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  • 30 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "C'est une grande affaire, dit l'Ecriture, de trouver un homme qui a la foi" (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t'inciter à m'ouvrir ton coeur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les coeurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10 ; 93,11). Oui, c'est une grande chose qu'un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l'univers, puisqu'il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c'est bien là le comble du paradoxe, l'homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu'il n'a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s'en contente et met sous ses pieds les richesses.
    Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.
    Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par "le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais" (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des soeurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : "Transporte-toi jusque là-bas" et elle se transportera (Mt 17,20). »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C).

  • Chant serbe à la Vierge Marie - Soeurs de Sainte Elisabeth du monastère de Minsk

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 30ème jour

    Trentième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Jean

    Il ne suffit pas au Sauveur de répandre ses dons sur Saint Jean, il veut lui donner jusqu’à la source. Tous les dons viennent de l’amour ; il lui a donné son amour ; c’est au cœur que l’amour prend son origine ; il lui donne encore le cœur et le met en possession du fonds dont il lui a déjà donné tous les fruits. Viens, dit-il, oh ! mon cher disciple, je t’ai choisi devant tous les temps pour être docteur de la charité, viens la boire jusque dans sa source, viens-y prendre ces paroles pleines d’onction par lesquelles tu attendriras mes fidèles ; approche de ce Cœur qui ne respire que l’amour des hommes, et, pour mieux parler de mon amour, viens sentir de près les ardeurs qui me consument… Ô Jean, puisque vous en êtes le maître, ouvrez-nous ce Cœur de Jésus, faites-nous-en remarquer tous les mouvements que la seule charité excite. C’est ce qu’il a fait dans tous ses écrits ; tous les écrits de Saint Jean ne tendent qu’à expliquer le Cœur de Jésus. En ce Cœur est l’abrégé de tous les mystères du christianisme, mystères de charité dont l’origine est un cœur ; un cœur, s’il se peut dire, tout pétri d’amour ; toutes les palpitations, tous les battements de ce cœur, c’est la charité qui les produit. Voulez-vous voir Saint Jean vous montrer tous les secrets de ce Cœur ? Il remonte jusqu’au principe, in principio ; c’est pour venir à ce terme : et habitavit, il a habité parmi nous. Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : Une révélation de Sainte Gertrude sur le Sacré-Cœur
    Un jour, Saint Jean, l’apôtre bien-aimé du Cœur de Jésus, fut montré à Sainte Gertrude dans l’éclat d’une gloire incomparable… S’adressant à Gertrude, Jean lui disait : « Epouse de mon Maître, venez : ensemble, reposons notre tête sur la très douce poitrine du Sauveur ; en elle sont renfermés tous les trésors du ciel. » Or, comme la tête de Gertrude était inclinée à la droite et la tête de Jean à la gauche de la poitrine de Jésus, le disciple bien-aimé poursuivit : « c’est ici le Saint des saints ; tous les biens de la terre et du ciel y sont attirés comme vers leur centre. » Cependant, les battements du Cœur de Jésus ravissaient l’âme de Gertrude : « Bien-aimé du Seigneur, demanda-t-elle à Saint Jean, ces battements harmonieux qui réjouissent mon âme réjouirent-ils la vôtre quand vous reposâtes, durant la Cène, sur la poitrine du Sauveur ? – Oui, je les entendis, et leur suavité pénétra mon âme jusqu’aux moelles. – D’où vient donc que, dans votre Evangile, vous avez à peine laissé entrevoir les secrets amoureux du Cœur de Jésus-Christ ? – Mon ministère, dans ces premiers temps de l’Eglise, répondit l’Apôtre bien-aimé, devait se borner à dire sur le Verbe divin, Fils éternel de Dieu, quelques paroles fécondes que l’intelligence des hommes peut toujours méditer, sans en épuiser jamais les richesses ; mais aux derniers temps était réservée la grâce d’entendre la voix éloquente du Cœur de Jésus. A cette vois, le monde vieilli rajeunira. Il sortira de sa torpeur, et la chaleur de l’amour divin l’enflammera encore. »
    (Sainte Gertrude)

    Page d’histoire :
    Dans une paroisse de la Suisse, deux hommes des plus influents s’étaient brouillés et bientôt leur rancune dégénéra en inimitié publique, au grand scandale de la population. Toutes les démarches tentées pour les réconcilier avaient été inutiles, lorsque plusieurs personnes pieuses entreprirent une neuvaine au Sacré Cœur avec toute la ferveur possible. Par un prodige humainement inexplicable, dès le lendemain, l’un des deux ennemis envoya dire à l’autre qu’il désirait rentrer en grâce avec lui. La réconciliation eut lieu le jour même, et, le dimanche suivant, ils communièrent en présence de toute la paroisse qui rendit des actions de grâces au Sacré Cœur.

    Bouquet spirituel :
    Il est écrit que Saint Jean s’est reposé sur le Cœur de Jésus : c’est là qu’il a puisé les trésors de la sagesse et de la science.
    Origène (v.185-v.253)

    Saint Jean, pendant le sommeil, puisa de ce Cœur la connaissance des mystères célestes : Saint Thomas, en le scrutant, y découvrit d’abondants trésors. Grande école que celle où se formèrent de tels disciples !
    Saint Thomas de Villeneuve (v.1487-1555)

    Pratique :
    Pour nous rappeler plus facilement les promesses et les désirs du Cœur de Jésus, ayons dans notre principal livre de piété quelque image ou quelque feuille qui nous en renouvelle le souvenir. Ornons notre chambre d’une image de ce Cœur Sacré.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, qui nous aimez d’un amour aussi persévérant que généreux, rendez notre amour généreux et persévérant.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 30 juin : Méditation

    « Bienheureux apôtre Pierre, tu ne crains pas de venir dans cette grande cité [Rome], tandis que l'apôtre Paul, ton compagnon de gloire et de travaux, est occupé à l'organisation d'autres églises ; tu entres dans cette forêt remplie de bêtes féroces ; tu marches sur cet océan tumultueux avec plus de constance que sur la mer ; tu ne trembles point à l'aspect de cette maîtresse du monde, toi qui fus saisi de crainte, dans la maison de Caïphe, à la voix d'une simple servante. Est-ce que la tyrannie de Claude et la férocité de Néron étaient moins à craindre que le jugement de Pilate ou que la méchanceté des Juifs ? Mais ton amour vainquit tes craintes ; tu ne pensas point devoir céder à la terreur alors que tu travaillais au salut de ceux que tu avais pris en affection. Tu pris le sentiment de cette charité intrépide, lorsque tu donnas des témoignages d'un amour sincère à ton Maître, qui t'interrogea par trois fois et qui te confia la garde de son troupeau, en te recommandant de lui faire part de la même nourriture dont tu avais été nourri toi-même.

