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sainteté - Page 7

  • Un mois avec Marie - Cinquième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    CINQUIÈME JOUR
    Les Gloires de Marie

    Qu'elle est belle, Marie !

    Si belle, disait Bernadette, que lorsqu'on l'a vue, on voudrait mourir pour la revoir.
    Elle se montre à Fatima toute candeur, toute lumière, toute splendeur, et les petits voyants : Lucie, François, Jacintha, demeurent extasiés dans leur contemplation.
    Il faut un certain temps à Lucie pour se ressaisir et engager la conversation. La vision disparue, Jacintha à chaque instant s'exclame : « Oh ! la belle Dame ! mais qu'elle est belle ! »
    Qu'ont-ils vu ces privilégiés ? La forme humaine de la Vierge, son visage idéal, son sourire. Et c'est déjà beaucoup. Mais ont-ils pénétré le mystère de Celle qui, de tout temps, a existé dans les desseins éternels, y occupant une place unique, au-dessus des Anges et des hommes ?
    La sainte Église lui applique justement ces paroles du Livre de la Sagesse : « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant qu'il créât aucune chose. J'ai été établie dès l'éternité et de toute antiquité, avant que la terre fût créée... Lorsqu'il préparait les cieux, j'étais présente...
    « J'ai trouvé partout le repas et une demeure dans l'héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m'a parlé et m'a fait connaître sa volonté ; Celui qui m'a créée a reposé dans mon tabernacle... Je me suis élevée comme le cèdre du Liban et comme le cyprès de la montagne de Sion, comme les palmiers de Cadès et comme les plants de rosiers de Jéricho... J'ai répandu une odeur de parfum comme la cannelle et le baume le plus précieux... » (1)
    Comment redire les gloires de Marie ?
    Associée à la Paternité du Tout-Puissant..., Épouse de l'Esprit-Saint..., elle est la Mère du Verbe Incarné.
    L’Infini se cache en son sein virginal pour devenant notre frère. Son Cœur Immaculé façonne le Cœur humain du Christ.
    Qui pourra dévoiler le merveilleux échange de ces deux Cœurs pendant neuf mois ?
    La Vierge livre tout son être, sa vie ; mais elle reçoit plus encore... Le Soleil de Justice l'inonde de ses clartés..., la Sainteté essentielle l'enveloppe, le Foyer même de l'Amour la transforme et l'embrase.
    Oh ! ravissant Miroir de la Divinité !
    Profondeurs ineffables du Cœur de Marie ! Et c'est avec ce Cœur fait pour un Dieu, avec ses tendresses réservées au Sauveur, que Marie aime l'humanité, que Marie aime chacun de nous.
    O Toute-Belle et Toute-Bonne ! Mère de Jésus et ma Mère, laissez-moi près de Vous oublier les laideurs de la terre et, rougissant de mes lâchetés, de mes fautes, m'appliquer de toutes mes forces à fuir le péché, ainsi que les occasions capables de m'y entraîner.
    Aidez-moi à conserver ou, si j'ai eu le malheur de la perdre, à recouvrer bien vite la « vie de la grâce », afin que Jésus demeure en mon âme comme en son temple vivant, et que votre Regard maternel se repose avec complaisance sur votre humble enfant.

    PRIÈRE

    Cœur de Marie, Cœur de ma Mère, pour la plus grande gloire du Sacré-Cœur de Jésus, votre divin Fils et mon Sauveur, j'unis à votre pureté, à votre charité, à votre humilité, à vos douleurs, tout ce que je dirai, ferai, penserai et souffrirai pendant ce jour, afin qu'il n'y ait rien en moi, ô ma Mère, qui ne soit un plaisir pour Jésus et un gain pour les âmes.
    (R. P. Barelle, S. J.)

    Ô Cœur très pur de ma Mère, je m'unis à Vous !

    (1) Livre de la Sagesse. Prov. 8.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation : Rosaire et sainteté

    "Le rosaire est une chaîne de prières qui t'associera à elle"

    « Pour devenir un saint, imite les petits enfants. Ils ne connaissent aucune théorie, mais ils se contentent de regarder leur mère et de faire comme elle : tu deviendras un saint.

    Le rosaire est une chaîne de prières qui t'associera à elle. C'est aussi le film qui te rappellera toutes les étapes du chemin de l'espérance qu'elle a parcouru : sa tendresse à Bethléem, son tourment durant la fuite en Égypte, le silence et le labeur de l'atelier de Nazareth, sa ferveur au temple, son émotion devant la prédication de son fils, de saint Jean ; en bref, l'histoire de deux vies qui n'en sont qu'une, car le Seigneur a vécu en elle, et elle en lui.

