Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

douceur - Page 2

  • Méditation - « L'Esprit de Dieu repose sur moi... »

    « Quand on possède l'Esprit de Dieu, on fait bien toutes choses, car on les fait, non en crainte et en servitude, mais en amour et par amour. Alors rien ne coûte [...]. Alors on n'agit plus machinalement et sans but, par habitude et routine, encore moins par humeur et caprice, par légèreté et irréflexion, ou par la fausse sagesse du monde ; mais on se propose toujours les vues élevées de la foi ; et, pour y mieux atteindre, on réfléchit avant d'agir ; on consulte la lumière de l'oraison plutôt que les calculs de la sagesse humaine ; et dans le cours de l'action on procède mûrement, sans ces vivacités ou précipitations qui obscurcissent l'entendement et jettent dans l'imprudence. On agit en humilité, douceur et patience, aidé de la sagesse d'en haut, qui modère et conduit tout à bonne fin. C'est ainsi que, là où l’œil humain ne voit que ténèbres, la lumière de Dieu montre ce qu'il faut faire ; et avec elle, là où les sages du monde s'égarent, on fait des merveilles : témoin les Vincent de Paul, les Ignace, les Xavier, dont la sagesse suréminente a dépassé toute la sagesse du monde. C'est là enfin ce qui fait les hommes de Dieu propres à toute espèce de bien ; c'est là ce qui perfectionne tous les actes et rend la vie sainte. Aspirons de toute notre âme à porter en toutes choses l'Esprit de Dieu, et non point l'esprit de l'homme. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Mercredi de la Pentecôte, Méditation pour le matin, troisième point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    chemin_lumiere_18a.jpg

    (Crédit photo)

  • Méditation - Vigile de la Pentecôte

    « L'Esprit Saint donnera aux justes la paix parfaite dans l'éternité. Mais déjà maintenant il leur donne une paix très grande lorsqu'il allume en leur cœur le feu céleste de la charité. L'apôtre Paul dit en effet : « L'espérance ne trompe pas, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5). La véritable et même la seule paix des âmes en ce monde consiste à être rempli de l'amour divin et animé de l'espérance du ciel au point que l'on en vienne à considérer comme peu de chose les succès ou les revers de ce monde, à se dépouiller complètement des désirs et des convoitises de ce monde, et à se réjouir des injures et persécutions subies pour le Christ, de sorte que l'on puisse dire avec l'apôtre Paul : « Nous mettons notre fierté dans l'espérance de la gloire de Dieu. Plus encore, nous mettons notre fierté dans les épreuves » (Rm 5,2).

    Il se trompe celui qui imagine trouver la paix dans la jouissance des biens de ce monde, dans les richesses. Les troubles fréquents d'ici-bas et la fin même de ce monde devraient convaincre cet homme qu'il a posé les fondations de sa paix sur le sable (Mt 7,26). Au contraire, tous ceux qui, touchés par le souffle de l'Esprit Saint, ont pris sur eux le joug très bon de l'amour de Dieu et qui, à son exemple, ont appris à être doux et humbles de cœur, jouissent dès maintenant d'une paix qui est déjà l'image du repos éternel. »

    Saint Bède le Vénérable (v.673-735), Homélie 12 pour la Vigile de la Pentecôte, PL 94, 196-197 (trad. Orval).

    St Bède,vénérable,vigile,Pentecôte,Esprit Saint,amour,paix,espérance,gloire,Dieu,douceur,humilité,coeur

    (Crédit photo)

  • Méditation - Liberté et don de soi

    « Il n'y a rien de plus faux que d'opposer la liberté au don de soi, car le don de soi est une conséquence de la liberté. Considérez que lorsqu'une mère se sacrifie pour ses enfants, elle a choisi ; et c'est à la mesure de cet amour que se manifestera sa liberté. Plus cet amour est grand, plus la liberté sera féconde ; et le bonheur de ses enfants provient de cette liberté bénie (qui implique le don de soi) ; il procède de ce don bienheureux qu'est justement la liberté.
    [...]
    J'insiste et je voudrais l'imprimer en lettres de feu en chacun de vous : la liberté et le don de soi ne se contredisent pas ; ils se soutiennent mutuellement. On ne donne sa liberté que par amour ; je ne conçois pas d'autre type de détachement. Ce n'est pas là un jeu de mots plus ou moins réussi. Quand on se donne volontairement, c'est à chaque instant que, dans ce service, la liberté renouvelle l'amour. Or se renouveler, c'est être continuellement jeune, généreux, capable de grands idéaux et de grands sacrifices. Je me souviens de la joie que j'éprouvai lorsque j'appris qu'en portugais on appelle les jeunes os novos (1). C'est bien ce qu'ils sont, en effet. [...]

    Par amour de la liberté, nous nous lions. Seul l'orgueil donne à ces liens le poids d'une chaîne. La vraie humilité que nous enseigne Celui qui est doux et humble de cœur nous montre que son joug est doux et son fardeau léger (2) : le joug c'est la liberté, le joug c'est l'amour, le joug c'est l'unité, le joug c'est la vie qu'Il nous a gagnée sur la Croix. »

    1. Os novos (les jeunes) peut aussi se traduire littéralement : les neufs ou les nouveaux (Note du traducteur). - 2. Cf. Mt 11, 29-30.

