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  • Méditation et Prières : Notre-Dame de Fatima

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (printemps 1916)

    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
    Je Vous demande pardon
    Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
    Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. »

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (automne 1916)

    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
    Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux
    Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
    Présent dans tous les tabernacles de la terre
    En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    Par lesquels Il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
    Et du Cœur Immaculé de Marie
    Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    1ère Apparition de Notre-Dame le 13 mai 1917

    - Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois.

    - Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?

    - Récitez le chapelet tous les jours afin d'obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.

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  • "Moi si j’avais commis" - Interprétation de la Communauté des Béatitudes

    Moi si j'avais commis tous les crimes possibles
    Je garderais toujours la même confiance
    Car je sais bien que cette multitude d'offenses
    N'est qu'une goutte d'eau dans un brasier ardent.

    Oui, j'ai besoin d'un coeur, tout brûlant de tendresse
    Qui reste mon appui et sans aucun retour
    Qui aime tout en moi et même ma faiblesse
    Et ne me quitte pas, ni la nuit ni le jour.

    Non, je n'ai pu trouver nulle autre créature
    Qui m'aimât à ce point et sans jamais mourir,
    Car il me faut un Dieu qui prenne ma nature
    Qui devienne mon frère et qui puisse souffrir.

    Je ne sais que trop bien que toutes nos justices
    N'ont devant ton regard pas la moindre valeur
    Et pour donner du prix à tous mes sacrifices
    Oui je veux les jeter jusqu'en ton divin Coeur.

    Non, tu n'as pas trouvé créature sans tache
    Au milieu des éclairs, tu nous donnas ta Loi
    Et dans ton Coeur sacré, Ô Jésus, je me cache
    Non je ne tremble pas car ma vertu c'est Toi.

    Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
    Qui a Jésus a tout - Prières et poésies (Cerf, 2009)

  • Méditation : confiants comme un enfant

    « Ah ! comprenez, comprenez donc enfin que Jésus est venu pour les pécheurs, et que ce qu'Il demande de vous, c'est un amour tout pétri de confiance. Si vous ne l'avez pas, c'est que vous n'avez pas compris Jésus. Le plus sincère des repentirs est toujours celui inspiré, non par la peur, mais par l'amour confiant.
    Rien et personne ne peut vous empêcher d'aller à Lui :
    Vos péchés ?... Il les a lavés dans son sang. - Votre indignité ?... Il la connaît mieux que vous. Il ne peut pas vous demander des qualités... Il sait qu'Il doit combler en vous un abîme de misères, mais Il vous demande de laisser vos retours sur vous-mêmes, parce que sa grâce est gratuite. En touchant vos plaies vous les envenimez ; sa main divine peut seule pénétrer dans vos blessures et les guérir.
    [...]
    Avant la Pentecôte, Saint Pierre disait :
    "Eloignez-Vous de moi, Seigneur, parce que je suis un pécheur (Lc V,3)". Et Pierre tomba.
    Après, il a sans doute dit et répété souvent avec l'expérience de sa faiblesse :
    "Approchez-Vous de moi, Seigneur, car je suis un misérable !"
    Demandez à tous le saints qui se sont approchés de Dieu, demandez-le aux grands saints comme Saint François d'Assise et Saint François de Sales !... Eux, vous enseigneront l'amour simple et confiant. Interrogez l'Etoile de Lisieux, et elle vous répondra que le secret de son apothéose unique a été sa confiance.
    Voyez les tout-petits qui s'asseyaient sur les genoux du Maître et qu'Il caressait (Mt XIX,13-15) : voilà la belle et divine réalité de l'Evangile...
    Entre ces petits et les apôtres méfiants, je reste avec les petits, je veux pour moi leur confiance et leur place sur le Coeur du Roi. »

    R.P. Mateo Crawley-Boevey, Jésus, Roi d'Amour - Recueil des Prédications (IV), Secrétariat International de l'Intronisation, Paris, 1928.

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  • Méditation : Paroles de Jésus à Ste Faustine (la miséricorde divine)

    « Ecris : Je suis trois fois saint et j'ai du dégoût pour le plus petit péché. Je ne peux aimer une âme souillée par le péché, mais lorsqu'elle se repent, il n'y a pas de limites à la largesse que j'ai envers elle. Ma miséricorde l'enveloppe et la justifie. Je poursuis de ma miséricorde les pécheurs sur tous leurs chemins et mon Coeur se réjouit quand ils reviennent vers moi. J'oublie les amertumes dont ils abreuvaient mon Coeur, et je me réjouis de leur retour. Dis aux pécheurs qu'aucun n'échappera à ma main. S'ils fuient mon Coeur miséricordieux, ils tomberont dans les mains de ma justice. Dis aux pécheurs que je les attends toujours, je prête une oreille attentive aux battements de leur coeur quand il bat pour moi. Ecris que je leur parle par leurs remords de conscience, par les insuccès et les souffrances, par les orages et la foudre, je leur parle par la voix de l'Eglise, et s'ils font échouer toutes mes grâces, je commence à me fâcher contre eux, les abandonnant à eux-mêmes, je leur donne ce qu'ils désirent. (1728 - 26.V.1938)

    Combien je désire le salut des âmes. Ma très chère secrétaire, écris que je désire répandre ma vie divine dans les âmes humaines et les sanctifier, pourvu qu'elles veuillent seulement accepter ma grâce. Les plus grands pécheurs arriveraient à une haute sainteté, si seulement ils avaient confiance en ma miséricorde. Mes entrailles débordent de miséricorde et elle est répandue sur tout ce que j'ai créé. C'est mon délice d'agir dans l'âme humaine, de la combler de ma miséricorde et de la justifier. Mon royaume sur terre est - ma vie dans l'âme humaine. Ecris, ma secrétaire, que je suis moi-même directement le directeur des âmes - et indirectement je les dirige par le prêtre et je mène chacune à la sainteté par un chemin qui n'est connu que de moi. (1784) »

    Jésus à Sainte Faustine, Petit Journal, Sixième cahier, Parole et Dialogue, Paris, 2002.

