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  • 18 septembre : Méditation

    « Ta sanctification est l'oeuvre de chaque jour, du moment présent. C'est l'heure d'aujourd'hui, en ce moment, non demain, non dans un instant.
    Laisse le passé à la Miséricorde divine ; abandonne l'avenir à la Sagesse ; contente-toi de t'adapter à la manifestation présente de l'Amour divin sous quelque forme qu'il se présente.
    C'est maintenant, maintenant que tu dois t'armer de courage, de virilité, de générosité calme et tranquille ; n'attends pas demain ; le moment qui suit ne t'appartient pas.
    [...]
    C'est en cet endroit, et non en tel autre, qu'il faut gravir la montagne, aussi rude que te semble le sentier. C'est ici, ce n'est pas là, quoi qu'en dise ton sentiment, malgré les apparences qui semblent te rendre l'ascension impossible ou difficile. Ah ! Tu crois que les difficultés disparaîtront quand tu auras fui l'endroit présent ? Non, non, mon frère, n'obéis pas à ces suggestions dangereuses, à ce mirage séducteur.
    Pourquoi désirer immodérément ce qui n'est pas encore ?
    Pourquoi rêver à des situations qui ne sont pas la réalité présente ? Pourquoi précipiter ton action ? Pourquoi éparpiller tes forces ?
    C'est en la circonstance présente, et non en la suivante, que tu dois secouer ta léthargie, te renoncer, accomplir ton devoir.
    Tout est disposé par Dieu pour t'élever au-dessus de toi-même, quoi qu'il puisse te paraître.
    Ainsi la maladie ou la santé, les déboires ou la prospérité, la ruine ou la fortune, la perte de tes proches ou la société de tes amis, l'abandon et la malveillance ou l'amitié et l'estime, l'oppression injuste ou la domination paternelle, le labeur pénible ou le travail joyeux, le repos ou le mouvement extérieur, tout, tout peut contribuer à te libérer, te sauver, te vivifier, te sanctifier. »

    Dom Idesbald van Houtryve (1769-1837), La vie dans la paix (T. I, L. VII ch. IV), Editions de l'Abbaye du Mont Cesar, Louvain (Belgique), 1944.

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  • 30 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C'est à notre temps que songeait le Seigneur quand il a dit : "Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?" (Lc 18,8) Nous voyons cette prophétie se réaliser. La crainte de Dieu, la loi de la justice, la charité, les bonnes oeuvres, on n’y croit plus... Tout ce que craindrait notre conscience, si elle y croyait, elle ne le craint pas, parce qu'elle n’y croit pas. Car si elle y croyait, elle serait vigilante ; et si elle était vigilante, elle se sauverait.
    Réveillons-nous donc, frères très chers, autant que nous en sommes capables. Secouons le sommeil de notre inertie. Veillons à observer et à pratiquer les préceptes du Seigneur. Soyons tels qu'il nous a prescrit d'être, quand il a dit : "Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller".
    Oui, restons en tenue de service, de peur que, quand viendra le jour du départ, il ne nous trouve embarrassés et empêtrés. Que notre lumière brille et rayonne de bonnes oeuvres, qu'elle nous achemine de la nuit de ce monde à la lumière et à la charité éternelles. Attendons avec soin et prudence l'arrivée soudaine du Seigneur, afin que, lorsqu'il frappera à la porte, notre foi soit en éveil pour recevoir du Seigneur la récompense de sa vigilance. Si nous observons ces commandements, si nous retenons ces avertissements et ces préceptes, les ruses trompeuses de l’Accusateur ne pourront pas nous accabler pendant notre sommeil. Mais reconnus serviteurs vigilants, nous régnerons avec le Christ triomphant. »

    Saint Cyprien (v.200-258), De l’unité, 26-27 (trad. cf. DDB, 1979 et AELF).

  • 20 août : Méditation

    « ... Après avoir changé enfin votre volonté et réduit votre corps en servitude, après avoir tari la source du mal et soigneusement bouché toutes les ouvertures par lesquelles il pénétrait, il vous reste une troisième chose à faire, et ce n'est pas la moins difficile, il s'agit de purifier votre mémoire, de nettoyer ce cloaque infect. Comment, direz-vous, effacer de ma mémoire, l'impression qu'elle conserve de toute ma vie passée ? Le frêle et mince tissu sur lequel elle est écrite a bu l'encre et s'en est imprégné, comment l'effacer à présent ? Elle ne s'est pas arrêtée à la superficie seulement, mais elle a pénétré le tissu tout entier ; c'est en vain que je voudrais l'effacer maintenant, je détruirais le papier plutôt que d'en faire disparaître les caractères qui y sont gravés. Il en est de même de ma mémoire, il faudrait que l'oubli allât jusqu'à la détruire, comme cela arriverait, par exemple, si je venais à perdre l'esprit ; alors je ne conserverais plus aucun souvenir de mes actions. Autrement quel grattoir employer pour effacer les souillures de ma mémoire et la conserver intacte elle-même. Pas d'autre que cette parole pleine de vie et d'efficacité et plus pénétrante qu'un glaive à deux tranchants : "Vos péchés vous sont remis (Mc II, 5)." Laisser le Pharisien murmurer et dire : "Qui peut remettre les péchés si ce n'est Dieu ? (Ibid., 7)" Car c'est précisément Dieu même qui vous adresse ces paroles : "Or nul ne saurait se comparer à lui, il connaît le secret de toute science et il l'a révélé à Jacob son fils et à Israël son bien-aimé ; plus tard, il s'est fait voir lui-même sur la terre et il a conversé avec les hommes (Baruch III, 36,37,38)." C'est sa miséricorde qui efface le péché, non en en faisant perdre le souvenir à la mémoire, mais en faisant que ce dont le souvenir était en elle et la souillait, y soit encore et ne la souille plus. Et en effet, nous nous rappelons en ce moment une foule de péchés qui ont été commis ou par nous ou par d'autres ; or il n'y a que les nôtres qui nous souillent, ceux d'autrui ne sont pas une tache pour nous. D'où vient cela ? C'est qu'il n'y a que les nôtres qui nous fassent rougir et que nous craignions de nous voir reprocher. Otez la pensée du reproche, ôtez la crainte, ôtez la honte, c'est ce que fait la rémission du péché, et non seulement nos péchés ne font plus d'obstacle à notre salut, mais même ils peuvent y coopérer en nous excitant à rendre de vives actions de grâces à celui qui nous les a remis. »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermon ou Livre de Saint Bernard, Abbé aux prêtres, sur la conversion (ch.XV,28), in Oeuvres Complètes de Saint Bernard (Tome II), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie Louis Vivès, 1866.

