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sainteté - Page 8

  • 21 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas...?" (Mc 2, 18-22)

    « "Pourquoi jeûnons-nous, et non pas tes disciples ?" Pourquoi ? Parce que pour vous le jeûne est une affaire de loi. Ce n'est pas un don spontané. En lui-même le jeûne n'a pas de valeur ; ce qui compte c'est le désir de celui qui jeûne. Quel profit pensez-vous tirer de votre jeûne si vous jeûnez contraints et forcés par une loi ? Le jeûne est une charrue merveilleuse pour labourer le champ de la sainteté. Mais les disciples du Christ sont placés d'emblée au cœur même du champ déjà mûr de la sainteté ; ils mangent le pain de la récolte nouvelle. Comment seraient-ils obligés de pratiquer des jeûnes désormais périmés ? "Les amis de l'Époux peuvent-ils jeûner pendant que l'Époux est avec eux ?"

    Celui qui se marie se livre tout entier à la joie et prend part au banquet ; il se montre tout affable et tout gai pour les invités ; il fait tout ce que lui inspire son affection pour l'épouse. Le Christ célèbre ses noces avec l'Église pendant qu'il vit sur terre. C'est pourquoi il accepte de prendre part aux repas où on l'invite, il ne refuse pas. Plein de bienveillance et d'amour, il se montre humain, abordable et aimable. Ne vient-il pas pour unir l'homme à Dieu et faire de ses compagnons des membres de la famille de Dieu ?

    Pareillement, dit Jésus, "personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieux vêtement". Ce drap neuf, c'est le tissu de l'Évangile, celui qu'il est en train de tisser avec la toison de l'Agneau de Dieu : un habit royal que le sang de la Passion va bientôt teindre de pourpre. Comment le Christ accepterait-il d'unir ce drap neuf avec la vétusté du légalisme d'Israël ? [...] Pareillement enfin, "personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, mais le vin nouveau se met dans des outres toutes neuves". Ces outres neuves, ce sont les chrétiens. C'est le jeûne du Christ qui va purifier ces outres de toute souillure pour qu'elles gardent intacte la saveur du vin nouveau. Le chrétien devient ainsi l'outre neuve prête à recevoir le vin nouveau, le vin des noces du Fils, foulé au pressoir de la croix. »

    Saint Pierre Chrysologue (v.406-450), Sermon sur Marc 2 ; PL 52, 287 (Trad. rev. Tournay).

  • Méditation : "qui ne porte pas sa croix..."

    « Pourquoi crains-tu de porter la Croix, par laquelle on va vers le Royaume ? Dans la Croix, le salut ; dans la Croix, la vie ; dans la Croix, la protection contre les ennemis ; dans la Croix, les douceurs d'en-haut ; dans la Croix, la force de l'esprit ; dans la Croix, la joie spirituelle ; dans la Croix, toutes les vertus ; dans la Croix, la perfection de la sainteté.
    Si tu portes de bon coeur la Croix, elle te portera et te conduira au terme désiré, où tu connaîtras la fin de l'épreuve, quoique ce ne sera pas ici-bas. Si tu la portes malgré toi, elle te sera pesante, tu en augmenteras toi-même le poids, et il te faudra quand même la porter. Si tu rejettes une croix, tu en trouveras certainement une autre, et peut-être plus lourde. Penses-tu échapper à ce qu'aucun mortel n'a pu éviter ? Quel saint, en ce monde, aura été sans croix ni épreuve ?
    Il n'est pas selon l'homme de porter la Croix, d'aimer la Croix, de châtier son corps et de le réduire en servitude, de fuir les honneurs, de souffrir volontiers les outrages, de se mépriser soi-même et de souhaiter d'être méprisé, de supporter les afflictions et les pertes, et de ne désirer aucune prospérité dans ce monde. Si tu te regardes, tu ne pourras rien de cela ; mais si tu t'en remets au Seigneur, la force d'en-haut te sera donnée, et la chair et le monde t'obéiront. Et quand tu seras arrivé à trouver que l'épreuve est douce et savoureuse à cause du Christ, alors estime-toi heureux, parce que tu auras trouvé le paradis sur terre. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. 12.

