroisse à ce divin Cœur, de lui élever un autel, de mettre son image dans une église ou d’y établir une association de prières, pour faire changer de face tout un pays, pour convertir une paroisse, pour gagner un pécheur public et scandaleux, ou toucher un pauvre malade qui allait mourir dans le crime et se perdre. Il a suffi, dans des missions lointaines, de consacrer une île sauvage à ce divin Cœur pour tout changer. Qui ne sait que Saint François de Sales était un véritable adorateur du Cœur de Jésus ? Aussi il convertit 72 000 pécheurs, racontent ses historiens. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Saint François de Sales et le Cœur de Jésus – voir l’année 1610

    Bouquet spirituel :
    L’odeur de vos parfums invite à venir à cet autel, à ce sanctuaire de votre Cœur sacré ; elle attire ceux qu’elle invite, elle conduit ceux qu’elle attire, elle ne trompe point ceux qu’elle conduit.
    Lansperge le Chartreux (1489-1539)

    Mon tabernacle sera dans la plaie de votre Cœur où je contemplerai sans cesse la charité que vous m’avez témoignée en vous offrant à tout faire et à tout souffrir pour mon amour.
    Louis du Pont (1554-1624)

    Pratique :
    Demander avec ferveur le véritable esprit chrétien.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, changez mon âme !

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    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 3ème jour

    Troisième jour : La solitude

    Je ne saurais vous dire avec quels sentiments d’amour je souhaite que vous viviez cachés et renfermés dans le cœur et le sein de Jésus-Christ… Venez donc, âmes aimantes, au nid sacré de vos solitudes, à la source cachée de votre bonheur, aux veines les plus secrètes du Cœur de Jésus, puisque ce Cœur est ouvert pour vous, afin que par le chemin de sa blessure, la méditation vous conduise jusqu’au sein même de Dieu, tout rempli et tout débordant de miséricorde… Pourquoi donc tardez-vous, âmes d’élection, et pourquoi ne volez-vous pas, avec les ailes de Séraphins, vers cette silencieuse solitude du Cœur de Jésus ?... Venez, n’ayez aucune défiance, car fussiez-vous couvertes de confusion, voilées d’ignominie, vêtues de péché, fussiez-vous-même dures comme les rochers et inflexibles comme le bronze, bientôt dans ce sein compatissant vous rayonnerez, vous aussi, des flammes du sein amour, parce qu’ici brûle un feu de toute-puissante charité qui consume également la paille, l’herbe desséchée, les rochers et le bronze.
    P. Ignace del Nante

    Exemple : Saint Antoine de Padoue et le Sacré Cœur
    Le culte de Saint Antoine de Padoue a pris depuis quelques années un développement qui tient du miracle. Tout le monde sait qu’il fut un grand thaumaturge, un grand convertisseur d’âmes, un ouvrier puissant en œuvres et en paroles, mais ce qu’on connaît moins, c’est son ardente dévotion envers le Sacré Cœur de Jésus. Les rares écrits qu’il a laissés nous en fournissent d’irrécusables témoignages. Nous aurons plusieurs fois occasion d’y puiser ; nous citerons aujourd’hui une admirable page, dans laquelle le Saint compare précisément le Cœur de Jésus au creux symbolique du rocher, dans laquelle l’âme doit se réfugier.
    « Le creux de la pierre, dit-il, où l’âme religieuse doit se réfugier, c’est la plaie du côté de Jésus-Christ. Il y a dans la chair de nombreuses blessures et il y a la plaie de son côté ; celle-là mène à son Cœur, c’est là qu’il appelle l’âme dont il fait son épouse. Il lui a tendu les bras ; il lui a ouvert son côté et son Cœur pour qu’elle vienne s’y cacher. En se retirant dans les profondeurs de la pierre, la colombe se met à couvert des poursuites de l’oiseau ravisseur, en même temps elle se ménage une demeure tranquille où elle repose doucement… Et l’âme religieuse trouvera dans le Cœur de jésus, avec un asile assuré contre toutes les machinations de Satan, une délicieuse retraite… Ne restons donc pas à l’entrée de la grotte ; allons au plus profond. A l’entrée de la grotte, aux lèvres de la plaie, nous trouvons, il est vrai, le sang qui nous a rachetés. Il parle, il demande miséricorde pour nous. Mais là ne doit pas s’arrêter l’âme religieuse. Lorsqu’elle a entendu la voix du sang divin, qu’elle aille jusqu’à la source de laquelle il découle, au plus intime du Cœur de Jésus. Là elle trouvera la lumière, la consolation, la paix, des délices ineffables. »