    (Source : Abbaye Saint-Benoît)
     

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  • 8 août : Méditation

    « Ah ! M.F., si nous avions le bonheur, une fois dans notre vie, de bien comprendre la beauté et la valeur de notre âme, ne serions-nous pas prêts, comme Jésus-Christ, à faire tous les sacrifices pour la conserver ? Oh ! qu'une âme est belle, qu'elle est précieuse aux yeux de Dieu même ! Comment se peut-il faire que nous en fassions si peu de cas, et que nous la traitions plus durement que le plus vil des animaux ? Quelle doit être la pensée de cette âme qui connaît sa beauté et toutes ses belles qualités, de se voir traînée dans les ordures du péché ? Ah ! sentons, M.F., lorsque nous la roulons dans les eaux de ces sales voluptés, quelle horreur ne doit pas avoir d'elle-même une âme qui n'a que Dieu seul qui la surpasse !... Mon Dieu, est-il bien possible que nous fassions si peu de cas d'une telle beauté ?

    Voyez, M.F., ce que devient une âme qui a le malheur de tomber dans le péché. Dans la grâce de Dieu, on la prendrait pour une divinité ; mais, dans le péché !... Le Seigneur fit un jour voir à un prophète une âme en état de péché, il nous dit qu'elle était semblable à une charogne, traînée pendant huit jours dans une rue à la rigueur du soleil. Ah ! c'est bien là, M.F., que nous pouvons dire avec le prophète Jérémie : "Elle est tombée, la grande Babylone, elle est devenue le repaire des démons (Apoc. XVIII,2 ; Jer. LI,8)." Oh ! qu'une âme est belle, quand elle a le bonheur de posséder la grâce de son Dieu ! Non, non, il n'y a que Dieu qui peut en connaître tout le prix et toute la valeur !
    [...]

    Que faisons-nous, M.F., de cette âme qui a tant coûté à Jésus-Christ ? Hélas ! M.F., si nous disions que nous ne l'avons que pour la rendre malheureuse et la faire souffrir !... Nous la tenons pour moins estimable que nos plus vils animaux ; quand ils sont dans l'écurie, nous leur donnons à manger ; nous avons soin d'ouvrir et de fermer les portes, crainte que les voleurs ne nous les prennent ; s'ils sont malades, nous allons chercher le médecin pour les soulager ; nous sommes touchés, souvent jusqu'au cœur, en les voyant souffrir. Le faisons-nous pour notre âme, M.F. ? Avons-nous soin de la nourrir par la grâce, par la fréquentation des sacrements ? Avons-nous soin de bien fermer les portes, crainte que les voleurs ne l'emportent ? Hélas ! M.F., disons-le à notre honte, nous la laissons périr de misère ; nous la laissons déchirer par nos ennemis, qui sont nos passions ; nous laissons toutes les portes ouvertes ; le démon de l'orgueil vient, nous le laissons entrer, meurtrir et déchirer notre pauvre âme ; celui de l'impureté vient, il entre, salit et pourrit cette pauvre âme. "Ah ! pauvre âme, nous dit saint Augustin, que l'on t'estime peu de chose : Un orgueilleux te vend pour une pensée d'orgueil ; un avare, pour une pièce de terre, un ivrogne, pour un verre de vin, et un vindicatif, pour une pensée de vengeance !" »

    Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, extraits du Sermon pour le Neuvième dimanche après la Pentecôte (II-III), in Sermons du Saint Curé d'Ars (Tome II), Nouvelle édition, Gabriel Beauchesne, Paris, 1925.

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  • 21 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte exacte du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.
    Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée.
    Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.
    Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première.
    Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui pour accomplir son plan de salut.
    Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis, sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut.
    Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Epoux, par l'ami de l'Epoux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit.
    Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés. »

    Saint Grégoire de Nazianze (329-390), Homélie pour la Pâque (Hom. 45), 9.22.26.28.

  • 20 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Je dis d'abord un mot du sabbat, pour bien asseoir la question à l'égard de notre Christ, ce qui n'aurait pas lieu si le Dieu qu'il annonce "n'était le maître du sabbat." On ne demanderait pas pourquoi il abolit le sabbat, s'il était venu pour l'abolir. Or l'abolir était un devoir, s'il tenait sa mission d'un Dieu étranger, et personne n'eût témoigné de surprise en le voyant fidèle à sa mission. Ils s'étonnaient donc parce que prêcher le Dieu Créateur et porter atteinte à ses solennités, leur paraissait contradictoire. Et ici, afin de ne pas nous répéter chaque fois que l'adversaire appuie ses objections sur quelque |182 nouvelle réforme du Christ, mettons en tête de la question un point capital, et posons ce principe: chaque institution nouvelle souleva une discussion, parce que jusqu'à ce jour rien n'avait encore été ni publié, ni discuté sur une divinité nouvelle. Conséquemment, on ne saurait arguer de la nouveauté des institutions que le Christ promulguait une divinité étrangère, puisque cette nouveauté elle-même, signalée long-temps d'avance par le Créateur, cesse de surprendre dans le Christ. Il eût donc fallu préalablement exposer au grand jour la Divinité, pour introduire sa doctrine à la suite, parce que c'est le Dieu qui accrédite la doctrine, et non la doctrine qui accrédite le dieu; à moins que Marcion, au lieu de connaître par la voie du Maître ses Ecritures où tout est perverti, n'ait connu le Maître par la voie des Ecritures.

