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amour - Page 10

  • Méditation : l'abandon du petit enfant

    « La vie entière de Jésus n'a été qu'obéissance et abandon. Cette obéissance et cet abandon de Jésus ont leur source dans son amour pour son Père ; c'est une plénitude d'abandon, parce que c'est une plénitude d'amour : amour filial, confiant, désintéressé, généreux, sans réserve ; amour débordant de reconnaissance pour tous les biens qu'il a reçus dans sa sainte Humanité ; amour plein de zèle, de dévouement et d'humilité. Victime chargée des péchés du monde entier, il estime que tous les châtiments lui sont dus, qu'aucune souffrance n'est de trop pour réparer la gloire de son Père et lui ramener ses enfants égarés, et pourtant si tendrement chéris.

    Amour filial, et même toujours amour d'enfant. « Eh quoi ! dit Mgr Gay, Jésus notre Seigneur, Jésus Fils éternel de Dieu, vrai Dieu comme son Père, Jésus selon son humanité n'a jamais été qu'un enfant. Même à nos yeux, c'est le premier état où il ait voulu paraître ; mais pour son Père, mais aux yeux de la Divinité, de sa propre divinité, il n'a jamais cessé, il ne cessera jamais d'être un petit enfant. C'est ce qu'imite l'âme abandonnée. Du moment que c'est Dieu qui est notre Père, quels sont vis-à-vis de lui notre âge, notre taille et notre attitude ? Quand nous serions saint Pierre ou saint Paul ou qui que ce soit des géants de la sainteté, serions-nous jamais grands devant Dieu ? »

    Si nous pouvions suivre la vie de Notre-Seigneur jusque dans ses moindres détails, nous y trouverions partout l'amour, la confiance, la docilité, l'abandon du petit enfant. »

    Dom Vital Lehodey (1857-1948), Le saint abandon (I, ch. VII), Gabalda, Paris, 1918.

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  • Acte de consécration à l’Amour Miséricordieux de Jésus

    « Très Miséricordieux Jésus, ta bonté est infinie et les trésors de ta grâce sont innombrables.

    J'ai une confiance sans bornes en ta miséricorde qui est par-dessus toutes tes œuvres (Psaume 144, 8-9).

    Je me donne à Toi entièrement et sans restriction pour pouvoir vivre ainsi et tendre à la perfection chrétienne.

    Je désire propager ta miséricorde en accomplissant des œuvres de miséricorde, quant à l'âme et quant au corps, et surtout m'efforcer de convertir des pécheurs, porter la consolation aux nécessiteux, à des malades et à des affligés.

    Protège-moi donc, mon Jésus, comme ta propriété et ta gloire.

    Bien que je tremble de peur parfois en voyant ma misère, j'ai une confiance infaillible en ta miséricorde.

    Que tous les gens connaissent ta miséricorde, tant qu'il en est temps ; qu'ils aient confiance en elle et qu'ils la louent pour l'éternité.

    Amen. »

    Apostolat de la Miséricorde Divine.
    Site Officiel des Père Pallottins en France

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  • Méditation : Laissez-vous aimer par Dieu !

    « La prière est un acte d'amour de Dieu. Prier, c'est accueillir avec confiance l'amour de Dieu. Prier, ce n'est pas d'abord faire quelque chose pour Dieu, mais c'est d'abord recevoir son amour, se laisser aimer par lui. Nous avons du mal à vivre cela, car nous ne croyons pas assez à cet amour, nous nous sentons souvent indignes de cet amour et nous sommes plus centrés sur nous-mêmes que sur lui. Dans notre orgueil subtil, nous cherchons à faire de belles choses pour Dieu, au lieu de nous intéresser d'abord à ce que Dieu veut faire pour nous, gratuitement. L'essentiel est de nous tenir en présence de Dieu, petits et pauvres, mais ouverts et réceptifs à son amour. Donner à Dieu l'autorisation de nous aimer, si je puis dire, au lieu de vouloir faire quoi que ce soit de notre propre initiative. L'activité qui compte le plus pendant la prière n'est pas la nôtre, mais celle de Dieu. Il nous est demandé de recevoir, c'est tout ! La définition que donne Thérèse d'Avila de l'oraison comme « commerce d'amitié où l'on s'entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu'il nous aime (1) » met bien en priorité l'amour que Dieu a pour nous, et non le nôtre pour lui. « Le mérite ne consiste pas à faire ni à donner beaucoup, mais plutôt à recevoir, à aimer beaucoup », dit sainte Thérèse de Lisieux (2).

    Dans un passage de son autobiographie, notre sainte carmélite, qui avait le défaut de s'endormir souvent durant la prière (ce n'était pas de la mauvaise volonté, mais une faiblesse due à sa jeunesse et au manque de sommeil), dit :

    « Vraiment je suis loin d'être une sainte, rien que cela en est une preuve ; je devrais, au lieu de me réjouir de ma sécheresse, l'attribuer à mon peu de ferveur et de fidélité, je devrais me désoler de dormir (depuis sept ans) pendant mes oraisons et mes actions de grâce ; eh bien, je ne me désole pas... je pense que les petits-enfants plaisent autant à leurs parents lorsqu'ils dorment que lorsqu'ils sont éveillés (3). » »

    1. Autobiographie, ch. 8, p. 55. - 2. Lettre 142 à sa sœur Céline. - 3. Manuscrit A, 75 v°.

    Jacques Philippe, Apprendre à prier pour apprendre à aimer (ch. 2, 12), EdB, 2013.

