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Rechercher : Que veut dire être saint

  • 8 mai : Sanctoral

    Saint Désiré, Chancelier royal et évêque de Bourges (+ 550)


    Au calendrier traditionnel :

    De la férie - Et avant 1960 :
    Apparition de Saint Michel Archange au Mont Gargan (492)

    La fête de l’apparition de Saint Michel Archange sur le Mont Gargan, dans les Pouilles, le 8 mai 492 est l’une des fêtes qui furent supprimées en 1960 (trois en quelques jours, avec l’Invention de la Sainte Croix, le 3 mai, et Saint Jean devant la Porte latine, le 6).
    Il s’agit de la première apparition (en Occident) de Saint Michel. Quand l’Archange apparaîtra à Saint Aubert, évêque d’Avranches, il lui dira qu’il veut être honoré sur le Mont Tombe (actuel Mont Saint-Michel) comme il l’est au Mont Gargan.

    « Je suis heureux d'être parmi vous à l'ombre de ce sanctuaire de l'Archange Saint Michel, qui, depuis quinze siècles de pèlerinage, et un point de référence pour ceux qui cherchent Dieu et souhaitent se mettre à la suite du Christ, par qui "ont été créées toutes choses dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, et Dominations" (Col. 1, 16.).
    [...]
    À ce stade, comme l'a fait dans le passé un si grand nombre de mes prédécesseurs à la chaire de Pierre, je suis venu pour profiter un moment de l'atmosphère propre à ce sanctuaire, fait de silence, de prière et de pénitence ; je suis venu pour vénérer et invoquer Saint Michel Archange, pour protéger et défendre la Sainte Eglise, à un moment où il est difficile de faire un témoignage chrétien authentique sans compromis et sans accomodations... »


    Jean-Paul II, extrait du Discours à la population de Monte Sant'Angelo (Foggia), Dimanche 24 mai 1987.

  • 25 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Rien n'échappait à la sagesse et à la puissance du Christ : les éléments de la nature étaient à son service, les esprits lui obéissaient, les anges le servaient... Et pourtant dans tout l'univers, Pierre seul est choisi pour présider à l'appel de tous les peuples, à la direction de tous les apôtres et de tous les Pères de l'Église. Ainsi, bien qu'il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres et beaucoup de pasteurs, Pierre en personne les gouvernerait tous, alors que le Christ les gouverne aussi à titre de chef...
    Le Seigneur demande à tous les apôtres quelle est l'opinion des hommes à son sujet. Et ils disent tous la même chose aussi longtemps qu'ils exposent les doutes venus de l'ignorance humaine. Mais lorsque le Seigneur exige de connaître le sentiment des disciples eux-mêmes, le premier à confesser le Seigneur est celui qui est le premier dans la dignité d'apôtre. Comme il avait dit : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant", Jésus lui répond : "Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux". C'est-à-dire : Heureux es-tu parce que c'est mon Père qui t'a enseigné ; l'opinion de la terre ne t'a pas égaré, mais c'est une inspiration du ciel qui t'a instruit ; ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont permis de me découvrir, mais celui dont je suis le Fils unique.
    "Et moi, je te le déclare", c'est-à-dire : De même que mon Père t'a manifesté ma divinité, de même moi je te fais connaître ta supériorité. "Tu es Pierre", c'est-à-dire : Moi je suis le rocher inébranlable, la pierre d'angle qui de deux peuples n'en fait qu'un seul (Ep 2,14), le fondement en dehors duquel personne ne peut en poser d'autre (1Co 3,11), mais toi aussi, tu es pierre, car tu es solide par ma force, et ce que j'ai en propre par ma puissance, tu l'as en commun avec moi du fait que tu y participes. "Sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise". Sur la solidité de ce fondement, dit-il, je construirai un temple éternel, et mon Eglise, dont le sommet doit être introduit au ciel, s'élèvera sur la fermeté de cette foi. »

    Saint Léon le Grand (?-vers 461), 4e sermon pour l'anniversaire de son ordination, PL 54, 14a (trad. cf SC 200).

  • 12 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "C'est par Béelzéboul, le prince des démons, qu'il expulse les démons" (Lc 11, 15)

    « "Si donc je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, par qui vos enfants les chassent-ils ?" Considérez, mes frères, combien il est doux encore et modéré dans cette réponse. Il ne dit pas, mes disciples ou mes apôtres, mais "vos enfants, et il leur donne ainsi le moyen de se rendre dignes de la même grâce qu’avaient reçue ceux qui étaient Juifs comme eux ; mais s’ils voulaient au contraire demeurer toujours dans leur ingratitude, il les rend entièrement inexcusables. Voici donc ce qu'il leur dit : "Si je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, par qui les chassent vos enfants ?" Car les apôtres avaient déjà chassé les démons par la puissance que Jésus-Christ leur avait donnée. Cependant les Juifs ne les accusaient point, comme Jésus-Christ, de chasser les démons au nom des démons parce qu ils n’en voulaient pas à la chose même, mais à la personne.

    Ainsi pour leur faire voir que tout ce qu’ils disaient contre lui ne venait que de leur envie, il leur propose ses apôtres qui chassaient aussi les démons, comme s'il leur disait : Si je chasse les démons par la vertu de Béelzébub, c’est aussi par Béelzébub que vos enfants les doivent chasser, puisqu'ils n'ont point d’autre puissance que celle que je leur ai donnée. Cependant vous n'avez point eu d'eux ces pensées. Comment donc les pouvez-vous avoir de moi ? Pourquoi me condamnez vous, lorsque vous les justifiez, quoique je n’aie fait que ce qu’ils font ? Ce jugement favorable que vous portez sur vous, vous rendra encore plus coupables pour l'injustice que vous me faites ; aussi, il ajoute ensuite : "C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges". Juifs comme vous et suivant même loi que vous, ils ont obéi en toute chose ; ils condamneront donc un jour tout ce que vous faites, et tout ce que vous dites contre moi avec tant d’insolence et tant d’imposture.