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  • Méditation : la paix en tout temps

    « Il n'est pas rare de trouver des hommes qui désirent être les témoins du Seigneur dans la paix, c'est à dire pourvu que tout aille selon leurs désirs.
    Volontiers ils veulent devenir des saints, mais sans fatigue, sans ennui, sans difficulté, sans qu'il leur en coûte rien. Ils ambitionnent de connaître Dieu, de le goûter, de le sentir, mais il ne faut pas qu'il y ait d'amertume.
    Alors, dès qu'il faut travailler, dès que l'amertume, les ténèbres, les tentations viennent les trouver, dès qu'ils ne sentent plus Dieu et qu'ils se sentent délaissés intérieurement, ainsi qu'au dehors, leurs belles résolutions s'évanouissent.
    Ce ne sont pas de vrais témoins, des témoins comme il en faut pour le Sauveur...
    Ah, puissions-nous nous affranchir de cette recherche-là et chercher la paix en tout temps, au sein même du malheur ! C'est là seulement que naît la vraie paix, celle qui demeure. »

    Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon 21, 4ème pour l'Ascension, Le Cerf, 1991.

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  • Méditation : la sainteté - volonté de Dieu

    « Quand Jésus apprend à ses disciples à prier, il leur fait demander au Père : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Mt 6, 10). Remarquons incidemment la forme passivement active de cette prière. L'homme ne décide pas par lui-même d'accomplir la volonté de Dieu mais il demande au Père de bien vouloir l'accomplir en lui. Tout est grâce, même accomplir la volonté de Dieu.

    Dès qu'un homme a compris ce secret de la sainteté, il n'a plus qu'un désir : obéir au Père dans les moindres détails de son existence. Avant d'entreprendre toute démarche et toute prière, il se met à l'écoute du Père pour recevoir de lui ce qu'il doit faire...

    Et la volonté de Dieu, c'est qu'il devienne un saint. Mais c'est précisément au niveau de ce désir que l'Esprit Saint va l'inviter à envisager la volonté de Dieu sous sa forme la plus pure et aussi la plus vraie qui est l'abandon. C'est le dernier mot de l'Evangile et c'est lui qui, en définitive, fait basculer un "saint homme" dans la sainteté tout court.

    ... La vie d'un homme qui marche vers la sainteté comporte quelques étapes, mais la plus importante et la plus décisive est sûrement le moment où il décide de s'abandonner totalement à la volonté de Dieu. Jusque-là il marchait vers Dieu en essayant de se battre contre la nature pour conquérir la sainteté, à la pointe de l'épée, comme dit Thérèse. Puis des péripéties variées et nombreuses, l'amenant à un certain plafonnement, vont lui faire prendre conscience de l'inanité de ses efforts. Dieu n'est pas seulement au terme de notre marche vers lui, mais il en est aussi la source. Alors il fait comprendre à l'homme dans une lumière intérieure très profonde, qu'il est prêt à faire tout le travail pourvu que l'homme veuille bien s'abandonner à lui. »

    Jean Lafrance (1931-1991), Préférer Dieu (ch.13), Mediaspaul, Paris, 1996.

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  • Méditation : bien préparer la fête de la Nativité...

    Manière de nous préparer plus prochainement à la fête de Noël

    « Il est pour cela trois moyens : le recueillement, la sainteté de la vie, l'usage fréquent des oraisons jaculatoires.

    1° Le recueillement. Rien n'éloigne Dieu d'un coeur comme la dissipation, qui épanche l'âme toute au dehors, l'absorbe dans un monde de pensées et d'imaginations étrangères, et par là-même la trouble et l'agite (1R XIX,11). A mesure que le grand jour approche, il faut donc garder davantage notre coeur contre tout ce qui dissipe, penser plus souvent au mystère de Noël, à l'amour du Dieu de la crèche, aux sentiments pieux et aux bonnes résolutions que nous devrons lui offrir en retour de son amour et de sa bonté.

    2° Au recueillement il faut joindre la sainteté de la vie. Il nous faut, pendant ces jours, veiller davantage sur nous pour éviter tout péché, consacrer toutes nos actions à l'amour de l'Enfant Jésus, et les faire en cette vue le plus parfaitement possible ; il nous faut lui offrir chaque jour quelques sacrifices, par exemple, le sacrifice d'un désir, d'un empressement, d'une répugnance, d'une parole d'amour-propre ou de mauvaise humeur, et faire de tous ces sacrifices comme un bouquet de myrrhe à offrir à l'Enfant-Dieu ; il nous faut surtout prier l'Esprit-Saint de former lui-même en nous cette piété tendre et fervente qu'ont apportée à la crèche Marie et Joseph, les pasteurs et les mages, et qu'y ont apportée et y apportent aujourd'hui encore tant de saintes âmes.