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  • Méditation - Prière du matin

    « O très sainte volonté de mon Dieu, qui m'avez environnée de vos miséricordes, je vous en rends infinies grâces : je vous adore du profond de mon âme ; et, de toutes mes forces et affections, j'unis dès maintenant et pour toujours ma volonté à la vôtre, particulièrement en tout ce que je ferai, et en tout ce qu'il vous plaira de m'envoyer cette journée, consacrant de nouveau à votre souveraine gloire mon âme, mon esprit, mon corps, et toutes mes actions et pensées, paroles, œuvres, et tout mon être, vous suppliant de toute l'humilité de mon cœur d'accomplir en moi vos éternels desseins, sans me permettre que j'y donne aucun empêchement. Vos yeux qui pénètrent les plus intimes replis de mon cœur, voient que tout mon désir est d'accomplir cette sainte volonté ; mais ils voient aussi ma faiblesse et mon impuissance : c'est pourquoi, prosterné aux pieds de votre infinie miséricorde, je vous conjure mon Sauveur, [...] de m'octroyer la grâce de l'accomplir parfaitement, afin que, comme un feu de votre céleste amour, je lui sois un sacrifice agréable, qui sans fin vous loue et bénisse avec la glorieuse Vierge et tous les saints. Amen. »

    Ste Jeanne de Chantal (1572-1641), extrait de la Lettre 16 à Mgr l'Archevêque de Bourges son frère, in "Lettres de Sainte Chantal Fondatrice de la Ordre de la Visitation Sainte-Marie", Nouvelle édition, Tome I, A Paris, J.J. Blaise, 1823.

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  • Méditation : Entrons en 2016 avec confiance, dans les bras de notre Mère !

    « Ayons la confiance des tout petits ! Maman m'aime et elle sait ce qu'il me faut. Elle est si bonne et si puissante. Le tout petit compte, non pas sur lui, mais sur sa maman. Je suis un misérable, un faible... Maman m'aime et elle est toute-puissante. Appuyé sur elle, j'ai la prétention de devenir un grand saint, non pas moi, mais elle en moi. Comment ? Elle m'a aimé jusqu'à livrer son Jésus, et je n'en espérerais pas la sainteté, une grande sainteté ? Dans le Tout qu'elle m'a donné, elle me promet le « moins ». « Elle » n'a pas épargné son propre Fils..., comment avec lui ne nous donnera-t-elle pas toute chose (Rom. VIII, 32) ? Si Dieu et Marie nous ont donné « la vie », à fortiori nous donneront-ils le « vêtement » et la « nourriture ». J'attends tout de ma Mère, non parce que je le mérite, mais parce qu'elle m'aime, et son amour participe à l'efficacité de l'amour divin ; elle réalisera en moi la sainteté si je me livre à elle.

    Je vous donne donc le paquet de ma misère, et transformez-moi à la gloire de Dieu. Sortez-moi de mon égoïsme et apprenez-moi à aimer votre divin Fils. Je ne mérite que le courroux de la justice, mais je me perds en vous qui avez trouvé grâce devant Dieu, pour vous et pour tous les petits que vous portez en vous.

    Désormais, ô ma Mère, je n'aurai plus de souci. Un tout petit n'en a pas, sa maman pourvoit à tout pour lui, au fur et à mesure. Je déposerai dans votre Cœur tout ce qui se présentera, et je n'aurai d'autre souci que de vous aimer. Vous vous chargerez de moi et des miens. Votre amour m'en assure et me suffit. Vous savez mieux que nous ce qu'il nous faut. - O Marie, j'ai foi, une foi éperdue en votre amour maternel... Je ne veux avoir d'autre désir que de vous aimer et de vous faire aimer, d'autre intention de prières que de vous louer et demander que votre règne arrive. »

    R.P. Gabriel Jacquier (1906-1942), La vie mariale (16), Procure des religieux de Saint Vincent de Paul, Rome - Paris, 1988. Nihil obstat et Imprimatur avril 1953.

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  • Méditation : "purifiée par le feu"

    « L'amour de Dieu est un feu brûlant. Avant de transformer l'âme, il détruit, il brûle, il consume. Tout ce qui lui est contraire doit disparaître. Cette période de la vie intérieure est particulièrement douloureuse. C'est le temps de la purification : l'âme est jetée au creuset ; toutes les scories montent du fond à la surface, elle en voit toute la laideur, elle en savoure cruellement l'amertume. Elle va parfois jusqu'à éprouver l'impression qu'elles font partie d'elle-même et que jamais elle ne pourra s'en défaire. Pourtant au fond, elle est belle parce qu'elle est pure : sa volonté a horreur de tout ce mal.