    "Mais si je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, vous devez donc croire que le règne de Dieu est parvenu jusqu’à vous". Quel est ce royaume de Dieu ? C’est ma présence sur la terre. Remarquez encore combien il attire à lui les Juifs, combien il cherche à les guérir, et à faire en sorte qu’ils le connaissent. Il leur représente qu’ils s’opposent eux-mêmes aux grands biens qu’il leur veut faire et qu’ils agissent contre leur propre salut. Au lieu que vous devriez vous réjouir et être ravis de ce que je suis ici pour vous dispenser les grâces que les prophètes ont prédites autrefois, et de ce que le temps de votre bonheur est enfin venu, vous faites tout le contraire, et non seulement vous vous opposez aux grands dons que je vous offre, mais vous me déshonorez même par vos fausses accusations et par vos calomnies.

    Saint Matthieu dit ici : "Que si je chasse les démons par l’Esprit de Dieu" et saint Luc : "Que si je chasse les démons par le doigt de Dieu", ce qui montre que c’est l’ouvrage de la toute-puissance de Dieu de chasser ainsi les démons, et non pas l’effet d’une grâce qui soit ordinaire. Il veut aussi qu’ils puissent conclure de là que le Fils de Dieu est venu. Mais il ne le dit pas clairement. Il se sert d’une expression figurée en disant : "Vous devez croire que le règne de Dieu est parvenu jusqu’à vous". O sagesse admirable du Sauveur ! Il établit son incarnation et prouve son avènement au monde par les accusations mêmes de ses ennemis. Et pour les attirer davantage à lui, il ne dit pas seulement : "Le royaume de Dieu est venu", mais il dit "est parvenu jusqu’à vous" comme s‘il disait : ces grands biens sont venus pour vous. Pourquoi donc recevez-vous avec chagrin et avec tristesse la nouvelle de votre bonheur ? Pourquoi combattez-vous votre salut ? Voici le temps que les prophètes vous ont marqué autrefois. Ils ont prédit que je viendrais, et ils ont donné pour marque de mon avènement, qu’il se ferait alors des miracles par une puissance toute divine. Vous êtes témoins que ces miracles se font, et ils sont assez grands pour faire voir qu’il n’y a que Dieu qui les puisse faire. Le démon ne peut être maintenant plus puissant qu’il l’a été jusqu’ici. Il faut nécessairement qu’il soit plus faible. Et il est impossible que le démon étant faible chasse un autre démon qui est très fort.

    C’est ainsi qu’il leur parlait, pour leur montrer que toute la force vient de la charité et de l’union, et toute la faiblesse de la division et du schisme. C’est pourquoi il exhorte sans cesse et à tout propos ses disciples à la charité, leur représentant que le démon fait tous ses efforts pour la détruire. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie XLI (2), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 2 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Purification du coeur (cf. Mc 7, 1-23)

    « "Bienheureux", est-il dit, "ceux dont le coeur est pur, parce qu’ils verront Dieu" (Mt V, 8). J’entends, je crois, je comprends, comme je puis, que c’est le coeur qui voit Dieu, et que Dieu ne se découvre qu’aux coeurs purs : mais j’entends un autre passage de l’Ecriture : "Qui se glorifiera d’avoir un coeur chaste ? Ou qui se glorifiera d’être exempt de toute faute ?" (Prov. XX, 9) J’ai considéré, autant que je l’ai pu, toutes les créatures ; j’ai vu, dans le ciel et sur la terre, celles qui ont un corps, et une créature spirituelle en moi qui parle, qui fait agir mes membres, entendre ma voix, mouvoir ma langue, qui prononce des paroles, qui en discerne le sens. Mais quand est-ce que je me comprends en moi-même ? et d’où pourrais-je comprendre ce qui est au-dessus de moi ? Et toutefois l’Ecriture promet à l’homme qu’il verra Dieu, et lui indique la manière de purifier son coeur ; voici son conseil : Prépare-toi, de manière à voir Dieu que tu aimes, avant de le voir. Quand on parle de Dieu et de son saint nom, qui ne se réjouit d’entendre, sinon l’impie séparé de Dieu, rejeté au loin ? "Ceux qui s’éloignent de vous périront", dit le Prophète ; et il ajoute : "Vous avez perdu ceux qui sont adultères loin de vous" (Ps LXXII, 27). Mais à nous qu’arrivera-t-il? Car ceux-là sont loin de vous, et dès lors dans les ténèbres, et leurs yeux sont tellement obscurcis par les ténèbres, que non seulement ils ne désirent point la lumière, mais qu’ils en ont horreur ; pour nous, qui ne sommes point éloignés, que nous est-il promis ? "Approchez de lui et soyez dans la lumière" (Id. XXXIII, 6). Mais pour approcher de lui et en recevoir la lumière, il faut que les ténèbres te déplaisent ; condamne ce que tu es, afin de mériter d’être ce que tu n’es pas. Tu es injuste et tu dois être juste ; tu n’arriveras jamais à la justice, si l’iniquité a de l’attrait pour toi. Brise-la dans ton coeur, et purifie-toi ; chasse-la de ton coeur où veut habiter Celui que tu veux voir. Voilà donc l’âme qui s’approche de Dieu, l’homme intérieur restauré à l’image de Dieu, parce qu’il avait été créé à l’image de Dieu, et qui en était d’autant plus éloigné, qu’il lui était devenu plus dissemblable. Car ce n’est point par la distance des lieux qu’on s’approche de Dieu ou qu’on s’en éloigne. Tu es loin de lui, quand tu es dissemblable à lui ; tu es près de lui, si tu es à son image. Vois comment le Seigneur veut que nous approchions de Dieu, puisqu’il commence par nous rendre semblables à lui, afin que cette ressemblance nous rapproche. "Soyez", dit-il, "comme votre Père qui est dans les cieux, qui fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants, et pleuvoir sur les justes comme sur les injustes" (Mt V, 45). Apprends à aimer un ennemi, si tu veux éviter un ennemi. A mesure que la charité grandit en toi, qu’elle te reforme, et ravive en toi l’image de Dieu, elle s’étend à tes ennemis, afin que tu deviennes semblable à Celui qui fait luire son soleil, non-seulement sur les bons, mais aussi sur les méchants ; et pleuvoir, non-seulement sur les justes, mais sur les justes et suries injustes. Plus la ressemblance est vive, et plus tu avances dans la charité, plus aussi tu commences à goûter Dieu. [...] Quelle misère donc d’être loin de celui qui est partout ! »