    Paul, ton collègue à l'apostolat, ce vase d'élection, cet illustre docteur des Gentils, accourut alors et vint partager tes travaux dans cette ville où la pudeur, l'innocence et la liberté étaient aux abois sous la tyrannie du cruel Néron, dont la rage, excitée par toutes les mauvaises passions, en vint à cet excès de folie de soulever le premier contre le nom chrétien les fureurs d'une persécution générale, comme s'il eût prétendu anéantir la Grâce de Dieu en massacrant les saints. L'un des plus grands bienfaits de cette grâce est que le mépris de cette vie temporelle nous ouvre la porte des félicités éternelles. La mort des saints du Seigneur est précieuse devant ses Yeux. La religion fondée sur la Croix du Christ et cimentée de son Sang ne peut être ébranlée par les supplices les plus cruels. Les persécutions, loin d'abattre l'Église, la font briller d'une nouvelle splendeur : le champ du Seigneur produit alors au contraire une plus riche moisson, tous les grains qui tombent renaissent multipliés. Les milliers de martyrs qui reçurent les palmes du triomphe prouvent d'une glorieuse manière combien se multiplièrent ces deux illustres grains de la Semence divine ; ces dignes émules des glorieux apôtres entourèrent notre cité d'une vaste ceinture de tombeaux qui couronnent son front comme un diadème composé de perles précieuses.

    Nous devons nous réjouir, bien-aimés, d'une si puissante protection, nous fortifier dans la foi et nous encourager à la patience par leur exemple ; mais la fête des bienheureux apôtres doit encore exciter notre joie ; Dieu les a choisis entre tous les membres de son Église, et Il en a fait les yeux mystiques du Corps dont la tête est le Christ. Nous ne devons établir aucune différence entre leurs mérites et leurs vertus qui sont inénarrables. Leur élection, leurs travaux et leur mort les rendent tous deux parfaitement égaux. Notre propre expérience nous l'a appris et nos aînés nous l'ont confirmé : les prières de ces deux illustres patrons nous sera d'un grand secours pour obtenir la Miséricorde de Dieu dans les travaux de cette vie ; car, si nous sommes accablés par le poids de nos propres péchés, les mérites des apôtres nous soutiennent par notre Seigneur Jésus Christ, qui forme, avec le Père et le saint Esprit, une seule Puissance et une seule Divinité dans les siècles des siècles. Amen. »

    Saint Léon le Grand († 461), extraits du Sermon sur la Fête des Apôtres Saints Pierre et Paul, Traduction française de Ernest de Montferrier, d'une édition de 1838 : "Chefs d'oeuvre des Pères de l'Église", mise en français moderne.

    (Source)

    premiers-martyrs-rome-a.jpg

    Jean-Leon Gérôme (1824-1904) : "Dernières prières des martyrs chrétiens" (1883)
    Walters Art Museum, Baltimore, Maryland (USA)

  • 30 juin : Sanctoral

    30 juin : Les premiers martyrs de l'Église de Rome († 64)

    La mémoire de ce jour, aussi ancienne que celle des apôtres Pierre et Paul, fondateurs de l’Eglise de Rome, a été placée à cette date à partir de 1923, et en 1969, elle a été insérée dans le Calendrier romain général, pour compenser la suppression de presque toutes les mémoires des martyrs romains qui figuraient dans le précédent calendrier.


    Au calendrier traditionnel : Commémoraison de Saint Paul, apôtre
    et Mémoire de Saint Pierre, apôtre
    (les deux princes des Apôtres ne sont jamais dissociés par la liturgie)

  • Solennité de Saint Pierre et Saint Paul : Homélie de Benoît XVI

    En la Basilique Vaticane, ce vendredi 29 juin 2012

    Extrait :

    « Dans le passage de l’évangile de saint Matthieu que nous venons d’entendre, Pierre fait sa confession de foi à Jésus, le reconnaissant comme Messie et Fils de Dieu ; il la fait aussi au nom des autres Apôtres. En réponse, le Seigneur lui révèle la mission qu’il entend lui confier, celle d’être la ‘pierre’, le ‘roc’, la fondation visible sur laquelle est construit l’entier édifice spirituel de l’Église (cf. Mt 16, 16-19). Mais de quelle façon Pierre est-il le roc ? Comment doit-il mettre en œuvre cette prérogative, que naturellement il n’a pas reçue pour lui-même ? Le récit de l’évangéliste Matthieu nous dit surtout que la reconnaissance de l’identité de Jésus prononcée par Simon au nom des Douze ne provient pas « de la chair et du sang », c’est-à-dire de ses capacités humaines, mais d’une révélation particulière de Dieu le Père. Par contre, tout de suite après, quand Jésus annonce sa passion, mort et résurrection, Simon Pierre réagit vraiment à partir de « la chair et du sang » : il « se mit à lui faire de vifs reproches : … cela ne t’arrivera pas » (16, 22). Et Jésus réplique à son tour : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route » (v. 23). Le disciple qui, par don de Dieu, peut devenir un roc solide, se manifeste aussi pour ce qu’il est, dans sa faiblesse humaine : une pierre sur la route, une pierre contre laquelle on peut buter - en grec skandalon. Apparaît ici évidente la tension qui existe entre le don qui provient du Seigneur et les capacités humaines ; et dans cette scène entre Jésus et Simon Pierre, nous voyons en quelque sorte anticipé le drame de l’histoire de la papauté-même, caractérisée justement par la coexistence de ces deux éléments : d’une part, grâce à la lumière et à la force qui viennent d’en-haut, la papauté constitue le fondement de l’Église pèlerine dans le temps ; d’autre part, au long des siècles, émerge aussi la faiblesse des hommes, que seule l’ouverture à l’action de Dieu peut transformer.