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    Images et historique (en polonais) de la réfection du tableau originel d'Eugène Kazimirowski (ci-dessus)

     Notre dossier sur la miséricorde divine

  • Méditation : ombre et lumière...

    « Ils étaient presque tous assis, là, par terre, autour du Maître, devant le lac de Tibériade. Simon ruminait en lui-même depuis un moment...
    - Qu'est-ce que tu marmonnes, lui dit Jésus ? Je te trouve bien soucieux !
    - Il y en a qui disent : "Moi, je ne fais jamais de péchés !"
    - Simon je vais te dire une chose... Est-ce que tu as remarqué, lorsque tu te promènes par une belle journée d'été ensoleillée, que ton ombre te précède ou te suit suivant, précisément, ta position par rapport au soleil ?
    - Oui et alors ?
    - Et alors, comme tu dis : Voici qu'un nuage arrive et... il n'y a plus d'ombre ! Eh bien, ces gars dont tu me parles, ils ont éliminé de leur horizon la Lumière de Dieu ! Tu as compris ? L'ombre n'apparaît que s'il y a le soleil ! L'éclipse de Dieu comme le dira Benoît XVI dans deux mille ans comporte nécessairement l'éclipse du péché ! Est-ce que tu as compris ? Et tu sais qu'il y en a qui pèchent sept fois par jour ?
    - Autrement dit ceux-là ils sont toujours avec Dieu ?
    - Je te laisse le soin de conclure ! »

    P. Roger Vergé, Miettes d'Evangile, in "L'Oeuvre des campagnes" n°245, Paris, 2013.

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  • Méditation : du jugement...

    « Juger les autres nous rend aveugles et nous empêche de discerner nos propres fautes. Garder le silence permet au contraire de voir plus clair en soi et nous cessons alors de projeter nos fautes sur les autres. Il est dit dans un apophtegme : "Il y eut un jour une réunion à Scété à propos d'un frère qui avait péché. Les Pères parlaient, mais abba Pior gardait le silence. Plus tard, il se leva, sortit, prit un sac, le remplit de sable et le porta sur son épaule. Il mit aussi un peu de sable dans une corbeille qu'il plaça devant lui. Interrogé par les Pères sur ce que cela signifiait, il dit : "Ce sac contient beaucoup de sable, ce sont mes péchés qui sont nombreux. Je les ai laissés derrière moi afin de ne pas m'affliger à leur sujet et de ne pas pleurer. Et voici les petits péchés du frère, qui sont devant moi, et je passe mon temps à les juger. Il ne faut pas agir ainsi, mais plutôt porter les miens devant moi et m'en soucier, et supplier Dieu de me les pardonner." Les Pères se levèrent et dirent : "Vraiment, telle est la voie du salut."

    Cet acte symbolique nous montre clairement combien nous sommes souvent portés à juger nos frères. Peut-être pensons-nous que c'est par souci pour leur salut que nous parlons d'eux. En réalité, nos péchés à nous sont beaucoup plus nombreux que les leurs qui nous préoccupent tant. Et il nous faut un abba Pior qui nous éclaire, avec précaution et amabilité, et nous montre qu'il ne sert à rien de s'emporter au sujet des péchés du prochain, qu'il vaut mieux prier pour lui et sentir, à travers la prière, que nous sommes tous mis à l'épreuve et que nul ne peut garantir qu'il ne péchera pas. »

    Anselm Grün, Le ciel commence en toi - La sagesse des Pères du désert pour aujourd'hui (ch.5), Salvator, Paris, 2013.

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    Monastère de St Antoine le Grand - IVème siècle - Egypte
    (Photo : B. Rousseau)

  • Méditation : le langage de la Croix

    « Seigneur, Tu as dit : "Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix de chaque jour et qu'il me suive." Je m'en vais maintenant marcher sur Tes traces et Te suivre en esprit sur le chemin de la croix.
    Que mon âme, je T'en prie, saisisse combien Tu as souffert pour moi. Ouvre mes yeux ; touche mon coeur que je voie, que je sente profondément la grandeur de Ton amour pour moi ; que je me tourne vers Toi de toute mon âme, ô mon Sauveur, et quitte le péché qui T'a causé de si amères douleurs.
    De mes fautes, Seigneur, je me repens du fond du coeur. Je veux commencer une vie nouvelle, m'y mettre sérieusement et Te suivre : aide-moi !
    Aide-moi aussi à porter ma croix avec Toi : le chemin des douleurs est l'école de la souffrance, de la patience, de la victoire sur soi. Que dans les Tiennes je reconnaisse mes propres détresses !
    Fais-moi comprendre le langage de la croix.
    Et mon devoir, le devoir de l'instant présent.
    Eclaire, fortifie mon âme, pour que je profite de cette méditation et en vive. »

    Romano Guardini (1885-1968), Le Chemin de Croix du Seigneur notre Sauveur (Réflexions préliminaires), Trad. de l'allemand par Antoine B. Giraudet s.j., Salvator, Paris, 2013.

