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Méditations - Page 12

  • Méditation - confiance en la miséricorde divine

    « Quand vous vous sentez blessé, c'est-à-dire, quand vous voyez que vous avez fait quelque faute, soit par pure fragilité, soit avec réflexion et par malice, ne vous affligez pas trop pour cela ; ne vous laissez pas aller au chagrin et à l'inquiétude, mais adressez-vous aussitôt à Dieu, et dites-lui avec une humble confiance : C'est maintenant, ô mon Dieu, que je fais voir ce que je suis. Car que pouvait-on attendre d'une créature faible et aveugle comme moi, que des égarements et des chutes ?
    Arrêtez-vous un peu là-dessus, afin de vous confondre en vous-même, et de concevoir une vive douleur de votre faute.
    Puis, sans vous troubler, tournez toute votre colère contre les passions qui vous dominent, principalement contre celle qui a été la cause de votre péché.
    Seigneur, direz-vous, j'aurais commis de bien plus grands crimes, si par votre infinie bonté vous ne m'aviez secouru.
    Rendez ensuite mille actions de grâces à ce Père de miséricorde ; aimez-le plus que jamais, voyant que bien loin de se ressentir de l'injure que vous venez de lui faire, il vous tend encore la main, de peur que vous ne tombiez de nouveau dans quelque pareil désordre.
    Enfin, plein de confiance, dites-lui : Montrez, ô mon Dieu ! ce que vous êtes ; faites sentir à un pécheur humilié votre divine miséricorde ; pardonnez-moi toutes mes offenses ; ne permettez pas que je me sépare, ni que je m'éloigne tant soit peu de vous ; fortifiez-moi tellement de votre grâce, que je ne vous offense jamais. »

    R.P.D. Laurent Scupoli (1530-1610), Le Combat spirituel (ch. 26), Trad. P. J. Brignon, Nouvelle édition, Perisse Frères, Lyon - Paris, 1841.

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    Sir John Everett Millais, Bt (1829–1896), Le fils prodigue
    (Collection Tate - Crédit photo)

  • Méditation - Force de la douceur

    « L'homme d'aujourd'hui reste stupéfait devant cette affirmation du Sauveur : Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre. On nous a tellement étourdis avec l'éloge de la force, on a tellement exalté le surhomme qui se réalise en écrasant les autres, nous avons assisté à de si scandaleuses victoires de la violence, et les sages ont trouvé pour les absoudre de si péremptoires raisons que le mot de Jésus, pour les hommes du XXe siècle, ressemble à un paradoxe naïf.

    [...] On ne sait pas ce qu'est la douceur. La douceur est d'abord l'intelligence exacte, juste appréciation de sa valeur, de sa place, de ses possibilités, et de ses droits. Elle est sagesse, alors que la violence, qui ignore ces limites, est sottise.

    La douceur est maîtrise de soi. L'instinct, bouffi d'orgueil, nous porte à dépasser nos limites en des manifestations dangereuses. Il faut mater l'instinct pour rester doux ; il faut beaucoup de force pour rester maître chez soi.

    La douceur est respect et charité ; respect de la personne humaine et charité envers les hommes. L'homme a une dignité éminente, la violence le traite comme une chose ; tout homme est notre frère, la violence le traite comme un ennemi malfaisant.

    La douceur nous préserve de la colère, qui est une vraie folie, de la précipitation qui est un aveuglement, des gestes excessifs qui sont ridicules, des paroles amères qui sont un poison. Mais la douceur n'est pas doucereuse ni douceâtre : les doucereux sont hypocrites, les douceâtres sont pleutres ; les doux sont clairs et forts.

    Jésus a dit : beati mites ; et il a dit aussi : discite a me quia mitis sum. Il est doux ; mais il n'est pas doucereux ni douceâtre. Ses paroles les plus tendres ont un support ferme, presque rugueux, et quand il parle d'amour, il dit ou il sous-entend que l'amour est d'abord sacrifice. La vie dans son royaume n'est pas une idylle enrubannée. Il est venu apporter la guerre contre la nature corrompue, le couteau pour couper les attaches avec le monde ; il nous invite à nous dépouiller, à porter la croix, à boire le calice de l'amertume... »

    Jean Calvet (1874-1965), La trame des jours (Ch. III - Béatitudes), La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

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    (Crédit photo)

  • « ... il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. » (Mt 7, 14)

    « Toute la vie chrétienne est en tension vers la béatitude, vers l'eschatologie, dans un surpassement incessant. Elle consiste à accueillir Dieu en soi, dans une démarche qui doit s'intensifier jour après jour, et qui donne au temps sa véritable dimension. Dans une aspiration infinie, qui a Dieu pour terme, et qu'aucune de nos actions ne pourra jamais combler.