    De l’Évangile d’aujourd’hui, il ressort avec force la promesse claire de Jésus : « les portes des enfers », c’est-à-dire les forces du mal, ne pourront pas prévaloir, « non praevalebunt ». Vient à l’esprit le récit de la vocation du prophète Jérémie, à qui le Seigneur dit, en lui confiant sa mission : « Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi - non praevalebunt -, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 18-19). En réalité, la promesse que Jésus fait à Pierre est encore plus grande que celles faites aux prophètes antiques : ceux-ci, en effet, étaient menacés uniquement par des ennemis humains, alors que Pierre devra être défendu des « portes des enfers », du pouvoir destructif du mal. Jérémie reçoit une promesse qui le concerne comme personne et concerne son ministère prophétique. Pierre est rassuré au sujet de l’avenir de l’Église, de la nouvelle communauté fondée par Jésus Christ et qui s’étend à tous les temps, au-delà de l’existence personnelle de Pierre lui-même. »

    Source et texte intégral de l'Homélie sur le site internet du Vatican.

  • 29 juin : Prière pour les vocations

    « Seigneur Jésus, Souverain Prêtre et Pasteur universel, qui nous avez enseigné à prier en disant : "Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson", écoutez avec bienveillance nos supplications et suscitez en grand nombre des âmes généreuses, qui, animées par votre exemple et soutenues par votre grâce, aspirent à être les ministres et les continuateurs de votre vrai et unique sacerdoce.
    Faites que les embûches et les calomnies de l'ennemi mauvais, aidé par l'esprit indifférent et matérialiste de ce siècle, n'obscurcissent pas chez les fidèles la sublime splendeur et la profonde estime reconnues à la mission de ceux qui, sans être du monde, vivent dans le monde pour être les dispensateurs des divins mystères.
    Faites que pour préparer de bonnes vocations, on continue toujours à donner à la jeunesse l'instruction religieuse, une formation à une piété sincère, à la pureté des moeurs et au culte du plus haut idéal.
    Faites que pour collaborer à cette oeuvre la famille chrétienne ne cesse jamais d'être une pépinière d'âmes pures et ferventes, consciente de l'honneur de donner au Seigneur quelques-uns de ses nombreux rejetons.
    Faites que votre Eglise ait dans toutes les parties du monde les moyens nécessaires pour accueillir, favoriser, former et conduire à terme les bonnes vocations qui s'offrent à elle.
    Et pour que tout cela devienne une réalité, ô Jésus, qui désirez tant le bien et le salut de tous, faites que la puissance irrésistible de votre grâce ne cesse de descendre du ciel jusqu'à être dans de nombreux esprits tout d'abord un appel silencieux, puis une généreuse réponse, et, enfin, une persévérance dans votre service.
    Ne souffrez-vous pas, Seigneur, de voir tant de multitudes, telles des troupeaux sans pasteur, sans personne qui rompe pour elles le pain de votre parole, qui leur présente l'eau de votre grâce, risquer ainsi d'être à la merci des loups rapaces qui les menacent continuellement ?
    Ne souffrez-vous pas de contempler tant de champs où ne s'est pas encore enfoncé le soc de la charrue, où croissent, sans que quelqu'un leur dispute le terrain, les chardons et les ronces ?
    N'éprouvez-vous pas de la peine à considérer tant de vos jardins, hier verts et touffus, près de jaunir et devenir incultes ?
    Permettrez-vous que tant de moissons déjà mures s'égrènent et se perdent, faute de bras qui les récoltent ?
    O Marie, Mère toute pure, dont les mains pleines de pitié nous ont donné le plus saint de tous les prêtres ;
    ô glorieux Patriarche saint Joseph, exemple parfait de réponse aux appels divins ;
    ô saints prêtres, qui formez au ciel autour de l'Agneau de Dieu un choeur privilégié,
    obtenez-nous en grand nombre de bonnes vocations,
    afin que le troupeau du Seigneur, soutenu et guidé par des pasteurs vigilants,
    puisse arriver aux très doux pâturages de la félicité éternelle. Amen ! »

    Pie XII (6 novembre 1957)


    D'autres prières pour les vocations sur notre site internet.

  • 29 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C'est pour mieux faire ressortir l'unité de son Eglise que le Sauveur l'établit sur un fondement unique, qu'il donne à Pierre seul d'abord les clefs qu'il donnera ensuite aux autres Apôtres, qu'à lui seul encore il confie le soin du troupeau dont il chargera ses Apôtres de prendre soin aussi. Combien se méprennent par conséquent les sectaires qui divisent ! Il n'y a pas jusqu'à la circonstance de la mort de saint Pierre et de saint Paul qui ne rappelle l'unité de l'Eglise ; car c'est pour mieux montrer combien étaient unis ces deux Apôtres, en qui vivait Jésus-Christ, que Dieu les a appelés le même jour au martyre et à la couronne.

    Ce jour est pour nous un jour consacré par le martyre des bienheureux Apôtres Pierre et Paul. Nous ne parlons pas en ce moment de quelques martyrs obscurs : "La voix de ceux-ci a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités de l'univers" (Mt 16,16-18). De plus ils ont vu ce qu'ils ont prêché en s'attachant à la justice, en confessant la vérité et en mourant pour elle.

    [...]

