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Mois du Sacré-Coeur - Page 2

  • Méditation : Mois du Sacré-Coeur - dernier jour (1)

    « O mon très doux Jésus, je viens, prosterné à vos pieds, vous conjurer, au nom de votre Cœur adorable, de recevoir mon cœur, que je vous offre avec tous ses mouvements et tous ses désirs ; je vous le voue, ce cœur, tout entier, sans réserve et pour toujours ; rendez-le, Seigneur, digne de vous appartenir. Ne permettez point, dans votre infinie bonté et grande miséricorde, qu'il oublie un seul moment que vous êtes son seul et véritable Maître ; saisissez-vous de ce cœur rebelle ; soutenez sa faiblesse ; il promet tout et n'exécute rien ; il est faible, mais vous êtes sa force ; faites qu'il ne puisse plus agir que par vous et pour vous ; qu'il ne puisse rien désirer ni souhaiter que vous et qu'il ne puisse penser ni aimer que vous. Puisque c'est votre esclave et votre victime, enrichissez-le, humiliez-le, fortifiez-le, captivez-le, embrasez-le, et le rendez si pur et si saint, qu'il soit digne de vous. Ainsi soit-il. »

    Prière extraite d'un Manuel édité à Montpellier en 1742, in "Les vertus demandées par le Cœur de Jésus à ses serviteurs d'après la B. Marguerite-Marie" (ch. XIV) par un Prêtre Oblat de Marie-Immaculée, Montmartre, Paris, 1902.

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  • Méditation : "Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes"

    « Songe, ô mon âme, à cet amour éternel, et combien Jésus a raison de dire : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes ». Cœur de chair, il est vrai, ce Cœur de Jésus fut mortel et frêle ; il fut transpercé d'un coup de lance ; mais il est le symbole d'un amour infini et éternel : en contemplant l'un, j'adore l'autre ; telle est la dévotion au Sacré-Cœur. Déjà dans sa réalité charnelle, ce Cœur est adorable parce qu'il est divin ; mais que vaut à nos yeux un cœur, sinon par l'amour qui l'anime ? S'il n'en est peut-être par l'organe, il en est et reste du moins l'emblème. Double objet, mais inséparable, de la même dévotion ; vouloir séparer l'un de l'autre, c'est ignorer le Sacré-Cœur.

    O Jésus ! puis-je dire avec sainte Chantal et saint Augustin, que vous avais-je donc fait, pour que vous m'aimiez de toute éternité et que de toute éternité j'eusse place dans votre Cœur ? Amour trop tard connu, trop tard aimé, enfermez mon cœur dans le vôtre pour qu'il vous soit désormais fidèle et rachète le temps perdu : il en a si peu à vous rendre pour votre éternité d'amour !

    "Père éternel, je vous offre l'amour embrasé et les désirs ardents du Cœur de Jésus, votre Fils bien-aimé, pour suppléer à l'aridité et à la froideur de mon chétif cœur." (Louis de Blois)

    "O Dieu tout-puissant et éternel, regardez le Cœur de votre Fils bien-aimé. Voyez l'hommage de réparation qu'il vous offre pour les pécheurs ; et quand ceux-ci se tournent vers vous pour demander miséricorde, laissez-vous toucher, faites-leur grâce, au nom de ce même Fils Jésus-Christ, qui vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il." (Oraison des Litanies) »

    J.B., Messager du Cœur de Jésus, Janvier 1903.

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  • Méditation : "Deus Caritas est"

    « Qu'est-ce qui est plus beau que le génie ? C'est l'amour. Plus beau que l'esprit ? C'est le cœur. Si Dieu est beau quand il suspend les astres au firmament, il est plus beau quand, infiniment grand, il s'incline vers l'infiniment petit que nous sommes ; quand, après avoir, des profondeurs de l'éternité, mesuré sans limites la distance qui sépare Dieu de l'homme et semble se dresser contre tous ses projets d'amour, et, après l'avoir cependant franchie, il vient parmi nous se pencher sur toute faiblesse pour la protéger, sur toute misère pour la soulager, sur toute infirmité pour la guérir, sur toute déchéance pour la relever ; il est plus beau quand, tandis que jusqu'alors le fait dominant toute la société antique avait été l'écrasement du faible par le fort : l'écrasement du citoyen par l'Etat, l'écrasement du pauvre par le riche, l'écrasement de l'enfant et de la femme par l'homme, l'écrasement de l'esclave par le maître, Lui prend en pitié l'esclave dont il brise les chaînes, le pauvre qu'il divinise, l'enfant qu'il serre sur son cœur, le blessé du chemin qu'il relève dans ses bras, la veuve en pleurs à qui il rend son fils, Marthe qu'il console, Marie-Madeleine à qui il permet de baiser ses pieds, la femme adultère qu'il arrache à la mort, et le larron expirant à qui il ouvre le ciel.

    Sur toute cette foule immense qu'est l'humanité lasse, sans pain, il jette le mot de son infinie compassion : Misereor super turbam ; et, quelles que doivent être les ingratitudes ou les haines de cette foule ignorante et trompée, pour elle il répandra son sang jusqu'à la dernière goutte, à elle il réserve sa chair pour la nourrir jusqu'à la fin du monde.

    Au spectacle de tant d'amour, de ses divines pitiés et de ses inlassables tendresses, dites-moi pourquoi nos yeux se mouillent plus vite, pourquoi un frisson plus intime nous gagne ?... Le cœur est le sommet de l'homme, et, si j'ose dire, le sommet de Dieu ; et de toutes les beautés du Christ Jésus, celle qui nous apparaît d'une essence plus divine, c'est l'Amour ! Voilà pourquoi saint Jean, qui avait pénétré plus avant dans la divinité, quand il a voulu définir Dieu, n'a pas dit : Il est la Puissance ou le Sagesse ou l'Intelligence ; mais : Il est l'Amour, Deus Caritas est !

    Or, la dévotion au Sacré-Cœur c'est la dévotion à cet Amour. C'est dire sa sublimité. »

    P. Joseph Calot s.j., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Juin 1914. Cité par l'Abbé R. Béringer in "Recueil documentaire - Le Sacré-Cœur", Belgique, Chez l'auteur, Deuxième édition, 1927.