    3° La pratique des oraisons jaculatoires, c'est-à-dire des saints désirs qui appellent en l'âme le Dieu Sauveur, complètera notre préparation. L'Eglise nous en fournit l'expression touchante dans les soupirs qu'elle emprunte aux patriarches et aux prophètes : "O cieux, versez sur nous votre rosée, et que les nuées nous envoient le Juste (Is XLV,8) ! O Sauveur tant désiré, puissiez-vous ouvrir les cieux et descendre jusqu'à nous (Is LXIV,1) ! Je vous en conjure, Seigneur, envoyez à mon âme son Sauveur (Ex IV,13). Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et donnez-nous celui qui doit nous sauver (Ps LXXXIV,8). Vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous, faites éclater sur nous la merveille de vos bontés (Ps XVI,7)". Les belles antiennes "O" de l'Avent nous fourniront encore d'autres soupirs semblables. Redisons-les souvent, et ajoutons-y le soupir de saint Jean dans son Apocalypse : "Venez, Seigneur Jésus, venez" (Ap XXII,20). Avons-nous une ferme volonté de nous préparer à la fête qui s'approche par les trois moyens que nous venons de méditer ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Quatrième dimanche de l'Avent), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • 27 novembre : Méditation

    « Tous nous sommes appelés à la perfection, à la sainteté ; tous nous devons grandir en sagesse et en vertu devant Dieu et devant les hommes ; en tous la lumière, qui a lui dans nos coeurs, doit croître jusqu'au jour parfait (Jn IX) ; en tous enfin le don de Dieu, qui est la grâce, qui est Jésus, doit produire des fruits de vie. Oui, c'est à tous que le divin Maître, en prêchant la charité fraternelle, l'humilité, le détachement, la mortification, le zèle et l'amour de Dieu, a dit : "Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent (Mt V,44). Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur (Mt XI,29). Vous ne pouvez servir deux maîtres, Dieu et l'argent (Mt VI,24). Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive (Lc IX,23). Celui qui m'aura renoncé devant les hommes, je le renoncerai devant mon Père (Mt X,33). Celui qui aime quelqu'un ou quelque chose plus que moi n'est pas digne de moi (Mt X,37)."
    [...]
    Puisque pour avoir part à l'héritage des Saints, nous devons produire des oeuvres de sainteté, imitons les fidèles serviteurs du Christ, qui ont fait fructifier au centuple les richesses qui leur avaient été confiées ; imitons surtout Jésus, le Saint des saints, qui nous a donné l'exemple de toutes les vertus ; car "l'esprit de perfection, c'est l'esprit de Jésus, et plus le chrétien sera rempli de cet esprit, plus il réalisera les grands desseins de son Sauveur qui veut, dès ici-bas, le transformer et le conduire, par les voies de la sainteté, à la pleine et parfaite déification dans les Cieux" (Mgr de Ségur). »

    A.M.D.G., Les Enseignements de la divine Sagesse dans l'Evangile et les saintes Ecritures, faisant suite à Allons au Ciel (Livre III ch. XIII), Deuxième édition, Desclée de Brouwer, Lille - Bruges, 1881.

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  • 26 novembre : Méditation

    « Notre sainteté et notre perfection se trouvent non pas seulement dans la connaissance et dans l'amour de ce cher Maître, mais dans l'imitation de sa personne en tout, imitation qui produit la ressemblance et qui nous amène naturellement à être comme lui. C'est ainsi que nous commençons à entrer, quoique vivant encore sur la terre, dans le paradis, dont il est écrit : Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons comme il est. A l'œuvre donc, à l'œuvre sans interruption, sans lâcheté, sans négligence ; advienne que pourra, ne nous dessaisissons pas de ce divin objet, et poursuivons sur nous-mêmes la copie intérieure et extérieure de ce divin et unique modèle.