    Nous célébrons aujourd'hui une fête consacrée en notre faveur par le sang des Apôtres ; aimons leur foi, leur vie, leurs travaux, leurs souffrances, leur confession de foi, leurs prédications. Le progrès consiste pour nous à aimer ces choses, et non à les célébrer en vue d'une joie toute charnelle. Que nous demandent en effet les martyrs ? Il leur manque quelque chose, s'ils recherchent encore les louanges humaines ; s'ils les recherchent, ils n'ont pas vaincu. Si au contraire ils sont victorieux, ils ne nous demandent rien pour eux-mêmes, mais pour nous. Donc redressons notre voie en présence du Seigneur. Notre voie était étroite, hérissée d'épines et d'aspérités ; en y passant en si grand nombre ces grands hommes l'ont aplanie. Le Seigneur en personne y a passé le premier ; il y a été suivi par les Apôtres intrépides, puis par les martyrs, par des enfants, des femmes, de jeunes filles. Cependant, qui vivait eu eux ? Celui qui a dit : "Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jn 15,5). »

    Saint Augustin, extraits du Sermon CCXCV, Fête de Saint Pierre et de Saint Paul.
    Source : Clerus.org.

  • W.A. Mozart : Messe du Couronnement en Do majeur K317 - Credo

    Herbert von Karajan dirige le Philarmonique de Vienne et la Chorale "Singverein" de Vienne
    (chœur de concert de la Société des amis de la musique Musikverein de Vienne)
    Saint Pierre du Vatican à Rome

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 29ème jour

    Vingt-neuvième jour : Le Sacré-Cœur et Saint Joseph

    Il n’est pas douteux que Joseph fut un bon et fidèle serviteur, Joseph qui fut l’époux de Marie, mère du Saveur. Oui, il fut en toute vérité le serviteur fidèle et prudent, celui que le Seigneur établit comme le soutien et le consolateur de sa propre Mère, comme le père nourricier et comme le coadjuteur très fidèle du grand conseil sur cette terre. Remarquons aussi que l’Evangile nous dit qu’il était de la maison de David. Oui, vraiment, il était de la maison de David ; il descendait vraiment d’une race royale, ce Joseph, si noble par son origine et d’une âme plus noble encore que cette royale origine. Fils de David, il ne fut point un fils dégénéré d’un ancêtre illustre ; fils de David, il le fut, non seulement par le sang, mais par la foi, mais par la sainteté, mais par la dévotion ; il fut un autre David, et le Seigneur le trouva selon son Cœur ; aussi il lui confia en toute sécurité le trésor le plus secret et le plus sacré de son Cœur ; comme à un autre David, il lui manifesta les desseins les plus secrets et les plus cachés de sa divine sagesse, et il lui donna de connaître un mystère que nul des princes du siècle ne connut jamais.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Sainte Lutgarde
    Sainte Lutgarde, née à Tongres, en 1182, a été une des plus ardentes adoratrices du Cœur de Jésus. Sa noblesse et ses qualités la firent rechercher en mariage par plusieurs seigneurs du pays. Un jour qu’elle s’entretenait avec l’un d’eux, elle voit tout à coup Notre-Seigneur lui montrant son Cœur et la blessure saignante de son côté : Ô Lutgarde ! lui dit-il, contemple ici ce que tu dois aimer. Laisse là les créatures, et dans mon Cœur tu trouveras les ineffables délices du divin amour. » Le prétendant étant revenu, Lutgarde lui dit avec Sainte Agnès : « Retire-toi, je suis engagée à un autre fiancé : j’appartiens à un fiancé divin. » Agée de dix-huit ans, elle entra chez les Bénédictines, près de la ville de Saint-Trond. Dès ce moment, sa vie ne fut plus qu’une suite de faveurs de la part du Cœur de Jésus. Un jour qu’elle s’anéantissait devant le Seigneur, il lui dit : « Que veux-tu ? – Ô Seigneur, répondit-elle, ce que je veux, c’est ton Cœur. – Et moi, dit le Seigneur, ce que je veux, c’est ton cœur. – Oh ! dit Lutgarde, prenez mon cœur, purifiez-le par le feu de votre amour, placez-le dans votre poitrine sacrée et que je ne le possède désormais plus qu’en vous et pour vous. » Un jour qu’elle était restée au lit par suite d’indisposition, le Seigneur lui dit : « Songe aux pécheurs qui ont besoin de tes prières. Lève-toi et va à l’église. » Elle obéit et voilà qu’au moment où elle voulait entrer à l’église, Jésus-Christ attaché à la croix détache sa main droite et la presse tendrement sur son Cœur. Ce Cœur sacré devint dès lors l’objet spécial de sa dévotion, ce qui la fit nommer Lutgarde du Sacré-Cœur. Elle en reçut le grand don de consoler les âmes affligées.
    Une personne souffrait horriblement de certaines tentations qu’elle n’osait découvrir à personne, pas même à son confesseur. Dans cet état, elle alla se recommander aux prières de Lutgarde. « De quoi souffrez-vous ? lui dit la Sainte. – Oh ! je n’oserais jamais le dire à personne. – Eh bien ! ce que vous avez honte de dire, le Seigneur me l’a révélé. » Là-dessus, au grand étonnement de la pauvre affligée, elle fit un exposé détaillé de tout ce qui la tourmentait et finit par l’exhorter à faire une bonne confession et à se conduire saintement. La fille s’en alla toute consolée et décidée à user désormais du sacrement de pénitence selon les vues miséricordieuses du Cœur de Jésus. Pour expier les désordres de son époque, elle entreprit un jeûne de sept ans. Une fois le Seigneur lui dit : « Je veux que, par tes souffrances et tes prières, tu apaises la colère de mon père, afin qu’il ne frappe point les pécheurs de mort éternelle. » Une autre fois, le Seigneur lui apparut avec ses plaies sacrées s’offrant à son Père pour les pécheurs, et, se tournant vers Lutgarde, il lui dit : « Vois-tu comme je m’offre entièrement à mon Père pour les pécheurs ? C’est ainsi que je veux que, toi aussi, tu t’offres tout entière pour mes pécheurs et que tu détournes d’eux les traits de ma justice. » Imitons Lutgarde en donnant notre cœur à Jésus-Christ et en offrant sans cesse au Père éternel les mérites de la Passion du Sauveur pour la conversion des pécheurs.
    (Vie par le P. Broeckaert)

    ☞   Vie de Sainte Lutgarde (1182-1246) dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur.