    A qui ne verrait que l'effet de ces dures tribulations, elle paraîtrait comme calcinée par ce feu mystérieux, toute noire, sans forme et sans beauté. Elle est comme défigurée, déformée. Toutes les pensées qui s'étaient peu à peu emparées de son esprit et l'avaient pétri à leur image, toutes les affections qui s'étaient infiltrées dans son cœur et l'avaient rendu semblable à leur objet, tous les souvenirs qui imprégnaient sa mémoire au point de l'absorber, tout a disparu. Pendant l'épreuve tout a été coupé, arraché, brûlé. Elle n'est plus elle-même, en ce sens, elle est méconnaissable. Elle est laide de cette laideur qui résulte de la privation d'une fausse beauté. Elle est belle de la vraie beauté, de celle qui est une participation à la Beauté de Dieu. On ne détruit bien que ce que l'on remplace. Dépouillée de tout ce qui faisait sa richesse apparente, l'âme intérieure a commencé à se revêtir de la Beauté de Dieu. »

    Robert de Langeac (Augustin Delage p.s.s., 1877-1947), La vie cachée en Dieu, Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation - Prière de M. Olier

    « Je vous adore, ô mon divin Jésus, résidant et vivant dans la très sainte Vierge.
    J'adore vos grandeurs et vos perfections dont votre âme est revêtue.
    J'adore votre règne sur elle, et l'absolu pouvoir qui régit tout son être.
    J'adore votre vie, qui remplit et anime son cœur et toutes ses puissances.
    J'adore l'abondance des dons, la plénitude des vertus et la fécondité des grâces que vous mettez en elle pour toute votre Église.
    Divin Jésus, régnez en elle, et par elle sur nous à jamais.
    Divin Seigneur, votre puissance est adorable, et votre règne est toujours suave ; mais il n'est jamais plus suave que sur ce trône d'amour.
    Que volontiers nous venons au pied de ce saint tabernacle vous y rendre nos devoirs et vous prier de détruire en nous ce qui s'oppose à votre vie !
    Divin Jésus, vivifiez nos cœurs ; ne souffrez plus en nous d'autre vie que la vôtre ; détruisez et anéantissez tout ce qui lui est contraire. Faites en nous comme en votre Mère ; que vous y soyez tout seul vivant, et que tout ce qui est de mortel soit absorbé en votre vie.
    Faites que les vertus de votre Esprit s'établissent en nous comme en elle [...].
    Divin Jésus, vivez en nous par votre Mère, et répandez en nous la plénitude de vos dons et de vos saintes grâces, pour être un avec vous et avec votre très chère Mère. »

    M. Olier (1608-1657), La journée chrétienne (Seconde Partie, De la vie de Jésus en Marie), Nouvelle édition, Paris, Librairie Poussielgue Frères, 1875.

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    L'Immaculée Conception (détail), Francisco de Zurbarán (1598–1664)
    Musée du Prado, Madrid (Espagne)

  • Méditation : Prions "afin que tous soient Un" (Jn 17, 21)

    « Plus nous devenons saints, plus nous sommes tout entiers communion, rien de nous-mêmes, mais habités par la communion de Dieu et de l’Église. Alors nous devenons intercessions vivantes d'unité pour les chrétiens, alors nous approfondissons en nous l'explication du mystère de l’Église pour tous les chrétiens.

    Dans cette communion à la souffrance de Dieu pour son Église défigurée, il nous faut implorer jusque dans les larmes, tellement l'urgence est grande. Implorons le Seigneur de convertir nos cœurs à lui, d'augmenter en nous la foi, l'amour et la force et d'envoyer son Esprit-Saint sur son Église tout entière, son Esprit de cohésion, de lumière et d'amour. Que comme un feu, il descende au cœur de chaque chrétien et sur tous, comme une nouvelle pentecôte !

    Il nous faut croire et espérer que Dieu peut convertir nos cœurs à son Cœur, nos esprits à son unique Esprit, croire qu'il peut accomplir en nous ce qu'il nous est impossible de faire. Il nous faut croire qu'il peut saisir nos regards en sa communion à Lui et dans la communion de son Église et ne pas les laisser s'arrêter à tout ce qui nous divise. Il nous faut avoir cette force de foi qui tire en avant et noue invisiblement les différents efforts d'unité des chrétiens. »

    Une sœur ermite, Le buisson ardent de la prière (III. Feu de réconciliation pour l’Église), Coll. Christus n°42, Desclée de Brouwer, Paris, 1976.

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    Crédit photo : Copyright 2002-2015 – Ira Thomas

  • Méditation : Aimer comme Dieu aime...

