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  • Méditation : Dieu dans l'obscurité

    « Il faut (comme dit la petite Thérèse) passer par des tunnels très obscurs, si obscurs que l'on se demande si le soleil existe encore. Il faut risquer sa vie, il faut se jeter les yeux fermés dans les bras du Bon Dieu qui nous attend dans cette obscurité. C'est à ce prix qu'est l'héroïsme des saints ! »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence, Parole et Silence, 2001.

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  • Méditation : grâce et miséricorde

    « Souvent, constatant nos chutes et nos misères, nous sommes si effrayés et si affreusement honteux de nous-mêmes, que nous savons à peine où nous mettre. Mais Jésus ne veut pas que nous prenions la fuite : pour lui, il n'y aurait rien de pire ! En revanche, il veut que nous fassions comme le petit enfant : quand il a du chagrin ou de la frayeur, il court en hâte vers sa mère pour qu'elle le secoure au plus vite. Ainsi veut-il que nous fassions comme ce tendre enfant, en disant : "Ma bonne mère ! Ma mère pleine de miséricorde ! Ma mère très chère ! Pitié pour moi ! Je suis tout sale et je ne vous ressemble plus ! Je ne puis être guéri sans votre aide et sans votre grâce !"
    Le torrent de miséricorde de son sang très aimé et de son eau précieuse suffit pour nous rendre purs et propres. Les saintes plaies de notre sauveur restent béantes, et il est heureux de nous guérir ; les douces mains pleines de grâces de notre mère sont prêtes à nous soigner. En tout cela, son office est celui d'une aimable nourrice, qui n'a rien d'autre à faire ni à penser que de sauver son enfant. »

    Ste Julienne de Norwich, Révélations de l'amour divin (ch.61).

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    Tableau de Giovanni Battista Salvi (1609-1685), dit il Sassoferrato
    Vierge à l'enfant, Pinacothèque de Cesena

  • Audience générale de ce mercredi 13 février 2013

    "En ces jours pour moi difficiles, j'ai senti l'amour que vous me portez"

    Audience générale inédite dans l'histoire de l'Eglise, celle d'un Pape démissionnaire. Benoît XVI mercredi matin a été accueilli par l'ovation de plusieurs milliers de fidèles et de pélerins présents pour cette audience générale très particulière en la salle Paul VI au Vatican. Et c'est un Pape très émouvant qui nous a redit et expliqué sa décision, difficile et grave annoncée lundi.

    « Chers frères et sœurs,

    Comme vous le savez, j’ai décidé – merci pour votre sympathie –, j’ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le futur Pape. Le Seigneur nous guidera.

    Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui le Carême, quarante jours de préparation à Pâques. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans la Bible. Dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur les quarante jours que Jésus a passés au désert, tenté par le démon. Ses tentations invitent chacun de nous à répondre à cette demande fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Sans une réponse à la faim de vérité et de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver. Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité et de l’amour. Dieu est le Seigneur de toute chose. Il ne peut pas être instrumentalisé, utilisé pour nos propres intérêts, autrement nous nous substituons à lui. La société actuelle soumet le chrétien à plusieurs épreuves qui touchent sa vie personnelle et sociale. La tentation est toujours présente ; le sacré s’éclipse. Toutefois, la grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque jour la chose la plus importante pour nous. »

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Je salue avec joie les francophones, en particulier les nombreux lycéens présents ! En ce Carême, je vous invite à renouveler vos engagements pris pour votre conversion. Pour y arriver, ne vous laissez pas envahir par l’égoïsme, la recherche exclusive du succès personnel, l’illusion, l’apparence et les choses matérielles. Donnez plutôt la primauté à Dieu, confiez-vous à lui et regardez les réalités quotidiennes avec ses yeux. Saint temps de Carême ! »

    Sources : Radio Vatican et Site internet du Vatican.

    (Vidéo de l'audience
    )

  • Méditation - Prière : bienheureuse pauvreté...

    « O Seigneur, guérissez-moi, je Vous en prie, de mon excessive inquiétude pour les nécessités de la vie. Dans le silence de mon coeur, il me semble entendre résonner votre doux reproche : "Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous vous avez besoin de tout cela" (Mt VI, 32).
    Oui, Seigneur, Vous savez ce qui m'est nécessaire et Vous n'êtes pas un étranger pour moi, mais un Père, et comme tel Vous Vous êtes engagé à pourvoir à mes besoins. O Seigneur, raffermissez ma foi en votre parole. Faites que ma confiance soit pareille à celle de St François d'Assise qui se sentait si sûr de Vous qu'il n'hésitait pas à rendre à son père non seulement son argent mais jusqu'à ses vêtements et à s'en aller par le monde privé de tout, plus heureux et assuré dans sa pauvreté que les riches dans leurs richesses. O bienheureuse pauvreté, qui avez Dieu pour serviteur ! Car Vous, Seigneur, Vous n'abandonnez pas celui qui se confie en Vous ; au contraire, Vous Vous plaisez à être large et généreux à l'égard de celui qui, ayant tout abandonné pour votre amour, s'est totalement confié à votre céleste providence.
    O Jésus, si je ne peux négliger matériellement tous les biens et les affaires terrestres, faites que je puisse au moins renoncer à toute sollicitude et préoccupation exagérée. Que mon unique souci soit celui de Vous aimer et de Vous servir de toutes mes forces, de chercher votre amitié, votre intimité, l'union avec Vous. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine Tome I (02/12), Monastère des Carmélites Déchausées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Audience générale de ce mercredi 23 janvier 2013

    Benoît XVI nous parle du Credo, et pense à Jakarta après l'alluvion

    Benoît XVI suit avec "préoccupation les informations provenant d'Indonésie, où une importante alluvion a dévasté la capitale Jakarta, provoquant des victimes, des milliers de déplacés et des dégâts considérables". Le Pape a ajouté vouloir exprimer "sa proximité aux populations frappées par cette calamité naturelle, les assurant de sa prière et encourageant à la solidarité afin que personne ne manque des nécessaires secours".