    Page d’histoire :
    En 1720, au mois de mai, la peste éclata à Marseille et jeta la ville dans une entière consternation. Abandonnée de ceux qui pouvaient fuir, cette vaste cité présenta bientôt l’image d’un champ de carnage rempli de morts et de mourants. Mgr de Belsunce, évêque de la ville, renouvela alors tout ce qu’avait fait à Milan Saint Charles Borromée. Mais, malgré le dévouement des prêtres, les larmes et les prières des fidèles, le ciel demeurait insensible. Au Cœur de Jésus était réservée la gloire de faire disparaître le fléau. En effet, le Sacré Cœur devint l’heureuse ressource du saint prélat. A sa sollicitation, les magistrats en corps firent vœu d’aller tous les ans à l’église de la Visitation, le jour de la fête du Sacré Cœur, pour y honorer le digne objet de notre amour, pour y recevoir la sainte communion, etc. Ce vœu fut prononcé publiquement à la cathédrale par le premier es magistrats municipaux devant le Saint Sacrement, que Monseigneur tenait entre ses mains. Tout le peuple s’unit à un vœu dont il espérait le succès avec une foi vive. Il fut exaucé d’une manière qui fit l’admiration de toute la ville. Dès ce jour-là, tous les malades guérirent et personne ne fut plus atteint de la peste.

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant l’historique de la peste à Marseille – voir à partir de l’année 1720, jusqu’en 1722

    Bouquet spirituel :
    Quand, ô mon Bien-Aimé, m’enlevant, me transportant tout entier en vous, me cacherez-vous dans votre Cœur de façon à ce que je ne paraisse plus jamais !
    Saint Pierre d’Alcantara (1499-1562)

    Jésus nous a ouvert son Cœur comme un sanctuaire pour y introduire les âmes pures qui sont ses épouses chéries.
    Louis de Blois (1506-1566)

    Pratique :
    Prenons la résolution de faire chaque jour de ce mois notre petite lecture.

    Oraison jaculatoire :
    Ô doux Cœur de mon Jésus, faites que je vous aime de plus en plus.


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    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
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    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 2ème jour

