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  • Méditation - « Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens... »

    « Tout ce que je fais à mon prochain, soit en bien, soit en mal, c'est à Jésus-Christ que je le fais. Saint Martin couvre de la moitié de son manteau la nudité d'un pauvre, et Jésus-Christ se montre à lui revêtu de cet habit. Saul poursuit les chrétiens pour les faire périr, et Jésus-Christ lui dit en le terrassant : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (1) Toutes les fois, dira Jésus-Christ au jugement dernier et à ses élus et aux réprouvés, toutes les fois que vous avez rendu un bon ou un mauvais office à un seul de mes frères, et même au plus petit d'entre eux, c'est à moi que vous l'avez rendu (2). Je ne verrai donc que Jésus-Christ dans mes frères ; je les aimerai, quoiqu'ils n'aient rien d'aimable en eux-mêmes ; je les aimerai, parce qu'ils sont les enfants de notre Père commun, parce que Jésus-Christ est leur Sauveur et le mien, et que ma propre indignité ne l'empêche pas de me supporter et de m'aimer. Je les aimerai, et mon amour sera un écoulement de celui que j'ai pour mon Dieu et mon Sauveur. Ainsi j'aimerai Dieu, j'aimerai mon Sauveur de toutes les manières dont il peut et dont il veut être aimé, et dans lui-même, et hors de lui-même ; c'est-à-dire, dans ses images vivantes, et dans les membres de ce corps mystique dont Jésus-Christ est le chef. »

    1. Ac IX, 4. - 2. Mt XXV, 35-45.

    Pierre Marie et Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Jésus en Croix ou la Science du Crucifix (Première partie, Méditation XI, II), Nouvelle édition revue par le P. Alphonse Cadrès s.j., Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, 1898.

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  • Méditation - De la charité fraternelle (2)

    (suite et fin de la méditation d'hier, jeudi 18 août)

    « Si en votre présence on tient quelques discours au désavantage d'autrui, détournez-les prudemment et doucement, s'il est possible, tâchant de faire cela en sorte que vous ne donniez pas sujet d'en dire encore davantage ; car, en ce cas, il vaudrait mieux se taire et se contenter de ne témoigner point d'attention ni de complaisance à ce qu'on dit.

    Priez Notre-Seigneur particulièrement qu'il imprime dans votre cœur une charité et une affection tendre vers les pauvres, les étrangers, les veuves et orphelins.

    Regardez ces personnes-là comme personnes qui vous sont recommandées par le plus grand de vos amis, qui est Jésus, lequel vous les recommande dans ses saintes Écritures très souvent, très instamment, et comme soi-même ; et, en cette vue, parlez-leur doucement, traitez-les charitablement, et leur rendez toute l'assistance que vous pourrez. »

    St Jean Eudes (1601-1680, fêté ce jour), La Vie et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes (Seconde Partie, Pratique de la charité chrétienne), Montréal, Monastère de N.-D. de Charité du Bon Pasteur, 1930.

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    Thomas Benjamin Kennington (1856-1916), Les orphelins
    Tate Gallery, Londres (GB)

    (Crédit photo)

  • Méditation - De la charité fraternelle (1)

    « Lorsque vous sentez quelque répugnance, ou aversion, ou sentiment d'envie, au regard d'autrui, ayez soin dès le commencement d'y renoncer fortement, de l'anéantir aux pieds de Notre-Seigneur, de le prier qu'il l'anéantisse lui-même et qu'il vous remplisse de sa divine charité ; et de produire des actes intérieurs de charité au regard de cette personne-là, en cette façon :

    « Ô Jésus, je veux aimer cette personne-là pour l'amour de vous. Oui, mon Sauveur, en l'honneur et union de la charité que vous lui portez, je la veux aimer de tout mon cœur, et je me donne à vous pour faire et souffrir pour elle tout ce qu'il vous plaira. » Efforcez-vous aussi de lui parler, et d'exercer des actions extérieures de la charité vers elle, et ne cessez de faire ainsi, jusqu'à ce que vous ayez entièrement effacé en vous ce sentiment d'aversion et de répugnance.

    Si quelqu'un vous a offensé, ou si vous avez offensé quelqu'un, n'attendez pas qu'on vous vienne rechercher ; mais souvenez-vous que Notre-Seigneur a dit : Si tu apportes ton oblation à l'autel, et là il te souvient que ton frère a quelque chose à l'encontre de toi, laisse là ton oblation, et t'en va premièrement te réconcilier avec ton frère. Et pour obéir à ces paroles du Sauveur, comme aussi en l'honneur de ce qu'il est le premier à nous rechercher, lui qui ne nous fait que toutes sortes de faveurs, et qui ne reçoit de nous que toutes sortes d'offenses, allez rechercher celui que vous avez offensé ou qui vous a offensé, pour vous réconcilier avec lui, vous disposant à lui parler avec toute sorte de douceur, de paix et d'humilité. »

    (à suivre demain)

    St Jean Eudes (1601-1680, fêté demain), La Vie et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes (Seconde Partie, Pratique de la charité chrétienne), Montréal, Monastère de N.-D. de Charité du Bon Pasteur, 1930.

