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  • Angelus de ce dimanche 6 décembre 2015

    A deux jours de l'ouverture de l'année de la Miséricorde, le Pape François a invité chacun à la conversion. Au cours de la prière de l'Angélus, le Saint-Père est revenu sur l’Évangile du deuxième dimanche de l'Avent, qui nous présente la figure de Jean-Baptiste. La liturgie nous met à l'école, a expliqué le Pape, de celui qui prêchait "un baptême de conversion pour le pardon des péchés". « Pourquoi devons-nous nous convertir ? » nous demandons-nous peut-être, a poursuivi le Saint-Père qui a mis en garde les chrétiens contre la tentation de croire que la conversion ne concerne que les personnes athées devenant croyantes. En pensant comme cela, nous ne nous rendons pas compte que c'est justement cette prétention que nous devons convertir, celle que tout va bien, qu'après tout nous n'avons besoin d'aucune conversion.

    Le Pape a ainsi demandé si nous éprouvions les même sentiments que Jésus. « Sommes-nous capables, quand nous subissons un affront, à réagir sans animosité, à pardonner avec le cœur celui qui demande pardon ? Quand nous sommes appelés à partager des joies ou des douleurs, savons-nous sincèrement pleurer avec ceux qui pleurent, nous réjouir avec ceux qui se réjouissent ? » a demandé le Souverain Pontife.

    La voix de Jean-Baptiste crie encore dans les déserts contemporains de l'humanité a poursuivi le Pape, qui sont les esprits fermés et les cœurs durs. Et cette voix nous invite à nous demander si nous sommes en train de parcourir le juste chemin, fidèle à l’Évangile. Il a rappelé ainsi les paroles du prophète Isaïe : "préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route" (Is, 40). Il s'agit d'une invitation pressante à ouvrir notre cœur et accueillir le Salut de Dieu. Le Salut est offert à tout homme, tout peuple, personne n'est exclu parce que Dieu souhaite que tous soient sauvés par le Christ Jésus, l'unique médiateur.

    « Suis-je vraiment amoureux de Jésus ? Suis-je convaincu qu'il m'offre le Salut ? » a ainsi demandé le Saint-Père, qui a insisté sur la nécessité de faire connaître le Christ. Ce n'est pas du prosélytisme a-t-il expliqué, c'est simplement savoir ouvrir une porte. Pour trouver cette passion de faire connaitre le Christ, au travail, à l'école, dans tous les lieux de vie, nous avons besoin d'être courageux a conclu le Pape, « en abaissant les montagnes de l'orgueil et des rivalités, en aplanissant les sentiers de nos paresses et de nos compromissions. »

    Source : Radio Vatican (OB).

    Béatification hier au Pérou de Michael Tomaszek, Zbigniew Strzalkowski et Alessandro Dordi, martyrs

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    Trois martyrs, victimes des guérilleros péruviens du Sentier Lumineux, ont été béatifiés hier à Chimbote au Pérou : deux frères mineurs conventuels polonais et un prêtre italien, assassinés respectivement le 9 et le 25 août 1991 à Pariacoto et à Rinconada. Il s’agit des premiers martyrs béatifiés du Diocèse et du Pérou.

    A Witness to the Life and Martyrdom of Friars Michal Tomaszek and Zbigniew Strzalkowski.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Dominica II Adventus - Graduel

    Graduale. Ps. 49, 2-3 e.t 5.
    Ex Sion species decóris eius : Deus maniféste véniet
    De Sion où brille sa beauté, Dieu va paraître au grand jour.

    V/. Congregáta illi sanctos eius, qui ordinavérunt testaméntum eius super sacrifícia.
    V/. Rassemblez-lui ses fidèles, qui ont scellé par des sacrifices leur alliance avec lui.

    Allelúia, allelúia. V/. Ps. 121, 1. Lætátus sum in his, quæ dicta sunt mihi : in domum Dómini íbimus. Allelúia.
    Allelúia, allelúia. V/. J’étais tout heureux quand on m’a dit : Nous irons dans la maison du Seigneur. Alléluia.
  • Méditation pour le 2ème Dimanche de l'Avent

    Auditam faciet Dominus gloriam vocis suae
    Le Seigneur fera entendre la gloire de sa voix
    (Introït)

    « Seigneur Jésus, j'écoute et j'attends. Voix de mon Dieu, parlez ; car votre serviteur écoute. Parlez, ô Verbe, Parole qui parlez toujours, qui ne seriez plus la Parole, si vous ne parliez ainsi, et toujours.

    Venez et parlez-moi, Votre Gloire, la Gloire que vous recevrez du Père, vous, la Splendeur de sa Gloire, Figure de sa Substance, révélez-la moi, je vous implore et j'attends...

    Venez, Vous, le Fils unique, qui êtes dans le Sein du Père, qui connaissez tous les secrets de la sagesse et de la science ; Vous en qui le Père se connaît, venez, descendez jusqu'à mon ignorance, et révélez-moi cette Gloire, racontez-moi qui vous êtes.

