Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • 11 juin : Méditation

    « "A mon avis, nous n'arriverons jamais à nous bien connaître si nous ne nous efforçons de connaître Dieu... C'est en contemplant ses grandeurs que nous découvrirons notre bassesse en envisageant sa pureté que nous verrons nos souillures, en considérant son humilité que nous reconnaîtrons combien nous sommes éloignés d'être humbles." (Château de l'âme, 1ère Dem. ch.II) [...]
    En somme l'humilité est la conséquence, non pas d'un simple regard sur soi, mais d'un rapport. C'est la relation de nos fautes à l'infinie pureté de Dieu, de nos offenses à sa souveraine puissance, de notre être créé à son Etre, qui fait de l'humilité un devoir. Plus les âmes se voient "favorisées de sa Majesté, plus elles s'en effraient, plus elles se défient d'elles-mêmes ; et comme ces grandeurs leur ont fait mieux comprendre leurs misères, mieux révélé aussi la gravité de leurs offenses, il leur arrive souvent de n'oser, comme le publicain, lever seulement les yeux." (Château de l'âme, 7ème Dem. ch.III) »

    in Marcel Lépée, Sainte Thérèse d'Avila - Le réalisme chrétien, Etudes Carmélitaines, Desclée de Brouwer, 1947.

    Sainte_Terese_d_Avila_image.JPG

  • 11 juin : Anniversaire de la Consécration du genre humain au Sacré-Coeur (Léon XIII, 1899)

    Le dimanche 11 juin 1899, au cours de la consécration solennelle du Monde au Cœur de Jésus, Léon XIII proclame que la dévotion au Sacré-Cœur sera le "Labarum" des temps modernes.

    « Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard sur nous qui sommes humblement prosternés devant votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous, et afin de vous être plus fermement unis, voici que chacun d'entre nous se consacre spontanément à votre sacré Cœur.
    Beaucoup ne vous ont jamais connu, beaucoup ont méprisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux Jésus, ayez pitié des uns et des autres et ramenez-les tous à votre sacré Cœur.
    Seigneur, soyez le roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonné ; faites qu'ils rentrent bientôt dans la maison paternelle pour qu'ils ne périssent pas de misère et de faim.
    Soyez le roi de ceux qui vivent dans l'erreur ou que la discorde a séparés de vous ; ramenez-les au port de la vérité et à l'unité de la foi, afin que bientôt il n'y ait plus qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur. Soyez le roi de tous ceux qui sont encore égarés dans les ténèbres de l'idolâtrie ou de l'islamisme, et ne refusez pas de les attirer tous à la lumière de votre royaume.
    Regardez enfin avec miséricorde les enfants de ce peuple qui fut jadis votre préféré ; que sur eux aussi descende, mais aujourd'hui en baptême de vie et de Rédemption, le sang qu'autrefois ils appelaient sur leurs têtes.
    Accordez, Seigneur, à votre Eglise une liberté sûre et sans entraves ; accordez à tous les peuples l'ordre et la paix. Faites que d'un pôle du monde à l'autre une seule voix retentisse : "Loué soit le divin Cœur qui nous a acquis le salut ! A lui, honneur et gloire dans tous les siècles des siècles !" Amen. »

    Léon XIII, Acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur.

    Contexte historique (dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur)

    Leon_XIII-a.jpg

  • 11 juin : Sanctoral

    comme au calendrier traditionnel,
    Saint Barnabé, apôtre


    Vie de Saint Barnabé (1er s.)

    Saint Jean de St-Facond, religieux augustin (1430-1479)
    (demain au calendrier traditionnel)

  • 10 juin : Angélus de ce dimanche

    Angélus de ce dimanche 10 juin
    Nouveau plaidoyer du Pape en faveur de l'adoration eucharistique

    Benoît XVI a rappelé que l’Eglise catholique professe le culte de l’Eucharistie, non seulement pendant la messe, mais aussi en dehors de la célébration. L'Eglise conserve avec le plus grand soin les hosties consacrées, elle les présente à la vénération solennelle des fidèles et les porte en procession pour la plus grande joie de la communauté chrétienne. Le Saint-Père a précisé que la prière d’adoration peut se faire individuellement en se recueillant devant le tabernacle, ou sous une forme communautaire, mais toujours en privilégiant le silence.

    Extrait de son intervention en français :
    « Je vous invite à rencontrer régulièrement et à adorer le Christ-Eucharistie. Pour cela, notre monde à besoin de prêtres, ministres de l’Eucharistie. Prions pour que dans les familles, et ailleurs, puissent s’épanouir, à l’appel du Seigneur, des vocations sacerdotales. Que la Vierge Marie, Mère des prêtres, soutienne tous les ministres ordonnés et plus particulièrement ceux qui sont ordonnés au cours de cette année ! »

    Source et résumé de son allocution en faveur de l'adoration eucharistique, sur Radio Vatican.

  • 10 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ, pour nous attirer à l'aimer davantage, nous a donné sa chair en nourriture. Allons donc à lui avec beaucoup d'amour et de ferveur... Ce corps, les mages l'ont adoré quand il était couché dans une mangeoire. Ces païens, ces étrangers, quittèrent leur patrie et leur maison, entreprirent un long voyage pour l'adorer avec crainte et tremblement. Imitons au moins ces étrangers, nous qui sommes citoyens des cieux... Ceux-là, voyant l'enfant, le Christ, dans une mangeoire, sous un pauvre toit, tout en ne voyant rien de ce que vous voyez, s'avancèrent avec un très grand respect.