    Plus que tout autre, le chrétien sait que la voie qui le mène à la béatitude est une voie qui l'engage tout entier. Une voie où, pour se vouloir lui-même, il lui faut vouloir Dieu et ses frères et le monde, sans espoir d'atteindre Dieu en plénitude avant la Parousie. Une voie qui le jettera inlassablement d'un élan à un autre, d'un don à un autre, d'un sacrifice à un autre. Voie dure, d'humilité, de sacrifices, de renoncements et de pauvreté, mais aussi voie joyeuse de perfection, de bonheur, de paix, de liberté spirituelle.

    Il faut le dire sans ambage : préférer à tout le reste ce consentement actif à Dieu, y subordonner toute notre vie, dans un dépassement qui se renouvelle sans cesse, c'est la loi de toute vie spirituelle authentique. En un sens, tout est déjà gagné, quand par-delà tous les soucis périssables, on a réveillé en soi le désir du paradis, quand on a dit oui à l'ouverture aux biens éternels, car ce oui profond libère une énergie spirituelle latente, capable de tarir en nous toutes les sources d'égoïsme.

    De la vie d'enfant de Dieu, de fils de lumière, d'héritier du Christ, la béatitude apparaît comme la véritable clef de voûte. »

    P. Marie-Joseph Le Guillou, Qui ose encore parler du bonheur ?, Mame, Paris, 1991.

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Cœur de Jésus

    Surnaturelle Présence

    « Le seul bien qui dure, c'est vous, Seigneur, et qu'il y ait un bien qui dure, c'est une nécessité de pensée. Ce n'est ni un désir, ni une aspiration, c'est ce qui constitue l'être même. Bien avant que nous vous aimions vous nous avez aimés ; vous avez aimé et vous aimerez tous les hommes. Les plus anciens vous ont connu en eux comme Créateur et ont apporté leur témoignage. Mais seule la Révélation apportée par Jésus-Christ pouvait ajouter ce que la simple nature est incapable d'apprendre par elle-même. Les philosophes ont imaginé des systèmes, mais les peuples ont imaginé des mythes pour exprimer ce qu'ils sentaient dépasser la raison. Athéna, la pensée divine, intervient pour rompre la chaîne de la fatalité du mal. Isis pleure Osiris victime de l'esprit du mal et parcourt la terre pour rassembler les membres dispersés de son frère... Or Notre-Seigneur est venu réunir les hommes en un seul corps qui est le sien. La poésie est allée plus avant que la philosophie parce qu'elle acceptait un mystère que les philosophes essaient de ramener au niveau de la raison humaine, ce qui est pour eux la seule méthode.

    Ce donné mystérieux est l'amour divin et surnaturel. Les anciens l'ont soupçonné, les Juifs l'ont annoncé comme en énigmes et en figures ; ils lui ont préparé une place sur la terre. Il est effrayant de penser que tant de chrétiens ne prêtent plus attention à cette présence de Dieu en nous, soutenant notre être avec amour pour ouvrir notre âme à son amour. Il l'a dit, il veut être "un" (italiques) avec nous, comme il est "un" (italiques) avec son Père, et le cœur de Jésus est un refuge toujours prêt pour le nôtre. Nous pouvons, avec lui, dans la joie, pâtir et compatir parce qu'il est "un" (italiques) avec nous et habite en nous. Nos élans d'amour viennent de son amour, notre cœur brûle parce que son Cœur y est présent ; et par lui, dont l'amour s'étend à tous les hommes, nous pouvons aimer tous les hommes, bien que nos propres imperfections nous rendent incompréhensibles celles des autres. Tout est grâce. »

    Henri Charlier (1883-1975), Les propos de Minimus Tome I (« Demeure avec nous car la soirée s'avance »), DMM, Paris, 1994.

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    Terezia Sedlakova, The Divine Mercy
    (Crédit photo : FineArtAmerica)

  • Méditations - Les saints Anges gardiens

    « Ayez confiance dans les saints Anges. Les Anges sont nos amis très chers, à la foi délicats et puissants : ils admirent nos combats, nos détresses, nos tristesses d'amour ; ils voient dans les souffrances de la terre quelque chose de mystérieux et de sacré qui leur rappelle la Passion et la Croix du Seigneur Jésus. Mériter et grandir en amour, opérer le salut par la douleur et le sacrifice, voilà choses qu'ils ignorent, retenus qu'ils sont par les éternelles chaînes d'or de la vision béatifique. Comment voulez-vous qu'ils ne s'émerveillent pas devant ce palais de la douleur, où se consomment les noces mystérieuses du Ciel et de la Terre ? Saint Pierre dit même qu'ils désirent y plonger leurs regards, tellement le spectacle de la Rédemption les ravit. Quant à notre Ange gardien, il plonge carrément tout entier dans notre monde sublunaire et se montre à notre égard un compagnon fidèle - invisible, mais si amical ! Un guide sûr, parfois un tuteur ou un précepteur véhément. Mais, par une mystérieuse disposition de la Providence, nos Anges veulent être priés. S'ils sont priés, alors ils décuplent leur service d'amour : une mère chrétienne qui prierait assidûment l'Ange gardien de ses enfants assisterait à une floraison de miracles. Relisez le livre de Tobie. C'est une famille entière que l'Ange Raphaël est venu réconforter en guidant le jeune Tobie, en délivrant sa fiancée Sara qui était possédée du démon, en guérissant le vieux Tobie de sa cécité. Ce personnage céleste faisant irruption dans les malheurs d'une famille d'exilés, c'est toute la tendresse du ciel qui se déverse sur la terre ; c'est la souveraine liberté de Dieu faisant sauter la carapace de notre univers conditionné et technicisé, où il semble qu'il n'y ait plus de place pour la libéralité divine. Je vous exhorte donc à avoir fréquemment recours au ministère des saints Anges, à entrer avec joie dans ce monde de gratuité qui, au milieu de tant d'abandons et de turpitudes, constitue la marque indestructible de notre honneur catholique. »