    Cela établi, je continue. Le Christ renverse le sabbat, dites-vous! Il ne fait que marcher sur les traces du Créateur. En effet, quand il lit porter pendant sept jours l'arche d'alliance autour des remparts assiégés de Jéricho, il viola aussi le sabbat, comme le pensent ceux qui attribuent au Christ la même infraction, ignorant que ni le Christ, ni le Créateur, n'ont manqué à la loi du sabbat...
    [...]

    Il est appelé "le maître du sabbat" parce qu'il le défendait comme sa propriété. L'eût-il anéanti? il en avait le droit. Connais-tu un plus légitime seigneur que le fondateur d'une institution? Mais tout maître qu'il était, il le respecta, afin de prouver que le Créateur ne l'avait pas détruit en faisant porter l'arche d'alliance autour de Jéricho. Encore une fois, c'était une œuvre divine recommandée par Dieu lui-même, et destinée à préserver les |185 âmes de ses serviteurs contre les hasards de la guerre.

    Qu'il ait témoigné quelque part son aversion pour les sabbats, d'accord. Mais ce mot, vos sabbats, indiquait suffisamment qu'il ne s'agissait point de ses propres sabbats, mais des sabbats de l'homme, célébrés sans la crainte de Dieu par un peuple chargé de prévarications, "qui n'aimait Dieu que du bout des lèvres, et non du fond du cœur." Telles n'étaient point ses solennités à lui, solennités d'accord avec sa loi, "légitimes, pleines de délices", et inviolables, comme il le déclare par le même prophète.

    Ainsi le Christ n'a pas profane le sabbat. Il en a conservé la loi, et quand il soutenait d'un peu de nourriture la vie de ses disciples qui avaient faim, et quand il rétablissait la main séchée du malade, répétant par ses actions non moins que par ses paroles : "Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l'accomplir." Marcion ne lui a pas fermé la bouche par ce mol. Il a réellement accompli la loi, en interprétant l'esprit de la loi, en éclairant les hommes sur la nature de ses prohibitions, en exécutant ce qu'elle permet, en consacrant par sa bienfaisance un jour déjà sanctifié par la bénédiction du Père dès l'origine du monde. Il répandait dans ce jour les grâces divines que son ennemi n'eût pas manqué d'accorder à des jours différents, de peur de relever l'excellence du sabbat du Créateur, et de restituer à cette solennité les œuvres qu'elle réclamait. Si c'est également à pareil jour que le prophète Elisée rendit à la vie le fils de la Sunamite, tu reconnais donc, ô Pharisien, et toi aussi, Marcion, que le Créateur exerçait anciennement la bienfaisance, délivrait une ame et la sauvait de la mort le jour du sabbat. Ainsi mon Christ n'a rien fait de nouveau, rien que d'après l'exemple, la douceur, la compassion et la prédiction du Créateur; car il accomplit encore ici une prophétie qui regardait une guérison spéciale : "Mains tremblantes, vous vous êtes fortifiées, comme tout à l'heure les genoux débiles" du paralytique. »

    Tertullien (v.155- † après 220), Contre Marcion, Livre IV (XII), in "Oeuvres de Tertulien" Tome I, Trad. Eugène-Antoine de Genoude, Paris, Louis Vivès, 1852 (Seconde Edition).

    Source : Oeuvres de Tertullien.

  • 18 juillet : Anniversaire de la Naissance au Ciel de Soeur Consolata (Pierina Betrone), la première toute petite âme (1946)

    "Jésus, Marie, je Vous aime, sauvez les âmes !" est l'invocation que le Seigneur a indiquée à l’humble capucine pour reconquérir à la grâce et à la miséricorde, par un simple acte de confiance, des millions d’âmes tourmentées par le péché.
    Le 9 novembre 1934 soeur Consolata avait écrit : "Jésus m’a dévoilé les souffrances intimes de son Cœur qui sont provoquées par l’infidélité des âmes consacrées à Lui".
    (Source)

    « “Oui, demande le pardon pour la pauvre humanité coupable, demande pour elle le triomphe de ma Miséricorde et surtout, surtout demande la descente sur elle du feu du divin amour qui, comme une nouvelle Pentecôte, purifie l’humanité de ses grandes souillures... Demande-Moi l’amour, le triomphe de mon amour en toi et en toute âme qui existe maintenant et en toutes les âmes jusqu’à la consommation des siècles. Prépare par ta prière incessante le triomphe de mon Coeur, de mon Amour sur la terre... Raconte aux petites âmes, raconte à tous ma condescendance ineffable ; proclame à la face du monde combien Je suis bon et maternel, et comment Je ne demande en échange que l’amour à mes créatures... Aime-Moi pour tous, Consolata, et par ta prière et ton immolation prépare dans le monde la venue de mon Amour. Aime-Moi, Consolata, malgré les luttes et les chutes inévitables... Ne te laisse pas impressionner par une chute ; mais, intrépide, continue ton acte d’amour.” »

    Jésus à Soeur Consolata (1903-1946), extrait de son Journal (16 décembre 1935), in Jésus parle au monde du P. Lorenzo Sales (1889-1972, son directeur spirituel à partir de 1935), Éditions St-Canisius Fribourg (Suisse) / Editions Salvator Mulhouse (Ht Rhin), 1957.