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  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre

    « La douceur était le caractère distinctif de saint François de Sales : c'est par elle qu'il a converti tant de pécheurs et ramené tant d'hérétiques. « Il faut », disait-il, « agir sur les âmes comme font les anges, par des mouvements gracieux et sans violence ; il faut les attirer, mais à la manière des parfums qui n'ont d'autre pouvoir pour attirer à leur suite que leur suavité ; et la suavité, comment pourrait-elle tirer, sinon suavement ? Il faut enfin imiter l'exemple de Jésus Christ qui, se tenant à la porte des cœurs, presse l'ouverture sans la forcer jamais ». — Il accueillait les pécheurs avec une tendresse maternelle, en leur disant : « Venez, mes chers enfants, venez, que je vous embrasse et que je vous mette dans mon cœur. Dieu et moi, nous vous assisterons avec confiance ». — Quand on lui reprochait sa trop grande commisération pour le prochain, il répondait : « Ah ! il vaut mieux avoir à rendre compte de trop de douceur que de trop de sévérité. Dieu n'est-il pas tout amour ? Dieu le Père est le Père des miséricordes ; Dieu le Fils se nomme un agneau ; Dieu le Saint-Esprit se montre sous la forme d'une colombe, qui est la douceur même. S'il y avait quelque chose de meilleur que la bénignité, Jésus-Christ nous l'aurait dit, et cependant il ne nous donne que deux leçons à apprendre de lui : la mansuétude et l'humilité de cœur. Me voulez-vous donc empêcher d'apprendre la leçon que Dieu m'a donnée, et êtes-vous plus savant que Dieu ? » Aussi recommandait-il constamment cette vertu par ces paroles : « L'esprit humain est ainsi fait, il se cabre contre la rigueur : tout par douceur, rien par force ; la rudesse perd tout, aigrit les cœurs, engendre la haine ; et le bien qu'elle fait, elle le fait de si mauvaise grâce, qu'on ne lui en sait pas gré. La douceur, au contraire, manie le cœur de l'homme à volonté et le façonne selon ses desseins... On fait des pénitents par la douceur et des hypocrites par la sévérité ». »

    Mgr Paul Guérin (1830-1908), Vie de Saint François de Sales, in "Les Petits Bollandistes. Vie des Saints", Tome XIV, Paris, Bloud et Barral, 1886. (pp. 516-517) Citation relevée par le Bx Charles de Foucauld en 1897 (Notes détachées 77, in "Voyageur dans la nuit", nouvelle cité, Paris, 1979).

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  • Méditation - « la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ? » (Mt 7, 3 ; Lc 6, 41)

    « Faisons-nous le procès ; que chacun examine bien ses pièces, les infirmités de son corps, le dérèglement de ses puissances, son inclination au mal, le désordre de son imagination, son infidélité et son ingratitude vers Dieu et ses déportements vers les hommes ; il trouvera en soi plus d'actes de malice et de sujets d'humiliation qu'il n'en connaît en personne au monde ; et alors qu'il dise hardiment : « Je suis le plus grand pécheur et le plus insupportable des hommes. » Oui, si nous nous étudions bien, nous trouverons que nous sommes grandement à charge à ceux qui nous fréquentent ; et quiconque en est là, que de bien connaître toutes ses misères, qui est un effet de la grâce de Dieu, assurez-vous qu'il est au point qu'il faut pour voir l'obligation qu'il a de supporter les autres ; il ne verra point de fautes en eux, ou, s'il en voit, ce sera peu en comparaison des siennes ; et ainsi du milieu de sa faiblesse il supportera son prochain en charité. Support admirable de Notre-Seigneur ! Vous voyez cette poutre qui soutient tout le poids du plancher, qui sans elle tomberait ; il nous a de même supportés en nos chutes, aveuglements et pesanteurs d'esprit. Nous étions tous comme accablés d'iniquités et de misères selon le corps et selon l'âme, et ce débonnaire Sauveur s'en est chargé pour en souffrir la peine et l'opprobre. Si nous y pensions bien, nous verrions combien nous méritons d'en être punis et méprisés, nous qui en sommes coupables... Que ferez-vous quand vous supporterez vos frères ? Vous accomplirez la loi de Jésus-Christ. Disons-lui tous : « Mon Seigneur, je ne veux point désormais reconnaître de défauts qu'en moi seul ; faites que, dès ce moment, éclairé de la splendeur de votre exemple, je porte tous les hommes en mon cœur, que je les supporte par votre vertu ; faites-moi la grâce d'y entrer, enflammez-moi de votre amour ». »

    St Vincent de Paul (fêté ce jour), extrait de la Conférence aux missionnaires, 30 mai 1659 (De la charité, texte du frère Ducournau), in "Saint Vincent de Paul. Œuvres présentées par André Dodin", Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1949.