    Ne néglige pas le rosaire que ta mère, Marie, t'a confié en te recommandant de vivre comme elle, avec elle, par elle et en elle. »

    Cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan (1928-2002), Sur le chemin de l'espérance (Ch. 35 - Notre Mère Marie), Le Sarment / Fayard, 1991. (notules 918 et 922)

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  • Audience générale de ce mercredi 2 octobre

    Durant l'audience générale tenue ce matin Place St Pierre en présence de 50.000 personnes, le Saint-Père est revenu sur l'image de l’Église dont le Credo affirme qu'elle est sainte : Nous affirmons cette sainteté de l’Église depuis les premiers chrétiens, "qui s'appelaient entre eux tout simplement les saints car certains que l'action de l'Esprit sanctifiait l’Église. Mais comment l’Église peut être sainte alors que son histoire séculaire est parsemé...de moments sombres ? Constituée de pécheurs, hommes et femmes, religieux, prêtres et évêques, cardinaux et papes pécheurs, comment peut-elle être sainte ?... L’Église est sainte car elle découle de Dieu qui est Saint, qui lui est fidèle et ne l'abandonne pas face aux forces de la mort et du mal. Elle est sainte parce que Jésus-Christ, le Saint de Dieu, lui est totalement uni, et parce que elle est guidée par l'Esprit qui la purifie, la transforme et la renouvelle. L’Église n'est donc pas sainte par nos mérites, mais parce que Dieu la rend sainte... On m'objectera : Chaque jour on voit les péchés que commettent ses membres. C'est vrai, nous sommes une Église de pécheurs, appelés à nous laisser convertir et sanctifier par Dieu. Il y a eu dans l'histoire la tentation de faire une Église de seuls purs, de ceux qui seraient totalement cohérents, et d'expulser tous les autres. C'est pure hérésie ! Car, sainte, l’Église ne rejette pas le pécheur mais l'accueille. Elle s'ouvre même aux plus éloignés, les appelle à se laisser envelopper par la miséricorde, la tendresse et le pardon du Père qui est ouvert à tous et offre à chacun d'avancer vers la sainteté... Y aurait-il parmi vous tous ici réunis quelqu'un venu sans ses péchés ? Non, car nous portons tous nos propres péchés... Le Dieu que nous rencontrons dans l’Église n'est pas un juge impitoyable mais le père de la parabole évangélique... Le Seigneur veut que nous soyons tous membres d'une Église capable de s'ouvrir à l'autre, quel qu'il soit. Il ne s'agit pas d'une Église pour une élite puisque tous peuvent y venir pour être purifiés et sanctifiés par l'amour de Dieu, les plus forts comme les plus faibles, les pécheurs, les indifférents, les démoralisés et les égarés. L’Église offre à chacun la possibilité de parcourir la voie de la sainteté, qui est celle même du chrétien... N'ayons pas peur de la sainteté ni de viser haut, de nous laisser aimer et purifier par Dieu... Laissons-nous donc contaminer par sa Sainteté puisque tout chrétien y est appelé. Loin de réaliser des exploits, la sainteté consiste à laisser Dieu agir en nous. Rencontre de notre faiblesse et de la force de sa grâce !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.10.13).

  • Méditation : exigence et perfection...

    « Les Pharisiens veulent que les autres soient parfaits.
    Et ils exigent et ils réclament. Et ils ne parlent que de cela. Mais moi je ne suis pas si exigeant.
    Parce que je sais ce que c'est que la perfection, je ne leur en demande pas tant.
    Parce que je suis parfait et il n'y a que moi qui suis parfait.
    Je suis le Tout-Parfait. Aussi je suis moins difficile.
    Moins exigeant. Je suis le Saint des saints.
    Je sais ce que c'est. Je sais ce qu'il en coûte,
    Je sais ce que ça coûte, je sais ce que ça vaut. Les Pharisiens veulent toujours de la perfection
    Pour les autres. Chez les autres.
    Mais le saint qui veut de la perfection pour lui-même
    En lui-même
    Et qui cherche et qui peine dans le labeur et dans les larmes
    Et qui obtient quelquefois quelque perfection,
    Le saint est moins difficile que les autres.
    Il est moins exigeant pour les autres. Il sait ce que c'est.
    Il est exigeant pour soi, difficile pour soi. C'est plus difficile. »

    Charles Péguy (1873-1914), Le Mystère des Saints Innocents, Emile-Paul, Paris [et Cahiers de la Quinzaine, n°12 de la 13e série)], 1912.

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    Gravure de Gustave Doré

  • Méditation - Prière : Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même...

    « Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.
    Comment pourrai-je rencontrer et aimer les autres
    si je ne me rencontre et ne m’aime plus ?
    Seigneur, Toi qui m’aimes tel que je suis et non tel que je me rêve,
    aide-moi à accepter ma condition d’homme,
    limité mais appelé à se dépasser.
    Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières, mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent.
    Donne-moi de m’accueillir comme Tu m’accueilles,
    de m’aimer comme Tu m’aimes.
    Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,
    ouvre-moi à la sainteté que Tu veux m’accorder.
    Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
    Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
    Dis-moi que je peux encore guérir,
    dans la lumière de ton regard et de ta Parole.
    Amen. »

    P. Michel Hubaut, franciscain (ordonné prêtre en 1969).

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  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Méditation : Dieu nous a choisis afin que nous fussions saints et immaculés

    « Dieu nous a choisis en Jésus-Christ avant la formation du monde, nous prédestinant à devenir ses enfants adoptifs ; non pas en ce sens que nous devions par nous-mêmes nous rendre saints et immaculés, mais en ce sens que nous avons été choisis et prédestinés pour devenir saints et immaculés.

    D'un autre côté, comme cette élection et cette prédestination sont de la part de Dieu l'œuvre parfaitement libre de sa volonté, si l'homme a le droit de se glorifier, ce n'est point dans sa volonté, mais uniquement dans la volonté de Dieu. En effet, le Seigneur, pour nous combler de ses dons, n'a consulté que les richesses de sa grâce et sa bienveillance infinie, personnifiée dans son Fils bien-aimé, en qui nous sommes élus et prédestinés selon le décret éternel de celui qui opère en nous toutes choses, et même le vouloir (Ph II, 13). Or, s'il agit ainsi à notre égard, c'est selon le décret de sa volonté, afin que nous devenions les témoins et les instruments de sa gloire. De là, ce cri sans cesse répété : "Que personne ne se glorifie dans l'homme (I Co III, 21)", ni par conséquent en lui-même ; mais "que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur (Id. I, 31)", afin que nous soyons les témoins et les instruments de sa gloire. Dieu, dès lors, opère en nous selon son décret, afin que nous soyons les témoins et les instruments de sa gloire, c'est-à-dire saints et immaculés, car c'est dans ce but qu'il nous a appelés et prédestinés avant la formation du monde. Par suite de ce décret, nous devons regarder comme son œuvre propre la vocation des élus, au bien desquels il fait tourner toutes choses ; car c'est selon son décret qu'ils ont été appelés (Rm VII, 28), et les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance. »

    Saint Augustin, De la prédestination des saints, Ch. XVIII (37), Trad. de M. l'Abbé Burleraux, in "Oeuvres complètes de Saint Augustin", sous la direction de M. Raulx, Tome XVIème, Bar-le-Duc, 1871.
    Source : Abbaye Saint Benoît.

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    (Vitrail de l'église de Fécamp)

  • Méditation : les tentations

    « Ne vous effrayez ni ne vous découragez des tentations ; luttez toujours, humiliez-vous toujours, ne vous découragez jamais. La tentation ne dépend pas de nous et n'est pas une faute : tâchons de ne pas nous y arrêtez, d'y résister dès le premier moment ; luttons et prions. Si nous succombons, humilions-nous. Souvenons-nous que la tentation est toujours un moyen de nous faire croître en force par le combat et croître en humilité par la vue de notre misère ; c'est un moyen de nous faire croître en sainteté par la lutte en vue de Dieu contre ce qui est opposé à sa volonté ; c'est quelquefois la peine de fautes anciennes dont Dieu veut nous faire mesurer la gravité en nous faisant voir les longues traces qu'elles laissent ; c'est toujours une leçon d'indulgence pour le prochain, dont nous avons tant besoin étant si portés à la sévérité pour autrui. Courage, humilité, espérance. »

    Bx Charles de Foucauld, Lettre à Louis Massignon, in "L'aventure de l'amour de Dieu - 80 lettres inédites de Charles de Foucauld à Louis Massignon", ed. J.-F. Six, Paris, Le Seuil, 1993.

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  • Méditation : le sacrifice

