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Rechercher : Que veut dire être saint

  • 5 juin : Sanctoral

    comme au calendrier traditionnel, Saint Boniface, Evêque et martyr

    Vie de Saint Boniface, Archevêque de Mayence et martyr (v.673-754)

    "En même temps que le caractère épiscopal, Grégoire II lui avait donné la charge de légat du Siège apostolique chez les Germains, et, dans toute l’activité variée qu’il exerça par la suite chez les Francs et les Allemands, ce fut toujours au nom du Pontife romain que Boniface intervint et agit. On peut dire que personne ne comprit mieux que lui à cette époque la romanité de sa mission ; personne ne l’exerça avec une pareille foi et un tel zèle. Il se considéra comme le héraut de Pierre et du Pontife romain, et ce fut en cette qualité que, sur ses épaules de géant, il soutint durant de longues années, tel un nouveau saint Paul, la sollicitude de toutes les Églises de Germanie. Une gloire lui manquait : l’auréole du martyre, et il l’ambitionna elle aussi. Déjà courbé sous le poids des ans, il s’embarqua pour la Frise, qui, dans sa jeunesse, avait été le champ de ses premières armes, au temps de saint Willibrord. Cette fois cependant l’apôtre, comme prévoyant sa mort, emporta avec lui le drap funèbre dans lequel il devait être enveloppé, et ordonna que son cadavre fût enseveli dans son cher monastère de Fulda. — Ici l’on reconnaît le moine, qui est, par son corps, hors du cloître, mais qui a attaché son cœur à la solitude. — Le 5 juin 755, une horde de païens assaillirent Boniface et ses compagnons, parmi lesquels se trouvaient quelques évêques et un grand nombre de moines, et, en haine de la foi, ils les massacrèrent."

    Bienheureux Cardinal Schuster (1880-1954), Liber Sacramentorum - Notes historiques et liturgiques sur le Missel Romain (T.7), Vromant, Bruxelles, 1931.

  • 19 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "La charité aime tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout." (1Co 13,7) Par là l'apôtre Paul montre que, si cette vertu peut se maintenir avec une telle fermeté, c'est qu'elle a été trempée dans une patience à toute épreuve. Il dit encore : "Supportez-vous les uns les autres dans l'amour, faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l'unité de l'esprit dans le lien de la paix." (Ep 4,2)
    Il n'est pas possible de maintenir l'unité ni la paix, si les frères ne s'appliquent pas à garder la tolérance mutuelle et le lien de la concorde grâce à la patience. Que dire encore, sinon de ne pas jurer, ni maudire, de ne pas réclamer ce qu'on nous enlève, de présenter l'autre joue à qui nous frappe, de pardonner au frère qui a péché contre nous, non seulement soixante-dix fois sept fois, mais de lui remettre tous ses torts, d'aimer nos ennemis, de prier pour nos adversaires et ceux qui nous persécutent ?
    Comment parvenir à accomplir tout cela si l'on n'est pas fermement patient, tolérant ? C'est ce que fit saint Étienne quand, loin de crier vengeance, il demanda grâce pour ses bourreaux en disant : "Seigneur, ne leur impute pas ce péché !" (Ac 7,60) »

    Saint Cyprien (v.200-258), Des bienfaits de la patience, 13-16 (trad. cf SC n°291).

  • 26 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Certaines personnes à qui l'on ne peut pas accorder une promotion en déduisent qu'on ne les aime pas ; si on ne les implique pas dans les affaires et les fonctions, elles se plaignent d'être laissées pour compte. C'est la source de graves discordes entre des gens qui passaient pour être des amis, nous le savons bien ; au comble de l'indignation, ces gens se séparent et en arrivent à se maudire...

    Que personne n'aille se dire laissé pour compte parce qu'on ne lui a pas accordé de promotion. À ce sujet, le Seigneur Jésus a préféré Pierre à Jean. Toutefois, en conférant la primauté à Pierre, il n'en a pas pour autant retiré son affection à Jean. Il a confié son Eglise à Pierre ; il a remis à Jean sa mère tendrement aimée (Jn 19,27). Il a donné à Pierre les clés de son Royaume (Mt 16,19) ; il a découvert à Jean les secrets de son Coeur (Jn 13,25). Pierre occupe donc un poste élevé, mais la place de Jean est plus sûre. Pierre a beau avoir reçu le pouvoir, quand Jésus dit : "L'un de vous me livrera" (Jn 13,21), il tremble et s'affole avec les autres ; Jean, enhardi par sa proximité du Seigneur, l'interroge, à l'instigation de Pierre, pour savoir de qui il parle. Pierre doit se livrer à l'action ; Jean est mis à part pour témoigner son affection, selon la parole : "Je veux qu'il demeure ainsi jusqu'à ce que je vienne". Il nous a donné l'exemple afin que nous aussi fassions de même. »

    Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167), L'Amitié spirituelle, III, 115s (trad. Bellefontaine, 1994).