    St Josemaria Escriva de Balaguer, Amis de Dieu. Homélies (Homélie prononcée le 10.04.1956, La liberté, don de Dieu, 30-31), Fayard / Mame, 1981.

    Escriva de Balaguer,liberté,don de soi

    © (c) jolopes - stock.adobe.com (Joana Lopes)
    (Source photo)

  • Méditation - Quelques pratiques de la vie spirituelle

    La pratique la plus sainte, la plus commune, et la plus nécessaire en la vie spirituelle, est la présence de Dieu, c'est de se plaire et s'accoutumer en sa divine compagnie, parlant humblement, et s'entretenant amoureusement avec lui en tout temps, à tous moments, surtout dans le temps des tentations, des peines, des aridités, des dégoûts, et même des infidélités, et des péchés.

    Il faut s'appliquer continuellement à ce qu'indifféremment toutes nos actions soient une manière de petits entretiens avec Dieu, pourtant sans étude, mais comme ils viennent de la pureté et simplicité du cœur.

    Il faut faire toutes nos actions avec poids et mesure, sans impétuosité, ni précipitation qui marquent un esprit égaré, il faut travailler doucement, tranquillement et amoureusement avec Dieu, le prier d'agréer notre travail, et par cette attention continuelle à Dieu nous briserons la tête du démon, et lui ferons tomber les armes des mains.

    Nous devons pendant notre travail et autres actions, même pendant nos lectures et écritures quoique spirituelles, je dis plus pendant nos dévotions extérieures et prières vocales, cesser quelque petit moment, le plus souvent même que nous pourrons, pour adorer Dieu au fond de notre cœur, le goûter quoiqu'en passant et comme à la dérobée. Puisque nous n'ignorez pas que Dieu est présent devant vous pendant vos actions, qu'il est au fond et au centre de votre âme, pourquoi donc ne pas cesser au moins de temps en temps vos occupations extérieures, et même vos prières vocales, pour l'adorer intérieurement, le louer, lui demander, lui offrir votre cœur, et le remercier.

    Frère Laurent de la Résurrection, Maximes spirituelles fort utiles aux âmes pieuses, pour acquérir la présence de Dieu, Recueillies de quelques Manuscrits du Frère Laurent de la Résurrection, Religieux Convers des Carmes Déchaussés (Pratiques nécessaires pour acquérir la vie spirituelle, 1-4), A Paris, Chez Edme Couterot, 1692.
    (Texte intégral)

    arbres_lumiere_22a.jpg

    (Crédit photo)

  • Méditation - « Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au Vôtre »

    « Oh ! combien les cœurs doux sont chers à Jésus-Christ, lorsque, en butte aux affronts, aux moqueries, aux calomnies, et même aux coups et aux blessures, ils ne s'irritent point contre qui les outrage ou les frappe ! « Seigneur, dit l’Écriture, vous avez toujours eu pour agréable la prière des hommes humbles et doux. » (Judith IX, 16). Dieu agrée leurs prières, cela veut dire qu'il les exauce. « Bienheureux les doux, ajoute l’Évangile, car ils possèderont la terre » (Matth. V, 4), la vraie terre de promission, le ciel, dont ils ont ainsi une spéciale promesse. Le père Balthasar Alvarez appelait le paradis la patrie des méprisés et des opprimés ; oui, à ceux-là, et non aux orgueilleux que le monde comble d'honneurs et d'estime, est réservée la possession du royaume éternel. Mais, d'après David, ce n'est pas seulement l'éternelle béatitude qui leur est garantie, mais aussi dès ici-bas les délices d'une paix profonde : « Seigneur, les hommes doux recevront la terre en héritage et ils se délecteront dans l'abondance de la paix. » (Ps. XXXVI, 11). De fait, les saints, loin de garder rancune à ceux qui les maltraitent, ne les en aiment que davantage ; et le Seigneur, en retour de leur patience, accroît en eux la paix du cœur. « Il me semblait, avouait sainte Thérèse, éprouver une affection nouvelle pour les personnes qui parlaient mal de moi. » Aussi le tribunal de la Rote atteste que « les mauvais procédés alimentaient la flamme de sa charité (1). » Un tel degré de douceur suppose nécessairement une âme profondément humble et qui, dans le vif sentiment de sa bassesse, se croit digne de tout mépris. Les orgueilleux, au contraire, sont toujours irritables et vindicatifs, car, persuadés de leur mérite, ils s'estiment dignes de tout honneur. »

    (1) Offensiones amoris ipsi escam ministrabant.

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), La pratique de l'amour envers Jésus-Christ (Chap. XII, 3), Trad. F. Lupy, Bureaux de l'Apôtre du Foyer, Saint-Etienne, 1991.

