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amour - Page 9

  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! » (suite et fin)

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « L'Humilité, c'est l'amour aussi, mais l'amour qui reçoit, les mains tendues pour recevoir. L'homme humble se montre petit comme un mendiant, son bonheur n'est pas dans ce qu'il a, ni dans ce qu'il reçoit, mais dans le fait de recevoir, de donner à l'autre l'occasion de faire un don. Pour lui, tout est don, tout est grâce (selon la maxime de la petite Thérèse). L'Humble est un victorieux toujours : « il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse... » (Za 9, 9) dans une foule en liesse. Mais c'est le même, humble et victorieux, qui monte au calvaire en portant sa croix, c'est le même qui sort vivant du tombeau. C'était déjà le même qui naissait dans une crèche ! L'Humble reçoit tout finalement de Dieu. Là est sa victoire : il est dans l'amour, à priori, par choix. Finalement, il ne subit rien puisqu'il consent librement à tout à chaque instant par amour et dans l'amour. L'Humble, c'est Jésus humilié, c'est Jésus crucifié, c'est le Sacré Cœur transpercé.

    Douceur et Humilité nous ramènent finalement au Coeur transpercé du Christ. Contempler Jésus Doux et Humble de Cœur et vouloir lui ressembler est donc la parfaite posture spirituelle des adorateurs du Sacré-Cœur.

    La spiritualité du Sacré-Cœur est l'une des plus riches de la foi chrétienne, une grâce immense de la chrétienté occidentale. »

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation : le Sacré-Coeur de Jésus

    « Le Sacré-Cœur est l'asile de la miséricorde et du pardon : « Les pécheurs, dit Notre-Seigneur, trouveront dans mon Cœur l'océan infini de la miséricorde. » - « Que pouvez-vous craindre d'y aller, dit Marguerite-Marie, puisqu'il vous invite à y aller ? N'est-il pas le trône de la miséricorde où les misérables sont les mieux reçus, pourvu que l'amour les présente dans l'abîme de leur misère ? » - « Le Père éternel, par un excès de miséricorde, a fait de cet or précieux une monnaie inappréciable, marquée au coin de sa divinité, afin que les hommes en puissent payer leurs dettes et négocier la grande affaire de leur salut éternel. » - « Vous demeurerez dans le Sacré-Cœur de Jésus comme un criminel qui, par les regrets et la douleur de ses fautes, désire apaiser son juge en se renfermant dans cette prison d'amour. » - « Il m'a donné à connaître que son Sacré-Cœur est le Saint des Saints, qu'il voulait qu'il fût connu à présent pour être le médiateur entre Dieu et les hommes, car il est tout puissant pour faire leur paix et pour obtenir miséricorde. »

    « Choisissez le Cœur de Notre-Seigneur, nous dit Marguerite-Marie, pour votre oratoire sacré. Entrez-y pour y faire vos prières et oraisons, afin qu'elles soient agréables à Dieu. Vous y trouverez de quoi lui rendre ce que vous lui devez. » - [...] « Ce divin Cœur est une source intarissable où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement de miséricorde pour les pécheurs d'où découle l'esprit de contrition et de pénitence ; le second, de charité pour tous les besoins, et particulièrement pour ceux qui tendent à la perfection, qui y trouveront de quoi vaincre les obstacles ; du troisième, découlent l'amour et la lumière pour ceux qu'il veut unir à lui pour leur communiquer sa science et ses lumières. Cherchons dans ce divin Cœur tout ce dont nous aurons besoin ; ayons recours à lui en tout temps et en tout lieu. C'est un trésor caché et infini qui ne demande qu'à s'ouvrir à nous. »

    Résolutions. - Le divin Cœur est donc une douce retraite, j'y veux demeurer toujours ; c'est un asile, un refuge où je trouverai le pardon de mes fautes et la protection dans tous les périls ; c'est l'oratoire sacré où je prierai pour être toujours exaucé. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (20 juin), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909)

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  • Méditation : « Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde »

