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coeur - Page 10

  • Méditation : Ametur Cor Jesu !

    Lamentation pour mon Amour

    Si l’amour a fait mourir l’Éternel pour nous, ne cessons pas de crier avec sainte Thérèse contre la plus grande de toutes les horreurs :

    « L’amour n’est pas aimé. »

    Oui, prophètes, séchez vos larmes, laissez tarir ces torrents de pleurs qui coulèrent de vos yeux sur les malheurs dont vous menaciez Jérusalem. Mais ouvrez vos yeux à des ruisseaux de pleurs, des larmes de sang ne seront jamais assez éloquentes pour crier à tous les hommes :

    « L’amour n’est pas aimé. »

    Et vous,
    qui nous vantez la sensibilité de vos cœurs,
    qui vous passionnez pour un héros de roman,
    qui versez des larmes au récit d’une aventure fabuleuse,
    gardez donc votre tendresse,
    gardez vos pleurs
    et vos amours pour l’unique
    AMOUR
    qui n’est pas aimé.

    Amour de Jésus-Christ

    Oui, amour de Jésus-Christ,
    que des torrents de grâces coulent dans tous les cœurs.

    Oui, Père éternel,
    je vous le présente ce Cœur brûlant de votre amour
    au nom duquel on ne vous prie jamais en vain.

    Ne le reconnaissez-vous pas à la blessure que l’amour lui a faite ?
    Les flammes ne seraient-elles pas assez ardentes pour consumer nos iniquités,
    la voix de cet agneau égorgé ne crierait-elle pas plus haut que nos crimes ?

    Non, mon Dieu,
    j’en suis sûr, vous voulez nous pardonner ;
    vous nous aimez, nous vous aimons tous.

    Oui, dès cette heure,
    nous ne faisons tous qu’une voix pour vous dire :

    « Amour pour amour,
    vie pour vie,
    tous nos cœurs à Dieu ! »

    Ah ! Ces pauvres cœurs que ne sont-ils aussi grands que les abîmes de la mer pour vous aimer avec les plus vives ardeurs !

    Que ne peuvent-ils, pleins de votre amour, lancer des traits de flamme sur le vôtre comme vous en lancez sur nous !

    Que ne peuvent-ils s’anéantir, fondre en votre présence, s’abîmer comme ceux des saints dans l’étendue infinie de vos bontés !

    Que ne pouvons-nous arroser sans cesse vos bienfaits de nos larmes, nous exhaler sans cesse en sanglots, en soupirs, jusqu’à cet instant où nous irons vous aimer, dans notre éternelle patrie ! »

    P. André Coindre (1787-1826), Notes de prédication, MS 30 pp. 52-54.
    Source : "Collection Prier et Méditer avec André Coindre" 1, Invitation à s'abreuver au Coeur de Jésus, "Notes de prédication", Textes colligés par Guy Brunelle, s.c., Décembre 2005Frères du Sacré-Coeur du Canada

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    Ametur Cor Jesu : Aimé soit le Coeur de Jésus
    Blason et devise de l'Institut des Frères du Sacré-Coeur,
    fondé par André Coindre
    Vitrail / © Les Frères du Sacré-Coeur 2010
    Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

  • Méditation - Prière : Acte de conformité à la divine Volonté

    « Faites en moi votre volonté, Seigneur, faites que mon cœur l'accomplisse et qu'il s'y conforme. Il est bien juste que votre Cœur soit la règle du mien, puisque le Vôtre est le plus droit et le plus soumis de tous les cœurs. Vous avez regardé la volonté de votre Père comme votre nourriture ; vous la goûtiez dans toutes les rencontres, lors même qu'elle entra dans l'amertume de votre calice. Hélas ! puis-je me nourrir de Vous-même à l'Autel, me revêtir de Vous-même dans tous vos autres mystères de la grâce, m'ensevelir en Vous par le Baptême, sans unir mon cœur à votre volonté, également aimable et souveraine ! Ah ! je sens bien que je m'y oppose, et votre grâce m'invite à ne plus m'y opposer. Je me trouve dans la paix, aussitôt que je la désire ; que sera-ce donc, quand mon cœur Vous sera entièrement soumis ? Quelque grandes et continuelles soient les peines de la vie, elles sont encore plus grandes si mon cœur ne vous est pas soumis.

    C'est à Vous, ô Cœur divin ! d'achever en moi ce que je voudrais accomplir, et ce que je ne fais pas ; inclinez mon cœur vers Vous, attirez-le à Vous. O Cœur adorable, soyez mon soleil, vers lequel mon cœur se porte, comme cette fleur qui se tourne toujours vers le soleil, lors même que le ciel est obscurci. Qu'il vous cherche et vous regarde sans cesse, lors même que quelques nuages semblent empêcher vos rayons d'exercer leur salutaire influence sur moi. Que ce Cœur Sacré soit mon but et mon repos, non seulement lorsqu'il commande, mais encore lorsqu'il désire, lorsqu'il inspire, lorsqu'il fait connaître son inclination et son bon plaisir. O Jésus ! Vous me faites trouver mon avantage dans ma soumission et dans la conformité de mon cœur au Vôtre ; je ne puis donc que vouloir mon bien, quand je ne veux que ce que Vous voulez ; mais Vous y trouvez votre gloire, cela me suffit ; mon cœur devient votre conquête, je n'en veux pas davantage, c'est pour cela seulement que je ne désire que ce que Vous voulez. »

    Extrait de l'ouvrage "Entretiens sur la dévotion au Sacré-Cœur" par le P. Bouzonié, 1697, in "Les vertus demandées par le Cœur de Jésus à ses serviteurs d'après la B. Marguerite-Marie" (ch. X) par un Prêtre Oblat de Marie-Immaculée, Montmartre, Paris, 1902.

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  • Méditation : De quel zèle notre coeur est-il animé ?