    Sacre-Coeur_enfant_2a.jpg

  • Méditation - Prière : « Ô Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre. »

    « Ô Jésus, très doux agneau, qui ne maudissiez pas ceux qui vous maudissaient, ne menaciez pas ceux qui Vous injuriaient, qui répondiez avec une divine douceur au cruel mépris dont on Vous couvrait, ou Vous taisiez dans un admirable silence, aidez-moi, afin qu'à votre exemple, je puisse réprimer la colère, embrasser la mansuétude et, armé de patience, souffrir volontiers toute peine, afin d'arriver à jouir avec Vous de l'éternel repos. » (Vén. L. Du Pont)

    « Ô Seigneur, avec votre aide, je veux m'exercer particulièrement à la douceur et à la résignation à votre volonté, moins dans les choses extraordinaires que dans les rencontres et les contrariétés quotidiennes.
    Dès que je m'apercevrai que la colère s'allume en moi, je recueillerai mes forces, non avec impétuosité, mais suavité, non avec violence, mais doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la paix. Mais, sachant bien que seul je ne pourrai rien faire, je prendrai soin de Vous appeler au secours, comme le firent les Apôtres, tourmentés par la tempête et ballotés par la mer en furie. Permettriez-Vous Seigneur, que je Vous invoque en vain ? En ces moments, daignez accourir à mon secours et commander aux passions de se taire, daignez lever votre main bénissante, et il s'en suivra un grand calme. Enseignez-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui m'offensent ou me sont opposés, et jusqu'à moi-même, ne m'indisposant pas à cause de mes rechutes et de mes défauts. Quand je me retrouverai à terre, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement et dirai : Allons ! mon pauvre cœur, nous voici de nouveau tombé dans cette fosse que nous nous étions proposé si souvent d'éviter. Relevons-nous et quittons-la pour toujours. Recourons à la miséricorde de Dieu, mettons notre espoir en elle et elle nous viendra en aide. Me confiant en Vous, Seigneur, je recommencerai, reprenant le chemin de l'humilité et de la mansuétude. » (cf. St François de Sales)

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome II (15e semaine après l'Octave de la Pentecôte, 10. Mansuétude, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 1962 (1ère éd. 1955).

    Gabriel de Ste Marie-Madeleine,mansuétude,Jésus,doux,humble,Coeur,douceur,colère,patience,humilité

  • Méditation - Règle de vie : la charité

    « A l'exemple de Jésus, ne faisant pas d'acception de personnes et m'apprenant à aimer même mes ennemis puisque, sur sa Croix, Il est allé jusqu'à excuser ses bourreaux, je veux désormais pratiquer à l'égard de tous les hommes la plus parfaite charité.

    Je mettrai en pratique le précepte : « Ne faites pas aux autres, ce que vous ne voudriez pas qu'il vous fût fait. » Donc, je ne ferai rien qui puisse nuire à mon prochain dans son âme ou dans son corps, dans sa réputation, ses biens ou sa vie.

    J'éviterai toute parole, tout procédé blessant, toute critique, tout blâme, à plus forte raison, sauf pour une raison grave, toute révélation ou accusation qui pourrait lui faire du tort dans l'estime des autres.

    Je pardonnerai de grand cœur à mes ennemis tout le mal qu'ils ont pu me faire et ne garderai volontairement contre eux ni rancune, ni animosité, me rappelant la parole du Maître : « On se servira envers vous de la mesure dont vous vous serez servi envers les autres... pardonnez et l'on vous pardonnera. »

    Je serai même disposé à leur rendre le bien pour le mal et à les aimer de cœur ainsi qu'Il l'a fait et me le demande. « Et moi, je vous dis d'aimer vos ennemis !... On reconnaîtra que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. »

    Selon le commandement qu'Il m'en a fait, j'aimerai mon prochain comme moi-même.
    En pensées, je serai indulgent : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. »
    En sentiments, je serai plein de bienveillance pour tous, je souhaiterai du bien à tous, sans exception.
    En paroles, je serai doux comme mon Maître, excusant les torts que je ne pourrai pas nier, cachant avec soin les défauts que je pourrai voiler.
    En actes, je serai plein d'égards et de respect, poli, aimable, « me faisant tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ. »

    Surtout je me dévouerai de mon mieux, de toutes manières et sans espoir de retour, pour tous ceux qui en auront besoin, et je serai heureux de leur rendre tous les services qui seront en mon pouvoir, afin de subvenir à leurs nécessités spirituelles et temporelles.

    Ainsi j'imiterai mon Maître et j'espère être agréable à celui qui a dit « qu'un verre d'eau donné en son nom ne resterait pas sans récompense ». »

    [Chanoine Antoine Crozier (1850-1916)], Ma Vie (Tout comme Jésus serviteur, II), Petite bibliothèque du Sacré-Cœur n°3, Paris - Lyon, 1912 (3e édition).

    Antoine Crozier,charité,prochain,amour,ennemis,pardonner,pardon,bienveillance,douceur,respect,dévouement

    (Crédit photo)

  • Méditation - Transfiguration

    « Il se transfigura devant eux. Jésus, qui a caché sa gloire pour s’accommoder à notre faiblesse, pour nous donner l'exemple d'une vie humble et retirée, et surtout pour se rendre victime pour nous, nous découvre en ce jour quelques rayons de cette gloire. Son but est de nous encourager, de nous fortifier et de nous animer au combat par un avant-goût des récompenses qu'il nous propose. [...]