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    Christ en Croix, Fra Angelico (détail)

  • Méditation : la confession

    « La confession est un acte de foi de la part de la créature ; c'est un acte du culte le plus concentré ; c'est une rupture avec le monde et un retour vers Dieu ; c'est un triomphe sur des milliers de mauvais esprits d'un immense pouvoir, et, comparativement avec nous autres hommes, d'une intelligence sans bornes ; c'est le commencement d'une éternité d'ineffable union avec Dieu ; car elle confère le droit de contempler l'Invisible face à face. Un homme voit dans son semblable, pécheur comme lui, peut-être même évidemment plus indigne, la figure et la juridiction réelle du Fils incarné de Dieu. Il s'agenouille à ses pieds, comme s'il n'était plus un homme ; il lui raconte les plus secrètes hontes et les péchés les plus cachés de son âme ; il se soumet à son interrogation, comme s'il était juge absolu et en dernier ressort de toute la terre ; il écoute avec douceur ses reproches, comme si c'était Dieu même qui parlât ; il lui laisse la détermination de son châtiment ; il lui donne des droits sur beaucoup d'arrangements de sa vie extérieure ; il fait cette narration de ses péchés avec une profonde douleur... Tout le pouvoir et la sagesse du monde n'eussent pu lui procurer cette douleur, car c'est un don surnaturel. Cette douleur renferme une détestation de la vie passée, qui est un autre don de Dieu. Elle est aussi accompagnée d'une ferme détermination de ne jamais offenser Dieu de nouveau. Entre la volonté divine et la liberté de pécher, la préférence est donnée à la volonté de Dieu, à quelque prix que ce soit. Cette détermination énergique est la chose qui a coûté le plus de peine, et ce n'est qu'à force de soins, d'efforts et d'attention qu'on y est parvenu ; et, malgré cela, c'est un don de Dieu, plutôt que le fruit du travail.

    L'acte étant ainsi complété à grand renfort de secours et d'interventions divines, Dieu lui-même commence sa part exclusive. Créature sujette à l'erreur, juge coupable comme celui qui s'accuse, le confesseur prononce quelques paroles, et aussitôt, des veines de Jésus, tombe invisiblement et spirituellement la rosée du précieux sang, versé depuis des centaines d'années, et repis après trois jours ; ce sang arrose l'âme du pécheur, dont toutes les fautes sont effacées, et dont l'état est complètement changé. Un travail compliqué s'opère dans son âme, tel que la réinfusion de certaines habitudes surnaturelles, la renaissance des mérites, la communication de la nature divine. Le changement ne peut se comparer qu'à celui d'un démon métamorphosé en ange ; tout le ciel s'en émeut ; c'est le sujet spécial d'une jubilation angélique...

    Après cela, comment ne sommes-nous pas différents de ce que nous sommes ? »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Paris, Bray et Retaux, 1872 (6e éd.).

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    "Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront" (Is 1,18)

  • 20 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres."
    (Jn 8, 31-42)

    « "Si vous demeurez dans ma parole, dit-il, vous êtes véritablement mes disciples." Il ne suffit pas pour un disciple d'entendre la parole du maître, il doit s'y attacher. Aussi le Sauveur ne dit-il pas Si vous entendez ma parole, si vous cherchez à la recueillir, si vous y applaudissez ; mais, remarquez bien ; "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera."

    Quelle observation faire ici, mes frères ? Il y a peine ou il n'y a pas peine à demeurer dans la parole de Dieu. Si c'est une peine, considère la grandeur de la récompense ; et si ce n'en est pas une, la récompense t'est accordée gratuitement. Ah ! demeurons dans Celui qui demeure en nous. Ne pas demeurer en lui, pour nous c'est tomber ; et pour lui, s'il ne demeure pas en nous, il n'en a pas moins une demeure ; car il sait demeurer en lui-même, puisqu'il n'en sort jamais. L'homme au contraire, après s'être perdu, doit se garder de demeurer en soi ; et si le besoin nous porte à demeurer en lui, c'est la compassion qui le détermine à demeurer en nous. [...]
    Qu'est-ce donc que demeurer dans la parole de Dieu, sinon ne céder devant aucune tentation ?

    "Vous connaîtrez la vérité" : quelle récompense ! On pourrait dire : Que me sert de connaître la vérité? "Et la vérité vous délivrera." Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot délivrer, dans notre langue, peut s'entendre de deux manières : on le prend le plus ordinairement pour exprimer que l'on sauve d'un danger, que l'on tire d'embarras. Mais dans le sens propre délivrer signifie rendre libre. Qu'est-ce que sauver, sinon assurer le salut ? Qu'est-ce que guérir, sinon rendre la santé ? Ainsi délivrer signifie rendre libre, et voilà pourquoi je disais : Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot grec exprime ce sens plus clairement encore, et on ne peut l'entendre autrement. Ce qui le prouve, c'est que les Juifs répondirent au Seigneur. "Nous n'avons été jamais esclaves de « personne ; comment dites-vous : La vérité vous délivrera ?" Comment nous dites-vous cela puisque nous n'avons jamais été esclaves de personne ? Vous savez que nous ne sommes assujettis à aucun esclavage ; comment donc nous promettez-vous la liberté ?

    Ils comprenaient bien, mais ils agirent mal. Comment comprirent-ils ? — "La vérité vous délivrera", ai-je dit ; et considérant que vous n'êtes esclaves d'aucun homme, vous vous êtes écriés : "Jamais nous n'avons été esclaves." Mais "quiconque" Juif ou Gentil, riche ou pauvre, homme privé ou homme public, empereur ou mendiant, "quiconque faitle péché, est esclave du péché." Oui, "quiconque fait le péché, est esclave du péché", et si on reconnaît cet esclavage, on saura à qui demander la liberté.