    On parle de 30.000 déplacés et d'une vingtaine de morts suite à cette alluvion qui a frappé Jakarta la semaine dernière. Il s'agit des pires inondations dans la capitale indonésienne depuis 2007, quand 50 personnes environ avaient été tuées et plus de 300.000 habitants s'étaient retrouvés sans-abri. Jakarta connaît chaque année des inondations lors de la saison des pluies, qui s'étend approximativement de novembre à avril. Les politiciens en campagne promettent depuis des décennies de régler le problème mais en vain.

    N'ayez pas peur de vivre à contre-courant

    Pour l'audience générale, en la Salle Paul VI en présence de plusieurs milliers de pèlerins, le Pape, en cette Année de la Foi, a voulu parler du Credo. Le Pape a souligné que les "croyants portent des valeurs qui souvent ne coïncident pas avec la mode et l'opinion du moment". Ils doivent être conscients que ces valeurs "n'appartiennent pas à la façon habituelle de penser" et ne "doivent pas avoir peur de vivre à contre-courant, en résistant à la tentation de l'uniformité", dans des sociétés où "Dieu est devenu le grand absent" et où nous sommes encerclés "d'idoles".
    Le Pape est parti de la figure d'Abraham "père de la Foi" et "béni de Dieu" parce que "lui a cru, fort dans l'espérance, envers et contre tout : sa femme était stérile et la terre qui lui était promise était lointaine. Mais Abraham se confia à Dieu, il crut à sa promesse et il partit".

    Message de Benoît XVI aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, je voudrais commencer aujourd’hui à méditer avec vous sur la profession solennelle de notre foi : le Credo. Dans la Bible, Abraham est la première grande figure de référence pour parler de la foi. Il obéit à Dieu qui l’appelle à tout quitter. Il part dans l’obscurité, sûr cependant de la promesse d’une nouvelle terre et d’une paternité, malgré la stérilité de sa femme. Abraham discerne au-delà des apparences le dessein de Dieu qui est bénédiction. C’est pourquoi il est béni et il est le père des croyants : ceux qui acceptent de marcher à sa suite dans l’obéissance à l’appel de Dieu. Quand nous affirmons : « Je crois en Dieu », nous disons comme Abraham : « j’ai confiance en toi ; je m’abandonne à toi, Seigneur ». Dire « Je crois en Dieu » signifie aussi fonder ma vie sur Dieu, laisser sa Parole m’orienter. Avec le don de la foi reçu au baptême, c’est toute ma personne qui doit se convertir. La foi nous rend pèlerins sur la terre, des porteurs de valeurs qui ne coïncident pas souvent avec la mode. Affirmer « Je crois en Dieu », nous pousse à sortir de nous-mêmes comme Abraham, pour porter dans la réalité quotidienne la présence de Dieu qui ouvre à une plénitude de vie qui ne finira jamais.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes ! La foi est un don de Dieu et un engagement personnel. Elle insère le chrétien dans le monde et dans l’histoire. Fiers de votre foi, n’ayez pas peur d’aller à contre-courant ! Résistez à la tentation du conformisme ! Apportez Dieu là où existent les idoles, l’égocentrisme et l’illusion de la toute-puissance de l’homme.
    Bon pèlerinage ! »

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : comme de petits enfants...

    « Jésus l'a bien dit :
    "Si vous ne devenez semblables à de petits enfants,
    vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux."
    Ce royaume, bien sûrement, c'est le ciel et toutes ses joies, les éternelles ;
    mais, c'est aussi la vie chrétienne, la vie intérieure et la sainteté,
    celle que l'Apôtre a définie "la paix et la joie dans le Saint-Esprit".
    Il n'est rien de plus simple qu'un tout petit enfant.
    Mettons à part les défauts inhérents à cet être qui ne peut pas encore user de sa raison ;
    mais, qu'il est naïf, spontané, confiant !
    Il n'a d'yeux que pour son père et sa mère.
    En toute joie, en toute peine, en toute crainte, en tout danger,
    il cherche le coeur de celui et de celle qui l'aiment ;
    c'est sa sécurité, sa consolation, son repos, sa défense.
    Ainsi faut-il que nous soyons, pensions, aimions avec notre Père des cieux,
    avec Marie, notre Mère, la Mère de Dieu et des hommes.
    [...]
    A l'adorer, à le connaître, à l'aimer, à le servir, comme tel,
    et cela uniquement,
    on devient véritablement son enfant,
    et l'un de ces petits, à qui Jésus se plaît à Le révéler.
    C'est alors vraiment qu'on arrive à aimer le Bon Dieu comme il le désire.