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  • 12 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Dieu n'a pas créé l'homme pour qu'il se perde, mais pour qu'il vive éternellement ; ce dessein demeure immuable... Car "il veut que tous les hommes soient sauvés, et qu'ils viennent à la connaissance de la vérité" (1Tm 2,4). C'est la volonté de votre Père qui est dans les cieux, dit Jésus, "qu'aucun de ces petits ne se perde" (Mt 18,14). Ailleurs aussi il est écrit : "Dieu ne veut pas qu'une seule âme périsse ; il diffère l'exécution de ses décrets, afin que celui qui a été rejeté ne se perde pas sans retour" (2Sm 14,14 Vulg ; cf 2P 3,9). Dieu est véridique ; il ne ment pas lorsqu'il assure avec serment : "Je suis vivant ! Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse de sa voie mauvaise et qu'il vive" (Ez 33,11).

    Peut-on alors penser, sans un sacrilège énorme, qu'il ne veuille pas le salut de tous généralement mais seulement de quelques uns ? Quiconque se perd, se perd contre la volonté de Dieu. Chaque jour il lui crie : "Convertissez-vous de votre voie mauvaise ! Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ?" (Ez 33,11) Et de nouveau, il insiste : "Pourquoi ce peuple s'est-il détourné de moi avec tant d'obstination ? Ils ont endurci leur front ; ils n'ont pas voulu revenir" (Jr 8,5;5,3). La grâce du Christ est donc toujours à notre disposition. Comme il veut que tous les hommes soient sauvés, il les appelle tous sans exception : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, vous qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai" (Mt 11,28). »

    Saint Jean Cassien (v.360-435), Conférence 13 (trad. SC n°54).

  • 10 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Frères, vous connaissez celui qui vient ; considérez maintenant d'où il vient et où il va. Il vient du coeur de Dieu le Père dans le sein d'une Vierge Mère. Il vient des hauteurs du ciel dans les régions inférieures de la terre. Quoi donc ? Ne nous faut-il pas vivre sur cette terre ? Oui, s'il y demeure lui-même ; car où serons-nous bien sans lui ? "Qu'y a-t-il pour moi au ciel, qu'ai-je voulu sur la terre, sinon toi, le Dieu de mon coeur, mon partage à jamais ?" (Ps 72,25-26)...

    Mais il fallait qu'un grand intérêt soit en cause pour qu'une majesté si haute daigne descendre de si loin en un séjour si indigne d'elle. Oui, il y avait là un grand intérêt en jeu, puisque là, la miséricorde, la bonté, la charité se sont manifestées dans une large et abondante mesure. Pourquoi en effet Jésus Christ est-il venu ?... Ses paroles et ses oeuvres nous le montrent clairement : il est venu en toute hâte des montagnes pour chercher la centième brebis, celle qui était perdue, pour faire éclater sa miséricorde à l'égard des enfants des hommes.

    Il est venu pour nous. Admirable condescendance du Dieu qui cherche ! Admirable dignité de l'homme ainsi cherché ! L'homme peut s'en glorifier sans folie : non que de lui-même il soit quelque chose, mais celui qui l'a fait l'a estimé à un si haut prix ! En comparaison de cette gloire, les richesses et la gloire du monde et tout ce que l'on peut y ambitionner ne sont rien. Qu'est-ce que l'homme, Seigneur, pour que tu l'élèves ainsi et que tu y attaches ton coeur ?

    C'était à nous à aller vers Jésus Christ... Or un double obstacle nous arrêtait : nos yeux étaient bien malades, et Dieu habite la lumière inaccessible (1Tm 6,16). Paralytiques gisant sur notre grabat, nous étions incapables d'atteindre la demeure si élevée de Dieu. C'est pourquoi le très bon Sauveur et doux médecin des âmes est descendu de là-haut où il habite. Il a adouci pour nos yeux malades l'éclat de sa lumière. »

    Saint Bernard (1091-1153), extraits du 1er Sermon pour l'Avent.

    Texte intégral de ce sermon : Abbaye Saint Benoît.

  • 6 juillet : Méditation

    « Ceux qui s'obstinent à chercher le bonheur en dehors de Dieu s'étonnent de ne trouver, de ne pouvoir trouver que vide et dégoût, déception et remords. C'est pourtant là une des grâces si miséricordieuses par lesquelles le Seigneur s'efforce de les arracher malgré tout aux plaisirs apparents qui les attirent.
    A nous qui, prévenus gratuitement par Dieu, avons découvert la perle précieuse, ce spectacle fait deviner quelque chose de la grande souffrance du Christ : celle de voir que Dieu n'est pas compris, n'est pas aimé, et qu'ainsi les hommes sont eux-mêmes la cause de leur propre malheur. Tous les saints ont éprouvé quelque chose de cette souffrance ; et en chaque âme aimante elle engendre le désir de réparer en procurant à Dieu plus de gloire et en révélant aux hommes la vérité, le chemin du bonheur.
    Cette douleur est la seule vraie, la seule qui puisse compter. Elle nous fait sortir de nous-mêmes alors que toutes celles qui proviennent de notre misère nous replient sur nous. La souffrance du mal de Dieu et de la grande pitié des âmes engendre ainsi d'une façon profondément vraie et purement surnaturelle le désir, bien plus, la nécessité impérieuse de l'apostolat. Par son intermédiaire nous entendons retentir en nos coeurs l'appel angoissé des âmes qu'il est en notre pouvoir de sauver. »

    Dom Godefroid Bélorgey, Dieu nous aime, Editions du Cerf, Paris, 1949.