    Un homme libre est saisi parles barbares, de libre qu'il était il devient esclave. Un riche compatissant l'apprend ; il considère qu'il a de la fortune et il veut le racheter. II va trouver les barbares, leur donne de l'argent et rachète l'esclave. Mais l'affranchir complètement, ce serait le délivrer du péché. Qui en délivre ? Est-ce un homme qui en affranchit l'homme ? Cet homme que nous venons de voir sous le joug des barbares a été racheté par son bienfaiteur, et il y a de l'un à l'autre une grande différence : il est possible pourtant que tous deux soient également esclaves de l'iniquité. Je demande à l'esclave racheté : As-tu quelque péché ? — J'en ai, répond-il. — Et toi, rédempteur, en as-tu ? — J'en ai aussi, reprend-il. — Donc ne vous vantez ni l'un ni l'autre, ni toi d'être racheté, ni toi d'avoir racheté ; mais courez tous deux au Libérateur véritable. »

    Saint Augustin, Traité CXXXIV (1-3) sur saint Jean, in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : la miséricorde (suite)

    « Si tu pardonnes l'injure que t'a faite un détracteur ou à un calomniateur, pardonne-le de tout coeur, et confie toute offense à l'oubli éternel, car notre Père oublie nos péchés, comme l'écrit le prophète Ezéchiel : "Si le méchant renonce à son péché, on ne se souviendra plus de tous ses crimes." (Ez 18,21s) Et comme dit David : "Autant l'orient est distant de l'occident, autant le Seigneur écarte de nous nos iniquités" (Ps 102,12) ; et cela pour qu'elles ne puissent plus continuer à nous être nuisibles.
    Si tu fais l'aumône au pauvre, comprends que tu reçois plus que tu ne donnes, car "celui qui donne au pauvre, prête à Dieu." (Pr 19,17) C'est pourquoi, donne avec humilité et respect, non pas comme une aumône à un pauvre, mais comme un petit cadeau fait à un prince.
    Si tu supportes quelque chose de gênant pour être utile à ton prochain dans le besoin, pense à la distance qu'il y a entre toi et ton Seigneur, lui qui, pour t'être utile, a donné son sang et sa vie ! Ainsi, sans attente d'une récompense terrestre, sans aucun aiguillon de vaine gloire, mais par pur amour de Dieu et du prochain, tu feras des progrès dans la vertu de miséricorde. »

    Saint Robert Bellarmin (1542-1621), La montée de l'âme vers Dieu (XIV, 3), Trad. Jean-Baptiste Herman s.j., Charles Beyaert, Bruges, 1924.

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  • Méditation : péché et miséricorde divine

    En écho aux paroles du Saint Père ce dimanche, relatives à la miséricorde :

    « La conduite que Jésus Christ tenait pendant sa vie mortelle nous montre la grandeur de sa miséricorde pour les pécheurs. Nous voyons qu'ils viennent tous lui tenir compagnie ; et lui, bien loin de les rebuter ou du moins de s'éloigner d'eux, au contraire, il prend tous les moyens possibles pour se trouver parmi eux, afin de les attirer à son Père. Il va les chercher par les remords de conscience ; il les ramène par sa grâce et les gagne par ses manières amoureuses. Il les traite avec tant de bonté, qu'il prend même leur défense contre les scribes et les pharisiens qui veulent les blâmer, et qui semblent ne pas vouloir les souffrir auprès de Jésus Christ.

    Il va encore plus loin : il veut se justifier de la conduite qu'il tient à leur égard par une parabole qui leur dépeint, comme l'on ne peut pas mieux, la grandeur de son amour pour les pécheurs, en leur disant : « Un bon pasteur qui avait cent brebis, en ayant perdu une, laisse toutes les autres pour courir après celle qui s'est égarée, et, l'ayant retrouvée, il la met sur ses épaules pour lui éviter la peine du chemin. Puis, l'ayant rapportée à son bercail, il invite tous ses amis à se réjouir avec lui d'avoir retrouvé la brebis qu'il croyait perdue ». Il ajoute encore cette parabole d'une femme qui, ayant dix drachmes et en ayant perdu une, allume sa lampe pour la chercher dans tous les coins de sa maison, et l'ayant retrouvée, elle invite toutes ses amies pour s'en réjouir. « C'est ainsi, leur dit-il, que tout le ciel se réjouit du retour d'un pécheur qui se convertit et qui fait pénitence. Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs ; ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui sont malades » (Lc 5,31-32).

    Nous voyons que Jésus Christ s'applique à lui-même ces vives images de la grandeur de sa miséricorde envers les pécheurs. Quel bonheur pour nous de savoir que la miséricorde de Dieu est infinie ! Quel violent désir ne devons-nous pas sentir naître en nous d'aller nous jeter aux pieds d'un Dieu qui nous recevra avec tant de joie ! »

    Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), Sermon pour le 3ème dimanche après Pentecôte, 1er sur la miséricorde, in "Sermons du Saint Curé d'Ars" (Tome II), Nouvelle édition, Gabriel Beauchesne, Paris, 1925.

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  • 17 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La femme adultère : "Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre."
    (Jn 8, 1-11)