    « Un trait distinctif de la dévotion au Précieux Sang, c'est la manière dont elle fait ressortir, et dont elle conserve toujours présent à nos yeux le principe de sacrifice. Le sacrifice est tout particulièrement l'élément chrétien de la sainteté ; et c'est précisément cet élément que la nature a en horreur et qu'elle repousse de toutes ses forces. Il serait impossible de compter toutes les illusions auxquelles la fécondité de notre amour-propre donne naissance, pour nous faire éviter l'obligation du sacrifice ou pour rétrécir le cercle de son application pratique. Ce serait chose facile d'être un homme spirituel, si pour cela il suffisait d'avoir des vues droites, des sentiments élevés, ou des aspirations ferventes. La pierre de touche de la spiritualité, c'est la mortification. Les amusements mondains, le bien-être domestique, une nourriture choisie, l'habitude quotidienne de faire toujours notre propre volonté dans les moindres détails de la vie, sont toutes choses incompatibles avec la sainteté, lorsqu'elles sont habituelles et qu'elles forment le courant normal et ordinaire de notre existence. La peine est nécessaire pour la sainteté ; la souffrance est essentielle pour la destruction de l'amour-propre ; il est de toute impossibilité que des habitudes de vertu puissent se former sans la mortification volontaire et la douleur doit féconder la grâce, pour lui faire porter des fruits. Si un homme ne s'impose pas constamment des sacrifices, il se trompe, il est dans l'illusion, et il ne fait aucun progrès dans la spiritualité. Si un homme ne renonce pas tous les jours à lui-même, il ne porte pas sa croix.

    Ces axiomes sont de ceux qui en tout temps blessent notre faiblesse, et heurtent notre indulgence pour nous-mêmes. Mais ils sont d'une importance particulière dans des temps comme les nôtres, où le bien-être et même le luxe sont devenus à peu près universels. C'est l'amour du bien-être qui est la ruine de la sainteté... Il en est qui ne sont attirés, ni par les bals, ni par les parties de plaisir, ni par les autres amusements à la mode, et qui, par conséquent, n'ont aucun mérite à s'en tenir éloignés. Mais ces mêmes personnes peuvent tenir beaucoup à ce qu'il n'y ait aucune interruption dans le cours de leur bien-être de tous les jours. Ils se lèvent quand il leur plaît, et dès leur lever, il réunissent autour d'eux tout le confortable possible. Il faut que leurs repas soient agréables, élégamment servis, et qu'il n'y ait rien à reprendre. Il faut que le mécanisme du service marche sans secousse, que leurs besoins soient prévenus, et que tout objet désagréable soit tenu loin de leurs regards. Ils veulent avoir la plus grande partie de leur temps à leur disposition. Il faut qu'ils puissent se distraire dans une conversation amusante, ou dans les rapports de la société ; enfin il faut qu'ils puissent satisfaire la mobilité de leur caractère, lorsqu'ils le voudront, par le changement d'air, de scène ou de compagnie...

    C'est la mission particulière du Précieux Sang, de prêcher une croisade contre la tranquillité inoffensive du bien-être. La messe est l'abrégé de l'Evangile ; c'est une hérésie dans le dogme d'y reconnaître le sacrement tout en niant le sacrifice. En pratique, la mondanité est coupable de la même erreur par rapport à la sainteté. Elle admet toutes les obligations de la sainteté, sauf une seule, et celle-ci, c'est l'obligation du sacrifice. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre Salut (ch. VI), Paris, Ambroise Bray, 1867 (4ème éd.).

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  • Méditation - Prière : élévation au Sacré Coeur de Jésus

    « Coeur de Jésus, en qui sont tous les trésors de la science et de la sagesse : par ces trésors immenses et qui se consacrent à notre salut, à notre perfection, à notre bonheur, ayez pitié de nous. Je les adore en vous sur la Croix donnant à votre Amour et à votre Sacrifice son immense portée, augmentant votre Passion extérieure dont ils vous montraient l'indignité mille fois sacrilège, déchaînant comme un océan votre Passion intime par la révélation de tout le passé, du présent, de l'avenir du monde, de tant de siècles chargés de crimes ; vous permettant de donner à vos souffrances la direction la plus universelle et la plus particulière.
    Je les adore en vous sur l'Autel, au Tabernacle, et dans le Ciel.
    Et je les vois tournés vers moi : science et sagesse de votre amour créé, science et sagesse de votre amour infini me regardent. Il est des âmes qui ont peur de ce regard, qui le fuient comme Caïn. Je veux l'aimer, au contraire ; je suis charmé, ou je veux l'être, de ce que vous me connaissez à fond, dans tous les plis et replis de mon âme, de ses pensées, de ses intentions, de ses dispositions bonnes ou mauvaises.
    Et ces trésors doivent me remplir de confiance. Tout ce qui m'est nécessaire et utile pour le ciel, pour la sainteté, votre Coeur le sait à merveille ; et il le veut pour moi. Par sa sagesse, par sa science, par son amour, qui atteignent d'une extrémité du monde à l'autre, d'une extrémité de ma vie à l'autre, avec une suavité et une force ineffables, ayez pitié de moi ; ayez pitié de tous, surtout de ceux qui doivent m'être plus chers ; ayez pitié des prêtres. Qu'à votre exemple, ô Maître, et grâce à vous, notre coeur soit un trésor toujours plus riche de sagesse et de science, et que, brûlant de votre amour, avec vous il consacre cette sagesse et cette science au salut des âmes. »

    Charles Sauvé, S.S., Le Sacré-Coeur Intime, Tome III (Litanies, Treizième élévation "Coeur de Jésus, dans lequel sont tous les trésors de la sagesse et de la science"), J. de Gigord, Paris, s.d.