    Que je l'entende cette voix, la Gloire de votre Voix. Retentissez, Dieu de Majesté, Voix puissante. Voix de magnificence ! Voix du Seigneur qui fracassez et renversez les cèdres élevés du Liban (1).

    Voix, qui ébranlez les déserts, qui brisez et humiliez, brisez l'orgueil des hommes ; donnez-leur d'incliner doucement leur oreille à la voix de votre Parole, afin que tous entendent le message que vous nous apprendrez, en descendant dans nos déserts soumis, dans nos cœurs apaisés.

    Ce sera alors la joie, fruit de votre Esprit, inondant les âmes ; la paix qu'y fait naître le son de la voix amie, qui visite et pacifie.

    Parlez, Seigneur, afin que, brebis fidèle et retrouvée, je vous suive dans les voies que vous daignez me montrer. »

    1. Ps XXVIII, 3-5.

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour, Avent (Dimanche de la deuxième semaine), Éditions de Maredsous, Namur, 1956.

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    (Crédit photo - The Desert Jerboa)

  • Dominica II Adventus - Introït

    Ant. ad Introitum. Is. 30, 30.
    Pópulus Sion, ecce, Dóminus véniet ad salvándas gentes : et audítam fáciet Dóminus glóriam vocis suæ in lætítia cordis vestri.
    Peuple de Sion, voici que le Seigneur vient pour sauver les nations. Il va faire retentir sa voix majestueuse, et vous aurez le cœur en joie.

    Ps. 79, 2
    Qui regis Israël, inténde : qui dedúcis, velut ovem, Ioseph.
    Ecoutez-moi, Pasteur d’Israël, vous qui menez le peuple de Joseph comme un berger son troupeau.

    V/.Glória Patri.

  • Dimanche 6 décembre 2015

    Deuxième Dimanche de l'Avent
     

  • Gaetano Donizetti (1797-1848) : "Ave Maria"

    Ingrid Kertesi, soprano

  • Méditation - Prière de M. Olier

    « Je vous adore, ô mon divin Jésus, résidant et vivant dans la très sainte Vierge.
    J'adore vos grandeurs et vos perfections dont votre âme est revêtue.
    J'adore votre règne sur elle, et l'absolu pouvoir qui régit tout son être.
    J'adore votre vie, qui remplit et anime son cœur et toutes ses puissances.
    J'adore l'abondance des dons, la plénitude des vertus et la fécondité des grâces que vous mettez en elle pour toute votre Église.
    Divin Jésus, régnez en elle, et par elle sur nous à jamais.
    Divin Seigneur, votre puissance est adorable, et votre règne est toujours suave ; mais il n'est jamais plus suave que sur ce trône d'amour.
    Que volontiers nous venons au pied de ce saint tabernacle vous y rendre nos devoirs et vous prier de détruire en nous ce qui s'oppose à votre vie !
    Divin Jésus, vivifiez nos cœurs ; ne souffrez plus en nous d'autre vie que la vôtre ; détruisez et anéantissez tout ce qui lui est contraire. Faites en nous comme en votre Mère ; que vous y soyez tout seul vivant, et que tout ce qui est de mortel soit absorbé en votre vie.
    Faites que les vertus de votre Esprit s'établissent en nous comme en elle [...].
    Divin Jésus, vivez en nous par votre Mère, et répandez en nous la plénitude de vos dons et de vos saintes grâces, pour être un avec vous et avec votre très chère Mère. »

    M. Olier (1608-1657), La journée chrétienne (Seconde Partie, De la vie de Jésus en Marie), Nouvelle édition, Paris, Librairie Poussielgue Frères, 1875.

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    L'Immaculée Conception (détail), Francisco de Zurbarán (1598–1664)
    Musée du Prado, Madrid (Espagne)

  • Présentation du Jubilé de la Miséricorde (8 décembre 2015 - 20 novembre 2016)

    Ce matin en Salle de Presse Mgr. Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr. José Octavio Ruiz Arenas, Secrétaire, et Mgr. Graham Bell, Sous-Secrétaire du dicastère, ont illustré les modalités d'organisation du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde (8 décembre 2015 - 20 novembre 2016) ainsi que les divers événements prévoyant la participation des pèlerins à Rome. Ainsi Mgr. Fisichella a-t-il d'abord annoncé que Via della Conciliazione est ouvert depuis trois jours ouvert le point d'information pour les pèlerins. Outre les informations sur le programme du Jubilé, on peut s'inscrire pour franchir la Porte Sainte, retirer les billets (gratuits) pour les différentes cérémonies ou délivrer le certificat de participation au Jubilé. Seul et exclusivement le Conseil Pontifical est habilité à certifier les parcours effectués à pied. Ce centre sera ouvert tous les jours de 7h30 à 18h30. Puis il a parlé des bénévoles fournissant assistance à tous les pèlerins, depuis Via della Conciliazione comme sur la Place Saint-Pierre ou auprès des autres basiliques et églises jubilaires de Rome. Ils seront entre 800 et 1.000 lors des grands événements. Un dépliant a été préparé par le Conseil pontifical en une dizaine de langues.