    Alors on mérite de Lui, tout ce qu'un petit enfant peut attendre
    de son Père et de sa Mère,
    et combien davantage,
    le degré d'amour du Père céleste dépassant, à l'inifni, tout autre amour, ici-bas.

    Aspirons, de toute notre âme, à cet Esprit d'enfance spirituelle,
    de cette enfance qu'a voulue, qu'a bénie, qu'attend Dieu de chacun de nous.
    Alors, il n'y a plus de peine ici-bas ;
    toute épreuve se mue en bénédiction.
    L'on sait que ce Père ne nous éprouve jamais que pour notre plus grand bien,
    celui de tout notre être...
    Car, l'amour d'un enfant est chose précieuse, quand l'alimente celui d'un Dieu, d'un Père. »

    Dom Eugène Vandeur, Recollection de trois jours (La simplicité III), Editions de Maredsous, 1963.

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  • Méditation : Paix et Joie

    « Dans les difficultés, qu'elles soient imposées par la vie ou qu'on se les impose, le conseil est clair : "Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage" (Mt 6,17), ce qui garde le secret du sacrifice pour Dieu, mais peut signifier aussi l'esprit de joie et d'empressement qui caractérise la manière d'être requise pour les fêtes. Le Seigneur aime "celui qui donne avec joie" (2Co 9,7), et nous devons tendre à lui donner de bon coeur ce que nous lui présentons.

    La paix et la joie seront les meilleurs signes de cette emprise grandissante de la charité, premier fruit de l'Esprit. La paix est confiance en Dieu, ajustement à son bon plaisir, et suppose la maîtrise de soi qui tient l'être intérieur dans l'unité contre les dispersions et les humeurs changeantes.

    C'est cette joie que le Seigneur veut rendre parfaite en donnant part à la sienne (Jn 15,11), dans la foi, c'est-à-dire en s'appuyant sur la réalité invisible que nous atteignons par sa parole, sans que la sensibilité y ait part.

    La patience qui supporte sera dépassée par la joie qui donne, même "quand on n'en peut plus" ajouterait Bernadette. »

    P. Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Son Nom est Me Voici - Chrétien en devenir (ch. IX), Mame, 1992.

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  • Méditation : la sainteté - volonté de Dieu

    « Quand Jésus apprend à ses disciples à prier, il leur fait demander au Père : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Mt 6, 10). Remarquons incidemment la forme passivement active de cette prière. L'homme ne décide pas par lui-même d'accomplir la volonté de Dieu mais il demande au Père de bien vouloir l'accomplir en lui. Tout est grâce, même accomplir la volonté de Dieu.

    Dès qu'un homme a compris ce secret de la sainteté, il n'a plus qu'un désir : obéir au Père dans les moindres détails de son existence. Avant d'entreprendre toute démarche et toute prière, il se met à l'écoute du Père pour recevoir de lui ce qu'il doit faire...

    Et la volonté de Dieu, c'est qu'il devienne un saint. Mais c'est précisément au niveau de ce désir que l'Esprit Saint va l'inviter à envisager la volonté de Dieu sous sa forme la plus pure et aussi la plus vraie qui est l'abandon. C'est le dernier mot de l'Evangile et c'est lui qui, en définitive, fait basculer un "saint homme" dans la sainteté tout court.

    ... La vie d'un homme qui marche vers la sainteté comporte quelques étapes, mais la plus importante et la plus décisive est sûrement le moment où il décide de s'abandonner totalement à la volonté de Dieu. Jusque-là il marchait vers Dieu en essayant de se battre contre la nature pour conquérir la sainteté, à la pointe de l'épée, comme dit Thérèse. Puis des péripéties variées et nombreuses, l'amenant à un certain plafonnement, vont lui faire prendre conscience de l'inanité de ses efforts. Dieu n'est pas seulement au terme de notre marche vers lui, mais il en est aussi la source. Alors il fait comprendre à l'homme dans une lumière intérieure très profonde, qu'il est prêt à faire tout le travail pourvu que l'homme veuille bien s'abandonner à lui. »

    Jean Lafrance (1931-1991), Préférer Dieu (ch.13), Mediaspaul, Paris, 1996.

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  • Méditation : confiance et espérance

    « Dans nos relations avec Dieu, il s'agit toujours de donner la préférence à ce qu'il fait, et donc à la dimension passive de notre esprit qui accueille et attend. Par ailleurs, nous sommes toujours tentés de privilégier la dimension active et dynamique qui épouse forcément les limites de notre nature. Le seul acte infini que nous puissions faire, c'est celui d'accueillir et de recevoir.

    ... Avec le Christ, nous savons que le Père voit et sait tout ce dont nous avons besoin. Alors il n'est plus possible d'être inquiets et d'avoir peur puisque le Père nous aime. Il suffit de faire fond sur la grâce qui nous est donnée à chaque instant, et de la demander dans la supplication.