    « Considérez que jamais cœur n'a désiré quelque chose avec autant d'ardeur que le Cœur de Jésus a désiré glorifier le Père céleste, de le faire connaître, adorer, servir, aimer. Cette gloire était le seul objet de ses affections, l'unique ressort de ses mouvements. Quels empressements surtout dans ce Cœur, pour la consommation du grand sacrifice qui devait se faire sur le Calvaire (1) ! Quels ardents désirs dans ce Cœur pour la célébration de cette dernière Cène, où Jésus devait apprendre à ses ministres à perpétuer jusqu'à la fin des siècles le sacrifice de la croix d'une manière non sanglante il est vrai, mais toujours infiniment glorieuse à Dieu !

    De quel zèle mon cœur est-il animé pour la gloire de Dieu ? Est-ce un zèle qui imite celui de Jésus, un zèle ardent, actif, généreux, pur, désintéressé comme le sien ? Souvent je cherche ma propre gloire en paraissant chercher la gloire de Dieu. Souvent une considération humaine me fait perdre les occasions de la procurer. Que Dieu soit offensé, mon cœur en est peu touché ; si c'est moi-même qui l'offense, j'ai besoin de toute ma foi et de toutes mes réflexions, pour que je puisse former dans mon cœur quelques regrets. Cependant pourquoi Dieu m'a-t-il mis sur la terre et adopté au baptême pour son enfant, sinon afin que je fusse dévoué entièrement et en tout à ce qui est de sa gloire et de son service ? Enfant de Dieu par adoption, il faut qu'à l'exemple de Jésus Fils de Dieu par nature, je m'emploie aux choses qui regardent mon Père.

    O Cœur sacré de mon Jésus, allumez dans mon cœur ce feu divin qui vous a consumé ; détruisez dans mon cœur l'amour de moi-même, tout amour des objets créés, afin qu'il n'ait que du mépris pour tout ce qui n'a point de rapport à Dieu ; afin qu'il n'ait de l'ardeur que pour ce qui peut plaire à Dieu, le glorifier, le faire aimer. O mon Dieu, vous avez créé mon cœur pour vous seul, vous devez donc être seul son objet dans ses affections : mais s'il vous aime sincèrement, ne doit-il pas désirer que tous les cœurs vous aiment avec lui, gémir de ce qu'il y a si peu de cœurs qui vous soient fidèles ; triompher, quand vos grandeurs sont révérées, votre loi respectée, votre amitié recherchée ? »

    (1) : Lc 12, 49.

    M.D.S., Retraite sur les vertus du Sacré-Cœur de Jésus-Christ (Sixième jour, seconde méditation), Avignon, Seguin Aîné, 1842.

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  • Méditation - Prière de Marthe Robin

    « Père éternel, par les divins Cœurs de Jésus et de Marie et par votre Esprit d'Amour, je vous offre les plaies sacrées de Jésus mon Sauveur, son sang précieux, sa face adorable, son cœur sacerdotal et eucharistique, … en union avec Marie, et en particulier pour les âmes consacrées et pour vos prêtres… Je vous offre Jésus, la Sagesse Eternelle et le Souverain Bien…
    Dans ces abîmes sans fond de miséricorde, de pardon et d'amour du Cœur de Jésus, je noie l'iniquité, la haine et l'impiété.
    Dans son sang rédempteur, sanctificateur et divin, je plonge les âmes coupables, ingrates et aveugles.
    Je cache les âmes craintives, timides et défiantes dans ses plaies sacrées.
    Je submerge les cœurs froids, endurcis et rebelles dans l'océan infini de sa tendresse.
    J'emporte les prêtres, tous les prêtres dans ces demeures réservées à eux seuls.
    J'enfonce le monde universel dans son Cœur brûlant d'amour pour tous.
    Enfin dans ce brasier purificateur, pacificateur et sanctificateur, je jette, ô mon Père des Cieux, toutes vos créatures susceptibles de régénération, de perfection et d'amour, tous les égarés, les indécis, les infidèles, tous les pauvres pécheurs, et Vous supplie de les recevoir, de les garder, de les transformer, de les consumer tous dans votre immense amour.
    O Justice éternelle de la Sainteté Souveraine et Infinie de mon Dieu, voici Jésus. Soyez satisfaite par ses mérites surabondants qu'Il a bien voulu déposer en moi. Payez-vous à l'infini, dédommagez-vous de la gloire que vous a ravie Lucifer et toute sa légion orgueilleuse et après lui toutes les âmes coupables et indélicates.
    O Amour inexprimable et incompréhensible, ô Charité suprême et infinie, soyez emportés dans les âmes par les flammes toutes puissantes de son divin Cœur…
    Recevez éternellement… sans jamais d'interruption, de ralentissement, de fléchissement et d'oubli, votre Christ Jésus, l'Eternel Infini en qui je m'anéantis sans cesse sous la conduite du St-Esprit et avec Marie ma Mère, pour le parfait accomplissement de tous vos desseins d'amour dans l'Eglise et dans le monde.
    Mon Dieu, le silence répond mieux que les multiples ardeurs de mon amour pour Vous. Prenez Jésus, tout Jésus, et daignez lire vous-même en sa pensée divine qui est la vôtre, les intraduisibles caractères de feu que votre Esprit de charité a si profondément imprimés en mon âme et dans tout mon être, à tout jamais anéantis au cœur de votre unité. »

    Marthe Robin (1902-1981), Prière dictée le 4 juin 1937, en la Fête du Sacré-Cœur. In Raymond Peyret, "Marthe Robin, La Croix et la Joie", Valence, Société d'Edition Peuple Libre, 1981.
    Prière extraite de notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur.