    Vous ne le voyez plus dans une mangeoire, mais sur l'autel. Vous ne voyez plus une femme qui le tient dans ses bras, mais le prêtre qui l'offre, et l'Esprit de Dieu, avec toute sa générosité, plane au-dessus des offrandes. Non seulement vous voyez le même corps que voyaient les mages, mais en outre vous connaissez sa puissance et sa sagesse, et vous n'ignorez rien de ce qu'il a accompli, après toute l'initiation aux mystères qui vous a été donnée avec exactitude. Réveillons-nous donc, et réveillons en nous la crainte de Dieu. Montrons beaucoup plus de piété que ces étrangers, afin de ne pas avancer n'importe comment vers l'autel...

    Cette table fortifie notre âme, rassemble notre pensée, soutient notre assurance ; elle est notre espérance, notre salut, notre lumière, notre vie. Si nous quittons la terre après ce sacrifice, nous entrerons avec une parfaite assurance dans les parvis sacrés, comme si nous étions protégés de tous côtés par une armure d'or. Mais pourquoi parler du futur ? Dès ce monde, le sacrement transforme la terre en ciel. Ouvrez donc les portes du ciel, et alors vous verrez ce que je viens de dire. Ce qu'il y a de plus précieux au ciel, je vous le montrerai sur la terre. Ce que je vous montre, ce n'est ni les anges, ni les archanges, ni les cieux des cieux, mais celui qui est leur maître. Vous voyez ainsi d'une certaine façon sur la terre ce qu'il y a de plus précieux. Et non seulement vous le voyez, mais vous le touchez, vous le mangez. Purifiez donc votre âme, préparez votre esprit à recevoir ces mystères. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Homélies sur la 1ère lettre aux Corinthiens, 24,4 ; PG 61, 204-205 (trad. Delhougne, Les Pères commentent).

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 10ème jour

    Dixième jour : Le Cœur de Jésus s’offrant à son Père

    La très clémente charité du Dieu très doux, très miséricordieux, très compatissant de Jésus se montre tout entière dans le soin empressé qu’il a pris de s’offrir lui-même à son Père céleste : excité sans relâche par le feu dévorant qui brûlait son Cœur, il s’est présenté pour procurer le salut des hommes ; il s’est dévoué, s’est exposé, s’est sacrifié pour nous… Avoir souffert tout cela, n’est-ce pas le faire d’un Cœur très charitable, très aimant, tout débordant d’un amour sans bornes, n’est-ce pas là une preuve incontestable de la bonté du Sacré-Cœur ?...
    Ô Père miséricordieux, nous vous présentons maintenant ces mêmes souffrances par le Cœur très doux de votre Fils en union avec l’amour avec lequel il s’offrit lui-même à vous ; nous vous demandons par les entrailles de votre miséricorde, qu’aujourd’hui encore, ces mêmes mérites opèrent dans tous les élus, vivants et morts, la vertu et la paix que jadis ils opérèrent sur l’autel de la Croix.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Quatrième Promesse) Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à l’heure de la mort
    Si l’on veut voir comment Notre-Seigneur daigne récompenser à la mort ceux qui ont aimé son divin Cœur, il suffit de lire le récit des derniers moments de Mlle de Angelis, jeune Romaine, morte le 30 mai 1869. Le 28 mai, elle reçut le Viatique ; pendant son action de grâces, elle serra longtemps sur sa poitrine l’image du Cœur de Jésus, lui parlant avec une telle tendresse qu’on la crut ravie en extase : « Oh ! que je suis contente, s’écriait-elle, que je suis heureuse, ô mon Jésus, de m’en aller auprès de vous ! Oh ! que j’éprouve de consolation ! Vous savez, ô mon Dieu, combien je vous aime ! » Ayant fait appeler son frère aîné et son neveu, elle leur parla avec un zèle tout apostolique sur l’importance du salut, l’attachement à l’Eglise, l’assistance quotidienne à la Sainte Messe, la fuite des mauvaises compagnies. Son confesseur lui ayant dit qu’elle irait bientôt en paradis, elle s’écria : « Ô mon Père ! quelle douce parole ! le paradis ! je vais au paradis ! je m’en vais enfin voir mon Jésus, je vais rejoindre Marie, ma bonne Mère. Oui, je vais au paradis. » Elle se mit alors à baiser mille fois l’image du Cœur de jésus, puis celle de Marie et de Saint Joseph. « Vraiment, disait-elle, je ne suis déjà plus de ce monde, je suis dans le Cœur de Jésus, sous le manteau de Marie : oh ! que je suis heureuse ! je ne me serais jamais attendue à être si consolée à mes derniers moments. » Au milieu des plus violentes douleurs, elle parlait à Notre-Seigneur avec la tendresse la plus touchante : « Venez, disait-elle, venez vite, ô mon Jésus ! Qu’il me tarde de m’unir à vous ! Que vous êtes aimable, Seigneur, quel doux paradis que votre Cœur ! Ah ! quand verrai-je le front si ravissant de mon Jésus ! Quand baiserai-je ses mains, ses pieds, son divin Cœur ; oui, ce Cœur qui m’a tant aimée, ce Cœur qui sera ma demeure éternelle, ce Cœur si plein de douceur et d’amabilité ! » Enfin, tenant dans ses mains l’image du Cœur de Jésus et la regardant avec tendresse, elle répéta plusieurs fois : Jésus, Jésus, Jésus !... et rendit tranquillement son âme à Dieu. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à proclamer que sa bienheureuse mort a été le fruit de sa dévotion vraiment extraordinaire au Sacré-Cœur de Jésus.
    P. S. Omer