  • 9 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Nous avons vu le Christ obéir aux lois de Moïse, c'est-à-dire que Dieu, le législateur, se soumettait, comme un homme, à ses propres lois. C'est ce que nous enseigne saint Paul... : "Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d'une femme, il a été sujet de la Loi juive, pour racheter ceux qui étaient sujets de la Loi" (Ga 4,4-5). Donc, le Christ a racheté de la malédiction de la Loi ceux qui en étaient les sujets, mais qui ne l'observaient pas. De quelle manière les a-t-il rachetés ? En accomplissant cette Loi ; autrement dit, afin d'effacer la transgression dont Adam s'était rendu coupable, il s'est montré obéissant et docile à notre place, envers Dieu le Père. Car il est écrit : "De même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi" (Rm 5,18). Avec nous il a courbé la tête devant la Loi, et il l'a fait selon le plan divin de l'Incarnation. En effet, "il devait accomplir parfaitement ce qui est juste" (cf Mt 3,15).

    Après avoir pris pleinement la condition de serviteur (Ph 2,7), précisément parce que sa condition humaine le rangeait au nombre de ceux qui portent le joug, il a payé le montant de l'impôt aux percepteurs comme tout le monde, alors que par nature, et en tant que Fils, il en était dispensé (Mt 18,23-26). Donc, lorsque tu le vois observer la Loi, ne sois pas choqué, ne mets pas au rang des serviteurs celui qui est libre, mais mesure par la pensée la profondeur d'un tel dessein. »

    Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Homélie 12 ; PG 77, 1041s (trad. Delhougne, "Les Pères commentent").

  • 21 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « L'Esprit Saint donnera aux justes la paix parfaite dans l'éternité. Mais déjà maintenant il leur donne une paix très grande lorsqu'il allume en leur coeur le feu céleste de la charité. L'apôtre Paul dit en effet : "L'espérance ne trompe pas, car l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné" (Rm 5,5). La véritable et même la seule paix des âmes en ce monde consiste à être rempli de l'amour divin et animé de l'espérance du ciel au point que l'on en vienne à considérer comme peu de chose les succès ou les revers de ce monde, à se dépouiller complètement des désirs et des convoitises de ce monde, et à se réjouir des injures et persécutions subies pour le Christ, de sorte que l'on puisse dire avec l'apôtre Paul : "Nous mettons notre fierté dans l'espérance de la gloire de Dieu. Plus encore, nous mettons notre fierté dans les épreuves" (Rm 5,2).
    Il se trompe celui qui imagine trouver la paix dans la jouissance des biens de ce monde, dans les richesses. Les troubles fréquents d'ici-bas et la fin même de ce monde devraient convaincre cet homme qu'il a posé les fondations de sa paix sur le sable (Mt 7,26). Au contraire, tous ceux qui, touchés par le souffle de l'Esprit Saint, ont pris sur eux le joug très bon de l'amour de Dieu et qui, à son exemple, ont appris à être doux et humbles de coeur, jouissent dès maintenant d'une paix qui est déjà l'image du repos éternel. »

    Saint Bède le Vénérable (v.673-735), Homélie 12 pour la Vigile de la Pentecôte ; PL 94, 196-197 (trad. Orval).

  • 7 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur promet à juste titre que l'Esprit "vous enseignera tout". Car si cet Esprit ne touche pas le coeur de ceux qui écoutent, vaine est la parole de ceux qui enseignent. Que personne n'attribue donc à celui qui enseigne ce que la bouche de cet enseignant lui fait comprendre : s'il n'y a pas quelqu'un pour nous enseigner au-dedans, la langue de l'enseignant travaille dans le vide.

    Tous ici, vous entendez ma voix de la même manière ; et cependant vous ne saisissez pas de la même façon ce que vous entendez... C'est-à-dire que la voix n'instruit pas si l'âme ne reçoit pas l'onction de l'Esprit. La parole du prédicateur est vaine si elle n'est pas capable d'allumer le feu de l'amour dans les coeurs. Les disciples qui disaient : "Notre coeur n'était-il pas brûlant en nous tandis qu'il nous parlait en chemin, et qu'il nous expliquait les Écritures ?" (Lc 24,32), avaient reçu ce feu de la bouche même de la Vérité. Lorsqu'on entend une telle parole, le coeur s'échauffe, sa torpeur froide le quitte, l'esprit ne connaît plus de repos et se prend à désirer les biens du Royaume des cieux. L'amour véritable qui le remplit lui arrache des larmes... Comme il est heureux d'entendre cet enseignement qui vient d'en-haut et ces commandements qui deviennent en nous comme une torche qui nous enflamme...de l'amour intérieur. La parole parvient à notre oreille, et notre esprit transformé se consume d'une douce flamme intérieure. »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur les Evangiles, n°30, 3.5 (Trad. Le Barroux)

  • 25 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « En envoyant des disciples à sa moisson..., Jésus leur dit : "Voici que je vous envoie, comme des agneaux parmi les loups". Voilà des animaux ennemis, mais le bon pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du bon pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre les agneaux. Il les envoie donc pour que se réalise cette parole : "Ce jour-là, loups et agneaux paîtront ensemble dans le même pâturage" (Is 65,27)...