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  • Méditation - Prière : Acte de consécration au Sacré-Coeur

    « Très doux Jésus ! amour éternel, Père des miséricordes, Dieu de toute consolation, qui nous avez ouvert, avec une clémence toute divine, les ineffables trésors de votre Cœur Sacré, je viens, moi le plus indigne des pécheurs, vous remercier des bienfaits sans nombre dont il vous a plu de me combler, ainsi que les autres hommes, surtout par le Sacrement de l'Eucharistie. Je viens aussi vous faire amende honorable de l'ingratitude et des offenses par lesquelles nous avons répondu aux sentiments de votre Cœur dans ce Sacrement d'amour. Dans ce double but, je consacre à votre très saint Cœur ma personne, tout ce que je possède et tout ce que je puis posséder à l'avenir, rapportant tout à vous, pour que vous disposiez de tout selon votre bon plaisir, et je promets de propager, autant que me le permettra ma faiblesse, le culte et la dévotion de votre divin Cœur.

    En outre, je choisis et prends pour ma spéciale Mère et Dame, la Bienheureuse et toujours Immaculée Vierge Marie, au Cœur très pur de laquelle je consacre également et pour toujours ma personne et mes biens ; et je promets de m'employer à répandre, selon l'esprit de l’Église, le culte de cette Mère d'amour, surtout la dévotion à sa Conception Immaculée.

    Je vous prie, ô aimable Jésus ! par votre bonté et votre clémence infinies, d'avoir pour agréable mon pauvre holocauste. Puisqu'il vous a plu de m'inspirer et de me donner la force de vous l'offrir, qu'il vous plaise aussi de m'accorder abondamment les grâces nécessaires pour accomplir et observer toute ma vie cette consécration. »

    Extrait d'un Manuel édité à Dijon en 1840, in "Les vertus demandées par le Cœur de Jésus à ses serviteurs d'après la B. Marguerite-Marie" (ch. XXX) par un Prêtre Oblat de Marie-Immaculée, Montmartre, Paris, 1902.

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  • Méditation : Jésus miséricordieux

    « La conduite que Jésus Christ tenait pendant sa vie mortelle nous montre la grandeur de sa miséricorde pour les pécheurs. Nous voyons qu'ils viennent tous lui tenir compagnie ; et lui, bien loin de les rebuter ou du moins de s'éloigner d'eux, au contraire, il prend tous les moyens possibles pour se trouver parmi eux, afin de les attirer à son Père. Il va les chercher par les remords de conscience ; il les ramène par sa grâce et les gagne par ses manières amoureuses. Il les traite avec tant de bonté, qu'il prend même leur défense contre les scribes et les pharisiens qui veulent les blâmer, et qui semblent ne pas vouloir les souffrir auprès de Jésus Christ.

    Il va encore plus loin : il veut se justifier de la conduite qu'il tient à leur égard par une parabole qui leur dépeint, comme l'on ne peut pas mieux, la grandeur de son amour pour les pécheurs, en leur disant : « Un bon pasteur qui avait cent brebis, en ayant perdu une, laisse toutes les autres pour courir après celle qui s'est égarée, et, l'ayant retrouvée, il la met sur ses épaules pour lui éviter la peine du chemin. Puis, l'ayant rapportée à son bercail, il invite tous ses amis à se réjouir avec lui d'avoir retrouvé la brebis qu'il croyait perdue ». Il ajoute encore cette parabole d'une femme qui, ayant dix drachmes et en ayant perdu une, allume sa lampe pour la chercher dans tous les coins de sa maison, et l'ayant retrouvée, elle invite toutes ses amies pour s'en réjouir. « C'est ainsi, leur dit-il, que tout le ciel se réjouit du retour d'un pécheur qui se convertit et qui fait pénitence. Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ; ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui sont malades » (Lc 5,31-32).

    Nous voyons que Jésus Christ s'applique à lui-même ces vives images de la grandeur de sa miséricorde envers les pécheurs. Quel bonheur pour nous de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie ! Quel violent désir ne devons-nous pas sentir naître en nous d'aller nous jeter aux pieds d'un Dieu qui nous recevra avec tant de joie ! »

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars (1786-1859), Sermon pour le 3ème dimanche après Pentecôte, 1er sur la miséricorde, in "Les sermons du curé d'Ars" tome 2, Paris, Beauchesne, 1925.

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  • Méditation : L’égoïsme... ou la charité !

    « "Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu'à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes…" (Jésus à Ste Marguerite-Marie)

    Les ingratitudes dont se plaint notre Seigneur, et nombre de nos péchés, découlent directement de notre égoïsme. Ah l’égoïsme ! Il germe en nous avec l’existence. L’enfant déjà, par instinct, attire tout à lui ; en grandissant, il s’enferme davantage dans son amour propre ; homme, il vit de sa personnalité et c’est le « moi » qui prédomine, qui règle sa vie et régit son être tout entier. Le cœur de l’homme devient semblable à ces régions glaciales d’où toute végétation est exclue, il est stérile autant que malheureux.

    Mais combien est différent le procédé des saints, des amis de Jésus et par conséquent des Gardes d’honneur ! Car aimer Jésus, c’est aimer son prochain ! C’est le secourir, le réconforter, partager ses joies et ses peines… Nous voudrions "aimer Jésus comme lui-même nous aime", ce qui veut dire qu’il faut être capable de s’oublier soi-même en faveur des autres. Mais hélas, on n’arrive pas à ce point de charité sans quelques sacrifices, sans lutter victorieusement contre notre amour-propre, contre nos intérêts personnels, contre ce "moi" pétri d’égoïsme ! Ne trouvons-nous pas charmantes ces bonnes âmes qui, oublieuses d’elles-mêmes, ne songent qu’aux autres et sont toujours en quête de dévouement ou prêtes à se sacrifier pour le bonheur d’autrui ? Mais quelles sont rares ces âmes charitables !