    Page d’histoire :
    Sainte Emilie de Rodat, fondatrice et Supérieure générale de la Sainte-Famille de Villefranche, morte le 19 septembre 1852, se distingua par l’intelligence du pauvre. Elle se proposait, ainsi que ses compagnes, d’honorer spécialement le Cœur de Jésus. La fin principale de son Institut étant l’éducation chrétienne, les orphelines, les enfants les plus déshéritées de la nature, les plus rebutantes, étaient l’objet de ses prédilections. Les pauvres petites filles saisies dès leur naissance par la misère et livrées à toutes les duretés de la vie lui attendrissaient le cœur… Dans les commencements de la Congrégation, alors que tout y faisait défaut, une Sœur, ayant un jour brisé une grande cruche pleine de vin, s’en désolait, lorsqu’elle vit venir à elle la Mère Emilie tenant par la main une enfant recueillie dans la rue. « Consolez-vous, lui dit-elle, nous avons plus gagné que perdu : voyez cette pauvre petite ! » Et elle montrait l’enfant qu’on venait de lui amener, toute galeuse et pleine de vermine. Et elle s’en réserva le soin ; c’était elle qui la lavait, la peignait, l’habillait… Son grand moyen d’attirer les grâces sur son Institut et ses ressources pour la fondation et l’entretien de sa maison était de prendre des orphelines pauvres. Elle redoublait d’aumônes dans les temps de disette ; et plutôt que de renvoyer les enfants des familles dans la gêne, elle leur faisait remise de partie ou totalité de la pension : elle en prenait parfois deux et trois de la même famille à sa charge. (Vie de la R. Mère Emilie, par Aubineau)

    ☞   La Congrégation de la Sainte-Famille de Villefranche et Sainte Emilie de Rodat

    Bouquet spirituel :
    Dès le premier moment de son Incarnation, la Croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son Cœur, et il accepta dès lors toutes les douleurs, toutes les humiliations que sa sainte humanité devait souffrir.
    Sainte Marguerite-Marie (1647-1690

    J’aurais consenti à souffrir, non pas une seule fois, mais une infinité de fois, pour recouvrer une seule âme.
    Notre-Seigneur à la Bienheureuse Baptista Varani (1458-1527)

    Pratique :
    Faire aujourd’hui une aumône plus abondante.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez toute notre richesse.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • Lauda Sion Salvatorem (Corpus Christi, Sequence)

    Lauda Sion Salvatorem (Corpus Christi, Sequence)
    Moines bénédictins des Abbayes de Saint Maurice et Saint Maur de Clairvaux.

    Lauda, Sion, Salvatorem,
    Lauda ducem et pastorem
    In hymnis et canticis.

    Quantum potes, tantum aude,
    Quia maior omni laude,
    Nec laudare sufficis.

    Laudis thema specialis,
    Panis vivus et vitalis
    Hodie proponitur.

    Quem in sacrae mensa coenae
    Turbae fratrum duodenae
    Datum non ambigitur.

    Sit laus plena, sit sonora ;
    Sit iucunda, sit decora
    Mentis iubilatio.

    Dies enim solemnis agitur
    In qua mensae prima recolitur
    Huius institutio.

    In hac mensa novi Regis,
    Novum pascha novae legis
    Phase vetus terminat.

    Vetustatem novitas,
    Umbram fugat veritas,
    Noctem lux eliminat.

    Quod in coena Christus gessit
    Faciendum hoc expressit
    In sui memoriam.

    Docti sacris institutis,
    Panem, vinum in salutis
    Consecramus hostiam.

    Dogma datur christianis
    Quod in carnem transit panis
    Et vinum in sanguinem.

    Quod non capis, quod non vides
    Animosa firmat fides
    Praeter rerum ordinem.

    Sub diversis speciebus,
    Signis tantum et non rebus,
    Latent res eximiae.

    Caro cibus, sanguis potus,
    Manet tamen Christus totus
    Sub utraque specie.

    A sumente non concisus,
    Non confractus, non divisus,
    Integer accipitur.

    Sumit unus, sumunt mille,
    Quantum isti tantum ille,
    Nec sumptus consumitur.

    Sumunt boni, sumunt mali,
    Sorte tamen inaequali
    Vitae vel interitus.

    Mors est malis, vita bonis :
    Vide paris sumptionis
    Quam sit dispar exitus.

    Fracto demum Sacramento,
    Ne vacilles, sed memento
    Tantum esse sub fragmento
    Quantum toto tegitur.

    Nulla rei fit scissura,
    Signi tantum fit fractura
    Qua nec status nec statura
    Signati minuitur.

    Ecce panis angelorum
    Factus cibus viatorum,
    Vere panis filiorum
    Non mittendus canibus.

    In figuris praesignatur,
    Cum Isaac immolatur,
    Agnus paschae deputatur,
    Datur manna patribus.

    Bone Pastor, panis vere,
    Jesu nostri miserere,
    Tu nos pasce, nos tuere,
    Tu nos bona fac videre
    In terra viventium.
     
    Tu qui cuncta scis et vales
    Qui nos pascis hic mortales,
    Tuos ibi commensales,
    Coheredes et sodales
    Fac sanctorum civium.

    Amen.