    La cérémonie d'ouverture du Jubilé, précédent le rite de la Porte Sainte de Saint-Pierre aura lieu Place Saint-Pierre mardi 8 à partir de 9h30. Avant la messe célébrée par le Pape seront lus des extraits des quatre constitutions conciliaires (Dei Verbum, Lumen Gentium, Sacrosanctum Concilium et Gaudium et Spes), et deux passages du décret Unitatis Redintegratio sur l'œcuménisme et de la déclaration Dignitas Humanae sur la liberté religieuse. Ce 8 décembre est le cinquantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. La procession eucharistique sera précédée par l'évangéliaire de la Miséricorde, une œuvre d'art portant sur la couverture le logo jubilaire en mosaïque. Après la messe, l'ouverture de la Porte Sainte sera une cérémonie simple, transmise par télévision en mondovision. Le Pape a voulu que des laïcs prennent part au cortège qui franchira la porte de la basilique. La procession ira jusqu'à la Confession, où sera célébré le rite conclusif de la messe. Il récitera ensuite l'Angélus, comme d'habitude de la fenêtre du palais apostolique. Le soir se déroulera un spectacle intitulé Fiat lux, avec projection de photographies sur la façade et la coupole de Saint-Pierre, tiré du répertoire de certains des plus grands photographes. Il s'agit d'images inspirées par la compassion, l'humanité, la nature et le changement climatique.

    Dimanche 13 décembre pour la première fois dans l'histoire des Jubilés, les portes saintes seront ouvertes dans toutes les cathédrales du monde. Le Pape ouvrira à 9h30 la Porte Sainte de la cathédrale de Rome, St Jean de Latran. Vendredi 18, le Saint-Père fera un geste symbolique en ouvrant une porte de la Miséricorde au centre d'accueil Don Luigi Di Liegro de la Caritas de Rome. Chaque vendredi le chapelet sera récité Place Saint-Pierre devant la statue de saint Pierre, animée à tour de rôle par les paroisses de Rome dédiées à la Vierge Marie et les Instituts religieux présents à Rome ayant une dévotion particulière à la Mère de Dieu. Mgr. Fisichella a également parlé de l'assistance médicale aux pèlerins, avec notamment des postes de secours aux quatre basiliques papales. En outre, dans la Basilique vaticane et d'autres églises ont été préparés des confessionnaux, y compris accessibles aux fauteuils roulants et adaptés pour la confession des sourds. Un livret tactile est également disponible pour les aveugles. Le site officiel du Jubilé (www.im.va) en sept langues, permet de poursuivre les grands événements qui auront lieu à Rome aussi pour ceux qui ne peuvent pas être physiquement présents. Pour passer à travers la Porte Sainte et à faire du bénévolat, il est possible de s'inscrire dans les sections appropriées du site. Dans le site "vatimecum" créé par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, les pèlerins trouveront les indications relatives aux services de restauration et de logement à Rome à prix contrôlés.

    En conclusion, le Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation a signalé l'initiative des Missionnaires de la Miséricorde, prêtres des différentes parties du monde chargés par leurs évêques de ce service particulier. Le Mercredi des Cendres, ils ont reçu mandat du Saint-Père d'être prédicateurs et confesseurs de la miséricorde, avec le pouvoir de pardonner les péchés réservés au Siège. Ces Missionnaires de la Miséricorde sont nommés exclusivement par le Pape et aucun évêque dans son diocèse n'est autorisé à conférer ces pouvoirs à des prêtres. Le Jubilé sera certainement vécu avec intensité par les pèlerins, que ce soit à Rome ou dans les Eglises particulières, où il sera possible de franchir la Porte Sainte. Pour cette occasion, le Saint-Père a accordé tous les évêques du monde pour donner la bénédiction papale à la messe de l'ouverture et de la fermeture Porte Sainte à la fin de l'Année Sainte. Ce jubilé sera une expérience de la miséricorde pour se sentir plus proche de l'amour de Dieu, Père qui accueille tout le monde et n'exclut personne.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.12.15).

    Texte intégral de présentation en italien, anglais et espagnol en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Nikolaï Medtner (1879-1951) : Sonate pour piano "Reminiscenza" en la mineur, Op. 38 n°1

    Alexander Vaulin, piano

  • Méditation : De la conversion, avec St Pierre Chrysologue

    « « Jean Baptiste proclamait : "Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche" » (Mt 3,1)... Bienheureux Jean qui a voulu que la conversion précède le jugement, que les pécheurs ne soient pas jugés, mais récompensés, qui a voulu que les impies entrent dans le Royaume et non sous le châtiment... Quand Jean a-t-il proclamé cette imminence du Royaume des cieux ? Le monde était encore en son enfance... ; mais pour nous qui proclamons aujourd'hui cette imminence, le monde est extrêmement vieux et fatigué. Il a perdu ses forces ; il perd ses facultés ; les souffrances l'accablent... ; il crie sa défaillance ; il porte tous les symptômes de sa fin...
    Nous sommes à la remorque d'un monde qui s'enfuit ; nous oublions les temps à venir. Nous sommes avides d'actualité, mais nous ne tenons pas compte du jugement qui vient déjà. Nous n'accourons pas à la rencontre du Seigneur qui vient...