    D'ailleurs, les disciples envoyés ont reçu l'ordre de n'avoir pas de bâton à la main. Qu'est ce que le bâton, sinon l'insigne du pouvoir, l'instrument qui venge la douleur ? Donc ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l'accomplissent par la pratique de l'humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l'enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l'humilité. Et il a jugé bon de joindre ici l'humilité à la patience, car Pierre témoigne : "Insulté, le Christ ne rendait pas l'insulte ; frappé, il n'a pas rendu les coups" (1P 2,23).

    Cela revient à dire : "Soyez mes imitateurs, laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l'arrogance non pas en rendant le mauvais procédé, mais par une patience pleine de bonté. Personne ne doit imiter pour son propre compte ce qu'il reprend chez autrui ; la douceur porte des coups plus rudes aux insolents". Le Seigneur a répondu à un tel coup en disant : "A celui qui te frappe sur une joue, tends l'autre" (Mt 5,39). »

    Saint Ambroise (vers 340-397), Traité sur l'Evangile de S. Luc, 7, 44.59 (SC 52).

  • 29 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    «  Ces paroles du Sauveur : "Je vous reverrai et votre coeur se réjouira et cette joie, personne ne pourra vous l'enlever" ne doivent pas être rapportées à ce temps où, après sa résurrection, il s'est montré à ses disciples dans sa chair et leur a dit de le toucher, mais à cet autre temps dont il avait déjà dit : "Celui qui m'aime, mon Père l'aimera et je me manifesterai à lui" (Jn 14,21). Cette vision n'est pas pour cette vie, mais pour celle du monde à venir. Elle n'est pas pour un temps, mais n'aura jamais de fin. "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus Christ" (Jn 17,3). De cette vision et connaissance, l'apôtre Paul dit : "Nous voyons maintenant dans un miroir et en énigme, alors nous le verrons face à face. Je ne connais maintenant qu'en partie, alors je connaîtrai comme je suis connu" (1Co 13,12).

    Ce fruit de son labeur, l'Église l'enfante maintenant dans le désir, alors elle l'enfantera dans la vision ; maintenant elle l'enfante dans la peine, alors elle l'enfantera dans la joie ; maintenant elle l'enfante dans la supplication, alors elle l'enfantera dans la louange. Ce fruit sera sans fin, car rien ne saurait nous combler sinon ce qui est infini. C'est ce qui faisait dire à Philippe : "Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit" (Jn 14,8). »

    Saint Augustin (354-430), Sermons sur Saint Jean, n°101 (trad. Bouchet, Lectionnaire)

    Les Oeuvres complètes de Saint Augustin sont disponibles ici.

  • Jeudi 30 mai 2013

    En France : Ste Jeanne d'Arc

    Ailleurs : Solennité du Corpus Domini
    (au calendrier traditionnel : Fête du Très Saint Sacrement - Fête Dieu)


    A Rome, Solennité du Corpus Domini : Messe Place du Latran célébrée par le Pape François, suivie de la procession et de la bénédiction eucharistique à Ste Marie Majeure.

    Ici je suis avec vous
    Toujours avec nous grâce à la Sainte Eucharistie,
    toujours avec nous par ta grâce,
    toujours avec nous par ta providence
    qui nous protège sans interruption,
    toujours avec nous grâce à ton Amour...
    Ô mon Dieu, quel bonheur ! Quel bonheur !
    Dieu avec nous. Dieu en nous.
    Dieu en qui nous avançons et nous existons...
    Ô mon Dieu, qu'est-ce qui nous manque encore ?
    Que nous sommes heureux !
    "Emmanuel, Dieu-avec-nous",
    voici pour ainsi dire le premier mot de l'Evangile...
    "Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde",
    voici le dernier.
    Que nous sommes heureux ! Que Tu es bon...
    La Sainte Eucharistie est Jésus, c'est tout Jésus !
    Dans la Sainte Eucharistie Tu es tout entier,
    complètement vivant, ô mon Bien-aimé Jésus,
    comme Tu l'étais pleinement
    dans la Sainte Famille de Nazareth,
    Dans la maison de Madeleine à Béthanie,
    comme Tu l'étais au milieu de tes apôtres...
    De la même façon Tu es ici,
    ô mon Bien-aimé et mon Tout...
    Fais-nous cette grâce, ô mon Dieu,
    pas seulement à moi mais à tous tes enfants,
    en Toi, par Toi et pour Toi :
    "Donne-nous notre pain quotidien",
    donne-le à tous les hommes,
    ce véritable pain qui est l'Hostie sainte,
    fais que tous les hommes l'aiment,
    le vénèrent, l'adorent,
    et que leur culte universel
    Te glorifie et console ton Coeur.
    Amen.