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    Philippe de Champaigne : Le Christ aux outrages

  • 1er juillet : Méditation

    « Le Précieux Sang est le plus grand, le plus irrécusable de nos besoins. Il n'y a pas de véritable vie sans lui. Cependant il nous est très important de bien concevoir ceci, la création tout entière ne pouvait le mériter. Quelque nécessaire qu'il soit, il ne nous est nullement dû ; nous n'y avons aucun droit. L'amour de Dieu à notre égard nous a déjà paru comme une invention romanesque. Tout ce que Dieu a fait pour nous est prodigieux. Il nous est presque impossible de le croire, maintenant même que notre pensée s'y arrête avec plus de loisir. Nous connaissons la tendresse ineffable de notre Créateur, sa facilité à se laisser apaiser, la douceur de son Coeur, son inclination à pardonner. Nous savons que les besoins de ses créatures plaident auprès de lui d'une manière plus éloquente que nous ne pouvons le dire. Cependant, il n'y a pas de nécessité qui ait pu exiger le Précieux Sang, pas de mérites qui aient pu le gagner, pas de prières qui aient pu l'obtenir. Enfin, il n'y a pas d'intelligence créée, ni angélique, ni humaine, qui ait jamais pu imaginer rien de pareil.

    Le ciel serait rempli de multitudes innombrables de bienheureux aussi parfaits que saint Joseph, que saint Jean-Baptiste ou les apôtres, et tous ces saints auraient-ils encore dans leur sainteté le pouvoir de mériter, jamais, pendant des milliers et des milliers de siècles, leurs mérites réunis n'auraient pu gagner une seule goutte du Précieux Sang. [...] Réunissons ensemble les saints, les anges et Marie dans tout l'éclat de leur sainteté, supposons que cette sainteté va toujours croissant dans la suite sans fin des âges et des siècles, jamais ils n'auraient pu mériter le mystère de l'Incarnation dont la vertu réparatrice réside dans le Précieux Sang. Oh ! cette pensée inonde mon coeur de joie. Avoir toujours à reposer sur la libre souveraineté de Dieu, au lieu de reposer sur ma petitesse et ma misère ; toujours retomber sur la magnificence gratuite de Dieu, être pour toujours redevable de tout, et de quel tout, à Jésus ! ô Dieu miséricordieux ! cette joie est de toutes les joies de la terre celle qui se rapproche le plus de la joie des cieux. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre Salut, Paris, Ambroise Bray, 1867 (4ème éd.).

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  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 17ème jour

    Dix-septième jour : La blessure du Cœur de Jésus

    Ô Jésus, dont la beauté surpasse toute beauté, lavez-moi de plus en plus de mes iniquités et purifiez-moi de mes fautes, afin que je puisse m’approcher de vous qui êtes la pureté même, que je mérite d’habiter dans votre Cœur tous les jours de ma vie et que je puisse voir et accomplir votre volonté ! Votre côté a été percé pour que l’entrée en fût ouverte. Votre Cœur a été blessé pour que nous puissions habiter en lui et en vous, loin des agitations du dehors… Votre Cœur a été blessé, afin que la plaie visible nous révélât la plaie invisible de l’amour. Cette ardeur pouvait-elle mieux se montrer qu’en permettant que, après toutes les blessures reçues au corps, le Cœur fût encore frappé par la lance. Cette blessure charnelle indiquait la blessure spirituelle. Qui donc n’aimerait un Cœur ainsi blessé ? Qui ne lui rendrait amour pour amour ? Qui ne l’embrasserait, lui, si pur ? Quant à nous, qui sommes encore dans cette vie mortelle, de tout notre pouvoir aimons, aimons de plus en plus, embrassons notre cher blessé, dont les impies ont percé les mains et les pieds, le côté et le Cœur, demeurons auprès de lui, afin que notre cœur, dur et impénitent, soit enfin attaché par les liens de son amour et blessé de ses traits.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : (Onzième Promesse) Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur et il n’en sera jamais effacé
    Voici comment le P. de Gallifet fut appelé à propager la dévotion au Cœur de Jésus ; laissons-le parler lui-même : « L’an 1680, au sortir de mon noviciat, j’eus le bonheur de tomber sous la direction spirituelle du P. de la Colombière. C’est de ce serviteur de Dieu que je reçus les premières instructions touchant le Sacré-Cœur de Jésus-Christ et je commençai, dès lors, à l’estimer et à m’y affectionner. A la fin de mes études de théologie, je fus envoyé dans la maison de Saint-Joseph, à Lyon. Là, en servant les malades à l’hôpital, j’y pris une fièvre maligne qui me réduisit en peu de jours à la dernière extrémité. Je fus abandonné des médecins et, au sixième ou septième jour, ils jugèrent ma mort si certaine et si prochaine que, dans la crainte qu’on n’eût pas le temps de m’administrer l’Extrême-Onction, on ne crut pas devoir attendre, pour avoir les saintes huiles, le retour du sacristain qui était sorti, mais on courut précipitamment au monastère le plus voisin pour les prendre. Peu d’heures après, je perdis la connaissance et le sentiment, je tombai dans l’agonie et on attendait de moment en moment que je rendisse le dernier soupir. Ma vie étant ainsi désespérée, un de mes amis, que nous regardions comme un saint, se sentit inspiré d’aller devant le Saint-Sacrement et d’y faire un vœu pour ma guérison. Il promit à Jésus-Christ que, s’il lui plaisait de me conserver la vie, je l’emploierai tout entière à la gloire de son Sacré-Cœur ; sa prière fut exaucée : je guéris, au grand étonnement du médecin. J’ignorais le vœu que l’on avait fait à mon insu ; mais le danger passé, il me fut donné par écrit. Je le ratifiai de tout mon cœur et je me regardai dès lors comme un homme dévoué, par un choix marqué de la Providence, au Cœur adorable de mon divin Maître. Tout ce qui regardait sa gloire me devint précieux et j’en fis l’objet de mon zèle. »
    (De la dévotion au Cœur de Jésus, par le P. de Gallifet)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le P. de Gallifet et l’écriture de son ouvrage dédié au Sacré-Cœur de Jésus – voir les années 1726 à 1733.