    « 1. Frères bien-aimés, nous devons faire de la présente leçon du saint Evangile une étude d'autant plus approfondie, nous devons en conserver un souvenir d'autant plus durable, qu'elle nous donne une plus haute idée de la miséricordieuse bonté de notre Créateur. Vous l'avez entendu, des accusateurs méchants avaient amené devant lui une femme adultère ; au lieu de la condamner à être lapidée, comme le voulait la loi de Moïse, le Sauveur força les accusateurs de cette femme à reporter leur attention sur eux-mêmes et à se prononcer sur le compte de la pécheresse avec l'indulgence qu'eût réclamée pour eux-mêmes leur propre faiblesse bien constatée. Remarquons, toutefois, que l'Ecriture emprunte d'ordinaire aux circonstances de temps et de lieu, et quelquefois de l'un et de l'autre, l'occasion d'indiquer d'avance les événements dont elle doit faire ensuite le récit ; aussi, avant de raconter avec quelle miséricorde le Rédempteur a tempéré et interprété la loi, l'Evangéliste dit-il d'abord que « Jésus vint sur la montagne des Oliviers, et qu'au commencement du jour, il parut de nouveau dans le temple (Jn VIII, 1, 2) ». En effet, le mont des Oliviers représente l'infinie bonté, la grande miséricorde du Seigneur ; car le mot grec oleos signifie, en latin, miséricorde ; une onction d'huile apporte d'habitude du soulagement à des membres fatigués et malades ; enfin, l'huile est si légère et si pure, que si tu veux la mélanger avec n'importe quel autre liquide, elle remonte aussi vite au-dessus de ce liquide et se tient à la surface : image assez fidèle de la grâce et de la miséricorde du Seigneur. Au sujet de celle-ci, il est écrit : « Le Seigneur est bon pour tous, et sa commisération repose sur toutes ses oeuvres (Ps CXLIV, 12) ». Le commencement du jour représente aussi l'aurore de la grâce qui, après avoir dissipé les ombres de la loi, devait amener à sa suite le soleil brillant de la vérité évangélique. « Jésus vient donc en la montagne des Oliviers » pour montrer qu'en lui se trouve la forteresse de la miséricorde ; et « au commencement du jour il paraît de nouveau dans le temple », pour nous faire entendre qu'avec la lumière naissante du Nouveau Testament, les trésors de cette même miséricorde devaient s'ouvrir et se répandre sur les fidèles, qui sont vraiment son temple.

    2. Et, dit l'Evangéliste, « tout le peuple vint vers lui, et, s'étant assis, il les instruisait (Jn VIII, 2) ». Le Christ s'assied ; par là, il nous fait voir combien il s'est humilié en se faisant homme, pour apporter à nos maux le remède de son infinie miséricorde. Voilà aussi la raison de ce précepte du Psalmiste : « Levez-vous, après que vous vous serez assis ». Ou, en d'autres termes plus nets : Levez-vous, non pas avant, mais après que vous vous serez assis ; car lorsque vous vous serez vraiment humiliés, vous aurez tout lieu d'espérer que les joies célestes deviendront votre récompense. L'Evangéliste nous rapporte avec un véritable à propos que Jésus s'étant assis pour enseigner, tout le peuple vint vers lui en effet, lorsque, par l'humilité de son incarnation, il nous a eu manifesté sa miséricorde en se rapprochant de nous, ses leçons ont été reçues plus volontiers et par un grand nombre d'hommes ; car la plupart, entraînés par l'orgueil et l'impiété, en avaient précédemment fait mépris. « Ceux qui ont le coeur doux ont entendu et se sont réjouis (Ps XXXIII, 2) ». Ils ont loué le Seigneur avec le Psalmiste, et ils ont ensemble exalté son saint nom. Les envieux ont entendu : « Ils ont été brisés et ne se sont point repentis (Id. XXXIV, 16) ». Ils l'ont tenté, se sont moqués de lui, ont grincé des dents contre lui. Enfin, pour l'éprouver, ils lui amenèrent une femme surprise en adultère, et lui demandèrent ce qu'il fallait faire de cette malheureuse que la loi de Moïse condamnait à être lapidée. S'il déclarait qu'elle devait être lapidée, ils le tourneraient en ridicule pour avoir oublié les leçons de miséricorde qu'il leur avait toujours adressées ; si, au contraire, il s'opposait à sa lapidation, ils grinceraient des dents contre lui et trouveraient un motif, réel pour le condamner lui-même comme autorisant le vice et enfreignant les prescriptions de la loi. Mais à Dieu ne plaise que l'imbécillité terrestre ait trouvé de quoi dire et que la sagesse d'en haut n'ait pas trouvé de quoi répondre ! A Dieu ne plaise que l'impiété aveugle ait pu empêcher le soleil de justice d'éclairer le monde ! « Jésus donc, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre (Jn VIII, 6) ». L'inclinaison de Jésus était l'emblème de l'humilité ; le doigt, facile à plier à cause des articulations dont il se compose, symbolisait la subtilité du discernement. Enfin, la terre était la figure du coeur humain, qui peut être indifféremment le principe de bonnes ou de mauvaises actions. On demande donc au Sauveur de porter son jugement sur le compte de la pécheresse : il ne se prononce pas immédiatement, mais, avant de le faire, « il se baisse et il écrit avec son doigt sur la terre », puis il acquiesce à l'instante demande des accusateurs, et dit ce qu'il pense. Par là il nous donne un modèle de conduite, pour le cas où nous verrions le prochain faire quelques écarts : avant de le juger et de porter contre lui une sentence de condamnation, descendons humblement dans notre propre conscience, puis, avec le doigt du discernement, débrouillons l'écheveau de nos oeuvres, et par un examen attentif faisons la part de ce qui plaît à Dieu et la part de ce qui lui déplaît : c'est le conseil que nous donne l'Apôtre : « Mes frères », dit-il, « si quelqu'un est tombé par surprise en quelque péché, vous autres, qui êtes spirituels, ayez soin de le relever dans un esprit de douceur, chacun de vous réfléchissant sur soi-même et craignant d'être tenté comme lui (Ga VI, 1) ».

