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coeur - Page 9

  • Méditation : Aimer comme Dieu aime...

    « Souvent, nous répétons à Dieu : mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur ! Et ce n'est pas vrai. Dieu doit écouter avec indulgence nos belles formules. Il voit bien que tout notre cœur n'est pas à lui. Il sait ce qui en nous, malgré notre littérature pieuse, ne lui appartient pas. Notre acte de charité est plutôt un acte d'amour, par appréciation. Nous disons à Dieu en réalité : je sais que je dois vous aimer de tout mon cœur, c'est la vérité absolue, mais mon cœur a bien d'autres amours qui ne sont pas dignes de vous. Un acte d'amour parfait ouvre le ciel, c'est celui-là que Dieu pèse à son juste poids.
    Au moins, essayons d'aimer Dieu de tout notre cœur, dans la vérité. Amour parfait qui exige le sacrifice absolu de tout ce qui n'est pas Dieu ou n'est pas pour Dieu. Dieu seul et tout pour Dieu ! Belle formule à réaliser en sa plénitude.
    C'est le premier commandement, mais il y en a un second qui sort de ce premier et ne fait, en somme, qu'un avec lui : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    Ce n'est pas pour ses qualités naturelles que nous devons aimer notre prochain, ni pour son amabilité personnelle, encore moins pour notre intérêt propre. Nous aimons notre prochain comme Dieu l'aime et parce qu'il l'aime. La raison dernière d'aimer notre prochain, c'est Dieu. Par conséquent, même si mon prochain me déplaît, même s'il me nuit, même s'il m'offense, je dois l'aimer, non pas d'amour, de sentiment humain, ce qui n'est pas obligatoire, mais d'amour supérieur à tous les sentiments humains, d'amour divin. Je vois mon prochain non pas avec ses défauts ou ses qualités, mais avec l'amour que Dieu a pour lui ; Dieu qui fait briller son soleil sur les justes et les injustes et tomber la pluie sur les bons et les mauvais ; Dieu qui aime toutes ses créatures, même si elles sont perverses, comme nous le sommes si souvent. Il faut se dire : Dieu m'aime, moi, malgré mes fautes et mes faiblesses ; comme Dieu, je dois aimer mon prochain, que Dieu aime, malgré ses fautes et ses faiblesses. A cette hauteur d'amour, notre cœur devient large comme le Cœur de Dieu. »

    R.P. Mortier, o.p., L’Évangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (LVI), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • Méditation : Notre Seigneur est Roi

    « Le divin Maître veut régner et régner par son amour. Il est Roi.
    Il l'est par droit de nature, parce qu'Il est Fils de Dieu, souverain Seigneur des créatures à qui Il a donné l'être, parce qu'Il est l'Homme parfait, le modèle que l'humanité doit s'efforcer de reproduire.
    Roi, Il l'est par droit de conquête. Il a au prix de son sang délivré les hommes de l'esclavage de Satan et leur a ouvert le Ciel. A Lui donc l'humanité qu'Il a sauvée.
    Roi, Notre-Seigneur l'est par la volonté de son Père. Vous êtes mon Fils, je vous donnerai les nations en héritage, dit Dieu le Père, et le Fils lui répond : J'ai été établi par Vous sur la montagne de Sion. L'apôtre Saint Paul faisait écho de ces paroles de l'Ancien Testament quand il disait : Il faut que Jésus-Christ règne.
    Notre-Seigneur veut régner par amour.

    Il y a plusieurs manières de se soumettre les hommes. La puissance du génie. Elle est grande, mais cependant elle ne saisit pas l'homme par ce qu'il a de plus intime. La force de la volonté. Elle se fait craindre, mais alors ce ne sont pas des sujets à proprement parler, mais plutôt des esclaves. L'amour enfin. C'est, à vrai dire, la seule manière de bien soumettre les hommes : quand le cœur est gagné, tout est gagné.
    C'est ainsi que Notre-Seigneur veut régner sur nous, et voilà pourquoi il nous présente son Cœur, symbole de son amour : Mon Cœur veut régner, dit-il ; je règnerai malgré mes ennemis.

    Comme cette dernière parole nous console et nous rassure ! Faisons régner le Cœur de Jésus en nous, en Lui soumettant entièrement notre âme ; autour de nous, par les moyens qu'Il a Lui-même employés : la bonté, la patience, le dévouement, le sacrifice. Et puis, prions-le d'étendre son règne : la prière est toute puissante sur le Cœur de Dieu. »

    Mgr Amette (Évêque de Bayeux), 25 juin 1903, in Abbé Coubé, "La Royauté du Sacré-Cœur", Paris, Bureaux de la Ligue Eucharistique, 1906.