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    Domenico Fetti (1589-1623), La parabole de la paille et de la poutre (détail)
    (Crédit photo)

  • Méditation - Jésus, doux et humble de Coeur

    « Jésus était doux par nature : c'est l'Agneau de Dieu ; doux par vertu, pour glorifier son Père par cet état ; doux par mission de son Père : la douceur devait être le caractère du Sauveur, afin qu'il pût attirer les pécheurs, les encourager à venir, se les attacher et les fixer dans la loi divine.
    Nous aurions grand besoin de cette douceur de cœur ! Nous ne l'avons pas ; bien souvent, au contraire, nous nous sentons pleins d'irritation dans nos pensées et nos jugements. Nous jugeons trop des choses et des personnes au point de vue du succès, à notre point de vue, et nous brisons ceux qui s'opposent à nous ; nous devrions en juger comme Notre-Seigneur, ou dans sa sainteté, ou dans sa miséricorde : toujours nous serions charitables, et notre cœur garderait sa paix...
    [...]
    O mon âme, sois douce envers le prochain qui t'exerce, comme Dieu, comme Notre-Seigneur, comme la sainte Vierge sont doux envers toi ; sois douce envers lui, afin que ton juge le soit pour toi : car on te rendra dans la mesure que tu auras donné. Et si tu penses à tes péchés, à ce que tu as mérité et à ce que tu mérites ; en voyant avec quelle bonté et quelle douceur, quelle patience et quel honneur Notre-Seigneur te traite, ô pauvre âme, tu devras te confondre envers le prochain en douceur et en humilité de cœur. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (Jésus doux et humble de cœur, II et V), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

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  • Méditation : « Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde »

    « Si vraiment nous aimons, nous sommes dans la vérité ; mais il faut aimer vraiment, pas seulement dire, crier qu'on aime.
    Aimons en vérité, allons jusqu'aux actes.
    Comme le dit saint Jacques, ce n'est pas aimer que de dire à son frère qui a froid : « Va et chauffe-toi bien » (Jc 9, 15-16) sans lui donner de quoi se chauffer. Aimons en vérité, réellement.
    Si nous aimons vraiment, même si notre cœur nous fait des reproches sur d'autres points, l'amour nous justifiera, car l'amour couvre la multitude des péchés.
    Dieu donne à qui donne, se donne à qui se donne, pardonne à qui pardonne. Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! Un cœur ouvert à la misère du prochain est ouvert à la miséricorde de Dieu. La miséricorde triomphe du jugement.
    Toujours le cœur ouvert !
    Aussi ne jugeons jamais pour condamner. Nous ne savons pas le fond du problème et l'intention qui conduit la main. Dieu seul peut juger le dedans. »

    P. Monier s.j., Saint Jean. Jésus écouté et regardé avec le cœur (Troisième partie, Jésus est la Vérité), Les éditions du Cerf, Paris, 1982.

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  • Méditation : Vivre pour pardonner

    « Nous vivons dans un continuel Pardon : nous devons tout à la Miséricorde. Nous avons toujours besoin du pardon des autres, et par conséquent nous devons passer notre temps à pardonner, trouver que c'est normal et quotidien.
    Mais pour pardonner, il faut qu'il y ait matière à pardonner : alors il ne faut pas s'étonner que les autres nous fassent mal.
    Il faut donc pardonner, pardonner des choses profondes. L'endurcissement du cœur est plus cruel à Dieu qu'à nous. On entend dire souvent, et j'ai dû le dire moi-même : « Je ne comprends pas qu'entre chrétiens on voie des choses pareilles. » En fait nous vivons entre chrétiens pour être pardonnés, pour pardonner, et pardonner douloureusement. C'est là que commence la vraie charité. Ce frère qui nous déplaît, qui résiste même à l'amour de Dieu, il y a un mystère sur lui plus précieux que toutes les sympathies que nous pouvons rencontrer. Si cela ne vous suffit pas, c'est que vous ne comprenez pas.
    Notre amour de Dieu vaut ce que vaut notre amour pour nos frères. Ce n'est pas n'importe quel amour fraternel qui reflète l'amour de Dieu : c'est celui qui n'a pas d'autre motif que l'amour de Jésus pour eux. »

    P. M.-D. Molinié o.p. (1918-2002), Le courage d'avoir peur (Cinquième Variation, III), Les Éditions du Cerf, Paris, 1975.

