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chrétiens - Page 6

  • Les chrétiens persécutés en Irak : silence de la communauté internationale

    En Irak, les djihadistes de l’Etat islamique continuent leurs exactions contre les chrétiens de Mossoul. Après leur avoir lancé un ultimatum, leur laissant le choix entre la conversion à l’islam et l’exil, ils ont mis le feu à l’épiscopat syro-catholique de la ville, considéré comme la capitale du christianisme en Irak.

    Une délégation d’évêques irakiens se trouvent ce week-end à Rome. Ils ont rencontré ce samedi matin Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États. Selon Mgr Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul des chaldéens, Mgr Mamberti lui a assuré que le Pape François était « très attentif à la situation en Irak » et que le Saint-Siège suivait « de très près » les événements en cours.

    Selon Mgr Casmoussa, ce qui se passe actuellement à Mossoul « n’est pas un simple épisode qui est fâcheux pour les chrétiens ». Il s’agit « de la survie de la petite communauté chrétienne, orthodoxe et catholique, et de toutes les minorités ». Pour l’archevêque émérite, les églises, les évêchés, et les institutions religieuses sont prises « en otages ».

    Devant ces épreuves, Mgr Casmoussa, ainsi que les autres évêques venus à Rome, espèrent que le Pape et le Saint-Siège contacteront tous les pays concernés pour faire pression sur eux afin qu’ils interviennent. S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, regrette pour sa part le silence de la communauté internationale, plus occupée à préserver ses intérêts économiques qu’à protéger les chrétiens et les autres minorités irakiennes.

    Lundi ou mardi, Mgr Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, réunira en Irak les évêques catholiques et orthodoxes du pays pour faire le point sur la situation et pour ce qui peut être fait au niveau national.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : la conversion, la soumission, ou la mort pour les derniers chrétiens de Mossoul

    En Irak, ce vendredi, les dernières familles chrétiennes encore présentes à Mossoul quittaient la ville en direction de Qaraqosh, ville majoritairement chrétienne dans la plaine de Ninive, mais aussi plus à l’est, vers Erbil ou Dohuk au Kurdistan irakien.

    Hier, un représentant de l’État Islamique est passé à l’évêché syriaque catholique de Mossoul et a demandé à ce que, dans l’après-midi, les chrétiens de la ville se rassemblent afin que leur soient expliquées les règles pour vivre dans le califat islamique de Mossoul. Naturellement, les chrétiens de Mossoul n’ont pas eu tellement confiance. Ils ne se sont pas rendus à cette convocation. Et hier soir, jusque tard dans la nuit, des voitures avec des haut-parleurs ont sillonné la ville indiquant que les chrétiens avaient le choix entre trois options : La première, se convertir à l’Islam et devenir des sujets du califat. La deuxième, payer un impôt, la jizya. Et la troisième, partir ou subir l’épée. En plus de ces haut-parleurs qui ont diffusé hier cet ultimatum, une lettre a été distribuée à certaines familles. L’ultimatum était fixé à aujourd’hui, midi. Par conséquent, il y a eu une véritable panique. La centaine de familles chrétiennes qui se trouvaient encore à Mossoul a quitté la ville avec précipitation. Ces familles, au check-point de sortie de Mossoul, ont été rançonnées, fouillées. On a volé leurs biens et pour ceux qui avaient une voiture encore un peu près neuves, on leur a volé leur voiture.

    Ces personnes arrivent à Karakosh, arrivent dans les villages de la pleine de Ninive avec pour certains, uniquement leurs vêtements sur eux et ils ne savent pas quel est leur avenir dans cet Irak. C’est une grande tragédie parce qu’il faut rappeler que Mossoul, avant 2003, comptait au moins 20.000 chrétiens. Il y a vingt ans, c’était encore une des plus grandes villes chrétiennes de tout le Proche-Orient.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : « Nous perdons notre communauté » - Cri d'alarme de Mgr Sako

    Le 1 juillet 2014

    Le Patriarche de Babylone des chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako,  exprime son inquiétude quant à l’avenir de la communauté chrétienne en Irak, pays qui selon lui risque fort d’être divisé en trois zones. Mgr Sako répondait à une interview menée par l’AED ce 28 juin à Ankawa, près d’Erbil, en Irak.

    Selon le patriarche de l’Église chaldéenne catholique, l’émigration des chrétiens d’Irak s’amplifiera encore. Sa Béatitude Louis Raphaël Ier Sako l’a réaffirmé samedi 28 juin lors d’une l’interview à l’AED: « lors de mon récent séjour en Turquie, dix familles chrétiennes originaires de Mossoul venaient juste d’arriver là. Et en une seule semaine, vingt familles ont quitté Alqosh, une localité majoritairement chrétienne non loin de Mossoul. C’est extrêmement préoccupant. Nous perdons notre communauté. Si la vie chrétienne en Irak s’arrête d’exister, notre histoire sera interrompue. »

    La désintégration de l’Irak semble inévitable

    Pour ce chef de l’Église chaldéenne catholique unie à Rome, l’avenir des chrétiens en Irak est menacé : « Dans dix ans, il restera peut-être 50 000 chrétiens en Irak. Avant 2003, nous étions environ 1,2 million. En l’espace de dix ans, notre chiffre a chuté à quelque 400 000 à 500 000 fidèles. Mais nous ne disposons pas de chiffres exacts. » La désintégration de l’Irak semble toute aussi inévitable au patriarche chaldéen résidant à Bagdad : « Peut-être qu’il existera une unité symbolique, et que le nom de l’Irak perdurera. Mais de fait, nous serons en présence de trois zones indépendantes avec leurs propres budgets et leurs propres armées. » Tout comme les autres évêques, Mgr Sako pense que la situation empirera encore plus. « L’Irak est actuellement fragmenté en trois zones, respectivement sunnite, kurde et chiite. De toute manière, les Kurdes bénéficient déjà de l’autonomie, les chiites quasiment aussi. À présent, c’est au tour des sunnites. L’Irak sera donc divisé. »

    Quelle place pour les chrétiens dans une Irak divisée ?