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  • Méditation : Le Cœur du Christ au centre de notre vie

    « Chaque personne a besoin d'un "centre" à sa vie, d'une source de vérité et de bonté, à laquelle puiser dans l'approche de différentes situations et dans la fatigue quotidienne. Lorsqu'on se recueille en silence, chacun de nous a besoin de sentir non seulement le battement de son cœur, mais plus profondément, la pulsation d'une présence fiable, perceptible par les sens de la foi et cependant beaucoup plus réelle : la présence du Christ, cœur du monde. C'est pourquoi j'invite chacun à renouveler pendant le mois de juin sa dévotion au Cœur du Christ, en mettant également en valeur la prière traditionnelle d'offrande de la journée et gardant à l'esprit les intentions que je propose à toute l'Eglise. »

    Benoît XVI, Angélus du 1er juin 2008.

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  • Méditation : la consécration du genre humain au Sacré-Cœur

    Ste Marie du Divin Cœur, apôtre du Sacré-Cœur
     
    Nous fêtons aujourd'hui la Naissance au Ciel de Ste Marie du Divin Cœur - Droste zu Vischering (1863-1899), Garde d’honneur du Sacré-Coeur, Supérieure du couvent du Bon Pasteur à Porto.
    Trois dates importantes :
    1898 : Mère Marie du Divin Cœur, Supérieure de la Congrégation du Bon Pasteur de Porto – fondée par Jean Eudes – reçoit du Seigneur la mission d’obtenir du pape "la consécration du monde entier à son Divin Cœur, pour placer les nations sous la protection de Jésus-Christ". Elle écrit une première fois le 10 juin à Léon XIII en ce sens.
    1899 : Le 6 janvier, n'ayant pas obtenu de réponse à son premier envoi, Mère Marie du Divin Cœur écrit de nouveau à Léon XIII, "sur l'ordre de Notre-Seigneur [du 7 décembre] et avec le consentement de son confesseur". Celui-ci, touché par ce courrier qui lui parvient le 15 janvier, fait examiner la question par le cardinal Camille Mazzella, théologien Jésuite, préfet de la Sacrée Congrégation des Rites, qui rend bientôt un avis favorable.
    1899 : Le 25 mai, dans l'Encyclique Annum Sacrum, Léon XIII ordonne la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant. Ste Marie du Divin Cœur meurt le 8 juin, aux premières vêpres de la fête du Sacré-Cœur.
     
    « Lorsque, l'été dernier, Votre Sainteté souffrait d'une indisposition, qui, vu votre âge avancé, remplit de soucis les cœurs de vos enfants, Notre-Seigneur me donna la douce consolation qu'il prolongerait les jours de Votre Sainteté, afin de réaliser la consécration du monde entier à son divin Cœur. […] La veille de l'Immaculée-Conception, Notre-Seigneur me fit connaître que par ce nouvel élan que doit prendre le culte de son divin Cœur, il ferait briller une lumière nouvelle sur le monde entier… Il me semblait voir (intérieurement) cette lumière, le Cœur de Jésus, ce soleil adorable, qui faisait descendre ses rayons sur la terre, d'abord plus étroitement, puis s'élargissant, et enfin illuminant le monde entier. Je reconnus l'ardent désir qu'Il a de voir son Cœur adorable de plus en plus glorifié et connu, et de répandre ses dons et ses bénédictions sur le monde entier. Et il dit : "De l'éclat de cette lumière, les peuples et les nations seront éclairés, et de son ardeur ils seront réchauffés". […]
    On pourrait trouver étrange que Notre-Seigneur demande cette consécration du monde entier et ne se contente pas de l’Église catholique. Mais son désir de régner, d'être aimé et glorifié et d'embraser tous les cœurs de son amour et de sa miséricorde est si ardent qu'il veut que Votre Sainteté lui offre les cœurs de tous ceux qui, par le saint baptême, lui appartiennent pour leur faciliter le retour à la vraie Église, et les cœurs de ceux qui n'ont pas encore reçu la vie spirituelle par le saint baptême, mais pour lesquels il a donné sa vie et son sang, et qui sont appelés également à être un jour les fils de la sainte Église, pour hâter par ce moyen leur naissance spirituelle. »

    Sœur Marie du Divin Cœur (Droste zu Vischering), extraits de la Lettre du 6 janvier 1899.

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    A visiter : notre dossier sur la dévotion au Sacré-Coeur
  • Méditation : Qu'est-ce que la miséricorde ?

    « Selon l'étymologie, la miséricorde consiste à jeter son cœur dans la misère d'autrui, à aimer l'autre au cœur de sa misère. Mais la miséricorde exige, avant de nous inonder de sa bienveillance, la vérité, la justice et le repentir. En Dieu, la miséricorde va se faire « pardon ». Nous sommes ainsi au centre du message évangélique.
    Le pardon est le visage le plus marquant de l'amour de Dieu pour l'homme. Ainsi saint Pierre demanda à Jésus : « Seigneur, combien de fois mon frère pourrait-il pécher contre moi et devrais-je lui pardonner ? Irais-je jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : je ne dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix-sept fois » (Mt 18, 21-22). Autrement dit, inlassablement...
    En fait, il nous faut aimer comme Dieu. Dieu connaît les déchéances et les grandes faiblesses de l'homme, mais Il jette son cœur sur notre misère. Dieu se réjouit de nous pardonner. Le pardon consiste à recommencer à aimer avec plus de gratuité et de générosité lorsque l'amour a été mis à mal.
    Sans la grâce de Dieu, sans un regard fixé sur le crucifix d'où nous parvient la voix de Jésus priant pour ses bourreaux, et si nous n'ouvrons pas la faille de nos cœurs pour les greffer au cœur transpercé et débordant d'amour de Celui qui vient brûler nos péchés, il nous sera difficile de pardonner, car cet acte exige de donner en plénitude. Il faut être débordant d'amour, il faut être surabondant d'amour pour accéder à la vérité du pardon. La meilleure imitation de Jésus, c'est le pardon. Dans l’Évangile, le fils prodigue, la femme adultère, Marie Madeleine, sont des exemples merveilleux du pardon que le Christ nous donne à imiter.
    Dieu est pardon, amour et miséricorde ; la nouveauté radicale du christianisme se situe ici et nulle part ailleurs. Les hommes doivent pardonner comme Dieu lui-même pardonne de manière inlassable. Nous avons été façonnés par Dieu, et il nous suffit de nous souvenir de nos origines divines pour accéder sans peine à sa volonté qui nous demande d'être parfaits comme notre Père céleste est parfait dans la miséricorde. Le pardon permet toujours une recréation de l'homme, car il s'agit d'une chance venue du Ciel... »

    Cardinal Robert Sarah, Dieu ou rien - Entretien sur la foi (ch. VII), Fayard, 2015.