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  • Méditation : Jugement et médisance

    « Ceux qui veulent être sauvés ne s'occupent pas des défauts du prochain, mais toujours de leurs propres fautes, et ainsi ils progressent. [...] Et nous, misérables que nous sommes, nous jugeons à tort et à travers, nous avons de l'aversion et du mépris, chaque fois que nous voyons, entendons ou soupçonnons quoi que ce soit. Le pire, c'est que, non contents du dommage que nous nous sommes faits à nous-mêmes, nous nous empressons de dire au premier frère rencontré : « Il s'est passé ceci et cela » et nous lui faisons du mal à lui aussi en jetant le péché dans son cœur. Nous ne craignons pas celui qui a dit : « Malheur à celui qui fait boire à son prochain un breuvage souillé » (Hab. 2, 15). Mais nous faisons l’œuvre des démons, et nous ne nous en soucions pas. Car que peut faire un démon, sinon troubler et nuire ? Voici donc que nous collaborons avec les démons pour notre perte et celle du prochain. Celui qui nuit à une âme travaille avec les démons et les aide, comme celui qui fait du bien travaille avec les saints anges. »

    Dorothée de Gaza (VIe siècle), Instructions, VI, 75, Trad. Dom L. Regnault et Dom J. de Préville, SC N° 92, Éditions du Cerf, Paris, 1963

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    (Crédit photo)

  • Méditation : de la médisance

    « Le médisant par un seul coup de sa langue, fait ordinairement trois meurtres : il tue son âme et celle de celui qui l’écoute, d’un homicide spirituel, et ôte la vie à celui duquel il médit ; car, comme disait saint Bernard (1), et celui qui médit et celui qui écoute le médisant, tous deux ont le diable sur eux, mais l’un l’a en la langue et l’autre en l’oreille. David parlant des médisants "Ils ont affilé leurs langues", dit-il, comme un serpent. (2) Or le serpent a la langue fourchue et à deux pointes, comme dit Aristote (3) ; et telle est celle du médisant, qui d’un seul coup pique et empoisonne l’oreille de l’écoutant et la réputation de celui de qui elle parle.

    Je vous conjure donc, très chère Philothée, de ne jamais médire de personne, ni directement, ni indirectement : gardez-vous d’imposer des faux crimes et péchés au prochain, ni de découvrir ceux qui sont secrets, ni d’agrandir ceux qui sont manifestes, ni d’interpréter en mal la bonne œuvre, ni de nier le bien que vous savez être en quelqu’un, ni le dissimuler malicieusement, ni le diminuer par paroles, car en toutes ces façons vous offenseriez grandement Dieu, mais surtout accusant faussement et niant la vérité au préjudice du prochain ; car c’est double péché de mentir et nuire tout ensemble au prochain. »

    1. Saint Bernard, Sur le Cantique, sermon XXIV, 3. - 2. Ps. CXXXIX, 3. - 3. Aristote, Histoire des animaux, liv. I, chap. XI.

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Troisième Partie ch. XXIX), in "Œuvres", nrf / Gallimard, 1969.
    Texte intégral en ligne à l'Abbaye Saint-Benoît de Port-en-Valais (Suisse).
    Texte intégral à télécharger ici.

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  • Méditation : de la miséricorde à l'égard du prochain

    « Si nous avions la charité accompagnée de compassion et de peine, nous ne prendrions pas garde aux défauts du prochain, selon cette parole : « La charité couvre une multitude de péchés » (1P 4,8) et : « La charité ne s'arrête pas au mal, elle excuse tout » (1Co 13,5-6). Si donc nous avions la charité, la charité elle-même couvrirait toute faute, et nous serions comme les saints quand ils voient les défauts des hommes. Les saints sont-ils donc aveugles pour qu'ils ne voient pas les péchés ? Qui déteste le péché autant que les saints ? Et pourtant, ils ne haïssent pas le pécheur, ils ne le jugent pas, ils ne le fuient pas. Au contraire, ils compatissent, l'exhortent, le consolent, le soignent comme un membre malade ; ils font tout pour le sauver. [...] Lorsqu'une mère a un enfant difforme, elle ne se détourne pas de lui avec horreur, elle prend plaisir à le parer et fait tout pour le rendre gracieux. C'est ainsi que les saints protègent toujours le pécheur, le disposent et le prennent en charge pour le corriger au moment opportun, pour l'empêcher de nuire à un autre, et aussi pour progresser eux-mêmes davantage dans la charité du Christ.
    [...]
    Acquérons donc, nous aussi, la charité, acquérons la miséricorde à l'égard du prochain, pour nous garder de la terrible médisance, du jugement et du mépris. Portons-nous secours les uns aux autres, comme à nos propres membres. Si quelqu'un a une blessure à la main, au pied ou ailleurs, se prend-il lui-même en dégoût ? Coupe-t-il le membre malade ? Est-ce qu'il ne va pas plutôt le laver, le nettoyer, y mettre emplâtres et ligatures, l'oindre d'huile sainte, prier et faire prier les saints pour lui, comme dit l'abbé Zozime (1) ? Bref, il n'abandonne donc pas son membre, il n'est pas dégoûté de sa puanteur, mais il fait tout pour le guérir. Ainsi devons-nous compatir les uns aux autres, nous entraider par nous-mêmes ou par d'autres plus capables, tout faire en pensée et en acte pour porter secours à nous-mêmes et les uns aux autres. Car « nous sommes membres les uns des autres », dit l'Apôtre (Rm 12,5). Or, si nous ne formons tous qu'un seul corps, et si nous sommes, chacun pour sa part, membres les uns des autres (Rm 12,5), un membre souffre-t-il, tous les membres souffrent avec lui (1Co 12,26). [...] En un mot, ayez soin, chacun selon son pouvoir, d'être unis les uns aux autres. Car plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu. »