    Pour S.B. Louis Raphaël Ier Sako, les conséquences de cette désintégration de l’État irakien sur la communauté chrétienne du pays ne peuvent pas encore être prévues avec précision. « Franchement, à l’heure actuelle, nous autre évêques sommes quelque peu perplexes. Ce sera peut-être au Kurdistan que pourrait se dessiner un avenir. De fait, de nombreux chrétiens y vivent déjà. Mais il y en a encore beaucoup à Bagdad, certains vivent aussi à Basra, dans le sud chiite. Nous devons attendre de voir comment la situation évoluera. »

    Regard critique sur les États Occidentaux

    Mgr Sako a sévèrement critiqué l’attitude des États occidentaux : « Le football les  intéresse beaucoup plus que la situation ici ou en Syrie. La politique occidentale ne poursuit que des intérêts économiques. La communauté internationale devrait faire pression sur les politiciens irakiens afin qu’ils trouvent une solution politique et constituent un gouvernement de l’unité nationale. » Toutefois, le patriarche rejette une intervention militaire des États-Unis : « Les Américains sont venus ici et ils ont commis beaucoup d’erreurs. C’est à cause d’eux que la situation se présente telle quelle aujourd’hui. Pourquoi remplacer un régime par une situation pire encore ? C’est ce qui est arrivé après 2003. »

    « L’EIIL : un danger pour tout le monde »

    Pour Mgr Sako, l’organisation terroriste sunnite de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) constitue un danger menaçant le monde bien au-delà de l’Irak. « L’EIIL veut fonder un État islamique avec des puits de pétrole pour islamiser le monde. Je pense que c’est un danger pour tout le monde. » Le patriarche n’exclut toutefois pas d’issue politique pour sortir de la crise actuelle : « Cette possibilité existera dès l’instant où l’Occident et nos voisins tels que l’Iran, la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite le voudront. »

    Source : AED (Aide à l’Église en Détresse).

  • Rappel : L’appel du cardinal Barbarin pour les chrétiens d’Irak

    Retrouvez ci-dessous le texte intégral de la tribune du cardinal Philippe Barbarin parue le jeudi 26 juin 2014, dans le journal Le Figaro.

    Les mots semblent impuissants devant la tragédie des chrétiens d’Orient. En Irak, les informations parfois contradictoires qui nous parviennent témoignent du chaos et de l’angoisse de nos frères. Mardi soir, j’ai reçu l’appel du Patriarche des Chaldéens, Louis-Raphaël Ier Sako, que j’avais eu la joie d’accueillir à Lyon en mars. Il est actuellement en synode avec une vingtaine d’évêques de la région. Il me dit que la situation est effrayante, mais que des menaces beaucoup plus graves sont encore à venir. L’éradication des minorités religieuses n’est hélas pas un dommage collatéral de la folle stratégie des assassins : c’est leur but affiché.

    En France, il faut bien le dire, la situation des chrétiens d’Irak n’est pas un grand générateur d’émotions. Comment expliquer que, jusque dans nos paroisses, nous ne portions pas davantage le souci de nos frères d’Orient ? Plusieurs raisons l’expliquent sans doute. La presse est le reflet des consciences de notre pays : les chrétiens de là-bas sont considérés comme un problème étranger. Il y a sans doute aussi une espèce de fatalisme : la région est en proie à des secousses meurtrières depuis si longtemps que tous, nous nous habituons à l’inacceptable.

    Le fait qu’ici, en Occident, les religions soient officiellement respectées mais aussi fréquemment suspectées, n’arrange rien. La situation des chrétiens persécutés dans le monde ne provoque souvent chez nos politiques qu’une compassion polie, tardive et peu suivie d’effets. Asia Bibi entame sa 4e année de détention préventive dans une prison pakistanaise de haute sécurité sans que cela n’empêche grand-monde de dormir ; ces dernières semaines, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a accouché dans les prisons soudanaises, enchaînée pour allaiter son petit dans le couloir de la mort ; la pression américaine a permis une libération... de quelques heures, puisqu’elle a de nouveau été arrêtée. Là encore, il a manqué de grandes voix françaises pour s’y opposer simplement, fortement, fermement.

    Le réflexe communautaire d’un groupe humain l’invite à défendre ses membres. Que les chrétiens aient reçu la vocation d’aimer tout homme sans distinction de race, de culture ou de religion est un enseignement directement issu de l’Évangile. Mais, de grâce ! que cela ne nous fasse pas fermer les yeux sur les malheurs de nos frères les plus proches.

    En 1794, l’un des plus grands massacres de prêtres de notre histoire s’est déroulé à Rochefort. 829 prêtres réfractaires y ont été déportés par le Comité de Salut public ; sur les 829, seuls 274 survécurent : ils firent le serment de ne jamais parler de l’horreur qu’ils avaient vécue, pour permettre à la France de se relever. Aujourd’hui, la ville de Qaraqosh, dans la plaine de Ninive, est devenue sous l’afflux des réfugiés la plus grande ville chrétienne d’Irak. Entendez-vous le cri qui monte ? C’est celui d’un camp de réfugiés. Qaraqosh n’est pas Rochefort, car le massacre est en cours. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas rester silencieux.

    Le Patriarche me disait hier qu’une partition du pays serait préférable à une guerre civile qui tue d’abord les innocents. Si seulement la communauté internationale pouvait aider à trouver une solution… Mais n’attendons pas tout des États et de leur diplomatie. Agissons ici et maintenant, comme le pape nous y a appelés.

    Lorsque Jean-Paul II m’a accueilli dans le collège des cardinaux, il a insisté sur le sens de la pourpre cardinalice : c’est le rappel du sang des martyrs. C’est pourquoi j’appelle aujourd’hui les chrétiens d’ici à faire monter vers le ciel une prière fervente pour nos frères d’Orient. Je les invite à cultiver la conscience de cette fraternité qui nous lie par-delà les kilomètres et les siècles. Je veux leur redire les paroles du Patriarche : « Ce qui nous manque le plus, c’est votre proximité, votre solidarité. Nous voulons avoir la certitude que nous ne sommes pas oubliés ! »

    Je propose d’encourager les associations œuvrant actuellement dans la plaine de Ninive. Je supplie les chrétiens d’ici et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui travaillent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’alimentation, de l’aide d’urgence de venir en aide aux survivants. J’ai le désir de lancer un jumelage entre notre diocèse et l’un de ceux qui en a le plus besoin. Je suggère qu’un pourcentage des quêtes de nos paroisses qui le souhaitent soit versé durant l’année qui vient pour le soulagement de la détresse de nos frères d’Irak. J’invite tous les chrétiens à rester éveillés et attentifs, à être les veilleurs de leurs frères.

    Que les héritiers de saint Pothin deviennent les frères de ceux de saint Thomas, apôtre de l’Orient. Comme l’a dit le pape François, nous sommes face à un œcuménisme de sang : ce ne sont pas des catholiques, des protestants, des orthodoxes que l’on martyrise : ce sont des chrétiens. Il est d’ailleurs à craindre que les persécutions ne s’arrêteront pas aux chrétiens. Il faut dès aujourd’hui que la ville de Qaraqosh devienne un sanctuaire pour tous les belligérants, et un havre de paix pour les populations civiles qui, par milliers et de toutes les confessions, y affluent. Car ce sont des hommes que l’on tue, dans le silence, entre deux ola d’un stade de foot brésilien.