    Sans être héroïques ni prétentieux, durant ce mois dédié au Sacré-Cœur, pourquoi ne pas nous exercer à supporter les petits travers de ceux qui nous sont proches, à sourire à qui est dans la peine, inviter un proche isolé, pardonner un propos blessant… ? Glissons des petits actes de bonté dans nos journées, luttons contre notre égoïsme afin de faire vivre, triompher et régner la charité fraternelle et par là-même triompher et régner le Cœur de Dieu ! »

    Sœur Marie du Sacré Cœur (Constance Bernaud, 1825-1903).
    Source : Méditation mensuelle proposée par la Garde d'Honneur du Sacré Coeur, Paray-le-Monial.

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  • Méditation : La miséricorde

    « La miséricorde doit envelopper le disciple de Jésus comme un vêtement qui recouvre tout son être et cache le fond d'égoïsme et de dureté de la nature blessée par le péché originel : « Vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, revêtez-vous des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience. (1) » La miséricorde est à la fois dépassement de tout ressentiment, compassion qui porte avec lui la peine de notre frère et service efficace qui combat et soulage sa misère.

    Cette miséricorde doit d'abord envahir le cœur et là, elle exclura tout ressentiment et toute rancune. Le chrétien doit pardonner comme son Seigneur lui a pardonné ; bien plus, Dieu a établi que ce serait le pardon de l'homme à son frère qui ferait la mesure de son propre pardon à l'homme ; qui sait combien d'âmes ont échappé à la mort éternelle grâce à ce divin jubilé et à cette indulgence plénière ? On sait les instances du Christ pour couvrir le cœur des siens et rendre leur pardon inlassable : « Non Pierre, je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. (2) »

    Le pardon de l'homme doit ressembler au pardon de Dieu dans le Christ : « Montrez-vous bons et compatissants les uns pour les autres, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. (3) » Pour ne nous laisser le droit d'aucune amertume, l'Esprit Saint nous rappelle la miséricorde infinie qui a dépassé toutes nos offenses. Quand Dieu pardonne, il daigne « jeter les péchés derrière son dos (4) », comme pour ne plus les voir. « Il jette au fond de la mer tous nos péchés (5) », il les oublie ou, s'il s'en souvient, c'est pour ajouter de nouvelles grâces. C'est ainsi que doit faire son enfant : sans doute, le pardon de l'homme est limité, il ne peut empiéter sur les droits de Dieu, il doit aussi se prémunir contre de nouvelles attaques ou de nouvelles injustices, mais le sentiment doit être illimité pour ressembler à la miséricorde de Dieu ; la prière suppléera, en nous unissant à la bienfaisance divine, aux limites de notre faiblesse.

    [...]

    Peu à peu, la miséricorde envahira toute la vie ; elle en exclura toute colère, tout procédé violent ou méprisant, jusqu'à ne pas injurier son frère de peur d'être passible du tribunal divin (6) ; elle bannira toute recherche personnelle faisant préférer la compagnie des pauvres et des infirmes qui ne peuvent nous rendre nos bienfaits, à celle des riches qui ont de quoi nous donner en retour (7). Elle ira plus loin encore : elle nous inclinera vers ceux qui souffrent et, dans un élan de pure bonté, nous fera charger leurs fardeaux sur notre cœur et sur nos épaules. « Portez les fardeaux les uns des autres et ainsi vous accomplirez la loi du Christ (8) », nous crie le grand Apôtre ; ces fardeaux, ce sont aussi bien les peines du cœur que les tentations ou les difficultés matérielles. Tout ce qui peine notre frère, nous devons nous offrir pour le porter avec lui, en lui donnant notre âme, notre temps et nos biens. La tristesse née de l'amour, la compassion qui se fait douleur de celle d'autrui ont une beauté et une saveur divine : Dieu même en a eu envie et pour l'éprouver, il a pris un cœur de chair. Saint Paul nous l'affirme : « Il a dû en tout se rendre semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle. (9) » Oh oui ! heureux, divinement heureux, les miséricordieux ! »

    1. Col 3, 12. - 2. Mt 18, 22. - 3. Ep 4, 32. - 4. Is 38, 17. - 5. Mi 7, 19. - 6. Cf. Mt 5, 22. - 7. Cf. Lc 14, 14. - 8. Ga 6, 2. - 9. He 2, 17.

    Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Le Mystère de la Charité (Liv. IV, 1e Part., Chap. IV), Desclée de Brouwer, 1960.

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  • Méditation : De quel zèle notre coeur est-il animé ?

    « Considérez que jamais cœur n'a désiré quelque chose avec autant d'ardeur que le Cœur de Jésus a désiré glorifier le Père céleste, de le faire connaître, adorer, servir, aimer. Cette gloire était le seul objet de ses affections, l'unique ressort de ses mouvements. Quels empressements surtout dans ce Cœur, pour la consommation du grand sacrifice qui devait se faire sur le Calvaire (1) ! Quels ardents désirs dans ce Cœur pour la célébration de cette dernière Cène, où Jésus devait apprendre à ses ministres à perpétuer jusqu'à la fin des siècles le sacrifice de la croix d'une manière non sanglante il est vrai, mais toujours infiniment glorieuse à Dieu !

    De quel zèle mon cœur est-il animé pour la gloire de Dieu ? Est-ce un zèle qui imite celui de Jésus, un zèle ardent, actif, généreux, pur, désintéressé comme le sien ? Souvent je cherche ma propre gloire en paraissant chercher la gloire de Dieu. Souvent une considération humaine me fait perdre les occasions de la procurer. Que Dieu soit offensé, mon cœur en est peu touché ; si c'est moi-même qui l'offense, j'ai besoin de toute ma foi et de toutes mes réflexions, pour que je puisse former dans mon cœur quelques regrets. Cependant pourquoi Dieu m'a-t-il mis sur la terre et adopté au baptême pour son enfant, sinon afin que je fusse dévoué entièrement et en tout à ce qui est de sa gloire et de son service ? Enfant de Dieu par adoption, il faut qu'à l'exemple de Jésus Fils de Dieu par nature, je m'emploie aux choses qui regardent mon Père.