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  • Méditation - Prière : « Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier ! »

    « Ne doute pas, ô mon âme, que tu n'arrives à ce ciel des cieux, à Dieu, ton Seigneur et ton Sauveur, ton Amour et ton Tout... Mais, pour cela, consens à n'être plus rien, à ne tenir plus à rien, sinon à Dieu. Ou plutôt, vois toutes choses en Dieu ; c'est là, être pauvre en esprit, se contenter du bon Dieu, entrer vraiment dans le royaume de Dieu, qui est paix et joie dans le Saint-Esprit.

    O mon Dieu, Jésus-Christ, Père des pauvres, je veux être pauvre pour Vous ; je ne veux plus tenir qu'à Vous ; je veux aimer ceux que j'aime, en Vous, pour Vous, avec Vous.

    Vous êtes toute richesse ; vous suffisez amplement, divinement à quiconque sait ce que c'est qu'aimer. Je veux votre royaume, celui qui est au dedans de nous.

    Je veux la paix qui rassasie, la joie qui arrache à toute joie ; le repos, qui fait reposer dans vos bras, serait-ce vos bras étendus sur la sainte croix. Car, ceux-là, surtout, accueillent avec un amour si miséricordieux toute âme qui a faim et soif de Vous seul.

    O Jésus, détachez-moi de toutes choses ! Ravissez-moi tellement par vos charmes divins, que je ne sache plus m'arrêter à la créature, que je ne veuille plus me contenter que de Vous seul, et puiser en votre possession le Don inénarrable que vous êtes.
    [...]
    Seigneur Jésus, Roi de mon cœur et sa plénitude, je me livre à Vous, en ce jour. Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier, avec tout ce que je suis et tout ce que j'ai. Je suis à Vous seul, à jamais. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Ve jour dans l'Octave de la Toussaint), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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  • Méditation : « Nous avons cru à l'amour » (1 Jn IV, 16)

    « Se savoir, se croire aimé d'une manière divine en Jésus, c'est ce qui importe avant tout à son disciple, car « la connaissance de l'infinie bonté de Dieu est le premier sentiment que nous devions avoir (1) ». Et que d'âmes, même pieuses et désireuses de perfection, ne se développent pas et restent naines, parce qu'elles n'osent se nourrir de cet amour venant de la Divinité.
    Le Père et le Fils ont mis dans leur cœur le Saint-Esprit, l'Amour subsistant, mais elles ne lui font point place, elles le tiennent à l'étroit ; elles ne lui offrent pas un cœur dilaté parce qu'elles n'osent se croire si chères à Dieu, si chéries de Dieu. Elles ne comprennent pas que le plus bel hommage à faire à un Dieu tout aimant, c'est de croire à son amour ; elles ne comprennent pas que la seule manière d'être à Dieu, c'est de se livrer pleinement à son amour.
    Nous, disait saint Jean, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous. Nous avons cru à l'amour. Dieu est amour ; et celui qui demeure en l'amour, demeure en Dieu et Dieu en lui (1 Jn IV, 16). Ainsi devient-on intime du Seigneur.
    - Oui. Mais pour aspirer à cette intimité, ne faut-il pas être un saint Jean, apôtre vierge, colombe par la pureté de l'âme, aigle par la sublimité de la pensée ?
    - Et quels étaient donc les amis intimes de Jésus à Béthanie ? Lazare avait-il tout quitté pour suivre Jésus ? Marthe ne se laissait-elle pas dominer par des préoccupations d'ordre matériel ? Marie n'était-elle pas la pécheresse que Simon se scandalisait de voir tolérée aux pieds de Jésus (2) ?
    Chez tous, comme chez eux, Jésus vient frapper à la porte, cherchant qui veut, comme eux, croire à sa dilection. Je me tiens à la porte, dit-il, je frappe. Si quelqu'un répond à ma voix et ouvre sa porte, j'entre, et nous nous mettons à table, moi avec lui, lui avec moi (Ap III, 20). »

    1. Texier, Première retraite. - 2. Le P. Fl. Jubaru, avec la Liturgie romaine et avec Maldonat, identifie Marie de Béthanie et la pécheresse dont parle saint Luc. Rappelons que presque tous les exégètes modernes distinguent deux, ou même trois personnages : la pécheresse dont il est question au chapitre VII de saint Luc, Marie de Magdala et Marie de Béthanie.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (43), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.