    « Souvent, nous répétons à Dieu : mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur ! Et ce n'est pas vrai. Dieu doit écouter avec indulgence nos belles formules. Il voit bien que tout notre cœur n'est pas à lui. Il sait ce qui en nous, malgré notre littérature pieuse, ne lui appartient pas. Notre acte de charité est plutôt un acte d'amour, par appréciation. Nous disons à Dieu en réalité : je sais que je dois vous aimer de tout mon cœur, c'est la vérité absolue, mais mon cœur a bien d'autres amours qui ne sont pas dignes de vous. Un acte d'amour parfait ouvre le ciel, c'est celui-là que Dieu pèse à son juste poids.
    Au moins, essayons d'aimer Dieu de tout notre cœur, dans la vérité. Amour parfait qui exige le sacrifice absolu de tout ce qui n'est pas Dieu ou n'est pas pour Dieu. Dieu seul et tout pour Dieu ! Belle formule à réaliser en sa plénitude.
    C'est le premier commandement, mais il y en a un second qui sort de ce premier et ne fait, en somme, qu'un avec lui : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    Ce n'est pas pour ses qualités naturelles que nous devons aimer notre prochain, ni pour son amabilité personnelle, encore moins pour notre intérêt propre. Nous aimons notre prochain comme Dieu l'aime et parce qu'il l'aime. La raison dernière d'aimer notre prochain, c'est Dieu. Par conséquent, même si mon prochain me déplaît, même s'il me nuit, même s'il m'offense, je dois l'aimer, non pas d'amour, de sentiment humain, ce qui n'est pas obligatoire, mais d'amour supérieur à tous les sentiments humains, d'amour divin. Je vois mon prochain non pas avec ses défauts ou ses qualités, mais avec l'amour que Dieu a pour lui ; Dieu qui fait briller son soleil sur les justes et les injustes et tomber la pluie sur les bons et les mauvais ; Dieu qui aime toutes ses créatures, même si elles sont perverses, comme nous le sommes si souvent. Il faut se dire : Dieu m'aime, moi, malgré mes fautes et mes faiblesses ; comme Dieu, je dois aimer mon prochain, que Dieu aime, malgré ses fautes et ses faiblesses. A cette hauteur d'amour, notre cœur devient large comme le Cœur de Dieu. »

    R.P. Mortier, o.p., L’Évangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (LVI), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • Méditation : Le secret du pur amour

    « Un travail, si petit soit-il, fait en secret sans le désir qu'il soit connu (1), donne à Dieu plus de joie que mille autres faits avec l'envie d'en avertir les hommes. Quiconque agit pour Dieu, poussé par un très pur amour, non seulement ne se soucie pas d'être aperçu des hommes, mais encore n'agit pas pour que Dieu même le sache : alors même que jamais Dieu n'en pût rien savoir, son serviteur ne manquerait pas de faire comme il a fait, avec autant d'ardeur et de pureté d'amour. »

    1. attendite ne justitiam vestram faciatis coram hominibus ut videamini ab eis (Matth. 6, 1).

    St Jean de la Croix (1542-1591), in Dom Chevallier, "Les Avis, Sentences et Maximes de Saint Jean de la Croix" (Le livret de Françoise de la Mère De Dieu, 96-97), Desclée de Brouwer & Cie, 1933.

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  • Angelus de ce dimanche 22 novembre 2015

    Avant la prière de l’Angélus place Saint-Pierre, ce dimanche 22 novembre 2015, le Pape François a dénoncé la « logique mondaine » qui « repose sur l’ambition et sur la compétition », qui « combat avec les armes de la peur, du chantage et de la manipulation des conscience ». Cette logique s’oppose à celle « évangélique, celle de Jésus », qui au contraire « s’exprime humblement et gratuitement, s’affirme silencieusement mais efficacement avec la force de la vérité ».

    « Les royaumes de ce monde parfois se tiennent sur des abus, des rivalités, des oppressions, condamne encore le Souverain Pontife. Le règne du Christ est un règne de justice, d’amour et de paix ». Le Saint-Père s’appuie sur l’Évangile du jour, lorsque Jésus se présente devant Pilate comme roi d’un règne qui « n’est pas de ce monde ». Se trouve ici la contradiction de deux logiques : « cela ne signifie pas que le Christ soit le roi “d’un autre monde” mais roi “d’une autre façon” », explique le Pape.

    « Si Jésus était descendu de la croix, il aurait cédé à la tentation du prince de ce monde, explique-t-il. Il ne veut se sauver Lui-même justement pour sauver les autres, pour pouvoir sauver chacun d’entre nous de nos péchés ». Car « qui regarde la Croix du Christ ne peut pas ne pas voir la surprenante gratuité de l’amour, poursuit-il. Dans l’échec de la croix se voit l’amour. Parler de puissance et de force, pour le chrétien, signifie faire référence à la puissance de la Croix et à la force de l’amour de Jésus : un amour qui reste solide et intègre, même face au refus, et qui apparaît comme l’accomplissement d’une vie vécue dans le don total de soi en faveur de l’humanité ».

    Tout cela, l’un des « malfaiteurs » crucifié près de Jésus le comprend. Et supplie : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » « La force du règne de Jésus est l’amour, explique encore le Souverain Pontife : pour cette raison, la royauté de Jésus ne nous opprime pas, mais nous libère de nos faiblesses et misères, nous encourageant à parcourir les routes du bien, de la réconciliation et du pardon. Le Christ est un roi qui ne nous domine pas, qui ne nous traite pas comme des sujets, mais nous élève à sa même dignité. Il nous fait régner avec Lui car, comme le dit le Livre de l’Apocalypse, Il “a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père”. Mais régner avec Lui signifie servir Dieu et les frères ; un service provoqué par l’amour. Servir par amour, c’est régner : cela est la royauté de Jésus. »

    Avant de prendre congé des fidèles, le Pape François leur a rappelé son départ pour le Kenya, l’Ouganda et la Centrafrique, dès mercredi. Il leur a demandé « de prier pour ce voyage, afin qu’il soit pour tous ces chers frères et [lui] un signe de proximité et d’amour ». Il a ensuite prié la Sainte Vierge Marie pour qu’elle bénisse « ses chères terres pour qu’il y ait là-bas paix et prospérité ». (AG)

    Source : Radio Vatican.