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  • Méditation : Que signifie le "Sacré-Coeur" ?

    « Dans le langage pieux, le Sacré-Cœur s'entend de tout l'intérieur de Jésus. - Notre-Seigneur lui-même nous y a autorisé. N'a-t-il pas dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » ? Il ne s'agit pas là de son cœur proprement dit, mais de son âme, de son intérieur, de ses vertus.
    C'est le langage de Marguerite-Marie et de ses interprètes, les Pères de la Colombière et de Gallifet. Sous le nom de Sacré-Cœur, Marguerite-Marie nous présente toutes les vertus de Notre-Seigneur, tous les actes de sa vie intérieure.
    « Plusieurs s'y trompent, dit le P. de Gallifet (liv. 1, ch. 4). En entendant ce nom sacré, le Cœur de Jésus, ils bornent leur pensée au cœur matériel de Jésus-Christ. Mais que l'idée qu'on en doit avoir est différente et bien autrement magnifique ! Il faut qu'on le considère comme uni intimement à l'âme et à la personne de Jésus-Christ, plein de vie, de sentiment, d'intelligence ; comme le plus noble et le principal organe des affections sensibles de Jésus-Christ, de son amour, de son zèle, de son obéissance, de ses désirs, de ses douleurs, de ses joies, de ses tristesses ; comme le principe et le siège de ces mêmes affections et de toutes les vertus de l'Homme-Dieu... » - « L'offrande au Sacré-Cœur, dit le P. de la Colombière, se fait pour honorer son divin Cœur, le siège de toutes les vertus, la source de toutes les bénédictions et la retraite de toutes les âmes saintes... »
    Les litanies du Sacré-Coeur énumèrent aussi toutes les richesses cachées dans l'humanité sainte de Notre-Seigneur, dans sa vie terrestre, dans sa Passion, dans son Eucharistie et au ciel même.

    Par extension, le Sacré-Cœur c'est encore toute la personne de Jésus. - Dans le langage courant, le mot cœur est souvent employé pour désigner la personne. On dit : c'est un grand cœur, c'est un bon cœur.
    Cela s'est fait tout naturellement dans la dévotion au Sacré-Cœur, Marguerite-Marie dit : Ce Sacré-Cœur, comme elle disait : Jésus. Cet usage est devenu courant. Il faut remarquer toutefois que l'on considère alors spécialement la personne de Jésus dans sa vie affective, dans son intime, dans ses principes de conduite.
    Ainsi entendu, le Sacré-Cœur de Jésus me rappelle Jésus dans toute sa vie affective et morale, Jésus intime, Jésus tout aimant et tout aimable, Jésus modèle de toutes les vertus. Toute la vie de Notre-Seigneur peut ainsi se concentrer dans son Cœur.
    Dans le même sens, une statue du Sacré-Cœur c'est une statue où Jésus, nous montrant son cœur essaie de traduire à nos regards toute sa vie intime, son amour surtout et ses amabilités.
    Grâce à cette extension, nous pouvons décrire la dévotion au Sacré-Cœur comme la dévotion à Jésus se montrant à nous et nous montrant son cœur, dans sa vie intime et ses sentiments les plus personnels, lesquels ne disent d'ailleurs qu'amour et amabilité. C'est Jésus nous révélant le fond de lui-même en nous disant : « Voilà ce Cœur ». (P. Bainvel). »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (p.602), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    A voir : notre dossier complet sur la dévotion au Sacré-Coeur

  • Méditation : Prière ou charité

    « Comment prétendre aimer mon frère « comme Dieu l'aime », « pour l'amour de Dieu », si je ne sais pas ce qu'implique cet amour, s'il ne s'agit que de mots, très beaux peut-être, mais sans plus, si je n'ai pas pris conscience de ce que cela voulait dire pour moi que l'amour d'un Dieu ? On n'aime pas et on n'est pas aimé par procuration. Tel est le secret de la présence nécessaire de la prière à toute charité. Pour aimer vraiment, il me faut découvrir comment je suis aimé. Aimer comme Dieu aime, cela suppose qu'on a été atteint par cet amour, qu'on en a ressenti l'attrait, l'attaque, la blessure.

    Alors savoir comment je suis aimé, et aimer, ne feront plus qu'un seul mouvement. Le deuxième commandement est « semblable » au premier. Il nous faut bien être persuadés que, sans prière, nous ne vivons que des caricatures d'amour et de charité ; sans cette perpétuelle présence en nous, au moins en nostalgie, de l'origine divine de la vraie charité fraternelle, nous ne savons pas vraiment aimer.