    Mais, il faut l'avouer, nous n'avons pas l'espérance facile. Tout en étant réconciliés avec Dieu par le baptême, nous demeurons souvent incapables de dire "Fiat" à la volonté de Dieu en lui faisant confiance. L'épreuve de la foi est le seul problème de la vie. Il n'y en a rigoureusement pas d'autre. Tout ce qui nous inquiète et nous paraît dangereux ne l'est pas : le seul danger que nous courons, c'est de ne pas surmonter l'épreuve de la foi. »

    Jean Lafrance (1931-1991), Préférer Dieu (ch.5), Mediaspaul, Paris, 1996.

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  • 26 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Vous serez détestés de tous à cause de mon nom..." (Mt 10, 17-22)

    « Si, en passant de l'incroyance à la foi, nous sommes "passés de la mort à la vie" (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux "édifices faits de pierres vivantes" (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…
    Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : "Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l'épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l'espérance ne trompe pas. Que seulement l'amour de Dieu soit répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint" (Rm 5,3-5)…
    "De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés" (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu'elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous "ceux qui pleurent seront consolés" (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : "Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation" (2Co 1,7). »

    Origène (v.185-253), Exhortation au martyre, 41-42 (Trad. Bréviaire rev.)

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (4)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « On est étonné de la richesse des dons que Dieu a accordés à Marie, mais on ne soupçonne pas à quel abîme de pauvreté, d'humilité et de confiance elle a été acculée pour séduire le Coeur de Dieu. Il ne faut pas que la simplicité de la confiance de Marie nous cache le mouvement spontané de sa prière. Marie était une enfant, et un enfant ne fait pas de difficultés pour recourir à ses parents quand il est dans le besoin : il tend la main naturellement pour demander. Nous sommes souvent trop orgueilleux pour demander à un autre ce que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes. Alors, nous préférons mourir de faim devant un garde-manger fermé, plutôt que de mendier en demandant la clé. Il suffirait de sortir de soi et d'ouvrir la main pour accueillir le don de Dieu. Quand il parle de l'invocation, saint Augustin dit que c'est une relation de personne à personne, un appel adressé à quelqu'un, qui s'oppose absolument à une mise en demeure. Invoquer Dieu, c'est le prier et donc respecter sa Sainteté. La difficulté pour supplier vient de ce que nous ne savons pas "demander" aux autres gentiment et poliment.

    C'est pourquoi, au moment où nous sommes invités à faire nôtre l'acte de confiance de la Vierge, nous devons en même temps approcher le mystère de sa supplication. [...]

    Il ne faut jamais dissocier la consécration de la supplication ; ce sont les deux faces d'un seul et même mouvement : vous vous donnez en suppliant et vous suppliez en vous donnant. Nous devons demander à la Vierge de nous apprendre à supplier pour nous consacrer : voilà ce qu'est l'obéissance de la foi, ou la consécration et le don. Quand un homme supplie en permanence, il est consacré en permanence. Et c'est ce que dit Grignion de Montfort, le maître de la Consécration à la Vierge : il faut apprendre à transformer toutes nos résolutions en demandes et en supplications. A la limite, il faut transformer la consécration elle-même en supplication, en faisant un acte de non-consécration : "Je ne suis pas consacré, je ne suis pas donné vraiment. Apprends-moi, Vierge Marie, à me donner et à me consacrer. Aie pitié et apprends-moi à supplier de me donner." Cette résolution de supplier n'a d'original que son exclusivité, c'est-à-dire que je ne veux en prendre aucune autre. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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    La Vierge Marie en prière, par Albrecht Dürer (1471-1528)

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (2)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Il n'y a aucun doute que Marie voulait et désirait la venue du Messie, comme Jean-Baptiste lorsqu'il envoie ses disciples demander à Jésus : "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?" (Mt 11,3). Marie portait cet ardent désir, même si elle ne comprenait pas ses exigences dont elle découvrira bientôt la profondeur avec un certain effroi, lorsque l'ange la visitera.

    Marie a forcément eu le désir de la maternité de Jésus, car le Saint-Esprit ne fait rien en nous, sans le faire désirer d'une manière inconsciente ou incoative. On obtient de Dieu ce qu'on espère de lui et, si on n'attend rien, le Saint-Esprit ne peut pas combler un désir inexistant. Seul le désir peut attirer Dieu en nous et il ne vient qu'à ceux qui le lui demandent avec intensité, confiance et persévérance. On pressent bien cette loi du désir dans l'éducation à la prière : on ne peut pas apprendre à prier à quelqu'un qui n'en a pas le désir intense. Si Marie avait le désir de la maternité, il faut tout de suite ajouter qu'elle ne savait pas ce qu'elle désirait, parce qu'étant habitée par l'Infini, elle était aussi mue par l'Infini. Par ailleurs, ayant fait le propos de virginité, elle ne pouvait pas désirer "quelque chose" dans le domaine de la maternité. Elle désirait dans la ligne des désirs du Peuple d'Israël, mais sans savoir quoi, parce qu'elle n'était pas fixée sur ses petites idées.
    [...]
    « En réalité, dans sa souplesse, elle avait déjà renoncé à tout..., ce qui est la seule façon de "choisir tout", comme le fit Thérèse, fille de Marie, deux mille ans après. Marie désirait autant la fécondité que la virginité. Ne pouvant abdiquer aucun de ses désirs, et ne voyant pas comment ils pouvaient se concilier, elle avait choisi de ne rien choisir et de s'en remettre à Dieu (avant même la parole de l'ange) sur le "Quomodo fiet istud ?" "Comment cela se fera-t-il ?". L'ampleur illimitée de sa soif exigeait justement, par sa folie même, qu'elle ne prenne aucune initiative pour l'assouvir. (C'est pourquoi je ne suis pas sûr qu'elle ait fait voeu de virginité. Elle a consacré à Dieu, tout simplement, les forces de son âme et de son corps). Incapable de sortir des contradictions où la plongeait le Saint-Esprit, elle s'en remettait à lui, dans une obscurité totale, du soin de les dénouer." (*) »

    (*) : M.D. Molinié, "La Sainte Vierge et la Gloire", Cahiers sur la Vie Spirituelle, Deuième Série, L'Epouse, 1973.