    Page d’histoire :
    L’amour de Dieu n’est jamais à court de moyens de salut pour un peuple fidèle. Quelquefois même il suffit pour le salut d’un peuple qu’il se trouve dans son sein quelques âmes d’élite en considération desquelles la justice divine se laissera fléchir. L’Ecriture nous en rapporte un exemple remarquable. Dieu a résolu de perdre la ville criminelle de Sodome. Abraham se présente devant lui : « Seigneur, perdrez-vous le juste avec l’impie ? » Le Seigneur lui répondit : « Si je trouve cinquante justes dans tout Sodome, je pardonnerai à cause d’eux au reste de la ville. – Mais, reprit Abraham, s’il n’y en avait que quarante-cinq ? – Je pardonnerai. – Mais s’il n’y en avait que trente… que vingt… que dix… ? – Je pardonnerai, répondit chaque fois le Seigneur ; je ne la perdrai point s’il y a dix justes. » Et les dix justes ne s’y trouvèrent pas. Admirons la grande bonté de Dieu qui eût pardonné à des milliers de criminels en considération de dix âmes justes, et vivons de telle sorte que nous soyons de ces justes sauveurs.

    Bouquet spirituel :
    La lance a percé le Cœur de Jésus pour nous faire mieux comprendre que le pardon de nos péchés a son origine dans ce Cœur sacré.
    Saint Vincent Ferrier (1350-1419)

    Je te salue, plaie du précieux côté, qui t’imprime dans les cœurs dévots, blessure qui blesse les âmes justes, rose d’ineffable beauté, rubis d’inestimable valeur, entrée du Cœur de jésus, témoignage de son amour et gage de l’éternelle vie !
    Saint Pierre d’Alcantara (1499-1562)

    Pratique :
    Se maintenir toujours en état de grâce afin d’attirer les faveurs de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 14 juin : Méditation

    Supplication pour un pécheur

    « Oui, Jésus, mon pauvre pécheur je vous le recommande avec instance... C'est le mien, Jésus ; figurez-vous si je veux le sauver !
    Je le sais, Jésus, le sais, il vous fait pleurer ; mais croyez-moi, Jésus, à présent vous ne devez plus songer à ses péchés ; vous devez songer au sang que vous avez répandu. Combien miséricordieux n'avez-Vous pas été à mon égard ! Toutes ces amoureuses délicatesses que vous avez eues pour moi je vous en prie, ayez-les aussi pour mon pécheur.
    Souvenez-vous que je veux le sauver avec moi. C'est votre enfant, c'est mon frère, sauvez-le, Jésus ! Pourquoi ne m'écoutez-vous plus aujourd'hui ?
    Il vous a beaucoup offensé ; mais moi, j'ai encore plus péché. Sauvez-le. Pour une seule âme vous avez tant fait, et celle-ci vous ne voulez pas la sauver ?
    Soyez miséricordieux, ô Jésus, ne me parlez pas ainsi.
    Vous n'accueillez pas ma requête ? A qui dois-je recourir ? Votre sang, vous l'avez versé pour lui comme pour moi... Je ne me relèverai plus d'ici ; sauvez-le. Dites-le-moi, dites-le-moi que vous le sauvez. Je m'offre comme victime pour tous, mais pour lui particulièrement. Je vous promets de ne rien vous refuser... Me l'accordez-vous ? Il s'agit d'une âme ! Pensez-y, ô Jésus ; une âme qui vous a coûté si cher ! Elle s'amendera, elle ne commettra plus le mal, vous verrez...
    Est-il sauvé, Jésus, est-il sauvé ? J'ai donc obtenu quelque chose pour celui-là. Vous lui avez pardonné, de la façon la plus complète ? Vous êtes juste, Jésus, mais vous êtes aussi miséricordieux ! Je ne fais pas appel à votre justice, mais à votre miséricorde. Vous me le rendez pardonné. Alors il n'est plus mon frère, puisqu'il est devenu bon, et que je suis toujours mauvaise. Vous avez la victoire, Jésus, vous l'avez !... Triomphez toujours, je vous... Triomphez, triomphez, je vous le demande par charité.
    Je le vois, ô Jésus ; vous ne pouviez trouver une âme pire que la mienne. Pour la gloire de votre saint nom vous venez de m'accorder le salut de ce pécheur : grande est ma joie... Si vous me donniez un converti chaque jour !... O Jésus, ne les abandonnez pas les pécheurs. Les plus misérables sont les mieux accueillis... Je prie pour eux et pour moi. »

    Sainte Gemma Galgani (1878-1903), Lettres et Extases de Ste Gemma Galgani (Extase I), trad. R.P. Joachim de L'Immaculée-Conception, Brunet - Mignard, Arras - Paris, 1920.