    Saint Augustin, Discours sur le Psaume XCIX (5), in "Oeuvres complètes de saint Augustin" traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • Jeudi 29 août 2013

    Décollation de St Jean-Baptiste

    « Chers frères et sœurs, célébrer le martyre de saint Jean-Baptiste nous rappelle à nous, chrétiens d’aujourd’hui, qu’on ne peut pas s’abaisser à des compromis avec l’amour du Christ, avec sa parole, avec la vérité. La vérité est vérité, il n’y a pas de compromis possible. La vie chrétienne exige, pour ainsi dire, le "martyre" de la fidélité quotidienne à l’Evangile, c’est-à-dire le courage de laisser le Christ grandir en nous afin qu’il puisse orienter nos pensées et nos actions. Mais ceci ne peut se réaliser dans notre vie que si notre relation à Dieu est solide. La prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de la place à nos activités, pas même à nos activités apostoliques ; c’est exactement le contraire : si nous sommes capables d’avoir une vie de prière fidèle, constante, confiante, alors Dieu lui-même nous donnera la capacité et la force de mener une vie heureuse et sereine, pour surmonter les difficultés et lui rendre courageusement témoignage. Que saint Jean-Baptiste intercède pour nous, afin que nous sachions toujours préserver le primat de Dieu dans notre vie. »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du mercredi 29 août 2012.

    Calendrier liturgique

  • 18 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui..." (Lc 10, 1)

    « Notre Seigneur et Sauveur, frères très chers, nous instruit tantôt par ses paroles, tantôt par ses actions. Ses actions elles-mêmes sont des commandements, parce que, lorsqu'il fait quelque chose sans rien dire, il nous montre comment nous devons agir. Voici donc qu'il envoie ses disciples en prédication deux par deux, parce que les commandements de la charité sont deux : l'amour de Dieu et du prochain. Le Seigneur envoie prêcher ses disciples deux par deux pour nous suggérer, sans le dire, que celui qui n'a pas la charité envers autrui ne doit absolument pas entreprendre le ministère de la prédication.
    Il est fort bien dit qu'"il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et les localités où lui-même devait aller" (Lc 10, 1). En effet, le Seigneur vient après ses prédicateurs, parce que la prédication est un préalable ; le Seigneur vient habiter notre âme lorsque les paroles d'exhortation sont venues en avant-coureur et font accueillir la vérité dans l'âme. C'est pourquoi Isaïe dit aux prédicateurs : "Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez les sentiers de notre Dieu" (40, 3). Et le psalmiste leur dit aussi : "Frayez la route à celui qui monte au couchant" (Ps 67, 5 Vulg). Le Seigneur monte au couchant parce que, s'étant couché par sa passion, il s'est manifesté avec une plus grande gloire dans sa résurrection. Il est monté au couchant, parce que, en ressuscitant, il a foulé aux pieds la mort qu'il avait subie. Nous frayons donc la route à celui qui monte au couchant lorsque nous prêchons sa gloire à vos âmes, afin que, venant ensuite, il les éclaire par la présence de son amour. »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur l’Evangile, 17, 1-3 ; PL 76, 1139 (Trad. Bréviaire).

  • 26 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu'un lit l'Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, "le trésor caché dans le champ", c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des figures et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient être comprises avant l'accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : "Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement" (12,4)… Jérémie aussi dit: "Aux derniers jours, ils comprendront ces choses" (23,20)...
    Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique ; ...elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l'héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l'homme qui aime Dieu progressera jusqu'à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole...
    C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Ecritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles "qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire" (Lc 24,26). Si donc quelqu'un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, "pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes" (Mt 13,52). »

    Saint Irénée de Lyon (v.130-208), Contre les Hérésies, IV,26 (trad. SC 100).