    Les diverses positions dans lesquelles nous nous trouvons par la conduite de la divine Providence nous indiquent en quoi surtout nous devons nous appliquer à cette ressemblance aussi parfaite que possible avec notre aimable Seigneur. Mais il faut que nous nous revêtions des mêmes pensées, des mêmes sentiments, des mêmes mouvements d'âme et de volonté que notre divin Ami ; il faut, si nous parlons, que nous parlions comme il parlait ; si nous jugeons, que nous jugions comme il jugeait, etc. ; et aussi que nous ne manifestions pas sur notre extérieur d'autres traits que les siens propres. Nous serons alors sur les voies de la perfection et de la sainteté. »

    P. Barrelle (1794-1863), extrait d'une lettre du 4 novembre 1858, in P. Léon de Chazournes, Vie du Révérend Père Joseph Barrelle de la Compagnie de Jésus (Tome 2, ch. 28), Henri Plon, Paris, 1868.

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  • 9 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le Temple de Dieu
    "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic." (Jn 2, 13-22)

    « Nous faisons aujourd'hui une fête solennelle, mes frères... nous faisons la fête de la maison de Dieu, du temple de Dieu, de la cité du Roi éternel, de l'Épouse du Christ...

    Voyons quelle est la maison de Dieu, cherchons son temple et sa cité, voyons aussi quelle est son épouse. Je ne l'ai point oublié, et je le redis encore avec crainte, en même temps qu'avec respect, c'est nous, oui, c'est nous, vous dis-je qui sommes tout cela, mais dans le Coeur de Dieu, c'est nous, mais par la grâce de Dieu, non par nos propres mérites. Que l'homme ne revendique point comme de lui ce qui vient de Dieu, et qu'il ne cède point à la pensée de s'exalter lui-même, autrement Dieu, le mettant à sa place, fera ce qu'il aurait dû faire lui-même, et humiliera celui qui ne songe qu'à s'élever. Si dans une ardeur toute puérile nous voulons nous sauver gratis, nous ne nous sauverons point, et ce sera justice : quand on dissimule sa misère, on ferme la porte à la miséricorde, et la grâce n'a plus de place là où on présume de ses propres mérites, tandis que l'humble aveu de nos souffrances provoque la compassion. Il a pour résultat de nous faire nourrir dans notre faim, par Dieu même, comme par un riche père de famille, et trouver, sous lui, dans une grande abondance de pain. C'est donc nous qui sommes sa maison, cette maison à laquelle les provisions de vie ne manquent jamais. Mais rappelez-vous qu'il appelle sa maison une maison de prière ; or cela semble parfaitement répondre au témoignage du Prophète qui nous annonce que nous serons nourris de Dieu dans nos prières, avec un pain de larmes, et abreuvés de nos pleurs (Ps LXXIX, 6)... "Soyez saint, est-il dit, parce que moi qui suis le Seigneur votre Dieu, je suis saint" (Lev XI, 44). Et l'Apôtre continue : "Ne savez-vous pas que vos corps sont les temples du Saint-Esprit, et que le Saint-Esprit réside en vous" (I Co VI, 19), or, si quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra (I Co III, 17).

    Nous contenterons-nous de la sainteté ? La paix encore est requise, si nous en croyons l'Apôtre qui nous dit : "Tâchez d'avoir la paix avec tout le monde, et de conserver la sainteté sans laquelle nul ne verra Dieu (Hb XII, 14). C'est elle, en effet, qui fait que les hommes vivent ensemble comme des frères, car c'est elle qui édifie pour notre Roi, le vrai Roi pacifique, la nouvelle citée qui a nom Jérusalem, c'est-à-dire la vision de Dieu... Enfin il dit lui-même : "Je vous ai rendu mon épouse dans la foi, dans la justice et le jugement", dans sa justice à lui, comprenez bien, non point dans la vôtre, et "je vous ai épousée dans ma miséricorde et dans ma compassion" (Os II, 19). S'il n'a pas fait ce que fait un époux, s'il n'a point aimé comme aime un époux, s'il n'a pas eu la jalousie qu'a un époux, ne vous flattez point d'être son épouse.