    Deuxième jour : La demeure

    Puisque nous sommes parvenus au Cœur très doux de Jésus, et qu’il fait bon y demeurer, ne nous en laissons pas arracher, car il a été écrit de lui : « Ceux qui se retirent de vous seront écrits sur la terre. » Mais qu’en sera-t-il de ceux qui s’en approchent ? Apprenez-le-nous vous-même. Vous disiez à ceux qui s’approchaient de vous : Réjouissez-vous, parce que vos noms sont écrits au ciel. Approchons-nous donc de lui et nous tressaillirons et nous nous réjouirons en vous au souvenir de votre Cœur. Ah ! qu’il est bon et doux d’habiter dans ce Cœur ! Je veux tout donner, toutes les pensées et toutes les affections de mon âme en échange de ce Cœur, jetant en lui toutes mes préoccupations, sachant que sûrement il prendra soin de moi. Dans ce temple, dans ce Saint des saints, devant cette Arche du testament, j’adorerai et je louerai le nom du Seigneur, disant avec David : J’ai trouvé mon Cœur pour prier mon Dieu. Et moi j’ai trouvé le Cœur de mon Roi, de mon frère, de mon tendre ami Jésus. Et je ne l’adorerais point ! Après avoir trouvé ce Cœur, qui est le vôtre et qui est le mien, ô très doux Jésus, je vous prierai, vous qui êtes mon Dieu. Admettez seulement mes prières dans ce sanctuaire de l’exaudition ; ou plutôt attirez-moi tout entier dans votre Cœur.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Notre-Seigneur fait entrer Sainte Gertrude dans son Cœur
    Sainte Gertrude est l’une des saintes qui ont le plus aimé le Sacré Cœur. Le lecteur pieux, en ouvrant ses œuvres, est ravi et charmé d’y trouver sans cesse le nom du divin Cœur de Jésus dont la Sainte semble avoir voulu marquer et consacrer chacune des pages de ses révélations.
    Nous y lisons, au chapitre 58 du 4e livre, que le Seigneur l’introduisit en un lieu admirable au-dessus de toute expression : c’était le Cœur de Jésus lui-même, disposé en forme de demeure. Lorsqu’elle y fut entrée, il lui sembla qu’elle allait défaillir sous l’influence des délices qui l’inondaient, et elle dit au Seigneur : « Mon Seigneur, quand vous n’auriez introduit mon âme qu’en une place que vos pieds auraient foulée, ce serait bien assez pour moi ; mais que puis-je essayer pour répondre à l’étonnante faveur que vous m’accordez en ce moment ? » Le Seigneur lui répondit : « Puisque tu cherches habituellement à m’offrir la partie la plus noble de ton être, c’est-à-dire ton cœur, j’ai jugé que, pour te complaire, je devais t’offrir aussi le mien ; car je suis le Dieu qui se fait pour toi tout en toutes choses : vertu, vie, science, nourriture, vêtement, en un mot, tout ce qu’une âme aimante peut désirer. » Elle dit alors : « Si mon cœur s’est mis en quelque point d’accord avec vous, Seigneur, c’était encore votre don. » Le Seigneur reprit : « Il est de ma nature que, lorsque j’ai prévenu une âme des bénédictions de ma douceur, je continue à lui prodiguer des bénédictions nouvelles ; et si elle se prête au bon plaisir de mon Cœur, il devient nécessaire que je me conforme aux désirs du sien. »

    Page d’histoire :
    Un des propagateurs de la dévotion au Sacré Cœur, Saint Jean Eudes, se sentant appelé de bonne heure à la vie religieuse, entra dans la Congrégation de l’Oratoire, mais en sortit bientôt pour fonder une Société toute dévouée aux Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. Il était persuadé qu’il n’y avait pas de meilleur moyen d’inspirer une piété solide et d’entretenir une ferveur durable que la dévotion à ces divins Cœurs. Aussi prêchait-il partout cette double dévotion qu’il a étendue beaucoup. – En 1672, deux ans avant que Sainte Marguerite-Marie eût ses révélations, il établit une fête du Sacré Cœur de Jésus dans sa Congrégation ; il y avait déjà treize ans qu’il avait composé une messe et un office particuliers où tout est plein d’une douce onction et qui furent approuvés de Rome en 1862. Son ouvrage intitulé : Le Livre du Cœur admirable contient un traité complet sur le Cœur de Jésus. C’est comme le testament du glorieux apôtre du Sacré Cœur.

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant la célébration de cette première fête du Cœur de Jésus – voir l’année 1672

    Bouquet spirituel :
    Ô mon âme, si tu savais combien le Cœur de Jésus est doux ! Entres-y, et, quand tu y seras, puisses-tu fermer sur toi les portes de ses blessures, afin qu’il te soit impossible d’en sortir.
    Saint Bonaventure (1217-1274)

    Ô Cœur ouvert du Rédempteur ! Ô bienheureuse demeure des âmes éprises de votre amour ! Ah ! ne refusez pas de recevoir aussi mon âme !
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Pratique :
    Réciter chaque jour quelque prière au Sacré Cœur.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de nous.