    Autobiographie de Sainte Gemma Galgani

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    Visage en extase de Ste Gemma Galgani, photo prise au début du XXème siècle

  • 13 juin : Méditation

    « Comment oserai-je te prier de me pardonner, moi qui ai si souvent promis de me convertir et qui n'ai jamais exécuté ma promesse ? Moi qui ai si souvent protesté dans l'église que je ne pécherais plus, et qui suis aussitôt retombé dans mes crimes ?
    Donne-moi encore une année de temps. Aie pitié de moi, parce que je suis faible et infirme.
    Je me suis livré malheureusement aux mauvais penchants de mon corps et de mon âme, et je n'ai suivi que mes passions et mes affections dépravées. Je vois que le temps de la moisson est venu, et que le moissonneur paraît avec la faux à la main. Je vois que la mesure de mes jours est remplie, et que le juge va paraître.
    Tourne, Seigneur, tes yeux favorables sur moi. Sauve-moi par un effet de ta miséricorde. Sauve-moi par cette pitié qui a sauvé tous ceux qui ont eu le bonheur de l'être. Moïse a péché, Aaron a péché, David a péché, saint Pierre le chef des apôtres a péché.
    Fais-moi donc entendre ces paroles consolantes : "Ta foi t'a sauvé, va en paix." Car de tous ceux qui sont sauvés, aucun n'a entendu ces paroles : "ce sont tes oeuvres qui t'ont sauvé."
    C'est toi qui sauves ceux qui ont mis en toi toute leur confiance. »

    Saint Anastase (le Sinaïte, 7ème siècle), Vie des Pères des déserts d'Orient d'après le R.P. Michel-Ange Marin (T.V), Louis Vivès, 1869.

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    Vue du sommet du Mont Sinaï

  • 11 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Rien n'est plus froid qu'un chrétien non appliqué à sauver les autres. Tu ne peux à cet égard prétexter la pauvreté : celle qui donna ses deux piécettes se lèverait pour t'accuser (Lc 21,2). Pierre aussi, qui disait : "Je n'ai ni or ni argent" (Ac 3,6). Et Paul, qui était si pauvre que souvent il avait faim et manquait du vivre nécessaire (1Co 4,11). Tu ne peux davantage objecter ton humble naissance : eux aussi étaient de modeste condition. L'ignorance ne te sera pas meilleure excuse : eux aussi étaient sans lettres... N'invoque pas non plus la maladie : Timothée était sujet à de fréquents malaises (1Tm 5,23)... N'importe qui peut être utile à son prochain s'il veut faire son possible...
    Ne dis pas qu'il t'est impossible de ramener les autres, car si tu es chrétien, il est impossible que cela ne se fasse. Chaque arbre porte son fruit et comme il n'y a pas de contradiction dans la nature, ce que nous disons est également vrai, car cela découle de la nature même du chrétien... Il est plus facile pour la lumière d'être ténèbres que pour le chrétien de ne pas rayonner. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Homélie 20 sur les Actes, 3-4 ; PG 60, 162-164 (trad. Orval).

  • 1er juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Ce n'était pas encore la saison des figues."  Dans sa lettre aux Romains, l'apôtre Paul donne une interprétation de ce passage : "Je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère : c'est une cécité partielle qui est arrivée à Israël, jusqu'à ce que soit entrée la plénitude des nations. Et ainsi tout Israël sera sauvé" (Rm 11,25-26). Si le Seigneur avait trouvé des fruits sur ce figuier, la totalité des nations ne serait pas entrée. Mais puisque la totalité des nations est entrée, tout Israël finalement sera sauvé... Par ailleurs, on trouve ce passage dans l'Apocalypse de Jean : "De la tribu de Juda douze mille croiront ; de la tribu de Ruben douze mille croiront" et il en est de même des autres tribus (Ap 7,5-8). Au total, ils étaient cent quarante-quatre mille à croire...
    Si Israël avait cru, notre Seigneur n'aurait pas été crucifié, et si notre Seigneur n'avait pas été crucifié, la foule des païens n'aurait pas été sauvée. Donc les juifs deviendront croyants, mais ils ne croiront qu'à la fin du monde. Pour eux, ce n'était pas la saison de croire en la croix... Leur incroyance, c'est notre foi ; leur chute a permis notre relèvement. Ce n'était pas le moment pour eux, afin que ce soit le nôtre. »

    Saint Jérôme (347-420), Homélies sur l'Evangile de Marc, n°8 ; SC 494 (trad. cf Marc commenté, DDB, 1986).

  • 28 mai : Méditation

    « L'ordre du Maître d'aller porter l'Evangile à toute créature transcende le temps et l'espace : il vaut pour toutes les générations, pour tous les pays, jusqu'aux confins de la terre. Tandis qu'Il parlait, son regard se portait, par delà les plaines de Galilée, sur tous les hommes de l'univers, n'en oubliant aucun. Il voyait aussi toutes les "impossibilités" se dresser contre son commandement : mers, déserts, forêts, solitudes, glaciers à franchir, tourments à braver, et toutes les révoltes secrètes du coeur humain et de l'orgueil. Ces paroles, Il les laissa tomber comme on prononce une formule sacramentelle, les sachant lourdes d'avenir et d'éternité.
    [...]
    Nous sommes tentés de considérer le genre humain en bloc, en masse, en série, et de croire que Dieu n'accorde à chacun qu'une infime fraction de son attention aimante. Ce calcul méconnaît le Coeur de Dieu : Il aime chaque âme, de la totalité de son amour, exactement comme si elle existait seule au monde. Ce n'est pas là outrance de langage, mais vérité de foi... Rien n'importe davantage à Dieu ici-bas que le sort d'une âme immortelle...
    Il faut se souvenir de cette unicité lorsqu'on veut peser à son vrai poids l'ordre sublime et surhumain d'aller, au nom du Christ, "vers toute créature". Nous n'avons pas le droit de mettre au collectif ce que Jésus a mis au singulier ni de nous contenter d'une approche globale ou indirecte. Il nous faut donc aller à ce juif ou à ce protestant, à ce mahométan ou à ce boudhiste, à chacun de ceux qui n'ont pas encore "trouvé le Messie" et qui le cherchent dans la nuit...
    [...]
    Pour ne pas défaillir, l'apôtre doit se pénétrer de ces mots embaumés d'une fraîcheur pascale : "Voici que je suis avec vous, en tout temps, jusqu'à la consommation des siècles." Rien de plus fort ne pouvait être dit. Notre assurance est là, uniquement. Jésus n'a pas promis le succès. Il ne faut pas s'y tromper, sous peine de bâtir sur l'illusion et l'équivoque. L'apôtre, aux prises avec la froideur, l'hostilité, l'ingratitude, l'échec, n'a pas le droit de se plaindre au Seigneur. Le Maître a dit qu'Il serait avec lui - rien que cela, mais tout cela - et cette garantie doit suffire. "Ero vobiscum" : quelle merveille que cette présence continue, journalière, indéfectible ! Nous devons croire à cette présence du Maître, y croire avec la foi de la très Sainte Vierge, des apôtres et des saints. Cette foi suffit, si elle est agissante, pour faire face à l'ampleur de la mission reçue. »

