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grâce - Page 12

  • 2 août : Méditation

    « Nous ne pouvons pas en douter, Dieu nous aime, et nous aime beaucoup ; et c'est parce qu'il nous aime beaucoup qu'il veut que nous l'aimions de tout notre coeur, ainsi qu'il l'ordonne formellement à chacun de nous : Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo (Dt 6,5)... Dieu veut que le commandement qu'il nous fait de l'aimer de toutes nos forces soit gravé dans notre coeur ; et afin que nous ne l'oublions jamais, il veut que nous le méditions, quand nous sommes assis à la maison, quand nous marchons le long des chemins, quand nous allons dormir, quand nous sortons du sommeil ; il veut que nous le portions, comme un signe de souvenir, attaché dans nos mains, pour l'avoir sans cesse devant les yeux partout où nous nous trouvons. [...]
    Oh ! bienheureuse flèche, qui fait entrer Dieu dans un coeur ! s'écrie Saint Grégoire de Nysse : Beata sagitta, quae simul in cor adducit sagittarium Deum ! (In Cant. hom. 4). Cela signifie que, lorsque le Seigneur fait pénétrer dans un coeur une flèche d'amour, c'est-à-dire un trait de lumière, une grâce spéciale qui lui fait connaître sa bonté, l'amour qu'il lui porte, et le désir qu'il a d'en être aimé, c'est Dieu lui-même qui entre dans ce coeur avec la flèche d'amour, puisque Celui qui lance ce trait est l'amour même, selon saint Jean : Quoniam Deus charitas est (1 Jn 4,8). En outre, comme la flèche reste fixée dans le coeur qu'elle a percé, ainsi le Seigneur, en blessant une âme de son saint amour, vient pour rester à jamais uni à cette âme qu'il a blessée. - Persuadons-nous, ô hommes ! que Dieu seul nous aime véritablement : l'amour de nos parents, de nos amis, et de toutes les personnes qui se disent nous aimer, excepté celles qui nous aiment uniquement en vue de Dieu, n'est point un amour véritable, mais un attachement intéressé, qui prend sa source dans l'amour-propre. »

    Saint Alphonse de Liguori, Voie de l'Amour divin, Trad. nouvelle par le P. L.-J. Dujardin, Paris - Tournai, H. Casterman, 1858.

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  • Audience générale de ce mercredi 1er août à Castelgandolfo

    Les audiences générales du Pape, suspendues comme chaque année au mois de juillet, ont repris ce mercredi 1er août. Les fidèles ont rencontré Benoît XVI ce matin à 10h30 à Castelgandolfo, dans les collines du Sud-est de Rome, où se trouve la résidence estivale des papes.

    Benoît XVI a poursuit son cycle de catéchèses sur la prière entamé en mai dernier. Se référant à la pensée de Saint Alphonse de Liguori dont c’est la fête ce mercredi, le Pape a rappelé comment le fondateur au XVIIIe siècle de la Congrégation du Saint Rédempteur envisageait la prière dans son traité de 1759, "Du grand moyen de la Prière".
    Alphonse de Liguori considérait la prière comme « le moyen nécessaire et sûr pour obtenir le salut et toutes les grâces dont nous avons besoin pour y parvenir. » Or explique Benoît XVI, « Dieu nous a créé par amour et pour nous offrir une vie de plénitude, mais, nous le savons tous, nous nous sommes éloignés de cet objectif à cause du péché. » Comment dès lors éviter de « se perdre » ? Le Pape rapporte cette maxime élémentaire d’Alphonse de Liguori : « Celui qui prie se sauve, celui qui ne prie pas est damné. » En disant cela, explique Benoît XVI, Saint Alphonse voulait nous faire comprendre que dans toute les situations de la vie on ne peut pas ne pas prier, et en particulier dans les moments d’épreuves et de difficultés. « Il faut toujours taper avec confiance à la porte du Seigneur, en sachant qu’Il prendra soin de tous ses fils, de nous. »

    « C’est seulement à travers la prière, conclut le Pape, qu’on peut accueillir Dieu et sa grâce qui en nous illuminant dans toutes les situations, nous permet de discerner le vrai bien et, en nous fortifiant, nous permet de mettre en pratique notre volonté de faire le bien.» Car, le rapport avec Dieu est essentiel. Benoît XVI y revient dans son adresse aux pèlerins francophones réunis à Castelgondolfo :

    « Chers pèlerins de langue française, je suis heureux de vous accueillir ce matin, en cette période de congés pour beaucoup d'entre vous. Je vous invite à prendre le temps de prier personnellement chaque jour, car notre relation avec Dieu est essentielle dans notre vie ; n'ayez pas peur de demander au Seigneur la force qui vous manque et qui est nécessaire pour faire le bien, dans la certitude qu'il ne refuse jamais son aide à celui qui le prie avec humilité. Que saint Alphonse de Liguori, dont nous célébrons la fête aujourd'hui, vous aide à marcher avec confiance sur ce chemin. Bon pèlerinage, et bon temps de repos à vous tous. »

    Source : Radio Vatican.

    Vidéo intégrale sur le site internet du Vatican.