    La Transfiguration de Jésus doit produire en nous une transfiguration spirituelle, un changement salutaire. Si l'éclat de la gloire qu'elle offre à nos yeux nous les ouvre à toutes les privations et à tous les abaissements auxquels il s'est réduit pour nous, combien notre amour et notre reconnaissance en doivent-ils être excités ! Si cet échantillon de gloire, montrée à notre foi, nous fait envisager celle qui nous attend dans le ciel, que nous reste-t-il ici-bas, sinon de n'y plus voir, de n'y plus goûter, de n'y plus aimer que Jésus seul, pour mériter qu'il nous appelle et qu'il nous admette enfin à le contempler et à l'aimer invariablement et éternellement dans le séjour de sa gloire, dans la plénitude de sa lumière ?

    Mais, si ce sont là les effets propres de la Transfiguration de Jésus, que doit opérer en nous une autre transfiguration qu'il fait tous les jours en notre faveur dans la divine Eucharistie ? C'est là où il se transforme tout en amour, afin de nous transfigurer et de nous changer tous en lui. L'amour abaisse Jésus entre les mains des pécheurs, l'amour l'anéantit sous les espèces d'une hostie, l'amour le rend obéissant à la parole du prêtre, l'amour le cache à nos yeux, le captive et l'arrête avec nous, l'amour le donne à nous pour nous attirer et captiver nos cœurs, pour les transformer en lui, en les rendant doux, patients, humbles, obéissants, charitables comme lui.

    Ô Jésus ! donnez-moi, je vous en supplie, de vous aimer comme je suis aimé de vous, et de ne plus aimer que vous sur la terre, et faites que tous mes soins soient de me conformer parfaitement et entièrement à vous, par une fidèle et continuelle imitation de toutes vos vertus. »

    Un Solitaire de Sept-Fonts, Méditations sur les Mystères de la foi et sur les Épitres et Évangiles, tirées de l’Écriture Sainte et des Pères (XXVe Méditation. Pour la fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur, le 6 Août), Nouvelle édition revue et corrigée par M. L. Berthon, Chanoine honoraire de Poitiers, Tome Deuxième, H. Oudin, Paris - Poitiers, 1902.

    transfiguration_6a.jpg

  • Méditation - Prière au Père des miséricordes

    « Dieu tout-puissant, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Vous qui êtes clément, usez envers moi de miséricorde, car je Vous offre pieusement ce que je pourrais trouver de plus précieux ; tout ce qu'il me fut donné de trouver de plus cher pour Vous, je Vous le présente en suppliant. Il ne me reste rien que je n'aie offert à votre Majesté ; il ne me reste rien, désormais, à ajouter, puisque je Vous ai envoyé mon espérance, mon avocat, votre Fils bien-aimé. J'ai envoyé votre glorieux Fils comme Médiateur entre Vous et moi, je Vous L'ai envoyé comme intercesseur par lequel j'espère obtenir le pardon. Je Vous ai envoyé ce Verbe que Vous avez donné pour réparer mes fautes, et je Vous expose la Passion que votre très saint Fils a endurée pour moi. Telle est la sainte victime que je Vous offre pour Vous apaiser, afin que Vous me soyez propice. Mon injustice est grande, en vérité, mais bien plus grande est la justice de mon Sauveur. Autant Dieu est supérieur à l'homme, autant ma malice est inférieure à sa bonté, tant en qualité qu'en quantité.

    Quelle faute l'homme pourrait-il avoir commise qui n'ait été expiée par le Fils de Dieu fait Homme ? Quel est l'orgueil qui puisse se gonfler assez démesurément, pour n'être pas abattu par tant d'humilité ? En vérité, ô mon Dieu, si l'on pesait les délits de l'homme pécheur, et la grâce du Dieu Rédempteur, on trouverait que la différence égale non seulement la distance de l'orient à l'occident, mais celle qui sépare l'enfer du plus haut des cieux. Créateur excellent de la lumière, ah ! par les douleurs immenses de votre Fils bien-aimé, pardonnez-moi mes péchés ! Faites, ô Seigneur, que sa piété vainque mon impiété ; que sa modestie paye pour ma perversité ; que mon irascibilité soit dominée par sa mansuétude. Puisse son humilité détruire mon orgueil, sa patience, mon impatience, sa bénignité, ma dureté, son obéissance, ma désobéissance, sa tranquillité, mon inquiétude, sa douceur, mon amertume ! Que sa charité efface ma cruauté ! (St Augustin) »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine O.C.D., Intimité Divine - Méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année, Tome I (5e Dimanche après Pâques, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Alost (Belgique) - Librairie du Carmel, Paris, 5ème éd., 1963 (1ère éd. 1955).

    prière,Dieu,Père,créateur,clémence,miséricorde,miséricordieux,fils,médiateur,rédempteur,pardon,fautes,passion,victime,justice,piété,impiété,modestie,perversité,irascibilité,mansuétude,humilité,orgueil,patience,impatience,bénignité,dureté,obéissance,désobéissance,tranquillité,inquiétude,douceur,amertume,charité,cruauté

  • Fête de St Claude la Colombière, apôtre du Sacré-Coeur

    « « La douceur est la fille inséparable de l'humilité » dit saint Bernard. Il n'y a que les personnes enflées de leur propre mérite qui aient le cœur dur et inaccessible à la pitié ; et l'on peut dire que l'excessive sévérité est le fruit ordinaire de l'orgueil et de l'indiscrétion. Éclater contre les fautes que commettent les autres, punir avec rigueur ces sortes de fautes, c'est vouloir faire entendre combien on est soi-même éloigné d'y tomber. Un homme, au contraire, qui se croit le plus grand des pécheurs, loin de s'emporter avec aigreur contre les faiblesses des autres hommes, se regarde dans les coupables, et accorde sans peine un pardon dont il pense avoir besoin lui-même. »