    Le Patriarche me l’a dit : « Nous gardons espoir, mais comme vous le savez, l’espoir est fragile. » Et si leur espoir était aussi entre nos mains ? Le pape François le rappelle : « Les chrétiens persécutés pour leur foi sont si nombreux ! Jésus est avec eux. Nous aussi. » Nous aussi !

    Philippe card. Barbarin
    Archevêque de Lyon

    Source : Église catholique à Lyon - Le Figaro, édition du jeudi 26 juin 2014.

  • Visite du Primat de l'Eglise anglicane : rencontre avec le Pape François

    L'objectif de la pleine unité même s'il semble lointain bien qu'il soit toujours le but de notre chemin œcuménique et la préoccupation commune pour les maux de l'humanité, en particulier le trafic des êtres humains, ont fait partie des sujets abordés, ce matin au Vatican, lors de la rencontre du Saint-Père avec SG Justin Welby, Archevêque de Canterbury.
    "A nous aussi le Seigneur nous demande : De quoi parliez vous sur le chemin ? Lorsque Jésus pose la question, ses disciples restent silencieux parce qu'ils ont honte, ayant eu une discussion entre eux pour savoir qui était le plus grand. Nous aussi nous sommes embarrassés par la distance qu'il existe entre l'appel du Seigneur et notre pauvre réponse. Sous son regard miséricordieux nous ne pouvons feindre que notre division n'est pas un scandale, un obstacle à l'annonce de l’Évangile du salut au monde. Notre regard est souvent assombri par le poids de l'histoire de nos divisions et notre volonté n'est pas toujours libérée de cette ambition humaine qui souvent accompagne jusqu'à notre désir d'annoncer l’Évangile selon le commandement du Seigneur".
    Cependant, "l'Esprit Saint nous donne la force de ne pas nous décourager et nous invite à faire pleinement confiance à son action puissante. Comme les disciples qui s'efforcent de suivre le Seigneur, nous savons que la foi est venue à nous par différents témoins. Nous sommes débiteurs des grands saints, des maîtres et communautés qui ont transmis la foi au cours des siècles et qui attestent de nos racines communes".
    Le Pape François a rappelé que la veille, l'Archevêque de Canterbury avait célébré les vêpres dans l'église romaine St Grégoire au Cælius, où le Pape Grégoire le Grand avait envoyé le moine Augustin et ses compagnons à évangéliser les peuples d'Angleterre "créant une histoire de foi et de sainteté dont auraient ensuite bénéficié de nombreux autres peuples européens. Un chemin glorieux dont il reste des traces profondes dans les institutions et les traditions ecclésiales que nous partageons et qui constituent un fondement solide pour notre fraternité".
    Sur des bases comme celles-ci et avec le soutien de la Commission internationale anglicane catholique pour l'unité et la mission, on peut examiner dans un esprit constructif "les défis anciens et nouveaux de l'engagement œcuménique", a ajouté le Pape avant d'évoquer un sujet pour lequel ils partagent tous deux la même aversion, le trafic des êtres humains et les formes modernes d'esclavage, dénoncés maintes fois par le prélat anglican.
    "Dans ce vaste champ d'action qui reste une véritable priorité, une coopération a été mise en œuvre tant avec les autorités civiles que les organisations internationales", a souligné le Pape, citant en particulier les réseaux de lutte contre la traite des femmes créés par de nombreux instituts religieux féminins. "Nous nous engageons à poursuivre notre lutte contre toutes les formes d'esclavages, espérant pouvoir contribuer à soulager les victimes et à lutter contre ce commerce tragique. Comme des disciples envoyés pour guérir le monde blessé, je remercie Dieu qui nous a rendu capables de faire front ensemble contre ce terrible fléau avec persévérance et détermination".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.6.14).

  • Irak : l’Etat islamique s’avance dans l’indifférence

    Un nouvel État islamique est en train de se créer de facto, à cheval sur l'Irak et la Syrie. Pour les chrétiens vivant là depuis 2.000 ans, une seule issue : l’exode !

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    Entre la Syrie et l’Irak se joue à la fois un fait historique et un drame humain : un nouvel État est en train de naitre et cet État pousse devant lui des centaines de milliers de réfugiés terrorisés. La victoire remportée en Syrie par Bachar el-Assad a dirigé les islamistes vers la frontière avec l’Irak ; dans ces vastes étendues désertiques, les djihadistes ont fait leur royaume. Et les minorités n’y sont pas tolérées.

    Imaginez cet Exode des temps modernes : des populations appauvries par trois ans des guerre doivent traverser des déserts sous une température de 35 à 40 degrés. Les routes vers le nord étant quasiment coupées, c’est vers Bagdad que doivent fuir ces malheureux. Les drones américains peuvent suivre chacun de ces éclopés à la trace… mais aucune intervention n’est envisagée. Quelque 500.000 personnes ont fui la seule ville de Mossoul en deux jours. Un millier d’autres arrive à Bagdad tous les jours.

    Un Etat dans l’Etat

    De groupement hétéroclite de divers groupes islamistes (parmi lesquels se trouvent des Européens partis faire la guerre au nom d’Allah), l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) est devenu une véritable armée capable de mettre en échec les autorités de Bagdad. Faiblesse de l’armée irakienne et tensions entre minorités ethniques (Kurdes, Turcomans, Arabes du sud, etc.) ont ouvert un véritable boulevard à EIIL, aguerrie par plusieurs mois de durs combats en Syrie.

    On n’hésite pas à parler « d’État » car, non content de faire la guerre contre un régime qu’ils considèrent comme impie, les djihadistes imposent la loi d’Allah dans les territoires qu’ils ont conquis. Les rebelles d’autres groupes, qui avaient noué des alliances provisoires avec l’EIIL ont rapidement dû se soumettre sans rechigner à la loi de leurs nouveaux maitres. Les tribus sunnites, qui avaient été ostracisées sous le régime imposé par les Américains, ont décidé de prendre leur revanche envers les autres groupes constituant la mosaïque irakienne : Kurdes, Turcomans… et surtout chrétiens.

    Or les chrétiens sont présents dans la région depuis les premières années de l’ère chrétienne. Certains endroits sont même réputés avoir été évangélisés par les apôtres eux-mêmes. L’Islam n’est arrivé que plus tard, vers le VIIe siècle. La cohabitation ne fut pas toujours aisée, mais la tolérance a existé. Mais là où l’EIIL passe, l’Histoire trépasse.