    2. « Et comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette contre elle la première pierre (Jn VIII, 7) ». De ci et de là les scribes et les pharisiens tendaient au Sauveur des lacets et des piéges, supposant que, dans ses décisions, il se montrerait dur ou infidèle à la loi ; mais il voyait leurs malices, déchirait leurs filets aussi facilement qu'une toile d'araignée, et ne cessait de se montrer aussi juste que bon et miséricordieux dans ses jugements ; aussi cette parole du Psalmiste, que nous avons citée, trouvait-elle en lui son parfait accomplissement : « Ils ont été brisés et ne se sont point repentis (Ps XXXIV, 16) ». Ils ont été brisés, afin qu'ils ne pussent enserrer le Sauveur dans les mailles de leurs fils, et ils ne se sont point convertis, pour pratiquer, à son exemple, les oeuvres de miséricorde. Veux-tu apprendre comment la bonté du Christ a tempéré la rigueur de la loi ? Le voici : « Que celui de vous qui est sans péché ». Veux-tu aussi connaître l'équité de son jugement ? « Jette contre elle la première pierre ». Si, dit-il, Moïse nous a commandé de lapider la femme adultère, ce n'est pas à des pécheurs, mais à des justes, qu'il appartient d'exécuter ses ordres. Commencez d'abord vous-mêmes par accomplir la loi : alors, hâtez-vous de lapider la coupable, parce que vos mains sont innocentes et que votre coeur est pur. Accomplissez d'abord les prescriptions spirituelles de la loi ; ayez la foi, pratiquez la miséricorde, respectez la vérité ; alors vous aurez le droit de juger des choses charnelles. Après avoir prononcé son jugement, le Sauveur « se baissa de nouveau, et il écrivit sur la terre (Jn VIII, 8) ». Ne pourrait-on pas expliquer ce mouvement d'après ce qui a lieu d'ordinaire dans le monde ? En présence de ces tentateurs de mauvaise foi, ne s'est-il point baissé, n'a-t-il pas voulu écrire sur la terre et regarder d'un autre côté, pour laisser libres de partir des hommes que sa réponse écrasante disposait plutôt à s'éloigner bien vite qu'à le questionner davantage ?

    4. Enfin, « en entendant ces paroles, ils s'en allèrent l'un après l'autre, les vieillards les premiers (Ibid. 9) ». Avant de porter son jugement, et après l'avoir porté, le Sauveur s'est baissé et il a écrit sur la terre ; c'était là-nous avertir, en figure, de commencer par reprendre notre prochain, quand il manque à ses devoirs, puis, après avoir exercé envers lui le ministère de correction fraternelle, de nous examiner nous-mêmes humblement et avec soin ; car il pourrait se faire que nous soyons personnellement coupables des fautes que nous reprochons à eux ou à tous autres. Voici, en effet, ce qui arrive souvent : on condamne, par exemple, un meurtrier public, et l'on ne remarque pas qu'on a soi-même le coeur gâté par les sentiments d'une haine plus coupable. Ceux qui accusent les fornicateurs ne font pas attention à la peste de l'orgueil hautain que leur suggère l'idée de leur chasteté. On blâme les ivrognes, et l'on n'ouvre pas les yeux sur l'envie dont on se trouve rongé. En des circonstances si dangereuses, quel remède employer, comment nous préserver du mal ? Le voici : Quand nous en voyons un autre tomber dans le péché, baissons-nous aussitôt, c'est-à-dire jetons humblement les yeux sur les fautes que la fragilité de notre nature ne nous permettrait pas d'éviter, si la bonté divine ne venait nous soutenir. Ecrivons sur la terre ; en d'autres termes, discutons avec soin l'état de notre âme et demandons-nous si nous pouvons dire avec le bienheureux Job : « Notre coeur ne nous reproche rien pour tout le cours de notre vie (Job, XXVII, 6) » ; et, s'il nous reproche quelque chose, rappelons-nous, et ne l'oublions pas, que Dieu est supérieur à notre coeur, et qu'il sait tout.

    5. Nous pouvons donner encore une autre interprétation de la conduite de Notre-Seigneur au moment où il allait accorder à la femme adultère son pardon : il a voulu écrire avec son doigt sur la terre, pour montrer qu'il a lui-même autrefois écrit le décalogue de la loi avec son doigt, c'est-à-dire par l'opération du Saint-Esprit. Il était juste que la loi fût écrite sur la pierre, puisque Dieu la donnait pour dompter le coeur si dur et si rebelle de son peuple. Il n'était pas moins convenable que le Christ écrivît sur la terre, puisqu'il devait donner la grâce du pardon aux hommes contrits et humbles de coeur, afin de leur faire porter des fruits de salut. C'est à juste titre que nous voyons se baisser et écrire avec son doigt sur la terre Celui qui s'était autrefois montré sur le sommet de la montagne et avait écrit de sa main sur des tables de pierre ; de fait, en s'humiliant jusqu'à se revêtir de notre humanité, il a répandu dans le coeur fécond des fidèles l'esprit de grâce, après avoir, du haut de la montagne où il apparaissait aux yeux de tous, donné précédemment de durs préceptes à une nation endurcie. C'est chose bien à propos, qu'après s'être baissé et avoir écrit sur la terre, le Christ se soit redressé et qu'il ait alors laissé tomber de ses lèvres des paroles de pardon ; car ce qu'il nous a fait espérer en venant partager notre faiblesse humaine, il nous l'a miséricordieusement accordé en vertu de sa puissance divine. « Jésus, s'étant relevé, lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a condamnée ? Elle lui répondit : Non , Seigneur (Jn VIII, 10) ». Personne n'avait osé condamner cette pécheresse, parce que chacun des accusateurs avait déjà reconnu en lui-même des sujets bien autrement graves de condamnation. Mais voyons comment, après avoir écrasé les accusateurs sous le poids de la justice, le Sauveur ranime le courage de d'accusée ; voyons de quelle ineffable bonté il lui donne le gage : « Et moi, je ne te condamnerai pas non plus ; va, et ne pèche plus à l'avenir (Jn VIII, 11) ». Alors s'accomplit la parole que le psalmographe avait prononcée en chantant les louanges du Seigneur : « Regardez, et, dans votre majesté, marchez et régnez, à cause de la vérité, de la clémence et de la justice, et votre droite se signalera par des merveilles (Ps XLIV, 6) ». Le Christ règne à cause de la vérité, parce qu'en enseignant au monde le chemin de la vérité, il ouvre à la multitude des croyants les portes de son glorieux royaume. Il règne à cause de la clémence et de la justice, car plusieurs se soumettent à son empire en le voyant si bon à délivrer de leurs péchés ceux qui se repentent, et si juste à condamner à cause de leurs fautes ceux qui y persévèrent ; si clément à accorder le bienfait de la foi et des vertus célestes, si juste à récompenser éternellement les mérites de la foi et les luttes des vertus célestes. « Votre droite l'a signalé par des merveilles ». Car Dieu, habitant dans l'homme, a montré qu'il était admirable dans tout ce qu'il faisait et enseignait : et, au surplus, qu'il évitait toujours, avec une merveilleuse prudence, tous les piéges que l'astuce raffinée de ses ennemis pouvait imaginer de lui tendre. « Ni moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et ne pèche plus à l'avenir ». Qu'il est bon et miséricordieux ! Il pardonne les péchés passés. Qu'il est juste, et comme il aime la justice ! Il défend de pécher davantage. »