     

    Traduction française :

    Loue, Sion, ton Sauveur, loue ton chef et ton pasteur par des hymnes et des cantiques.
    Ose de tout ton pouvoir, car il est plus grand que toute louange et à le louer tu ne suffis pas.
    Un thème de louange spéciale, le pain vivant et vivifiant, aujourd'hui nous est proposé.
    Lors du repas de la sainte Cène, au groupe des Douze ses frères, il fut donné, n'en doutons pas.
    Que la louange soit pleine, qu'elle soit sonore, qu'elle soit joyeuse, qu'elle soit belle, la jubilation de l'esprit.
    Car nous vivons ce jour solennel qui de cette table entend célébrer l'institution première.
    A cette table du nouveau Roi, la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi met un terme à la phase ancienne.
    La nouveauté chasse la vieillerie, la vérité l'ombre, la lumière dissipe la nuit.
    Ce que fit le Christ à la Cène, il nous ordonna de le faire en mémoire de lui.
    Instruits par ses saints préceptes, nous consacrons le pain et le vin, en offrande sacrificielle pour le salut.
    Ce dogme est donné aux chrétiens : le pain se change en chair, et le vin en sang.
    Ce que tu ne comprends ni ne vois, une ferme foi te l'assure, hors de l'ordre naturel.
    Sous diverses espèces, signes seulement et non réalités, des réalités sublimes se cachent.
    La chair est une nourriture, le sang un breuvage, pourtant le Christ total demeure sous l'une et l'autre espèce.
    On le prend sans le déchirer, ni le briser, ni le diviser, il est reçu tout entier.
    Un seul le prend, mille le prennent, autant celui-ci, autant ceux-là le consomment sans le consumer.
    Les bons le prennent, les méchants le prennent, mais pour un sort inégal, ici de vie, là de ruine.
    Il est mort aux méchants, vie aux bons : vois d'une même manducation combien l'issue est dissemblable !
    Le sacrement enfin rompu, ne vacille pas, mais souviens-toi qu'il est sous chaque fragment comme sous le tout il se cache.
    Nulle division n'est réalité, le signe seulement se fractionne, et par là, de ce qui est signifié ni l'état ni la stature n'est amoindri.
    Voici le pain des anges fait aliment des voyageurs, vrai pain pour les fils, à ne pas jeter aux chiens.
    D'avance il est signifié en figures, lorsqu'Isaac est immolé, que l'agneau pascal est sacrifié, que la manne est donnée à nos pères.
    Bon Pasteur, vrai pain, Jésus, aie pitié de nous ! Toi, nourris-nous, défends-nous ! Fais-nous voir nos biens dans la terre des vivants.
    Toi qui sais et peux tout, qui nous nourris ici-bas mortels, rends-nous là-haut les commensaux, cohéritiers et compagnons de la cité des saints.
    Amen.

    Source : Wikipédia.

  • Fête-Dieu - Méditation

    « Chaque messe est un acte d'adoration que l'Eglise adresse à la Victime eucharistique. Mais la solennité de la Fête-Dieu permet de rendre une adoration tout-à-fait particulière. Dès le début de la messe, le prêtre expose le Saint-Sacrement. L'Hostie trône dans l'ostensoir précieux que fait étinceler la lumière des cierges qui l'entourent. La Collecte de la messe ne s'adresse pas, comme d'ordinaire, au Père éternel, mais à notre Sauveur Lui-même. La Séquence qui précède l'Evangile n'est qu'une hymne de louange à Jésus-Eucharistie. Puis vient la procession solennelle où le Christ est porté en triomphe à travers les rues et les champs ; Il passe en bénissant. Après la messe, le Saint-Sacrement est reposé dans le tabernacle ; mais tout le jour, la porte de l'Eglise grand-ouverte invite les fidèles à venir rendre visite au Seigneur, prisonnier pour nous.
    [...]
    Allons auprès du Saint-Sacrement, allons rendre visite à notre divin Sauveur avec joie et reconnaissance. Parlons-Lui, Il nous parlera. Faisons-Lui part de nos joies, de nos peines... Dans l'après-midi, le soir, allons nous agenouiller devant le Saint-Sacrement, assistons au Salut. C'est un honneur d'être auprès du Saint-Sacrement, de Lui servir d'escorte, de Le porter en triomphe...
    Gardons aussi une profonde reconnaissance à l'Eglise, cette Mère au grand coeur, pour le soin qu'elle prend d'assurer, dans sa liturgie, la place d'honneur à la sainte messe et à la Communion. Car seuls, des coeurs nourris par la communion fréquente et même quotidienne peuvent chanter d'une voix pure et digne ces paroles de la Séquence :

    Loue, ô Sion, ton Sauveur,
    Loue ton Chef et ton Pasteur
    en des hymnes et des cantiques.
    Autant que tu le peux, ose Le chanter ;
    Car Il est supérieur à toute louange,
    et tu ne suffis pas à Le louer...

    Bon Pasteur, pain véritable,
    Jésus, ayez pitié de nous :
    Nourrissez-nous, soutenez-nous,
    Faites-nous jouir des biens de la terre des vivants...
    »


    Toute l'année avec le Christ par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre Dame d'Einsiedeln (Octave de la Fête-Dieu), Comptoir Français du Livre, Paris, 1936.

    Fete-Dieu-a.jpg

  • 10 juin : Origine de la Fête-Dieu et Sermon de Saint Thomas d'Aquin

    Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle :


    « Qu'en ce jour, les foules empressées du peuple fidèle, accourent dans les temples avec une nouvelle ferveur ; que le clergé et le peuple se lèvent pour faire éclater leur joie dans des cantiques de louanges ; que les coeurs et les désirs, les voix et les lèvres chantent des hymnes joyeux ; que la foi chante, que l'espérance bondisse, que la charité tressaille, que la dévotion applaudisse, que le choeur des prêtres jubile, que l'assemblée des vierges soit remplie de consolation ; que chacun vienne avec un coeur fervent, une volonté empressée, qu'il rende ses devoirs avec zèle, pour célébrer dignement la solennité d'un si grand jour, et puissent tous les enfants du Christ être enflammés d'une telle ardeur pour son service, qu'augmentant de jour en jour le trésor de leurs mérites, ils soient jugés dignes de recevoir comme leur récompense, au terme de leur course, Celui qui sur la croix se livra pour leur rédemption, et dans le Sacrement se donne à eux en nourriture »
    (Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle, 1264)

    Jean XXII, en 1318 ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint Sacrement serait porté en triomphe.  On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages. Saint Thomas d'Aquin prépara la liturgie de cette fête, notamment par la création du  Lauda Sion Salvatorem et Pange Lingua Gloriosi permettant aux fidèles une catéchèse simple et belle sur la Présence Réelle

    Source et texte complet : Per Ipsum.