    Les chrétiens éradiqués dans l’indifférence

    Il y a dix ans, on comptait encore quelque  35.000 chrétiens à Mossoul. Aujourd’hui, il n’y en a plus aucun. Ce n’est pas la tristesse impuissante du Vatican ou le silence indifférent des chancelleries occidentales qui va y changer quelque chose : la carte du Moyen-Orient a été nettoyée de ses chrétiens.

    Il serait faux de dire que l’Église d’Occident a laissé son poumon oriental mourir sans s’en préoccuper. Le Saint-Siège a exprimé sa « vive préoccupation » et la Congrégation pour les Églises Orientales a assuré ses frères d’Irak de la prière de toute l’Eglise.

    Au moment où l’on se distrait par la Coupe du Monde de football, un drame humain se joue à grande échelle. Il y a une cause humanitaire à défendre.

    MB

    Source : InfoCatho.be

  • IRAK : « il ne reste probablement plus aucun chrétien à Mossoul »

    « Nous n’avons jamais rien vu de tel. Une grande ville comme Mossoul en proie au chaos et aux attaques par des groupes ! ». C’est par ces mots que s’exclame Mgr Amel Shimon Nona, archevêque chaldéen de Mossoul, contacté ce mercredi après-midi 11 juin par l’AED. Il témoigne du sort de Mossoul, deuxième ville de l’Irak, assiégée depuis près de deux jours.

    Fuite des chrétiens vers la plaine de Ninive

    Les affrontements, déclare l’évêque, ont débuté jeudi 5 juin, mais étaient dans un premier temps limités à certaines zones de la partie ouest de la ville. « L’armée a commencé à bombarder les zones ciblées, mais plus tard dans la nuit, entre lundi et hier, tout à coup les forces armées et la police ont abandonné Mossoul, la laissant à la merci des assaillants. » Plus de la moitié des habitants et l’ensemble de la communauté chrétienne se sont immédiatement enfuis vers la plaine voisine de Ninive. « Jusqu’à 5 heures hier matin, nous avons accueilli les familles en fuite et nous avons essayé de leur trouver un hébergement dans les écoles, dans les salles de classe de catéchisme, dans des maisons abandonnées » explique Mgr Nona. L’archevêque se trouve maintenant à Tall Kayf, un village situé à environ trois kilomètres de Mossoul.

    L’attaque serait opérée par l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), l’organisation terroriste liée à Al-Qaïda connue pour ses violentes attaques anti-chrétiennes commises en Syrie. Mgr Nona estime, cependant, que  d’autres groupes peuvent également être impliqués. « Nous ne savons pas encore de quels groupes il s’agit, certains parlent d’EIIL, d’autres pensent qu’il y a diverses appartenances. Nous devons attendre pour mieux comprendre la situation réelle. Ce qui est certain, c’est que les extrémistes sont là, beaucoup les ont vu patrouillant dans les rues. »

    35.000 chrétiens en 2003, plus aucun aujourd’hui

    La présence djihadiste reste une source de  grande préoccupation pour les chrétiens et en ce moment, se diffuse déjà la nouvelle à propos d’une autre attaque par l’EIIL de quatre églises et d’un monastère. « Nous n’avons pas reçu de menaces – explique Mgr Nona – parce que désormais, tous les fidèles ont fui la ville. Qui sait s’ils pourront jamais revenir un jour ». En 2003, la communauté chrétienne de Mossoul comptait environ 35 000 fidèles. Dans les onze années qui ont suivi le début de la guerre, ce nombre est tragiquement tombé à environ 3 000. « Maintenant, il n’en reste probablement plus aucun » déplore l’archevêque.

    « Nous continuons de prier pour que notre pays puisse enfin trouver la paix » affirme Mgr Nona qui dans ces derniers terribles jours a du exhorter une fois encore ses fidèles à ne pas perdre espoir. « C’est difficile après tant d’années de souffrance, mais nous, chrétiens irakiens,  nous sommes attachés à notre foi, et nous devons garder espoir, même dans la persécution. C’est un énorme défi, surtout après ce qui s’est passé ces derniers jours ».

    Source : AED (Aide à l’Église en Détresse).

  • Audience générale de ce mercredi 28 mai 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François est revenu sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Jordanie, Palestine et Israël : Ce pèlerinage en Terre Sainte, a-t-il dit, fut un cadeau dont je rends grâce à Dieu. "Il m'a conduit sur cette terre bénie où a vécu Jésus et où se sont manifestés les événements fondants de l'hébraïsme, du christianisme et de l'islam... Il s'agissait d'abord de commémorer la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, il y a cinquante ans à Jérusalem. Pour la première fois également, un successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte. Réalisé durant les assises conciliaires, ce fut le premier des voyages hors d'Italie des Papes modernes. Le geste prophétique du Pape Paul et du Patriarche œcuménique fut le premier pas du difficile processus d'unité des chrétiens, qui a depuis fait de grands pas. Ma rencontre avec le Patriarche Barthélémy...a été le point culminant de ma visite. Nous avons prié ensemble au St Sépulcre, entourés du Patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, du Patriarche arméno-apostolique, d'autres évêques et de représentants d'autres confessions... Là où a résonné l'annonce de la Résurrection, nous avons tous ressenti l'amertume de la division des disciples du Christ. Quelle douleur que cette division !... Malgré cela, Jésus nous anime. Cette cérémonie a été riche de fraternité, d'estime et d'affection car nous avons ressenti la voix du Bon Pasteur désirant faire un seul troupeau de ses brebis. Nous avons ressenti notre volonté de guérir nos blessures ouvertes pour avancer avec encore plus de ténacité dans la voie de la pleine communion. A la suite de mes prédécesseurs, j'ai moi aussi demandé pardon pour avoir favorisé la division de l’Église. J'ai demandé à l'Esprit de nous aider...car nous sommes frères et avons la même volonté de marcher ensemble et de continuer à faire ce que nous pouvons déjà faire de concert, prier et œuvrer pour le peuple de Dieu, rechercher la paix et protéger la création. En frères nous devons aller de l'avant !".