    1. Zozime, dans PE II, 37, p. 119. Cf. PG 78, 1693 A.

    Dorothée de Gaza (VI° siècle), Instructions, VI, 76-77, Trad. Dom L. Regnault et Dom J. de Préville, SC N° 92, Éditions du Cerf, Paris, 1963.

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  • Méditation - Prière : Purifiez, ô mon Dieu, mon regard...

    « Donnez-moi, ô mon Dieu, cet œil limpide et pur dont parle l’Évangile, capable de dépasser l'enveloppe opaque de la chair, pour se fixer sur cette empreinte divine que Vous avez imprimée en chaque homme. Alors je ne ferai plus de distinction entre les apparences plus ou moins sympathiques, attirantes, ou bien mesquines, antipathiques, rebutantes : tout cela disparaîtra ; en chaque personne je reconnaîtrai Votre Face et c'est Vous que je servirai et aimerai, ô mon Dieu. Dès lors, comment pourrais-je me plaindre de ce que mes relations nécessaires avec le prochain, les services que je dois lui rendre, me distraient de Vous ? La foi ne me dit-elle pas qu'en traitant avec mes frères, c'est avec Vous-même que je traite, qu'en les servant je Vous sers ? Jésus n'a-t-il pas dit : « Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à Moi que vous l'avez fait » (Mt XXV, 40) ? Vous établissez votre demeure en chaque âme en état de grâce comme en la mienne, et si, malheureusement, tous les hommes ne vivent pas en état de grâce, ils sont cependant tous capables de la recevoir : tous, ils sont l'objet de votre amour miséricordieux, tous ils sont appelés, par vocation, à être des temples de la T.S. Trinité. Alors, Seigneur, si je désire Vous rencontrer en moi, pourquoi ne Vous chercherais-je pas aussi en mes frères ?
    Purifiez, mon Dieu, ce regard si voilé par les apparences humaines et rendez-le capable de Vous découvrir et de Vous trouver en chaque créature. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (3e semaine de l'Avent, 20, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : Aimer comme Dieu aime...

    « Souvent, nous répétons à Dieu : mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur ! Et ce n'est pas vrai. Dieu doit écouter avec indulgence nos belles formules. Il voit bien que tout notre cœur n'est pas à lui. Il sait ce qui en nous, malgré notre littérature pieuse, ne lui appartient pas. Notre acte de charité est plutôt un acte d'amour, par appréciation. Nous disons à Dieu en réalité : je sais que je dois vous aimer de tout mon cœur, c'est la vérité absolue, mais mon cœur a bien d'autres amours qui ne sont pas dignes de vous. Un acte d'amour parfait ouvre le ciel, c'est celui-là que Dieu pèse à son juste poids.
    Au moins, essayons d'aimer Dieu de tout notre cœur, dans la vérité. Amour parfait qui exige le sacrifice absolu de tout ce qui n'est pas Dieu ou n'est pas pour Dieu. Dieu seul et tout pour Dieu ! Belle formule à réaliser en sa plénitude.
    C'est le premier commandement, mais il y en a un second qui sort de ce premier et ne fait, en somme, qu'un avec lui : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    Ce n'est pas pour ses qualités naturelles que nous devons aimer notre prochain, ni pour son amabilité personnelle, encore moins pour notre intérêt propre. Nous aimons notre prochain comme Dieu l'aime et parce qu'il l'aime. La raison dernière d'aimer notre prochain, c'est Dieu. Par conséquent, même si mon prochain me déplaît, même s'il me nuit, même s'il m'offense, je dois l'aimer, non pas d'amour, de sentiment humain, ce qui n'est pas obligatoire, mais d'amour supérieur à tous les sentiments humains, d'amour divin. Je vois mon prochain non pas avec ses défauts ou ses qualités, mais avec l'amour que Dieu a pour lui ; Dieu qui fait briller son soleil sur les justes et les injustes et tomber la pluie sur les bons et les mauvais ; Dieu qui aime toutes ses créatures, même si elles sont perverses, comme nous le sommes si souvent. Il faut se dire : Dieu m'aime, moi, malgré mes fautes et mes faiblesses ; comme Dieu, je dois aimer mon prochain, que Dieu aime, malgré ses fautes et ses faiblesses. A cette hauteur d'amour, notre cœur devient large comme le Cœur de Dieu. »