    Bx Charles de Foucauld

    Livret complet de la cérémonie (textes et chants) sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : indignes communions, sacrilèges...

    « Jésus-Christ, dans un cœur criminel, est sans action et sans mouvement, de sorte que celui qui est assez malheureux que de communier indignement, la mort spirituelle qu'il donne à son Dieu est encore plus surprenante que celle qu'il a endurée sur la Croix. [...]
    Mais, me direz-vous, qui sont donc ceux qui ont ce grand malheur ? – Hélas ! M.F., que le nombre en est grand ! – Mais, me direz-vous, qui pourrait donc en être capable ? – Qui pourrait en être capable ? C'est vous, mon ami, qui avez conté vos péchés avec si peu de douleur qu'une histoire indifférente. Qui est coupable ? Mon ami n'est-ce pas vous qui après vos confessions retombez avec la même facilité ; qu'on n'aperçoit aucun changement dans votre manière de vivre ; qui avez toujours les mêmes péchés à dire dans toutes vos confessions ? Qui en est coupable ? C'est vous, misérable, qui avez fermé la bouche avant d'avoir accusé vos péchés. Qui en est coupable ? C'est vous, pauvres aveugles, qui avez bien compris que vous ne disiez pas vos péchés tels que vous les connaissiez. Dites-moi, pourquoi est-ce que dans cet état vous osez aller à la Table sainte ? – C'est, dites-vous, parce que je veux faire mes pâques, je veux communier. – Vous voulez communier : mais, malheureux, où voulez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans vos yeux, que vous avez souillés par tant de regards impurs et adultères ? Vous voulez communier : mais où mettrez-vous donc votre Dieu ? Est-ce dans vos mains, que vous avez souillées par tant d'attouchements infâmes ? Vous voulez communier : mais où allez-vous mettre votre Dieu ? Est-ce dans votre bouche et sur votre langue ? Hé ! grand Dieu, une bouche et une langue que vous avez tant de fois profanées par des baisers impurs ! Vous voulez communier : mais où espérez-vous donc placer votre Dieu ? Est-ce dans votre cœur ? O horreur ! O abomination ! Un cœur qui est rembruni et noirci par le crime, semblable à un tison, qui depuis quinze jours ou trois semaines roule dans le feu. Vous voulez communier, mon ami ; vous voulez faire vos pâques ? Allons, lève-toi, avance, malheureux ; quand Judas, l'infâme Judas, eut vendu son divin Maître, il fut comme un désespéré, tant qu'il ne l'eût pas livré à ses bourreaux pour le faire condamner à la mort. Avance, malheureux, lève-toi, tu viens de le vendre au démon, au tribunal de la pénitence, en cachant et en déguisant tes péchés, cours, malheureux, le livrer au démon. Ah ! grand Dieu, tes nerfs pourront-ils bien soutenir ce corps qui va commettre le plus grand de tous les crimes ? Levez-vous, malheureux, avancez, puisque le Calvaire est dans votre cœur, et que la victime est devant vous, marchez toujours, laissez crier votre conscience, tâchez seulement d'en étouffer les remords autant que vous le pourrez. Va, malheureux, t'asseoir à la Table sainte, va manger le pain des anges ; mais, avant que d'ouvrir ta bouche souillée par tant de crimes, écoute ce que va te dire le grand saint Cyprien, et tu verras la récompense de tes sacrilèges. Une femme, nous dit-il, qui osa se présenter à la Table sainte avec une conscience souillée de péchés, dans le moment où je lui donnais la sainte communion, un coup de foudre du ciel lui tomba dessus et l'écrasa à mes pieds. Hélas ! mon Dieu, comment une personne qui est coupable peut-elle aller à la sainte communion pour commettre le plus grand de tous les sacrilèges ? Oui, M.F., saint Paul nous dit que si les Juifs avaient connu Jésus-Christ pour le Sauveur, ils ne l'auraient jamais fait souffrir, ni mourir (I Co II,8) ; mais vous, mon ami, pouvez-vous ignorer celui que vous allez recevoir ? Si vous n'y pensiez pas, écoutez le prêtre qui vous crie à haute voix : "Voici l'Agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde." Il est saint, il est pur. Si vous êtes coupables, malheureux, n'avancez pas : sinon, tremblez que les foudres du ciel ne viennent se précipiter sur votre tête criminelle pour vous punir et jeter votre âme en enfer. »

    Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, extrait du Sermon sur la communion indigne, in "Les sermons du curé d'Ars" tome 4, Paris, Beauchesne, 1925.