    O Cœur sacré de mon Jésus, allumez dans mon cœur ce feu divin qui vous a consumé ; détruisez dans mon cœur l'amour de moi-même, tout amour des objets créés, afin qu'il n'ait que du mépris pour tout ce qui n'a point de rapport à Dieu ; afin qu'il n'ait de l'ardeur que pour ce qui peut plaire à Dieu, le glorifier, le faire aimer. O mon Dieu, vous avez créé mon cœur pour vous seul, vous devez donc être seul son objet dans ses affections : mais s'il vous aime sincèrement, ne doit-il pas désirer que tous les cœurs vous aiment avec lui, gémir de ce qu'il y a si peu de cœurs qui vous soient fidèles ; triompher, quand vos grandeurs sont révérées, votre loi respectée, votre amitié recherchée ? »

    (1) : Lc 12, 49.

    M.D.S., Retraite sur les vertus du Sacré-Cœur de Jésus-Christ (Sixième jour, seconde méditation), Avignon, Seguin Aîné, 1842.

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  • Méditation : "Faites tout par amour, dans l'amour et pour l'amour"

    « La loi de l'âme est de suivre l'impulsion de l'amour qui porte à la fois à donner et à recevoir. Il s'accomplit un échange vital dans un acte vivant : Dieu se communique à l'âme et celle-ci se donne à son Dieu. « Donnez au Christ tout ce que vous êtes... en retour il vous donnera tout ce qu'Il est » (1).
    La parole de Sainte Marguerite-Marie Alacoque (2) tend à se réaliser : « Faites tout par amour, dans l'amour et pour l'amour ; car c'est l'amour qui donne le prix à tout. L'amour ne veut point d'un coeur partagé ; il veut tout ou rien. Rendez donc amour pour amour, et n'oubliez jamais Celui que l'amour a fait mourir pour vous ».
    Alors la vie se simplifie ; les actions les plus ordinaires sont sanctifiées, on dépasse tout ce qui est éphémère, on s'affranchit de soi-même, on demeure en l'immensité de l'amour.
    Vous nous aimez, Seigneur, pour ce qui nous manque ; votre infinie Grandeur vous fait sentir notre insuffisance, notre misère. Notre faiblesse avive votre amour. Vous voulez nous grandir, nous faire monter jusqu'à Vous, nous donner la Vie dont Vous jouissez. Oh ! Regardez ma bassesse, mon appel est sincère, ardent, humble. Donnez-moi votre grâce. Ajoutez à mon effort d'amour votre Amour pour que l'union devienne toujours plus grande. »

    1. Johannes van Ruysbroeck, Le miroir du Salut éternel, ch. I. - 2. Lettre 33.

    Dom Idesbald van Houtryve (1886-1964), La vie dans la paix, Tome II (Livre 14, ch. 5), Abbaye du Mont César, Louvain, 1944.

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  • Méditation - Prière de Marthe Robin

    « Père éternel, par les divins Cœurs de Jésus et de Marie et par votre Esprit d'Amour, je vous offre les plaies sacrées de Jésus mon Sauveur, son sang précieux, sa face adorable, son cœur sacerdotal et eucharistique, … en union avec Marie, et en particulier pour les âmes consacrées et pour vos prêtres… Je vous offre Jésus, la Sagesse Eternelle et le Souverain Bien…
    Dans ces abîmes sans fond de miséricorde, de pardon et d'amour du Cœur de Jésus, je noie l'iniquité, la haine et l'impiété.
    Dans son sang rédempteur, sanctificateur et divin, je plonge les âmes coupables, ingrates et aveugles.
    Je cache les âmes craintives, timides et défiantes dans ses plaies sacrées.
    Je submerge les cœurs froids, endurcis et rebelles dans l'océan infini de sa tendresse.
    J'emporte les prêtres, tous les prêtres dans ces demeures réservées à eux seuls.
    J'enfonce le monde universel dans son Cœur brûlant d'amour pour tous.
    Enfin dans ce brasier purificateur, pacificateur et sanctificateur, je jette, ô mon Père des Cieux, toutes vos créatures susceptibles de régénération, de perfection et d'amour, tous les égarés, les indécis, les infidèles, tous les pauvres pécheurs, et Vous supplie de les recevoir, de les garder, de les transformer, de les consumer tous dans votre immense amour.
    O Justice éternelle de la Sainteté Souveraine et Infinie de mon Dieu, voici Jésus. Soyez satisfaite par ses mérites surabondants qu'Il a bien voulu déposer en moi. Payez-vous à l'infini, dédommagez-vous de la gloire que vous a ravie Lucifer et toute sa légion orgueilleuse et après lui toutes les âmes coupables et indélicates.
    O Amour inexprimable et incompréhensible, ô Charité suprême et infinie, soyez emportés dans les âmes par les flammes toutes puissantes de son divin Cœur…
    Recevez éternellement… sans jamais d'interruption, de ralentissement, de fléchissement et d'oubli, votre Christ Jésus, l'Eternel Infini en qui je m'anéantis sans cesse sous la conduite du St-Esprit et avec Marie ma Mère, pour le parfait accomplissement de tous vos desseins d'amour dans l'Eglise et dans le monde.
    Mon Dieu, le silence répond mieux que les multiples ardeurs de mon amour pour Vous. Prenez Jésus, tout Jésus, et daignez lire vous-même en sa pensée divine qui est la vôtre, les intraduisibles caractères de feu que votre Esprit de charité a si profondément imprimés en mon âme et dans tout mon être, à tout jamais anéantis au cœur de votre unité. »

    Marthe Robin (1902-1981), Prière dictée le 4 juin 1937, en la Fête du Sacré-Cœur. In Raymond Peyret, "Marthe Robin, La Croix et la Joie", Valence, Société d'Edition Peuple Libre, 1981.
    Prière extraite de notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur.

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  • Méditation - Prière : Acte de consécration au Sacré-Coeur

    « O divin Coeur, le siège de toutes les vertus, la source de toutes les bénédictions, la retraite de toutes les âmes saintes ! donnez-moi un amour très ardent pour vous aimer, avec un respect très profond envers vous, une patience généreuse dans les maux, une douleur extrême pour tous mes péchés. Ayez, je vous en conjure, une compassion très sensible à mes misères, et daignez me pardonner, ô Coeur qui brûlez toujours d'un amour parfait pour les hommes, et qui désirez toujours répandre sur eux vos grâces et vos bénédictions.