    Convertissons-nous, frères, convertissons-nous vite... Le Seigneur, du fait qu'il tarde, qu'il attend encore, prouve son désir de nous voir revenir à lui, son désir que nous ne périssions pas. Dans sa grande bonté il nous adresse toujours ces paroles : « Je ne désire pas la mort du pécheur, mais qu'il se détourne de sa voie et qu'il vive » (Ez 33,11). Convertissons-nous, frères ; n'ayons pas peur de ce que le temps se fait court. Son temps à lui, l'Auteur du temps, ne peut pas être rétréci. La preuve en est ce brigand de l'Évangile qui, sur la croix et à l'heure de sa mort, a escamoté le pardon, s'est saisi de la vie et, voleur du paradis avec effraction, a réussi à pénétrer dans le Royaume (Lc 23,43). »

    St Pierre Chrysologue (v.406-450, fêté ce jour), Sermon 167, Trad. Sœur Baptista Landry, in "L’Évangile selon Matthieu commenté par les Pères", Coll. "Les Pères dans la foi", Desclée De Brouwer, Paris, 1985 (CCL 248, 1025 ; PL 52, 636).

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    (Crédit photo : Judit Klein)

  • Vendredi 4 décembre 2015

    St Pierre Chrysologue, évêque et docteur de l'Eglise

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    Mémoire de Ste Barbe (ou Barbara), vierge martyre

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    Au nouveau calendrier : Mémoire facultative de St Jean Damascène (de Damas), prêtre et docteur
    (le 27 mars au calendrier traditionnel)

    1er Vendredi du mois dédié au Sacré-Coeur de Jésus

  • Johannes Brahms : Quintette pour clarinette et cordes, Op. 115

    Bingham String Quartet - David Campbell, clarinette

  • Méditation : Humilité et Providence divine (2)

    (suite et fin de la méditation proposée hier)

    « Après avoir bien considéré mon impuissance, je lèverai les yeux et je verrai comment la Bonté infinie et la Providence paternelle de Dieu s'empressent d'y remédier avec une sollicitude plus grande encore que celle des mères envers leurs petits enfants, car il n'est pas impossible, nous laisse entendre le Seigneur lui-même, qu'une mère oublie le fruit de ses entrailles, tandis que moi je ne vous oublierai jamais (1). Dans sa vigilance, il s'empresse donc de me purifier, de me relever, de me soutenir, de me donner la nourriture qui convient, de me défendre de mes ennemis et de m'apprendre à prier, en sorte que sa Providence, loin de me faire défaut en quoi que ce soit, me secourt avec plus d'à-propos que si j'étais capable de pourvoir à mes besoins.

    Si le fait de me trouver impuissant comme un petit enfant doit m'inspirer des sentiments d'humilité et de défiance de moi-même, la vue de la sollicitude avec laquelle Dieu m'assiste doit me remplir d'amour et de confiance ; et ainsi la conscience de ma petitesse, loin de me rendre pusillanime, augmentera mon courage. Car de même qu'une mère veille avec autrement d'attention sur son nourrisson qui ne peut s'aider en rien, que sur son grand garçon, ainsi Dieu s'occupe de ceux qui se font humbles et petits à ses yeux, avec une tendresse et une providence autrement attentives que s'ils se croyaient quelque chose et comptaient sur eux-mêmes. Il promet en effet, par la bouche d'Isaïe, de les allaiter, de les porter sur son sein, de les caresser sur ses genoux, de les consoler à la manière d'une mère (2).

    Oh ! heureux le juste qui se fait enfant par l'humilité, et mérite par là de si admirables privautés de la Providence ! Bienheureuse humilité, à laquelle le Seigneur réserve des largesses de choix !

    O Père des miséricordes, plus je comprends mes misères, et plus je vous aime, tant je vois votre sollicitude à y remédier. Et puisque je suis sorti de vos mains toutes-puissantes comme un enfant qui a sans cesse besoin de vous, aidez-moi à tout instant par votre paternelle providence, afin que jamais je ne cesse de vous louer, car c'est de la bouche des tout-petits, de ceux qu'on porte à la mamelle, que vous tirez, et que vous tirerez à jamais la louange (2) qui vous agrée. »

    1. Isaïe XLIX, 15. - 2. Isaïe LXVI, 12. - 3. Ps 8, 3.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (55), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    Traduction littérale de la Méditation du Vénérable Louis du Pont (VIe partie, sujet I), faite sur l'édition castillane.

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  • Jeudi 3 décembre 2015

    St François Xavier, religieux (jésuite), patron des missions

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  • Syrie - Mgr Jeanbart : « voilà 5 ans que nous célébrons Noël sous les bombes »

    Nous publions ci-dessous les vœux émouvants que Mgr Jeanbart, archevêque d’Alep, vient d’adresser à l’AED et tous ses bienfaiteurs pour Noël 2015.

