« Il y a trois vies au choix de l'homme : la vie des sens, qui est la vie animale ; - la vie de la raison, dont la fin est l'honneur et la sagesse de la terre ; - la vie de foi, qui est la vie surnaturelle, la vie du juste : Justus autem ex fide vivit (1).
[...]
La perfection de la vie surnaturelle, c'est de vivre en Dieu.
Il faut à l'homme un centre de vie dans lequel il se repose, se fortifie, se réjouisse, s'anime à de plus grandes choses.
L'homme des sens vit de sensations ; l'homme naturel vit dans les biens naturels ; mais le juste vit en Dieu.
Jésus-Christ a dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et je demeure en lui. » (2)
Saint Paul a dit : « Celui qui est uni à Dieu ne fait avec lui qu'un esprit. » (3)
On reconnaît que Dieu est le centre d'une âme, quand la vérité de Dieu fait sa joie ; quand la volonté de Dieu fait son bonheur ; quand l'amour de Dieu est l'inspirateur, le grand moteur, la grande vertu de sa vie. - Alors Dieu règne en cette âme. « Anima justi est Dei, dit saint Grégoire ; l'âme du juste est la demeure de Dieu. »
Où sont les pensées, les désirs, les plaisirs de mon coeur, là est mon trésor... »
1. Rom. I, 17 & Heb. X, 38 : "Celui qui est juste par la foi, vivra". - 2. Jn. VI, 57. - 3. I Cor. VI, 17.
St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Troisième Série, Retraites aux pieds de Jésus-Eucharistie (Troisième Retraite, Deuxième jour, IIe méditation), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (treizième édition).
Carl Heinrich Bloch (1834-1890), Le Consolateur