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • Méditation sur la confiance en Dieu

    « Vous me demandez si une âme, ayant le sentiment de sa misère, peut aller à Dieu avec une grande confiance ?
    Or, je réponds, que non seulement l'âme qui a la connaissance de sa misère, peut avoir une grande confiance en Dieu, mais qu'elle ne peut avoir une vraie confiance, qu'elle n'ait la connaissance de sa misère ; car cette connaissance et cet aveu de notre misère nous introduit devant Dieu.
    Ainsi tous les grands saints, comme Job, David, et les autres, commençaient toutes leurs prières par la confession de leur misère ; de sorte que c'est une très bonne chose de se reconnaître pauvre, vil, abject, indigne de paraître devant Dieu.
    Ce mot si célèbre parmi les anciens, "Connais-toi toi-même", encore qu'il s'entende de la grandeur et excellence de l'âme, pour ne la point avilir et profaner en des choses indignes de sa noblesse, il s'entend aussi de la connaissance de notre indignité, imperfection et misère ; d'autant que plus nous nous connaîtrons misérables, plus nous nous confierons en la bonté et miséricorde de Dieu : car entre la miséricorde et la misère il y a une liaison si grande, que l'une ne se peut exercer sans l'autre. Si Dieu n'eût point créé l'homme, il eût été vraiment tout bon, mais il n'eût point été actuellement miséricordieux, puisque la miséricorde ne s'exerce qu'envers les misérables.
    Vous voyez donc que plus nous nous connaissons misérables, plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n'avons rien sur quoi nous puissions nous appuyer pour nous confier en nous-mêmes. »

    Saint François de Sales, La vraie et solide piété, II Par. ch. III § 7 (II. 5.), recueillie de ses lettres et de ses entretiens par Collot, disposés dans un ordre plus méthodique par un Supérieur de Séminaire, 2e édition, Lille, L. Lefort, 1852.

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  • 3 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit..." (Mt 8, 5-11)

    « ... Je vous prie d’examiner avec soin les paroles de cet homme, et de ne pas oublier qu’il était centenier, c’est-à-dire qu’il commandait cent hommes de guerre, pour juger de là quelle était sa foi. Car l’orgueil est grand dans les charges publiques, et il ne cède pas même à l’affliction. Aussi l’officier dont il est question dans saint Jean (Jn IV, 35), entraîne plutôt Jésus-Christ chez lui, qu’il ne l’invite à y descendre : "Seigneur", dit-il, "descendez avant que mon fils ne meure". Ce n’est pas là l’humble prière de notre centenier, et sa foi est même beaucoup plus grande que celle de ceux qui découvraient le toit d’une maison pour descendre le paralytique, et le présenter devant le Sauveur. Car il ne croit point que la présence extérieure de Jésus-Christ fût nécessaire, et il ne se met point en peine de lui présenter le malade. Il rejette toutes ces pensées comme trop disproportionnées à ce Médecin céleste. Mais se formant une idée du Fils de Dieu digne véritablement de sa grandeur, il ne lui demande autre chose, sinon qu’il dise une seule parole, et qu’il commande à la maladie de s’en aller.

    Il ne commence pas même par là ; mais il représente d’abord son affliction. Car son extrême humilité l’empêchait de croire que Jésus-Christ se rendît si tôt à sa prière, et qu’il s’offrît même de venir chez lui. C’est pourquoi, surpris de cette parole : "J’irai et je le guérirai", il s’écrie aussitôt : "Je n’en suis pas digne, Seigneur ; dites seulement une parole". L’affliction où il était ne lui ôte point la liberté de son jugement, et il montre une haute sagesse dans sa douleur. Il n’était point tellement préoccupé de sauver son serviteur malade, qu’il n’appréhendât en même temps de rien faire d’irrespectueux pour le Sauveur. Et quoique Jésus-Christ s’offrît de lui-même à aller chez lui sans qu’il l’y eût engagé, il ne laissait pas de craindre cette visite comme une grâce dont il était trop indigne, et comme un honneur qui l’accablait.