    « Si vraiment nous aimons, nous sommes dans la vérité ; mais il faut aimer vraiment, pas seulement dire, crier qu'on aime.
    Aimons en vérité, allons jusqu'aux actes.
    Comme le dit saint Jacques, ce n'est pas aimer que de dire à son frère qui a froid : « Va et chauffe-toi bien » (Jc 9, 15-16) sans lui donner de quoi se chauffer. Aimons en vérité, réellement.
    Si nous aimons vraiment, même si notre cœur nous fait des reproches sur d'autres points, l'amour nous justifiera, car l'amour couvre la multitude des péchés.
    Dieu donne à qui donne, se donne à qui se donne, pardonne à qui pardonne. Bienheureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde ! Un cœur ouvert à la misère du prochain est ouvert à la miséricorde de Dieu. La miséricorde triomphe du jugement.
    Toujours le cœur ouvert !
    Aussi ne jugeons jamais pour condamner. Nous ne savons pas le fond du problème et l'intention qui conduit la main. Dieu seul peut juger le dedans. »

    P. Monier s.j., Saint Jean. Jésus écouté et regardé avec le cœur (Troisième partie, Jésus est la Vérité), Les éditions du Cerf, Paris, 1982.

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  • Méditation - L'esprit de miséricorde : 3. heureux les miséricordieux !

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « Ainsi, peu à peu, la miséricorde envahira toute la vie ; elle en exclura toute colère, tout procédé violent ou méprisant, jusqu'à ne pas injurier son frère de peur d'être passible du tribunal divin (1) ; elle bannira toute recherche personnelle faisant préférer la compagnie des pauvres et des infirmes qui ne peuvent nous rendre nos bienfaits, à celle des riches qui ont de quoi nous donner en retour (2). Elle ira plus loin encore : elle nous inclinera vers ceux qui souffrent et, dans un élan de pure bonté, nous fera charger leurs fardeaux sur notre cœur et sur nos épaules. « Portez les fardeaux les uns des autres et ainsi vous accomplirez la loi du Christ (3) », nous crie le grand Apôtre ; ces fardeaux, ce sont aussi bien les peines du cœur que les tentations ou les difficultés matérielles. Tout ce qui peine notre frère, nous devons nous offrir pour le porter avec lui, en lui donnant notre âme, notre temps et nos biens. La tristesse née de l'amour, la compassion qui se fait douleur de celle d'autrui ont une beauté et une saveur divine : Dieu même en a eu envie et pour l'éprouver, il a pris un cœur de chair. Saint Paul nous l'affirme : « Il a dû en tout se rendre semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle (4). » Oh oui ! heureux, divinement heureux, les miséricordieux ! »

    1. Cf. Mt. 5, 22. - 2. Cf. Lc. 14, 14. - 3. Ga. 6, 2. - 4. Hé. 2, 17.

    Joseph-Marie Perrin O.P., Le Mystère de la Charité (Livre IV, Première partie, chap. IV : L'esprit de miséricorde), Desclée de Brouwer, 1959.

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  • Méditation - Elévation sur la prière de la Bse Elisabeth de la Trinité (*)

    « O mon Dieu, Trinité que j'adore... Tout le mystère est là, dans sa sublimité et sa profondeur, dans sa longueur et sa largeur ; et ce mystère adorable c'est Dieu, un en trois Personnes.

    D'un seul coup d'aile, l'âme qui croit, qui espère et qui aime, s'élève à Dieu et s'immerge en l'océan insondable du mystère de l'unité dans la trinité, de la trinité dans l'unité.

    Elle pénètre et demeure dans les profondeurs de Dieu (1) ; et, consciente aussitôt de son néant sans nom, elle se prosterne, elle adore, elle jette sa couronne devant la majesté sainte qu'elle sent si près d'elle.
    [...]
    « L'adoration, ah ! c'est un mot du ciel ; il me semble qu'on peut le définir : l'extase de l'amour. C'est l'amour, écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l'objet aimé ; il tombe dans une sorte de défaillance, dans un silence profond, plein ; ce silence dont parlait David, lorsqu'il s'écriait : Le silence est ta louange ! (2) »

    O mon Dieu, Trinité que j'adore, avec avidité j'entre dans votre sanctuaire, ô Saint des saints, où Père, Fils, Saint-Esprit vous vous exprimez et vous rendez une mutuelle gloire.
    [...]
    Père, source de la divinité d'où s'écoulent le Fils et, avec lui, l'Esprit-Saint, vous, source de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont d'être, sans les précéder ! Ce qu'il y a de plus foncier en vous, c'est que vous êtes Père ; votre relation personnelle fait la première Lumière, la première Pensée, la première Beauté, le premier Amour... Et dire que vous êtes aussi mon Père, et que je suis votre enfant ! Je vous adore à cause de vous !