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    Chers amis,

    Voilà cinq ans que nous célébrons la fête de la Nativité sous les bombes. Je ne sais si beaucoup d’entre vous ont pu vivre cette expérience déprimante et bien triste ? Mais je dois vous l’assurer, il est pénible de devoir passer ces beaux jours, tant attendus chaque année, dans la disette et l’insécurité, sans eau ni électricité et pour comble, coupés du reste du monde par un boycott strict et bien serré. Une raison de plus pour moi de sortir de cet enclos, ne serait-ce que quelques instants pour avoir une bouffée d’air frais et agréable en vous écrivant ces mots qui sortent de mon cœur et que je voudrai charger de toute l’affection que je nourri à votre égard !

    Faut-il le dire, j’ai eu beaucoup de peine sachant le grand malheur qui a frappé nos frères innocents en France et je demande au Seigneur d’épargner à l’Europe cette épreuve infernale, l’expérience que nous vivons chez nous, à cause des terroristes, est terrible pour ne pas dire cuisante et insupportable. Nous ne la souhaitons à personne, même pas à nos ennemis, ce sont toujours les innocents qui payent. Que le Seigneur tout-puissant aie pitié de nous tous et qu’Il fasse régner l’amitié parmi les hommes la pitié dans les cœurs et la paix entre les peuples de la terre.

    AED,Syrie,Mgr Jeanbart,célébration,Noël,bombesMalgré tout, nous continuons encore et dans cette situation plus difficile que jamais à braver la tempête qui frappe nos pauvres fidèles, réduits à l’indigence et je dirai même à la misère. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour les soutenir et les aider dans cette adversité qui les meurtrit impitoyablement. Nous nous efforçons de nous tenir à leur coté pour alléger leur souffrance et leur donner courage. Nos programmes d’aide Humanitaire vont de l’avant. En plus des subventions financières, des bourses scolaires, des soins médicaux et des paniers de provisions alimentaires et de produits sanitaires, que nous offrons à des milliers de personnes. Nous avons lancé cette année un service de fourniture d’eau dans les maisons et pour un bon nombre de familles moins favorisées, nous avons pu installer trois cents citernes de 500 litres leur permettant d’avoir une réserve d’eau à disposition et en plus, une équipe de jeunes gens a été chargée d’assurer à domicile de l’eau potable aux plus anciens. Bon nombre de familles pauvres ont pu en même temps être raccordées aux circuits des générateurs qui distribuent de l’énergie électrique aux abonnés. Nous venons de lancer tout dernièrement un centre de formation professionnel pour les métiers du bâtiment et entrepris la restauration de nombreuses maisons endommagées suite aux bombardements. Mille familles ont pu profiter cette année de l’aide que nous avons pu leur offrir pour acheter du gazole pour se réchauffer.
    Si je devais continuer l’énumération serait longue, je préfère donc m’arrêter là pour dire que c’est grâce à vous et à la générosité des bienfaiteurs que, mes collaborateurs et moi, nous avons pu faire tout ce qui a été fait pour soulager la souffrance de ces milliers de chrétiens pris en otage chez eux.

    En ces jours bénis, nous ne manquerons pas de penser à vous et à la bonté que vous manifestez continuellement à notre égard en ces temps de grande épreuve. De tout cœur nous vous souhaitons un Joyeux Noël et une très bonne Année 2016 paisible et pleine de santé et de joie !
    +Jean-Clément JEANBART

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • Revue Credere : Entretien avec le Pape François au sujet du Jubilé de la miséricorde

    La revue catholique italienne Credere publie ce jour une interview du Saint-Père, dans laquelle il explique les motivations et les attentes du Jubilé de la miséricorde, ainsi que son expérience personnelle de la miséricorde divine. En voici de larges extraits :

    "Le thème de la miséricorde a fortement été accentué dans l’Église à partir de Paul VI. Jean-Paul II y est revenu dans l'encyclique Dives in Misericordia, instituant avec la canonisation de sainte Faustine Kowalska la fête de la Divine Miséricorde, fixée à l'octave de Pâques. Dans ce sillage, j'ai ressenti comme un désir du Seigneur de montrer sa miséricorde aux hommes. Il s'est donc agi pour moi de suivre une tradition relativement récente pour une attention qui a toujours existé... Il est évident que le monde a besoin de la miséricorde, besoin de compassion, c'est à dire 'souffrir avec'. Nous sommes habitués aux mauvaises nouvelles, à la cruauté et aux pires atrocités qui offensent le nom et la vie de Dieu. Le monde a besoin de découvrir que Dieu est Père, qu'il y a la miséricorde, que la cruauté n'est pas plus une solution que la condamnation. Si l’Église suit parfois une ligne dure ou est tentée de la suivre en soulignant les normes morales, beaucoup de gens sont laissés de côté. ... Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après la bataille : Combien de personnes souffrent, sont blessées ou tuées !... Nous devons soigner, guérir, soutenir... Nous sommes tous pécheurs, et tous portons nos croix. J'ai senti que Jésus veut ouvrir la porte de son Cœur, que le Père veut montrer sa tendre miséricorde, nous envoyant l'Esprit... C'est l'année du pardon, de la réconciliation. D'un côté, nous voyons la production et le commerce des armes qui tuent les personnes innocentes d'une manière la plus cruelle possible, de l'autre l'exploitation des personnes, des enfants. Un sacrilège est en cours contre l'humanité. L'homme est sacré, car image du Dieu vivant. Et le Père dit de nous arrêter pour aller vers Lui".