  • 31 juillet : Méditation

    « Un homme humble ne se laisse pas troubler par la louange. Comme il ne se préoccupe plus de lui-même et qu'il sait d'où vient ce qu'il y a de bon en lui, il ne se dérobe pas à la louange, car elle est due au Dieu qu'il aime, et, en la recevant, il n'en conserve rien pour lui-même, mais, avec une immense joie, il la donne toute à son Dieu. "Fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen ejus !" (*)
    Un homme qui n'est pas humble ne peut accepter la louange avec grâce. Il sait ce qu'il devrait en faire. Il sait que c'est à Dieu que la louange est due et non à lui-même, mais il la transmet à Dieu de si mauvaise grâce que c'est lui-même qu'il élève et il attire l'attention sur lui par sa propre maladresse.
    La louange contrarie et trouble celui qui n'a pas encore appris l'humilité. Peut-être même perd-il patience lorsqu'on le loue, irrité par le sentiment de sa propre indignité. Et, s'il n'en laisse rien voir, du moins ce qu'on a dit de lui le hante, obsède son esprit et le tourmente partout où il va.
    A l'autre extrême, il y a l'homme qui ne possède pas la moindre humilité et qui dévore la louange s'il en reçoit, comme un chien qui happe un morceau de viande. Mais il ne constitue aucun problème : il est tellement reconnaissable que, depuis Aristophane, il a joué son rôle dans toutes les comédies.
    L'homme humble reçoit la louange comme une vitre nette reçoit la lumière du soleil. Plus réelle et plus intense est la lumière, et moins on aperçoit la vitre. »

    (*) du Magnificat : "Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !"

    Thomas Merton (1915-1968), Semences de contemplation, Trad. par R.N. Raimbault, La Vigne du Carmel, Editions du Seuil, 1952.

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    Détail de "L'Annonciation" de Sandro Botticelli (Galerie des Offices, Florence)

  • 30 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le premier genre de foi est celui qui se rapporte aux dogmes ; il implique l’adhésion de l’âme à un objet. Il est utile à l’âme selon la parole du Seigneur : "Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle et il en vient pas en jugement"...
    Il y a un deuxième genre de foi : celui qui nous est donné par le Christ à titre purement gracieux. "A celui-ci est donné, grâce à l’Esprit, le langage de la sagesse de Dieu ; à un autre, toujours grâce à l’Esprit, le langage de la connaissance de Dieu ; un autre reçoit, dans l’Esprit, le don de la foi ; un autre encore, des pouvoirs de guérison."
    Cette foi qui est conférée par l’Esprit à titre gracieux n’est pas seulement dogmatique ; elle réalise ce qui est au-delà des forces humaines. Celui qui possède une telle foi dira à cette montagne : "Passe d’ici là-bas, et elle y passera." Quand quelqu’un dira même cela avec foi, "croyant que cela se fera, sans hésiter dans son coeur", alors il recevra la grâce du miracle.
    C’est au sujet de cette foi qu’il est dit : "Si vous aviez de la foi gros comme un grain de moutarde"...
    Toi, donc, possède cette foi qui dépend de Dieu et qui te porte vers lui ; alors tu recevras de lui cette foi qui agit au-delà des forces humaines. »

    Saint Cyrille de Jérusalem (v.315-386), Catéchèse 5, La foi et le symbole, 12-13.

    Source : A la découverte des Pères de l'Eglise.

  • 27 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que la semence ait été répandue par les Apôtres ou par les Prophètes, c'est toujours le Christ qui a semé ; car il était dans les Apôtres, quoique d'ailleurs il ait moissonné en personne. Les Apôtres en effet ne pouvaient rien sans lui, tandis que sans eux rien ne lui manque, et il leur disait : "Sans moi vous ne sauriez rien à faire (Jn XV, 5)." Que dit donc le Sauveur en répandant la semence dans la gentilité ? "Le semeur s'en alla semer." Aux Juifs il envoya des moissonneurs ; il vient ici semer hardiment. Pourquoi d'ailleurs aurait-il hésité en voyant tomber sa semence, partie sur le chemin, partie dans des endroits pierreux et partie au milieu des épines ? S'il avait craint de passer par ces terrains ingrats, il ne serait pas arrivé au bon terrain.

    Pourquoi nous occuper encore des Juifs et parler de la paille ? Cherchons seulement à n'être ni un chemin, ni des endroits pierreux ou couverts d'épines, mais une bonne terre. Que notre coeur soit si bien préparé qu'il produise trente, soixante, mille et cent pour un : ces chiffres sont bien différents sans doute ; tous néanmoins ne représentent que du froment. Ne soyons pas un chemin, dans la crainte que la semence, foulée aux pieds par les passants, ne soit emportée par l'ennemi comme par un oiseau rapace. Ne soyons pas un terrain pierreux, dans la crainte que perçant bien vite une couche si légère, la divine semence ne puisse supporter les ardeurs du soleil. Ne soyons pas non plus une terre couverte d'épines, livrés aux passions du siècle, aux sollicitudes d'une vie abandonnée aux vices (Mt XIII, 2-23). Eh ! qu'y a-t-il de plus affreux que ces sollicitudes de la vie qui ne laissent point arriver à la vie ? Qu'y a-t-il de plus misérable que ces soins de la vie qui font perdre la vie ? Qu'y a-t-il de plus infortuné que ces craintes de la mort qui donnent la mort ? Ah ! qu'on arrache ces épines, qu'on prépare le champ, et qu'il reçoive la semence : qu'on parvienne enfin à la moisson avec le désir d'être serré dans le grenier et sans craindre le feu.