    « L'attache que vous avez à votre jugement est un grand mal. Non, il n'y a point de véritable vertu sans la simplicité et l'humilité : la simplicité nous fait oublier nos propres lumières, et l'humilité nous persuade que tout le monde en a plus que nous. Une personne vraiment humble ne voit en soi que ses défauts et n'aperçoit point ceux d'autrui. Quelle triste occupation, ô mon Dieu, de s'amuser à examiner la vie des autres ! Plutôt être aveugle et sans jugement que de s'en servir pour considérer et pour juger les actions du prochain ; un cœur rempli de l'amour de Dieu a bien d'autres occupations : il ne songe qu'à souffrir pour ce qu'il aime, et il aime tous ceux qui lui donnent occasion de souffrir pour son Bien-Aimé... Ne soyez attentive qu'à vous-même, et vous verrez que vous vivrez beaucoup plus contente, et que Dieu habitera avec vous et trouvera ses délices en vous. »

    St Claude la Colombière, extraits du Panégyrique de saint Bonaventure et de la Lettre 101, in "Pensées et sentiments du Serviteur de Dieu le Père Claude de la Colombière de la Compagnie de Jésus" par le P. Pierre-Xavier Pouplard, Paris, Haton, 1877.

    Saint_Claude-la-Colombiere_9a.jpg

  • Méditation - « Jésus-Eucharistie, ma lumière »

    « Jésus en l'Eucharistie est toujours le bon Maître qui instruit l'âme fidèle, lui révèle avec douceur sa propre misère et son néant ; - lui montre la vérité sans discussion, sans nuage, sans effort ; - lui manifeste avec amour sa sainte volonté, son bon plaisir sur elle. - Oh ! comme cette parole intérieure pénètre le plus intime de l'âme ! comme l'âme est délicieusement saisie de la beauté, de la vérité, de la présence de Jésus, de sa divinité, de sa bonté !

    C'est Madeleine aux pieds de Jésus, éclairée de sa grâce. - C'est saint Jean endormi sur le Coeur de Jésus, y puisant la science, la douceur de la sainte dilection.

    Ô Jésus, soyez ma lumière, ma nuée lumineuse dans ce désert, mon unique Maître : je n'en veux pas d'autre !

    Soyez mon unique science : hors de vous, tout n'est rien pour moi. Parlez-moi comme aux disciples d'Emmaüs : que mon cœur prenne feu en vous écoutant ! »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Vénérable Pierre-Julien Eymard, Troisième Série, Retraites aux pieds de Jésus-Eucharistie (Quatrième Retraite, Sixième jour, IIIe méditation), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, s.d. (Première édition 1872).

    Saint_Sacrement_Jesus_1.jpg

  • Méditation - Le combat spirituel : lutte intérieure

    « Lorsque quelqu'un s'approche du Seigneur, il faut d'abord qu'il se fasse violence pour accomplir le bien, même si son coeur ne le veut pas, attendant toujours sa miséricorde avec une foi inébranlable ; qu'il se fasse violence pour aimer sans avoir d'amour, qu'il se fasse violence pour être doux sans avoir de douceur, qu'il se fasse violence pour être compatissant et avoir un coeur miséricordieux, qu'il se fasse violence pour supporter le mépris, pour rester patient quand il est méprisé, pour ne pas s'indigner quand il est tenu pour rien ou déshonoré, selon cette parole : « Ne vous faites pas justice à vous-mêmes, bien-aimés » (Rm 12, 19). Qu'il se fasse violence pour prier sans avoir la prière spirituelle. Quand Dieu verra comment il lutte et se fait violence, alors que son cœur ne le veut pas, il lui donnera la vraie prière spirituelle, il lui donnera la vraie charité, la vraie douceur, des entrailles de compassion, la vraie bonté, en un mot il le remplira des dons du Saint-Esprit. »

    St Macaire le Grand (ou d’Égypte, † 391), Homélies spirituelles, 19,3 (SO 40, p. 224-225), cité in "L'expérience de Dieu dans la vie de prière" du Père Matta El-Maskîne (245), Spiritualité Orientale n° 71, Abbaye de Bellefontaine, 1997.

    homme_ciel_soleil_1a.jpg

  • Méditation - dans le temps de l'aridité

    « Il est certain qu'il y a un état de sécheresse et de peine qui est une pure épreuve de Dieu, par lequel Dieu fait passer, quand il lui plaît, les âmes qui lui sont les plus dévouées. Comme les arbres qui sont battus des vents et ébranlés par ses orages, jettent de plus profondes racines, et s'affermissent davantage par ces agitations, de même on peut dire que Dieu voulant affermir et perfectionner la foi, et toutes les autres vertus dans une âme, il permet qu'elle soit exposée à la violence des tentations, et qu'elle se trouve dans un état d'autant plus pénible, qu'elle a été favorisée de Dieu par les douceurs et les consolations qu'il lui a fait goûter dans son service.
    [...]
    Apprenez maintenant comment vous devez vous comporter, quand il plaira à Dieu de vous faire passer par ces sortes d'épreuves.