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  • Méditation avec St Ambroise : des vertus de la Vierge Marie, mère de Dieu

    « C‘est l’ardeur à l’étude qui fait d’abord la noblesse du maître. Quoi de plus noble que la mère de Dieu ? Quoi de plus splendide que celle-là même qu’à choisie la splendeur ? Quoi de plus chaste que celle qui a engendré le corps sans souillure corporelle ? Et que dire de ses autres vertus ? Elle était vierge, non seulement de corps, mais d’esprit, elle dont jamais les ruses du péché n’ont altéré la pureté : humble de cœur, réfléchie dans ses propos, prudente, avare de paroles, avide de lecture ; elle mettait son espoir non dans l’incertitude de ses richesses, mais dans la prière des pauvres ; appliquée à l’ouvrage, réservée, elle prenait pour juge de son âme non l’homme, mais Dieu ; ne blessant jamais, bienveillante à tous, pleine de respect pour les vieillards, sans jalousie pour ceux de son âge, elle fuyait la jactance, suivait la raison, aimait la vertu. Quand donc offensa-t-elle ses parents, ne fût-ce que dans son attitude ? Quand la vit-on en désaccord avec ses proches ? Quand repoussa-t-elle l’humble avec dédain, se moqua-t-elle du faible, évita-t-elle le miséreux ? Elle ne fréquentait que les seules réunions d’hommes où, venue par charité, elle n’eût pas à rougir ni à souffrir dans sa modestie. Aucune dureté dans son regard, aucune licence dans ses paroles, aucune imprudence en ses actes ; rien de heurté dans le geste, de relâché dans la démarche, d’insolent dans la voix ; son attitude extérieure était l’image même de son âme, le reflet de sa droiture. Une bonne maison doit se reconnaître à son vestibule, et bien montrer dès l’entrée qu’elle ne recèle pas de ténèbres ; ainsi notre âme doit-elle, sans être entravée par le corps, donner au dehors sa lumière, semblable à la lampe qui répand de l’intérieur sa clarté. »

    St Ambroise, De Virginibus (extrait), in R.P. Régamey, "Les plus beaux textes sur la Vierge Marie", Éditions du Vieux Colombier - La Colombe, Paris, 1941.

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  • 7 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Les enfants de l'Epoux peuvent-ils être dans la tristesse pendant que l'Epoux est avec eux ? Il viendra un temps que l'Epoux leur sera ôté, et alors ils jeûneront" (Mt 9,15). Jésus-Christ s'était appelé auparavant le "Médecin" de nos âmes. Il montre ici maintenant qu'il en est l'"Epoux". Ce temps, dit-il, est pour mes disciples un temps de joie durant lequel il ne leur faut parler de rien qui soit triste ; non que le jeûne soit triste de soi-même, mais seulement dans l'imagination des faibles. Car lorsqu'un homme s'avance dans la piété, le jeûne lui est doux et agréable.
    Jésus-Christ dans cette réponse mêle quelque chose qui pouvait affliger les Apôtres, en leur prédisant que "l'Epoux leur serait ôté", parce qu'il voulait les accoutumer insensiblement à son absence, et les préparer aux afflictions. Mais hélas, s'écrie saint Bernard, ce temps est venu pour nous aussi bien que pour les Apôtres ; et l'absence de Jésus-Christ notre Epoux arrache les larmes des yeux de tous ceux qui l'aiment, jusqu'à ce qu'ils lui soient réunis.
    "On ne met point de vin nouveau dans de vieux vaisseaux" (Mt 9,17). Ces manières proverbiales de parler, dont notre Seigneur se sert, pouvaient fort bien faire entendre que s'il laissait ses disciples dans une vie commune, il en usait ainsi par la connaissance qu'il avait de leur infirmité et de leur faiblesse, qui ne serait capable de cette grande austérité corporelle et spirituelle, qu'après que la grâce du Saint Esprit, qu'ils n'avaient pas encore reçue, en aurait fait des hommes nouveaux. Cette parabole nous marque encore ce renouvellement des "vaisseaux", c'est-à-dire de nos coeurs, qui se fait par la charité, et qui rend les hommes tout neufs, comme la malice les rend tout usés de vieillesse. C'est pourquoi saint Grégoire dit que si nous veillons sur nous-mêmes, nous travaillons tous les jours par nos prières, par nos lectures et par notre bonne vie, à passer du vieil homme au nouveau. »

    [Nicolas Fontaine], Explication de S. Augustin et des autres Pères Latins sur le Nouveau Testament, Premier Tome contenant les Evangiles de S. Matthieu et de S. Marc, A Paris, Chez Lambert Roulland, 1689.