    Dom Gérard - Bénédictus (1927-2008), Écrits spirituels Tome I (avril 1985), Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 2009.

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    Association des saints Anges gardiens

    Spécimen gratuit de la revue de l'Association sur simple demande à :
    L'Ange gardien
    3 rue Louis Querbes
    69390 Vourles (France)

    « Les âmes pures et simples entretiennent naturellement et spontanément une douce familiarité avec leur Ange gardien, elles en retirent assistance, lumière et bienfait. Quelques-unes même en ont la vue sensible, telle la bienheureuse Marguerite Marie qui, lorsqu’elle était honorée d’une visite de Notre Seigneur, voyait son ange se prosterner la face contre terre pour adorer la majesté infinie s’abaissant jusqu’à sa créature.

    Ces esprits célestes ne cessent pas un instant de contempler la face de Dieu, ils y lisent ses volontés sur nous, et par leurs secrètes inspirations, elles ne cessent jamais d’agir affectueusement pour nous les faire accomplir. Si nous étions plus attentifs et plus dociles, nous constaterions combien leur ministère invisible nous est secourable à chaque instant.

    Quelques personnes ont l’habitude de saluer leur ange et même d’entretenir un dialogue continu avec lui. D’autres l’invoquent pour prendre une décision importante ou pour éviter un danger. Des parents invoquent celui de leurs enfants pour les protéger… Mais aussi songeons combien nous l’attristons lorsque nous commettons des péchés, l’obligeant à voiler sa face et le faisant pleurer sur nos iniquités.

    Bien au contraire, recourons à sa médiation pour conserver cette belle vertu qui nous donne une ressemblance avec son angélique nature. Nouons des relations plus intimes et plus douces avec notre céleste protecteur. Et après nous avoir suivis partout, n’oublions pas que fidèlement, il nous assistera encore lors de notre ultime passage et que c’est lui qui présentera notre âme au Seigneur. Puisque nous le fêtons en ce début de mois, veillons à ne pas trop l’oublier… ! »

    Sœur Marie du Sacré Cœur Bernaud (1825-1903), fondatrice de la Garde d'Honneur du Sacré-Cœur.
    Garde d'Honneur du Sacré-Cœur, Paray-le-Monial - Heure de Présence au Cœur de Jésus

  • Méditation - La prière au creux du cœur

    « Quiconque veut prier connaîtra la fatigue, les distractions, le dégoût, le vertige devant les exigences évangéliques. A travers tout cela se fera l'apprentissage du sens du mystère : du sens de Dieu et du sens de l'homme tout à la fois.
    La prière n'est pas un jeu d'enfant, tout en étant patient cheminement dans l'esprit d'enfance, tranquille confiance en plus grand que soi.
    Nul ne peut prier, sinon Dieu lui-même dont les pensées deviennent en nous nos pensées. « Nul ne peut crier Père, ni reconnaître Jésus comme Seigneur si l'Esprit ne le fait en lui. » Ainsi parle saint Paul.
    Et l'Esprit ne peut parler que dans un cœur de pauvre : un cœur sans orgueil renonçant à la satisfaction de soi que la réussite dans la prière pourrait nourrir.

    Que se réjouissent donc ceux qui ne savent pas prier ; nous en sommes tous ! Mais ce qui nous est demandé, c'est d'accepter cette incapacité dans l'espérance, c'est-à-dire de ne pas nous y résigner. Cette acceptation espérante nous gardera sur le chemin d'une constante conversion, où devront sans cesse se refaire la disponibilité à l'égard de Dieu et l'accueil au prochain : les deux sont liés comme sont liées la difficulté de prier et la difficulté de rencontrer son frère. »

    Robert Guelly (1913-2001), Présence de Dieu (ch.2,6), Coll. "Vivre et croire", Casterman, 1970.