    Page d’histoire :
    Le divin Cœur de Jésus veut régner sur nous, mais c’est pour notre bonheur, et partout où ce divin règne s’est établi efficacement, on ressent le salutaire effet de ses promesses. Un grand industriel du Nord, l’apôtre des ouvriers, M. Harmel, dont les usines occupent toute une population ouvrière, a mis autant de soin à avoir des ouvriers chrétiens qu’à les avoir habiles. Lui-même, il définit son usine : « Un petit royaume dont le Sacré Cœur est le roi. » Il est difficile de dire quelle paix et quelle joie règnent chez ces ouvriers, soumis comme les autres à toutes les fatigues du travail. Le Cœur de Jésus a su inspirer au patron toute la tendresse d’un père pour ceux qu’il n’appelle que « ses enfants », et il met au cœur des travailleurs une affection toute filiale pour ce chrétien généreux qui ne veut être leur maître qu’après Dieu et pour Dieu. Jamais l’idée de grève ou de révolte n’a trouvé chez ce bon peuple un seul partisan sérieux en ce temps de mécontentement général.

    Bouquet spirituel :
    Comme en Saint Joseph c’est le père et l’époux qui prie, sa prière a sur le Cœur de l’enfant et de l’épouse toute l’efficacité d’un commandement.
    Gerson (1363-1429)

    Ô grand Saint Joseph, vous nous paraissez donc le premier d’entre tous les favoris de Dieu ; vous possédez son Cœur, vous avez son oreille, vous êtes son familier, son confident, celui auquel il a toujours donné le plus de liberté et d’autorité.
    P. d’Argentan (1615-1680)

    Pratique :
    Demander le règne de Jésus dans la société pour la consolation des classes pauvres et la gloire de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, régnez dans mon cœur, défendez-le contre le démon et les passions !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 29 juin : Méditation

    « Considérez, mes frères, le jugement de la Sainte Eglise selon la foi, non pas selon la face du juge. Elle fait donc du jour de la mort des deux apôtres, le jour d'une de ses plus grandes fêtes. C'est, en effet, aujourd'hui que Saint Pierre a été crucifié, et aujourd'hui que Saint Paul a eu la tête tranchée. Voilà quelle est la cause de la solennité de ce jour, et quel est le motif de nos réjouissances. Mais en faisant de ce jour un jour de fête et de bonheur, il est hors de doute que l'Église est animée de l'esprit de son Epoux, de l'Esprit de Dieu, en présence de qui, selon le mot du Psalmiste "la mort des Saints est précieuse" (Ps. CXIII, 15). Quant aux hommes, le nombre, je m'imagine, était grand de ceux qui assistèrent à leur mort, et ne la contemplèrent point d'un oeil d'envie. Car aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, leur sortie du monde a passé pour un véritable malheur, en un mot, pour des insensés, ils ont paru mourir (Sap. III, 2) ; Mais "pour moi, dit le Prophète, vos amis me semblent comblés d'honneur à l'excès, et leur empire consolidé d'une manière extraordinaire" (Ps. CXXXVIII, 17). Ainsi, mes frères, il n'y a qu'aux yeux des insensés que les amis de Dieu semblent mourir, aux yeux des sages, ils paraissent plutôt s'endormir. En effet, Lazare dormait, parce que c'était un ami (Jn. XI, 11). Et les amis du Seigneur, après le sommeil qu'il leur aura donné, seront comme son héritage (Ps. CXXVI, 4).

    Efforçons-nous, mes frères, de vivre de la vie des saints, mais désirons surtout mourir de leur mort. Car la sagesse préfère la fin des justes (Sap. II, 16), elle nous jugera là où elle nous aura trouvés. Inévitablement la fin de ta vie présente est le commencement de la vie future, et il n'y a point de différence possible entre l'une et l'autre. Il en est pour cela, si vous me permettez cette image, comme de deux ceintures qu'on veut coudre ensemble, ou mettre bout à bout ; on ne s'occupe que des deux extrémités, qu'on veut rapprocher sans s'inquiéter du reste, on les prépare de manière à ce qu'elles se rapportent parfaitement l'une à l'autre, ainsi en est-il pour vous, mes frères, quelque spirituelle que soit le reste de votre vie, si la fin en est charnelle, elle ne peut se rapporter à une vie toute spirituelle, car ni la chair, ni le sang, n'auront part au royaume de Dieu. "Mon Fils, dit le Sage, souviens-toi de tes fins dernières, et tu ne pécheras jamais" (Eccle. VII, 40). Parce que ce souvenir lui inspirera des craintes, or la crainte chasse le péché, et n'admet point de négligence. »

    Saint Bernard (1091-1153), extraits du 2ème Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (5-6), in "Oeuvres complètes de Saint Bernard" (Tome 3), Trad. par M. l'Abbé Charpentier, Louis Vivès, Paris, 1866.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • Imposition du Pallium par Benoît XVI aux nouveaux Archevêques

    Comme de coutume, Benoît XVI imposera le Pallium aux nouveaux Archevêques métropolitains au cours de la messe de la solennité des Apôtres Pierre et Paul, ce vendredi à 9 h en la Basilique vaticane. En cette occasion, le rite a été quelque peu modifié selon la volonté du Saint-Père. La bénédiction des Pallium aura lieu avant le début de la célébration eucharistique. Ceci abrège le rite d'autant que la lecture de la liste des impétrants sera effectuée juste avant la procession d'entrée et le Tu Es Petrus, qui précède la messe. Le Pape arrivé à l'autel, suivra la bénédiction des Pallium. Ainsi la célébration eucharistique ne sera pas interrompue, et l'attention de l'assemblée ne sera plus distraite par une longue lecture de nom et de titres. En outre, le déplacement du rite sera mieux conforme au Caeremoniale Episcoporum. Il se plaçait jusqu'ici après l'homélie, espace normalement réservé aux rites sacramentels que sont le baptême, la confirmation, l'ordination, le mariage ou l'onction des malades. Or le rite du Pallium n'est pas de nature sacramentale.