    Plusieurs fois le Pape François a dit se sentir pécheur. Comment vit-il la miséricorde de Dieu ? : "Je suis un pécheur, j'en suis sûr, un pécheur que le Seigneur a regardé avec pitié. Comme je l'ai dit aux prisonniers en Bolivie, je suis un homme pardonné. Dieu me regarda avec compassion et m'a pardonné. Même maintenant, je fais des erreurs et commets des péchés. Je me confesse tous les quinze ou vingt jours, parce que je ressens toujours le besoin de la miséricorde de Dieu... J'ai eu ce sentiment à dix-sept ans, d'une manière spéciale le 21 septembre 1953, quand j'ai ressenti le besoin d'entrer dans une église me confesser... C'est devenu évident. J'ai décidé de devenir prêtre...et c'est un prêtre malade de la leucémie qui m'a accompagné pendant un an. Il est mort l'année suivante. Après l'enterrement, je pleurais à chaudes larmes, je me sentais complètement perdu, comme si Dieu m'avait abandonné. C'est là que j'ai rencontré la miséricorde de Dieu, qui est désormais étroitement liée à ma devise épiscopale... La traduction littérale serait en étant miséricordieux et en choisissant".

    Le Jubilé de la miséricorde peut-il être l'occasion de redécouvrir la maternité de Dieu ? Y a-t-il un aspect féminin de l’Église qui doive être réévalué ?

    "Oui, dans le livre d'Isaïe, Dieu affirme que si une mère en arrivait à oublier son enfant, lui ne nous oubliera pas. Voici la dimension maternelle de Dieu. Tout le monde ne comprend pas l'expression Maternité de Dieu, qui n'appartient pas au langue populaire... C'est pourquoi je préfère utiliser le mot tendresse, typique d'une mère, la tendresse de Dieu. Dieu est père et mère."

    La miséricorde dans la Bible nous fait découvrir un Dieu plus miséricordieux qu'on ne pourrait le croire. Cette tendresse envers l'homme peut-elle favoriser un changement d'attitude envers l'autre ?

    "Certes, cela conduira à être un plus tolérant, plus patient, plus attentif... Durant le Synode de 1994, j'avais dit qu'il fallait mettre en route une révolution de la tendresse... Aujourd'hui cette tendresse nous devons la faire grandir comme résultante de l'Année de la miséricorde : La tendresse de Dieu est pour chacun de nous. Chacun de nous a le droit de dire : Je suis malheureux, mais Dieu m'a aimé, alors je dois aussi aimer les autres de la même manière."

    Évoquant le célèbre 'Discours de la lune', lorsque Jean XXIII recommanda aux fidèles de rentrer chez eux avec une caresse aux enfants. C'est devenu une icône de l’Église de la tendresse, qui aide les communautés chrétiennes à se développer et à se renouveler : "Quand je vois les malades, les personnes âgées, je reçois une caresse spontanée, car c'est le premier geste que font les parents sur leur nouveau-né. C'est un 'Je t'aime, je veux tu ailles bien'."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.12.15).

    Texte intégral original en italien en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Audience générale de ce mercredi 2 décembre 2015

    Ce matin, au cours de l'audience générale Place Saint-Pierre, le Pape a évoqué son tout récent voyage africain :

    Le Kenya tout d'abord, qui "est un pays représentant bien le défi mondial de notre temps, la protection de la création par la réforme du modèle de développement. Pour être équitable, il doit être inclusif et durable... Tout cela se reflète dans Nairobi, la plus grande ville d'Afrique orientale, où richesse et pauvreté coexistent. Mais ce scandale n'est malheureusement pas limité à l'Afrique. Il est partout. La coexistence de la richesse et de la pauvreté est un scandale, une honte pour l'humanité". Rappelant qu'il a tenu à encourager les kenyans à avoir soin des richesses de leur pays, de la richesse naturelle comme spirituelle, composée des ressources de la terre comme des nouvelles générations, mais aussi des valeurs qui constituent la sagesse du peuple. Dans un contexte aussi dramatique, j'ai eu la joie d'apporter les mots d'espérance de Jésus. Soyez forts dans la foi et n'ayez pas pas peur, tel était le thème de la visite. Une expérience de tous les jours, si simple et si humble, si noble et si digne..., si tragiquement et héroïquement témoignée par les jeunes tués à l'Université de Garissa le 2 avril, parce qu'ils étaient chrétiens. Que leur sang soit semence de paix et de fraternité au Kenya, pour l'Afrique et pour le monde".