  • 25 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Comment vas-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter la paille de ton oeil, alors qu'il y a une poutre dans le tien ? Hypocrite, enlève d'abord la poutre de ton oeil et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’oeil de ton frère", c'est-à-dire : Chasse d'abord loin de toi la haine : ensuite tu pourras corriger celui que tu aimes. Et il dit justement "hypocrite". Tancer les vices doit être le propre d'hommes justes et bienveillants. A le faire, les méchants usurpent un rôle ; ils font penser aux comédiens qui cachent derrière un masque leur identité...
    Quand il nous faut blâmer ou corriger, veillons avec un souci scrupuleux à poser la question : N'avons-nous jamais commis cette faute ; en sommes-nous guéris ? Même si nous ne l'avons jamais commise, rappelons-nous que nous sommes humains et que nous aurions pu la commettre. Si par contre nous l'avons commise dans le passé, souvenons-nous de notre fragilité pour que la bienveillance et non la haine nous dicte reproche ou blâme. Que le coupable en devienne meilleur ou pire - car le résultat est incertain - nous sommes du moins assurés que notre regard est demeuré pur. Mais si dans notre introspection, nous découvrons en nous le même défaut que nous prétendons reprendre, au lieu de le réprimander, pleurons avec le coupable ; ne lui demandons pas de nous obéir mais de partager notre effort. »

    Saint Augustin (354-430), Explication du Sermon sur la montagne (19), Trad. DDB, 1978.

  • 22 juin : Sanctoral

    Saint Paulin de Nole, confesseur

    Vie de Saint Paulin de Nole, Evêque († 431)

    « Dans la retraite ascétique de Cimitile, la vie s'écoulait dans la pauvreté, dans la prière, entièrement plongée dans la "lectio divina". L'Ecriture lue, méditée, assimilée, était la lumière sous le rayon de laquelle le saint de Nole examinait son âme, dans une tension vers la perfection. A ceux qui l'admiraient d'avoir pris la décision d'abandonner les biens matériels, il rappelait que ce geste était bien loin de représenter la pleine conversion : "L'abandon ou la vente des biens temporels possédés dans ce monde ne constitue pas l'accomplissement, mais seulement le début de la course dans le stade ; ce n'est pas, pour ainsi dire, le but, mais seulement le départ. En effet, l'athlète ne gagne pas au moment où il se déshabille, car il dépose ses vêtements précisément pour commencer à lutter ; mais il n'est digne d'être couronné comme vainqueur qu'après avoir combattu comme il se doit" (cf. Ep. XXIV, 7 à Sulpice Sévère).

    A côté de l'ascèse et de la parole de Dieu, la charité : dans la communauté monastique les pauvres étaient chez eux. Paulin ne se limitait pas à leur faire l'aumône : il les accueillait comme s'ils étaient le Christ lui-même. Il leur avait réservé une partie du monastère et, en agissant ainsi, il ne lui semblait pas tant donner que recevoir, dans un échange de don entre l'accueil offert et la gratitude orante des assistés. Il appelait les pauvres ses "patrons" (cf. Ep. XIII, 11 à Pammachius) et, observant qu'ils étaient logés à l'étage inférieur, il aimait dire que leur prière servait de fondement à sa maison (cf. Chant XXI, 393-394). »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 12 décembre 2007, dédiée à Saint Paulin de Nole.

    Saint_Paulin-de-Nole.jpg

    Et les Saints Thomas More (1487-1535) et John Fisher (v.1469-1535), martyrs

  • 6 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur, ils obtiendront miséricorde." (Mt 5,7) La miséricorde n'est pas la moindre des béatitudes : "Heureux qui comprend le pauvre et le faible", et aussi : "L'homme bon compatit et partage", ailleurs encore : "Tout le jour, le juste a pitié, il prête" (Ps 71,13;111,5;36,26). Faisons nôtre donc cette béatitude : sachons comprendre, soyons bons.
    Même la nuit ne doit pas arrêter ta miséricorde ; "ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai" (Pr 3,28). Qu'il n'y ait pas d'hésitation entre ta première réaction et ta générosité... "Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri" (Is 58,7) et fais-le de bon coeur. "Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu'il le fasse avec joie" (Rm 12,8). Ton mérite est doublé par ton empressement ; un don fait avec chagrin et par contrainte n'a ni grâce ni éclat. C'est avec un coeur en fête, non en se lamentant, qu'il faut faire le bien… "Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement" (Is 58,8). Y a-t-il quelqu'un qui ne désire pas la lumière et la guérison ?…

    C'est pourquoi, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers (Ga 4,7), tant que nous en avons l'occasion, visitons le Christ, nourrissons le Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ (cf Mt 25,31s). Non seulement en l'invitant à table, comme quelques-uns l'ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème... Ni avec l'or, l'encens et la myrrhe, comme les mages… Le Seigneur de l'univers "veut la miséricorde et non le sacrifice" (Mt 9,13), notre compassion plutôt que "des milliers d'agneaux engraissés" (Mi 6,7).

    Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux gisant aujourd'hui sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d'ici, ils nous "introduisent aux demeures éternelles" (Lc 16,9), dans le Christ lui-même, notre Seigneur. »

    Saint Grégoire de Nazianze (330-390), 14ème Homélie sur l’amour des pauvres, 38.40 (trad. Bréviaire rev.)