    Vous êtes toujours disposé à nous recevoir, et à nous servir d'asile, de demeure et de Paradis dès cette vie ; et cependant, malgré toutes vos bontés, vous ne trouvez dans les coeurs de la plupart des hommes que dureté, qu'oubli, que mépris, qu'ingratitude. O divin Coeur, vous aimez et n'êtes point aimé. On ne connaît pas même votre amour : parce qu'on ne daigne pas recevoir les dons par lesquels vous voulez le témoigner, ni même écouter les tendres et secrètes déclarations que vous voudriez en faire dans nos coeurs, si nous étions disposés à les recevoir.

    Pour réparation de tant d'outrages et de si cruelles ingratitudes, ô très aimable Coeur, et pour éviter, autant qu'il me sera possible, de tomber dans un semblable malheur, je vous offre mon coeur ; je me donne tout entier à vous dès cette heure ; je veux à présent m'oublier moi-même et tout ce qui m'environne, afin qu'il n'y ait rien qui puisse empêcher votre divin Coeur d'entrer dans le mien, afin que je puisse toujours vivre et mourir parfaitement uni à vous. O Coeur tout embrasé d'amour pour moi et pour tous les hommes, ayez pitié de nous tous, et soulagez les âmes détenues en Purgatoire ; je vous offre pour elles toutes mes prières et bonnes actions. O divin Jésus ! ne me quittez plus désormais, je vous en conjure par votre Coeur divin, au nom duquel vous avez promis de ne jamais rien refuser. »

    Extrait d'un Manuel édité en 1765, in "Les vertus demandées par le Coeur de Jésus à ses serviteurs d'après la B. Marguerite-Marie" (ch. XVIII) par un Prêtre Oblat de Marie-Immaculée, Montmartre, Paris, 1902.

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  • Vendredi 12 juin 2015

    Fête du Sacré-Coeur de Jésus

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    « Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des coeurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Coeur, en communiant ce jour-là, et en lui faisant une réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon Coeur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu’il lui soit rendu. »

    Révélation de Notre-Seigneur à Ste Marguerite-Marie, en l'octave de la Fête-Dieu, juin 1675.

  • Méditation : la bonne volonté

    « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait cela sa Volonté » (Lc,1,38)

    « Toute la valeur morale de l’homme raisonnable réside dans sa volonté. Si cette faculté s’incline vers le bien, elle entraîne avec elle tous les autres mouvements de l’âme. Inversement, si la volonté est pervertie, tous les actes sont infectés. On comprend dès lors quel prix Dieu attache à la bonne volonté de ses créatures et combien celles-ci doivent s’efforcer de la maintenir dans une rectitude parfaite afin de rendre hommage à leur Créateur.

    L’âme de bonne volonté cherche à plaire à son Dieu, elle tend à Lui de toutes ses forces, elle s’étudie à le satisfaire même dans les plus petites choses. Cependant, cette bonne volonté n’est ni béate, ni languissante. Elle ne revient pas à se cantonner dans une attitude molle et stérile. Bien au contraire, elle pousse à l’effort, à l’accomplissement du devoir, elle met en éveil et est prête à se traduire en action telle la Vierge Marie qui après avoir adhéré à la Volonté de Dieu se mit en route pour aider sa cousine Elisabeth.

    « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais celui-là seul qui fait la Volonté de mon Père » (Math. 7,21) disait Jésus. Nous voilà avertis ! Hélas, bien souvent malgré notre bonne volonté, le courage nous manque : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. » (Rom. 7,19). C’est le combat, l’épreuve mais c’est aussi un sujet de victoire sur nous-même ! Où donc puiser la force nécessaire pour nous vaincre sinon qu’à la Source du Sacré Cœur de Jésus et dans l’exemple de la Vierge Marie, toute donnée à la Volonté de Dieu ? Notre salut éternel en dépend : c’est la bonne et parfaite volonté mise en pratique qui permet de peupler le Ciel ! Soyons de ceux-là ! »

    Soeur Marie du Sacré Coeur (Constance Bernaud, 28 octobre 1825 - 2 août 1903)
    Source : Méditation mensuelle proposée par la Garde d'Honneur du Sacré Coeur, Paray-le-Monial.

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    La Visitation, tableau de Sebastiano del Piombo (v.1485-1547), 1518/1519

  • Méditation : Le Cœur du Christ au centre de notre vie

    « Chaque personne a besoin d'un "centre" à sa vie, d'une source de vérité et de bonté, à laquelle puiser dans l'approche de différentes situations et dans la fatigue quotidienne. Lorsqu'on se recueille en silence, chacun de nous a besoin de sentir non seulement le battement de son cœur, mais plus profondément, la pulsation d'une présence fiable, perceptible par les sens de la foi et cependant beaucoup plus réelle : la présence du Christ, cœur du monde. C'est pourquoi j'invite chacun à renouveler pendant le mois de juin sa dévotion au Cœur du Christ, en mettant également en valeur la prière traditionnelle d'offrande de la journée et gardant à l'esprit les intentions que je propose à toute l'Eglise. »

    Benoît XVI, Angélus du 1er juin 2008.