    Puis le Saint-Père a redit que son voyage avait aussi pour but d'encourager la recherche de la paix dans la région, de la paix qui est à la fois don de Dieu et action des hommes : "Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël, en pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, avec une grande compassion pour tous les fils de la Terre Sainte qui depuis trop de temps vivent en guerre et ont droit à connaître la paix. C'est pourquoi j'ai recommandé aux chrétiens d'être dociles à l'Esprit, d'être capables de gestes d'humilité, de fraternité et de réconciliation...de se faire des artisans de la paix". La paix se construit peu à peu, quotidiennement, artisanalement pourrait-on dire. Certes, comme il n'existe pas d'industrie de la paix, j'ai encouragé les chrétiens à avoir un cœur ouvert. "En Jordanie j'ai remercié les autorités et la population d'accueillir tant de réfugiés en provenance des zones de guerre. Que Dieu bénisse ce pays si accueillant !... J'ai d'ailleurs partout encouragé les responsables à poursuivre leurs efforts à faire baisser les tensions, surtout en Syrie, et à rechercher de nouveau une solution juste au conflit israélo-palestinien. C'est dans ce but que j'ai invité les Président israélien et palestinien, qui sont des hommes de paix, à venir au Vatican prier pour la paix avec moi. Ne nous laissez pas seuls et priez avec nous pour que la paix survienne. Priez beaucoup afin que le Seigneur accorde la paix à cette terre bénie. Je compte sur vous tous".

    Le voyage a également permis au Pape de confirmer les communautés chrétiennes dans la foi, des populations qui souffrent tant. "J'exprime ma gratitude à l’Église pour la présence des chrétiens dans tout l'Orient. Ce sont des frères courageux qui témoignent de l'espérance et de la charité, qui sont le sel et la lumière de cette terre. Avec leurs écoles et leurs hôpitaux, ils œuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, en faveur de la société entière". Ce voyage a été pour moi "une grâce reçue de frères et de sœurs qui espèrent contre tout espoir, malgré de nombreuses souffrances" comme l'exil que cause la guerre "ou bien la discrimination et le mépris que provoque l'appartenance au Christ. Je leur suis proche. Prions pour eux et pour la paix de la région et de la Terre Sainte. Prions pour l’Église qui avance sur la voie de l'unité des chrétiens, nécessaire pour que le monde croie dans l'amour de Dieu exprimé par Jésus-Christ venu habiter parmi nous".

    En conclusion, le Pape a invité les fidèles à réciter un Ave Maria pour la paix du monde et pour que la Vierge Marie accompagne le cheminement vers l'unité.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.5.14).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je souhaite rendre grâce à Dieu pour mon récent voyage en Terre Sainte. Le but principal en était le 50ème anniversaire de la rencontre prophétique entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras. Avec Sa Sainteté Bartholomée nous avons prié ensemble au Saint Sépulcre et nous avons exprimé le désir de persévérer sur le chemin vers la pleine communion. J’ai également voulu, au cours de ce pèlerinage, encourager le chemin vers la paix dans cette région du Moyen Orient, en particulier en Syrie. J’ai remercié les Autorités et le peuple jordanien pour leur accueil généreux des réfugiés. J’ai aussi invité les présidents d’Israël et de la Palestine à venir au Vatican afin de prier pour la paix. Enfin, mon pèlerinage avait aussi pour but de confirmer dans la foi les communautés chrétiennes de cette région et leur dire la reconnaissance de toute l’Église pour leur présence et leur courageux témoignage.

    Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier le groupe de la pastorale des personnes handicapées du diocèse de Bordeaux.
    Je vous invite à prier pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen Orient. Que la prière de tous soutienne aussi le chemin vers la pleine unité de l’Église.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

  • Mois de Marie - Vingt-septième jour

    Vingt-septième jour

    Consolatrice des affligés, Secours des chrétiens, priez pour nous.
     
    Consolatrice des affligés, Secours des chrétiens, vous les consolez tous en toutes sortes d’afflictions, et de toutes manières, dès qu’ils recourent à vous avec confiance. Vous vous souvenez qu’en qualité de Mère de Jésus, vous êtes l’avocate, la protectrice, la mère des chrétiens ; votre Cœur est toujours prêt à les secourir. Ah ! jetez les yeux sur vos enfants exilés dans cette vallée de larmes ; soyez touchée de nos maux et de nos besoins si multipliés. Priez le Dieu de toute consolation de nous faire éprouver ses miséricordes.

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  • Le Cénacle à Jérusalem

    Explications et historique par le Père Rafic Nahra

  • Chrétiens d'Orient : ne les oubliez pas dans vos prières !

    Le patriarche des Chaldéens s’inquiète de l’exode des chrétiens d'Irak et pointe du doigt les pays occidentaux qui encouragent cette émigration massive.

    « L’émigration quotidienne de chrétiens d’Irak est terrifiante, et très inquiétante« , déplore Mgr Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens. « L’Église est menacée d’un désastre, et si la situation perdure, il ne restera pas plus de quelques milliers » de chrétiens en Irak dans les années à venir, affirme-t-il. Avant 2003, plus d’un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600.000 dans la capitale. Mais en raison des violences meurtrières qui ont secoué le pays depuis lors, ils ne sont aujourd’hui pas plus de 400.000 sur l’ensemble du territoire, selon le patriarche.

    Le patriarche des Chaldéens accuse notamment la montée de l’extrémisme religieux en Irak, les menaces de mort formulées à l’encontre des chrétiens, et la saisie de leurs propriétés par des gangs armés. Il pointe également du doigt les pays occidentaux – en particulier les États-Unis – qui « encouragent l’émigration des chrétiens« , en leur accordant des visas. « Je suis allé voir plusieurs ambassadeurs, mais ils restent sourds« , confie-t-il, dans un mail envoyé au quotidien « La Croix ».

    Aujourd’hui, les chrétiens d’Irak sont rarement pris pour cible explicitement – comme ils l’étaient au plus fort du conflit confessionnel en 2006-2007 –, mais les attaques au quotidien et les bombes ont rendu la vie insupportable. D’autant que les chrétiens, dont l’organisation sociale n’est pas tribale, ne bénéficient pas des mêmes systèmes de protection que nombre de musulmans en Irak. Ils ne peuvent se tourner que vers le système judiciaire irakien, régulièrement accusé de corruption.

    P. A. (avec La Croix)

    Source : InfoCatho.be

  • Vêpres - Fête de la conversion de Saint Paul

    Vêpres présidées par le Saint-Père en la solennité de la conversion de Saint Paul

    Cet office est aussi l'occasion de clôturer la semaine de prière pour l'unité des chrétiens qui s'est ouverte le 18 janvier.

    Livret de la célébration

    « "Le Christ est-il divisé ?" (1 Cor 1,13) Le vigoureux rappel que Saint Paul place au début de sa première lettre aux Corinthiens, qui a résonné dans la liturgie de ce soir, a été choisi par un groupe de frères chrétiens du Canada comme piste pour notre méditation durant la Semaine de Prière de cette année.