    Etabli par le Seigneur ouvrier tel quel dans son champ, nous devions vous rappeler ces vérités, semer, planter, arroser, creuser même autour de certains arbres et y mettre de l'engrais. Notre devoir est de vous donner avec fidélité ; le vôtre, de recevoir fidèlement ; et c'est au Seigneur de nous aider, nous à travailler, vous à croire, tous à souffrir et en même temps à vaincre le monde avec sa grâce. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon CI, 3,4 (Passages détachés sur Saint Luc) in oeuvres complètes de saint Augustin (Tome VI : Sermons première série), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 19 juillet : Méditation

    « Personne ne peut venir à moi, si mon Père ne l'attire. "Nemo potest venire ad me nisi traxerit eum Pater". Il est bien juste que nous demandions une si grande grâce si nous la voulons obtenir, et c'est le principal moyen dont nous devons nous servir ; et si vous me croyez, vous ne manquerez pas un seul jour de la lui demander instamment, humblement, et surtout avec un ardent désir de l'obtenir. Reconnaissez et avouez que, sans la grâce, vous ne ferez jamais un seul pas dans le chemin de la vertu, cela est tout assuré, et nous nous abusons, et nous nous trompons si nous nous croyons capables de quelque chose de bon, sans le secours d'En-Haut. L'expérience ne nous l'apprend que trop ; car, en voulant pratiquer la vertu, nous sentons la nature qui gronde, nous sentons des répugnances pour ceci et des aversions pour cela, et quelquefois des dégoûts pour tout ; hélas que ferions-nous si Dieu n'y mettait la main ? C'est pourquoi je ne saurais trop vous recommander cette pratique ; et puisque le Seigneur vous en fait connaître l'utilité, j'espère qu'il vous fera la grâce de vous en servir. »

    Saint Vincent de Paul (1581-1660), in Elévations, Prières et Pensées, Paris, J. de Gigord, 1919.

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  • 18 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ appartient en effet à ceux qui sont humbles de coeur, non à ceux qui s'élèvent au-dessus de son troupeau. Le sceptre de la majesté de Dieu (cf He 1,8), le Seigneur Jésus Christ, n'est pas venu accompagné de la fierté et de l'orgueil - et pourtant il le pouvait - mais avec l'humilité du coeur, comme l'Esprit Saint l'avait dit de lui : "Qui a cru à notre parole ? et le bras du Seigneur à qui a-t-il été révélé ? Nous l'avons annoncé comme un petit enfant, comme une racine en terre aride. Il n'avait ni beauté, ni éclat ; nous l'avons vu...mais son aspect était méprisable" (Is 53,1-3)... Vous voyez, bien-aimés, quel est le modèle qui vous a été donné. Si le Seigneur s'est ainsi humilié, que devons-nous faire, nous à qui il donne de marcher sous le joug de sa grâce ? »

    Saint Clément de Rome († v.101), Epître aux Corinthiens, 14-16 (trad. SC 167).

  • 12 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Dieu n'a pas créé l'homme pour qu'il se perde, mais pour qu'il vive éternellement ; ce dessein demeure immuable... Car "il veut que tous les hommes soient sauvés, et qu'ils viennent à la connaissance de la vérité" (1Tm 2,4). C'est la volonté de votre Père qui est dans les cieux, dit Jésus, "qu'aucun de ces petits ne se perde" (Mt 18,14). Ailleurs aussi il est écrit : "Dieu ne veut pas qu'une seule âme périsse ; il diffère l'exécution de ses décrets, afin que celui qui a été rejeté ne se perde pas sans retour" (2Sm 14,14 Vulg ; cf 2P 3,9). Dieu est véridique ; il ne ment pas lorsqu'il assure avec serment : "Je suis vivant ! Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse de sa voie mauvaise et qu'il vive" (Ez 33,11).

    Peut-on alors penser, sans un sacrilège énorme, qu'il ne veuille pas le salut de tous généralement mais seulement de quelques uns ? Quiconque se perd, se perd contre la volonté de Dieu. Chaque jour il lui crie : "Convertissez-vous de votre voie mauvaise ! Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ?" (Ez 33,11) Et de nouveau, il insiste : "Pourquoi ce peuple s'est-il détourné de moi avec tant d'obstination ? Ils ont endurci leur front ; ils n'ont pas voulu revenir" (Jr 8,5;5,3). La grâce du Christ est donc toujours à notre disposition. Comme il veut que tous les hommes soient sauvés, il les appelle tous sans exception : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, vous qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai" (Mt 11,28). »

    Saint Jean Cassien (v.360-435), Conférence 13 (trad. SC n°54).

  • 9 juillet : Méditation

    « Nous pourrions jouir d'une grande paix, si nous voulions ne nous point occuper de ce que disent et de ce que font les autres et de ce dont nous ne sommes point chargés.
    Comment peut-il être longtemps en paix, celui qui s'embarrasse de soins étrangers, qui cherche à se répandre au-dehors, et ne se recueille que peu ou rarement en lui-même ?
    Heureux les simples, parce qu'ils posséderont une grande paix !

    Comment quelques saints se sont-ils élevés à un si haut degré de vertu et de contemplation ?
    C'est qu'ils se sont efforcés de mourir à tous les désirs de la terre, et qu'ils ont pu ainsi s'unir à Dieu par le fond le plus intime de leur coeur, et s'occuper librement d'eux-mêmes.
    Pour nous, nous sommes trop à nos passions, et trop inquiets de ce qui se passe.
    Rarement nous surmontons parfaitement un seul vice, nous n'avons point d'ardeur pour faire chaque jour quelques progrès, et ainsi nous restons tièdes et froids.