    Sermon pour la Fête-Dieu par Saint Thomas d'Aquin,
    Docteur des Docteurs de l'Eglise
    (prononcé au Consistoire, devant le Pape et les Cardinaux)


    Révérendissimes Pères, les souvenirs pleins d'allégresse qu'évoque la solennité de ce jour nous invitent à entourer de joyeuses louanges le Corps très saint du Christ. Quoi de plus doux, quoi de plus suave au coeur des élus que de chanter les trésors de la divine charité et d'exalter l'ardeur d'un amour sans mesure ? C'est qu'à la table de la grâce nouvelle, tous les jours, par les mains du prêtre, Dieu donne à ses enfants et aux héritiers de son royaume sa chair en nourriture et son sang en breuvage. Ce sont là tes oeuvres admirables, ô Christ, toi dont la puissance est infinie et la bonté sans bornes ! Dans cet aliment sacré et ce pain super-substantiel qu'annonçaient les prodiges antiques, tu as trouvé le secret d'une union merveilleuse et auguste : la chair immaculée de Jésus-Christ, l'Agneau sans tache, devient le remède de ceux que le fruit défendu avait rendus malades et qui avaient perdu l'éternelle et immarcescible couronne. 

    O prodige qu'on ne peut trop exalter ! Effusion permanente de la bonté divine et d'une miséricorde sans mesure ! Dans ce sacrement, consommation de tous les sacrifices, Il demeure, ce Dieu, indéfectiblement avec nous ; Il y est pour jusqu'à la fin des siècles ; Il donne aux fils d'adoption le pain des anges et les enivre de l'amour qu'on doit aux enfants.

    O humilité singulière, délices de Dieu, et que le Christ pratique après l'avoir prêchée lui-même ! Il ne se refuse à personne ; Il ne craint pas de prendre pour habitacle même un coeur souillé. 

    O pureté, qui semblable à celle du soleil n'est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache !   O nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! Tu n'es ni brisée, ni divisée, ni transformée ; mais, gardant ton intégrité et ta nature, tu nous rappelles le buisson antique, la farine et l'huile miraculeuses qui ne diminuaient pas. 

    O Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses oeuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Ame, et il rappelle l'amertume d'une double Passion. 

    O Vertu ineffable du Sacrement, qui embrase notre coeur du feu de la charité et marque du sang de l'Agneau immaculé, au-dessus de leurs deux battants, les linteaux de nos portes !

    O véritable viatique de notre exil militant, soutien des voyageurs, force des faibles, antidote des infirmités, accroissement des vertus, abondance de la grâce et purification des vices, réfection des âmes, vie des débiles et union des membres dans l'organisme unique de la charité ! 

    Sacrement ineffable de la foi, Tu augmentes notre charité et nous communiques l'espérance ; soutien de l'Eglise, Tu éteins la concupiscence et parfais le corps mystique du Christ. Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus ! 

    O Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau ! 

    O sacrifice de louange et de justice, holocauste de la nouvelle grâce, repas excellent, non de volailles ou de taureaux, mais de viandes plus succulentes et de ce vin délicieux qui renouvelle les amis de Dieu et enivre ses élus ! 

    O table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. Vous êtes le bain sacré que figuraient les antiques piscines, ô notre Pâque, immolation du Christ, et vous exigez la conversion du vice à la vertu, donnant ainsi la liberté aux Hébreux de l'esprit.

    O nourriture qui rassasie et ne dégoûte point, qui demande la mastication de la foi, le goût de la dévotion, l'union de la charité, et que divise non les dents du corps, mais le courage de la croyance !

    O viatique de notre pèlerinage, qui attire les voyageurs sur les sommets des vertus !

    O pain vivant, engendré au ciel, fermenté dans le sein de la Vierge, cuit sur le gibet de la croix, déposé sur l'autel, caché sous les espèces sacramentelles, confirme mon coeur dans le bien et assure ses pas dans le chemin de la vie ; réjouis mon âme, purifie mes pensées. Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs.

    O calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! O calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité.

    O vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté !  La petitesse de l'hostie ne signifie-t-elle pas l'humilité, sa rondeur l'obéissance parfaite, sa minceur l'économie vertueuse, sa blancheur la pureté, l'absence de levain la bienveillance, sa cuisson la patience et la charité, l'inscription qu'elle porte la discrétion spirituelle, les espèces qui demeurent sa permanence, sa circonférence la perfection consommée ?

    O pain vivifiant, ô azyme, siège caché de la toute-puissance! Sous de modestes espèces visibles se cachent d'étonnantes et sublimes réalités. 

    O Corps, ô Ame, et Toi de tous deux inséparable, ô Substance Divine ! De ce dont on chante les grandeurs dans ce sacrement auguste, ô bon Jésus, seules, pour la foi, après la consécration, les espèces sacramentelles demeurent ; ce qui est mangé sans être assimilé ne souffre ni augmentation ni diminution ; ce que tous reçoivent en entier, mille ne le possèdent pas plus qu'un seul, un seul le possède autant que mille. Ce que contiennent tous les autels, les parcelles intactes ou brisées le contiennent toutes ; ta chair est mangée véritablement, c'est véritablement ton sang que nous buvons. Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle.

    N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme.

    Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve.

    Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu ; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté ; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles.  Amen.