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  • Méditation : la sainteté, vivre tout en Dieu

    « Etre saint, c'est être pleinement consacré par l'Esprit-Saint, dans l'incorporation au Christ et à son Corps qui est l'Eglise, nation sainte, peuple que Dieu s'est acquis. Les saints sont ceux qui, par la foi et les sacrements de la foi, ont accepté de recevoir Dieu en héritage, en recevant sa vie en partage. Heureux le peuple dont Dieu fait ainsi son héritage !
    La sainteté n'est donc pas d'abord une perfection morale, un effort ascétique réservé à quelques-uns. Elle est un don gratuit auxquel tous sont conviés. Tous dans l'Eglise, précisément parce qu'ils sont ses membres, reçoivent - et donc partagent - la vocation commune à la sainteté.
    Vocation première et fondamentale de tous les baptisés, la sainteté consiste essentiellement dans l'appartenance totale à Dieu. Cette sainteté... est le don magnifique de l'Esprit-Saint aux croyants, afin de les rendre totalement fils du Père, à la louange de sa gloire.
    Dans les remises en cause du monde moderne, les menaces et la gravité des crises qui affectent l'humanité, l'appel à la sainteté se fait plus pressant que jamais. Ce dont le monde a le plus besoin par l'Eglise, c'est de témoins qui soient des saints, c'est-à-dire "saisis par Dieu". Plus que jamais, l'Eglise a besoin de saints, comme à toutes les périodes héroïques et magnifiques de son histoire sur tous les continents. Les saints et les saintes ont toujours été source et origine de renouvellement dans les moments les plus difficiles de l'histoire de l'Eglise. »

    Mgr Albert-Marie de Monléon (Evêque émérite du diocèse de Meaux depuis 2012), Rendez témoignage, Mame, Paris, 1998.

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  • La Très Sainte Trinité par les Pères de l'Eglise

    « L'âme qui aime Dieu n'en est jamais rassasiée, mais parler de Dieu est audacieux : notre esprit est bien loin d'une si grande affaire... Plus on est avancé dans la connaissance de Dieu, plus on ressent profondément son impuissance. Tel était Abraham, tel aussi était Moïse : alors qu'ils pouvaient voir Dieu, autant du moins qu'il est possible à l'homme, l'un comme l'autre se faisait le plus petit de tous ; Abraham se nommait "terre et cendre", et Moïse se disait de parole malhabile et lente (Gn 18,27 ; Ex 4,11). Il constatait en effet, la faiblesse de sa langue à traduire la grandeur de Celui que son esprit saisissait. Nous parlons de Dieu non pas tel qu'il est, mais tel que nous pouvons le saisir.

    Quant à toi, si tu veux dire ou entendre quelque chose de Dieu, laisse ta nature corporelle, laisse tes sens corporels... Élève ton esprit au-dessus de tout ce qui a été créé, contemple la nature divine : elle est là, immuable, indivise, lumière inaccessible, gloire éclatante, bonté désirable, beauté inégalable dont l'âme est blessée, mais qu'elle ne peut pas traduire en paroles adéquates.

    Là est le Père, le Fils et le Saint Esprit... Le Père est le principe de tout, la cause de l'être de ce qui est, la racine des vivants. Il est celui dont coulent la Source de la vie, la Sagesse, la Puissance, l'Image parfaitement semblable du Dieu invisible : le Fils engendré du Père, Verbe vivant, qui est Dieu, et tourné vers le Père (1Co 1,24 ; He 1,3 ; Jn 1,1). Par ce nom de Fils, nous apprenons qu'il partage la même nature : il n'est pas créé par un ordre, mais il brille sans cesse à partir de sa substance, uni au Père de toute éternité, égal à lui en bonté, égal en puissance, partageant sa gloire... Et quand notre intelligence aura été purifiée des passions terrestres et qu'elle laisse de côté toute créature sensible, tel un poisson qui émerge des profondeurs à la surface, rendue à la pureté de sa création, elle verra alors l'Esprit Saint là où est le Fils et où est le Père. Cet Esprit, étant de même essence selon sa nature, possède lui aussi tous les biens : bonté, droiture, sainteté, vie... De même que brûler est lié au feu et resplendir à la lumière, ainsi on ne peut ôter à l'Esprit Saint le fait de sanctifier ou de faire vivre, pas plus que la bonté et la droiture. »

    Saint Basile de Césarée (v.330-379), Homélie sur la foi, 1-3 (Trad. F. Luc Brésard, 2000 ans d'homélie Année C, Socéval, Perpignan, 2000 - rev.)