    Ainsi, mes frères, si nous pouvons nous reconnaître pour la maison du Père de famille, parce que nous avons des pains en abondance ; si nous sommes le temple de Dieu par la sanctification, la cité du souverain Roi par la communion de la vie en commun, si nous sommes l'épouse de l'Epoux immortel par l'amour, il me semble que je ne dois pas craindre d'appeler cette solennité notre fête. Ne soyez pas surpris non plus que cette fête se passe sur la terre, attendu qu'elle se célèbre aussi dans les cieux. En effet, s'il est vrai, or c'est la Vérité même qui l'affirme, et ce ne peut donc point ne pas être vrai, qu'il y a de la joie dans les cieux et même parmi les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui fait pénitence, on ne saurait douter qu'aujourd'hui il y ait une joie immense pour tant de pécheurs qui font pénitence. Mais voulez-vous que je vous dise encore ? Eh bien ! "La joie du Seigneur est notre force" (II Esdr VIII, 10). Réjouissons-nous donc avec les anges de Dieu, réjouissons-nous avec Dieu, et que la fête d'aujourd'hui se passe en actions de grâces, attendu que plus elle nous est personnelle, plus aussi elle doit nous trouver remplis de dévotion. »

    Saint Bernard, Cinquième Sermon pour la Dédicace de l'Eglise (1,8-9-10), in Oeuvres complètes de Saint Bernard (Tome III), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis Vivès, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 8 novembre : Méditation

    « Dieu est là, présent en nous ! Il habite en nous. "Ce Dieu, objet de nos dévotions, n'est pas un être abstrait, dit le P. Joret ; c'est quelqu'un, un être personnellement vivant au centre de notre âme. Oui, bien vivant, mais c'est au nombre de Trois qu'Il vit personnellement." (P. Joret, "Recueillements") La Sainte Trinité, qui demeure en nous, nous appelle à entrer dans son intimité et à participer dès ici-bas à sa vie par des relations spéciales avec chacune des divines Personnes.
    Il faut penser à cette inhabitation des Trois en nous, méditer ce dogme de notre foi pour en obtenir une conviction profonde, entraînante. Dans la mesure où nous sommes pénétrés de cette vérité que notre vie intérieure tout entière se déroule sous le regard de la Trinité, ce regard divin exerce réellement sur nous son influence.
    Son action est d'abord purifiante : car nous éviterons avec soin, non seulement tout péché mortel - qui chasserait de notre âme les Trois Personnes -, mais tout ce qui pourrait offenser la divine Majesté, et jusqu'à la moindre pensée susceptible de Lui déplaire.
    Le regard de Dieu présent en nous est sanctifiant : car nous cherchons toutes les occasions de faire plaisir à notre hôte divin. Désireux d'augmenter notre participation à la vie intime du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous nous efforçons de mettre toujours plus d'amour dans chacune de nos actions.
    Ce regard est pacifiant : la Trinité vit en nous sa vie d'amour, par amour pour nous ; que pouvons-nous craindre ? Sa présence nous apaise. Oserions-nous nous laisser dominer par nos impressions et troubler, pour ainsi dire, la paix de l'Immuable et Tranquille Trinité au dedans de nous ?
    Enfin, surtout, cette présence est unifiante. La Sainte Trinité en effet n'habite en nous que pour nous attirer vers Elle, pour nous faire participer d'une façon toujours plus intime à sa vie divine.
    Redisons avec Soeur Elisabeth de la Trinité (*) :
    "O mon Dieu, Trinité que j'adore... que je ne Vous laisse jamais seul en mon âme ; que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
    O Verbe éternel... je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours... O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi, afin qu'il se fasse en mn âme comme une Incarnation du Verbe...
    Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances." (Extrait de la prière de soeur Elisabeth de la Trinité) »

    (*) : dont nous fêterons demain l'anniversaire de la Naissance au Ciel : 9 novembre 1906.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Abbé auxiliaire de N.D. de Citeaux, Sous le regard de Dieu, Editions du Cerf, Paris, 1946.

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    Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France

  • Angélus de cette fête de la Toussaint

    La sainteté, "la victoire de l'amour sur l'égoïsme et sur la mort"

    Ce jeudi 1er novembre, l'Eglise célèbre la Toussaint, honorant ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. « Cette fête évoque la double dimension de l’Eglise : le chemin historique sur la terre et celle qui célèbre la Jérusalem céleste, le ciel, l’éternité ». Face à des milliers de fidèles réunis pour la prière de l’Angélus ce jeudi midi place Saint-Pierre, le Pape a expliqué que « la communion des Saints est une réalité qui commence ici sur la terre pour s’accomplir dans le Ciel. »
    Sur terre, l’Eglise est le début de mystère de communion qui unit l'humanité, un mystère totalement centré sur Jésus Christ. Citant l'Evangile de Jean, Benoît XVI a rappelé que le Christ est mort « pour réunir les fils de dieux éparpillés », instaurant une « dynamique nouvelle », « un mouvement qui conduit l’humanité vers Dieu, vers l’unité et la paix dans son sens profond ». Etre chrétien, et faire partie de l’Eglise signifie s’ouvrir à cette communion, être « comme une graine mise en terre, qui meurt et germe vers le Ciel. »