    Premièrement, vous devez d'abord vous bien examiner vous-même, pour voir s'il n'y a point quelque chose en vous qui ait pu refroidir Dieu à votre égard, pour vous en humilier profondément, et lui en demander pardon de tout votre cœur.

    Secondement, vous devez vous souvenir que c'est à Dieu à vous conduire comme il lui plaît, et à vous à accepter également tout de sa main.

    Troisièmement, vous devez savoir que les plus grands serviteurs de Dieu ont été souvent exercés par ces sortes d'aridités et de dégoûts ; que la grâce de Dieu ne manque point à ceux qui veulent bien combattre pour lui, et qu'il n'y a rien qu'on ne puisse vaincre avec elle ; que Dieu est toujours à nos côtés, qu'il est témoin de tous les mouvements de notre cœur, et de tout ce qu'il nous en coúte pour tenir contre nos répugnances naturelles, et que nous ne formons pas un désir, que nous ne prononçons pas une parole dont il ne nous en récompense dans l'éternité, si nous lui sommes fidèles et attachés à son service, que nous lui donnons plus de gloire dans une heure dans cet état d'épreuve, que nous lui en donnions dans toute une journée auparavant, parce qu'une heure nous est plus pénible qu'une journée, et même une semaine et un mois ne nous l'étaient lorsque tout ce que nous faisions pour Dieu nous était si agréable et si facile que moins nous aurons de ces grâces sensibles qui adoucissent le joug par une onction intérieure, et plus nous aurons de mérite. »

    P. Noël Courbon, curé de St Cyr (+ 1710), Entretiens spirituels sur les principaux devoirs des personnes consacrées à Dieu, et autres qui tendent à la perfection (IIe Partie, Entretien XXXIX), Paris, J.J.E. Collombat, 1752.

    Noël Courbon,sécheresse,aridité,dégoût,peine,tentations,épreuve,douceur,consolation,vertu

    (Crédit photo)

  • Méditation - Heureuse faiblesse

    « A notre surprise, ce bonheur du Royaume, annoncé par Jésus, est presque toujours lié, à travers ses symptômes, soit à quelque disgrâce d'ici-bas : la pauvreté, les larmes, la faim et la soif, les persécutions ; soit à des attitudes qui, en ce monde, ne sont guère « payantes » comme on dit : la douceur, la miséricorde, le ministère de la réconciliation, des attitudes qui se retournent même souvent contre celui qui pense devoir les adopter.
    C'est comme si le Royaume de Jésus ne se laissait entrevoir qu'à travers un certain creux de l'existence humaine, à travers un vide qui attend d'être comblé, comme s'il se tenait dissimulé derrière un sentiment de dénuement, de besoins, qu'au premier abord nous n'arrivons pas à bien identifier. […]
    D'apercevoir ces signes au fond de son cœur, de sentir à quel point l'on est pauvre et faible et que sans Jésus l'on ne peut rien, c'est là la grâce des grâces. C'est la vraie pauvreté, notre seule richesse, dont l'avenir du Royaume dépend : "Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux." »

    Dom André Louf (1929-2010), Heureuse faiblesse – Homélies pour les Dimanches de l'Année A, 4° dimanche du Temps ordinaire, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.

    desert_fleur_8a.jpg

    (Crédit photo)

  • Méditation - Prière pour demander la douceur quotidienne

    « Ô Jésus, très doux agneau, qui ne maudissiez pas ceux qui Vous maudissaient, ne menaciez pas ceux qui Vous injuriaient, qui répondiez avec une divine douceur au cruel mépris dont on Vous couvrait, ou Vous taisiez dans un admirable silence, aidez-moi, afin qu'à votre exemple, je puisse réprimer la colère, embrasser la mansuétude et, armé de patience, souffrir volontiers toute peine, afin d'arriver à jouir avec Vous de l'éternel repos » (Vén. Louis Du Pont).

    « Ô Seigneur, avec votre aide, je veux m'exercer particulièrement à la douceur et à la résignation à votre volonté, moins dans les choses extraordinaires que dans les rencontres et les contrariétés quotidiennes.
    Dès que je m'apercevrai que la colère s'allume en moi, je recueillerai mes forces, non avec impétuosité, mais suavité, non avec violence, mais doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la paix. Mais, sachant bien que seul je ne pourrai rien faire, je prendrai soin de Vous appeler au secours, comme le firent les Apôtres tourmentés par la tempête et ballotés par la mer en furie. Permettriez-Vous Seigneur, que je Vous invoque en vain ? En ces moments, daignez accourir à mon secours et commander aux passions de se taire, daignez lever votre main bénissante, et il s'ensuivra un grand calme. Enseignez-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui m'offensent ou me sont opposés, et jusqu'avec moi-même, ne m'indisposant pas à cause de mes rechutes et de mes défauts. Quand je me retrouverai à terre, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement et dirai : Allons ! mon pauvre cœur, nous voici de nouveau tombé dans cette fosse que nous nous étions proposé si souvent d'éviter. Relevons-nous et quittons-la pour toujours. Recourons à la miséricorde de Dieu, mettons notre espoir en elle et elle nous viendra en aide. Me confiant en Vous, Seigneur, je recommencerai, reprenant le chemin de l'humilité et de la mansuétude » (cfr. St François de Sales). »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome II (15e semaine après l'Octave de la Pentecôte - 10. La Mansuétude Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

    Gabriel de Ste Marie-Madeleine,prière,Jésus,agneau,douceur,silence,humilité,mansuétude,patience,résignation,miséricorde,espoir

  • Méditation - Poésie : L'Angélus

    « A genoux, à genoux !... La cloche du village
    Balance dans les airs ses tintements pieux.
    Avec la cloche sainte adressons notre hommage
                       A la Reine des cieux.