    Ainsi la prière d'une double façon me découvrira comment le Christ, comment Dieu nous a aimés. Tout d'abord par la méditation de l’Écriture : « si tu savais le don de Dieu » ; ce n'est jamais fini de le savoir ; et deuxièmement en m'entretenant dans le rappel vivant de ce que Dieu a fait pour moi. Me souvenir de Dieu, mais d'un souvenir présent ; c'est cela la prière. Ne soyons pas dans l'illusion : avoir la patience, la douceur, la volonté d'accueillir et d'écouter que suppose la vraie charité, c'est impossible si jour après jour nous ne découvrons pas la patience, la longanimité, la tendresse de Dieu à notre égard. « Comme je vous ai aimés ». Alors oui, sans que nous en découvrions bien les étapes, mais peu à peu, et au moins dans notre désir, l'autre nous tiendra au cœur comme il tient au cœur de Dieu. Sachant ce que cela veut dire « Dieu aime », nous pourrons découvrir ce qui dans le monde est de Dieu - et que le cœur de mon frère est né comme le mien du même amour du Père ; c'est pour cela que nous aimons les autres du même amour dont nous sommes aimés de Dieu et dont nous aimons Dieu. Sans vraie prière, sans prière constante, il n'y aura que parodie de charité, et alors souvent l'incroyant risquera de valoir plus que nous. »

    Bernard Bro, Prière ou charité, in "Cahiers de l'Oraison" n°20, Août-Septembre 1959.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Pratiquer le silence...

    « Afin de faire naître le vrai silence en toi, pratique. Pratique sans cesse.
    Pratique le silence des yeux ; cherche toujours la beauté et la bonté divines autour de toi, fermes-en l'accès à tous les pécheurs et autres fauteurs de troubles.
    Pratique le silence des oreilles ; écoute toujours la voix de Dieu dans le cri du pauvre et du nécessiteux, fermes-en l'accès à tous les mensonges, railleries et autres mesquineries humaines.
    Pratique le silence de la langue ; prie Dieu et laisse s'exprimer par ton canal le Verbe de vie, la Parole de Vérité, lumineuse et inspirante, pacifique et porteuse d'un espoir joyeux, fermes-en l'accès aux justifications et autres paroles de ténèbres, de douleurs et de mort.
    Pratique le silence de l'esprit ; ouvre-toi à la connaissance de Dieu par la prière et la contemplation, comme Marie qui méditait les merveilles du Seigneur dans son cœur, fermes-en l'accès aux contrevérités, aux jugements péremptoires, aux soupçons et autres pensées destructrices nourries par le désir et la haine.
    Pratique le silence du cœur ; chéris Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force, aime ton prochain comme Dieu nous aime. Fermes-en l'accès à l'égoïsme, à la haine, à la jalousie et autres désirs humains issus de l'envie. »

    Bse Mère Teresa, Au cœur du monde, Propos recueillis pas Becky Benenate, Trad. Laurence E. Fristch, La Table Ronde, Paris, 1998.

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    Calm water, par (c) Maurizio Fecchio - Copyright © Maurizio51
    Photo reproduite avec la sympathique autorisation de son auteur
    Les magnifiques albums de Maurizio Fecchio sont en ligne sur Flickr & sur sa page Facebook

  • Méditation : L'amour de Marie pour Jésus

    « L'amour de Marie pour Jésus a (quatre) caractères :
    1° « C'est un amour souverain : Marie n'aime que Jésus. Elle ne s'aime qu'en Jésus. Elle n'aime le prochain que pour Jésus...
    2° « C'est un amour pur ; pur de toute imperfection, de recherche, d'amour-propre... Pur de tout désir, de toute volonté propre, de tout sentiment personnel : Marie ne veut qu'une chose, s'immoler à l'amour et à la gloire de Jésus...
    3° « C'est un amour généreux. Amour sans condition : elle se dévoue à suivre Jésus partout, à partager partout ses privations, ses sacrifices. - Elle est prête à fuir en Égypte, au milieu d'un peuple idolâtre... - Elle veut partager la pauvreté de l'Enfant-Dieu... - Elle ne choisit, pour apparaître dans la mission divine de son Fils, que les circonstances où Jésus est humilié, calomnié, persécuté... Son amour lui fera gravir le Calvaire avec Jésus... Il la fera triompher de la mort pour survivre à la mort de Jésus et languir sur la terre (de longues années) loin de son Bien-Aimé.
    4° « C'est un amour calqué sur celui du Christ. Les pensées de Jésus sont toutes en Dieu et toutes de Dieu : aussi ne perdait-il jamais Dieu de vue. Son âme voyait Dieu dans toutes les créatures, sa Providence, sa sagesse, sa bonté, sa puissance. De là cette facilité qu'il avait à s'entretenir avec son Père, à se tenir uni à lui au milieu des occupations les plus dissipantes et les plus variées ; à passer subitement de l'action à la contemplation.
    « C'est ainsi qu'a vécu Marie : elle pensait en Jésus. Toutes ses pensées se rapportaient à Jésus. Elle méditait sans cesse les divines paroles de Jésus qui étaient sa lumière, sa vérité, sa vie...
    « Amour de Jésus. - « L'amour suit la pensée ; le cœur aime ce que l'esprit estime... Jésus vivait de l'amour de son Père, faisait tout par amour, sacrifiait tout à l'amour de Dieu. - Procurer sa gloire, réparer les injures à sa divine majesté, le faire connaître, servir, aimer par toutes les créatures, tel était le feu qui consumait le Cœur de Jésus...
    « Telle était aussi la vie du saint Cœur de Marie. Aimer Jésus, vivre pour Jésus, souffrir pour lui, le faire connaître et aimer de tous les cœurs... c'était l'amour de Marie. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Retraite, pp. 22-26, cité in P. J.-B. Gosselin s.j., "Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année" (96), Tome III, 3e édition, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950. Cf. Bx Charles de Foucauld, Ecrits spirituels (171b), J. De Gigord, 1933.