    Saint Augustin, Sermon XV (1-5), Sermons sur des sujets tirés de l'Ecriture, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Traduction de MM. les abbés Bardot et Aubert, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 10 mars : Toute l'année avec les Pères...

    Parabole du fils prodigue (Lc 15, 1-32)

    « Dans l'attente certaine de sa puissance
    malgré le fardeau de mes péchés,
    je crois avec une espérance inébranlable
    et en me confiant dans la main du Tout Puissant,
    que non seulement j'obtiendrai le pardon
    mais que je le verrai lui en personne,
    grâce à sa miséricorde et à sa pitié
    et, bien que je mérite parfaitement d'être proscrit,
    que j'hériterai du ciel. »

    Grégoire de Narek (v.944-v.1010), Le Livre de prières, n°12 (1) (Trad. SC 78 rev.).

  • Méditation - Prière : saint Silouane

    « Où es-Tu ô ma Lumière et ma Joie ?
    Le parfum de ton passage est resté dans mon âme et j'ai soif de Toi !
    Mon coeur est sans courage et rien ne me donne de joie.
    Je t'ai attristé et Toi Tu m'as caché ta face.
    Mon coeur t'aime, aussi te désire-t-il et te cherche-t-il en pleurant.
    Tu as orné le ciel d'étoiles, l'air de nuages, la terre de fleuves et de riants jardins ;
    mais c'est Toi et Toi seul que j'aime, et non le monde si beau soit-il.
    C'est Toi que je désire, Seigneur.
    Je ne puis oublier ton regard tranquille et doux ;
    je t'en supplie avec des larmes :
    viens, pénètre en moi et purifie-moi de mes péchés.
    Toi qui, du haut de ta gloire, jettes un regard ici-bas,
    Tu sais bien la ferveur du désir de mon àme.
    Ne m'abandonne pas, exauce ton serviteur qui crie, comme le prophète David :
    "Pardonne-moi, mon Dieu, selon ta grande miséricorde." »

    Saint Silouane l'athonite, moine russe du Mont Athos (1866-1938), Ecrits spirituels.

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  • Méditation : grâce et miséricorde

    « Souvent, constatant nos chutes et nos misères, nous sommes si effrayés et si affreusement honteux de nous-mêmes, que nous savons à peine où nous mettre. Mais Jésus ne veut pas que nous prenions la fuite : pour lui, il n'y aurait rien de pire ! En revanche, il veut que nous fassions comme le petit enfant : quand il a du chagrin ou de la frayeur, il court en hâte vers sa mère pour qu'elle le secoure au plus vite. Ainsi veut-il que nous fassions comme ce tendre enfant, en disant : "Ma bonne mère ! Ma mère pleine de miséricorde ! Ma mère très chère ! Pitié pour moi ! Je suis tout sale et je ne vous ressemble plus ! Je ne puis être guéri sans votre aide et sans votre grâce !"
    Le torrent de miséricorde de son sang très aimé et de son eau précieuse suffit pour nous rendre purs et propres. Les saintes plaies de notre sauveur restent béantes, et il est heureux de nous guérir ; les douces mains pleines de grâces de notre mère sont prêtes à nous soigner. En tout cela, son office est celui d'une aimable nourrice, qui n'a rien d'autre à faire ni à penser que de sauver son enfant. »

    Ste Julienne de Norwich, Révélations de l'amour divin (ch.61).

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    Tableau de Giovanni Battista Salvi (1609-1685), dit il Sassoferrato
    Vierge à l'enfant, Pinacothèque de Cesena

  • Méditation : l'examen de conscience

    « Tous les saints et tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à présenter l'examen journalier de la conscience comme le moyen le plus efficace de corriger les défauts et d'avancer dans les vertus. Les philosophes païens eux-mêmes prescrivaient à leurs disciples de s'examiner chaque jour sur ces trois points : Qu'ai-je fait ? comment l'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de faire ? C'est qu'effectivement, sans cet examen bien fait chaque jour, on ne se connaît pas. Il y a en nous des vices si déguisés, des dérèglements si cachés, des désordres si subtils, qu'on ne les aperçoit qu'à force de réflexions sérieuses. Il en est de l'âme qui ne s'examine pas ou qui s'examine mal, comme d'une vigne tombée en friche, qui, faute d'être cultivée, se couvre de ronces et d'épines. [...] Faute d'examen, les vices croissent dans l'âme, et les vertus en disparaissent ; sans qu'on le remarque, l'état de la conscience va toujours s'empirant ; et telle est l'ignorance où l'on est de soi-même, qu'on ne le soupçonne même pas. L'âme s'assoupit, perd sa force, ne se tient plus en garde contre les tentations et les occasions dangeureuses ; et, dans cet état, elle touche à sa perte. Avec l'examen journalier, au contraire, on remarque ses manquements et on les répare ; on se dit chaque soir : "J'ai fait telle faute aujourd'hui, je m'en corrigerai demain ; j'observe dans mon coeur telle mauvaise inclination, je vais la combattre." Chaque jour on se dit : "J'aurai ce soir à me rendre compte de l'emploi de mon temps, de ma fidélité à la grâce", et cette pensée éveille la vigilance, excite l'attention et empêche les mauvaises habitudes de se former. De plus, la vue de ses misères, que l'examen journalier tient sans cesse devant les yeux, conserve l'humilité, éloigne la présomption, dispose à bien se confesser par une connaissance plus claire de ses fautes. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Mercredi de la première semaine de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : la tentation