    Saluons à l'envi l'étoile magnifique,
    Le lis de nos vallons éclatant de blancheur ;
    Cette rose du ciel, cette Vierge mystique
                       Qui porta le Sauveur.

    Ah! quand l'ombre des soirs monte sur la colline,
    Quand s'éteignent au loin les feux mourants du jour,
    J'aime les tintements de la cloche divine,
                       Qui me parle d'amour.

    Sur mes lèvres je sens ruisseler la prière ;
    Ta voix, écho céleste, a pour moi la douceur
    D'une vierge exhalant à l'autel solitaire
                       Les accents de son cœur.

    A genoux, à genoux !... La cloche du village
    Balance dans les airs ses tintements pieux.
    Avec la cloche sainte, adressons notre hommage
                       A la Reine des cieux. »

    Abbé Gilbert Boudant, Chants du cœur, Paris - Lyon, Périsse Frères, 1836.

    clocher_1a.jpg

  • Méditation - De la charité fraternelle (1)

    « Lorsque vous sentez quelque répugnance, ou aversion, ou sentiment d'envie, au regard d'autrui, ayez soin dès le commencement d'y renoncer fortement, de l'anéantir aux pieds de Notre-Seigneur, de le prier qu'il l'anéantisse lui-même et qu'il vous remplisse de sa divine charité ; et de produire des actes intérieurs de charité au regard de cette personne-là, en cette façon :

    « Ô Jésus, je veux aimer cette personne-là pour l'amour de vous. Oui, mon Sauveur, en l'honneur et union de la charité que vous lui portez, je la veux aimer de tout mon cœur, et je me donne à vous pour faire et souffrir pour elle tout ce qu'il vous plaira. » Efforcez-vous aussi de lui parler, et d'exercer des actions extérieures de la charité vers elle, et ne cessez de faire ainsi, jusqu'à ce que vous ayez entièrement effacé en vous ce sentiment d'aversion et de répugnance.

    Si quelqu'un vous a offensé, ou si vous avez offensé quelqu'un, n'attendez pas qu'on vous vienne rechercher ; mais souvenez-vous que Notre-Seigneur a dit : Si tu apportes ton oblation à l'autel, et là il te souvient que ton frère a quelque chose à l'encontre de toi, laisse là ton oblation, et t'en va premièrement te réconcilier avec ton frère. Et pour obéir à ces paroles du Sauveur, comme aussi en l'honneur de ce qu'il est le premier à nous rechercher, lui qui ne nous fait que toutes sortes de faveurs, et qui ne reçoit de nous que toutes sortes d'offenses, allez rechercher celui que vous avez offensé ou qui vous a offensé, pour vous réconcilier avec lui, vous disposant à lui parler avec toute sorte de douceur, de paix et d'humilité. »

    (à suivre demain)

    St Jean Eudes (1601-1680, fêté demain), La Vie et le Royaume de Jésus dans les âmes chrétiennes (Seconde Partie, Pratique de la charité chrétienne), Montréal, Monastère de N.-D. de Charité du Bon Pasteur, 1930.

    St Jean Eudes,charité,prochain,répugnance,aversion,envie,offense,offrande,autel,pardon,réconciliation,douceur,paix,humilité

  • Méditation - Prière à Jésus-Christ

    « Louange et gloire vous soient rendues à jamais, Seigneur Jésus, qui, pour un pécheur tel que moi, avez daigné descendre des cieux, et monter sur l'arbre de la croix, afin de satisfaire à la divine justice, pour mes péchés ! Là, dépouillé de vos vêtements, et couvert de blessures en tout votre corps, vous avez été suspendu entre deux larrons, comme le plus infâme voleur, vous le plus beau des enfants des hommes, vous le vrai Fils de Dieu, vous le Roi des rois et le Seigneur des anges ! Soyez environné de bénédictions, de splendeurs, d'actions de grâces, et de cantiques de louanges, ô Agneau de Dieu, modèle de douceur ! Car il n'y a pas d'honneurs que vous n'ayez mérités par votre Passion et votre mort, et par les ignominies de toutes sortes que vous avez endurées sur la croix. Recevez donc cet humble tribut de louanges, ces dévotes actions de grâces, ces adorations de mon esprit, ces pieux hommages de ma bouche, pour la souveraine charité, l'immense charité que vous m'avez témoignée en votre Passion.
    [...]
    Oh ! combien donc m'avez-vous estimé, pour me racheter à si haut prix ? Vous avez donné certes ce que vous aviez de plus précieux, car est-il rien de plus précieux que votre personne sacrée ? Et vous vous êtes livré tout entier pour moi ! C'est pourquoi, je vous en conjure, ô doux Jésus, source de bonté, de charité, ne permettez pas que j'en perde jamais le souvenir ; faites que l'image de votre corps attaché à la croix brille sans cesse à mes yeux, et que chacune de vos cicatrices imprime profondément votre amour en mon cœur. »