    L'apôtre a appris avec une grande tristesse que les chrétiens de Corinthe sont divisés en plusieurs factions. L'un qui affirme : "J'appartiens à Paul", et un autre dit : "Moi, j'appartiens à Apollos", et un autre, "Moi, j'appartiens à Céphas", et enfin il y a aussi ceux qui disent : "Et moi au Christ" (cf. v.12). Même ceux qui entendent se référer au Christ ne peuvent être loués par Paul, parce qu'ils utilisent le nom de l'unique Sauveur pour prendre leur distance avec d'autres frères à l'intérieur de la communauté. Autrement dit, l'expérience particulière de chacun, la référence à quelques personnes significatives de la communauté, deviennent le critère du jugement de la foi des autres.

    Dans cette situation de division, Paul exhorte les chrétiens de Corinthe, "par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ," à être tous unanimes dans la façon de parler, pour qu'entre eux, il n'y ait pas de divisions, mais une parfaite union de la pensée et du sentiment (cf. v.10). La communion que l'Apôtre invoque, cependant, ne peut pas être le fruit de stratégies humaines. L'union parfaite entre les frères, en effet, n'est possible qu'en référence à la pensée et au sentiment du Christ (cf. Ph 2,5). Ce soir, alors que nous sommes réunis ici en prière, nous nous rendons compte que le Christ, qui ne peut être divisé, veut nous attirer à lui, vers les sentiments de son Cœur, vers son abandon total et confiant entre les mains du Père, vers son dépouillement radical par amour de l'humanité. Lui seul peut être le principe, la cause, le moteur de notre unité.

    Alors que nous sommes en sa Présence, devenons encore plus conscients que nous ne pouvons pas considérer les divisions dans l'Église comme un phénomène en quelque sorte naturel, inévitable dans toute forme de vie associative. Nos divisions blessent son Corps, blessent le témoignage que nous sommes appelés à lui rendre dans le monde. Le Décret de Vatican II sur l'œcuménisme, rappelant le texte de saint Paul que nous avons médité, affirme de façon significative : "Une Église une et unique a été fondée par le Christ Seigneur, et pourtant plusieurs communions chrétiennes se présentent aux hommes comme représentant le véritable héritage de Jésus Christ. Certes tous confessent qu'ils sont les disciples du Seigneur, mais ils ont des opinions différentes et suivent des chemins différents, comme si le Christ lui-même était divisé." Et puis il ajoute : "Une telle division son seulement contredit ouvertement la volonté du Christ, mais est aussi un sujet de scandale pour le monde, et une source de préjudice pour la très sainte cause de la prédication de l’Évangile à toute créature" (Unitatis redintegratio, 1). Tous nous avons été abîmés par les divisions. Tous nous ne voulons pas devenir un scandale. Et pour cela marchons tous ensemble, fraternellement, sur le chemin de l'unité, construisant l'unité aussi en marchant, cette unité qui vient de l'Esprit Saint qui nous apporte une singularité particulière, que seul l'Esprit Saint peut faire, la diversité réconciliée. Il nous accompagne tous, il est avec nous tous sur ce chemin vers l'unité. [Le Seigneur nous attend tous, nous accompagne tous, il est avec nous tous dans cette voie de l'unité.]

    Chers amis, le Christ ne peut être divisé ! Cette certitude doit nous encourager et nous soutenir à poursuivre avec humilité et avec confiance le chemin vers le rétablissement de la pleine unité visible entre tous les croyants dans le Christ. J'aime à penser en ce moment à l’œuvre du Bienheureux Jean XXIII et du Bienheureux Jean-Paul II. Pour tous les deux, au cours de leur vie, a mûri la conscience de l'urgence de la cause de l'unité, et une fois élus évêques de Rome, ils ont guidé avec détermination l'ensemble du troupeau catholique dans les routes de la démarche œcuménique : le Pape Jean en ouvrant des voies nouvelles et auparavant presque impensables, le Pape Jean-Paul en proposant le dialogue œcuménique comme dimension ordinaire et incontournable de la vie de chaque Église particulière. Je leur associe aussi le Pape Paul VI, un autre grand protagoniste du dialogue, dont nous rappelions justement en ces jours le cinquantième anniversaire de l'accolade historique à Jérusalem avec le patriarche de Constantinople, Athénagoras.

    L’œuvre de ces Pontifes a fait en sorte que la dimension du dialogue œcuménique est devenu un aspect essentiel du ministère de l'évêque de Rome, de sorte qu'aujourd'hui, on ne comprendrait pas pleinement le service pétrinien sans y inclure cette ouverture au dialogue avec tous les croyants dans le Christ. Nous pouvons également dire que le chemin œcuménique a permis d'approfondir la compréhension du ministère du Successeur de Pierre et nous devons avoir confiance qu'il continuera d'agir en ce sens aussi à l'avenir. Alors que nous regardons avec gratitude les pas que le Seigneur nous a permis d'accomplir, et sans nous cacher les difficultés que le dialogue œcuménique traverse aujourd'hui, nous demandons de pouvoir être tous revêtus des sentiments du Christ, pour pouvoir marcher vers l'unité voulue par lui. [Et marcher ensemble c'est déjà faire l'unité !]

    Dans ce climat de prière pour le don de l'unité, je voudrais adresser mes salutations cordiales et fraternelles à Son Eminence le métropolite Gennadios, représentant du Patriarcat œcuménique, à Sa Grâce David Moxon, représentant personnel à Rome de l'archevêque de Canterbury, et à tous les représentants des différentes Églises et Communautés ecclésiales, réunis ici ce soir. Avec ces deux frères, représentant de tous, nous avons prié devant la Tombe de Paul et entre nous, nous avons prié : [Ce qui suit est improvisé à partir du texte rédigé] "Chers frères et sœurs, prions le Seigneur Jésus qui nous a rendus membres vivants de son Corps, afin qu'il nous maintienne profondément unis à lui." L'unité ne viendra pas comme un miracle à la fin. Elle vient en chemin, grâce à l'Esprit Saint. Si nous ne marchons pas ensemble, si nous ne prions pas ensemble les uns pour les autres, si nous ne travaillons pas ensemble, pour le peuple de Dieu, l'unité ne viendra pas. Elle se fait pas à pas sur ce chemin. Elle est le fait de l'Esprit Saint qui voit notre bonne volonté.