    Si nous étions tout a fait morts à nous-mêmes et moins préoccupés au-dedans de nous, alors nous pourrions aussi goûter les choses de Dieu et acquérir quelque expérience de la céleste contemplation.
    Le plus grand, l'unique obstacle, c'est qu'asservis à nos passions et à nos convoitises, nous ne faisons aucun effort pour entrer dans la voie parfaite des saints.
    Et, s'il arrive que nous éprouvions quelque légère adversité, nous nous laissons aussitôt abattre, et nous recourons aux consolations humaines.

    Si tels que des soldats généreux, nous demeurions fermes dans le combat, nous verrions certainement le secours de Dieu descendre sur nous du ciel.
    Car il est toujours prêt à aider ceux qui résistent et qui espèrent en sa grâce, et c'est lui qui nous donne des occasions de combattre, afin de nous rendre victorieux.
    Si nous plaçons uniquement le progrès de la vie chrétienne dans les observances extérieures, notre dévotion sera de peu de durée.
    Mettons donc la cognée à la racine de l'arbre, afin que dégagés des passions, nous possédions notre âme en paix. »

    Imitation de Jésus Christ, Livre 1, ch. 11, Trad. de l'Abbé Félicité de Lamennais.

    L'Imitation de Jésus-Christ est en ligne sur de nombreux sites, notamment ici.

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  • 8 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Si l'homme, pendant sa vie, voit, entend, parle, se meut, subsiste ; s'il est doué de beauté, de force et d'amabilité , c'est parce que son âme habite en lui ; et si, après sa mort, il est privé de la vue, de l'ouïe, de la parole, du mouvement ; s'il est défiguré, inutile à tout et vu avec horreur, il faut l'attribuer à l'absence de son âme, d'où lui venaient tous ces avantages. C'est ainsi que votre Dieu, ô mon âme, pendant qu'il vit en vous par sa grâce, fait que vous voyez ce que la foi vous montre, que vous entendez ce que le Seigneur vous dit intérieurement, et que vous avancez par la voie de ses commandements vers la céleste patrie ; que vous parlez à Dieu dans l'oraison, et au prochain par de saintes exhortations ; c'est ainsi que sa grâce vous fait subsister en persévérant dans les bonnes oeuvres, vous rend fort et courageux dans le combat que vous avez à soutenir contre les ennemis invisibles, vous communique cette beauté qui vous rend agréable à Dieu et aux anges. Mais prenez garde qu'en perdant la grâce, qui est la vie de votre âme, vous n'éprouviez les pertes que procure la première mort, et que de là vous ne soyez entraîné à la seconde, de laquelle on ne ressuscite jamais. Oh ! si Dieu daignait vous ouvrir les yeux de l'esprit, et si vous pouviez voir l'excellente beauté et la grande splendeur dont se trouve ornée l'âme qui est agréable à Dieu, qui lui est unie par la vraie charité, quels regards Dieu daigne jeter sur elle, quelle place il lui destine, quelle joie il lui promet, et combien son arrivée est désirée par les anges et les autres esprits bienheureux, assurément vous ne pourriez souffrir qu'une telle beauté fût souillée par le moindre défaut ; et si cela arrivait, vous vous efforceriez au moins de noyer ces taches, quoique légères, dans des torrents de larmes. C'est ce que saint Bonaventure raconte de saint François qui, considérant qu'il ne pouvait accompagner l'Agneau sans tache sans contracter quelque souillure, tâchait au moins chaque jour, par des larmes abondantes, de purifier son âme et de laver toutes ses fautes, quelque légères qu'elles fussent. Mais si Dieu au moyen de la même grâce, ouvrait vos yeux intérieurs, et que vous puissiez voir la difformité d'une âme pécheresse, l'odeur infecte qu'elle répand, comme ferait un cadavre en putréfaction ; et combien Dieu et les saints affectent d'en détourner leurs regards, quoique d'ailleurs elle anime un corps beau et bien proportionné, très-aimable aux yeux des hommes, oh ! sans doute vous en seriez tellement saisie d'horreur, que vous ne voudriez pas pour tout au monde, lui ressembler ; et si vous aviez ce malheur, vous ne voudriez pas persévérer un seul instant dans un si misérable état. »

    Saint Robert Bellarmin, L'Echelle du Ciel (Huitième Degré, 10), Opuscule traduit par M. Candèze, Lyon, Chez Périsse Frères, Paris, 1836.