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  • Méditation - Désirer... en paix

    « Un désir qui fait perdre la paix, même si la chose désirée est excellente en soi, n'est pas de Dieu. Il faut vouloir et désirer, mais de manière libre et détachée, en abandonnant à Dieu la réalisation de ces désirs comme il le voudra et quand il le voudra. Éduquer son propre cœur dans ce sens est d'une très grande importance pour le progrès spirituel. C'est Dieu qui fait grandir (cf. 1Co 3,7), qui convertit, et non pas notre agitation, notre précipitation et notre inquiétude. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la (2ème partie, 11), Éditions des Béatitudes, 1991.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Paix de l'âme

    « Ayez soin de conserver votre cœur dans la paix ; qu'aucun événement de ce monde ne le trouble ; songez que tout finit ici-bas.
    Dans tous les événements, si fâcheux qu'ils soient, nous devons plutôt nous réjouir que nous attrister, pour ne point perdre un bien plus précieux, la paix et le calme de l'âme.
    Quand même tout ici-bas s'écroulerait et que tous les événements nous seraient opposés, il serait inutile de se troubler, car le trouble nous apporterait plus de dommage que de profit.
    Supporter tout avec la même égalité d'humeur et dans la paix, c'est non seulement aider l'âme à acquérir de grands biens, mais encore la disposer à mieux juger des adversités où elle se trouve et à y apporter le remède convenable.
    Le ciel est stable et n'est pas sujet aux changements. De même, les âmes qui sont d'une nature céleste sont stables ; elles ne sont pas sujettes à des tendances désordonnées, ni quoi que ce soit de ce genre ; elles ressemblent d'une certaine manière à Dieu qui est immuable. »

    St Jean de la Croix (1542-1591), Œuvres spirituelles, Avis et maximes (173-177), Paris, Le Seuil, 1947.

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  • Méditation - Prière au Christ Vivant

    « Dans la prière qu'il adresse au Christ, l'homme cherche la face du Fils qui est devenu homme pour nous, et il le fait avec confiance, parce que le Christ n'est pas simplement un personnage de l'histoire qui a jadis existé et puis n'a laissé d'autre trace derrière lui que celle de ses actions et de ses œuvres. Le Christ, Lui, est vivant. Le Christ qui a jadis existé, existe encore, et il existera éternellement. Non pas un Christ lointain, qui s'est retiré dans sa gloire ; mais un Christ proche de nous, tourné vers chacun d'entre nous. Tout homme a le droit de dire : Le Seigneur se préoccupe de moi ; Il me regarde ; Il opère mon salut. Il m'aime. Lorsque l'homme cherche le Christ de cette manière, il désire la même chose que le Seigneur ; car la volonté du Christ, c'est de devenir réalité et force en l'homme. Ce que l'homme fait sur la terre, avec ses faibles forces, le Christ le fait du ciel : Lui, à qui Toute Puissance a été donnée. »

    Romano Guardini (1885-1968), Initiation à la prière, Trad. Jean Minéry s.j., Éditions Alsatia, Paris, 1951.

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    Greg Olsen, Be not afraid

  • Méditation - le Mal escamoté

    (complément à la méditation du mercredi 11 septembre)

    « C'est un fondement de l'éducation que de ne pas donner au bien un goût mielleux et doucereux. Il a besoin de limites claires, de bornes strictes. Or nous avons plongé dans une ère qui élimine les frontières, non pas seulement pour satisfaire une certaine idée de l'Europe, mais aussi dans tous les domaines de la société. Aujourd'hui par exemple, le père est parfois sans autorité, et dans certains malheureux cas il ne peut plus prétendre qu'à une reconnaissance biologique. Il arbore fièrement un ADN qui devient son critère absolu - pardon, son code ! - de paternité. Le Bien est « éthérisé » au point qu'un Philippe Murray constate avec désarroi : « Le Bien est allé vite. Le Bien s'est démené. Il a bien travaillé. Au passage, dans sa ruée furieuse, il a même réussi à escamoter le Mal. Il l'a emporté. Il l'a converti. Il l'a accaparé. Il l'a mis dans sa poche. (1) » Il n'y a plus vraiment de bien puisqu'il n'y a plus de mal. L'anesthésie suffit puisqu'ainsi il n'y a plus de douleurs. C'est la méthode Coué morale et spirituelle. « Tout le monde, il est gentil... » ou plutôt - sommet de subtilité contemporaine - « tout le monde, il est pas méchant. »
    A l'instar de saint Augustin dans Les Confessions (2), saint Thomas d'Aquin (manquant cruellement d'originalité pour les adeptes du changement), définit le mal comme une privation de bien (3). Notre monde moderne, lui, se veut plus raffiné. Il combat les « méchants », il veut faire disparaître le Mal et s'accaparer le privilège divin de la fin des temps. Il en crée même des axes et définit le bien comme « ce qui ne fait pas mal » ou plutôt « ce qui ne me fait pas mal ». C'est une poutre dans l'oeil et une poutre sans échardes. La solution au problème du mal pour ce monde est de se convaincre qu'il n'y a pas eu de mal. C'est avec les mots qu'on évapore les maux. Ô divinité dolto-freudienne.
    Le cardinal Journet, à contre-courant du « sensibilisme » sacré du XXe siècle, propose un autre regard : « Il y a des paroles très dures - dit-il - qui ne sont que l'envers d'un très grand amour. Les tièdes ne les comprendront jamais. (4) »
    "La miséricorde ?
    Qui donc la vengera du visage niais qu'on lui donne très souvent ?
    Quand donc comprendra-t-on qu'elle est inséparable d'une haine active, furieuse, dévorante, implacable, exterminatrice et éternelle, la haine du mal ?
    Quand donc comprendra-t-on que pour être miséricordieux, il faut être inflexible ?... (5)" »