    En Ouganda, la visite du Pape était placée sous le signe des Martyrs à cinquante ans de leur canonisation par Paul VI. Pour cette raison, le thème choisi était 'Vous serez mes témoins'. "Toute la visite en Ouganda s'est déroulée dans la ferveur d'un témoignage animée par l'Esprit. Témoignage explicite des catéchistes,...témoignage des familles et de leur charité...qui luttent pour...servir les pauvres, les handicapés, les malades. Témoignage des jeunes qui, malgré les difficultés, conservent l'espérance et essayent de vivre l’Évangile en allant vers les autres. Autres témoins rencontrés, les prêtres, les religieux, les hommes et femmes consacrés courageux qui renouvellent quotidiennement leur oui au Christ et se consacrent avec joie au service du peuple de Dieu... Un témoignage multiforme, animé par l'Esprit, qui est le levain de la société toute entière, comme en témoigne le travail efficace accompli contre le Sida et dans l'accueil des réfugiés".

    La troisième étape du voyage était la République Centrafricaine, le cœur géographique et spirituel du continent. Ma visite, a expliqué, le Pape, "était en fait mon premier objectif, parce que ce pays tente de sortir d'une période très difficile faite de conflits violents et de beaucoup de souffrances parmi la population. Donc, je voulais y ouvrir à Bangui, avec une semaine d'avance, la première Porte Sainte du Jubilé de la miséricorde, comme signe de la foi et de l'espoir des centrafricains et au-delà pour toutes les populations africaines qui ont le plus besoin de secours et de réconfort... L'invitation de Jésus à ses disciples, 'Passons de l'autre côté', en était le thème.... Cet 'Allez de l'autre côté' signifie tourner le dos à la guerre, à la division, à la pauvreté, et choisir la paix, la réconciliation et le développement. Mais cela suppose un passage qui doit prendre forme dans les esprits, les attitudes et les intentions des personnes". C'est pourquoi, a précisé le Saint-Père, est cruciale la contribution de toutes les communautés religieuses, l'alliance entre chrétiens de toutes les confessions. Ce partage de la prière et de l'engagement pour la paix implique aussi la communauté musulmane.

    "Lors de la dernière messe, au stade de Bangui, j'ai voulu...renouveler notre engagement à suivre Jésus, notre espérance, notre paix...qui a le visage de la miséricorde. Ce dernière messe fut merveilleuse, pleine de jeunes ! Plus de la moitié de la population de la République Centrafricaine a moins de dix-huit ans. C'est une promesse pour que le pays aille de l'avant !".

    Le Pape est ensuite revenu sur les missionnaires qui ont quitté leurs pays quand ils étaient jeunes. Il a raconté avoir rencontré à Bangui une religieuse italienne de 81 ans, ici depuis ses 24 ans". Les enfants l'appellent grand-mère ! Une autre, qui était sage-femme a fait naître 3.280 enfants. "Une vie entière pour la vie, pour la vie des autres... Et cette religieuse n'est pas seule, il y en a beaucoup. Beaucoup de sœurs, tant de prêtres, tant de moines qui ont offert leur vie pour annoncer Jésus-Christ".

    "Je voudrais dire un mot aux jeunes : Pensez à ce que vous faites de votre vie. Pensez à cette religieuse et beaucoup comme elle qui ont donné leur vie et à ces milliers qui ont trouvé la mort. Le missionnaire ne fait pas du prosélytisme : La religieuse m'a dit que les femmes musulmanes s'adressaient à elle parce qu'elles savaient que, bonnes infirmières, elles les traitaient bien" sans prétendre les convertir. "Le témoignage missionnaire est la grande valeur héroïque de l’Église. Proclamer Jésus-Christ dans et par nos vies ! Je lance cet appel aux jeunes : Pensez à ce que vous voulez faire dans votre vie... Demandez au Seigneur de vous faire sentir sa volonté. Mais s'il vous plaît, n'excluez pas la possibilité d'être des missionnaires, pour apporter l'amour, l'humanité, la foi dans d'autres pays. Pas de prosélytisme, jamais !... La foi est prêchée avant tout par l'exemple, ensuite en paroles".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.12.15).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je veux rendre grâce pour le voyage que je viens de faire en Afrique. Il a commencé par le Kenya, où j’ai voulu encourager toutes les personnes que j’ai rencontrées à être solides dans la foi, à ne pas avoir peur, et à savoir profiter des richesses naturelles et spirituelles de ce pays ; en particulier la sagesse de son peuple et sa jeunesse. En Ouganda, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs ougandais, chacun selon sa mission a été appelé à être, par la force de l’Esprit, témoin du Christ et levain pour la société tout entière. Je me suis rendu enfin en Centrafrique, pays qui cherche à sortir d’une période difficile de violences et de souffrances pour toute la population. J’ai eu l’occasion de rencontrer les communautés évangélique et musulmane. A Bangui j’ai ouvert la Porte Sainte du Jubilé, en signe de foi et d’espérance pour les Centrafricains, et pour tous les peuples d’Afrique. Le Seigneur est présent à son peuple, il le guide pour le faire passer sur l’autre rive. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Nous sommes entrés dans le temps l’Avent. C’est un temps d’espérance que le Seigneur nous propose de vivre pour mieux nous disposer à le recevoir dans notre vie et dans notre monde. Que la Vierge Marie vous accompagne sur votre route et vous conduise à son Fils.
    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français à venir sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Antonín Dvorák : Romance, Op. 11