  • 6 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Celui-là donc, en qui je prends en tout ma complaisance, et dont l'enseignement me manifeste, dont l'humilité me glorifie, écoutez-le sans hésitation : car il est lui, vérité et vie (Jn XIV,6), il est ma puissance et ma sagesse (I Cor I,24). "Ecoutez-le", lui que les mystères de la loi ont annoncé, que la voix des prophètes a chanté. "Ecoutez-le", lui qui rachète le monde par son sang, qui enchaîne le diable et lui ravit ses armes (cf. Mt XII,29), qui déchire la cédule de la dette (Col II,14) et le pacte de la prévarication. "Ecoutez-le", lui qui ouvre le chemin du ciel et, par le supplice de la croix, vous prépare des degrés pour monter au royaume. Pourquoi redoutez-vous d'être rachetés ? Pourquoi craignez-vous, blessés, d'être guéris ? Que se fasse ce que, comme je le veux, veut le Christ. Rejetez la crainte charnelle et armez-vous de la constance qu'inspire la foi : car il est indigne de vous de redouter dans la passion du Sauveur ce que, avec son secours, vous ne craindrez pas dans votre propre mort.

    Bien-aimés, ces choses ne furent pas dites seulement pour l'utilité de ceux qui les entendirent de leurs oreilles ; mais, dans la personne de ces trois apôtres, c'est l'Eglise entière qui apprit tout ce que virent leurs yeux et perçurent leurs oreilles. Que s'affermisse donc la foi de tous selon la prédication du saint Evangile, et que nul ne rougisse de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté. Qu'en conséquence personne ne craigne de souffrir pour la justice (I P III,14), ni ne doute de recevoir la récompense promise, car c'est par le labeur qu'on accède au repos, et par la mort à la vie : il a pris, en effet, toute la faiblesse propre à notre bassesse, celui en qui, si nous demeurons dans sa confession et dans son amour, nous sommes vainqueurs de ce qu'il a vaincu et recevons ce qu'il a promis. Qu'il s'agisse, en effet, de pratiquer les commandements ou de supporter l'adversité, la voix du Père qui s'est fait entendre doit toujours retentir à nos oreilles : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complu ; écoutez-le" ; lui qui vit et règne avec le Père et l'Esprit-Saint dans les siècles des siècles. Amen. »

    Saint Léon le Grand (406-461), Sermon 38 (LI), sur la Transfiguration (7-8), Trad. Dom René Dolle, SC 74, Editions du Cerf, 1961.

  • 23 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le sentiment de la vertu est inné en nous. Une lumière naturelle nous apprend à discerner, sans beaucoup d'efforts ni d'études, ce qui est bien d'avec ce qui est mal. Il nous suffit d'interroger là-dessus notre conscience, cet instinct secret qui nous dit de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas que l'on nous fit à nous-mêmes, et de leur faire tout le bien que, dans la même situation, nous voudrions en recevoir nous-mêmes. Jésus-Christ, en nous donnant dans son Evangile le code de morale le plus parfait, n'a fait qu'imprimer aux oracles de la nature une sanction divine. il ne nous faut nul travail pour lui obéir ; il n'en coûte que pour y revenir après que l'on s'en est écarté.

    La vertu nous met en communication intime avec Dieu ; elle nous élève jusqu'à lui, nous introduit jusque dans sa familiarité, par un délicieux échange de prières que nous lui adressons, de secours et de grâces que nous en obtenons. Donnez-moi, nous dit-il, et je vous donnerai. Que lui pouvons-nous donner, à lui qui n'a besoin de rien ? Vous êtes vertueux, que lui en revient-il ? Il n'y a que vous puissiez y gagner ; et toutefois il vous en récompense comme d'un service que vous lui rendriez à lui-même.

    O sublime privilège de la vertu ! A quelle gloire elle conduit ceux qui la pratiquent ! "Quiconque fait la volonté de mon père, nous dit Jésus-Christ, est mon frère, ma soeur et ma mère". Sa mère ! méconnaît-il donc la sienne ? à Dieu ne plaise ! Il veut seulement nous apprendre qu'il y a une filiation plus noble, d'un ordre bien plus relevé que celle qui émane de la nature. Le titre auguste de mère de Jésus-Christ selon la chair, n'eût point profité à Marie, si elle ne l'eût justifié par l'excellence de sa vertu. On peut descendre d'Abraham sans être véritablement ses fils ; c'est aux oeuvres d'Abraham que l'on reconnaît la postérité du saint patriarche. La vertu nous fait communiquer avec Dieu, elle introduit l'homme dans la famille de Dieu. »

    Saint Jean Chrysostome, "De la vertu", extraits de ses oeuvres in Bibliothèque choisie des Pères de l'Eglise grecque et latine ou Cours d'Eloquence sacrée par Marie-Nicolas-Silvestre Guillon (Tome vingt-cinquième), Saint Jean Chrysostome Tome XIII, Paris, Chez Méquignon-Havard, Bruxelles - Paris, 1828.

    Collection disponible en ligne sur Google Books.

  • 23 juin : Sanctoral

    Saint Joseph Cafasso, Prêtre, confesseur (1811-1860)

    Sainte Audrey (Etheldrede), Abbesse, fondatrice d'Ély († 679)

    Bienheureuse Marie d'Oignies, recluse (1177-1213)

    Au calendrier traditionnel :

    Vigile de la Nativité de saint Jean-Baptiste

    « Il est certain que l’un des rôles d’une vigile est de nous faire mieux connaître la fête ou le saint. Aussi nous devrions prendre aujourd’hui l’Evangile en main pour étudier le grand homme auquel le Seigneur a décerné un si magnifique éloge. Rarement l’Ecriture Sainte nous présente la vie d’un saint d’une manière aussi complète que celle de saint Jean. Elle nous raconte sa conception, sa naissance et sa circoncision (Luc, ch. 1), le commencement de sa mission, sa prédication, son témoignage rendu au Christ (Luc., ch. 3 ; Math., ch. 3 ; Jean, ch. l, ch. 3, v. 22-26), son arrestation, sa captivité et son martyre (Marc, VI, 4-29). Il faudrait réunir tous ces textes de l’Ecriture.