    Traduction du P. Sertillanges (Les plus belles pages de saint Thomas d'Aquin)

    Source : Per Ipsum.

     fête-dieu,solennité,saint-sacrement,corps et sang du christ,corpus domini,procession,urbain iv,jean xxii,saint,thomas d'aquin

  • 10 juin : Origine de la Fête-Dieu par Benoît XVI

    Présentation de Sainte Julienne de Cornillon, et du rôle qu'elle a joué dans l'institution de la solennité du Corpus Christi, par Benoît XVI, lors de l'audience générale du 17 novembre 2010, sur le site internet du Vatican.

    Extrait de la fin de son allocution, en forme d'invitation :

    « Chers amis, la fidélité à la rencontre avec le Christ eucharistique dans la Messe dominicale est essentielle pour le chemin de foi, mais essayons aussi d'aller fréquemment rendre visite au Seigneur présent dans le Tabernacle ! En regardant en adoration l'Hostie consacrée, nous rencontrons le don de l'amour de Dieu, nous rencontrons la Passion et la Croix de Jésus, ainsi que sa Résurrection. C'est précisément à travers notre regard d'adoration que le Seigneur nous attire à lui dans son mystère, pour nous transformer comme il transforme le pain et le vin. Les saints ont toujours trouvé force, consolation et joie dans la rencontre eucharistique. Avec les paroles de l’hymne eucharistique, 'Adoro te devote' nous répétons devant le Seigneur, présent dans le Très Saint-Sacrement : "Fais que, toujours davantage, en toi je croie, je place mon espérance, je t'aime !". »

    Benoît XVI, audience générale, 17 novembre 2010.

  • Dimanche 10 juin : Fête-Dieu - Solennité du Saint-Sacrement

    Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

     

    De même qu'au calendrier traditionnel, en France :

    Fête-Dieu ou Fête du Très Saint Sacrement
  • 9 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Seigneur enseigne comme il convient d'être miséricordieux et généreux envers les pauvres, sans s'arrêter à la pensée de sa pauvreté ; car la générosité ne se calcule pas d'après l'abondance du patrimoine, mais d'après la disposition à donner. C'est pourquoi la parole du Seigneur fait préférer à tous cette veuve dont il est dit : "Cette veuve a donné plus que tous". Au sens moral, le Seigneur apprend à tout le monde qu'il ne faut pas se laisser détourner de faire le bien par la honte de la pauvreté, et que les riches n'ont pas à se glorifier parce qu'ils semblent donner plus que les pauvres. Une petite pièce prise sur peu de bien l'emporte sur un trésor tiré de l'abondance ; on ne calcule pas ce qui est donné mais ce qui reste. Personne n'a donné davantage que celle qui n'a rien gardé pour elle... »

    Saint Ambroise (v.340-397), Exhortation aux veuves, § 27s (trad. Solesmes, 1980, rev.).

  • Hymne à la Très Sainte Mère de Dieu Marie : chen xar venaxi

    Choeur "Saint Siméon", Eglise Saint Sava de Paris, sous la direction de Nana Péradzé

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 9ème jour

    Neuvième jour : L’amour du Cœur de Jésus dans l’incarnation

    Qui l’a fait ainsi habiter parmi nous ? L’amour ; c’est donc l’amour qui l’a fait descendre pour se revêtir de la nature humaine ; mais quel cœur aurait-il donné à cette nature humaine, sinon un cœur tout pétri d’amour ? Qu’aura donc fait le Verbe divin en se faisant homme, sinon de se former un cœur sur lequel il imprimât cette charité infinie qui l’obligeait à venir au monde ? Donnez-moi tout ce qu’il y a de plus tendre, tout ce qu’il y a de plus doux et d’humain ; il faut faire un Sauveur qui ne puisse souffrir les misères, saisi de douleur ; qui voyant les brebis perdues, ne puisse supporter leurs égarements. Il lui faut un amour qui le fasse courir au péril de sa vie, qui lui fasse baisser les épaules pour charger dessus ses brebis perdues, qui lui fasse crier : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi. Venez à moi, vous tous qui êtes chargés. Venez, pécheur, c’est vous que je cherche. Enfin, il lui faut un cœur qui lui fasse dire : Je donne ma vie, parce que je veux. C’est moi qui ai un cœur amoureux, qui dévoue mon corps et mon âme à toutes sortes de tourments. Voilà quel est le Cœur de Jésus, voilà quel est le mystère du christianisme.
    Bossuet (1627-1704)

    Exemple : (Troisième Promesse) Je les consolerai dans toutes leurs peines
    Nous lisons dans les chroniques des Frères Mineurs qu’un homme riche et de qualité, étant entré dans l’Ordre, fut aussitôt assailli du tentateur au sujet de son changement de vie ; « pour ce qu’au lieu de manger des viandes délicates et de se vêtir somptueusement, il trouva au monastère des febves et des herbes avec autres légumes, du gros drap, de la paille au lieu d’un lict bien mol, et au lieu des richesses une estroite pauvreté, au lieu d’honneur, vileté, une grande austérité et rigueur au lieu des plaisirs. »
    L’ennemi lui représentant vivement tout cela au cœur, il résolut de reprendre les idées du siècle, et aucune considération ne put le faire changer de sentiment.
    « Comme il se retirait, ses yeux s’arrêtèrent sur un crucifix qui se trouvait sur son passage, et il se mit à genoux pour implorer la miséricorde du Sauveur. On n’a pas en vain recours à la Passion du Sauveur ; la prière du fugitif n’était pas achevée qu’il se sentit élevé en oraison jusqu’à l’extase. Notre-Seigneur lui apparut, accompagné de sa bienheureuse Mère. « Mon fils, lui dit-il, pourquoi abandonnes-tu ta sainte vocation ? – Seigneur, répondit le novice, vous savez que, accoutumé dans le monde à vivre délicatement, je ne puis supporter ici l’austérité de la règle, principalement en ce qui concerne le vêtement et la nourriture. » Alors le divin Sauveur, étendant le bras droit et lui montrant la plaie sanglante de son côté, lui dit : Porte ici ta main, mon fils, imprègne-la du sang qui en découle, et lorsqu’une chose te paraîtra difficile, marque-la de ce sang puisé à mon Cœur. Alors, ce qui auparavant te semblait insupportable te deviendra doux et agréable.
    Le novice obéit, et depuis, quand la tentation ou le dégoût assiégeaient son âme, il rappelait à son esprit la Passion du Fils de Dieu et contemplait l’amoureuse plaie de son Cœur. Et par la vertu de cette contemplation, toutes les amertumes de la vie religieuse se changeaient pour lui en délices. N’est-ce pas en action, la parole que nous chantons dans l’office du Sacré-Cœur :
    Quicumque certum quaeritis
    Rebus levamen asperis…
    Ad Cor reclusum vulnere,
    Ad mite cor accedite.