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  • Méditation : Marie notre Mère

    « Dès que Marie fut proclamée notre mère, elle conçut aussitôt pour nous cette tendre compassion, cet amour sans bornes, qui est le propre d'une mère. Le Seigneur dilata son cœur et l'enflamma de telle sorte, qu'elle put accueillir et aimer autant d'enfants qu'il y avait de fidèles. Ainsi elle n'a pas seulement le nom et le titre de mère ; elle l'est réellement par sollicitude, par inclination, par amour... Sur le Calvaire, elle s'unit à l'immolation de Jésus pour notre salut. Ce fils qu'elle aimait mille fois plus que sa propre vie, elle en fait généreusement le sacrifice pour nous témoigner son amour. En toute vérité, l'on peut appliquer à Marie ces paroles dites du Père céleste : Sic dilexit mundum, ut Filium suum unigenitum daret (Jn III, 16). Par dévouement pour ses enfants d'adoption, elle n'a pas hésité à donner son fils unique... Tant que Marie vécut sur la terre, elle fut pour tous les fidèles la plus tendre des mères ; et maintenant qu'elle est dans le ciel, elle continue à nous donner à tous, chaque jour, des preuves de son amour maternel. Comptez, si vous le pouvez, les malades guéris, les affligés consolés, les malheureux soulagés, les morts ressuscités, les pécheurs convertis par la protection de cette incomparable mère. Mais, si elle nous est toute dévouée et si elle nous a donné tout ce qu'elle avait de plus cher, est-il quelque chose que nous soyons en droit de lui refuser ? A l'exemple du disciple bien-aimé, payons-la d'un juste retour ; soyons tout entiers à son amour, à son culte, à son service. Et ex illa hora accepit eam discipulus in sua... (Jn XIX, 27). »

    M. H.-C.-A. Juge, Manuel de Prédication Populaire, Tome second (IIIe Série : Marie notre mère, XXI), Société Générale de Librairie Catholique, Paris - Bruxelles, 1881.

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  • Méditation : Imitation de la Bienheureuse Vierge Marie

    « Remerciez le Seigneur, Mes Frères, d'avoir donné au monde la divine Marie, enrichie de tant de grâces et revêtue de tant de puissance. Ensuite, soyez reconnaissants à la Très-Sainte Vierge pour tant de bienfaits. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui puisse ne l'être pas ? Aurait-il un cœur, pourrait-il encore se dire l'enfant de Marie, oserait-il la nommer sa mère ? Nous prouverons à la Très-Sainte Vierge que nous sentons tout le prix de ses bienfaits, en l'aimant d'un amour sans bornes, en lui étant dévoués tous les jours de notre vie. Mais en quoi doivent principalement consister notre amour et notre dévouement ? Comment lui montrer notre reconnaissance ? Vous le comprenez, c'est en pratiquant ses vertus, qui seront, si nous aimons réellement Marie, la règle de toute notre conduite, l'inspiration de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Ne serions-nous pas coupables de la plus noire ingratitude si, tandis que la très-sainte mère de Dieu a tout fait pour nous, tandis qu'elle veut nous conduire au céleste bonheur, nous ne répondions pas à l'appel plein de tendresse et de douceur qu'elle nous fait d'écouter ses conseils, de marcher sur ses traces, de vivre saintement, d'imiter avant tout cette pureté sans souillures qui fait d'elle la plus belle merveille, et lui vaut sa plus grande puissance auprès de Dieu ? »

    Abbé A. Martin, Extrait d'un Sermon sur la Nativité de la Très-Sainte Vierge, in "Le Livre de Marie", Taillard-Jaunet, Guincourt, par Tourteron (Ardennes), 1857.

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Aimer avec la douceur du Cœur de Jésus
     
    « Dans notre monde marqué par la brutalité, associer l'amour et la douceur peut paraître décalé. Jésus, lui, est l'amour même, et il est irrésistiblement attiré par toute âme douce. Du disciple bien-aimé, Théophylacte (+ 1108) écrit : « Jean était le plus innocent, le plus simple, le plus doux de tous, c'est pourquoi il est aimé. Sois tel, et le Seigneur daignera te laisser reposer sur sa poitrine [...], car c'est dans le cœur que la théologie comprend les paroles mystérieuses du Seigneur qui sont voilées par l’Écriture (1). » Cela encourageait Marguerite-Marie à dire à ses sœurs : « Soyez douce, si vous voulez plaire au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui ne se plaît qu'avec les doux et humbles de cœur (2). » Si une âme douce exerce un irrésistible attrait sur le Cœur de Dieu, c'est que cette vertu est en quelque sorte la moelle de la charité : « La douceur envers le prochain vous rendra supportante et condescendante à son égard, charitable [...]. Et c'est ainsi que vous gagnerez le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ (3). » A l'inverse, une dureté entretenue éloigne Jésus. D'ailleurs, à propos d'une personne endurcie, la sainte de Paray écrivait : « Je pense que la dureté de son cœur envers cette autre rendra tellement insensible le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur à son égard que non seulement il lui refusera les grâces qu'il avait dessein de lui donner pour l'unir à lui en la perfectionnant ; mais de plus il retirera même celles qui sont les plus propres à son salut éternel, en l'abandonnant à elle-même. (4) » »

    1. Théophylacte, Sur Jean 13, 23, PG 124, p. 162. Cité par Martin Pradère, Jésus doux et humble de Cœur. - 2. Vie et Œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque, éd. Saint-Paul, 1990-1991, « Avis particuliers » n° 16, tome II, p. 557. - 3. Ibid., « Avis particuliers » n° 31, tome II, p. 579. - 4. Ibid., « Lettres » n° 104 à Mère de Saumaise, tome II, p. 345.