    Chers frères et sœurs, prions le Seigneur Jésus, qui nous a rendus membres vivants de son Corps, afin qu'il nous maintienne profondément unis à lui, qu'il nous aide à dépasser nos conflits, nos divisions, notre égoïsme, qu'il nous aide à être unis les uns aux autres dans une unique force, celle de l'amour, que l'Esprit Saint répand dans nos cœurs (cf. Rm 5,5). Amen. »

  • Audience générale de ce mercredi 22 janvier 2014

    Le Pape François a consacré la catéchèse de cette Audience générale à la 'Semaine de prière pour l'unité des chrétiens', qui s'achèvera samedi en la fête de la conversion de Paul. Cela fait cent ans que les diverses communautés chrétiennes prennent part à une initiative spirituelle qui tend à mettre en œuvre la volonté du Seigneur, 'Que tous soient un'. Chaque année, un groupe régional œcuménique choisit en accord avec le Conseil œcuménique des Églises et le Conseil pontifical pour l'unité le thème de méditation. Cette année, les Églises et communautés ecclésiales canadiennes ont proposé la question que Paul posa aux chrétiens de Corinthe : "Le Christ serait-il divisé ?". Non, le Christ n'est pas divisé, s'est exclamé le Saint-Père, "mais nous devons reconnaître avec franchise et regret que la division des chrétiens constitue un scandale. Un véritable scandale !". Reprenant les propos de Paul, qui se scandalisait que les uns se réclament d'un tel et les autres d'un tel autre, ne reconnaissant pas même ceux qui utilisaient le nom du Christ pour se distinguer du reste de la communauté, il a souligné que ce nom seul crée communion et unité. "Jésus est venu pour créer communion, non division. Le baptême et la foi sont fondamentaux pour l'esprit chrétien que nous partageons, tandis que nos divisions discréditent et rendent inefficaces l'évangélisation". Retournant à l'épître aux Corinthiens, le Saint-Père a affirmé que c'est en Jésus que l’Église s'enrichit des dons de la parole et de la connaissance. Paul nous encourage ainsi "à reconnaître tout simplement les dons de Dieu existant dans les autres communautés chrétiennes. Malgré nos maux et nos divisions persistantes accueillons les paroles de saint Paul comme une invitation à nous réjouir des grâces que Dieu a accordé aux autres chrétiens, d'autant que nous partageons le même baptême. Le même Esprit offre à tous cette grâce. Il est bon de reconnaître la bénédiction de Dieu et de trouver chez les autres chrétiens ce dont nous avons besoin, un don reçu de nos frères et sœurs" des autres confessions. Le groupe canadien ayant choisi le thème de la semaine de prière pour l'unité "n'invite pas la communauté à penser à ce que pourraient nous apporter les autres chrétiens mais à accueillir les paroles de Paul comme une invitation à nous réjouir des grâces que Dieu leur a concédé. Ceci réclame un surplus d'humilité, de réflexion, de prière et de conversion permanente. Avançons donc sur ce chemin en priant pour l'unité des chrétiens et la fin du scandale de leur division".

    Après la catéchèse, le Saint-Père a évoqué l'ouverture ce jour à Montreux (Suisse) de la Conférence internationale pour la pacification de la Syrie, qui sera suivie vendredi à Genève par un tour de négociations : "Je demande au Seigneur de toucher les cœurs afin que soit uniquement recherché le bien du peuple syrien si gravement affecté. Qu'on n'épargne aucun effort pour faire immédiatement cesser les violences et régler un conflit qui a déjà causé tant de souffrances. Puissent les syriens tous ensemble avancer avec décision dans la voie de la réconciliation, de la concorde et de la reconstruction, de manière à retrouver un pays dans lequel chacun ait sa place sans être ennemi ou concurrent mais frère de l'autre".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 22.1.14).

  • Soutien aux chrétiens du Moyen-Orient avec l'AED

     
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    « L'avenir des chrétiens du Proche-Orient est extrêmement sombre. La violence persistante, la peur, l'absence de possibilités de travail et les questions de sécurité nous obligent à quitter notre pays, nos maisons et nos familles. Je vous en prie, soutenez-nous à travers vos prières afin que la Mère de Dieu nous protège ! » 
    Mgr Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, 3 décembre 2013

     

    Chers amis,

    Nous sommes heureux de poursuivre cette année notre initiative de soutien aux chrétiens du Moyen-Orient, intitulée « cadeaux de Noël messagers ». Car plus que jamais, nous ne pouvons les oublier. Nous devons aujourd'hui continuer à leur témoigner notre soutien, à les porter dans notre prière et à les aider concrètement.

    En ce temps de l'Avent, qui nous prépare à la naissance du Sauveur, vous pouvez devenir un messager de paix auprès de votre entourage et des chrétiens qui vivent au Moyen-Orient, la terre bénie où Il est né.

    Vous pouvez faire 3 "cadeaux messagers" :


    Les deux premiers cadeaux messagers peuvent être concrétisés par l'envoi d'une carte postale qui arrivera directement dans la boîte aux lettres de la personne de votre choix, pour l'informer qu'une messe sera célébrée à son intention.

    J'espère que vous serez nombreux à participer à cette belle opération et je vous remercie de tout cœur de continuer sans relâche à soutenir l'Église là où elle souffre le plus.

     

    Marc Fromager
    Directeur de l'AED

    PS : Merci d'être messager de paix et d'espérance en ce temps de l'Avent, les chrétiens du Moyen-Orient prient pour leurs bienfaiteurs.

    Faites célébrer une messe


    Faites célébrer une messe pour un proche

    Envoyer un message de paix

    L'AED va envoyer des cadeaux de Noël pour 215 familles de martyrs syriens

    Faire un don

    Des cartes cadeaux messagères de paix

    Si vous ne parvenez pas à lire le message ci-dessus, cliquez ici

  • Audience générale de ce mercredi 19 juin 2013

    L'Eglise, Corps du Christ

    Ce matin Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l’audience générale à la notion de corps ecclésial tel que Vatican II l'a remise à l'honneur pour exprimer la nature de l'Eglise, Corps du Christ. Il a déclaré que la conversion de Paul nous permet de mesurer la profondeur de l'union entre le Christ et les chrétiens. "Cette image de corps permet d'approfondir le rapport entre le Christ et l'Eglise, développé par Paul qui a parlé de corps vivant...doté d'une tête, Jésus, qui le nourrit et le seconde... Comme pour tout corps, il a besoin pour vivre de la circulation d'une lymphe vitale. Nous devons donc permettre à Jésus d'agir en nous, de nous donner sa Parole, de nous nourrir de sa Présence eucharistique, de nous encourager par son amour et sa force à aller vers le prochain... L'Eglise, qui comprend une variété de charismes et de fonctions, n'est pas uniforme. Elle est riche des dons que l'Esprit répand mais elle communie dans l'unité. Elle nous met en relation les uns avec les autres pour que nous soyons un corps vif et uni au Christ. Etre membre de l'Eglise signifie lui être uni et recevoir de lui la vie divine qui fait de nous des chrétiens, être unis au Pape et aux évêques qui sont instruments d'unité et de communion. Cela signifie aussi apprendre à dépasser individualismes et divisions, à mieux comprendre et harmoniser les richesses de chacun, à mieux se comprendre pour mieux aimer Dieu et nos frères, en familles, en paroisse, au travail et au sein des associations. Le corps et ses membres doivent vivre unis et ensemble".