    « Hier, à Barcelone, ont été béatifiés Federico da Berga et vingt-cinq compagnons martyrs, tués en Espagne au cours de la féroce persécution contre l'Église du siècle dernier (1936). Ils étaient prêtres, jeunes profès en attente du sacerdoce, et frères laïcs appartenant à l'Ordre des Frères Mineurs Capucins. Nous confions à leur intercession tant de nos frères et sœurs qui, malheureusement, encore aujourd'hui, dans diverses parties du monde, sont persécutés en raison de leur foi dans le Christ. »

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    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Notre Seigneur est Roi

    « Le divin Maître veut régner et régner par son amour. Il est Roi.
    Il l'est par droit de nature, parce qu'Il est Fils de Dieu, souverain Seigneur des créatures à qui Il a donné l'être, parce qu'Il est l'Homme parfait, le modèle que l'humanité doit s'efforcer de reproduire.
    Roi, Il l'est par droit de conquête. Il a au prix de son sang délivré les hommes de l'esclavage de Satan et leur a ouvert le Ciel. A Lui donc l'humanité qu'Il a sauvée.
    Roi, Notre-Seigneur l'est par la volonté de son Père. Vous êtes mon Fils, je vous donnerai les nations en héritage, dit Dieu le Père, et le Fils lui répond : J'ai été établi par Vous sur la montagne de Sion. L'apôtre Saint Paul faisait écho de ces paroles de l'Ancien Testament quand il disait : Il faut que Jésus-Christ règne.
    Notre-Seigneur veut régner par amour.

    Il y a plusieurs manières de se soumettre les hommes. La puissance du génie. Elle est grande, mais cependant elle ne saisit pas l'homme par ce qu'il a de plus intime. La force de la volonté. Elle se fait craindre, mais alors ce ne sont pas des sujets à proprement parler, mais plutôt des esclaves. L'amour enfin. C'est, à vrai dire, la seule manière de bien soumettre les hommes : quand le cœur est gagné, tout est gagné.
    C'est ainsi que Notre-Seigneur veut régner sur nous, et voilà pourquoi il nous présente son Cœur, symbole de son amour : Mon Cœur veut régner, dit-il ; je règnerai malgré mes ennemis.

    Comme cette dernière parole nous console et nous rassure ! Faisons régner le Cœur de Jésus en nous, en Lui soumettant entièrement notre âme ; autour de nous, par les moyens qu'Il a Lui-même employés : la bonté, la patience, le dévouement, le sacrifice. Et puis, prions-le d'étendre son règne : la prière est toute puissante sur le Cœur de Dieu. »

    Mgr Amette (Évêque de Bayeux), 25 juin 1903, in Abbé Coubé, "La Royauté du Sacré-Cœur", Paris, Bureaux de la Ligue Eucharistique, 1906.

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  • Méditation pour les enfants : après la Communion

    (Suite du dimanche 8 novembre)

    Adoration - Reconnaissance - Abandon - Dévouement
     
    « I. L'adoration - Celui que vous possédez en ce moment dans votre cœur, c'est ce même Dieu que les anges et les saints adorent dans le ciel en répétant ce sublime cantique : Sanctus, sanctus, sanctus. Il est la sainteté même ; il opère la sainteté dans les âmes, il couronne la sainteté dans le séjour de la gloire. A lui revient toute louange, tout honneur, toute adoration. Sans doute, mes enfants, vous vous sentez incapables de rendre à votre Dieu des hommages dignes de lui. Priez la très sainte Vierge, votre ange gardien, vos saints patrons, de suppléer à votre faiblesse et d'offrir à Jésus les flammes de leur amour...

    II. La reconnaissance - Ce Dieu si grand et si digne de vos adorations est en même temps un Dieu plein de bonté et de générosité. Non content de vous communiquer ses biens, il s'est donné lui-même tout entier. Quelle ne doit pas être votre reconnaissance pour un si grand bienfait ? Votre vie employée tout entière en actions de grâces ne suffirait pas pour payer dignement la moindre des faveurs de votre Dieu. Comment pourrez-vous jamais reconnaître dignement le don incomparable qu'il vous a fait aujourd'hui ? Répétez avec le Prophète-Roi : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, et jamais sa louange ne tarira dans ma bouche. » (Ps XXXIII, 2)

    III. L'abandon - En cet heureux moment, chers enfants, n'entendez-vous pas le Seigneur vous dire de sa voix intime : « Mon fils, donne-moi ton cœur. » (Prov XXIII, 26) Eh bien ! ce cœur, vous le lui abandonnerez tout entier, avec ses désirs et ses affections. Jésus s'est donné à vous sans réserve : vous voudrez lui appartenir sans partage...