    Fils du Père, Sagesse incréée, Vérité sans limites ! Que mon ignorance s'efface devant votre visage de gloire ; qu'elle disparaisse et chante, en adorant, votre toute-science !
    [...]
    Esprit-Saint, Esprit-Amour du Père et du Fils, brasier inextinguible de la Trinité dans l'Unité, mon cœur s'abîme devant vous et se liquéfie, adorant l'Amour de mon Dieu Un et Trine !
    [...]
    Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des armées. Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire. Hosannah au plus haut des cieux !
    [...]
    O mon Dieu, Trinité que j'adore ! Unité de la Trinité, Trinité de l'Unité ! »

    (*) Un décret de la Congrégation pour la cause des saints, approuvé le 3 mars dernier par le Pape François, a ouvert la voie vers sa canonisation prochaine.
    1. I Cor. II, 10. - 2. Bse Elisabeth de la Trinité, Souvenirs. Ps. LXV, 2, trad. d'Eyragues.

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), O mon Dieu Trinité que j'adore - Élévations (Troisième élévation), Duculot, Gembloux (Belgique), 1923.

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    Luca Valentino Rossetti (1708–1770), La Sainte Trinité
    fresque de l'église San Gaudenzio à Ivrea (Turin, Piémont italien)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Sachons rire de nous-mêmes !

    « C'est un art difficile que celui de rire de soi-même et d'accepter que Dieu rit avec nous. Un art difficile qui ne s'acquiert que peu à peu, à force d'humilité et à force de vérité.
    Or ce que m'a enseigné la vie, c'est qu'il n'y a pas de « grand homme » sur la terre, ni à plus forte raison de surhomme, et que les saints ont été, ont et seront eux aussi des êtres limités, chétifs, instables, confrontés au mal et au Malin, et nullement des confirmés en grâce dès le sein de leur mère ou des êtres sans peur et sans reproche.
    La vie m'a révélé (une révélation de bonheur !) que tout homme est un être blessé et combien profondément... Ce sont ces fameuses convoitises dont parle saint Jean en sa première lettre (2, 16). Il ne faut pas vivre tellement longtemps pour les découvrir en soi comme chez les autres, en son intelligence, en son vouloir, comme en son cœur, en sa chair.
    Mais malgré tout cela, c'est une telle grâce que de ne pas se mettre en colère contre soi-même ni contre les autres, mais de croire à l'Amour fidèle et fou de ce Dieu qui vient sauver ce qui était perdu, donner la vue aux aveugles et la liberté aux prisonniers.
    C'est vraiment une heure bénie dans sa vie lorsqu'on s'accepte enfin, lorsqu'on enlève la cravate, lorsqu'on commence à rire de soi et des autres comme un enfant et que l'on sait que Dieu rit avec nous. Admirable leçon des choses, de l'âge et de la grâce. C'est le début de la sagesse. »

    Louis-Albert Lassus (1916-2002), La prière est une fête, Éditions du Cerf, Paris, 1978.

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  • Méditation - Il n'y a pas de "technique" dans la voie de l'Amour

    « Thérèse (de l'Enfant-Jésus) nous met en garde sévèrement contre cette séduction, dont nous sommes tous plus ou moins victimes, des méthodes et des techniques, qu'elles soient psychologiques ou de provenance orientale. Sur beaucoup, elles exercent un envoûtement, parce qu'on y trouve des auto-certitudes, une maîtrise et une connaissance de soi, un système apparemment logique, ainsi qu'un épanouissement humain certain. Mais tout cela est redoutable, parce que cela risque de donner le change, et de faire confondre une « perfection », acquise comme le résultat d'une technique, avec la sainteté qui est le fruit d'un Amour donné gratuitement, auquel seuls les cœurs appauvris peuvent s'offrir.