    ... Si vous me demandez pourquoi Jésus-Christ n’alla point chez lui, et ne l’honora pas de sa visite, je vous réponds qu’il l’honora d’une manière bien plus excellente. Premièrement en faisant voir sa foi et son humilité, qui parurent surtout en ce qu’il ne souhaita point que Jésus-Christ vînt en sa maison. Secondement en protestant devant tout le monde qu’il aurait place dans le royaume de Dieu... Car c’est pour ne s’être pas cru digne de recevoir Jésus-Christ chez lui, qu’il mérita d’être appelé au royaume du ciel, et d’avoir part aux biens ineffables dont Dieu a récompensé la foi d’Abraham. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XXVI sur Saint Matthieu (3), in "Oeuvres complètes" Tome VII, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 31 octobre : Méditation

    « "Rendez constamment grâce à Dieu pour toute chose" (Eph 5,20).
    [...]
    Le plus difficile dans cette parole de saint Paul, c'est ce "pour toute chose". Cela signifie rendre grâce dans le malheur comme dans la joie. Cela implique de rendre grâce non seulement pour les dons et les délivrances positives que nous recevons de Dieu chaque jour, mais aussi pour tout ce que nous sommes enclins à considérer comme un mal. Pour toutes les misères et souffrances qui nous accablent, toutes les choses en apparence mauvaises qui nous arrivent, et que nous aurions souhaité n'avoir jamais à connaître.
    L'impératif "Rendez grâce" indique bien que la parole de saint Paul n'est pas seulement un conseil de perfection ou une recommandation pieuse, mais un véritable précepte pressant.
    [...]
    Rendons grâce dans les endroits de notre vie qui paraissent le plus dépourvus de grâces, les plus éloignés de l'amour de Dieu. Rendons grâce dans les moments où tout nous paraît sans remède et sans solution. Parce que le malheur est une grâce qu'il s'agit de retourner au Père. L'expression est merveilleuse en elle-même : rendre le don reçu de Dieu. Comment est-ce possible ? Comment pouvons-nous remercier pour quelque chose qui est en soi un mal ? Dieu ne veut de mal à personne. Dieu n'est pas un spectateur impassible de notre souffrance, assis sur un trône. Il est le Dieu souffrant, qui ne désire pas le mal semé dans le champ de l'Adversaire. Il connaît chacun de nous dans l'éternel présent. Il ne nous laissera pas aller à la dérive. Notre tort, c'est que nous sommes incapables de saisir que nos souffrances, nos détresses, font l'objet de l'attention de Dieu. Si nous comprenions cela, nous pourrions rendre grâce, car cette douleur s'identifierait à la grâce. Et la grâce est plus forte que la douleur.
    [...]
    "Seigneur, je Te rends grâce, car je sais que Tu es plus grand que ce qui m'arrive. Je crois en ta supériorité, ta souveraineté. Je place cette certitude avant la conscience que je prends de mon propre malheur. A cause de cela, j'espère en Toi et je Te remercie." »

    Un moine de l'Eglise d'Orient (P. Lev-Gillet, 1893-1980), Au coeur de la fournaise, Le Cerf, 1998.

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  • Angélus de Benoît XVI en ce dimanche 28 octobre 2012

    Après la prière de l’angélus, Benoît XVI a lancé un appel en faveur des populations touchées par le cyclone Sandy dans les Caraïbes : Cuba, Haïti, Jamaïque et Bahamas. Selon un dernier bilan, et alors que l’ouragan se dirige maintenant vers la côte Est des Etats-Unis, 38 personnes ont été tuées dans les différentes îles.

    Le Pape a voulu « assurer de [sa] proximité et de son souvenir ceux qui ont été touchés par cette catastrophe naturelle ». Il a invité également tous les fidèles « à prier et à exprimer leur solidarité pour soulager la douleur des proches des victimes et offrir leur aide aux milliers de sinistrés ».

    Dans son message avant la prière, depuis le balcon de ses appartements, place Saint-Pierre, Benoît XVI est revenu sur le synode sur la Nouvelle évangélisation et la messe célébrée ce dimanche matin en la basilique Saint-Pierre. « J’ai écouté et recueilli tant d’occasions de réflexion et tant de propositions que je chercherai, avec l’aide du Secrétariat du Synode et de mes collaborateurs, à classer et à organiser pour offrir à toute l’Eglise une synthèse organique et des indications cohérentes » a-t-il notamment déclaré.

    Le Pape est visiblement satisfait des travaux qui ont été menés au Vatican durant ces trois dernières semaines. « L’engagement pour le renouvellement spirituel de l’Eglise elle-même et pour pouvoir renouveler spirituellement le monde sécularisé sort renforcé de ce synode » a ainsi affirmé Benoît XVI. « Ce renouvellement viendra de la redécouverte de Jésus Christ, de sa vérité et de sa grâce, de son « visage » si humain et en même temps si divin, sur lequel resplendit le mystère transcendant de Dieu ».

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, alors que s’achèvent les travaux du Synode pour la nouvelle évangélisation, la parole du Christ nous invite à la confiance et à l’acte de foi en Lui. Celui qui croit ne peut garder pour lui la Bonne Nouvelle du salut. Le Seigneur a confié à tous ses disciples la responsabilité d’annoncer l’Évangile parmi tous les peuples. Puisse l’Esprit Saint rendre votre témoignage lumineux afin que beaucoup découvrent et suivent le Christ, Rédempteur de l’homme. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église, vous accompagne sur les chemins qui conduisent vers son Fils ! »

    Source : Radio Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 24 octobre 2012

    Lors de l’audience générale ce mercredi matin place Saint-Pierre, Benoît XVI a poursuivi son nouveau cycle de catéchèse sur la foi. Le Pape a voulu poser quelques questions élémentaires. « Qu’est-ce-que la foi ? La foi a-t-elle encore un sens à une époque où la science et la technique ont ouvert des horizons impensables il y a encore peu ? Que signifie croire aujourd’hui ? ». Benoît XVI a ensuite affirmé « qu’à notre époque il est nécessaire de renouveler l’éducation à la foi », « qui nait d’une vraie rencontre avec Dieu en Jésus Christ ».