    IV. Le dévouement - Ah ! désormais vous ne refuserez rien à Notre-Seigneur de tout ce qu'il vous demandera. Votre dévouement à sa gloire, à son culte, à son service, sera sans bornes. Avec l'apôtre saint Paul, vous jetterez à la vie et à la mort, et à quoi ce que soit au monde, le courageux défi de jamais vous séparer de la charité du Christ. Que ces sentiments, mes chers enfants, vous accompagnent aujourd'hui ; qu'ils vous animent toute votre vie, et vous rappellent ce beau jour de votre première communion. »

    M. H.-C.-A. Juge, Manuel de Prédication Populaire, Tome second (IIe Série : Première Communion, IX), Société Générale de Librairie Catholique, Paris - Bruxelles, 1881.

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  • Audience générale de ce mercredi 11 novembre 2015

    La famille possède « une vertu précieuse » : la convivialité. C’est à partir de ce constat que le Saint-Père a développé ce mercredi, lors de l’audience générale, sa réflexion. Devant des dizaines de milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèses sur la famille en mettant en exergue l’esprit de convivialité familiale, levain dans des sociétés qui aujourd’hui ne favorisent pas l’accueil, l’inclusion.

    Compte rendu de Cyprien Viet sur Radio Vatican.

    Résumé :

    « Frères et sœurs, la vie familiale est caractérisée par la convivialité qui consiste à partager les biens de la vie et à être heureux de le faire. Elle se concrétise par le repas en famille. Jésus a présenté le Royaume comme un repas festif. Il a souvent enseigné à table et il y a institué l’Eucharistie, mémorial de son Sacrifice. Nourrie du Corps et du Sang du Christ, la famille est fortifiée dans l’amour et la fidélité. Elle s’élargit à une convivialité universelle la rendant ouverte aux petits qui ont besoin d’être protégés et accueillis ; elle devient ainsi pour la communauté chrétienne un levain d’accueil et d’hospitalité. Nous devons chercher à retrouver cet esprit de convivialité familiale alors que le contexte social n’y est pas favorable. L’horizon de la famille chrétienne c’est l’horizon de l’Église, Mère de tous les hommes et de tous les exclus dans tous les peuples. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française. C’est aujourd’hui la fête liturgique de Saint Martin qui a évangélisé les campagnes de France. Je salue aussi les Hongrois, car il est né en Hongrie. Je confie à sa protection vos communautés et vos familles, afin que, nourries régulièrement de l’Eucharistie, elles puissent toujours devenir pour le monde des écoles de cordialité, d’accueil et de charité.
    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation pour les enfants : avant la Communion

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    « S'approcher de Jésus-Hostie avec : Foi - Humilité - Confiance - Amour

    I. Avec foi - La foi, mes enfants, consiste à croire fermement à la parole de Notre-Seigneur. C'est lui qui vous dit que sous ces humbles apparences du pain et du vin, il y a son corps, son sang, son âme, sa divinité. Il est donc là tel qu'il était entre les bras de Marie et de Joseph ; dans la crèche, sous les yeux émerveillé des bergers ; parmi ses disciples, qui le voyaient, l'entendaient, le touchaient. Dites-lui donc bien du fond du cœur : Oui, mon Dieu, je crois à votre adorable présence dans la sainte Eucharistie, parce que vous l'avez dit. Rendez ma foi plus vive et plus ardente. Je vous adore avec les anges et les saints...

    II. Avec humilité - Qui serait digne, mes enfants, de recevoir un Dieu si grand, si saint, si parfait ? Adressons-lui les paroles du centurion (Mt VIII, 8) : elles nous conviennent si bien ! Seigneur, non, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison, et encore moins dans mon pauvre cœur, si imparfait, si souillé, si dénué. Je m'humilie de toute mon âme devant votre adorable majesté, et, encore une fois, je vous offre tous les actes de repentir de ma vie... (Lc XVIII, 13)

    III. Avec confiance - Mais, en même temps, quelle inébranlable confiance ne devez-vous pas avoir en ce Dieu qui est la mansuétude même ? c'est lui qui vous appelle, lui qui vous ordonne d'aller à lui. Vous ne pouvez que vous écrier avec saint Pierre : « A qui irions-nous, Seigneur ? vous avez les paroles de la vie éternelle... » (Jn VI, 69)

    IV. Avec amour - C'est ici, mes enfants, que Notre-Seigneur vous donne la plus grande preuve de son amour : Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout (Jn XIII, 1). Tout Dieu qu'il est, il ne peut vous aimer davantage. A votre tour aimez-le autant que vous en êtes capables, de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces. Maintenant venez goûtez combien le Seigneur est doux (Ps XXXIII, 9). »

    M. H.-C.-A. Juge, Manuel de Prédication Populaire, Tome second (IIe Série : Première Communion, VIII), Société Générale de Librairie Catholique, Paris - Bruxelles, 1881.