    Thomas A Kempis, in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, IV. Sur la Passion de Jésus-Christ, Quatrième prière, 1-3), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

    Thomas A Kempis,prière,Jésus-Christ,péché,pécheur,croix,justice,bénédiction,action de grâces,louange,Agneau de Dieu,douceur,adoration,charité,bonté

    Juan Manuel Miñarro, Santo Cristo de la Universidad de Córdoba

  • Premier Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre

    « La douceur était le caractère distinctif de saint François de Sales : c'est par elle qu'il a converti tant de pécheurs et ramené tant d'hérétiques. « Il faut », disait-il, « agir sur les âmes comme font les anges, par des mouvements gracieux et sans violence ; il faut les attirer, mais à la manière des parfums qui n'ont d'autre pouvoir pour attirer à leur suite que leur suavité ; et la suavité, comment pourrait-elle tirer, sinon suavement ? Il faut enfin imiter l'exemple de Jésus Christ qui, se tenant à la porte des cœurs, presse l'ouverture sans la forcer jamais ». — Il accueillait les pécheurs avec une tendresse maternelle, en leur disant : « Venez, mes chers enfants, venez, que je vous embrasse et que je vous mette dans mon cœur. Dieu et moi, nous vous assisterons avec confiance ». — Quand on lui reprochait sa trop grande commisération pour le prochain, il répondait : « Ah ! il vaut mieux avoir à rendre compte de trop de douceur que de trop de sévérité. Dieu n'est-il pas tout amour ? Dieu le Père est le Père des miséricordes ; Dieu le Fils se nomme un agneau ; Dieu le Saint-Esprit se montre sous la forme d'une colombe, qui est la douceur même. S'il y avait quelque chose de meilleur que la bénignité, Jésus-Christ nous l'aurait dit, et cependant il ne nous donne que deux leçons à apprendre de lui : la mansuétude et l'humilité de cœur. Me voulez-vous donc empêcher d'apprendre la leçon que Dieu m'a donnée, et êtes-vous plus savant que Dieu ? » Aussi recommandait-il constamment cette vertu par ces paroles : « L'esprit humain est ainsi fait, il se cabre contre la rigueur : tout par douceur, rien par force ; la rudesse perd tout, aigrit les cœurs, engendre la haine ; et le bien qu'elle fait, elle le fait de si mauvaise grâce, qu'on ne lui en sait pas gré. La douceur, au contraire, manie le cœur de l'homme à volonté et le façonne selon ses desseins... On fait des pénitents par la douceur et des hypocrites par la sévérité ». »

    Mgr Paul Guérin (1830-1908), Vie de Saint François de Sales, in "Les Petits Bollandistes. Vie des Saints", Tome XIV, Paris, Bloud et Barral, 1886. (pp. 516-517) Citation relevée par le Bx Charles de Foucauld en 1897 (Notes détachées 77, in "Voyageur dans la nuit", nouvelle cité, Paris, 1979).

    Bon-Pasteur_image_2a.jpg

  • Méditation - la douceur évangélique

    « Pour suivre Notre-Seigneur et l'imiter dans sa douceur, nous nous rappellerons souvent que la douceur est une vertu qui plaît à Dieu et qui attire les âmes.
    Nous éviterons de nous disputer avec qui que ce soit, d'élever trop la voix en parlant, de marcher avec bruit et précipitation. - Nous ferons en sorte de traiter toutes choses avec ménagement et douceur pour ne rien briser, ni froisser, ni casser. - De traiter avec douceur et ménagement les corps et les âmes, pour ne pas les froisser ou les briser. - De supporter avec douceur les incommodités de la vie et aussi celles du prochain. - D'éviter toute parole ou action brusque, pour ne pas éloigner ceux qui sont faibles. - De conserver toujours un visage gai et affable pour tout le monde. - De n'être ni triste, ni turbulent, pour ne pas éloigner les pauvres et les pécheurs. - De ne pas imposer aux autres un fardeau ou un joug que nous ne voulons pas porter nous-mêmes. - De garder des ménagements pour chaque personne en particulier. - D'accueillir tout le monde avec bonté et douceur : les pauvres, les malades, les affligés, les importuns, les pécheurs, les enfants. - De ne jamais rendre le mal pour le mal, ni nous venger des injures. - De ne jamais frapper ni brusquer personne. - De ne faire du mal à qui que ce soit. [...] - Faire deux mille pas, et de bonne grâce, avec ceux qui nous en demandent mille. Faire le double, quand on nous demande un service. - Ne jamais nous mettre en colère. - Ne dire aucune parole blessante, injurieuse ou méprisante.
    Que Dieu nous aide à pratiquer cette belle vertu de douceur ! »

    Bx Antoine Chevrier (1826-1879), Le Véritable Disciple de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Deuxième Partie, Cinquième condition, III), Librairie Catholique Emmanuel Vitte, Lyon - Paris, 1922.

    Antoine Chevrier,vertu,douceur,doux,bonté