    Source et liste des prélats qui recevront le Pallium des mains du Pape : News.va

    Retransmission de la célébration en direct sur KTO à partir de 9h00.

  • 29 juin : Solennité de Saint Pierre et Saint Paul

    Solennité de Saint Pierre et Saint Paul, apôtres et martyrs

    (Homélie du Bienheureux Jean-Paul II, du Jeudi 29 juin 2000)

    De même au calendrier traditionnel : Saints Pierre et Paul, apôtres

  • 28 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur nous dit : "Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père, celui-là entrera dans le royaume des cieux." Par là nous sommes avertis de ne pas nous imaginer qu'il suffise de dire : "Seigneur, Seigneur", pour être un arbre bon et porter de bons fruits. Les bons fruits consistent à faire la volonté du Père qui est dans les cieux, selon l'exemple que le Seigneur lui-même nous en a donné dans sa personne. [...]
    Un point très important et relatif à ce sujet, c'est qu'en cherchant à connaître la vérité, nous ne nous laissions point tromper, non seulement par ceux qui se couvrent du nom du Christ sans que leur conduite y réponde, mais encore par certains faits et par certains prodiges, comme le Seigneur en a fait en vue des infidèles, tout en nous avertissant de ne pas nous y laisser prendre et de ne pas toujours supposer une sagesse invisible là où nous voyons un miracle visible. C'est pourquoi il ajoute : "Beaucoup me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé, en votre nom que nous avons chassé les démons, et en votre nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? Et alors je leur dirai : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, ouvriers d'iniquité." Le Seigneur ne reconnaîtra donc que celui qui pratique la justice. Car il a défendu même à ses disciples de se réjouir de telles choses, par exemple, de ce que les démons leur obéissaient. "Mais, leur dit-il, réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux" (Lc. X, 20), c'est-à-dire, je pense, dans cette cité de la Jérusalem céleste, où régneront seulement les justes et les saints. "Ne savez-vous pas, dit l'Apôtre, que les injustes ne posséderont pas le royaume de Dieu ?" (I Cor. VI, 9)
    Mais peut-être quelqu'un dira-t-il que les injustes ne peuvent faire ces miracles visibles, et regardera-t-il comme des menteurs ceux qui diront : "C'est en votre nom que nous avons prophétisé, et chassé les démons et fait beaucoup de miracles." Qu'il lise alors tout ce qu'ont fait les magiciens d'Égypte par opposition à Moïse, le serviteur de Dieu (Ex. VII, VIII) ; ou s'il ne le veut pas, par la raison que ces magiciens n'agissaient pas au nom du Christ, qu'il lise au moins ce que le Christ lui-même a dit, en parlant des faux prophètes : "Alors si quelqu'un vous dit : Voici le Christ, ici ou là, ne le croyez pas. Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront de grands signes et des prodiges, jusqu'à induire en erreur, s'il peut se faire, même les élus" (Mt. XXIV, 23-26). »

    Saint Augustin, Explication du Sermon sur la montagne (ch. XXV, 82-85), Trad. de M. l'Abbé Devoille, in "Oeuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : "Le temple de la Paix" (Entrée - Orgue)

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 28ème jour

    Vingt-huitième jour : Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie

    Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie sont les plus nobles, les plus saints et les plus amoureux qui aient été dans le monde. Le Cœur de Jésus est l’objet des complaisances de son Père, le Cœur de Marie est l’objet des affections de son Fils. Jésus, comme Père du siècle futur, a un Cœur tout brûlant de charité pour nous engendrer par son sang ; Marie, comme Mère de grâces, a un Cœur tout embrasé d’amour pour nous enfanter par ses larmes. Et certes, elle nous reconnut et nous accepta pour ses enfants, lorsque son Fils, sur le lit de la croix, lui dit : Mulier, ecce filius tuus… Ces deux Cœurs de Jésus et de Marie ont été si conformes en leurs sentiments qu’ils avaient les mêmes inclinations. Marie, qui avait fourni le sang duquel a été formé le Cœur de son Fils, lui imprimait la ressemblance de ses mœurs, et le Cœur de Jésus, formé par l’opération du Saint-Esprit, versait tous ses sentiments dans le Cœur de sa Mère. Et comme le Cœur de Jésus, Père du siècle futur, était très soigneux et très vigilant pour le salut des pécheurs, de même le Cœur de sa Mère avait un saint empressement et une noble inquiétude pour les gagner à Dieu.
    P. Bernardin de Paris, o.f.m. Cap († 1685)

    Exemple : Madame Elisabeth de France
    Qui n’a entendu parler de Madame Elisabeth de France, sœur de Louis XVI ? Elle aussi fut une grande amie du Cœur de Jésus. Elle ne faisait guère présager dans ses premières années qu’on la surnommerait la Sainte Geneviève des Tuileries, car elle était fière et emportée. Heureusement son cœur était docile, et ses défauts disparurent tellement qu’on admirait à la Cour la transformation prodigieuse opérée dans son caractère. Pour fournir plus abondamment à ses aumônes, elle faisait vendre quelquefois des objets précieux, tels que montres, bracelets, bijoux. Un jour qu’on lui en rapportait le prix : « Ce n’est pas seulement de l’argent, dit-elle, c’est aussi du temps gagné, car tels et tels pauvres n’auront pas si longtemps à souffrir. » On lui doit cette belle prière :
    « Que m’arrivera-t-il aujourd’hui, ô mon Dieu ! je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est qu’il n’arrivera rien que vous ne l’ayez prévu de toute éternité. Cela me suffit, ô mon Dieu ! pour être tranquille. J’adore vos desseins éternels, je m’y soumets de tout mon cœur ; je veux tout, j’accepte tout ; je vous fais un sacrifice de tout ; j’unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur, vous demandant par son Sacré-Cœur et par ses mérites infinis la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui vous est due pour ce que vous voudrez et permettrez. »
    Madame Elisabeth écrivait à son amie : « Il faut tout mettre au pied du crucifix. C’est le livre des livres : lui seul console l’âme affligée. » Voyant les attaques furieuses dirigées contre l’Eglise, elle écrivit la formule d’un vœu au Cœur Immaculé de Marie, pour obtenir la conservation de la religion en France. A cette même fin, elle fit offrir à la cathédrale de Chartres un Cœur de Jésus uni au Cœur de Marie fait de l’or le plus pur. Lorsqu’elle fut renfermée dans la prison du Temple avec la famille royale, c’est dans le Cœur de Jésus qu’elle répandit son cœur, et elle enseignait aux autres captifs à chercher, eux aussi, dans ce divin Cœur, le calme et la résignation. Ce fut là qu’elle apprit à sa jeune nièce, Madame Royale, la dévotion au Cœur de Jésus.
    Madame Elisabeth invoqua le Cœur de Jésus, jusque sur l’échafaud, où la Révolution la fit monter en 1793.
    (Vie de Mme Elisabeth, par M. A. de Beauchesne)