    (1) : Philippe Murray, L'empire du Bien, Les belles lettres, Paris, 2006, p.14.
    (2) : Saint Augustin, Confessions, GF - Flammarion, ch. 7.
    (3) : Saint Thomas d'Aquin, Contra Gentiles I, GF - Flammarion, 1999, tome I, ch. 71.
    (4) : Charles Cardinal Journet, « La défense de Luther », courrier de Genève, 6 mai 1928.
    (5) : Ernest Hello, L'homme, Perrin & Cie, Paris, 1928, p.54.

    P. Matthieu Dauchez, Mendiants d'amour - A l'école des enfants de Manille, Artège, Perpignan, 2011.

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  • Méditation - le pardon nécessaire

    « La nécessité du pardon est une question de cohérence. Cohérence si nous croyons aux exigences de l'amour "jusqu'au bout" ; l'amour jusqu'aux extrémités abyssales auxquelles l’Évangile nous entraîne. Cohérence aussi si nous voulons amorcer une vraie guérison. Pourquoi ? Parce que, sans aucun doute, la racine de toute guérison spirituelle se situe au cœur de la dignité de chaque être.
    [...]
    Pour passer du pardon impossible au pardon nécessaire, il faut faire l'éloge de la haine. Tout cela paraît curieux ou même incohérent car nous sommes trop habitués à des discours à l'eau de rose, mais les Évangiles (n'en déplaise aux redoutées "dames-caté") n'ont rien d'un traité de tolérance comme la mode syncrético-catholique aimerait pourtant nous le faire avaler. Jésus n'avait certainement pas la barbe coiffée, ni les mains jointes, la tête penchée et le regard illuminé. Ses paroles rapportées dans les quelques pages des Évangiles ne font l'impasse ni sur l'enfer, ni sur les malédictions ou le jugement dernier. Et s'il ne se montre pas foudroyant, exterminant d'un revers de la main tout le mal qui insulte son saint Nom, c'est parce que ce qu'il fait est plus terrible encore : il pardonne. "Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes" (1 Co 1, 25).
    Il nous envoie comme des "agneaux au milieu des loups" (Lc 10, 3) avec comme arme l'amour du prochain, et cela n'a rien d'une marguerite au bout du fusil. Il veut que nous pardonnions avec force, non pas comme des mollusques spirituels. Il veut que nous accablions de notre miséricorde ceux qui nous ont fait du tort, que nous les assiégions par amour, que nous les foudroyions par notre délicatesse. Le Bon Dieu veut des soldats de l'Amour, pas des danseuses de la tolérance. C'est l'unique état d'esprit qui permet l'ébauche d'un vrai pardon. »

    P. Matthieu Dauchez, Mendiants d'amour - A l'école des enfants de Manille, Artège, Perpignan, 2011.

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    Statue de la réconciliation, cathédrale de Coventry
    (Crédit photo) © Ben Sutherland

  • Nativité de la Sainte Vierge

    « Lorsque le moment fut venu pour la nature humaine de rencontrer la nature divine et de lui être unie si intimement que les deux ne formeraient qu'une seule personne, chacune d'entre elles devait nécessairement être déjà manifestée dans son intégrité. Dieu, pour sa part, s'était révélé de la manière qui convenait à Dieu ; et la Vierge est seule à mettre la nature humaine en lumière... Il semble bien que si Dieu s'est mêlé à la nature humaine non pas dès son origine mais à la fin des temps (Ga 4,4), c'est parce que, avant ce moment, cette nature n'était pas encore pleinement née, tandis que maintenant, en Marie, elle apparaît pour la première fois dans son intégrité... C'est tout cela que nous sommes venus célébrer avec éclat aujourd'hui. Le jour de la naissance de la Vierge est aussi celui de la naissance du monde entier, car ce jour a vu naître le premier être pleinement humain. Maintenant, la terre a vraiment donné son fruit (Ps 66,7), cette terre qui de tout temps n'avait produit, avec des ronces et des épines, que la corruption du péché (Gn 3,18). Maintenant le ciel sait qu'il n'a pas été bâti en vain, puisque l'humanité, pour laquelle il fut construit, voit le jour... C'est pourquoi la création tout entière fait monter vers la Vierge une louange sans fin, toute langue chante sa gloire d'une voix unanime, tous les hommes et tous les chœurs des anges ne cessent de créer des hymnes à la Mère de Dieu. »

    Nicolas Cabasilas (v.1320-1363), Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu (16-18), Patrologia Orientalis PO 93 T. 19, Homélies mariales byzantines, M. Jugie (ed.), Brepols, 1926.

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    Bartolomé Esteban Murillo, La Nativité de la Vierge
    Musée du Louvre, Paris.