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    Vierge à l'Enfant, par Louis Janmot (1814-1892)

  • Méditation : Sainte plaie du Côté du Christ

    « Un des soldats s'avançant, la lance à la main, l'enfonce avec force dans le côté nu du Sauveur. La croix s'ébranle par la violence du coup, et le sang et l'eau jaillissent de cette plaie nouvelle, pour laver les péchés du monde. O fleuve sacré, dont la source est au ciel, et dont les courants arrosent toute la surface de la terre ! O plaie précieuse, reçue par amour pour les hommes ! O porte du ciel, entrée du paradis, refuge, forteresse, sanctuaire des justes, sépulture des pèlerins, nid des douces colombes, couche fleurie de Salomon ! Je te salue, plaie précieuse qui blesses les cœurs pieux, et enflammes les âmes saintes, rose d'une inappréciable beauté, rubis d'un prix inestimable, entrée du Cœur du Christ, témoignage de son amour et gage de la vie éternelle ! En toi se réfugient les pénitents ; en toi se consolent les affligés ; par toi se guérissent les infirmes, et entrent dans le ciel les pécheurs. O creuset d'amour, séjour de paix, trésor de l’Église, veine d'eau vive jaillissant jusqu'à la vie éternelle ! Ouvre-moi, Seigneur, cette porte sacrée, reçois mon cœur dans cette délicieuse demeure, et que par elle je pénètre jusqu'aux entrailles de ton amour. »

    Louis de Grenade (1504-1588), Méditations pour tous les jours de la semaine (XI. Samedi matin), Troisième édition, Casterman, Tournai (Paris, P.-M. Laroche & Leipzig, L.A. Kittler), 1865.

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  • Méditation : Le jour de Pâques

    « Tout à coup, l'humble habitation s'illumine. Les anges accourent en chantant : « Reine du ciel, réjouissez-vous. Alleluia ! Celui que vous avez mérité d'enfanter, est ressuscité comme il l'avait dit ! » Et déjà le Seigneur Jésus, revêtu de beauté, d'éclat, de gloire, et rayonnant de joie, est auprès d'elle. Marie se prosterne pour l'adorer. Jésus la relève, l'embrasse, la presse sur son Cœur. Le Fils et la Mère prolongent leurs doux et consolants entretiens. Saint Jean est là, ils sont trois à l'heure du triomphe, comme ils étaient trois au Calvaire. Jésus annonce à sa Mère qu'il veut aller consoler Madeleine. « Partez, mon cher Fils, lui dit Marie, car elle a beaucoup d'amour pour vous et votre mort lui a fait verser bien des larmes. » Jésus et Marie font ainsi leur pâque dans les transports de l'amour le plus délicieux. (S. Bonaventure)
    Jésus m'invite aussi à la pâque de résurrection. Il m'invite à me jeter dans ses bras aujourd'hui, avec une confiance sans bornes. La résurrection a ses grâces spéciales, grâces de joie spirituelle, de sainte espérance, d'action de grâces, de fermeté au service du bon Maître.
    Le Cœur de Jésus ressuscité tressaille de joie, d'amour pour son Père, de bienveillance et de tendresse pour nous. Je m'unis à ses sentiments.

    Résolutions - O Marie, faites-moi partager votre sainte allégresse ! O Jésus, faites que je vive vraiment d'une vie ressuscitée, en union avec vous, dans le détachement des choses de la terre et le goût des choses du ciel. Je renouvelle ma résolution de m'unir à vous à chacune de mes actions. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Dimanche de Pâques), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Le Christ ressuscité apparaît à Marie, par Guercino

  • Méditations de la Semaine Sainte - Le deuil de Marie et des apôtres et l'épreuve de Madeleine

    « Madeleine nous donne un grand exemple de fidélité et de persévérance dans l'amour de Notre Seigneur. Elle n'a pas de repos, elle ne peut vivre loin de son Bien-Aimé. Il lui faut son Dieu, elle le cherchera. Son trésor est au sépulcre, là aussi est son cœur. Les épreuves n'ont pas éteint les flammes de son amour : Aquae multae non potuerunt extinguere caritatem. (Cant. 8.)
    Son amour s'est purifié dans le creuset des souffrances. Il faut que sa fidélité redouble : son Bien-Aimé a été si souvent trahi, abandonné ! Il faut que son dévouement soit vraiment réparateur. Aussitôt que la loi de Dieu le permet, elle sort avec les deux autres Marie pour acheter des parfums (Marc 16, 1.) Par modestie, elle ne sort pas seule. Elle consulte Pierre, Jean et Marie, comme elle ira leur rendre compte quand elle aura trouvé le tombeau vide. L'obéissance à l’Église et l'union à Marie sont les marques du véritable esprit de Dieu. Après l'achat des parfums, Madeleine fait une visite au sépulcre avec une seule compagne : Vespere autem sabbati, venit cum altera Maria videre sepulcrum. (Matt. 28, 1.) Elle prend le chemin du Calvaire, il fait sombre, elle revoit en esprit toutes les scènes du vendredi. Elle a peur de fouler aux pieds le précieux sang. La croix est encore là, elle est effrayante au milieu des ombres de la nuit. Le sépulcre est solitaire, les gardes sommeillent. Marie s'assied et pleure. L'heure de la consolation n'est pas venue. Notre-Seigneur la laisse dans ses angoisses et cependant il fortifie son courage. Elle retourne dans la maison de douleur, elle n'a pas trouvé son Bien-Aimé : Per noctem quaesivi quem diligit anima mea. Quaesivi et non inveni. (Cant. 3, 2) - Quand nous avons perdu la présence de Notre-Seigneur, cherchons-le assidûment comme Madeleine.