    « Les tentations ne doivent pas t'effrayer ; par elles Dieu veut éprouver et fortifier ton âme, et il te donne en même temps la force de les vaincre. Jusqu'ici ta vie a été celle d'un enfant ; désormais le Seigneur veut te traiter en adulte. Or les épreuves de l'adulte sont bien supérieures à celles de l'enfant, et cela explique pourquoi tu es, au début, toute troublée. Mais la vie de ton âme retrouvera vite son calme, cela ne tardera pas. Aie encore un peu de patience, et tout ira pour le mieux.
    Laisse donc tomber ces vaines appréhensions. Souviens-toi que ce n'est pas la suggestion du Malin qui fait la faute, mais plutôt le consentement donné à ces suggestions. Seule une volonté libre est capable de bien et de mal. Mais lorsque la volonté gémit sous l'épreuve infligée par le Tentateur, et quand elle ne veut pas ce qu'il lui propose, non seulement ce n'est pas une faute, mais c'est de la vertu.
    Garde-toi de tomber dans l'agitation en luttant contre tes tentations, car cela ne ferait que les fortifier. Il faut les traiter par le mépris et ne pas t'en occuper. Tourne ta pensée vers Jésus crucifié, son corps déposé entre tes bras et dis : "Voilà mon espérance, la source de ma joie ! Je m'attache à toi de tout mon être, et je ne te lâcherai pas avant que tu m'aies mis en sécurité". »

    Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), Ep 3, 626 et 570 ; CE 34 (Trad. Une pensée, Mediaspaul, 1991)

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    Tentation sur la montagne par Duccio di Buoninsegna, v.1310
    (Détrempe sur bois, Frick Collection, New-York)

  • Méditation : le jeûne

    « Nous ne devons pas seulement surveiller notre régime alimentaire, il faut éviter pareillement tout autre péché et jeûner aussi bien de la langue que du ventre, en nous abstenant de la médisance, du mensonge, du bavardage, des injures, de la colère, en un mot de toute faute qui se commet par la langue. Il nous faut également pratiquer le jeûne des yeux, en ne regardant pas de choses vaines, en évitant la parrhesia de la vue, en ne dévisageant personne impudemment. Il faut interdire aux mains et aux pieds toute action mauvaise. Pratiquant ainsi le jeûne agréable (à Dieu), comme dit Saint Basile, en nous abstenant de tout le mal qui se commet par chacun de nos sens, nous approcherons du saint jour de la Résurrection, renouvelés, purifiés et dignes de participer aux saints Mystères. »

    Dorothée de Gaza, Instructions XV (Des saints jeûnes, 164), in "Oeuvres spirituelles", Sources chrétiennes n°92, Editions du Cerf, 1963.

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    Crédit photo : © 2013 François-Noël Masson

  • Le repentir chez les Pères du désert

    Abbé Chamé disait : Mon père abba Anter m’a dit : "Si grands que soient les péchés que j’ai commis, si je fais pénitence, le Seigneur me pardonnera ; mais si mon frère me demande le pardon et que je ne lui pardonne pas, le Seigneur non plus ne me pardonnera pas." (Abba 319)

    On demanda à un ancien : "Comment l’âme acquiert-elle l’humilité ?" Il répondit : "En n’étant attentive qu’à ses propres fautes." (Abba 209)

    Abba Poemen a dit encore : Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : "Aujourd’hui, convertie-toi." (Abba 202)

    Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l’ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j’entendis une voix me répondre : l’humilité. (Paroles 16,6)

    « Produis, ô mon âme, les dignes fruits du repentir »

    Source et autres sentences :

    « Produis, ô mon âme, les dignes fruits du repentir »

  • 10 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La pêche miraculeuse, appel des premiers disciples (Lc 5, 1-11)
    "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur."
    "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras."

    « Quelle est grande la bonté du Christ ! Pierre a été pêcheur, et maintenant un orateur mérite un grand éloge s'il est capable de comprendre ce pêcheur. Voilà pourquoi l'apôtre Paul dit en s'adressant aux premiers chrétiens : "Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages... Ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose" (1Co 1, 26-28). Car si le Christ avait choisi en premier lieu un orateur, l'orateur aurait pu dire : "J'ai été choisi pour mon éloquence". S'il avait choisi un sénateur, le sénateur aurait pu dire : "J'ai été choisi à cause de mon rang". Enfin, s'il avait choisi un empereur, l'empereur aurait pu dire : "J'ai été choisi en raison de mon pouvoir." Que ces gens-là se taisent, qu'ils attendent un peu, qu'ils se tiennent tranquilles. Ils ne seront pas oubliés ni rejetés ; qu'ils attendent un peu, parce qu'ils pourraient se glorifier de ce qu'ils sont en eux-mêmes. »

    Saint Augustin, Sermon XLIII (5-6), CCL 41, 510-511 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991).