    (Crédit photo)

  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Cœur de Jésus

    « Nous unir à Jésus, Lui demander de travailler en nous, de souffrir en nous, de prier en nous, nous considérer comme un membre du Christ, comme un instrument qu'Il doit Lui-même mettre en œuvre, comme un organe qu'Il doit animer, quelle pratique consolante et fortifiante ! Quand nous agissons, quand nous accomplissons nos devoirs d'état, nous sentons vivement notre impuissance ; quand nous souffrons, nous constatons avec peine que nous ne savons guère bien souffrir ; quand nous prions, nous nous trouvons fort indignes et nous avons conscience que nos prières ne peuvent guère glorifier notre Dieu. Donc unissons-nous à Jésus, demandons-Lui de remplir Lui-même en nous toutes ces saintes fonctions ; puis consolons-nous : Jésus, que nous avons appelé, est venu ; Il veut bien travailler, souffrir, prier en nous et donner à toutes nos œuvres une dignité, un mérite, une efficacité qu'elles n'auraient pas sans Lui.

    "Il nous faut toutes consommer, écrivait à une visitandine de Moulins sainte Marguerite-Marie, dans cette ardente fournaise du Sacré-Cœur de notre adorable Maître... et après avoir perdu notre cœur de corruption dans ces divines flammes du pur amour, il nous y en faut prendre un tout nouveau, qui nous fasse désormais vivre d'une vie toute renouvelée... il faut que ce divin Cœur de Jésus soit tellement substitué à la place du nôtre que lui seul vive et agisse en nous et pour nous, que sa volonté tienne tellement la nôtre anéantie qu'elle puisse agir absolument sans résistance de notre part ; enfin que ses affections, ses pensées et ses désirs soient en la place des nôtres, mais surtout son amour, qui s'aimera lui-même en nous et pour nous." (Œuvres, t.II, p.468.) »

    Abbé Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch.V : Jésus vivant en nous), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • Méditation - des distractions dans la prière

    « Les distractions que vous aurez dans la prière ne doivent point vous étonner ; elles sont inévitables après tant d'agitations et dissipations volontaires ; mais elles ne vous nuiront point, si vous les supportez avec patience. L'unique danger que j'y crains est qu'elles ne vous rebutent. Qu'importe que l'imagination s'égare, et que l'esprit même s'échappe en mille folles pensées, pourvu que la volonté ne s'écarte point, et qu'on revienne doucement à Dieu sans s'inquiéter, toutes les fois qu'on s'aperçoit de sa distraction. Pourvu que vous demeuriez dans cette conduite douce et simple, vos distractions mêmes se tourneront à profit, et vous en éprouverez l'utilité dans la suite, quoique Dieu la cache d'abord. [...] L'inquiétude sur les distractions est la distraction la plus dangereuse. »

    Fénelon (1651-1715), extrait de la Lettre au Marquis de Seignelai, 1690, in "Œuvres spirituelles", Correspondance, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1954.

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  • Méditation - Lettre d’Amour de Dieu

    « A l’attention de tout homme et de toute femme, présent en tout lieu et en tout temps,

    Depuis le Ciel,
    en ce jour et de toute éternité,

    Mon Enfant,

    Je te connaissais même avant que tu sois conçu. (Jérémie 1.4-5)
    Je t'ai choisi au moment de la création. (Ephésiens 1.11-12)
    Tu n'étais pas une erreur. (Psaume 139.15)
    Je t'ai tissé dans le ventre de ta mère. (Psaume 139.13)
    C'est moi qui t'ai fait sortir du sein de ta mère. (Psaume 71.6)
    J'ai fait de toi une créature merveilleuse. (Psaume 139.14)
    Tu as été créé à mon image. (Genèse 1.27)

    Tous tes jours sont écrits dans mon livre. (Psaume 139.16)
    Je détermine la durée des temps et les bornes de tes demeures. (Actes 17.26)
    Je regarde jusqu'au fond de ton cœur et je sais tout de toi. (Psaume 139.1)
    Je sais quand tu t'assieds et quand tu te lèves. (Psaume 139.2)
    Je te vois quand tu marches et quand tu te couches.
    Je connais parfaitement toutes tes voies. (Psaume 139.3)
    Même les cheveux de ta tête sont comptés. (Matthieu 10.29-31)

    Mon image a été déformée par ceux qui ne me connaissent pas. (Jean 8.41-44)
    Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis l'expression parfaite de l'amour. (1Jean 4.16)
    C'est mon amour de Père que je répands sur toi. (1 Jean 3.1)
    Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. (1 Jean 3.1)
    Je t'offre plus que ton père terrestre ne pourrait jamais te donner. (Matthieu 7.11)
    Car je suis le Père parfait. (Matthieu 5.48)
    Toute grâce que tu reçois vient de ma main. (Jacques 1.17)
    Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins. (Matthieu 6.31-33)