    Source : jesusmarie.free.fr
    et Abbaye Saint Benoît

  • 7 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Les enfants de l'Epoux peuvent-ils être dans la tristesse pendant que l'Epoux est avec eux ? Il viendra un temps que l'Epoux leur sera ôté, et alors ils jeûneront" (Mt 9,15). Jésus-Christ s'était appelé auparavant le "Médecin" de nos âmes. Il montre ici maintenant qu'il en est l'"Epoux". Ce temps, dit-il, est pour mes disciples un temps de joie durant lequel il ne leur faut parler de rien qui soit triste ; non que le jeûne soit triste de soi-même, mais seulement dans l'imagination des faibles. Car lorsqu'un homme s'avance dans la piété, le jeûne lui est doux et agréable.
    Jésus-Christ dans cette réponse mêle quelque chose qui pouvait affliger les Apôtres, en leur prédisant que "l'Epoux leur serait ôté", parce qu'il voulait les accoutumer insensiblement à son absence, et les préparer aux afflictions. Mais hélas, s'écrie saint Bernard, ce temps est venu pour nous aussi bien que pour les Apôtres ; et l'absence de Jésus-Christ notre Epoux arrache les larmes des yeux de tous ceux qui l'aiment, jusqu'à ce qu'ils lui soient réunis.
    "On ne met point de vin nouveau dans de vieux vaisseaux" (Mt 9,17). Ces manières proverbiales de parler, dont notre Seigneur se sert, pouvaient fort bien faire entendre que s'il laissait ses disciples dans une vie commune, il en usait ainsi par la connaissance qu'il avait de leur infirmité et de leur faiblesse, qui ne serait capable de cette grande austérité corporelle et spirituelle, qu'après que la grâce du Saint Esprit, qu'ils n'avaient pas encore reçue, en aurait fait des hommes nouveaux. Cette parabole nous marque encore ce renouvellement des "vaisseaux", c'est-à-dire de nos coeurs, qui se fait par la charité, et qui rend les hommes tout neufs, comme la malice les rend tout usés de vieillesse. C'est pourquoi saint Grégoire dit que si nous veillons sur nous-mêmes, nous travaillons tous les jours par nos prières, par nos lectures et par notre bonne vie, à passer du vieil homme au nouveau. »

    [Nicolas Fontaine], Explication de S. Augustin et des autres Pères Latins sur le Nouveau Testament, Premier Tome contenant les Evangiles de S. Matthieu et de S. Marc, A Paris, Chez Lambert Roulland, 1689.

  • 30 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "C'est une grande affaire, dit l'Ecriture, de trouver un homme qui a la foi" (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t'inciter à m'ouvrir ton coeur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les coeurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10 ; 93,11). Oui, c'est une grande chose qu'un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l'univers, puisqu'il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c'est bien là le comble du paradoxe, l'homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu'il n'a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s'en contente et met sous ses pieds les richesses.
    Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.
    Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par "le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais" (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des soeurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : "Transporte-toi jusque là-bas" et elle se transportera (Mt 17,20). »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C).

  • 28 juin : Méditation

    « Aujourd'hui, en écoutant la voix de Jésus, il faut lui faire cet acte d'offrande : Oui, je m'offre à vous, ô Roi divin ! pour vous suivre le plus possible ; me voici prête, avec votre grâce, à tout endurer, à souffrir le mépris avec vous et comme vous, pourvu que ce soit votre gloire, votre volonté, en m'oubliant toujours moi-même : voilà ce à quoi je me détermine. Oui, je me presserai sur vos pas, ô Jésus ! oui, je vous imiterai, vous êtes tout pour moi ! vous êtes mon bonheur et ma vie ! Désormais je veux tout accepter : travail, peines, afflictions, souffrances ; je veux tout accepter, pourvu que vous me donniez la grâce. Ce sentiment, cette ardeur d'une âme dévouée ne peut qu'être très agréable au Coeur de Jésus ; et quoi qu'il puisse réserver à cette âme pour la rendre conforme à Lui-même, n'en doutons pas, le divin Maître sera toujours près d'elle pour la consoler, pour la soutenir, pour la fortifier. Ne craignez donc pas. Non, pas de crainte, Notre-Seigneur est un bon Maître. »

    P. Xavier de Ravignan s.j. (1795-1858), in Dernière retraite du R.P. de Ravignan donnée aux religieuses carmélites à Paris... novembre 1857 (4ème jour, I), Paris, Charles Douniol et Cie, 1872 (4ème éd.).

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  • 23 juin : Méditation

    « Dieu ne nous traite point selon la multitude de nos péchés, mais selon celle de ses infinies miséricordes. C'est la plus grande grâce que je pouvais recevoir dans cette vallée de larmes, et le plus grand secours pour m'aider à souffrir les misères de cette vie. Heureux si j'en fais un bon usage ! Et que le Seigneur daigne me favoriser d'une sainte persévérance. J'ai tout à craindre de ma propre faiblesse, mais j'espère tout de sa divine miséricorde ; et puisqu'il a eu la bonté de commencer cet ouvrage en moi, il aura celle de le perfectionner pour sa plus grande gloire et pour le salut de mon âme.
    Je ne fais point ici l'aveu de toutes mes misères. Dieu les connaît. je vous demande seulement des prières, pour attirer sur moi sa divine miséricorde et la grâce de le mieux servir dans la suite que je n'ai fait jusqu'à présent. »

    Un Chartreux, L'Echo du silence (manuscrit fin XVIIIe, découvert en 2011), Artège, Perpignan, 2012.

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  • 19 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "La charité aime tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout." (1Co 13,7) Par là l'apôtre Paul montre que, si cette vertu peut se maintenir avec une telle fermeté, c'est qu'elle a été trempée dans une patience à toute épreuve. Il dit encore : "Supportez-vous les uns les autres dans l'amour, faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l'unité de l'esprit dans le lien de la paix." (Ep 4,2)
    Il n'est pas possible de maintenir l'unité ni la paix, si les frères ne s'appliquent pas à garder la tolérance mutuelle et le lien de la concorde grâce à la patience. Que dire encore, sinon de ne pas jurer, ni maudire, de ne pas réclamer ce qu'on nous enlève, de présenter l'autre joue à qui nous frappe, de pardonner au frère qui a péché contre nous, non seulement soixante-dix fois sept fois, mais de lui remettre tous ses torts, d'aimer nos ennemis, de prier pour nos adversaires et ceux qui nous persécutent ?
    Comment parvenir à accomplir tout cela si l'on n'est pas fermement patient, tolérant ? C'est ce que fit saint Étienne quand, loin de crier vengeance, il demanda grâce pour ses bourreaux en disant : "Seigneur, ne leur impute pas ce péché !" (Ac 7,60) »

    Saint Cyprien (v.200-258), Des bienfaits de la patience, 13-16 (trad. cf SC n°291).