    Bohuslav Matousek, violin - Petr Adamec, piano

  • Méditation : Humilité et Providence divine (1)

    « Si vous ne vous rendez semblables à des enfants, vous n'entrerez point dans le royaume du ciel... Laissez venir à moi les petits enfants, car c'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume des cieux. (Mt XVIII, 3-4 ; Lc XVIII 16-17) »

    « Lorsque l'enfant s'est souillé, il ne peut se laver ; un autre doit lui rendre ce service ; s'il tombe, il est incapable de se relever sans le secours d'autrui ; une fois relevé, il ne peut même pas se tenir debout si on ne le soutient, ni faire un pas sans appui ; a-t-il faim ou soif, il ne peut ni manger, ni boire que ce qu'on lui présente ; qu'un ennemi le mette en danger, qu'il souffre du froid ou de quelque incommodité, il ne pourra ni se défendre, ni se soulager par lui-même. Enfin, pour comble de misère, il ne sait ni ne peut demander ce qui lui manque, ne s'en rendant même pas compte.

    Voilà ce qui caractérise les tout-petits ; telles sont leurs misères ; elles n'ont qu'un remède : la tendre sollicitude, l'amour plein de compassion de leur maman... Je me verrai donc devant Dieu comme un tout-petit, et m'appliquerai les différentes marques de faiblesse que nous venons d'énumérer.

    1. Ma misère est telle que ma volonté libre, laissée à elle-même, peut pécher et se souiller de mille manières ; mais ensuite, impossible de me laver, de me purifier si Dieu ne le fait lui-même : Seigneur, dois-je donc dire avec David, lavez-moi complètement de mon iniquité et purifiez-moi de mon péché (1).

    2. Le poids de mes inclinations charnelles et de ce corps terrestre, qui alourdit l'âme, me fait pour un rien donner du nez en terre, et j'y reste fixé par mon affection désordonnée aux choses de ce monde, car je suis le fils de l'Adam terrestre ; une fois tombé, je ne puis donc pas me relever, mais il faut que Dieu me tende la main et me redresse, sans quoi je resterais toujours dans la poussière, comme la maison d'Israël dont parlait Amos : La voilà tombée, jamais elle ne retrouvera sa splendeur (2).

    3. Si Dieu, par miséricorde, me relève ; s'il me place debout en me communiquant quelque courage ou sentiment de dévotion, je reste impuissant à me maintenir debout, à conserver ses dons, à réaliser le moindre progrès sans son aide ; aussi devrai-je toute ma vie craindre les rechutes, selon l'avertissement de saint Paul : Que celui qui pense se tenir debout prenne garde de tomber (3).

    4. Si j'ai faim et soif des choses saintes, comme des sacrements, de la parole de Dieu, et autres bonnes œuvres, je ne puis par mes seules forces ni les chercher efficacement, ni m'en nourrir avec profit, à moins qu'en tout cela Dieu ne me secoure ; et s'il naît en moi quelque désir de me rendre meilleur, ce désir restera vain si le Seigneur, qui me l'a donné, ne m'accorde encore sa grâce pour le réaliser.

    5. Le démon, la chair et le monde me tentent et m'entourent si dangereusement que, livré à moi-même, je suis perdu : Dieu seul peut me délivrer. Quant aux armes pour me défendre, c'est encore le Seigneur seul qui me les donne. Toujours je resterais avec mes fautes, tiède et froid, si Dieu ne me réchauffait du feu de son amour ; et s'il ne me rafraîchissait avec l'eau vive de sa grâce, l'incendie de l'amour-propre ne s'éteindrait jamais dans mon cœur.

    6. Enfin, telle est ma misère que je ne sais même pas ce que je dois, selon mes besoins, demander dans mes prières (4) : il faut que ce soit l'Esprit Saint qui me l'enseigne ; même aveuglement sur mes périls et mes besoins, à moins que Dieu ne m'en découvre la gravité. »

    « C'est vouloir que Dieu nous abandonne que de nous attribuer ce qu'il y a de bien en nous. Il faut ne rien être à ses propres yeux pour devenir un instrument entre les mains du Créateur. Voulez-vous ne cesser jamais de lui être agréable, n'oubliez en aucun temps que vous n'êtes absolument que ce que sa main vous a faites, que vous ne pouvez rien que par sa grâce, et que vous ne réussirez que là où il aura mis sa bénédiction. »
    Sainte Angèle Merici, dernier avis à ses filles.

    1. Ps. 50. - 2. Amos V, 2. - 3. I Cor X, 12. - 4. Rom VIII, 26.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (54), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    Traduction littérale de la Méditation du Vénérable Louis du Pont (VIe partie, sujet I), faite sur l'édition castillane.

    (à suivre demain)

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