    A suivre dimanche prochain : après la Communion

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  • Méditation - Prière : « Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier ! »

    « Ne doute pas, ô mon âme, que tu n'arrives à ce ciel des cieux, à Dieu, ton Seigneur et ton Sauveur, ton Amour et ton Tout... Mais, pour cela, consens à n'être plus rien, à ne tenir plus à rien, sinon à Dieu. Ou plutôt, vois toutes choses en Dieu ; c'est là, être pauvre en esprit, se contenter du bon Dieu, entrer vraiment dans le royaume de Dieu, qui est paix et joie dans le Saint-Esprit.

    O mon Dieu, Jésus-Christ, Père des pauvres, je veux être pauvre pour Vous ; je ne veux plus tenir qu'à Vous ; je veux aimer ceux que j'aime, en Vous, pour Vous, avec Vous.

    Vous êtes toute richesse ; vous suffisez amplement, divinement à quiconque sait ce que c'est qu'aimer. Je veux votre royaume, celui qui est au dedans de nous.

    Je veux la paix qui rassasie, la joie qui arrache à toute joie ; le repos, qui fait reposer dans vos bras, serait-ce vos bras étendus sur la sainte croix. Car, ceux-là, surtout, accueillent avec un amour si miséricordieux toute âme qui a faim et soif de Vous seul.

    O Jésus, détachez-moi de toutes choses ! Ravissez-moi tellement par vos charmes divins, que je ne sache plus m'arrêter à la créature, que je ne veuille plus me contenter que de Vous seul, et puiser en votre possession le Don inénarrable que vous êtes.
    [...]
    Seigneur Jésus, Roi de mon cœur et sa plénitude, je me livre à Vous, en ce jour. Amour de miséricorde, prenez-moi tout entier, avec tout ce que je suis et tout ce que j'ai. Je suis à Vous seul, à jamais. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Ve jour dans l'Octave de la Toussaint), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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  • Méditation : Il faut croître tous les jours dans l'amour

    « La religion nous enseigne que le moyen d'atteindre à la félicité des saints, c'est de beaucoup aimer (1). Aimer Dieu sur la terre est le moyen de l'aimer dans le ciel : aimer est l'unique voie du bonheur. Si donc nous voulons aller au ciel, il ne faut plus vivre que d'amour ; il faut croître tous les jours dans l'amour, et avec cela on est sûr du paradis (2). Et qui n'aimerait un Dieu si magnifique envers ceux qui le servent ? Qui n'aimerait le Dieu que les saints trouvent toujours si aimable qu'ils ne peuvent se lasser de l'aimer ; le Dieu que les séraphins célèbrent par l'éternel cantique : Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu des armées ! le Dieu auquel les vierges chantent le cantique qu'elles seules peuvent chanter, et aux pieds duquel les vingt-quatre vieillards déposent leurs couronnes, en protestant qu'à lui seul appartient l'honneur, la louange, la bénédiction ? Oh ! comme ces hautes pensées que nous rappelle la fête de la Toussaint sont propres à embraser le cœur d'amour ! »

    1. Plenitudo legis est dilectio. (Rm XIII, 10). 2. Qui diligit... legem implevit. (Rm XIII, 8).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 3 novembre, Seconde méditation sur la Toussaint, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : Dans l'unité de l'amour

    « Si, dans l'oraison, en essayant de nous ouvrir à l'amour de Dieu et de deviner tout ce qu'il est pour nous, nous avons appris combien nous ne pouvons vivre et nous épanouir qu'en lui. Si nous avons entrevu quelque chose de la plénitude de cet amour en prenant conscience de notre néant, et en pressentant la profondeur de son emprise sur ce néant que lui seul peut combler. Si nous avons compris en quel mystère de communion il nous engage, et quelle étroite unité, quelle intime solidarité il met entre tous ceux qui n'en peuvent vivre sans être saisis par la puissance d'unité qui est en lui. Si nous avons compris que le prochain se trouve ainsi engagé avec nous dans cet amour, qu'il est celui avec qui nous le vivons, sans qui nous ne pouvons le vivre : nous sommes liés avec lui dans ce mystère, par la puissance même de ce mystère. Alors, nous apprendrons à aimer vraiment le prochain, d'un amour vrai, d'un amour qui prend notre cœur dans la mesure même où il vit de ce mystère divin à l'intérieur duquel il voit le prochain. Le prochain, c'est alors celui qui vit avec nous ce mystère, et nous le vivrons plus pleinement en le vivant dans une plus étroite union avec lui. Vraiment, ce mystère que nous aimons est, pour nous, présent en lui. Alors nous comprendrons cette vivante unité entre le premier et le second commandement et que vraiment ils sont un seul commandement. »

    Dom Georges Lefebvre, moine de Ligugé, La foi dans les œuvres (Croire en l'amour), Desclée de Brouwer, Paris, 1961.