  • Méditation : le Christ toujours présent

    « Vous souvenez-vous de cette belle page où Jésus dit à son Père "qu'Il lui a donné puissance sur toute chair afin qu'Il lui communique la vie éternelle" ? Voilà ce qu'Il veut faire en vous : à toute minute Il veut que vous sortiez de vous, que vous quittiez toute préoccupation, pour vous retirer en cette solitude qu'Il se choisit au fond de votre coeur. Lui, Il est toujours là, encore que vous ne le sentiez pas ; Il vous attend et veut établir avec vous "un admirable commerce", comme nous le chantons dans la belle liturgie, une intimité d'Epoux et d'épouse ; vos infirmités, vos fautes, tout ce qui vous trouble, c'est Lui, par ce contact continuel, qui veut vous en délivrer. N'a-t-Il pas dit : "Je ne suis pas venu pour juger, mais pour sauver." Rien ne doit vous paraître un obstacle pour aller à Lui. Ne tenez pas trop compte si vous êtes enflammée ou découragée ; c'est la loi de l'exil de passer ainsi d'un état à l'autre. Croyez alors que, Lui, Il ne change jamais, qu'en sa bonté Il est toujours penché sur vous pour vous emporter et vous établir en Lui. Si, malgré tout, le vide, la tristesse vous accablent, unissez cette agonie à celle du Maître au jardin des Olives, alors qu'Il disait au Père : "S'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."... Je vais vous donner mon "secret" : pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le temple ; c'est saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit Ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire, je dirais même qu'il n'y a plus que son corps sur la terre, mais que son âme habite au-delà des nuages et des voiles, en Celui qui est l'Immuable. Ne vous dites pas que ce n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. Saint Paul dit qu'"Il nous a prédestinés pour être conformes à son image". Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille. Ce grand apôtre dont je vous parle, après avoir été ravi au troisième Ciel, sentait son infirmité et il s'en plaignait à Dieu qui lui répondit : "Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse." Voilà, n'est-ce pas, qui est bien consolant ?... »

    Bse Elisabeth de la Trinité, Lettre à madame Angles [L249 - novembre 1905], in "Oeuvres complètes", Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : Paroles de Jésus à Ste Faustine (la miséricorde divine)

    « Ecris : Je suis trois fois saint et j'ai du dégoût pour le plus petit péché. Je ne peux aimer une âme souillée par le péché, mais lorsqu'elle se repent, il n'y a pas de limites à la largesse que j'ai envers elle. Ma miséricorde l'enveloppe et la justifie. Je poursuis de ma miséricorde les pécheurs sur tous leurs chemins et mon Coeur se réjouit quand ils reviennent vers moi. J'oublie les amertumes dont ils abreuvaient mon Coeur, et je me réjouis de leur retour. Dis aux pécheurs qu'aucun n'échappera à ma main. S'ils fuient mon Coeur miséricordieux, ils tomberont dans les mains de ma justice. Dis aux pécheurs que je les attends toujours, je prête une oreille attentive aux battements de leur coeur quand il bat pour moi. Ecris que je leur parle par leurs remords de conscience, par les insuccès et les souffrances, par les orages et la foudre, je leur parle par la voix de l'Eglise, et s'ils font échouer toutes mes grâces, je commence à me fâcher contre eux, les abandonnant à eux-mêmes, je leur donne ce qu'ils désirent. (1728 - 26.V.1938)

    Combien je désire le salut des âmes. Ma très chère secrétaire, écris que je désire répandre ma vie divine dans les âmes humaines et les sanctifier, pourvu qu'elles veuillent seulement accepter ma grâce. Les plus grands pécheurs arriveraient à une haute sainteté, si seulement ils avaient confiance en ma miséricorde. Mes entrailles débordent de miséricorde et elle est répandue sur tout ce que j'ai créé. C'est mon délice d'agir dans l'âme humaine, de la combler de ma miséricorde et de la justifier. Mon royaume sur terre est - ma vie dans l'âme humaine. Ecris, ma secrétaire, que je suis moi-même directement le directeur des âmes - et indirectement je les dirige par le prêtre et je mène chacune à la sainteté par un chemin qui n'est connu que de moi. (1784) »

    Jésus à Sainte Faustine, Petit Journal, Sixième cahier, Parole et Dialogue, Paris, 2002.