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  • Méditation : les images du Sacré-Coeur

    « On doit honorer comme il convient les images de Jésus-Christ, de la Mère de Dieu et des autres saints, parce que l'honneur qu'on leur rend se rapporte aux personnes qu'elles représentent ; de sorte que, en baisant ces images, en nous découvrant, en nous agenouillant devant elles, nous adorons Jésus-Christ et vénérons les saints eux-mêmes. »
    Concile de Trente, Vingt-cinquième Session (1545-1563)
    Cf. Catéchisme du Concile de Trente, 3e Part., Ch. 29, VII.
    « Ce divin Cœur me fut présenté dans un trône de flammes, plus rayonnant qu'un soleil et transparent comme un cristal, avec cette plaie adorable, et il était environné d'une couronne d'épines qui signifiait les piqûres que nos péchés lui faisaient et une croix au-dessus qui signifiait que dès les premiers instants de son Incarnation, c'est-à-dire que dès lors que ce Sacré-Cœur fut formé, la croix y fut plantée...
    Et il me fit voir que son ardent désir qu'il avait d'être aimé des hommes et de les retirer de la voie de perdition où Satan les précipite en foule, lui avait fait former ce dessein de manifester son Cœur aux hommes avec tous les trésors d'amour, de miséricorde, de grâces, de sanctification et de salut qu'il contenait, afin que tous ceux qui voudraient lui rendre et lui procurer tout l'amour, l'honneur et la gloire qui seraient à leur pouvoir, il les enrichît avec abondance et profusion de ces divins trésors du Cœur de Dieu qui en était la source, lequel il fallait honorer sous la figure de ce Cœur de chair, dont il voulait l'image être exposée et portée sur moi et sur le cœur, pour y imprimer son amour et le remplir de tous les dons dont il était plein, et pour y détruire tous les mouvements déréglés, et que partout où cette sainte image serait exposée pour y être honorée, il y répandrait ses grâces et ses bénédictions, et que cette dévotion était comme un dernier effort de son amour qui voulait favoriser les hommes en ces derniers siècles de telle rédemption amoureuse, pour les retirer de l'empire de Satan, lequel il prétendait ruiner pour nous mettre sous la douce liberté de l'empire de son amour, lequel il voulait rétablir dans le cœur de tous ceux qui voudraient embrasser cette dévotion ».

    Ste Marguerite-Marie, Récit de la vision reçue en 1674, in Lettre au Père Croiset, 3 novembre 1689.

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    « Venerdì prossimo nella Solennità del Sacro Cuore di Gesù pensiamo all’amore di Gesù, a come ci ha amato; nel suo Cuore è tutto questo amore ! »
    « Vendredi prochain, en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, nous pensons à l'amour de Jésus, à comment il nous a aimés ; dans son Cœur il y a tout cet amour ! »
    Pape François, Angélus du dimanche 7 juin 2015.

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  • Méditation : la consécration du genre humain au Sacré-Cœur

    Ste Marie du Divin Cœur, apôtre du Sacré-Cœur
     
    Nous fêtons aujourd'hui la Naissance au Ciel de Ste Marie du Divin Cœur - Droste zu Vischering (1863-1899), Garde d’honneur du Sacré-Coeur, Supérieure du couvent du Bon Pasteur à Porto.
    Trois dates importantes :
    1898 : Mère Marie du Divin Cœur, Supérieure de la Congrégation du Bon Pasteur de Porto – fondée par Jean Eudes – reçoit du Seigneur la mission d’obtenir du pape "la consécration du monde entier à son Divin Cœur, pour placer les nations sous la protection de Jésus-Christ". Elle écrit une première fois le 10 juin à Léon XIII en ce sens.
    1899 : Le 6 janvier, n'ayant pas obtenu de réponse à son premier envoi, Mère Marie du Divin Cœur écrit de nouveau à Léon XIII, "sur l'ordre de Notre-Seigneur [du 7 décembre] et avec le consentement de son confesseur". Celui-ci, touché par ce courrier qui lui parvient le 15 janvier, fait examiner la question par le cardinal Camille Mazzella, théologien Jésuite, préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, qui rend bientôt un avis favorable.
    1899 : Le 25 mai, dans l'Encyclique Annum Sacrum, Léon XIII ordonne la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant. Ste Marie du Divin Cœur meurt le 8 juin, aux premières vêpres de la fête du Sacré-Cœur.
     
    « Lorsque, l'été dernier, Votre Sainteté souffrait d'une indisposition, qui, vu votre âge avancé, remplit de soucis les cœurs de vos enfants, Notre-Seigneur me donna la douce consolation qu'il prolongerait les jours de Votre Sainteté, afin de réaliser la consécration du monde entier à son divin Cœur. […] La veille de l'Immaculée-Conception, Notre-Seigneur me fit connaître que par ce nouvel élan que doit prendre le culte de son divin Cœur, il ferait briller une lumière nouvelle sur le monde entier… Il me semblait voir (intérieurement) cette lumière, le Cœur de Jésus, ce soleil adorable, qui faisait descendre ses rayons sur la terre, d'abord plus étroitement, puis s'élargissant, et enfin illuminant le monde entier. Je reconnus l'ardent désir qu'Il a de voir son Cœur adorable de plus en plus glorifié et connu, et de répandre ses dons et ses bénédictions sur le monde entier. Et il dit : "De l'éclat de cette lumière, les peuples et les nations seront éclairés, et de son ardeur ils seront réchauffés". […]
    On pourrait trouver étrange que Notre-Seigneur demande cette consécration du monde entier et ne se contente pas de l’Église catholique. Mais son désir de régner, d'être aimé et glorifié et d'embraser tous les cœurs de son amour et de sa miséricorde est si ardent qu'il veut que Votre Sainteté lui offre les cœurs de tous ceux qui, par le saint baptême, lui appartiennent pour leur faciliter le retour à la vraie Église, et les cœurs de ceux qui n'ont pas encore reçu la vie spirituelle par le saint baptême, mais pour lesquels il a donné sa vie et son sang, et qui sont appelés également à être un jour les fils de la sainte Église, pour hâter par ce moyen leur naissance spirituelle. »

    Sœur Marie du Divin Cœur (Droste zu Vischering), extraits de la Lettre du 6 janvier 1899.

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    A visiter : notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur
  • Méditation : Qu'est-ce que la miséricorde ?