    Suivre l’Evangile ne signifie pas renoncer à sa personnalité, au contraire

    Les Saints, ceux proclamés par l’Eglise, mais aussi tous ceux que seul Dieu connait, ont vécu intensément cette dynamique. En chacun d’eux, et chacun à sa manière, le Christ s’est rendu présent, grâce à son Esprit opérant à travers la Parole et les sacrements.
    « L’homme uni au Christ, dans l’Eglise, n’annule pas sa personnalité, mais l’ouvre, la transforme avec la force de l’amour pour lui donner, déjà sur la terre, une dimension éternelle. Le Christ nous ouvre à la communion avec tous les membres de son corps mystique qui est l’Eglise, une communion qui est parfaite dans le Ciel, où n’existe aucun isolement, aucune concurrence ou séparation. »
    Avec cette fête, explique le Pape, « nous avons un avant-goût de la beauté de cette ouverture totale », où nous sommes certains de pouvoir atteindre Dieu dans l’autre, et l’autre dans Dieu. Dans la sainteté, « nous voyons la victoire de l’amour sur l’égoïsme et sur la mort. » Ainsi, « seule la foi dans la vie éternelle nous fait aimer vraiment l’histoire et le présent, mais sans acharnement, avec la liberté du pèlerin qui aime la terre parce qu’il a le cœur dans le Ciel. »

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, aujourd’hui nous célébrons la multitude des saints qui sont auprès de Dieu. La sainteté que l’Église honore en eux a le visage des béatitudes proclamées par Jésus. Dans leur vie, ils ont reflété la lumière du Ressuscité. En suivant leur exemple de fidélité à l’amour du Christ, marchons nous aussi vers la joie du royaume où Dieu essuiera toute larme de nos yeux et où nous le verrons ! Confions-nous à la Vierge Marie, Reine de tous les saints. Bonne fête de la Toussaint à vous tous et à vos familles ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 27 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez..." (Lc 13, 1-9)

    « Voici cinq chemins de la conversion : d'abord la condamnation de nos péchés, puis le pardon accordé aux offenses du prochain ; le troisième consiste dans la prière ; le quatrième dans l'aumône ; le cinquième dans l'humilité. Ne reste donc pas inactif, mais chaque jour emprunte tous ces chemins ; ce sont des chemins faciles et tu ne peux pas prétexter ta misère.
    Car, même si tu vis dans la plus grande pauvreté, tu peux abandonner ta colère, pratiquer l'humilité, prier assidûment et condamner tes péchés ; ta pauvreté ne s'y oppose nullement. Alors que sur ce chemin de la conversion il s'agit de donner ses richesses, même la pauvreté ne nous empêche pas d'accomplir le commandement. Nous le voyons chez la veuve qui donnait ses deux piécettes.
    Voilà donc comment soigner nos blessures ; appliquons ces remèdes. Revenus à la vraie santé, nous nous approcherons hardiment de la table sainte et avec beaucoup de gloire nous irons à la rencontre du roi de gloire, le Christ. Obtenons les biens éternels par la grâce, la miséricorde et la bonté de Jésus Christ notre Seigneur. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Sermon sur le diable tentateur ; PG 49, 263-264 (Trad. bréviaire).

  • 27 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jean le Baptiste

    « "C’est lui dont il a été dit par le prophète Isaïe, on entendra dans le désert la voix de  celui qui crie : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers." Il est bon de considérer le rapport qui se trouve sinon dans les paroles, du moins dans les pensées d’Isaïe et de saint Jean. Isaïe dit de saint Jean, que lorsqu’il viendra il criera : "Préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers." (Is XL, 3). Et saint Jean disait : "Faites de dignes fruits de pénitence." (Lc III, 8). Vous le voyez, et la prédiction d’Isaïe et la prédication de Jean montraient une seule et même chose, savoir : que Jean était le précurseur du Messie et qu’il lui préparerait la voie, non en donnant la grâce et en remettant les péchés, mais en disposant les coeurs à recevoir le Seigneur et le Dieu de l’univers.