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    Images et historique (en polonais) de la réfection du tableau originel d'Eugène Kazimirowski (ci-dessus)

     Notre dossier sur la miséricorde divine

  • Méditation : chemin de sainteté

    « Pour plusieurs saints, une seule chose a suffi pour les sanctifier. La sainteté de plusieurs a été consommée dans son commencement même ; conversion et persévérance ont été tout d'une pièce. [...] Nous n'avons que trop l'habitude d'avaler nos grâces sans mâcher ; nous n'extrayons pas la moitié de ce que Dieu y a mis de doux, de nourrissant et de médicinal ; nous sommes trop vifs avec elles, trop impétueux dans l'usage que nous en faisons ; nous ne les développons pas. Je crois que la claire connaissance de la grâce, de sa nature, de ses habitudes et de ses pouvoirs, détruirait la moitié de la tiédeur qui existe dans le monde ; car je soupçonne qu'une grande partie de cette tiédeur vient d'impétuosité, de précipitation, d'activité humaine, se mettant à la place d'une sage lenteur devant Dieu. [...]

    La seule chose importante dans les bonnes oeuvres, est la quantité d'amour que nous y faisons entrer. Le motif est l'âme d'une action. Le pouvoir n'est ni dans le volume de l'acte ni dans sa durée... Ainsi, vous voyez, nous n'avons pas tant besoin d'un grand nombre d'actions, que d'attentions et de vigueur dans le peu que nous faisons. [...]

    Nos plus humbles actions sont inépuisables dans leurs résultats, ou du moins elles sont telles que la grâce peut y puiser à volonté. Qui a jamais pu voir et étudier dans son âme le plein développement d'une grâce ? Nous ne lui donnons ni l'espace ni le temps, et cependant ses capacités sont immenses. C'est une des choses qui rendent la sainteté si difficile à acquérir, que nous soyons toujours si fort au-dessous de notre grâce... [...]

    Notre première impulsion est de voir une sainteté plus grande sous forme d'additions ; le seul embarras consiste dans le choix de ce que nous ajouterons. Pour les saints, ils vivent au large dans leur journée, au milieu d'un petit nombre d'actions, qu'ils diminuent encore à mesure que leur ferveur s'accroît, afin d'avancer plus rapidement, et ensuite de jeter plus d'énergie et de vie intérieure dans ce qu'ils font. Telle est, ce me semble, la marche des saints ; et en conséquence, pour commencer à les suivre, nous devons mettre de côté la théorie du progrès par addition. »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Paris, Bray et Retaux, 1872 (6e éd.).

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  • Méditation : Saint Joseph

    « Joseph fut doté, après sa virginale épouse, de la plus riche grâce sanctifiante. Plus proche que tout autre de Jésus, il participa plus et mieux à sa grâce capitale.
    Avec Marie, il fut orné des plus belles vertus :
         de la foi qui eût transporté des montagnes et dont les voiles, en s'amincissant chaque jour, laissaient filtrer les clartés de la vision ;
         de l'espérance qui engendre la patience et surmonte les obstacles ;
         de la charité qui l'aurait fait passer par les flammes pour l'amour de Jésus, et que n'auraient pu éteindre les grandes eaux de la tribulation ;
         de la prudence, de la justice, de la force, de la tempérance ;
         de la pauvreté, de la chasteté, de l'obéissance ;
         de l'humilité ;
         de la paix et de la joie, c'est-à-dire de tous les éléments du bonheur ;
         des dons du Saint-Esprit : crainte, piété, force, conseil, science, intelligence et sagesse.

    Nous ne voyons pas que personne se soit jamais avisé de comparer saint Joseph à un autre saint, encore moins de le mettre au-dessous de quelqu'un pour la grâce sanctifiante. Notre sens chrétien nous avertit que Joseph occupe de droit la première place, qui ne lui sera jamais ôtée ; il exige que Jésus, libre de se choisir un père, l'ait choisi saint entre tous les fils de l'homme : decuit, potuit, fecit, dirons-nous en empruntant ici l'audacieux raisonnement que le bienheureux Duns Scot appliquait à l'Immaculée Conception de la Vierge : il convenait, il le pouvait, c'est donc qu'il l'a fait.

    D'autre part, notre sens chrétien supporterait-il que la Vierge très sainte fût unie à un homme qui ne fût pas d'une sainteté proportionnée, si je ne puis dire égale ? Et si la sainteté de cette union exigeait que l'âme de Joseph fût déjà ornée d'une grâce exceptionnelle, cette âme ne pouvait que se purifier encore, se réchauffer, se sanctifier au contact quotidien et dans la quotidienne intimité de Marie.

    Au contact de ce lys, Joseph ne pouvait qu'en prendre la blancheur. Au contact de cette rose, son parfum. Au contact de cette lumière, son éclat. Au contact de ce feu, sa flamme. Saint Jérôme, parlant précisément de la virginité de Joseph, a posé comme un principe indiscutable que tout était pur dans l'intimité de Jésus et de Marie, parce que tout devait l'être.
    Pour les mêmes raisons, tout devait être saint. Tout l'était.