    Joël Guibert, Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus, Pierre Téqui éditeur, Paris, 2015.

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  • Méditation : Jésus, donnez-moi à boire !

    « Tandis que Dieu me poursuit de ses invitations, mon âme, peut-être, ressemble à la terre aride dont parle le Psalmiste : Mon âme, comme une terre aride, desséchée, soupire après vous (1). Quand répondra-t-elle à l'invitation de Notre-Seigneur, qui crie à tous les hommes : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive... Comment se fait-il que j'entende de pareils appels, que j'aie tout près de moi de quoi étancher ma soif, et que je puise si rarement, si négligemment à cette source divine (2) ?

    Jésus, je vous demande à boire : donnez-moi cette eau vitale. Donnez-moi la foi, l'espérance et la charité, non pas pauvrement, comme des sources qui suintent à peine, mais largement comme des sources bien jaillissantes. Donnez-moi l'eau de votre grâce, afin que mon âme soit lavée, calmée, fécondée. Si l'eau de la terre lave, purifie, si elle arrose et féconde les jardins, si elle calme un instant la soif du corps, que ne fera pas cette eau spirituelle dans mon âme ! Qu'elle jaillisse de votre sainte Passion, qu'elle jaillisse de votre Croix, qu'elle jaillisse en moi de votre Cœur et de vos plaies ; qu'elle jaillisse de votre sainte Eucharistie, de tous vos sacrements et de votre parole divine ; qu'elle jaillisse en moi par Marie, qui est le canal de la divine grâce, Mater divinae gratiae, et que mon âme attentive et avide s'y abreuve, afin qu'elle n'ait plus à venir puiser au puits de Jacob, au puits des frivoles satisfactions et affections humaines (3)... »

    1. Ps 142, 6. - 2. Voir Sauvé, La Sainte Trinité, pp. 185-186. - 3. A. Chometon s.j., Le Christ, vie et lumière, p. 107.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'Oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (12), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.

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  • Méditation : Notre conversion quotidienne

    « Pour entrer dans cette conversion, il faut tout d'abord voir que nous avons besoin d'une conversion. Nous pouvons bien sûr nous convertir en nous référant à la loi, à coups d'« examens de conscience ». Mais c'est davantage à coups d'« examens de confiance » - selon le merveilleux lapsus d'un enfant - que notre conversion gagnera en profondeur et en fécondité. En effet, le péché aveugle fatalement le pécheur qui vient de le commettre. C'est pourquoi seul l'Esprit Saint, qui est hors péché, permet d'en voir clairement la malice et la peine imposées au Bon Dieu. Cette prise de conscience de notre péché, première étape de la conversion, commence donc par un regard de confiance porté sur Notre-Seigneur crucifié. Saint Augustin s'étonne dans un sermon que le bon larron, pourtant brigand, ait mieux compris la Bible que les docteurs de la loi et ait reconnu si rapidement le Sauveur à travers la figure de Jésus. L'évêque d'Hippone lui prête cette réponse magnifique : « Non, je n'avais pas étudié les Écritures, mais Jésus m'a regardé sur la croix et, dans son regard, j'ai tout compris ! » Pour nous convertir, pour préparer nos confessions, lieu par excellence du retournement, ne méprisons pas la loi, l'examen de conscience, mais portons longuement, comme le bon larron, notre regard sur le Crucifié afin de nous laisser aimer par lui. Il ne manquera pas d'envoyer l'Esprit qui jaillit de son côté ouvert, seul habilité à faire la vérité en matière de péché. Voir notre péché, oui, mais pour mieux nous en émouvoir ! On peut en effet reconnaître son péché de manière très distanciée, cela n'aura guère d'impact sur notre conversion. L'important est d'entrer en soi-même jusqu'à en avoir le cœur broyé, peiné d'avoir blessé Jésus. Seul le Cœur douloureux du Christ peut susciter en nous une telle brisure salutaire du cœur : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé. Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé » (Ps 50, 19, trad. liturgique). »

    P. Joël Guibert, Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus (Deuxième Partie, chap.IV. La réparation), Pierre Téqui éditeur, Paris, 2015.