    « Selon l'étymologie, la miséricorde consiste à jeter son cœur dans la misère d'autrui, à aimer l'autre au cœur de sa misère. Mais la miséricorde exige, avant de nous inonder de sa bienveillance, la vérité, la justice et le repentir. En Dieu, la miséricorde va se faire « pardon ». Nous sommes ainsi au centre du message évangélique.
    Le pardon est le visage le plus marquant de l'amour de Dieu pour l'homme. Ainsi saint Pierre demanda à Jésus : « Seigneur, combien de fois mon frère pourrait-il pécher contre moi et devrais-je lui pardonner ? Irais-je jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : je ne dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix-sept fois » (Mt 18, 21-22). Autrement dit, inlassablement...
    En fait, il nous faut aimer comme Dieu. Dieu connaît les déchéances et les grandes faiblesses de l'homme, mais Il jette son cœur sur notre misère. Dieu se réjouit de nous pardonner. Le pardon consiste à recommencer à aimer avec plus de gratuité et de générosité lorsque l'amour a été mis à mal.
    Sans la grâce de Dieu, sans un regard fixé sur le crucifix d'où nous parvient la voix de Jésus priant pour ses bourreaux, et si nous n'ouvrons pas la faille de nos cœurs pour les greffer au cœur transpercé et débordant d'amour de Celui qui vient brûler nos péchés, il nous sera difficile de pardonner, car cet acte exige de donner en plénitude. Il faut être débordant d'amour, il faut être surabondant d'amour pour accéder à la vérité du pardon. La meilleure imitation de Jésus, c'est le pardon. Dans l’Évangile, le fils prodigue, la femme adultère, Marie Madeleine, sont des exemples merveilleux du pardon que le Christ nous donne à imiter.
    Dieu est pardon, amour et miséricorde ; la nouveauté radicale du christianisme se situe ici et nulle part ailleurs. Les hommes doivent pardonner comme Dieu lui-même pardonne de manière inlassable. Nous avons été façonnés par Dieu, et il nous suffit de nous souvenir de nos origines divines pour accéder sans peine à sa volonté qui nous demande d'être parfaits comme notre Père céleste est parfait dans la miséricorde. Le pardon permet toujours une recréation de l'homme, car il s'agit d'une chance venue du Ciel... »

    Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien - Entretien sur la foi (ch. VII), Fayard, 2015.

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré Coeur de Jésus

    La dévotion au Sacré-Coeur, exhortation du vénérable Pie XII

    « … Son Cœur étant une partie très noble de sa nature humaine et uni hypostatiquement à la Personne du Verbe Divin et, de ce fait, mérite le même culte d'adoration dont l'Eglise honore la Personne du Fils de Dieu incarné : c'est là une vérité de foi catholique, solennellement définie au Concile œcuménique d'Ephèse et au second Concile de Constantinople. […]

    Rien ne s'oppose donc à ce que nous adorions le très Sacré Cœur de Jésus-Christ, puisqu'il participe à cet amour inépuisable que notre Divin Rédempteur ressent toujours pour l'humanité et qu'il en est le symbole naturel et si expressif. Ce Cœur, sans doute, n'est plus sujet aux vicissitudes de cette vie mortelle, mais il vit, il bat et il est uni indissolublement à la Personne Divine du Verbe et, en elle, par elle, à la Volonté Divine. Puis donc que le Cœur du Christ déborde d'amour divin et humain, puisqu'il est riche de tous les trésors de grâces que notre Rédempteur a acquis par sa vie, ses souffrances et sa mort, il est assurément la source éternelle de cette charité que son Esprit répand dans tous les membres de son Corps mystique. […]

    Il suffit de rappeler le souvenir de cette époque où se développait le culte du Sacré-Cœur de Jésus pour comprendre clairement que ses progrès étonnants venaient de ce qu'il s'accordait parfaitement à l'essence de la religion chrétienne, qui est une religion d'amour. Qu'on ne dise donc pas que cette dévotion est née d'une révélation privée faite par Dieu ni qu'elle a surgi tout à coup dans l'Eglise ; mais elle a jailli spontanément de la foi vive, de l'ardente piété, que des cœurs comblés des dons du ciel ressentaient pour notre adorable Rédempteur et pour ses plaies glorieuses, qui leur semblaient le témoignage le plus touchant de son immense amour. Il est donc clair que les révélations faites à sainte Marguerite-Marie n'ont rien apporté de nouveau à la doctrine catholique. Leur importance, c'est que le Christ Notre-Seigneur, en montrant son Cœur Sacré, a voulu d'une façon très spéciale et extraordinaire amener les esprits des hommes à contempler, à honorer le mystère de l'amour miséricordieux de Dieu pour le genre humain. […]

    De cette chose corporelle qu'est le Cœur de Jésus-Christ et de sa signification naturelle, nous pouvons, nous devons, soutenus par la foi chrétienne, nous élever non seulement jusqu'à la contemplation de son amour sensible, mais, plus haut encore, jusqu'à la considération et à l'adoration de son amour infus, et enfin, dans un élan à la fois tendre et sublime, jusqu'à la méditation et l'adoration de l'Amour divin du Verbe Incarné. C'est, qu'en effet, par la foi qui nous enseigne que les deux natures, humaine et divine, sont unies dans la Personne du Christ, nous pouvons concevoir les relations très étroites qui existent entre l'amour sensible du Cœur physique de Jésus et son double amour spirituel, l'humain et le divin. Car de ces trois amours on ne doit pas dire seulement qu'ils existent ensemble dans la Personne adorable du Divin Rédempteur, mais qu'ils sont unis entre eux par un lien naturel, puisque l'amour sensible et l'amour humain sont soumis à l'Amour divin et le reflètent par leur ressemblance avec lui. […]

    C'est pourquoi Nous exhortons tous Nos fils dans le Christ à pratiquer avec ferveur cette forme de dévotion, ceux qui ont déjà l'habitude de puiser aux eaux salutaires qui coulent du Cœur du Rédempteur, ceux surtout qui la regardent de loin, en spectateurs, avec curiosité et hésitation. Qu'ils voient bien qu'il s'agit, comme Nous l'avons déjà dit, d'un culte déjà très ancien dans l'Eglise, solidement fondé sur l'Ecriture, qui est en accord avec la tradition et la liturgie, et que les Pontifes romains ont couvert de très nombreuses et très hautes louanges ; non seulement ils ont institué une fête en l'honneur du Cœur très auguste du Rédempteur qu'ils ont étendue à toute l'Eglise, mais ils lui ont consacré solennellement tout le genre humain. L'Eglise en a reçu des fruits abondants et très réconfortants : de nombreux retours à la religion chrétienne, un renouveau de foi chez beaucoup, une union plus étroite des fidèles avec notre Rédempteur très aimant : tous ces fruits se sont montrés être particulièrement nombreux et importants au cours de ces dernières décennies. »

    Vénérable Pie XII, extraits de l'Encyclique Haurietis Aquas (5, 42, 52, 58, 64), 15 mai 1956.