    Alors que « croît autour de nous un certain désert spirituel », le Pape a regretté que « les idées de progrès et de bien-être montrent leurs ombres ». « Malgré la grandeur des découvertes des sciences et des succès de la technique, l’homme ne semble pas aujourd’hui plus libre, plus humain ; tant de formes d’exploitation, de manipulation, de violence, de vexation, d’injustice demeurent ». Et de dénoncer « une culture qui nous a éduqué à croire seulement en ce que l’on voit et touche de ses propres mains ».

    « Nous avons besoin non seulement du pain matériel, mais aussi d’amour, de sens et d’espérance, d’un fondement sûr, d’un terrain solide qui nous aide à vivre avec un sens authentique même dans la crise, dans l’obscurité, dans les difficultés et les problèmes quotidiens ». « La foi est un acte par lequel je me fie complètement à un Dieu qui est Père et qui m’aime », c’est « une adhésion à un Tu qui me donne espoir et confiance ».

    Benoît XVI a invité les fidèles à réfléchir aux paroles de Marc citant Jésus : « qui croit et sera baptisé sera sauvé, mais qui ne croit pas sera condamné ». Cette foi, rappelle le Pape, est « un don de Dieu », qui se vit non pas seul, mais au milieu de nos « frères ». La foi est aussi « un acte profondément libre et humain ». « Croire est se confier en toute liberté et avec joie au dessein providentiel de Dieu sur l’histoire, comme le fit le patriarche Abraham, comme le fit Marie de Nazareth ». « La foi est alors un assentiment avec lequel notre esprit et notre cœur disent « oui » à Dieu, confessant que Jésus est le Seigneur ». « C’est ce « oui » qui transforme la vie, lui ouvre la route vers une plénitude de sens, la rend si nouvelle, riche de joie et d’espoir confiant ».

    Extrait de son message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, La foi est un acte d’abandon libre à Dieu le Père qui nous aime et s’est fait proche de chacun de nous dans son Fils incarné. Elle n’est pas une simple adhésion intellectuelle à des vérités particulières sur Dieu. Elle offre une certitude différente de celle de la technique et de la science. Croire, c’est rencontrer Dieu et s’abandonner à Lui comme un enfant. La foi est d’abord un don surnaturel. Nous ne pouvons pas croire tout seul, sans la grâce de l’Esprit Saint et sans les autres baptisés. La foi est aussi un acte profondément libre et humain qui implique la liberté et l’intelligence. Dans la foi, Dieu nous indique le vrai chemin qui conduit à la vraie liberté, à notre identité humaine, à la véritable joie du cœur et à la paix avec tous. La foi est un acte par lequel notre esprit et notre cœur disent ‘oui’ à Dieu. Ce ‘oui’ transforme la vie, lui donne une plénitude de sens et la renouvelle. Chers amis, laissons-nous saisir par le Christ ! Faisons croître notre foi grâce à une familiarité avec les Saintes Écritures et les Sacrements. Soyons comme des livres ouverts qui racontent l’expérience de notre vie renouvelée dans l’Esprit Saint.
    [...] Confiants dans l’action de l’Esprit Saint, puissiez-vous annoncer l’Évangile autour de vous et rendre toujours témoignage de votre foi. Vous porterez alors des fruits abondants de justice, de paix et d’amour. Bon pèlerinage ! »

    Consistoire le 24 novembre

    A l’issue de l’audience générale, Benoît XVI a annoncé officiellement et « avec grande joie » la convocation d’un consistoire le 24 novembre prochain au cours duquel il créera six nouveaux cardinaux :
    - Mgr James Harvey, préfet de la Maison Pontificale, qui sera nommé archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
    - Sa Béatitude Béchara Raï, patriarche des Maronites d’Antioche et de tout l’Orient, au Liban
    - Mgr Baselios Thottunkal, archevêque majeur indien de Trivandrum
    - Mgr John Onaiyekan, archevêque d’Abuja au Nigeria
    - Mgr Ruben Salazar Gomez, archevêque de Bogota en Colombie
    - Mgr Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille aux Philippines

    Source : Radio Vatican.

  • 9 octobre : Prière

    « O mon Dieu, Vous surabondez en miséricorde ! Vivre par la foi est ma nécessité, à cause de mon mode présent d'existence, et à cause de mes péchés ; mais Vous avez prononcé une bénédiction sur cet état. Vous avez dit que je serais plus heureux si je croyais en Vous que si je Vous voyais. Donnez-moi ce bonheur, donnez-le moi dans sa plénitude. Rendez-moi capable de croire comme si je voyais : que je vous aie toujours présent à l'esprit comme si Vous m'étiez toujours corporellement et sensiblement présent. Que je me maintienne toujours en communion avec Vous, mon Dieu caché, mais mon Dieu vivant. Vous êtes dans le plus intime de mon coeur. Vous êtes la vie de ma vie. Chaque souffle de ma poitrine, chaque pensée de mon esprit, chaque bon désir de mon coeur vient de la présence en moi du Dieu invisible. Par la nature et par la grâce, Vous êtes en moi. Je ne Vous vois que vaguement dans le monde matériel, mais je reconnais votre voix dans ma propre conscience intime. Je me retourne, et je dis : Rabboni ! Oh ! soyez toujours ainsi avec moi ! et si je suis tenté de Vous quitter, Vous, ô mon Dieu, ne me quittez pas ! »

    Bx John Henry Newman, Méditations et Prières (VII,2), traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919.