    Saint Luc va plus loin, il ne se contente pas de rapporter seulement le commencement de la prophétie, il y ajoute encore la suite : "Toute vallée", dit-il, "sera remplie, et toute montagne et toute colline sera abaissée. Les chemins tordus deviendront droits, et les raboteux seront aplanis et tout homme verra le Sauveur envoyé de Dieu." (Lc III, 5). Voyez-vous comme le prophète embrasse tous les événements, et le concours du peuple, et l’heureux changement qui devait s’opérer, et la facilité de la doctrine, et la cause qui devait tout mettre en mouvement ? ...  Il entend par ces "chemins tordus", tout ce qu’il y a de corrompu parmi les hommes, les publicains, les prostituées, les voleurs et les magiciens, qui égarés auparavant ont marché ensuite par un chemin droit. C’est ce que le Fils de Dieu a marqué lui-même, lorsqu’il a dit aux Juifs : "Les publicains et les femmes perdues, vous précéderont dans le royaume des cieux." (Mt XXI, 31).

    [...]

    La vie même de Jean leur paraissait encore plus admirable. Car Elie allait dans les villes et dans les maisons, et il y trouvait de quoi se nourrir, au lieu que celui-ci avait vécu dans le désert depuis le berceau. Il fallait que le précurseur de Celui qui devait détruire tout l’ancien état de l’homme, la peine, la malédiction, les travaux et la douleur, portât par avance sur lui-même quelques marques de cette grâce nouvelle, et qu’il parût déjà élevé au-dessus des choses auxquelles les hommes avaient été premièrement condamnés. C’est pourquoi il ne travaille point à la terre ; il ne l’ouvre point avec la charrue, il ne mange point son pain à la sueur de son visage, mais il trouve une nourriture sans préparation, un habillement moins recherché que la nourriture et une demeure encore plus aisée que l’un et l’autre. Il n’avait besoin ni de maison, ni de lit, ni de table, ni d’aucune chose semblable. Il faisait éclater dans un corps mortel une vie tout angélique.

    Il avait un habit de poil de chameau, pour apprendre aux hommes par son vêtement même à mépriser tout ce qui est humain, à n’avoir rien de commun avec la terre, mais à retourner à cette première noblesse dont le premier homme a joui durant son état d’innocence, avant qu’il fût obligé d’avoir le soin de la nourriture et du vêtement. Ainsi son vêtement était un symbole et de royauté et de pénitence tout ensemble.

    [...]

    Si donc, mes frères, un homme dont toute la vie a été si sainte, qui était plus pur que le ciel même, le plus excellent des prophètes, le plus grand de tous les hommes, et qui s’approchait de Dieu avec tant de liberté et de confiance, ne laisse pas néanmoins de souffrir tant de travaux, de mépriser si hautement les délices et de passer toute sa vie dans les rigueurs et dans les austérités, comment pourrons-nous, nous autres, excuser notre délicatesse, puisqu’après tant de grâces que nous avons reçues, après tant de péchés qui nous accablent, nous n’imitons pas la moindre partie de sa pénitence ? Nous nous plongeons dans les festins et dans les excès de table ; nous recherchons les plus excellents parfums ; nous nous habillons comme ces femmes perdues qui montent sur le théâtre ; et, dans cette mollesse générale à laquelle nous nous abandonnons, nous ouvrons cent portes au démon afin qu’il entre dans notre âme et s’en rende maître. »

    Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Evangile selon saint Matthieu, Homélie X (3-4), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • 17 juin : Clôture du Congrès Eucharistique International à Dublin

    Message de Benoît XVI à l'Irlande (en anglais)

    Extraits :