    Mgr Léon-Joseph Suenens (1904–1996), L'Eglise en état de mission, Desclée de Brouwer, Paris, 1956.

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  • 17 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l'Évangile, et ils l'ont fait. Écoutez : "Sur toute la terre s'en va leur message et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde" (Ps 18,5). Pas à pas, l'Évangile est parvenu jusqu'à nous et jusqu'aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s'adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l'avez entendu : "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé." Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu'il nous offre que ce qu'il nous demande n'est rien.

    "Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l'ombre de tes ailes ont abri..., au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie" (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu'à nous, nous n'avions qu'un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : "L'homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur" (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu'à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n'est pas vain comme l'autre. Pourquoi ? Parce qu'il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l'a assumée et il l'a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n'y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s'est accompli dans la Tête s'accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 233 ; PL 38, 1112 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 332).

  • Hymne de l'Office des vêpres de l'Ascension

    Giovanni Andrea - Salutis Humanae Sator


    Salútis humánæ Sator,
    Iesu, volúptas córdium
    Orbis redémpti Cónditor,
    Et casta lux amántium :

         Auteur du salut de l’homme,
         Jésus, la joie des cœurs,
         Créateur du monde racheté,
         et chaste lumière de ceux qui vous aiment :

    Qua victus es cleméntia,
    Ut nostra ferres crímina ?
    Mortem subíres ínnocens,
    A morte nos ut tólleres ?

         Quelle clémence vous vainquit
         pour que vous portiez nos crimes ?
         Qu’innocent, vous subissiez la mort,
         pour nous arracher à la mort ?

    Perrúmpis inférnum chaos :
    Vinctis caténas détrahis ;
    Victor triúmpho nóbili
    Ad déxteram Patris sedes.

         Vous brisez le chaos infernal :
         vous faites tomber les chaînes des captifs ;
         vainqueur d’un noble triomphe,
         vous vous asseyez à la droite du Père.

    Te cogat indulgéntia,
    Ut damna nostra sárcias,
    Tuíque vultus cómpotes
    Dites beáto lúmine.

         Que la miséricorde vous force
         à réparer nos malheurs,
         et enrichissez-nous de la bienheureuse
         lumière de votre Visage.

    Tu, dux ad astra, et sémita,
    Sis meta nostris córdibus,
    Sis lacrimárum gáudium,
    Sis dulce vitæ præmium.
    Amen.

         Vous, guide et voie qui mènent aux cieux ;
         soyez aussi le but de nos cœurs ;
         soyez notre joie dans les larmes,
         soyez la douce récompense de notre vie.
         Amen.
  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 2ème jour

    Deuxième jour : Pourquoi avons-nous été créés ?

    Les philosophes se sont demandés, sans pouvoir souvent répondre à leurs propres interrogations, d’où ils venaient, pourquoi ils avaient été créés, et où ils allaient.
    La Très Sainte Vierge, dont la lumière de la foi éclairait l’âme pure et immaculée, savait qu’Elle venait de Dieu, créateur du Ciel et de la terre, que le Seigneur l’avait placée ici-bas en lui donnant une mission spéciale, et qu’Il lui réservait une récompense éternelle.
    Nous pouvons dire, avec un noble orgueil, que, comme Marie, nous venons de Dieu, que, dans sa sagesse infinie, Il a donné à notre vie un but déterminé, et qu’Il nous prépare un bonheur sans fin si nous sommes fidèles à ses ordres. Il est cependant des hommes qui passent sur cette terre sans jamais s’occuper de leurs destinées éternelles et perdent leur âme sans retour, parce qu’ils ont vécu comme s’ils ne devaient pas mourir.

    Exemple. – Jésus était un jour dans la maison de son ami Lazare ; les deux sœurs l’aidaient à recevoir son divin hôte, mais s’y employaient d’une manière différente ; Madeleine s’était prosternée à ses pieds et recueillait avec amour chacune des paroles qui sortaient de sa bouche ; Marthe s’occupait avec empressement de toute sorte de soins, et s’arrêtant devant le Sauveur, elle lui dit : « Seigneur, ne voyez-vous pas que ma sœur me laisse tout faire seule ? Dites-lui donc qu’elle m’aide. » Jésus lui répondit : « Marthe, Marthe, vous vous inquiétez et vous vous troublez de beaucoup de choses ; or, une seule est nécessaire, c’est le salut. »

    Prière. – Vous êtes appelée, ô Marie, l’Etoile du matin, daignez donc me guider dans le chemin souvent difficile de la vie. Faites que j’aie toujours le salut de mon âme en vue et que je ne m’en laisse point distraire par les divers événements qui traversent mon existence. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je m’efforcerai de travailler sans relâche à l’œuvre de mon salut.
    Ô Marie, Etoile du matin, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.