    Résolutions - Marie, Jean, Madeleine et les saintes femmes sont nos modèles dans cette journée de compassion et de réparation. Ils sont les seuls amis fidèles du Cœur de Jésus. Je m'unirai à eux aujourd'hui et tous les jours. Je chercherai mon Jésus comme Madeleine, toutes les fois que j'aurai perdu sa présence sensible. Je ne me découragerai jamais dans ma foi, ma confiance et mon amour. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Samedi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    La garde du tombeau, James Tissot (1836-1902)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Le Coeur de Jésus ouvert par la lance

    (1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Cœur)

    « « Ils verront au-dedans de celui qu'ils ont percé. » - C'est le mot du prophète Zacharie, rappelé par saint Jean. Le prophète n'a pas dit : « Ils verront qui ils ont percé », mais « ils verront au-dedans de celui qu'ils ont percé : Videbunt in quem transfixerunt. » (Saint Jean 19, 38.) Saint Jean applique ces paroles à l'ouverture du côté de Jésus ; il a du penser à l'intérieur de Jésus, au Cœur même de Jésus qu'il a pu entrevoir par la plaie béante du côté, au moment de l'embaumement.
    Cette blessure nous livre et nous ouvre le Cœur de Jésus. Spirituellement, nous y lisons l'amour qui a tout donné, même la vie. Dans cet amour même, nous reconnaissons le motif et la fin de toutes les œuvres divines : Dieu nous a créés, rachetés, sanctifiés par amour. Dans le Cœur de Jésus, c'est donc le fond même de la nature divine que nous pénétrons en sa plus merveilleuse manifestation. « Dieu est amour. » Saint Jean a lu cela dans le Cœur de Jésus.
    J'ai besoin de contempler cette blessure pour voir combien je suis aimé et combien je dois aimer à mon tour. J'apprendrai là comment un cœur aimant doit agir, souffrir, tout donner, jusqu'à la mort, pour Dieu et pour les âmes.
    Allons plus profondément encore, et voyons tout ce qu'a souffert le plus délicat des cœurs : les mépris, les calomnies, les trahisons, les abandons, les délaissements. Toutes les douleurs sont réunies dans ce Coeur et en débordent. Il les a toutes ressenties, il les a toutes sanctifiées. Dans nos peines, si extrêmes qu'elles soient, ayons confiance dans la sympathie et la compassion de ce Cœur, qui a voulu nous ressembler dans la souffrance, pour être plus compatissant et plus miséricordieux. (Aux Hébr. 2, 17.)
    Commençons nous-mêmes par plaindre cet amour qui n'est pas aimé et par compatir à ses douleurs.

    Résolutions - L'ouverture du Cœur de Jésus nous rappelle son amour, sa bonté, sa souffrance. Il attend de moi l'amour de retour, la reconnaissance, la compassion. Me voici, Seigneur, pour vivre avec Vous et en Vous. Ne permettez plus que je me sépare de Vous et que je Vous oublie. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Vendredi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Le coup de lance, James Tissot (1836-1902)

  • Méditations de la Semaine Sainte - La Sainte Cène

    « Entrons au Cénacle au moment de l'action de grâces de cette première communion de la terre. Saint Jean repose avec abandon et tendresse sur le Cœur de Jésus. C'est la réalisation d'un tableau du Cantique des cantiques : « Mon Bien-Aimé est à moi et je suis à lui... Je suis à mon Bien-Aimé et son Cœur se tourne vers moi. » (Cant. 2.)
    Jésus se complait dans son immolation eucharistique. Cette pâque féconde, qu'il vient de faire avec ses disciples, se renouvellera sur l'autel jusqu'à la fin des temps. C'est la manne du Nouveau Testament, le pain de vie, le pain des forts, les délices des saints, le gage du salut et de la résurrection.
    Saint Jean, l'apôtre vierge, l'ami de l’Époux, le parent du Christ, ravi de la communion qu'il vient de faire, laisse tomber tendrement sa tête sur la poitrine de son Maître chéri. Il est pur, et la chasteté des sens et du cœur permet à l'homme l'intimité avec Dieu. Attraction ineffable qui dégage le disciple de la terre et l'élève dans une région supérieure de béatitude et d'amour.
    Le disciple bien-aimé appuie sur le Cœur sacré de Jésus ses lèvres d'où jailliront les fleuves de la théologie sacrée, son front que doivent orner tant de rayons merveilleux de science et de sagesse, et ceindre l'auréole des apôtres, des prophètes, des vierges, des martyrs.
    Le Christ lui a réservé à lui seul, parce qu'il est pur, d'écrire de sa main les mystères de la pureté incréée, du Verbe de Dieu fait chair pour le salut du monde.
    Saint Jean, disciple bien-aimé, attirez-nous avec vous sur la poitrine de Jésus quand nous sommes unis à lui dans la communion.

    Résolutions - Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, et qu'il n'a rien épargné pour leur marquer son amour ! Et moi que ferai-je pour lui rendre amour pour amour ? J'irai à l'Eucharistie avec une pureté et une ferveur qui me rapprochent des dispositions de saint Jean. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Jeudi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jacques (James) Tissot (1836-1902), La communion des Apôtres

  • Méditations de la Semaine Sainte - Les paroles de Jésus en Croix

    « « Femme, voici votre fils. » Jésus formule ses dernières dispositions et comme son testament. Il ne peut pas mourir sans donner un dernier témoignage d'amitié à Marie sa Mère, à saint Jean, son disciple bien-aimé et à nous tous dans la personne de saint Jean. C'est là le testament de son Cœur. Il donne à Marie un soutien, l'apôtre vierge et aimant ; à saint Jean et à nous tous une Mère.
    Ces paroles étaient un acte de détachement autant qu'un acte de charité. Quel sacrifice pour Jésus et Marie !
    A ce moment là, nous sommes nés enfants de Marie. Marie a dit son fiat, comme elle l'avait dit pour sa maternité divine. Elle nous a acceptés pour ses enfants. Nous avons pris place dans son cœur.
    Saint Jean est entré de suite en possession de son legs précieux, il a pris Marie comme étant à lui : Accepit eam in sua.
    A nous de recueillir, comme saint Jean, le legs qui nous est fait et de le mettre à profit. Prenons Marie pour notre Mère. Honorons-la comme telle. Aimons-la. Sollicitons ses conseils, son secours, sa protection maternelle. Soyons-lui dévoués comme saint Jean, propageons son culte, gagnons-lui des enfants dévoués.