    ☞   Une autre prière de Mme Elisabeth dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur (1789).

    Page d’histoire :
    Saint Jean Chrysostome, adressant une exhortation aux fidèles sur la sainte communion, leur recommande de renouveler par ce sacrement divin l’amour divin et la vaillance chrétienne qui les rendront terribles comme des lions à tous les ennemis de Dieu et de l’Eglise.

    Bouquet spirituel :
    Ô Mère du bel amour, Marie, vous qui désirez si ardemment de voir Jésus aimé, liez-moi de la manière la plus étroite à son divin Cœur, en sorte que je n’aie plus jamais le malheur de m’en voir séparé.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Qui est plus digne que vous, ô Marie, de parler pour nous au Cœur de Jésus-Christ ? Vous lui parlerez, ô souveraine ; car tout ce que vous demanderez, vous l’obtiendrez. N’est-il pas votre Fils ?
    Saint Bernard (1090-1153)

    Pratique :
    Unissons-nous fréquemment au Cœur de Jésus par la réception fervente de la sainte Eucharistie.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus ardent et généreux, rendez nos cœurs semblables au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 28 juin : Méditation

    « Aujourd'hui, en écoutant la voix de Jésus, il faut lui faire cet acte d'offrande : Oui, je m'offre à vous, ô Roi divin ! pour vous suivre le plus possible ; me voici prête, avec votre grâce, à tout endurer, à souffrir le mépris avec vous et comme vous, pourvu que ce soit votre gloire, votre volonté, en m'oubliant toujours moi-même : voilà ce à quoi je me détermine. Oui, je me presserai sur vos pas, ô Jésus ! oui, je vous imiterai, vous êtes tout pour moi ! vous êtes mon bonheur et ma vie ! Désormais je veux tout accepter : travail, peines, afflictions, souffrances ; je veux tout accepter, pourvu que vous me donniez la grâce. Ce sentiment, cette ardeur d'une âme dévouée ne peut qu'être très agréable au Coeur de Jésus ; et quoi qu'il puisse réserver à cette âme pour la rendre conforme à Lui-même, n'en doutons pas, le divin Maître sera toujours près d'elle pour la consoler, pour la soutenir, pour la fortifier. Ne craignez donc pas. Non, pas de crainte, Notre-Seigneur est un bon Maître. »

    P. Xavier de Ravignan s.j. (1795-1858), in Dernière retraite du R.P. de Ravignan donnée aux religieuses carmélites à Paris... novembre 1857 (4ème jour, I), Paris, Charles Douniol et Cie, 1872 (4ème éd.).

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  • 28 juin : Sanctoral

    Mémoire de Saint Irénée, Evêque et martyr (120-202)

    Saint Léon II, Pape († 683)

    Au calendrier traditionnel : Vigile des Saints Pierre et Paul, apôtres

    En 1921 fut inscrite au 28 juin la fête de saint Irénée. La réforme de Jean XXIII a libéré le 28 juin de cette fête, redonnant son grade de vigile majeure à la Vigile des deux Princes des Apôtres.

    « La rigueur que sait s’imposer un peuple à certains jours de préparation, est une marque de la foi qu’il a conservée ; elle montre qu’il comprend la grandeur de l’objet proposé par la sainte Liturgie à son culte. Chrétiens d’Occident, nous dont Pierre et Paul sont la gloire devant les hommes et devant Dieu, songeons au Carême que les Grecs schismatiques commencent au lendemain des solennités pascales, en l’honneur des Apôtres, et qui ne prend fin qu’aujourd’hui. Le contraste sera de nature à nous faire dominer les penchants d’une mollesse où l’ingratitude aurait trop de part. Du moins, puissions-nous racheter en ferveur, en actions de grâces et amour, les privations dont tant d’églises, malgré leur séparation d’avec Rome, ont conservé l’usage. »

    R.P. Dom Prosper Guéranger (1805-1875), L'année liturgique.

    (Source par le lien ci-dessus)

  • Benoît XVI - Audience générale de ce mercredi 27 juin

    Lors de l'audience générale tenue Salle Paul VI, le Saint-Père a abordé l'Epître aux Philippiens, considérée comme le testament spirituel de saint Paul. Ce texte, a-t-il rappelé, a été écrit en prison, alors qu'il sentait proche la mort. Sa finale est cependant une invitation à la joie, "caractéristique fondamentale de l'être chrétien... Mais comment peut-on se réjouir à la veille d'une condamnation à mort ? De qui Paul tire-t-il sa sérénité et le courage d'affronter le martyr ?". La réponse se trouve au coeur de l'Epître que la tradition nomme Carmen Christi, c'est à dire un chant christologique résumant son mode de penser et de vivre, "le parcours divin et humain du Fils de Dieu". Il s'ouvre par l'encouragement à faire siens ces sentiments de Jésus, "non pas de suivre seulement son exemple...mais d'y conformer notre existence". Cet hymne encourage à adopter la condition du Seigneur afin de faire triompher sa suprématie. Jésus s'en est dépouillé pour se faire esclave. "La condition humaine est marquée par la pauvreté, la souffrance et la mort, et il s'est pleinement assimilé aux hommes, le péché mis à part".