    Avec Marie et après elle, Joseph est le plus grand des saints. »

    R.P. Denis Buzy (1883-1965 *), Saint Joseph (ch. XXVIII), Editions du Cerf, Paris, 1937.

    (*) : le R.P. Buzy fut supérieur général des Prêtres du Sacré-Coeur de Bétharram de 1935 à 1958.

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  • 1er mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Mois de St Joseph

    « Le Seigneur a réuni en Joseph comme dans un soleil tout ce que les saints ont ensemble de lumière et de splendeur. »

    Saint Grégoire de Nazianze.

  • Méditation : Dieu dans l'obscurité

    « Il faut (comme dit la petite Thérèse) passer par des tunnels très obscurs, si obscurs que l'on se demande si le soleil existe encore. Il faut risquer sa vie, il faut se jeter les yeux fermés dans les bras du Bon Dieu qui nous attend dans cette obscurité. C'est à ce prix qu'est l'héroïsme des saints ! »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence, Parole et Silence, 2001.

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  • Méditation : porter du fruit

    "... C'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure..." (Jn XV, 16)

    « Vous nous "posez" ainsi, mon bon Maître, mais pour que nous allions, marchions et agissions. Partout la paix dans le Christianisme, partout aussi l'activité. La conversion est un réveil ; la grâce, un aiguillon ; la loi, un élément de force. La foi oriente l'âme, l'espérance l'affermit, l'amour nous fait courir ; le zèle nous multiplie, nous étend, nous propage. Le Verbe, qui rend tout stable en nous, y répand l'Esprit-Saint qui fait que tout s'y échauffe, s'y dilate et se communique. Des convictions de notre esprit naissent les élans de notre coeur. Le dogme est le berceau de tous les saints conquérants. "Je vous ai posés, afin que vous alliez." On ne va pas parce qu'on s'agite. Le monde se meut sur place ; il tournoie au lieu d'avancer ; aussi sa vie ressemble à un vertige. Aller, c'est partir du principe pour se diriger vers la fin, par la loi qui est la route royale. Quiconque part de Jésus pour aller à Dieu le Père, en suivant la voie, qui est encore Jésus, Jésus cru, obéi, aimé, imité, celui-là va et progresse.

    Et tous ceux qui progressent ainsi sont féconds ; tous "rapportent du fruit, et du fruit qui demeure". Qui se sauve, en sauve d'autres ; qui se fait saint, forme des saints ; et ce sont là les fruits, ces fruits éternels qu'à si bon droit vous prétendez recueillir. L'homme devient alors un trait de feu que Dieu lance à travers le monde, un mot éloquent qu'il y dit, un arbre de vie qu'il y plante, un ange de lumière et de bonté qu'il députe aux enfants d'Adam. Tels furent, ô mon Sauveur, tous vos premiers élus, vos témoins, vos apôtres, les "douze", hormis le malheureux que vous-même avez nommé "le fils de perdition" (Jn XVII,19). Vous les aviez posés sur vous ; aussi, puisant en vous une vigueur indomptable, ils ont été, il ont prêché partout ; et vous les assistiez, "coopérant à toutes leurs oeuvres" et accréditant leurs discours, par les miracles incessants dont vous faisiez comme leur escorte (Mc XV,20).

    Tels, proportion gardée, devraient être tous vos baptisés. Le même Dieu les a engendrés ; ils ont reçu de lui, par vous, la même semence divine ; ils sont tous établis et véritablement entés sur vous ; ils vous doivent donc des fruits. Que leurs fruits soient divers, à la bonne heure ; que la mesure n'en soit point égale, ou votre sagesse le veut, ou votre miséricorde l'accepte ; qu'il y ait même du déchet dans la récolte, vous le pardonnez avec une clémente indulgence ; mais enfin, vous voulez des fruits, des fruits de garde, des fruits de grâce et de vertu, des fruits inaltérables. Cette loi est essentielle ; elle est universelle ; elle ne souffre pas de dispense, et sa sanction, qui est pour faire trembler, est que tout arbre stérile est maudit (Mt XXI,19 - Mc XI,14). »

    Mgr Charles Gay, Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Vingt-septième élévation), Tome I, Oudin Frères Libraires-Editeurs, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Méditation : regarder Dieu...

    Pensez à Celui qui habite en vous, dont vous êtes le temple [...]. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire [...]. Ne vous dites pas que cela n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. »

    Bse Elisabeth de la Trinité, in 1000 paroles de saintes (571), Editions de l'Oeuvre, Paris, 2012.

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