    Mon plan pour ton avenir est toujours rempli d'espérance. (Jérémie 29.11)
    Parce que je t'aime d'un amour éternel. (Jérémie 31.3)
    Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les grains de sables. (Psaume 139.17-18)
    Je n'arrêterai jamais de te bénir. (Jérémie 32.40)
    Tu fais partie du peuple que j'ai choisi. (Exode 19.5)
    Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve. (Jérémie 32.41)
    Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et merveilleuses choses. (Jérémie 33.3)

    Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras. (Deutéronome 4.29)
    Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton cœur désire. (Psaume 37.4)
    Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne pourrais probablement l'imaginer. (Ephésiens 3.20)
    Et te dire que je ne compte plus tes péchés. (2 Corinthiens 5.18-19)
    Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un pécheur qui se change de vie. (Luc 15.7)
    Car je suis ta plus grande source d'encouragement. (2 Thessaloniciens 2.16-17)
    Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes peines. (2 Corinthiens 1.3-4)
    Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. (Psaume 34.18)
    Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon cœur. (Esaïe 40.11)
    J'effacerai toute larme de tes yeux. (Apocalypse 21.3-4)
    Et je porterai toute la douleur que tu as subie sur cette terre. (Apocalypse 21.4)

    Je suis ton père et je t'aime de la même façon que j'aime mon fils Jésus. (Jean 17.23)
    Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. (Jean 17.26)
    Il est la représentation exacte de mon être (Hébreux 1.3)
    Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. (Romains 8.31)
    Jésus est mort pour que toi et moi puissions être réconciliés. (2 Corinthiens 5.18-19)
    Sa mort est l'expression suprême de mon amour pour toi. (1 Jean 4.10)
    J'ai renoncé à tout ce que j'aime pour gagner ton amour. (Romains 8.32)
    Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. (1 Jean 2.23)
    Et rien ne te séparera de mon amour. (Romains 8.38-39)
    J'ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. (Ephésiens 3.14-15)
    Ma question est : Veux-tu être mon enfant ? (Jean 1.12-13)

    Je t'attends. (Luc 15.11-32)

    Dieu le Père qui t'aime »

    Source : Diocèse d'Avignon - Nouvelle Evangélisation (pdf à imprimer)

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  • Méditation - L'émerveillement

    « La vérité, c'est que toute appréciation sincère repose sur un certain mystère d'humilité, presque d'obscurité. L'homme qui a dit : "Bienheureux celui qui ne s'attend à rien, parce qu'il ne sera pas déçu", exprime la béatitude d'une manière imparfaite et mensongère. La vérité est celle-ci : Bienheureux celui qui ne s'attend à rien, parce qu'il sera magnifiquement surpris. Celui qui ne s'attend à rien voit les roses plus rouges que le commun des hommes ne les voit, l'herbe plus verte et le soleil plus éblouissant. Bienheureux celui qui ne s'attend à rien parce qu'il possèdera les cités et les montagnes. Bienheureux celui qui est doux parce qu'il héritera la terre. Tant que nous ne concevons pas que les choses pourraient ne pas être, nous ne pouvons concevoir qu'elles soient. Tant que nous n'avons pas vu l'arrière-plan des ténèbres, nous ne pouvons admirer la lumière comme une chose unique et créée. Dès que nous avons vu ces ténèbres, toute lumière est claire, soudaine, aveuglante et divine. Tant que nous ne nous sommes pas représenté le néant, nous n'apprécierons pas à sa valeur la victoire de Dieu et nous ne pouvons concevoir aucun des trophées de son ancienne guerre. La vérité a un million de jeux fantasques, l'un d'eux est que nous ne savons rien tant que nous ne sommes pas au point de ne rien savoir. »

    Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), Hérétiques, Trad. Jenny S. Bradley, Librairie Plon, coll. "Le Roseau d'Or", Paris, 1930.

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  • Méditation - Vie d'action de grâce

    « Il ne faut pas restreindre ta prière à la seule demande en paroles. Dieu, en effet, n'a pas besoin qu'on lui tienne de discours ; il sait, même si nous ne demandons rien, ce qui nous est utile. Qu'est-ce à dire ? La prière ne consiste pas en formules ; elle englobe toute la vie. « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, dit l'apôtre Paul, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1Co 10,31). Es-tu à table ? Prie : en prenant ton pain, remercie Celui qui te l'accorde ; en buvant ton vin, souviens-toi de Celui qui t'a fait ce don pour te réjouir le cœur et soulager tes misères. Le repas terminé, n'oublie pas pour autant le souvenir de ton Bienfaiteur. Quand tu mets ta tunique, remercie Celui qui te la donne ; quand tu mets ton manteau, témoigne de l'affection à Dieu qui nous fournit des vêtements appropriés pour l'hiver et l'été, et pour protéger notre vie.

    Le soir venu, remercie Celui qui t'a donné le soleil pour les travaux de la journée et le feu pour éclairer la nuit et pour pourvoir à nos besoins. La nuit te fournit des motifs d'actions de grâces ; en regardant le ciel et en contemplant la beauté des étoiles, prie le Maître de l'univers qui a fait toutes choses avec tant de sagesse. Lorsque tu vois toute la nature endormie, adore encore Celui qui nous soulage par le sommeil de toutes nos fatigues et nous rend par un peu de repos la vigueur de nos forces.