    Nous nous demandons pourquoi saint Jean jouit d’une telle considération dans la liturgie. Il est personnellement un très grand saint ; il est même un des plus grands parmi ceux qui sont "nés des femmes". Cependant ce n’est pas en cela que consiste son importance ; elle consiste dans le fait qu’il a annoncé le Rédempteur et lui a préparé les voies. Le Christ est le soleil, Jean est l’aurore. La liturgie, qui représente la venue du Christ d’une manière très dramatique, veut aussi que son Précurseur marche devant lui. Quelques exemples nous le montreront :
    - a) Quand, en hiver, le soleil monte à l’horizon, l’Église célèbre la naissance du Christ ; quand le soleil commence à décliner, elle célèbre la naissance de saint Jean (25 décembre - 24 juin). La liturgie réalise la parole du Baptiste : "Il faut qu’il grandisse et que je diminue".
    - b) Pendant l’Avent, nous attendons le lever du divin Soleil à Noël ; Jean se tient devant nous comme l’aurore.
    - c) Aux Laudes, avant le lever du soleil du jour, qui est le symbole du Soleil eucharistique, l’Église chante, au Benedictus, l’éloge du Précurseur.
    - d) Enfin, quand la mort des chrétiens fait lever pour eux le Soleil éternel, l’Église chante encore sur leur tombe le Benedictus. Cette fois encore la liturgie salue dans saint Jean le Précurseur du Christ. »

    Dom Pius Parsch, Le Guide dans l’année liturgique, Salvator - Casterman, 1936.

  • 26 avril : Sanctoral

    Saints Clet (+ 88) et Marcellin (+ 304), Papes et martyrs

    « Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l’Église de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd’hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n’est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des États, on altère les principes de l’éducation de l’enfance, on rompt l’équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l’attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n’est pas en vain que Jésus a souffert ici-bas et qu’il est ressuscité d’entre les morts. Sa royauté était à ce prix ; mais nul n’échappe à son sceptre souverain. C’est afin de lui obéir que nous ne voulons d’autre Liberté que celle qu’il a fondée par son Évangile, d’autre Progrès que celui qui s’accomplit dans la voie qu’il a tracée, d’autre Civilisation que celle qui résulte de l’accomplissement des devoirs qu’il a établis entre les hommes. C’est lui qui a créé l’humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c’est lui qui l’a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l’orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service. »

    Dom Prosper Guéranger o.s.b. (1805-1875), L'Année liturgique.


    Bienheureuse Alida, veuve (1249-1309)

    Et Saint Raphaël Arnáiz Barón, moine (1911-1938)

    canonisé le 11 octobre 2009

  • 31 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Que tes oeuvres, Seigneur, te rendent grâce
    et que tes fidèles te bénissent !"
    (Psaume 144)

    « Bénissons Dieu toujours, dans la prospérité comme dans le malheur ; mais nulle prospérité n’est comparable à celle de posséder Dieu, que nul ne saurait nous ravir, que le malheur n’enleva point à Job. Croyons dès lors qu’il agit toujours avec miséricorde ; louons sans fin sa grandeur sans borne. Ainsi font ceux qui ne passent par la mort que pour arriver à la terre des vivants. Bénissons-le dans ses oeuvres, surtout dans celles qui nous connaissons. Toute génération le bénira. Elles annonceront la puissance de Dieu, en laquelle se résument toutes ses oeuvres ; et tout ce que l’on peut louer vient de celui qui a tout fait, qui gouverne tout. Louer les oeuvres de Dieu, c'est nous louer nous-mêmes, et nous louer sans orgueil. Ces oeuvres sont pour nous des degrés pour nous élever jusqu’à lui ; ses faveurs sont accompagnées de menaces afin de nous encourager et de nous contenir. Ils raconteront ce mémorial du Seigneur qui n’a point oublié l’homme, quand l’homme l’oubliait. Ils tressailliront dans cette justice de Dieu qui nous refaits par sa grâce, et sans que nous ayons rien mérité par aucune oeuvre, puisque toute bonne oeuvre vient de lui. Il est miséricordieux envers les pécheurs, qu’il encourage contre le désespoir, qu’il détourne d’une folle espérance. Sa bonté s’étend sur toutes ses oeuvres, puisqu’il fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants, et néanmoins il donne, c’est-à-dire qu’il est sévère pour nos oeuvres, et nous force à retrancher les mauvaises, ou les retranche lui-même.

    Les créatures intelligentes loueront le Seigneur, puisqu’elles révèlent sa grandeur, sa puissance ; elles le loueront sans voix, car on ne saurait en considérer la beauté sans louer Dieu.