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    (Crédit photo : Corbis)

  • Méditation : « Nous avons cru à l'amour » (1 Jn IV, 16)

    « Se savoir, se croire aimé d'une manière divine en Jésus, c'est ce qui importe avant tout à son disciple, car « la connaissance de l'infinie bonté de Dieu est le premier sentiment que nous devions avoir (1) ». Et que d'âmes, même pieuses et désireuses de perfection, ne se développent pas et restent naines, parce qu'elles n'osent se nourrir de cet amour venant de la Divinité.
    Le Père et le Fils ont mis dans leur cœur le Saint-Esprit, l'Amour subsistant, mais elles ne lui font point place, elles le tiennent à l'étroit ; elles ne lui offrent pas un cœur dilaté parce qu'elles n'osent se croire si chères à Dieu, si chéries de Dieu. Elles ne comprennent pas que le plus bel hommage à faire à un Dieu tout aimant, c'est de croire à son amour ; elles ne comprennent pas que la seule manière d'être à Dieu, c'est de se livrer pleinement à son amour.
    Nous, disait saint Jean, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous. Nous avons cru à l'amour. Dieu est amour ; et celui qui demeure en l'amour, demeure en Dieu et Dieu en lui (1 Jn IV, 16). Ainsi devient-on intime du Seigneur.
    - Oui. Mais pour aspirer à cette intimité, ne faut-il pas être un saint Jean, apôtre vierge, colombe par la pureté de l'âme, aigle par la sublimité de la pensée ?
    - Et quels étaient donc les amis intimes de Jésus à Béthanie ? Lazare avait-il tout quitté pour suivre Jésus ? Marthe ne se laissait-elle pas dominer par des préoccupations d'ordre matériel ? Marie n'était-elle pas la pécheresse que Simon se scandalisait de voir tolérée aux pieds de Jésus (2) ?
    Chez tous, comme chez eux, Jésus vient frapper à la porte, cherchant qui veut, comme eux, croire à sa dilection. Je me tiens à la porte, dit-il, je frappe. Si quelqu'un répond à ma voix et ouvre sa porte, j'entre, et nous nous mettons à table, moi avec lui, lui avec moi (Ap III, 20). »

    1. Texier, Première retraite. - 2. Le P. Fl. Jubaru, avec la Liturgie romaine et avec Maldonat, identifie Marie de Béthanie et la pécheresse dont parle saint Luc. Rappelons que presque tous les exégètes modernes distinguent deux, ou même trois personnages : la pécheresse dont il est question au chapitre VII de saint Luc, Marie de Magdala et Marie de Béthanie.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome V (43), 2ème édition revue et augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.

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  • Méditation : Faisons de toutes nos actions des actes d'amour

    « « Puisque l'essence de la perfection, dit l'auteur du Précis de Théologie ascétique et mystique, consiste dans l'amour de Dieu, il en résulte que le chemin de raccourci pour y arriver, c'est de beaucoup aimer... Or, ce n'est pas seulement quand nous récitons un acte de charité que nous aimons Dieu, mais encore chaque fois que nous faisons sa volonté ou que nous accomplissons un devoir, même le plus minime, en vue de lui plaire... Vouloir aimer, c'est donc aimer ; prier, c'est aimer ; remplir ses devoirs d'état pour plaire à Dieu, c'est encore aimer ; bien plus, se récréer, prendre ses repas dans les mêmes intentions, c'est aimer. Il n'est donc rien de plus facile, avec la grâce de Dieu, que de pratiquer constamment la divine charité et par là même d'avancer sans cesse vers la perfection (1). »
    On ne peut trop souligner l'importance pratique de cette dernière affirmation. Il ne dépend que de nous de changer l'acte que nous accomplissons, même le plus banal, en cette perle précieuse qu'est la charité : du moment que cet acte est conforme à notre devoir d'état ou à la raison, rien n'empêche de l'offrir à Dieu et d'en faire un acte d'amour. Faire ce que Dieu veut, et le faire pour Dieu (c'est-à-dire pour son règne et pour sa gloire), c'est l'amour le plus authentique.
    Sainte Bernadette l'avait admirablement compris : « Je sais que les militaires, écrivait-elle à son frère Jean-Marie, appelé à la caserne, ont beaucoup à souffrir et en silence. S'ils avaient soin de dire tous les matins, en se levant, ces courtes paroles à Notre-Seigneur : Mon Dieu, aujourd'hui je veux tout faire et tout souffrir par amour pour vous ; que de mérites n'acquerraient-ils pas pour l'éternité ! »
    Transformons donc en actes de charité nos différentes occupations ; et ainsi nous ferons notre demeure dans le Coeur de Jésus. C'est par ce moyen que sainte Gertrude s'unissait merveilleusement au divin Sauveur. Les soulagements eux-mêmes qu'on lui imposait, durant ses maladies, elle les offrait avec tant d'amour à Notre-Seigneur que celui-ci s'en déclarait aussi touché que d'un sacrifice. Sainte Marguerite-Marie, elle aussi, ne vivait que pour aimer et faire aimer le Cœur de Jésus, pour le consoler et pour réparer.

    Seigneur Jésus-Christ, qui avez d'une manière admirable révélé à la bienheureuse vierge Marguerite-Marie les insondables richesses de votre Cœur, faites que par ses mérites et son imitation, nous méritions, vous aimant en tout et par-dessus toute chose, d'avoir une demeure permanente dans ce divin Cœur. »


    1. Tanquerey, Précis de Théologie Ascétique et Mystique, nos 320 et 350, Société de S. Jean l'Evangeliste - Desclée & Cie, Paris, 1924.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'Oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (94, II), 3ème édition revue et notablement augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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