    Ainsi tu prieras sans relâche, si ta prière ne se contente pas de formules, et si plutôt tu demeures uni à Dieu tout au long de ton existence, de manière à faire de ta vie une prière incessante. »

    St Basile (330-379), Extrait de l'Homélie 5, Trad. Éditions Ouvrières (rev.), et in Daniel Vigne, Chemins de prière à l’écoute des Pères, Éditions du Carmel, 2018.

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  • Méditation - les vacances, du temps pour la lecture

    « L'un des exercices de piété, qui de tout temps, ont été le plus recommandés à ceux qui s'appliquent au service de Dieu est la lecture spirituelle. Saint Paul écrivait à Timothée : "Applique-toi à la lecture" (I Tim, IV, 13). Et lui parlant des saints livres : "Toute Écriture divinement inspirée, lui disait-il, est utile pour enseigner, pour convaincre, pour former à la justice, afin que l'homme soit parfait, apte à toute bonne œuvre." (II Tim, III, 16)...
    La lecture des livres saints et des livres de piété éclaire et instruit, elle nourrit et développe la foi, elle excite en nos âmes de saints désirs, de douces espérances et une noble ardeur... Nos travaux, nos affaires, les nouvelles et les bruits du monde occupent trop souvent notre esprit, et détournent de Dieu et étouffent les pensées saintes ; les pieuses lectures réveillent en nous l'amour divin et nous ramènent à Dieu...

    Quand on a expérimenté qu'un livre nous fait beaucoup de bien, il est bon d'y revenir plus tard ; on trouvera, en faisant ainsi, beaucoup plus de profit qu'en lisant d'autres ouvrages qui flatteraient peut-être la curiosité, mais donneraient moins de lumière et de réconfort. Les très bons livres gagnent à être relus ; on les comprend souvent mieux et on les savoure davantage à une seconde lecture... Même la première fois qu'on lit, il importe de lire attentivement, lentement, de façon à bien comprendre et à se pénétrer des vérités qui sont présentées...

    Il ne suffit pas de lire... Il faut lire avec piété et en esprit de prière, "en cherchant moins à acquérir de la science qu'à goûter les choses divines" dit saint Bernard. On doit donc, avant de faire la lecture spirituelle, élever son cœur à Dieu et Lui demander ses lumières, disant comme Samuel : "Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute"...
    Puis il faut lire avec foi et respect, avec docilité et avec un vif désir de tirer profit des leçons qui vont être offertes...

    On lira avec plus de profit si on évite l'empressement et la curiosité et si pendant la lecture on s'arrête de temps à autre pour méditer et savourer les bonnes choses qu'on rencontre et pour demander intérieurement la grâce de bien suivre les conseils donnés : "Les Saints, dit Rodriguez, nous conseillent de faire en lisant ce que les oiseaux font en buvant : ils boivent à plusieurs reprises, et toutes les fois qu'ils boivent, ils lèvent la tête au ciel." (Ve Traité, ch. 28)... La lecture pratiquée en esprit de prière rapproche de Dieu ; elle est avec l'oraison le principal aliment de la vie intérieure. »

    Auguste Saudreau (1859-1946), Manuel de spiritualité (ch. XXIX), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1920.

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  • Méditation - des ténèbres à la lumière

    « Jésus leur dit : Je suis la lumière du monde :
    celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
    mais il aura la lumière de la vie. »
    (Jn 8,12).

    « Toutes paroles sont inutiles, si elles ne proviennent pas de l’âme.
    Les paroles qui ne donnent pas la lumière du Christ augmentent les ténèbres. »

    Ste Teresa de Calcutta (1910-1997).

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  • Méditation - Assomption

    « Voici venu le jour de joie
    Eblouissant de sa lumière ;
    Voici que la Reine des vierges
    Gravit le céleste chemin.
    Voici qu'autour d'elle s'avance
    La claire légion des anges
    Et derrière elle, célébrée,
    La cohorte des vierges saintes.
    A tous il est bon de croire ;
    Brillant du céleste diadème,
    Voici qu'Il court à sa rencontre ;
    Le Christ, le Christ naquit d'elle !
    Bien plus que la gloire des anges,
    Ce rameau pur et sans péché,
    Au trône du Père avec Lui,
    En fameux gage il le rapporte.
    La cité du règne céleste
    Et sa plénière dignité
    Honorent du Prince la Mère,
    De leurs vœux et de leur honneur.
    Avec eux chantons l'allégresse
    Dans le triomphe de ce jour,
    Et dans sa joie, célébrons Dieu,
    Louons Dieu et Le supplions.
    Accomplissons de cette fête
    Les éclatants enseignements ;
    Va, mon âme, implore et supplie,
    Vous, mes lèvres, chantons la joie. »

    St Odilon de Mercoeur (961-1049), cinquième abbé de Cluny : Adest dies laetitiae.
    (Il fut le promoteur de la « Paix de Dieu » et de la fête des défunts, le 2 novembre)

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