    D'autre part, "l'unité est toujours supérieure aux conflits qui, s'ils nous divisent, ne sauraient nous séparer de Dieu. La conflictualité n'aide pas à grandir mais divise. Ne suivons donc pas les chemins de la division et des conflits fraternels. Unis malgré nos différences, pour toujours, car telle est la voie vers Jésus... Combien font de mal à l'Eglise les divisions entre chrétiens, entre individus et communautés, entre chrétiens ! Protestants, orthodoxes, catholiques. Pourquoi être divisés alors que nous devons retrouver l'unité... Mais pour cela nous devons également prier entre catholiques, pas seulement avec les autres chrétiens. Prier pour que le Seigneur nous accorde l'unité entre nous tous chrétiens. Mais comment l'obtiendrait-on sans être capables d'unité entre catholiques ! Combien de familles se brouillent et se divisent. Il fait donc rechercher l'unité qui seule bâtit l'Eglise. Elle vient de Jésus qui nous envoie l'Esprit pour réaliser l'unité".

    Après sa catéchèse de l’audience générale, le Saint-Père a évoqué la Journée mondiale du réfugié de demain, consacrée aux familles réfugiées : "Elles sont souvent forcées à fuir foyers et pays, à tout abandonner, sous la menace des violences et des persécutions, voire de la discrimination religieuse, ethnique ou politique. Aux dangers de la fuite, s'ajoute le risque de la désagrégation, mais aussi la possibilité de conflit avec la société et la culture des pays d'accueil. Nous ne pouvons rester insensibles au sort de ces familles et de tous nos frères migrants. Aidons-les, comprenons-les et accueillons-les !". Puis il a rappelé la Messe de dimanche dernier pour la défense de la vie : "Nous avons célébré Dieu qui est la vie et source de la vie, le Christ qui nous apporte la vie divine, l'Esprit qui maintient dans ce lien vital les véritables enfants de Dieu. Une fois encore, je vous invite tous à accueillir et témoigner de l'Evangile de la vie, à le diffuser en défendant la vie sous toutes ses formes et phases. Le chrétien est celui qui dit oui à la Vie, oui au Dieu vivant".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 19.6.13)
  • Méditation : la joie de la "Bonne Nouvelle"

    « Pour beaucoup de gens, dans notre monde d'aujourd'hui, la Bonne Nouvelle est devenue "mauvaise nouvelle" et la joie de Dieu, dont l'Ecriture regorge pourtant, s'est perdue. Même dans notre propre religion, certains vivent comme si Jésus était venu prêcher la "mauvaise nouvelle". Alors qu'ils s'attachent à suivre les normes et les règlements extérieurs d'une vie religieuse, ils ont la mine sombre, leur visage montre une triste contenance et un sentiment de négativité habite leur vie. Qu'il était juste le diagnostic de Sainte Thérèse d'Avila, lorsqu'elle disait : "Dieu nous sauve de ces tristes saints !" Et quoi de moins attrayant et de plus dévastateur pour des vocations qu'une mine sombre ?

    Si nous sommes ces tristes saints dont Sainte Thérèse d'Avila parle, nous ne pouvons pas vraiment prêcher l'Evangile. Que la vie de Dieu en nous soit Bonne Nouvelle ! C'est un message de joie et sa proclamation doit se manifester sur le visage des croyants. [...]

    L'écrivain français Léon Bloy disait que "la joie est le signe infaillible de la présence de Dieu". Notre monde en est affamé mais il la cherche là où elle ne peut se trouver. C'est l'itinéraire en Dieu qui conduit à la joie.

    La joie est le visage de Dieu. La joie est la vie qui jaillit de Dieu sur le visage de l'homme. Jésus nous a promis une telle vie : "Que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite". A chacun de vous, je souhaite cette joie qui n'a pas de fin. »

    Stephen J. Rosseti (Président du Saint Luke Institute, Silver Spring, U.S.A.), in "Visage de Dieu, visages de l'homme - La vie spirituelle dans le monde contemporain", Centre Notre-Dame de Vie, Editions du Carmel, Parole et SIlence, 2003.

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    Icône "Vierge de tendresse" (Éléousa)

  • Méditation : les chrétiens et l'âme...

    « Ce que l'âme est dans le corps, les Chrétiens le sont dans le monde.
    L'âme est répandue dans tous les membres du corps comme les Chrétiens dans les cités du monde.
    L'âme habite dans le corps et pourtant elle n'est pas du corps, comme les Chrétiens habitent dans le monde mais ne sont pas du monde.
    Invisible, l'âme est retenue prisonnière dans un corps visible : ainsi les Chrétiens, on voit bien qu'ils sont dans le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible.
    La chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans en avoir reçu de tort, parce qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs ; de même le monde déteste les Chrétiens qui ne lui font aucun tort, parce qu'ils s'opposent à ses plaisirs.
    L'âme aime cette chair qui la déteste, et ses membres, comme les Chrétiens aiment ceux qui les détestent.
    L'âme est enfermée dans le corps : c'est elle pourtant qui maintient le corps ; les Chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde : ce sont eux pourtant qui maintiennent le monde.
    Immortelle, l'âme habite une tente mortelle : ainsi les Chrétiens campent dans le corruptible, en attendant l'incorruptibilité céleste.
    L'âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif ; persécutés, les Chrétiens de jour en jour se multiplient toujours plus.
    Si noble est le poste que Dieu leur a assigné, qu'il ne leur est pas permis de déserter. »

    Lettre à Diognète, VI (IIe siècle), SC 33, Cerf, Paris, 1951.

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  • 12 juin : Veillée de prière avec les chrétiens d'Orient

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    Veillée de prière avec les chrétiens d'Orient :
    de 20h30 à 22h00
    17 rue des Carmes
    75005 Paris
    Renseignements : marieperpetuelsecours@yahoo.fr