  • Benoît XVI : Angélus de ce dimanche 17 juin

    Angélus de ce dimanche 17 juin

    Extrait de son allocution :

    « L'image de la graine est particulièrement chère à Jésus, parce qu'elle exprime clairement le mystère du Royaume de Dieu. Les deux paraboles d'aujourd'hui nous présentent une "croissance" et un "contraste" : la croissance qui se produit en raison d'un dynamisme dans la graine elle-même, et le contraste qui existe entre la petitesse de la graine et la grandeur de ce qu'elle produit. Le message est clair : le Royaume de Dieu, même si il exige notre coopération, est avant tout don du Seigneur, une grâce qui précède l'homme et ses œuvres. Notre petite force, apparemment impuissante face aux problèmes du monde, ne craint pas d’obstacles, si elle est mise en celle de Dieu, parce que la victoire du Seigneur est certaine. C'est le miracle de l'amour de Dieu, qui fait germer et se développer toutes les graines en bonne part sur la terre. Et l'expérience de ce miracle de l'amour nous rend optimistes, malgré les difficultés, la souffrance et le mal que nous rencontrons. Les graines germent et se développent, parce que c'est l'amour de Dieu qui les fait croître. Que la Vierge Marie, qu'il a saluée comme "bonne terre" pour y semer la divine Parole, renforce en nous cette foi et cette espérance. »

    Et son message aux pèlerins francophones :

    « En ce dimanche, Jésus nous invite à vivre dans la confiance. Comme la semence qui germe et qui grandit toute seule, le don gratuit de l’Esprit-Saint - Esprit d’amour et de force - et la Bonne Nouvelle - annoncée avec courage - agissent dans notre monde pour nous faire grandir dans la vie même du Père. Ensemble, n’ayons pas peur de cheminer dans la foi car le Seigneur nous accompagne. Que la Vierge Marie nous montre le chemin qui nous conduit vers le Père de toute tendresse ! Bon dimanche et bonne semaine à tous ! »

    Source, texte intégral (en italien) et vidéo sur le site internet du Vatican.

  • Benoît XVI - Audience générale de ce mercredi 13 juin

    Benoît XVI nous rappelle que la prière transforme nos vies.


    Extrait :

    « Dans un monde où nous risquons de ne faire confiance qu’à l’efficacité et la puissance des moyens humains, nous sommes appelés à redécouvrir la puissance de Dieu qui se transmet et se communique dans la prière, dans laquelle nous grandissons chaque jour en conformant notre vie à celle de Dieu, et même si nous sommes faibles, en nous vit la puissance de Dieu. »

    Texte de son allocution en français :

    « Chers frères et sœurs, la prière n’est pas seulement la respiration de l’âme, mais aussi l’oasis de paix où se nourrit notre vie spirituelle qui transforme notre existence. Ainsi Dieu nous attire à Lui, nous fait monter vers la sainteté. Quand l’apôtre Paul parle aux Corinthiens de son expérience d’avoir été saisi par Dieu jusqu’au troisième ciel, il ajoute que pour ne pas tirer orgueil des révélations reçues, il porte une "écharde" dans sa chair, une souffrance. À sa prière instante d’être libéré de cette épreuve et de Satan, le Ressuscité l’a rassuré : "Ma grâce te suffit ; car la puissance se déploie dans la faiblesse" (2 Co 12, 9). Ainsi, chaque difficulté éprouvée à suivre le Christ et à témoigner de son Évangile peut être surmontée en s’ouvrant à l’action du Seigneur avec confiance, en s’appuyant sur lui et par la prière. À ceux qui contestent la légitimité de son apostolat, Paul ne se vante pas de ce qu’il a fait, mais de l’action de Dieu en lui. Il a conscience d’être un serviteur inutile, en qui le Seigneur place la richesse et la puissance de sa grâce. Nous aussi, quand notre union à Dieu grandit par une prière plus intense, nous allons à l’essentiel et comprenons qu’il réalise des merveilles dans notre faiblesse même. La grâce du Seigneur est la force qui nous accompagne pour témoigner de l’Évangile. Comme Paul, ayons l’humilité de ne pas mettre notre confiance en nous-même, mais en Dieu seul. »

    Sources : Radio Vatican et site internet du Vatican.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 7ème jour