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    Rabboni, par Herbert Gustave Schmalz (1856–1935)

  • 25 septembre : Méditation

    « J'aime ces icônes représentant saint Michel écrasant le dragon et où l'on voit l'Archange ne pas même regarder celui qu'il doit transpercer de sa lance. Il se contente de lever les yeux vers Jésus situé au-dessus de lui. C'est le Seigneur qui va lui donner la force de remporter la victoire. il est pour nous, pauvres pécheurs fragiles, le Bouclier, la Forteresse imprenable où il faut sans cesse se réfugier si l'on ne veut pas être vaincu par celui qui veut notre perte.

    Car, aussi longtemps que nous vivrons ici-bas, l'ennemi sera à nos trousses, cherchant à nous dévorer, ou du moins à nous troubler. Les saints l'ont bien compris pour l'avoir expérimenté : "le Seigneur ne calme pas toutes les tempêtes de notre traversée". il ne supprime pas toutes nos tentations. Thérèse aimait beaucoup une image où l'on voit Jésus dormir dans le fond de la barque de ses apôtres. Il ne faut pas s'inquiéter, disait Thérèse. A lui de choisir le moment où il lui plaira d'intervenir pour calmer le tumulte des flots. "Pourquoi craindre l'orage ? écrit-elle à Céline. Nous sommes dans les bras de Jésus (LT 149)." Ils sont le lieu de notre repos. Même si Jésus semble dormir dans le fond de notre barque, Il est là et nous invite à nous abandonner dans ses bras :
    "Rappelle-toi que ta Volonté sainte
    Est mon repos, mon unique bonheur.
    Je m'abandonne et je m'endors sans crainte
    Entre tes bras, ô mon divin Sauveur.
    Si tu t'endors lorsque l'orage gronde,
    Je veux rester toujours dans une paix profonde (PN 24,32)."
    C'est ce que Jésus a dit à ses apôtres avant de les quitter : "Dans le monde vous aurez à souffrir... Mais je vous ai dit ces choses pour que vous ayez la paix en moi (Jn 16,33)."
    C'est en demeurant en Jésus, dans ses bras, que nous pourrons rester en paix au milieu de toutes les tempêtes, de tous les combats de notre pèlerinage sur terre. »

    P. Pierre Descouvemont, Gagner le combat spirituel, Editions de l'Emmanuel, Paris, 2006.

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  • 23 septembre : Méditation

    « L'enfant aime parce qu'il se sent aimé. Tout, en sa mère, le regard, le sourire, la parole, lui est une manifestation d'amour ; il le sent, et sous la chaude et pénétrante atmosphère de cette affection qui l'enveloppe, son coeur se dilate et fait éclater, à son tour, les sentiments qui l'animent.

    ... Est-ce que vous vous sentez aimés de Jésus ? Est-ce que, pour employer l'expression de saint Jean, vous croyez à l'amour de Jésus pour vous ? Est-ce que vous croyez à cet amour, non pas seulement parce qu'il s'est révélé à la crèche, à Nazareth, au Calvaire, au Cénacle, avec une grandeur, une magnificence si éclatante que le mettre en doute est chose impossible, mais parce qu'il a très certainement arrangé tous les détails de votre vie avec la sollicitude la plus prévoyante ? Nous croyons à l'amour que Dieu a eu pour le monde en général, nous ne croyons pas assez à l'amour qu'il a eu spécialement pour nous.
    Et, cependant, lorsque, nous retournant vers le passé, lentement nous évoquons les unes après les autres les années que nous avons déjà vécues, est-ce que chacune, à son apparition dans notre mémoire, ne produit pas les témoignages les plus frappants de l'amour le plus profond ? Est-ce que chacun de nous n'a pas été l'objet des plus délicates attentions de la Providence ? Par malheur nous ne réfléchissons pas, et nous croyant perdus dans la masse du genre humain à la manière de la goutte d'eau perdue dans l'immensité de l'océan, nous ne sommes ni convaincus ni touchés. Oh ! redevenons enfants ! Comme l'enfant a la naïveté de se sentir aimé de sa mère, ayons la consolante simplicité de nous sentir aimés du bon Dieu, et notre coeur, tout de suite, trouvera des ardeurs qu'il ne soupçonnait pas. La simplicité du chrétien c'est la vérité ; or la vérité est l'un des plus précieux aliments de la vie intérieure.

    Donc, point d'inquiétude dans l'esprit, de l'amour plein le coeur, et vous marcherez d'une libre et rapide allure dans les voies de la perfection chrétienne. »

    Abbé J. Théloz, Commentaires des Billets-Zélateurs de la Garde d'Honneur (Premier Office), Bourg - Paris, 1895.

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