    « Vous tous qui cherchez dans vos peines une consolation assurée, approchez-vous de ce Cœur ouvert, approchez-vous de ce Cœur si doux. »
    (Etudes franciscaines sur le Sacré-Cœur par le R.P. Henri de Grèzes)

    Page d’histoire :
    Don Garcia Moreno (1821-1875), président de la république américaine de l’Equateur, et qui mourut en martyr sous le poignard d’un assassin parce que sa dévotion au Cœur sacré de Jésus en avait fait le plus ardent défenseur de l’Eglise, donna toute sa vie les plus grands exemples des vertus chrétiennes. Malgré sa position élevée, il se rappelait que tout homme est petit devant Dieu, et voici ce qu’il écrivait dans sa règle de vie : « Tous les matins, je ferai oraison et je demanderai l’humilité… Je dirai à chaque heure : je suis pire qu’un démon, et l’enfer devrait être ma demeure. Dans ma chambre, ne jamais prier assis quand je puis le faire debout. Faire des actes d’humilité, baiser la terre par exemple. Désirer toutes sortes d’humiliations, prenant soin toutefois de ne pas les mériter ; me réjouir quand on censurera ma personne et mes actes. Ne jamais parler de moi si ce n’est pour avouer mes défauts ou mes fautes. » Le jour même de sa glorieuse mort, il avait tracé ces mots : « Mon Seigneur Jésus-Christ, donnez-moi l’amour et l’humilité. »

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    C’est au Cœur du Sauveur que nous sommes redevables de toutes les faveurs que nous avons reçues, telles que la rédemption, la vocation à la foi, le pardon de nos fautes.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    Dans la poitrine maternelle, son Cœur divin prévoyait, disposait, méritait, impétrait tous les bienfaits que nous avons reçus.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Pratique :
    Rejeter les pensées de vanité dès que nous les remarquons.

    Oraison jaculatoire :
    Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • 9 juin : Méditation

    « Seigneur, accorde-moi de recevoir dans la tranquillité du coeur tout ce que m'apportera cette journée qui commence. Accorde-moi de me livrer entièrement à Ta sainte volonté. Prépare-moi et soutiens-moi à chaque heure de ce jour. Quelles que soient les nouvelles que je reçoive, apprends-moi à les accueillir d'un coeur tranquille, fermement persuadé qu'elles sont l'expression de Ta sainte volonté. Dirige toutes mes paroles, mes actions, pensées et sentiments. Que je n'oublie jamais dans les circonstances imprévues que tout m'est envoyé de Toi. Apprends-moi à agir avec droiture et sagesse. Seigneur, donne-moi la force de supporter la fatigue et les événements du jour naissant. Dirige ma volonté et apprends-moi à prier, à croire, espérer, supporter, pardonner et aimer. »

    Aurore Delesque, consacrée de Regnum Christi

    champ_fleurs_6a.jpg

  • 9 juin : Sanctoral

    comme au calendrier traditionnel,
    Mémoire des Saints Prime et Félicien, martyrs


    Vies des Saints Prime et Félicien († 286)

    Saint Éphrem, diacre et docteur de l'Église († 373)

    Bienheureuse Anna-Maria Taïgi, épouse et mère, Tertiaire trinitaire (1769-1837)

  • 8 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.

    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.

    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.

    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.

    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.

    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.

    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.

    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.
    Source : Les Pères de l'Eglise et le mystère de la foi

    Vie très détaillée de Grégoire de Nazianze sur Wikipédia.

  • Choeur de l'Abbaye de Westminster (Londres) - Miserere mei Deus, Gregorio Allegri

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 8ème jour

    Huitième jour : Le port

    Là, sur l’autel de votre Cœur, je trouve un port très sûr que les vents agités ne peuvent jamais troubler ; dans votre Cœur, je trouve le repos à l’abri des tempêtes ; dans votre Cœur, je trouve des délices exquises qui n’engendrent point le dégoût et ne sont point exposées à aucune altération ; dans votre Cœur, je trouve une paix très profonde qu’aucune dissension ne viendra troubler, une joie que nulle tristesse ne pourra changer, une félicité sans nuage.
    Je veux m’endormir dans le Cœur de Jésus, source de la souveraine et véritable paix, source d’où jaillira et coulera pour mon âme l’éternelle tranquillité qui doit à jamais me délivrer des épreuves et des tribulations de cette vie, et puisque je dois sortir si tôt de ce monde, je veux placer en Jésus mes délices, mes pensées, mes affections, en entrant dans son tendre et amoureux Cœur, où je me cacherai comme dans un sépulcre, où je me reposerai dans un très doux sommeil ; au moment de rendre le dernier soupir, je veux placer mon cœur dans son côté entr’ouvert et confier mon cœur à son Cœur.
    Lansperge le Chartreux (1489-1543)