    Septième jour : L’océan

    Dans ce divin Cœur était comme une mer d’une douceur très suave, où je trouvais une foi indicible, et le souverain bien. Je ne pouvais voir le fond de cette mer, en sorte qu’elle était comme un abîme. Plus j’y entrais et plus j’en apercevais la profondeur ; plus je goûtais de ses eaux et plus ma soif devenait insatiable. Après avoir joui quelque temps de cette vision et de ce goût béatifiques, j’ai entendu une voix qui disait : Je suis l’amour fidèle qui établit l’âme dans la vérité ; après quoi, elle n’a plus que du dégoût pour le monde, ce qui la fait mépriser des mondains. Mais elle aime ce mépris ; elle aime la solitude ; elle aime les tribulations et les douleurs. Et quand ces sentiments lui sont devenus habituels, je la fais monter plus haut ; je l’introduis dans le ciel empyrée, où elle contemple mes plaies, dont la splendeur la fait brûler d’amour. Lorsqu’elle est bien enflammée, je la transforme et alors elle entre dans mon Cœur ; elle y trouve un abîme de charité et de douceur incomparables ; elle s’y plonge et y demeure submergée. La lumière répandue de ces plaies sacrées sur les justes de la terre, bien que sortant de la même source, n’arrive pas à tous par le même canal ; les uns la reçoivent des pieds de Jésus, les autres de ses mains, d’autres enfin de son Cœur adorable. Les âmes qui reçoivent les rayons sortis des pieds de Jésus sont celles qui l’aiment d’un amour ordinaire ; les ferventes sont éclairées des rayons de ses mains ; celles que le Sacré Cœur inonde d’un torrent de lumière sont celles qui, par la grâce, se sont élevées jusqu’au pur amour.
    Sainte Françoise Romaine (1384-1440)

    Exemple : (Première Promesse) Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état
    Eustelle, surnommée à juste titre l’Ange de l’Eucharistie, morte à Saint-Pallais de Saintes en 1840, fut une de ces âmes qui ne vivent que pour consoler Jésus Jésus-Christ délaissé au Saint Tabernacle. Elle exprime dans ses lettres des sentiments dignes des Séraphins : « Ô Sainte Eucharistie ! s’écrie-t-elle. Ô Sainte Eucharistie ! Que j’aime à répéter ces mots ! Que mon âme y trouve de délices !... C’est dans le Sacrement adorable de l’Eucharistie que se trouve l’amour, c’est à cette source sacrée dont les eaux jaillissent jusqu’à la vie éternelle, que nous devons aller étancher notre soif : c’est à ce tabernacle que nous devons aller chercher l’Agneau immaculé qui seul peut rendre à notre âme la blancheur de son innocence première. Pauvre Jésus ! Il n’est pas aimé ! Il n’est pas connu ! Ô aveuglement ! Ô stupidité de l’homme ! Que ne m’est-il donné de soumettre tous les cœurs au joug du saint amour !... Ô sainte Eucharistie ! C’est toi qui m’enlèves ainsi à moi-même ; tu me transportes déjà dans la région céleste. Que je t’aime ! Tu fais mes délices ; tu me fais mourir, pour mieux revivre. Laisse-moi expirer à tes pieds ; la mort m’est un gain. » Qui n’admirera ce langage dans une pauvre couturière qui ne connaît d’autre école que le Cœur de Jésus ? Voici ce qu’elle écrivait à son directeur : « Je vis cet aimable Sauveur, il y a quelques jours ; il me montrait son Cœur divin… Ô Jésus ! donnez-moi votre Cœur, donnez-moi votre amour… c’est aux pieds du Tabernacle qu’on apprend la science de l’amour !... »
    Cette magnifique parole de Marie-Eustelle nous indique où il faut aller apprendre la science des Saints, la science d’aimer Jésus-Christ, l’unique science nécessaire. Ecoutons encore une fois cette âme séraphique : « Ô Sacrement de l’Eucharistie, unique ambition de mon cœur, objet de tout ce que je pense, de tout ce que je crois, de tout ce que je veux ! Que ne puis-je te faire connaître ! Cher bon Maître ! Ô Jésus ! C’est trop, c’est trop pour ce lieu d’exil ! Suspends un peu ces délices ineffables ! Ô mon céleste Ami ! Tu m’enchaînes en quelque sorte sur cette terre étrangère, mais c’est aux pieds de tes autels. Eucharistie ! Ô doux cœur de mon âme ! Ô ma vie ! Ô l’âme de ma vie ! Eucharistie ! Que ce nom résonne délicieusement au-dedans de moi-même ! » Elle terminait ordinairement ses lettres par le Rendez-vous dans le Cœur de Jésus. Que les gens simples se consolent ; s’ils le veulent, ils peuvent lutter d’amour avec les Séraphins !...
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    La manière dont Notre-Seigneur récompensa un acte d’obéissance de Sainte Marguerite-Marie nous montre combien cette vertu lui est chère. Voici comment cette amie du Cœur de Jésus raconte elle-même le fait : « La veille de Saint Thomas (21 décembre 1682), notre très honorée Mère me commanda, en vertu de la sainte obéissance, de demander ma santé à Notre-Seigneur, lequel allait toujours augmentant mes infirmités. Etant, pour lors, alitée à l’infirmerie et si malade que j’aurais eu peine à subsister longtemps comme j’étais… Voici la manière dont elle me fit ce commandement : Qu’il fallait demander à notre-Seigneur que si tout ce qui se passait en moi (ses révélations) était de lui, il en donnât pour marque de suspendre tous mes maux corporels pendant cinq mois, en sorte que je n’aie besoin pendant tout ce temps d’aucun remède ou soulagement… Mais Celui qui a voulu mourir par obéissance m’a bien fait connaître combien il la chérit, puisque, m’étant levée dans le moment pour aller au chœur lui faire ma demande que mes péchés me rendaient indigne d’obtenir, j’ai toujours été depuis en si parfaite santé qu’il me semble que rien n’est capable de l’altérer. »
    (Vie de Sainte Marguerite-Marie, édition de Paray)

    ☞   La biographie résumée de Sainte Marguerite-Marie dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur

    Bouquet spirituel :
    Les pécheurs trouveront dans mon Cœur l’Océan infini de la miséricorde.
    (Promesse du Sacré Cœur)

    Vous entrerez dans cet aimable Cœur comme un voyageur dans un navire dont le pur amour est le pilote.
    Sainte Marguerite-Marie (1648-1690)

    Pratique :
    Ne jamais murmurer, quel que soit le supérieur qui nous commande.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, obéissant pour nous jusqu’à la mort de la croix, ayez pitié de nous.