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  • Méditation : Aimer Jésus-Christ

    « Que faut-il faire pour aimer J.-C. ? L'aimer. Méditez cette réponse pour la bien comprendre et en profiter. Lorsque l'âme est dans un état de sécheresse, il faut toujours répéter à Dieu qu'on l'aime, malgré l'apparente contradiction qu'il y a entre la parole et le sentiment. On doit agir d'après la grâce et non d'après le sentiment. C'est la grâce qui fait exprimer les actes d'amour. L'absence du sentiment fait croire que l'on formule une fausseté ; toutefois on a remporté une victoire, acquis un mérite devant Dieu en obéissant à la grâce et surmontant la répugnance naturelle à ces actes.

    L'amour de J.-C. ne se prouve pas par des sentiments affectueux, mais par les œuvres. Cette doctrine n'est pas des hommes, mais de N.-S. lui-même : « Celui qui m'aime garde mes commandements. » D'abord garder les commandements en fuyant tout péché mortel ; puis en évitant tout péché véniel délibéré, et enfin en tâchant de diminuer ceux mêmes qui sont involontaires, c'est le partage de ceux qui aspirent à être parfaits. Quelle est la récompense promise à cette fidélité ? N.-S. ajoute : « Celui qui garde mes commandements m'aime ; mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure. » Ce ne sera pas une visite passagère, mais stable. Notre cœur deviendra le sanctuaire de Dieu. Voilà la récompense promise aux œuvres, à la fidélité à garder les commandements. Elle ne l'est pas au sentiment indépendant de notre volonté, qu'il ne tient pas à nous d'éprouver ; au lieu qu'il dépend de nous d'agir suivant la volonté de Dieu. »

    [P. Eusèbe Godfroy s.j.] Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes, Tome I (CCC), Vingt-et-unième édition, Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, P. Téqui, 1906 (1ère éd. 1861).

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  • Méditation : « Dieu est plus grand que notre coeur » (1Jn 3,20)

    « Combien vous [Dieu] êtes bon envers les pécheurs, et que votre miséricorde est au-dessus de toute malice, que rien n'est capable de l'épuiser, que nulle rechute, quelque honteuse et criminelle qu'elle soit, ne doit porter un pécheur au désespoir du pardon. Je vous ai gravement offensé, ô mon aimable Rédempteur ; mais ce serait encore pis, si je vous faisais cet horrible outrage de penser que vous n'êtes pas assez bon pour me pardonner. [...] Quand je serais retombé cent fois et que mes crimes seraient cent fois plus horribles qu'ils ne le sont, j'espérerais encore en vous. »
    St Claude la Colombière, Lettre 96, in Gérard Dufour, "A l'école du Cœur de Jésus", Éditions de l'Emmanuel, Paris, 1992.

    « Il n'y a pas de misère qui puisse se mesurer à ma miséricorde, ni de misère qui puisse en venir à bout puisqu'au moment de se communiquer - ma miséricorde s'amplifie. L'âme qui fait confiance à ma miséricorde est la plus heureuse car je prends moi-même soin d'elle. »
    Jésus à Ste Faustine, in "Petit Journal" n° 1273, Parole et Dialogue, Paris, 2002 (deuxième édition).

    « Ayez une grande confiance en Dieu et ne vous défiez jamais de sa miséricorde qui surpasse infiniment toutes nos misères. Jetez-vous souvent entre ses bras ou dans son divin Cœur. »
    Ste Marguerite-Marie, « Avis particuliers » n° 22, in "Vie et Œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque" Tome II, éd. Saint-Paul, Paris, 1990-1991.

    Toutes citations in Joël Guibert, "Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus" (Deuxième partie, I), Pierre Téqui, Paris, 2015.

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  • Méditation : Prière à la Sagesse divine

    « Divine Sagesse, de qui procèdent toutes les œuvres par lesquelles nous pouvons être agréables à Dieu, venez en nous ; agissez en nous, demeurez en nous, prenez racine dans notre cœur, afin de nous faire porter des fruits de salut ; conduisez-nous à vous par vous-même, puisque vous n'êtes pas seulement la voie par laquelle nous devons marcher, mais encore le terme où nous devons tendre, et la vie bienheureuse que nous devons espérer. Et vous, Vierge sainte, apprenez-nous par votre exemple, à être les temples spirituels de cette divine Sagesse, en lui rendant, comme vous, le culte intérieur d'une charité humble et fervente, en lui soumettant notre esprit et notre cœur, en renonçant à nous-mêmes, pour n'être plus éclairés, conduits, poussés et animés que par elle. Vous êtes maintenant affranchie des liens et des faiblesses de cette vie ; vous vivez et régnez dans le Ciel avec celui que vous avez enfanté et servi sur la terre ; vous êtes élevée comme les cèdres et les cyprès dans la bienheureuse Sion, au-dessus même des Esprits célestes ; vous recevez dans le sein de Dieu la récompense des humiliations et des croix que vous avez portées aux yeux des hommes : obtenez-nous par votre puissante intercession la grâce d'être de dignes membres de Jésus-Christ votre Fils, par l'observation fidèle de sa loi, et par la participation de sa gloire. »

    [Louis de Bonnaire (1679-1752)] La Religion chrétienne, méditée dans le véritable esprit de ses maximes, Tome 6 (15 août), Paris, Chez Froullé, Libraire, 1784.