  • 30 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "C'est une grande affaire, dit l'Ecriture, de trouver un homme qui a la foi" (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t'inciter à m'ouvrir ton coeur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les coeurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10 ; 93,11). Oui, c'est une grande chose qu'un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l'univers, puisqu'il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c'est bien là le comble du paradoxe, l'homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu'il n'a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s'en contente et met sous ses pieds les richesses.
    Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.
    Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par "le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais" (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des soeurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : "Transporte-toi jusque là-bas" et elle se transportera (Mt 17,20). »

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C).

  • 29 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Décollation de saint Jean-Baptiste

    « Ce passage nous invite, mes frères, à vous dire quelques mots du serment, afin de mieux régler votre conduite et vos moeurs.
    Le faux serment n'est pas un péché léger ; c'est même un péché si grave que pour le prévenir le Seigneur a interdit tout serment. Voici ses paroles : "Il a été dit : Tu ne te parjureras point, mais tu tiendras au Seigneur tes serments. Et moi je vous dis de ne jurer en aucune façon ; ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu ; ni par la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds ; ni par tout autre objet ; ni par ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre langage soit : Oui, oui ; non, non ; car, ce qui est en plus vient du mal (Mt V, 33-37)."
    ...
     Que fais-tu en jurant ? Tu prends Dieu à témoin. Tu le prends à témoin ; lui s'y prend lui-même. Mais à toi qui n'es qu'un homme et qui te trompes fréquemment, il arrive bien souvent de prendre la vérité à témoin de tes erreurs. De plus, on se parjure quelquefois même sans le vouloir, c'est quand on croit vrai ce qu'on affirme avec serment. Sans doute le péché n'est pas alors aussi grave que le péché commis quand on affirme par serment ce qu'on sait être faux. Qu'on fait bien mieux, et qu'on est moins exposé à commettre ce grave péché, lorsqu'on écoute le Christ Notre-Seigneur, et que jamais on ne jure !
    ...
    Oh ! si on craignait Dieu ! Oh ! si les parjures tremblaient devant lui ! Bientôt la langue aurait un frein, on s'attacherait à la vérité et le serment aurait disparu. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon CCCVII (2-5) sur la décollation de Saint Jean-Baptiste (Sermons détachés sur divers passages de l'Écriture sainte — Deuxième série : Solennités et Panégyriques), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 5 juillet : Méditation

    « Nous sommes fous à cause du Christ ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur. Ceux qui s'opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu'ils attirent sur eux la colère divine ; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr. Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l'Apôtre, c'est-à-dire leur prodiguer des témoignages d'affection. C'est ainsi qu'en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l'amour envers Dieu.

    Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l'espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves.

    "Voyez bien quelle est votre vocation", frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu'elle exige. Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. "Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi."

    Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d'exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie. Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père. »

    Saint Antoine-Marie Zaccaria (1502-1539), Sermon à ses confrères. (Source).

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    Saint Paul inspire Saint Antoine-Marie Zaccaria et ses Compagnons
    le Vénérable Barthélemy Ferrari et le Vénérable Jacques-Antoine Morigia

  • 10 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ, pour nous attirer à l'aimer davantage, nous a donné sa chair en nourriture. Allons donc à lui avec beaucoup d'amour et de ferveur... Ce corps, les mages l'ont adoré quand il était couché dans une mangeoire. Ces païens, ces étrangers, quittèrent leur patrie et leur maison, entreprirent un long voyage pour l'adorer avec crainte et tremblement. Imitons au moins ces étrangers, nous qui sommes citoyens des cieux... Ceux-là, voyant l'enfant, le Christ, dans une mangeoire, sous un pauvre toit, tout en ne voyant rien de ce que vous voyez, s'avancèrent avec un très grand respect.

    Vous ne le voyez plus dans une mangeoire, mais sur l'autel. Vous ne voyez plus une femme qui le tient dans ses bras, mais le prêtre qui l'offre, et l'Esprit de Dieu, avec toute sa générosité, plane au-dessus des offrandes. Non seulement vous voyez le même corps que voyaient les mages, mais en outre vous connaissez sa puissance et sa sagesse, et vous n'ignorez rien de ce qu'il a accompli, après toute l'initiation aux mystères qui vous a été donnée avec exactitude. Réveillons-nous donc, et réveillons en nous la crainte de Dieu. Montrons beaucoup plus de piété que ces étrangers, afin de ne pas avancer n'importe comment vers l'autel...