    Résolutions - Seigneur, pardonnez-moi comme au bon larron ; recommandez-moi à Marie ; donnez-moi la grâce de remplir comme vous toute ma mission, d'accomplir tout ce que votre Père céleste attend de moi. Je remets mon âme entre vos mains pour que vous la dirigiez et que vous la gardiez unie à votre divin Cœur. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Mercredi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Le Mans, Cathédrale Saint Julien, Grand Sépulcre, la Vierge et saint Jean
    (Crédit photo)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Le chemin du Calvaire

    « Notre-Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : « Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi », nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est là la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : « Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne ! » - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur.

    Résolutions - La croix est un mystère, elle répugne à la nature, mais elle a des secrets de grâce et de force. Il faut l'aimer avec sagesse, sans devancer la grâce de Notre-Seigneur. Nous pouvons de nous-mêmes embrasser la mortification avec prudence, dans la mesure de nos forces. Et pour les croix de Providence nous pouvons compter sur le secours de Notre-Seigneur dont le Cœur est rempli de bonté et de miséricorde. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Mardi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jérôme Bosch (Hieronymus Van Haken), Le Portement de Croix avec Sainte Véronique - Musée des Beaux Arts, Gand
    (Source)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Jésus est condamné à mort

    « Le monde est toujours le même. Il y avait là les sectaires, les meneurs : c'étaient les pharisiens et les prêtres, jaloux, ambitieux, passionnés. Ce sont eux qui harcèlent Pilate et qui le font céder à leurs desseins. Il y a aussi une foule instinctivement méchante, qui hurle avec les loups et qui assume la responsabilité du sang de Notre-Seigneur. Il y a aussi les pauvres soldats, grossiers et sans pitié, qui frappent Jésus au-delà même des désirs de Pilate et qui l'accablent de grossières injures et de traitements barbares.
    N'ai-je pas ma part dans ce concert de cruautés ? Sans doute pas directement, quoique je pourrais peut-être me reprocher beaucoup de faiblesses qui ont pour motifs l'habitude de suivre le courant, de faire comme les autres, de capituler sans cesse après des résolutions d'énergie et de réforme. Mais si je n'ai pas coopéré formellement aux offenses faites à Jésus par la société contemporaine, j'ai à me reprocher ma trop grande indifférence. Je n'ai pas crié : « Crucifigatur », mais j'ai fui comme les apôtres.
    Ils n'étaient pas là ! Ils auraient gagné des âmes faibles ; ils auraient pu opposer leurs cris de pitié et de justice au crucifigatur. Ils auraient au moins consolé le Cœur de Jésus par leur présence, par leurs regards, par leurs larmes. Mais la timidité, la faiblesse et quelque lâcheté les éloignent. C'est là que je suis. Je ne réagis pas assez contre le courant d'impiété. Je ne m'applique pas assez à détacher quelques âmes de ce courant. Je ne crie pas, je ne proteste pas, je ne suis pas près de Jésus, je ne le console pas. J'ai donc, hélas ! quelque complicité avec ses bourreaux.
    Pardon encore une fois, Seigneur, pour toutes mes lâchetés !

    Résolutions - Compassion, amour, reconnaissance, tels sont, Seigneur, les sentiments qui remplissent mon coeur. Qui pourra comprendre votre amour ? Mais aussi quelles leçons de haine du péché, d'amour de la réparation, de patience, de douceur, de mépris de la terre ! Unissez-moi, Seigneur, de plus en plus, aux sentiments de votre divin Cœur. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Lundi Saint), Etablissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Hieronymus Bosch (circa 1450–1516), Ecce Homo - Frankfurt am Main, Städel Museum
    (Crédit photo)

  • Méditation : Dimanche des Rameaux et de la Passion

    « Jésus était à la veille de sa passion, les démonstrations des Juifs ne le trompaient pas. Son Cœur était ulcéré. En approchant de la ville, il s'arrêta un instant et se prit à pleurer : « O Jérusalem, dit-il, si tu comprenais tout le bien que je te veux ! Si tu acquiesçais à la paix que je t'apporte ! Mais non, tu vas bientôt m'obliger à te frapper et à punir ton ingratitude ! »
    Ces paroles m'émotionnent profondément. Notre-Seigneur ne pensait pas seulement à Jérusalem, mais à toutes les âmes ingrates, à la mienne même. « Si tu comprenais tout le bien que je te veux ! me disait-il ; si tu acquiesçais à la paix que je t'apporte ! »
    Mais hélas ! je ne comprends pas toujours, je ne comprends pas souvent. Notre-Seigneur m'apporte la paix, mais je garde le trouble parce que je n'ai pas le courage de me vaincre et de briser entièrement avec mes inclinations mauvaises.
    Notre-Seigneur me répète ses avertissements de bien des manières, par les impressions de sa grâce, par mes oraisons, mes retraites, par maintes lectures et réflexions, par des épreuves aussi et des châtiments.
    Vais-je enfin comprendre son amour ?
    Ses larmes vont-elles me toucher ? Si j'avais la foi de Marguerite-Marie, je verrais les larmes du Bon Maître ! Je puis me les représenter. Je sais qu'il est impassible au ciel, mais il pleurerait encore à mon sujet, s'il pouvait pleurer.

    Résolutions - Deux pensées me saisissent aujourd'hui. Je dois recevoir plus dignement Notre-Seigneur dans la sainte communion. Je dois le louer de tout cœur, l'honorer et mettre à ses pieds le manteau de mes habitudes défectueuses. En second lieu, je sens le besoin de pleurer avec Notre-Seigneur, de compatir à la tristesse de son Cœur, et aux larmes qu'il verse sur mon ingratitude. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Lundi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

    NB : Nous vivrons cette Semaine Sainte avec les méditations appropriées du vénérable P. Dehon, et le divin Cœur de notre Sauveur.

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