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    Rubens (1577-1640), Assomption de la Divine et Sainte Vierge Marie (détail)

  • Méditation : La joie (3) : être présent à la Présence

    (suite et fin de la méditation de mercredi)

    « Saint Thomas, analysant la joie, en revient toujours à dire que la véritable cause de la joie c'est la présence. Il a des mots remarquables.
    La joie, dit-il, est l'affection dont nous sommes touchés au fond du cœur en face de la réalité aimée lorsqu'elle nous est réellement rendue présente.
    Lorsqu'un bien pour ainsi dire fait partie de nous-mêmes et nous est comme naturel au point qu'il semble que nous ne puissions nous passer de lui ni vivre heureux sans lui, sa présence fait notre joie.
    Cette présence cause d'autant plus de joie qu'elle est elle-même plus vivement ressentie ou plus profondément perçue de quelque manière que ce soit. Quand j'ai là devant moi ou en moi, à ma portée et à ma disposition, le bien aimé ou le Bien-Aimé, avec lequel j'ai tant de liens et qui est si parfait pour moi, quand je m'aperçois que je peux jouir de lui à mon gré, quand je sens ou que je sais qu'il est à moi et que je suis à lui autant que je veux, c'est alors que mon cœur se dilate et que tout mon être s'épanouit. Il y a présence dans toute la force du terme, et joie pareillement. Je suis dans la joie.
    ...
    Pas de présence au-dessus de la divine présence. Pas de plus grande cause de joie. »

    Fr. R. Bernard, O.P., in "Notre-Dame de Toute Joie", Les Cahiers de la Vierge N°4, Éditions du Cerf, Juvisy, Juillet 1934.

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    A lire également à ce sujet, de St Augustin : "La joie selon le monde et la joie dans le Seigneur", méditation du 29 mai 2011.

  • Méditation - 1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur

    « O Jésus, tu nous aimes tant, que c'est folie de nous aimer comme tu nous aimes. Tu nous aimes de toute ta chair et de tout ton être, tu es charité sans mesure. Tu nous demandes de n'avoir qu'un cœur avec notre prochain, quel qu'il soit, parce que tu considères chacun, surtout les plus petits, comme une portion de toi-même. Membre de ton corps, nous devons aimer notre prochain du même cœur et du même amour que nous aimons Dieu. Seigneur, donne-moi de me donner complètement, inlassablement, pour que, en vérité, j'aime comme tu aimes, que je regarde l'autre comme sorti du Cœur de Dieu. »

    St Jean Eudes (1601-1680).

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  • Méditation : La joie (2) - les conditions de la joie

    (suite de la méditation d'hier mardi)

    « Trois conditions sont requises pour mettre la joie dans une âme, ou, comme on dit encore, pour mettre une âme dans la joie. Deux sont relatives au sujet ; une, à l'objet :
    1° Il y a joie quand il y a présence d'un être beaucoup aimé. Cette présence est proprement la cause de la joie.
    2° Il y a joie quand on ressent dans cette présence une sorte de quiétude épanouie. C'est là que réside le sentiment même de la joie.
    3° Il y a joie quand on a une grande et vive perception de cette quiétude. Cette appréhension est l'élément formel, comme le ferment de la joie.
    Il est clair que si la joie est quelque chose de tout spirituel, ces trois composantes le sont aussi. La joie ne fleurit jamais bien que dans l'atmosphère créée par une présence spirituelle. Cette quiétude de l'âme et même de tout l'être présuppose de son côté une grande élévation des sentiments. Et la perception qu'on a de cette quiétude ne va pas sans beaucoup de raffinement dans les pensées.
    On peut dire que toutes nos facultés comme toutes nos activités de cœur et d'esprit concourent à distiller en nous la joie.
    Il n'y a de véritable et pure joie que dans une âme habituée à nourrir de beaux sentiments et à former de belles pensées. »

    (à suivre dimanche prochain)

    Fr. R. Bernard, O.P., in "Notre-Dame de Toute Joie", Les Cahiers de la Vierge N°4, Éditions du Cerf, Juvisy, Juillet 1934.