     

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    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
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  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 1er jour

    Premier jour : Le Sacré Cœur est tout pour l’âme fidèle

    Réjouis-toi donc, ô âme, dans le Cœur de ton Jésus ! En lui, tu es tout ce que tu es, et hors de lui, tu ne peux être rien, puisqu’il est pour toi toutes choses. Il est ton ciel, d’une étendue infinie et d’une dignité surnaturelle. Pour toi, il est la source dont les eaux rafraichissantes apaisent la soif des eaux de la terre. Il est l’air vivifiant, dont l’aspiration entretient la vie divine. Il est un feu ardent, qui ne dit jamais ; C’est assez d’amour. Il est ton trésor, ton aliment, le lit de ton repos, ton époux, ta lumière, ton père. Il est tout pour toi.
    Entre donc, âme bénie, dans la demeure que ton Jésus t’a préparée. Entre dans ce tabernacle admirable. Entre dans le paradis de la régénération. Dans cette terre promise et bénie du Cœur de ton Jésus, tu savoureras la douceur même de Dieu, la miséricorde de Dieu, la pureté de Dieu. Puisses-tu le comprendre et ne jamais chercher autre chose ! Alors tu pourras chanter avec le prophète : Ah ! qu’elle est noble, la part qui m’est échue ! Béni soit le Seigneur qui m’a donné l’intelligence !
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Exemple : L’abîme
    Sainte Marguerite-Marie, dans une page célèbre de ses révélations, nous représente le Cœur de Jésus sous la figure d’un abîme infini : « Le Sacré Cœur, dit-elle, est un abîme d’amour. Si nous sommes dans un abîme de privations et de désolations, entrons dans ce divin Cœur ; c’est toute notre consolation, dans laquelle il nous faut perdre sans désirer d’en sentir la douceur… Si vous vous trouvez dans un abîme de faiblesse, où vous tombez à tout moment, allez vous abîmer dans la force du Sacré Cœur qui vous fortifiera et vous délivrera. Si vous êtes dans un abîme de misères, allez les abîmer dans ce Cœur adorable qui est tout rempli de miséricorde. Si vous vous trouvez dans un abîme de ténèbres, il vous revêtira de sa lumière, à laquelle il faut vous laisser conduire… Quand vous vous trouverez dans le trouble et l’inquiétude, allez vous abîmer dans la paix de ce Cœur adorable que personne ne pourra vous ôter. Si vous vous trouvez dans un abîme de crainte, abîmez-vous dans celui de la confiance au Sacré Cœur, de là, vous ferez céder la crainte à l’amour.

    Page d’histoire :
    Un jour de l’octave de la fête du Saint Sacrement de l’année 1675, Sainte Marguerite-Marie était en adoration dans la chapelle de son monastère. Comme elle se sentait pressée de rendre à Jésus amour pour amour : « Tu ne peux m’en rendre un plus grand, lui dit le Sauveur, qu’en faisant ce que je t’ai tant de fois demandé. » Et, lui découvrant son Cœur, il lui dit avec une tendresse ineffable :
    « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer, pour leur témoigner son amour.
    Pour toute reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes par les mépris, les irrévérences, les sacrilèges et la froideur qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour.
    Mais ce qui m’est encore plus sensible, c’est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui me traitent ainsi.
    C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à faire une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation par une amende honorable, en communiant ce jour-là pour réparer les indignes traitements qu’il a reçus pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels.
    Je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur et qui s’emploieront à le lui faire rendre. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant les grandes révélations à Sainte Marguerite-Marie – voir les années 1673-1675

    Bouquet spirituel :
    Les trésors de bénédiction et de grâces que le Cœur de Jésus renferme sont infinis. Je ne sache pas qu’il y ait un exercice de dévotion dans la vie spirituelle qui soit plus propre à élever en peu de temps une âme à la plus haute perfection.
    Sainte Marguerite-Marie (1648-1690)

    Je vous salue, ô très auguste plaie, source miséricordieuse de toutes les grâces et de toutes les faveurs qui coulent sur le monde. En vous les pécheurs trouvent leur pardon, les martyrs leur courage, les vierges leur chasteté, les familles l’union et la concorde et les religieux le zèle pour leur perfection.
    Saint François de Borgia (1510-1572)

    Pratique :
    Se confesser et communier le premier vendredi du mois.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, qui brûlez d’amour pour nous, enflammez nos cœurs d’amour pour vous.

     

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