    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com



    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 24 mai : Méditation

    « Place-toi devant la Vierge dans l'attitude qu'elle avait à l'Annonciation, en face du Tout-Puissant : "Me voici." Elle est là, simplement, sans artifice et sans détour, dans la vérité de son être reçu de Dieu, se laissant faire et aimer par lui. Après Jésus, elle fut la première à entrer dans le Royaume des Béatitudes ; c'est pourquoi elle est modèle et source de grâce pour toi. Ecoute les paroles de Marie, regarde et pénètre ses attitudes profondes. En la contemplant longuement, tu lui deviens semblable : un coeur disponible et pauvre, prêt à être envahi par Dieu.
    [...]
    Elle est le modèle de ton être à Dieu. Tu voudrais bien régler le don de ta personne ; tant que tu as prévu des limites, tu es encore trop possesseur de ton offrande. Dieu te demande une disponibilité absolue, et t'appelle souvent à livrer ce que tu n'avais pas prévu. Marie ne songeait nullement à devenir la Mère du Promis, mais comme elle était disponible et ouverte, rien ne la surprend dans l'appel de Dieu. C'est alors qu'elle devient Mère du Sauveur. Qui peut dire la fécondité de sa vie cachée en Dieu avec le Christ, à Nazareth ?

    Tu peux contempler ainsi la disponibilité de Marie en reprenant le récit de l'Annonciation, ou en redisant le Magnificat. Ou alors dis simplement le chapelet, en repassant dans ta mémoire les paroles de la Vierge, afin qu'elle reproduise en toi ses sentiments profonds. Tu peux aussi t'arrêter sur une parole de l'Ave Maria que tu goûtes plus particulièrement, ou contempler le mystère de la Trinité et le rôle de Marie dans l'économie du salut. Le Rosaire est une très haute forme de prière contemplative, où tu apprends à sortir de toi pour t'unir au Christ dans ses mystères, et être disponible jusqu'au tréfonds de ton coeur. »

    Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret (32), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 20ème jour

    Vingtième jour : De la confession

    Lorsqu’on a eu le malheur d’offenser Dieu, on n’est point condamné sans retour. Tant que nous avons un souffle de vie, il nous est possible d’obtenir notre pardon par l’humble aveu de nos fautes, un regret sincère de les avoir commises et la ferme résolution de n’y plus retomber ; car, s’il y a au seuil de l’autre vie le redoutable tribunal où siège la justice même, nous en avons un autre ici-bas présidé par la miséricorde ; et Marie, Refuge des pécheurs, semble conduire elle-même ses enfants coupables jusqu’aux pieds du prêtre qui a reçu du Divin Maître le pouvoir de nous absoudre de nos fautes.
    La confession est, en effet, un véritable jugement. Nous venons nous accuser nous-mêmes au Ministre du Seigneur ; si nos dispositions sont suffisantes, de la part de Dieu il nous a absous, et, par les mérites du Sang précieux de son Sauveur, notre âme retrouve la pureté qu’elle avait perdue. Pourquoi donc tous les hommes ne comprennent-ils point la grâce immense qui nous est accordée par le Sacrement de pénitence ? D’où peuvent venir la répulsion et la crainte que tant de pécheurs éprouvent lorsqu’il leur serait très avantageux de s’en approcher, sinon des efforts du démon, cet ennemi de tout bien qui veut empêcher l’âme coupable de lui échapper ? Et cependant quelle paix, quel calme se répandent en elle après une bonne confession !

    Exemple. – Ecoutons un officier de l’armée de Louis XV qui, touché par la grâce en entendant le célèbre Père Bridaine prêcher pendant une mission, résolut de se convertir ; il se confessa dans les sentiments de la plus sincère pénitence. Il lui semblait, en sortant du confessionnal, qu’on avait ôté de dessus son cœur un poids insupportable et il pleurait de joie. « Je n’ai goûté de ma vie, disait-il, de plaisir aussi pur, aussi doux que celui que j’éprouve depuis que je suis rentré en grâce de mon Dieu. Je ne crois pas, en vérité, que notre roi puisse être plus heureux que moi ; non, dans tout l’éclat qui environne son trône, au sein de tous les plaisirs qui l’assiègent, il n’est ni si content, ni si joyeux que je le suis depuis que j’ai déposé l’horrible fardeau de mes péchés. Je ne changerai pas mon sort pour tous les plaisirs, tout le faste, toutes les richesses des monarques du monde. »

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Ô ma Mère, Vous, l’Avocate des pécheurs, venez à mon secours, défendez-moi contre les malins esprits, et comme la glorieuse passion de votre Fils béni et votre propre intercession m’en donnent l’espoir, obtenez-moi de Lui le pardon de mes péchés et la grâce de mourir dans votre amour et celui de Jésus ; conduisez-moi aussi dans la voie du salut et du bonheur éternel. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je me confesserai la veille des principales fêtes de l’Eglise et je m’y préparerai avec grand soin.
    Vierge clémente, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.