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  • Méditation : Mystère de la Communion Eucharistique (1)

    « L'Eucharistie est cette prise de possession de Dieu par l'homme. Dieu se donne vraiment, réellement, substantiellement, sans division, sans partage. Il fait mieux que se donner, il se livre comme la nourriture qui cesse d'être elle-même pour devenir celui qui la reçoit. Il devient nous. Cœur à cœur, fusion de deux cœurs en un. Ce que nous sommes, il le devient ; ce qu'il est, nous le devenons. La force se fait faiblesse, la faiblesse se fait force. Il devient en chacun de nous juste ce qui répond au besoin de chacun de nous. Si nous sommes obscurité, il se fait en nous lumière ; si nous sommes tourment, il se fait en nous paix et quiétude ; si nous sommes égoïsme, il se fait en nous charité. C'est ce qu'indique l'apôtre quand il dit : « Cum infirmor, tunc potens sum. » (*)
    Cet échange merveilleux s'opère par la présence réelle du Christ. Il réalise, au-delà de toute espérance, la promesse qu'il a faite d'être avec nous jusqu'à la consommation des siècles. Le monde peut crouler, les étoiles s'éteindre, ou nos temples se renverser : tant qu'il restera un coeur et une hostie, il restera encore sur terre une raison pour Dieu et pour l'homme de croire à la victoire de l'amour, et à la possibilité du bonheur. »

    R.P. Ponsard, Carême 1928, Retraite Pascale (Jeudi Saint, II), Conférences de Notre-Dame de Paris, Spes, 1928.

    (*) : II Cor XII, 10 : "Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort."
    Voir le commentaire de Bossuet sur ce verset, dans son Panégyrique de l'Apôtre Saint Paul, ainsi que la remarquable méditation de Benoît XVI sur ce chapitre XII de la 2e Lettre aux Corinthiens, donnée lors de l'Audience générale du Mercredi 13 juin 2012.

    (à suivre demain)

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  • Méditation : Mois du Sacré-Coeur - dernier jour (2)

    « O Christ Jésus, je vous reconnais pour Roi universel. Tout ce qui a été fait a été créé pour vous. Exercez sur moi tous vos droits. Je renouvelle mes promesses du baptême, en renonçant à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et je promets de vivre en bon chrétien. Et tout particulièrement je m'engage à faire triompher selon mes moyens les droits de Dieu et de votre Église. Divin Cœur de Jésus, je vous offre mes pauvres actions pour obtenir que tous les cœurs reconnaissent votre Royauté et qu'ainsi le règne de votre paix s'établisse dans l'univers entier. Ainsi soit-il. »

    Pie XI, Prière donnée aux Associés de l'Apostolat de la Prière, juin 1924.

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  • Méditation : "Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes"

    « Songe, ô mon âme, à cet amour éternel, et combien Jésus a raison de dire : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes ». Cœur de chair, il est vrai, ce Cœur de Jésus fut mortel et frêle ; il fut transpercé d'un coup de lance ; mais il est le symbole d'un amour infini et éternel : en contemplant l'un, j'adore l'autre ; telle est la dévotion au Sacré-Cœur. Déjà dans sa réalité charnelle, ce Cœur est adorable parce qu'il est divin ; mais que vaut à nos yeux un cœur, sinon par l'amour qui l'anime ? S'il n'en est peut-être par l'organe, il en est et reste du moins l'emblème. Double objet, mais inséparable, de la même dévotion ; vouloir séparer l'un de l'autre, c'est ignorer le Sacré-Cœur.

    O Jésus ! puis-je dire avec sainte Chantal et saint Augustin, que vous avais-je donc fait, pour que vous m'aimiez de toute éternité et que de toute éternité j'eusse place dans votre Cœur ? Amour trop tard connu, trop tard aimé, enfermez mon cœur dans le vôtre pour qu'il vous soit désormais fidèle et rachète le temps perdu : il en a si peu à vous rendre pour votre éternité d'amour !

    "Père éternel, je vous offre l'amour embrasé et les désirs ardents du Cœur de Jésus, votre Fils bien-aimé, pour suppléer à l'aridité et à la froideur de mon chétif cœur." (Louis de Blois)

    "O Dieu tout-puissant et éternel, regardez le Cœur de votre Fils bien-aimé. Voyez l'hommage de réparation qu'il vous offre pour les pécheurs ; et quand ceux-ci se tournent vers vous pour demander miséricorde, laissez-vous toucher, faites-leur grâce, au nom de ce même Fils Jésus-Christ, qui vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il." (Oraison des Litanies) »

    J.B., Messager du Cœur de Jésus, Janvier 1903.