    Cette table fortifie notre âme, rassemble notre pensée, soutient notre assurance ; elle est notre espérance, notre salut, notre lumière, notre vie. Si nous quittons la terre après ce sacrifice, nous entrerons avec une parfaite assurance dans les parvis sacrés, comme si nous étions protégés de tous côtés par une armure d'or. Mais pourquoi parler du futur ? Dès ce monde, le sacrement transforme la terre en ciel. Ouvrez donc les portes du ciel, et alors vous verrez ce que je viens de dire. Ce qu'il y a de plus précieux au ciel, je vous le montrerai sur la terre. Ce que je vous montre, ce n'est ni les anges, ni les archanges, ni les cieux des cieux, mais celui qui est leur maître. Vous voyez ainsi d'une certaine façon sur la terre ce qu'il y a de plus précieux. Et non seulement vous le voyez, mais vous le touchez, vous le mangez. Purifiez donc votre âme, préparez votre esprit à recevoir ces mystères. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Homélies sur la 1ère lettre aux Corinthiens, 24,4 ; PG 61, 204-205 (trad. Delhougne, Les Pères commentent).

  • 28 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Nous lisons dans l'Évangile que le Sauveur ayant parlé un jour à ses disciples et leur ayant donné à entendre, sous le mystère de son corps, qu'il devait leur donner à manger, qu'ils auraient à partager ses souffrances, plusieurs d'entre eux s'écrièrent : "Cette parole est dure" (Jn. VI, 61), et cessèrent dès lors de marcher à sa suite. Les autres disciples interrogés par le Seigneur s'ils voulaient eux aussi s'éloigner de lui, répondirent : "Seigneur à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle." Eh bien je vous le dis de même, mes frères, il est manifeste que, de nos jours encore, les paroles du Seigneur, sont esprit et vie, et que pour cela il en est qui le suivent, mais qu'il en est aussi à qui elles semblent dures et qui vont chercher ailleurs une misérable consolation. La sagesse élève la voix dans les places publiques et crie dans la voie large et spacieuse qui conduit à la mort afin d'en faire sortir tous ceux qui s'y sont engagés. "Il y a quarante ans, dit le Psalmiste, que je m'approche de cette race et que je lui dis : le coeur de ce peuple est toujours dans l'égarement" (Ps. XCIV, 10).
    Vous voyez donc bien, mes frères, quel avis salutaire nous donne le Prophète quand il nous dit : "Si aujourd'hui vous entendez sa voix, gardez-vous bien d'endurcir vos coeurs" (Ps. XCIV, 8). Ce sont à peu près les mêmes paroles chez le Prophète que celles que vous lisez dans l'Évangile. En effet, dans l'Évangile, le Seigneur nous dit : "Mes brebis entendent ma voix" (Jn. X, 27), et dans le Psaume, David dit : "Vous qui êtes son peuple", c'est-à-dire le peuple du Seigneur, "et ses brebis, si aujourd'hui vous entendez sa voix, gardez-vous bien d'endurcir vos coeurs" (Ps. CXIV, 7). »

    Saint Bernard, Sermons divers (Tome III), Cinquième sermon (sur Habacuc), in "Oeuvres complètes de Saint Bernard", Paris, Louis Vivès, 1866.

    Oeuvres complètes de Saint Bernard ici.

  • 2 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Saint Jean Baptiste (Jn 1, 19-28)

    « "Moi, je baptise dans l'eau ; mais au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas." Ce n'est pas dans l'esprit, mais dans l'eau que Jean baptise. Impuissant à pardonner les péchés, il lave par l'eau le corps des baptisés, mais ne lave pas l'esprit par le pardon. Pourquoi donc baptise-t-il, s'il ne remet pas les péchés par son baptême ? Pourquoi, sinon pour rester dans son rôle de précurseur ? De même qu'en naissant, il avait précédé le Seigneur qui allait naître, il précédait aussi, en baptisant, le Seigneur qui allait baptiser. Précurseur du Christ par sa prédication, il le devenait également en donnant un baptême qui était l'image du sacrement à venir.
    Jean a annoncé un mystère lorsqu'il a déclaré que le Christ se tenait au milieu des hommes et qu'il ne leur était pas connu, puisque le Seigneur, quand il s'est montré dans la chair, était à la fois visible en son corps et invisible en sa majesté. Et Jean ajoute : "Celui qui vient après moi a passé devant moi" (Jn 1,15)...; il explique les causes de la supériorité du Christ lorsqu'il précise : "Car il était avant moi", comme pour dire clairement : "S'il l'emporte sur moi, alors qu'il est né après moi, c'est que le temps de sa naissance ne le resserre pas dans des limites. Né d'une mère dans le temps, il est engendré par le Père hors du temps".
    Jean manifeste quel humble respect il lui doit, en poursuivant : "Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sa sandale". Il était de coutume chez les anciens que si quelqu'un refusait d'épouser une jeune fille qui lui était promise, il dénouait la sandale de celui à qui il revenait d'être son époux. Or le Christ ne s'est-il pas manifesté comme l'Époux de la sainte Église ?... Mais parce que les hommes ont pensé que Jean était le Christ - ce que Jean lui-même nie - il se déclare indigne de dénouer la courroie de sa sandale. C'est comme s'il disait clairement... : "Je ne m'arroge pas à tort le nom d'époux" (cf Jn 3,29). »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Homélies sur l'Évangile, n°7 (Trad. Le Barroux rev.).