    R.P. Mortier, o.p., L’Évangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (LVI), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • Méditation : Dans l'unité de l'amour

    « Si, dans l'oraison, en essayant de nous ouvrir à l'amour de Dieu et de deviner tout ce qu'il est pour nous, nous avons appris combien nous ne pouvons vivre et nous épanouir qu'en lui. Si nous avons entrevu quelque chose de la plénitude de cet amour en prenant conscience de notre néant, et en pressentant la profondeur de son emprise sur ce néant que lui seul peut combler. Si nous avons compris en quel mystère de communion il nous engage, et quelle étroite unité, quelle intime solidarité il met entre tous ceux qui n'en peuvent vivre sans être saisis par la puissance d'unité qui est en lui. Si nous avons compris que le prochain se trouve ainsi engagé avec nous dans cet amour, qu'il est celui avec qui nous le vivons, sans qui nous ne pouvons le vivre : nous sommes liés avec lui dans ce mystère, par la puissance même de ce mystère. Alors, nous apprendrons à aimer vraiment le prochain, d'un amour vrai, d'un amour qui prend notre cœur dans la mesure même où il vit de ce mystère divin à l'intérieur duquel il voit le prochain. Le prochain, c'est alors celui qui vit avec nous ce mystère, et nous le vivrons plus pleinement en le vivant dans une plus étroite union avec lui. Vraiment, ce mystère que nous aimons est, pour nous, présent en lui. Alors nous comprendrons cette vivante unité entre le premier et le second commandement et que vraiment ils sont un seul commandement. »

    Dom Georges Lefebvre, moine de Ligugé, La foi dans les œuvres (Croire en l'amour), Desclée de Brouwer, Paris, 1961.

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    (Crédit photo : Corbis)

  • Méditation - 1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur

    « O Jésus, tu nous aimes tant, que c'est folie de nous aimer comme tu nous aimes. Tu nous aimes de toute ta chair et de tout ton être, tu es charité sans mesure. Tu nous demandes de n'avoir qu'un cœur avec notre prochain, quel qu'il soit, parce que tu considères chacun, surtout les plus petits, comme une portion de toi-même. Membre de ton corps, nous devons aimer notre prochain du même cœur et du même amour que nous aimons Dieu. Seigneur, donne-moi de me donner complètement, inlassablement, pour que, en vérité, j'aime comme tu aimes, que je regarde l'autre comme sorti du Cœur de Dieu. »

    St Jean Eudes (1601-1680).

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  • Méditation : Toujours prier avant d'agir

    « Se représenter saint Vincent de Paul entouré de pauvres et d'enfants, portant en ses bras un petit nouveau-né, l'enveloppant et le pressant sur son sein avec une tendresse de mère.

    Dilatez mon cœur, mon Dieu, dans votre amour et dans l'amour du prochain. Heureux l'homme qui compatit aux maux de ses frères et qui les soulage : il ne sera pas ébranlé dans l'éternité. (Ps CXI, 5, 6)

    Je me plains de n'avoir ni forces, ni temps, ni ressources pour les œuvres de zèle et de bienfaisance : est-ce que je prie ? est-ce que je puise dans la vie intérieure et l'oraison la charité qui ne connaît pas de frontières ? cette charité qui crie au fond de moi-même : "Fais du bien toujours, du bien partout, du bien à tous. Donne ce qui t'appartient, donne ce que tu ne dois pas ; on t'a pris, donne encore, couvre l'injure par le bienfait... ainsi le veut l'amour. Donne pour obéir à Dieu et secourir le besoin de l'homme ; que l'universalité dans le bien soit ton rêve et ton ambition." (Père Félix) - J'entendrai ce langage de l'Esprit-Saint à l'âme chrétienne, je m'identifierai avec Lui dans la prière ; Il nourrit, Il alimente le zèle, Il rend vif et ardent. Plus on aime Dieu dans l'oraison, plus on aime le prochain dans l'action. »

    Jésus-Christ médité et contemplé tous les jours de l'année, T. IV, Saint Vincent de Paul (Préludes et 1er Point), Imp. de la Société St-Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, Lille, 1888.

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  • Méditation : Qui est mon prochain ?

    « "Qui est mon prochain ?" Jésus retourne le problème : "Il dépend de toi que tout homme devienne ton prochain." On connaît la parabole. Un homme est blessé, laissé sur le chemin. Qui va être son prochain ? Un prêtre, un lévite passent. Ils ne sont pas son prochain. Vient un Samaritain, celui qu'on considère comme un étranger, un schismatique et c'est lui, l'étranger, le schismatique qui va devenir proche. Il s'arrête, il écoute l'homme, il le charge sur sa monture. "De ces trois, prêtre, lévite, samaritain, qui te semble avoir été le prochain de l'homme blessé ?" Le scribe dit : "Celui qui a exercé la charité envers lui." Jésus dit : "Va, toi aussi, fais de même" (Lc 10, 36).