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  • Méditation : "Deus Caritas est"

    « Qu'est-ce qui est plus beau que le génie ? C'est l'amour. Plus beau que l'esprit ? C'est le cœur. Si Dieu est beau quand il suspend les astres au firmament, il est plus beau quand, infiniment grand, il s'incline vers l'infiniment petit que nous sommes ; quand, après avoir, des profondeurs de l'éternité, mesuré sans limites la distance qui sépare Dieu de l'homme et semble se dresser contre tous ses projets d'amour, et, après l'avoir cependant franchie, il vient parmi nous se pencher sur toute faiblesse pour la protéger, sur toute misère pour la soulager, sur toute infirmité pour la guérir, sur toute déchéance pour la relever ; il est plus beau quand, tandis que jusqu'alors le fait dominant toute la société antique avait été l'écrasement du faible par le fort : l'écrasement du citoyen par l'Etat, l'écrasement du pauvre par le riche, l'écrasement de l'enfant et de la femme par l'homme, l'écrasement de l'esclave par le maître, Lui prend en pitié l'esclave dont il brise les chaînes, le pauvre qu'il divinise, l'enfant qu'il serre sur son cœur, le blessé du chemin qu'il relève dans ses bras, la veuve en pleurs à qui il rend son fils, Marthe qu'il console, Marie-Madeleine à qui il permet de baiser ses pieds, la femme adultère qu'il arrache à la mort, et le larron expirant à qui il ouvre le ciel.

    Sur toute cette foule immense qu'est l'humanité lasse, sans pain, il jette le mot de son infinie compassion : Misereor super turbam ; et, quelles que doivent être les ingratitudes ou les haines de cette foule ignorante et trompée, pour elle il répandra son sang jusqu'à la dernière goutte, à elle il réserve sa chair pour la nourrir jusqu'à la fin du monde.

    Au spectacle de tant d'amour, de ses divines pitiés et de ses inlassables tendresses, dites-moi pourquoi nos yeux se mouillent plus vite, pourquoi un frisson plus intime nous gagne ?... Le cœur est le sommet de l'homme, et, si j'ose dire, le sommet de Dieu ; et de toutes les beautés du Christ Jésus, celle qui nous apparaît d'une essence plus divine, c'est l'Amour ! Voilà pourquoi saint Jean, qui avait pénétré plus avant dans la divinité, quand il a voulu définir Dieu, n'a pas dit : Il est la Puissance ou le Sagesse ou l'Intelligence ; mais : Il est l'Amour, Deus Caritas est !

    Or, la dévotion au Sacré-Cœur c'est la dévotion à cet Amour. C'est dire sa sublimité. »

    P. Joseph Calot s.j., in "Le Messager du Cœur de Jésus", Juin 1914. Cité par l'Abbé R. Béringer in "Recueil documentaire - Le Sacré-Cœur", Belgique, Chez l'auteur, Deuxième édition, 1927.

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  • Méditation - Prière : Acte de consécration au Sacré-Coeur

    « Très doux Jésus ! amour éternel, Père des miséricordes, Dieu de toute consolation, qui nous avez ouvert, avec une clémence toute divine, les ineffables trésors de votre Cœur Sacré, je viens, moi le plus indigne des pécheurs, vous remercier des bienfaits sans nombre dont il vous a plu de me combler, ainsi que les autres hommes, surtout par le Sacrement de l'Eucharistie. Je viens aussi vous faire amende honorable de l'ingratitude et des offenses par lesquelles nous avons répondu aux sentiments de votre Cœur dans ce Sacrement d'amour. Dans ce double but, je consacre à votre très saint Cœur ma personne, tout ce que je possède et tout ce que je puis posséder à l'avenir, rapportant tout à vous, pour que vous disposiez de tout selon votre bon plaisir, et je promets de propager, autant que me le permettra ma faiblesse, le culte et la dévotion de votre divin Cœur.

    En outre, je choisis et prends pour ma spéciale Mère et Dame, la Bienheureuse et toujours Immaculée Vierge Marie, au Cœur très pur de laquelle je consacre également et pour toujours ma personne et mes biens ; et je promets de m'employer à répandre, selon l'esprit de l’Église, le culte de cette Mère d'amour, surtout la dévotion à sa Conception Immaculée.

    Je vous prie, ô aimable Jésus ! par votre bonté et votre clémence infinies, d'avoir pour agréable mon pauvre holocauste. Puisqu'il vous a plu de m'inspirer et de me donner la force de vous l'offrir, qu'il vous plaise aussi de m'accorder abondamment les grâces nécessaires pour accomplir et observer toute ma vie cette consécration. »

    Extrait d'un Manuel édité à Dijon en 1840, in "Les vertus demandées par le Cœur de Jésus à ses serviteurs d'après la B. Marguerite-Marie" (ch. XXX) par un Prêtre Oblat de Marie-Immaculée, Montmartre, Paris, 1902.

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