    « Le Congrès se déroule à un moment où l’Église à travers le monde se prépare à célébrer l’Année de la Foi pour marquer le 15ème anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, un évènement qui lança le plus vaste renouveau du rite romain jamais vu. Se fondant sur une profonde évaluation des sources de la liturgie, le Concile a encouragé la participation pleine et active des fidèles au sacrifice eucharistique. Aujourd’hui, avec le recul du temps, face aux désirs exprimés par les Pères du Concile au sujet du renouveau liturgique et, à la lumière de l’expérience de l’Église universelle au cours de la période écoulée, il est clair qu’une grande transformation a été opérée, mais aussi que de nombreuses incompréhensions et irrégularités se sont vérifiées. Le renouvellement des formes extérieures, souhaité par les Pères conciliaires, avait pour but de faciliter une pénétration dans la profondeur du mystère. Son véritable objectif était de guider les personnes vers une rencontre personnelle avec le Seigneur, présent dans l’Eucharistie, et donc avec le Dieu vivant, de sorte qu’au contact de l’amour du Christ, leur amour des frères et sœurs les uns pour les autres devait aussi grandir. Néanmoins, il n’est pas rare que la révision des formes liturgiques en soit demeurée à un niveau extérieur, et que la « participation active » ait été confondue avec une activité extérieure. C’est pourquoi, il reste encore beaucoup à faire sur la voie d’un véritable renouveau liturgique. Dans un monde transformé, de plus en plus attaché aux choses matérielles, nous devons apprendre à reconnaître de nouveau la mystérieuse présence du Seigneur ressuscité qui, seul, peut donner largeur et profondeur à notre vie.

    L’Eucharistie est le culte de toute l’Église, mais elle requiert aussi le plein engagement de chaque chrétien dans la mission de l’Église. Elle renferme un appel à être le peuple saint de Dieu, mais également un autre appel à la sainteté personnelle. Elle existe pour être célébrée avec beaucoup de joie et de simplicité, mais aussi avec toute la dignité et la révérence possible. Elle nous invite à nous repentir de nos péchés, mais aussi à pardonner à nos frères et sœurs. Elle nous unit en même temps dans l’Esprit, mais elle nous prescrit aussi, dans le même Esprit, d’annoncer la bonne nouvelle du salut aux autres. »

    Source et texte intégral ICI.

  • 30 ami : Méditation

    « Jésus demande que je mette ma confiance en Lui seul. J'ai besoin de renoncer à mes propres désirs pour travailler à ma perfection. Même quand je me sens comme un bateau sans boussole, je dois me donner complètement à Lui, sans essayer de contrôler Ses actes. Je ne dois pas désirer avoir une claire perception de mon avance le long de la route, ni savoir précisément où je suis sur le chemin de la sainteté. Je Lui demande de faire de moi un saint, en Lui laissant le choix des moyens qui y mènent. »

    Bienheureuse Mère Teresa, Tu m'apportes l'amour, Le Centurion, 1975.

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  • 18 avril : Méditation

    « Nous sommes parfois tellement obnubilés par ce qui ne va pas, par ce qui (selon nos critères à nous !) devrait être différent dans notre situation, que nous en oublions le positif et de plus nous ne savons pas mettre à profit tous les aspects de notre situation, même les aspects apparemment négatifs, pour nous rapprocher de Dieu, grandir dans la foi, l'amour, l'humilité. Ce qui nous manque, c'est surtout cette conviction que "l'amour de Dieu tire profit de tout, du bien comme du mal qu'il trouve en moi" (sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, s'inspirant de Jean de la Croix). Combien d'imperfections qui sont les nôtres, au lieu de nous en lamenter et de vouloir en être débarrassés à tout prix, pourraient être des occasions splendides de progresser dans l'humilité et la confiance en la miséricorde de Dieu, et donc dans la sainteté.

    Le problème de fond est que nous avons trop nos critères à nous sur ce qui est bon et ce qui ne l'est pas, et nous n'avons pas suffisamment confiance dans la Sagesse et la puissance de Dieu ; nous ne croyons pas qu'il soit capable d'utiliser tout pour notre bien et que jamais, en quelque circonstance que ce soit il ne nous laisse manquer de l'essentiel, c'est-à-dire en fin de compte de ce qui nous permet d'aimer davantage. Car grandir, ou s'épanouir, dans la vie spirituelle, c'est apprendre à aimer. Tant de circonstances que j'estime dommageables pourraient de fait être pour moi, si j'avais plus de foi, des occasions précieuses d'aimer davantage : d'être plus patient, plus humble, plus doux, plus miséricordieux, de m'abandonner plus dans les mains de Dieu. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la - Petit Traité sur la Paix du Coeur, Edition des Béatitudes, 1991.
     

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    Ci-dessus, statuette en vente sur Ephèse Diffusion