    Il ne s'agit donc pas tant de savoir qui matériellement est mon prochain que de devenir par l'amour, proche de mon frère. Le problème du prochain cesse d'être d'abord une question de proximité naturelle pour devenir d'abord une réalité spirituelle, une réalité d'amour. Sans nier les réalités naturelles, l’Évangile du Christ provoque dans le cœur un extraordinaire éclatement ; c'est de tout homme que je dois devenir "proche" par l'amour, surtout si cet homme est blessé et s'il est sur mon chemin de telle sorte que je doive changer de chemin pour ne pas le rencontrer. »

    P. B.-M. Chevignard o.p. (1909-1996), réconciliés avec Dieu (Je vous donne un commandement nouveau), Les Éditions du Cerf, Paris, 1966.

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  • Méditation : Aimer en Dieu

    « L'amour du prochain est l'amour qui descend de Dieu vers l'homme. Il est antérieur à celui qui monte de l'homme vers Dieu. Dieu a hâte de descendre vers les malheureux. Dès qu'une âme est disposée au consentement, fût-elle la dernière, la plus misérable, la plus difforme, Dieu se précipite en elle pour pouvoir, à travers elle, regarder, écouter les malheureux. Avec le temps seulement elle prend connaissance de cette présence. Mais ne trouverait-elle pas de nom pour la nommer, partout où les malheureux sont aimés pour eux-mêmes, Dieu est présent.
    Dieu n'est pas présent, même s'il est invoqué, là où les malheureux sont simplement une occasion de faire le bien, même s'ils sont aimés à ce titre. Car alors ils sont dans leur rôle naturel, dans leur rôle de matière, de chose. Ils sont aimés impersonnellement. Il faut leur porter, dans leur état inerte, anonyme, un amour personnel.
    C'est pourquoi des expressions comme aimer le prochain en Dieu, pour Dieu, sont des expressions trompeuses et équivoques. Un homme n'a pas de trop de son pouvoir d'attention pour être capable simplement de regarder ce peu de chair inerte et sans vêtements au bord de la route. Ce n'est pas le moment de tourner la pensée vers Dieu. Comme il y a des moments où il faut penser à Dieu en oubliant toutes les créatures sans exception, il y a des moments où en regardant les créatures il ne faut pas penser explicitement au Créateur. Dans ces moments la présence de Dieu en nous a pour condition un secret si profond qu'elle soit un secret même pour nous. il y a des moments où penser à Dieu nous sépare de lui. La pudeur est la condition de l'union nuptiale.
    Dans l'amour vrai, ce n'est pas nous qui aimons les malheureux en Dieu, c'est Dieu en nous qui aime les malheureux. Quand nous sommes dans le malheur, c'est Dieu en nous qui aime ceux qui nous veulent du bien. La compassion et la gratitude descendent de Dieu, et quand elles s'échangent en un regard, Dieu est présent au point où les regards se rencontrent. Le malheureux et l'autre s'aiment à partir de Dieu, à travers Dieu, mais non pas pour l'amour de Dieu ; ils s'aiment pour l'amour l'un de l'autre. Cela est quelque chose d'impossible. C'est pourquoi cela ne s'opère que par Dieu. »

    Simone Weil (1909-1943), Attente de Dieu, Paris, La Colombe, 1950.

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  • Méditation - Quinquagésime : le salut de nos frères

    « Jamais nous ne concevrons toutes les douleurs qu'ont faites au Cœur de Jésus les désordres du monde, pendant ces trois jours, lorsque du jardin des Olives il les aperçut distinctement dans la suite des siècles. Il faudrait, pour le concevoir, aimer Dieu comme lui, comprendre, comme lui, l'énormité du péché, qui méprise la puissance de Dieu, brave sa justice, outrage sa sainteté, dédaigne sa bonté, méconnaît ses bienfaits : injure horrible, qu'il voit se multiplier par milliers, pendant ces trois jours ; il faudrait aimer les hommes comme lui, comprendre comme lui le malheur de ces âmes qui ne veulent pas se sauver, et s'obstinent à se perdre, foulant son sang au pieds, se rendant ses souffrances inutiles, son amour infructueux, pour aller tête baissée se jeter dans l'enfer. O douleur accablante ! Son âme en est triste à mourir (Mt XXVI, 38). Or n'est-ce pas le devoir des amis de prendre part aux souffrances de l'ami qu'on voit souffrir, d'aller le consoler et le visiter ? Jésus-Christ, exposé sur nos autels, nous appelle à remplir ce grand devoir. Nous ne l'aimons pas, si, négligeant de nous associer à ses douleurs, nous le forçons de redire la plainte qu'il exhalait autrefois par la bouche du Prophète : J'ai cherché des âmes compatissantes, et je n'en ai pas trouvé (Ps LXVIII, 21).