    Les saints feront connaître la beauté de Dieu, beauté supérieure à toutes les beautés visibles, et que nous découvre la foi ; sa fidélité dans ses promesses, dont plusieurs qui sont accomplies nous font croire au reste ; sa bonté à soutenir cens qui tombent, c’est-à-dire ou ceux qui se séparent du mal, ou ceux qui tombent de leur prospérité comme Job ; sa miséricorde qui donne en temps opportun, mais non tout ce que nous demandons, et quand nous le demandons. Souvent il diffère, ou nous accorde ce que nous ne demandons point, mais ce qui nous convient le mieux. Qu’il frappe ou qu’il guérisse il est toujours juste ; il est proche de ceux qui l’invoquent, mais en vérité, c’est-à-dire qui méprisent le reste pour ne désirer que lui-même, qui ne l’en aiment pas moins quand il nous ôte les biens terrestres. Il fera la volonté de ceux qui le craignent en leur accordant le salut, en perdant les pécheurs obstinés et murmurateurs. »

    Saint Augustin, Discours sur le Psaume CXLIV, in Oeuvres complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 4 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « De celui que possédait une légion de démons (Lc VIII, 26-39). — L'homme possédé par une légion de démons, qui l'eut délivré par Jésus dans le pays des Géraséniens, figurait les Gentils, esclaves d'une multitude de démons. Il était sans vêtement, c'est-à-dire qu'il n'avait point la foi et les autres vertus. Il ne demeurait point dans sa maison : sa conscience n'était point en repos. Il habitait dans les tombeaux; les tombeaux figurent les oeuvres de mort, c'est-à-dire les péchés dans lesquels il se plaisait. Les entraves et les chaînes de fer dont il était garrotté, sont les lois rigoureuses et pesantes des gentils, les lois répressives du mal dans les républiques idolâtres. Il brisait ses liens, et le démon le poussait dans le désert ; c'est-à-dire, au sens figuré, qu'il violait même ces lois de la cité terrestre, précipité par la passion dans des crimes d'une rare énormité. Les pourceaux paissant sur les montagnes, et dans lesquels il fut permis aux démons d'entrer, sont l'image des hommes impurs et orgueilleux que les démons tiennent sous leur domination par le règne de l'idolâtrie. Ces animaux se précipitent dans un étang; cela signifie que l'Eglise étant purifiée aujourd'hui et le peuple gentil délivré de la servitude du démon, c'est dans les lieux secrets et retirés que les malheureux esclaves d'une superstition aveugle et ténébreuse accomplissent leurs rites sacrilèges, après avoir refusé de croire en Jésus-Christ. Les gardiens des pourceaux prenant la fuite et publiant ce qui vient d'arriver, sont la figure de certains princes des nations idolâtres, qui, frappés d'admiration et d'étonnement, publient la puissance et les merveilles de la loi chrétienne, en fuyant le joug qu'elle impose. Les Géraséniens sortent pour voir l'événement ; ils trouvent aux pieds de Jésus l'énergumène qui avait repris ses vêtements et qui était sain d'esprit ; à la vue de ce miracle ils sont saisis d'une grande crainte, et prient Jésus de s'éloigner d'eux. Ceci désigne la multitude livrée aux goûts dépravés du vieil homme : elle honore la loi de Jésus-Christ, refusant d'en supporter les rigueurs, quelle déclare au dessus de ses forces, remplie d'admiration toutefois pour le peuple fidèle guéri des habitudes mauvaises de sa vie perdue d'autrefois. Le possédé après sa délivrance désire demeurer avec Jésus-Christ, mais le Sauveur lui dit : « Retourne dans ta maison, et publie les choses étonnantes que le Seigneur a faites pour toi. » On peut voir très-justement le sens du mystère caché ici, dans ces paroles de l'Apôtre. "Etre dissous, et aller à Jésus-Christ, voilà ce qui est le meilleur de beaucoup ; mais il faut à cause de vous demeurer dans la chair" (Phil. I, 23) : après la rémission des péchés il faut rentrer en soi-même dans la paix d'une bonne conscience et se dévouer au service de l'Évangile pour le salut de ses frères, afin de reposer plus tard avec Jésus-Christ, et il ne faut pas négliger, en désirant d'être réuni prématurément au Seigneur, le ministère de la prédication établi pour le salut du prochain.  »

    Saint Augustin (354-430), Questions sur les Evangiles (Livre Second, Quest. XIII), in "Oeuvres Complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome V, Commentaires sur l'Écriture, Bar-Le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 20 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Pour vous, quand vous priez, entrez  dans votre chambre." Or quelle est cette chambre, sinon le coeur lui-même, ainsi que le Psalmiste l'enseigne quand il dit : "Ce que vous dites dans votre coeur, repassez-le avec amertume sur votre couche (1). — Et, les portes fermées, priez votre Père en secret." C'est peu d'entrer dans sa chambre, si on en laisse la porte ouverte aux importuns, si les choses du dehors s'y introduisent et envahissent notre intérieur. Or nous avons dit que le dehors ce sont tous les objets temporels et visibles, qui pénètrent dans nos pensées par la porte, c’est-à-dire par les sens charnels, et troublent nos prières par une multitude de vains fantômes. Il faut donc fermer la porte, c'est-à-dire résister au sens charnel, en sorte que notre prière, toute spirituelle, s'élève vers le Père du fond du cœur où l'on prie le Père en secret. "Et votre Père qui voit dans le secret, vous le rendra." C'est par là qu'il fallait terminer ; car le Seigneur n'a pas en vue ici de nous recommander de prier, mais de nous appendre comment il faut prier ; comme plus haut, ce n'était point l'aumône qu'il recommandait, mais l'esprit dans lequel il faut la faire ; puisqu'il s'agit de la pureté du coeur, qui ne s'obtient qu'en fixant son intention unique, simple, sur la vie éternelle, par le seul et pur amour de la sagesse.