    Exemple : (Deuxième Promesse) Je mettrai la paix dans les familles
    Nous lisons dans le Messager du Cœur de Jésus de janvier 1896 le touchant et dramatique récit d’une réconciliation opérée par la grâce toute-puissante du Sacré Cœur, non pas entre les membres d’une seule famille, mais entre deux partis ennemis d’une même population qui allaient en venir aux mains. Voici ce récit que nous devons abréger à notre regret.
    En 1895, les Pères Jésuites donnaient une grande mission à Sciallas en Albanie. On sait que dans cette région que dans cette région les hommes ne quittent jamais leurs armes et que les inimitiés sont irréconciliables et presque toujours mortelles.
    La mission réussissait admirablement ; tout projet de vengeance était suspendu, et une trève générale avait été proclamée, quand une altercation entre deux personnes qui suivaient une procession faillit devenir l’occasion d’un combat sanglant. En vain les femmes des deux familles essayaient de calmer leurs maris et leurs frères, déjà deux camps ennemis s’étaient formés et n’attendaient que le signal d’entrer en lutte. Soudain, un coup de fusil retentit. « A ce bruit terrible, écrit le P. Pati, un violent frisson parcourut tout mon corps. Je vois les diverses corporations se diviser rapidement ; chacun prend position et, l’arme au poing, tous mes hommes attendent le signal du combat… Encore quelques minutes, et, au lieu de la consécration au Cœur adorable de Jésus, nous allions avoir un massacre général. Quelle angoisse, mais aussi quelle ardente prière ! Soudain, le Cœur très saint et très aimable de Jésus m’inspire cette pensée : Chante et fais chanter la Couronne d’Or. Sur le champ, je m’écrie d’une voix dont l’émotion et la grâce semblent rendre presque tonnante : Qui est avec moi et avec le Christ me réponde ! Et j’entonnai : Jésus doux et humble de Cœur ! A ce cri, bon nombre de voix répondent avec ensemble et vigueur : Rendez mon cœur semblable au vôtre ! A l’audition de ce chant si aimé, le tumulte commence à se calmer, les fusils s’abaissent peu à peu, un silence relatif reprend de proche en proche… Je continue à chanter : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! Cependant, le Très Saint Sacrement arrive, pendant que les fidèles et moi ne cessons de répéter : Jésus, doux et humble de Cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre ! A la vue du Très Saint Sacrement, tous nos émeutiers, silencieux et repentants, se rapprochent peu à peu de l’autel et s’agenouillent les uns auprès des autres dans l’attitude du recueillement et de la prière. Quelques instants après, la campagne environnante retentissait de nos pieux cantiques, redits par la foule entière, et la consécration de la paroisse au divin Cœur de Jésus s’accomplissait au milieu d’une paix parfaite et d’une profonde piété. Ainsi, au lieu d’un affreux massacre, nous contemplions une admirable solennité.
    Gloire au divin Cœur de Jésus ! Gloire au Cœur Immaculé de Marie !
    Tels sont les fruits, telles sont les merveilles du Sacré Cœur en Albanie. »

    Page d’histoire :
    Ampère, ce génie universel qui embrassa tous les objets des connaissances humaines et qui, aux qualités les plus diverses de l’esprit, réunissait celles du cœur : philosophe, littérateur, poète en même temps que musicien, mathématicien, se disait en se mettant aux pénibles études qu’il a poursuivies avec tant de succès : « Travaille en esprit de prière ; étudie, c’est le devoir de ton état ; écoute les savants, mais d’une oreille ; que l’autre soit toujours prête à recevoir les doux accents de ton Ami céleste. N’écris que d’une main ; de l’autre, tiens-toi à Dieu comme un enfant au vêtement de son père. »
    (Vie d’Ampère, par M. Valson)

    ☞   La vie d’André-Marie Ampère (1775-1836) sur Wikipédia.

    Bouquet spirituel :
    Ô Cœur de Jésus, vous êtes le port assuré pour ceux qui, dans la tempête, recourent à vous.
    Saint Alphonse de Liguori (1696-1787)

    C’est pourquoi, attiré par votre douceur, je fixe en vous ma demeure, et je dépose dans votre sein, comme dans un port assuré, tout ce que je suis, tout ce que je possède et tout ce que j’espère.
    Saint François de Borgia (1510-1572)

    Pratique :
    Si la paresse vous a fait négliger vos devoirs d’état, prenez pour la vaincre des habitudes contraires.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur de Jésus, soyez ma force et mon soutien.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 8 juin : Méditation

    « Marguerite-Marie fut la confidente et la disciple du Coeur de Jésus : pourrions-nous mieux faire que de nous mettre à son école, pour mieux écouter la voix autorisée du Vicaire de Jésus-Christ nous répétant les plaintes et les demandes du divin Maître.
    Elle fut l’apôtre et la victime de l’amour réparateur : espérons de sa puissante intercession la grâce qui nous entraînera nous-mêmes à sa suite dans cette voie de l’expiation réparatrice. N’est-ce pas tout à la fois glorifier magnifiquement Notre-Seigneur et présenter à Sainte Marguerite-Marie le plus riche bouquet de fête, que de faire passer par ses mains si pures et ses lèvres ardentes l’hommage de nos réparations envers le Sacré-Coeur. »

    Mgr Hyacinthe-Jean Chassagnon († 1940), évêque d’Autun, Chalon et Mâcon, Lettre pastorale à l’occasion de l’Encyclique "Miserentissimus Redemptor" et de la fête de Sainte Marguerite-Marie, sur la Réparation due au S.-C. de Jésus (Semaine Religieuse d’Autun, 15 septembre 1928).

    Marguerite-Marie-da.jpg