    Puis, a dit le Pape, Paul évoque le contexte dans lequel s'est produit cet abaissement du Christ, achevé par l'humiliation suprême de la croix. "La crucifixion était en effet le sort des esclaves... Mais par la croix le Christ a racheté l'Adam qui est en nous. Il nous a rendu notre dignité... A l'inverse, la logique humaine recherche souvent sa propre réalisation dans le pouvoir, dans la domination. L'homme continue de vouloir bâtir avec ses propres forces la tour de Babel, de se hausser au niveau de Dieu pour être comme lui. L'incarnation et la croix nous rappelle que la pleine réalisation réside dans la conformation de notre volonté à celle du Père... Mais il faut se libérer de l'égoïsme pour se remplir d'amour, de la charité de Dieu".

    L'Epître aux Philippiens contient deux indications importantes pour la prière, l'invocation Seigneur, qui s'adresse à Jésus-Christ, seul maître de nos vies au milieu de tant de dominateurs, et la prostration. La génuflexion est un signe d'adoration que tout créature doit au Créateur, entre la terre et le ciel. Nous prions à genoux devant le Saint Sacrement en exprimant corporellement cette soumission à Dieu, en exprimant notre foi en lui, en le reconnaissant comme maître de nos vies. "Celui qui s'est totalement abaissé en se faisant esclave a été exalté, élevé par le Père au dessus de toute chose, au point de lui attribuer le titre de Kryos, Seigneur... C'est le Jésus de l'ultime Cène...qui s'est penché pour laver les pieds des apôtres... Nous nous sommes demandé au début comment saint Paul avait pu se réjouir à l'approche de la mort... Ce ne fut possible que parce que l'apôtre des gentils n'a jamais détourné son regard de la Croix".

    Source : VIS Archive 01 - 27.6.12.

     

    Texte intégral de l'allocution prononcée par Benoît XVI en français

    « Chers frères et sœurs, saint Paul a laissé pour ainsi dire son testament spirituel dans la Lettre aux Philippiens. Malgré l’insécurité où il se trouve, il exprime sa joie d’être disciple du Christ, d’aller à sa rencontre, au point de ne pas voir la mort comme une perte mais comme un gain. D’où tire-t-il ce courage face au martyre qui approche ? Il le dit lui-même : en ayant en lui les sentiments du Christ, c’est-à-dire l’amour, l’humilité, l’obéissance à Dieu. Jésus, vrai Dieu et vrai homme, ne vit pas son ‘être comme Dieu’ pour triompher ou pour imposer sa puissance. Non, il se dépouille, prenant la condition humaine marquée par la souffrance et la mort, devenant esclave au service des autres jusqu’au sacrifice suprême. Ainsi, l’obéissance du Christ nous rend ce que la désobéissance d’Adam, qui a voulu se mettre à la place de Dieu, a fait perdre. Et l’homme racheté retrouve toute sa dignité. Chers amis, dans la prière, l’Esprit Saint nous fait entrer dans cette dynamique de vie. La réalisation de nous-même n’est pas dans le pouvoir ou l’autosuffisance pour être comme Dieu. Suivre Jésus, c’est conformer notre volonté à celle de Dieu, c’est nous vider de nous-même et nous remplir de son amour pour être capable d’aimer les autres. Comme Paul, que notre échelle de valeurs mette Dieu et la connaissance du Christ Jésus à la première place ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 27 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a avertis d'être de bons arbres afin de pouvoir porter de bons fruits. "Ou rendez l'arbre bon et son fruit bon, dit-il ; ou rendez l'arbre mauvais et son fruit mauvais ; car c'est par le fruit qu'on connaît l'arbre." Dans ces mots : "Ou rendez l'arbre bon et son fruit bon", il y a, non point un avis, mais un précepte salutaire que nous sommes obligés d'accomplir. Et dans ces autres : "Rendez l'arbre mauvais et son fruit mauvais", il n'y a pas un précepte à accomplir, mais l'avis d'être sur ses gardes. Car cet avis s'adresse à ces hommes qui croyaient, tout mauvais qu'ils étaient, pouvoir bien parler ou bien agir. Cela ne se peut, dit le Seigneur Jésus. Pour changer la conduite, il faut d'abord changer l'homme. Si celui-ci reste mauvais, il ne peut bien agir : et s'il est bon, il ne saura agir mal. [...]
    Que chacun donc devienne un bon arbre, et qu'on ne s'imagine pas porter de bons fruits en restant arbre mauvais. Il n'y a de bons fruits que sur les bons arbres. Change ton coeur et tu changeras de conduite. Arraches-en la cupidité et plantes-y la charité. De même que la cupidité est la racine de tout mal (I Tim. VI, 10), la racine de tout bien est la charité.
    Pourquoi alors, pourquoi des hommes murmurent-ils, disputent-ils entre eux et disent-ils Qu'est-ce que le bien ? — Ah ! si tu savais ce que c'est que le bien ! Le bien véritable n'est pas ce que tu voudrais avoir, mais ce que tu ne veux pas être. Tu voudrais avoir la santé du corps ; c'est un bien sans doute, mais ce n'est pas un grand bien, car le méchant l'a aussi. Tu veux avoir de l'or et de l'argent ; j'en dis autant, c'est un bien, mais à la condition que tu en feras un bon usage. Et tu n'en feras pas un bon usage, si tu n'es bon toi-même. D'où il suit que l'or et l'argent sont un mal pour les méchants et un bien seulement pour les bons. Ce n'est pas que l'or et l'argent rendent ceux-ci bons ; mais ils ne sont employés à un bon usage que pour être tombés entre les mains des bons. Tu veux de l'honneur ; c'est un bien, mais à condition encore que tu en feras un sage emploi. Combien y ont trouvé leur ruine ! Et pour combien a-t-il été un instrument de bonnes oeuvres !
    Ainsi donc, s'il est possible, sachons mettre de la différence entre ces diverses sortes de biens, puisqu'il est aujourd'hui question de bons arbres. »

    Saint Augustin, Sermon LXXII (1-4-5), in "Sermons détachés, Tome VI, Première série", des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.