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  • Méditation : "Adoro te devote"

    « L'Eucharistie, présence salvifique de Jésus dans la communauté des fidèles et nourriture spirituelle pour elle, est ce que l'Église peut avoir de plus précieux dans sa marche au long de l'histoire... Comment ne pas admirer les exposés doctrinaux des décrets sur la sainte Eucharistie et sur le saint Sacrifice de la Messe promulgués par le Concile de Trente ? Au cours des siècles qui ont suivi, ces pages ont guidé la théologie aussi bien que la catéchèse, et elles sont encore une référence dogmatique pour le renouveau continuel et pour la croissance du peuple de Dieu dans la foi et l'amour envers l'Eucharistie. À une époque plus proche de nous, il faut mentionner trois encycliques : Miræ caritatis de Léon XIII (28 mai 1902), Mediator Dei de Pie XII (20 novembre 1947) et Mysterium fidei de Paul VI (3 septembre 1965). [9]

    Le culte rendu à l'Eucharistie en dehors de la Messe est d'une valeur inestimable dans la vie de l'Église. Ce culte est étroitement uni à la célébration du Sacrifice eucharistique. La présence du Christ sous les saintes espèces conservées après la Messe – présence qui dure tant que subsistent les espèces du pain et du vin (1) – découle de la célébration du Sacrifice et tend à la communion sacramentelle et spirituelle. (2) Il revient aux pasteurs d'encourager, y compris par leur témoignage personnel, le culte eucharistique, particulièrement les expositions du Saint-Sacrement, de même que l'adoration devant le Christ présent sous les espèces eucharistiques. (3)

    Il est bon de s'entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), d'être touchés par l'amour infini de son cœur. Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l'art de la prière », (4) comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d'amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement ? Bien des fois, chers Frères et Sœurs, j'ai fait cette expérience et j'en ai reçu force, consolation et soutien !

    De nombreux saints nous ont donné l'exemple de cette pratique maintes fois louée et recommandée par le Magistère. (5) Saint Alphonse Marie de Liguori se distingua en particulier dans ce domaine, lui qui écrivait : « Parmi toutes les dévotions, l'adoration de Jésus dans le Saint-Sacrement est la première après les sacrements, la plus chère à Dieu et la plus utile pour nous ». (6) L'Eucharistie est un trésor inestimable : la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source même de la grâce. Une communauté chrétienne qui veut être davantage capable de contempler le visage du Christ, selon ce que j'ai suggéré dans les lettres apostoliques Novo millennio ineunte et Rosarium Virginis Mariæ, ne peut pas ne pas développer également cet aspect du culte eucharistique, dans lequel se prolongent et se multiplient les fruits de la communion au corps et au sang du Seigneur. [25]

    À l'aube de ce troisième millénaire, nous tous, fils et filles de l'Église, nous sommes invités à progresser avec un dynamisme renouvelé dans la vie chrétienne. […] Tout engagement vers la sainteté, toute action visant à l'accomplissement de la mission de l'Église, toute mise en œuvre de plans pastoraux, doit puiser dans le mystère eucharistique la force nécessaire et s'orienter vers lui comme vers le sommet. Dans l'Eucharistie, nous avons Jésus, nous avons son sacrifice rédempteur, nous avons sa résurrection, nous avons le don de l'Esprit Saint, nous avons l'adoration, l'obéissance et l'amour envers le Père. Si nous négligions l'Eucharistie, comment pourrions-nous porter remède à notre indigence ? [60] »

    St Jean-Paul II, extraits de l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia ("L'Église vit de l'Eucharistie"), le 17 avril 2003.

    Notes : voir ci-dessous.

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    A voir : notre dossier complet sur la dévotion au Sacré-Coeur

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  • Méditation : La dévotion au Sacré-Coeur, "expression majeure de la piété de l'Église"

    « De nombreuses expressions de piété...s'adressent au Cœur du Christ. Il ne fait aucun doute, en effet, que, parmi les expressions de la piété ecclésiale, la dévotion au Cœur du Sauveur a été et demeure l'une des plus répandues et des plus estimées.
    L'expression "Cœur de Jésus", entendue dans le sens contenu dans la divine Écriture, désigne le mystère même du Christ, c'est-à-dire la totalité de son être, ou le centre intime et essentiel de sa personne : Fils de Dieu, sagesse incréée ; Amour infini, principe du salut et de sanctification pour toute l'humanité. Le "Cœur du Christ" s'identifie au Christ lui-même, Verbe incarné et rédempteur ; dans l'Esprit Saint, le Cœur de Jésus est orienté, par nature, avec un amour infini à la fois divin et humain, vers le Père et vers les hommes, ses frères.

    La dévotion à l'égard du Sacré-Cœur constitue, dans l'histoire, une expression majeure de la piété de l'Église envers le Christ Jésus, son Époux et son Seigneur ; elle comporte une attitude fondamentale constituée par la conversion et la réparation, l'amour et la gratitude, l'engagement apostolique et la consécration au Christ et à son œuvre de salut. C'est pourquoi le Siège Apostolique et les Évêques la recommandent et en promeuvent le renouveau dans ses expressions linguistiques et iconographiques, dans la prise de conscience de ses racines bibliques et de sa relation avec les principales vérités de la foi, et dans l'affirmation du primat de l'amour envers Dieu et le prochain, en tant que contenu essentiel de la dévotion elle-même. »

    Extraits du Directoire sur la piété populaire et la Liturgie (166, 172), publié par la Congrégation pour le culte divin, décembre 2001 – 9 avril 2002. Traduction de l'italien de M.T. Amadieu.

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