    Hélas ! ces hommes qui se perdent sont nos frères ; et ne faut-il pas que nous en ayons pitié (Mt XVIII, 33) ? Les aimons-nous, si le malheur où ils se précipitent ne nous dit rien au cœur, si nous ne prions et ne faisons pénitence pour eux ? Ne s'agit-il que de la perte d'une seule âme, il n'y aurait, dit saint Augustin, qu'un cœur de fer, un cœur dur comme le diamant, qui pût y être insensible. Que doit-ce donc être, quand on en voit tant qui se perdent ? que doit-ce donc être, surtout en ces jours où un plus grand nombre encore qu'à l'ordinaire s'enrôlent sous la bannière de Satan (*) ? Oh ! si nous avions une vraie charité, si nous aimions le prochain comme nous-mêmes, si nous l'aimions comme Jésus-Christ nous a aimés, selon le précepte qu'il nous en a fait, que de pénitences et de mortifications ne nous imposerions-nous pas pour les pauvres pécheurs ! Quelles sont nos dispositions à l'entrée de ces saints jours ? »

    (*) ndlr : en cette période où sont organisés tant de carnavals.

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Dimanche de la Quinquagésime), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    Quinquagésime

  • Angélus de ce dimanche 26 octobre 2014

    "L'amour est la mesure de la foi"

    « L’amour est la mesure de la foi, et la foi est l’âme de l’amour. Nous ne pouvons plus séparer la vie religieuse du service aux frères, à ces frères concrets que nous rencontrons. Nous ne pouvons plus séparer la prière, la rencontre avec Dieu dans les Sacrements, de l’écoute de l’autre, de la proximité à sa vie, et tout spécialement à ses blessures ». Des paroles fortes tenues par le Pape François ce dimanche midi lors de la prière de l’Angélus Place Saint-Pierre.

    « Au milieu de la forêt dense des préceptes et des prescriptions, d’hier et d’aujourd’hui, Jésus opère une ouverture qui permet de découvrir deux visages : le visage du Père et celui du frère ». « Jésus ne nous offre pas deux formules ou deux préceptes, mais deux visages, ou plutôt un seul visage, celui de Dieu qui se reflète dans tant de visages, parce que dans le visage de chaque frère, tout particulièrement le plus petit, fragile et sans défense, c’est l’image même de Dieu qui est présente ». « Nous devrions nous demander quand nous rencontrons l’un de ces frères si nous sommes en mesure de reconnaître en lui le visage de Dieu. Sommes-nous capables de cela ? » a interrogé le Pape en présence de dizaines de milliers de fidèles Place Saint-Pierre.

    « Rappelez-vous cela : l’amour est la mesure de la foi. Combien aimes-tu ? Comment est ta foi? Je crois autant que j’aime », a ajouté le Pape en improvisant. « Le signe visible que le chrétien peut montrer pour témoigner au monde l’amour de Dieu, a ajouté le Pape, c’est l’amour des frères ». « C’est pour cela que le commandement de l’amour de Dieu et du prochain est le premier commandement, non pas parce qu’il est en tête de liste des commandements, mais parce qu’il est au centre, parce qu’il est le cœur d’où tout doit partir et auquel tout doit retourner et faire référence ». A ce propos, le Pape François a rappelé que « déjà dans l’Ancien Testament, l’exigence d’être saints, à l’image de Dieu qui est saint, comprenait aussi le devoir de prendre soin des personnes plus faibles, comme l’étranger, l’orphelin, la veuve ». « Jésus réalise cette loi d’alliance, Lui qui unit en lui, dans sa chair, la divinité et l’humanité en un unique mystère d’amour ».

    Le Pape au terme de l’Angélus a pris le temps de saluer différents groupes présents Place Saint-Pierre, et notamment des pèlerins venus de Lausanne en Suisse et de Marseille en France, ainsi qu’un groupe important représentant la communauté péruvienne de Rome, qui avait auparavant parcouru la Via della Conciliazione en procession avec la Statue du « Señor de los Milagros ».

    Source : Radio Vatican.

    « Hier, à Sao Paulo, au Brésil, a été proclamée bienheureuse Mère Assunta Marchetti, né en Italie, co-fondatrice des Sœurs Missionnaires de Saint Charles Borromée - Scalabrini. Elle était une religieuse exemplaire aux service des orphelins des immigrants italiens ; elle a vu la présence de Jésus dans les pauvres, les orphelins, les malades, les migrants. Nous remercions le Seigneur pour cette femme, un modèle de l'esprit missionnaire infatigable et de courageux dévouement au service de la charité. Ceci est un appel et surtout une confirmation de ce que nous avons dit, en ce qui concerne la recherche du visage de Dieu dans le frère et la sœur dans le besoin. »

    Traduction intégrale en français sur Zenit.org
    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.