    "Or, en priant, ne parlez pas beaucoup, comme les païens ; ils s'imaginent qu'à force de paroles il seront exaucés." Comme le propre des hypocrites est de se donner en spectacle dans la prière et de n'en attendre d'autre fruit que l'approbation des hommes ; ainsi le propre des païens, c'est-à-dire des gentils, est de s'imaginer qu'à force de paroles ils seront exaucés. Et en effet toute abondance de paroles vient des gentils qui s'appliquent plus à exercer leur langue qu'à purifier leur coeur. Ils s'efforcent de transporter dans la prière ce ridicule verbiage, dans l'espoir de fléchir Dieu, et dans la conviction que Dieu se laisse, comme l'homme, séduire par des paroles. "Ne leur ressemblez donc pas," dit le seul et véritable Maître. "Car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez." Si en effet il faut une multitude de paroles pour informer et instruire celui qui ne sait pas, qu'en est-il besoin avec Celui qui connaît tout, à qui tout ce qui est parle, par cela seul qu'il est, et se présente comme un fait accompli ; à la science et à la sagesse duquel l'avenir n'est point caché ; pour qui tout ce qui est passé et tout ce qui passera est immuablement présent ? »

    (1) : Ps. IV, 5.

    Saint Augustin (354-430), Explication du Sermon sur la montagne (Livre II, ch. III, 11), Trad. de M. l'Abbé Devoille, des "Oeuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres

    Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres
    (instituée par Jean-Paul II en 1995)
     
    « Aujourd'hui, comme par le passé, les saints sont les évangélisateurs les plus efficaces. La Journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres, constitue une occasion propice pour implorer le don de saints prêtres pour son Église. »
    St Jean-Paul II

    « Seigneur, nous te rendons grâce pour les prêtres du monde entier et plus particulièrement pour ceux que tu mets sur notre route.
    Renouvelle chaque jour en eux le "Oui" qu'ils ont su te dire et fais de leur fidélité une lumière pour le monde.
    Seigneur, mets en notre cœur, à l'égard des prêtres, respect, compréhension et gratitude.
    Donne-nous d'être, là où nous sommes, tes serviteurs humbles et discrets, travaillant avec eux, selon nos moyens, à la venue de ton Règne. Amen. »

    Prière in revue "Le Coeur de Jésus, Source de l'Amour" n°479, juin 2014.
    Secrétariat des Oeuvres du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial.

  • Mercredi 14 août 2013

    Vigile de l’Assomption

    « Préparons-nous à la grande fête d’été, vraie fête de la moisson. Dans l’esprit de l’Eglise, la vigile est un jour de pénitence, un jour de préparation sérieuse à la solennité qu’elle précède et dont elle est pour ainsi dire l’aspect austère. Si nous voulons monter au ciel demain avec Marie, commençons dès aujourd’hui à rompre les liens qui nous retiennent à la terre. Si nous voulons, demain, avec Marie, faire de notre corps et de notre âme un temple digne du Fils de Dieu (virginalem aulam. Or.), dès aujourd’hui purifions la demeure de notre âme des souillures du péché. Si nous voulons nous aussi, demain, « choisir la meilleure part, l’unique nécessaire », abandonnons aujourd’hui tous nos soucis terrestres. Préparons-nous soigneusement à la grande fête de la Sainte Vierge ! »

    Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique (Vigile de l’Assomption), Salvator - Casterman, 1936.
     

    St Maximilien-Marie Kolbe, fêté ce jour : voir au 14 août 2012 (méditation), ou au 21 avril (prière).

  • Méditation : le silence de Saint Joseph

    « Il sera bon de relever et de méditer la leçon de silence que nous donne saint Joseph.
    Aucun mot n'est rapporté de lui dans l’Évangile ! Ce n'est pas à dire qu'il ne parlât point. Il aurait été un triste compagnon pour la Sainte Vierge s'il n'avait jamais rien dit ! Mais "juste" en toute chose, il n'était pas bavard, il disait "juste" ce qu'il fallait dire, ni plus, ni moins, quand il le fallait et comme il le fallait. Bref, il parlait peu, mais il parlait bien.
    Là encore, quel exemple pour notre siècle où l'on parle tant !
    [...]
    Si l'on ne disait que ce que l'on sait, si l'on ne prophétisait pas à tort et à travers, si l'on ne jugeait que ce qu'on est capable de juger et quand on a autorité pour le faire, le règne de l'erreur et du mensonge, qui relève du prince des ténèbres, serait moins étendu sur terre !
    Le silence de saint Joseph n'était pas seulement un silence de réserve et de prudence ; c'était aussi un silence de recueillement et d'union à Dieu. Ayant constamment sous les yeux l'exemple de la sainteté la plus éminente, des vertus les plus sublimes, saint Joseph, comme Marie, conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces merveilles : "Conservabat omnia verba haec in corde suo" (Lc II, 51). En les admirant et en les méditant, il concevait un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie. "C'est le silence qui commence les saints, a écrit un pieux auteur ; c'est lui qui les continue ; c'est lui qui les achève."
    Je souhaite à mes diocésains de mettre du silence dans leur vie, un silence qui ressemble à celui de saint Joseph, le silence de la prière, celui des lectures saintes, de la méditation, de la Messe et de l'Eucharistie - ces bienfaisants silences pendant lesquels l'âme découvre Dieu, parce que Dieu, qui n'aime pas le bruit, révèle ses splendeurs aux âmes qui le cherchent, loin des affaires du monde, dans le recueillement de l'esprit.
    Je vous livre cette pensée d'un auteur contemporain : "Bienheureux ceux dont le silence est la patrie, et la parole un voyage de charité qu'ils font au pays de ceux qui les entourent." »

    Mgr Joseph-Marie Martin (1891-1976), archevêque de Rouen (1948-1968), Lettre pastorale de Carême 1954 à saint Joseph.

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