  • Méditation - « On lui donna le nom de Jésus » (Mt 1, 21 ; Lc 2, 21)

    « Jésus. Tel est le Nom très saint, le seul Nom en lequel nous puissions être sauvés (1). Chaque fois que je le prononce avec foi, chaque fois que mon cœur le chante, que tout mon être l'adore, c'est mon Sauveur que j'appelle, c'est à l'Auteur de la vie éternelle que je crie, dirigeant vers Lui, dans cette attente, toutes les énergies de mon être.

    Jésus ! Voilà la Pierre d'angle de l'immense édifice du salut, du temple de ma sainteté.

    Jésus ! Tel est le Nom admirable et saint que j'adore, qui fait exulter le ciel, espérer la terre et trembler l'enfer. C'est le seul devant lequel ma foi s'agenouille, s'incline et se prosterne.

    Jésus ! Ô doux souvenir (2), le seul souvenir qui donne des joies véritables. Jésus ! Nom plus doux que le miel, plus suave que toutes choses quand il s'incarne, pour ainsi dire, et pénètre dans ma pensée.

    Jésus ! Nom en qui le repentir espère, qui est toute bonté pour qui t'implore, si bon pour qui te cherche, et surtout pour qui te trouve. Celui-là seul peut l'exprimer qui l'expérimente.

    Jésus ! Quand ton souvenir me visite et pénètre mon cœur, alors, c'est la Vérité qui l'inonde de lumière, c'est le monde qui lui apparaît en toute sa vanité ; c'est alors l'amour qui brûle dans mon âme devenue fournaise, une fournaise d'amour.

    Jésus ! Nom très doux, espoir de mon âme qui soupire après toi. Regarde mes larmes qui te cherchent, entends le cri poussé des profondeurs de mon être.

    Jésus ! Reste avec moi, ô Lumière ; car la nuit tombe et mon jour est sur son déclin. Délivre-moi de mes ténèbres, ô Jésus, rassure-moi dans ma cécité.

    Jésus ! Je t'ai goûté et je reste affamé. Je t'ai bu comme à la source de Dieu et j'ai toujours soif. Qui t'a goûté, qui s'est enivré de la sorte, ce cœur-là ne peut plus que te désirer.

    Jésus ! Ô Lumière, ô Nourriture, ô Remède céleste ! Je t'adore, Nom descendu du sein paternel, manifesté à Gabriel, révélé à Marie, à Joseph ! Toute sainteté ici-bas, n'est qu'un rayon lointain de ta fulgurance éternelle.

    Jésus ! ô Jésus ! et toujours Jésus !... »

    1. Épitre. - 2. Hymne des Vêpres.

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Élévations sur la Messe de chaque jour, Noël, Épiphanie (Le Très Saint Nom de Jésus-Christ), Éditions de Maredsous, Namur, 1955.

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  • Méditation : Saint Louis, Roi de France

    La reine Blanche, mère de saint Louis, avait coutume de lui dire : « Mon fils, je vous aime tendrement, et plus qu'aucune créature au monde ; et cependant j'aimerais mieux mille fois vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel ». Ces paroles firent une impression si profonde sur le cœur de ce jeune prince, qu'il les eut toute sa vie présentes à l'esprit.

    « Fidèle aux leçons de la reine Blanche, sa mère, qui lui avait dit : "Mon fils, j'aimerais mieux vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel", saint Louis ne se laissa ni amollir par les délices de la cour, ni séduire par les amorces de la volupté. Dieu seul était tout pour lui ; il ne respirait que son service et sa gloire, la défense de la foi, l'abolition du vice, le triomphe de la vertu, le salut de son peuple ; et, pour atteindre ce but, il priait le jour, il priait la nuit, récitant le bréviaire et entendant deux messes chaque jour avec la ferveur du plus parfait religieux. Il était mortifié comme un anachorète ; jeûnait tous les vendredis, portait habituellement le cilice, se meurtrissait le corps avec une discipline de fer. Il était zélé comme un apôtre, prenait tous les moyens de convertir les pécheurs, chassait les comédiens, menaçait de peines sévères les blasphémateurs, encourageait tous les ordres religieux voués à la prédication de l’Évangile, ne négligeait aucun moyen de faire connaître, aimer et servir Dieu ; et travaillait tous les jours à s'avancer lui-même dans la vie parfaite, recueilli au milieu de la dissipation du monde, mortifié parmi les délices, humble au faîte des grandeurs. Se peut-il un plus beau modèle ? Attachons-nous dès aujourd'hui à nous en approcher par le recueillement, la mortification et l'humilité. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 25 août, Saint Louis, Roi de France), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Saint Louis, roi de France, remettant la régence à sa mère Blanche de Castille
    par Joseph-Marie Vien (1716-1809)

    (Source et crédit photo)