    Aussi efficaces soient-elles, aussi innocentes paraissent-elles, ces techniques finissent par court-circuiter cette attitude de petit enfant qui se reçoit pauvrement de Dieu, tel que Dieu veut l'aimer. On se forge un masque, on se crée une personnalité, on se blinde, on s'enferme dans un personnage, et [...] Dieu n'arrive plus à trouver la faille pour atteindre la vulnérabilité de notre cœur. »

    P. Daniel-Ange, Les blessures que guérit l'amour, Éditions Saint François de Sales - Pneumathèque, Paris, 1979.

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    (Crédit photo : Jake Olson Studios)

  • Méditation - L'inquiétude de l'avenir

    « Rien ne m'inquiète comme l'avenir.

    Le passé, si pénible soit-il, je l'ai vécu ; j'ai souffert, j'ai supporté, c'est fini ; j'ai peut-être triomphé de ce passé.
    J'ai même l'âme en paix pour tout ce qui a pu le souiller ; car, j'ai demandé pardon. Et Dieu, parce que je pardonne, a pardonné.

    Le présent, je le vis, si dur soit-il ; je sais où je suis ; je me rends compte de mes difficultés ; je travaille à les vaincre.
    Je l'ai devant moi, je n'ai pas à craindre qu'il me surprenne, à mon insu, à l'improviste. Au besoin, je me défends ; et je sais à quelle place je puis frapper.

    Mais l'avenir, l'avenir ? De quoi l'avenir sera-t-il fait ? Que m'arrivera-t-il demain, après-demain, dans un an, dans dix ans ?
    Où serai-je, que ferai-je ? Et moi, et les miens, et tous ceux et celles que j'aime, que deviendront-ils ? Oh ! le souci des miens !...
    Et ma fortune qui s'émiette ?
    Et mes enfants qui grandissent, turbulents, audacieux, passionnés déjà ?
    Et ma santé ébranlée ? Et l'âge qui vient ?
    Et cette éternelle importune, la mort qui m'apparaît proche, traîtresse, inopinée, souvent, peut-être sans prêtre ! Tout cela m'agite...
    Et tout ce qu'on appelle ce mystère : l'avenir, cauchemar parfois si troublant, et que, de lassitude souvent, on voudrait ne plus regarder, ne plus pressentir ; car le bon Dieu se l'est réservé à Lui seul.

    Ah ! vous avez raison... L'avenir !... C'est Dieu, c'est le bon Dieu qui le connaît et le garde.
    Et cette pensée-là, précisément, c'est elle qui, tout-à-coup, jette lumière en moi et l'espérance, et calme, et quiétude parfaite.
    Mon Dieu, Vous, le bon Dieu, Vous savez mon avenir ? Bien sûr. Qui peut douter de cela ?
    Vous l'avez devant Vous, aussi présent à Vous-même que Vous-même, ô Vous, qui vivez et régnez dans un éternel présent.
    Vous tenez mon avenir dans vos mains.
    Vous l'y gardez puissamment, et avec tant de sainte prévoyance, avec tant d'amour aussi...
    Autant dire que Vous me serrez, moi-même, dans le creux de cette Main adorable en laquelle sont toutes choses, oui, l'univers entier (1).

    Ah ! si je me décidais à croire, enfin, à cette Providence que Vous être et que j'adore ;
    A la Providence d'un Père, de toute bonté, au bon Dieu !... J'éprouve une telle consolation et une telle force à vous le redire : « Vous êtes le bon Dieu » Et je suis, moi, votre pauvre petite créature qui s'abandonne, aveuglément, pour son avenir, à Vous seul.
    Vous êtes mon Père, un vrai Père à qui l'enfant que je suis, se laisse aller, sans réserve, si sûr de Vous...

    Pourquoi, si je crois en Vous, si j'espère en Vous, pourquoi me laisseriez-Vous choir de cette Main-là, qui gouverne tout ce qui est, tout ce qui se meut, tout ce qui vit ?
    Pourquoi hésiterais-je, un seul instant, à refuser à mon âme tout souci d'avenir, toute inquiétude, toute crainte, toute défiance aussi ?
    Ah ! n'est-ce pas me défier de Vous que de vivre ainsi, continuellement, dans cette attitude d'âme si peu chrétienne, si indigne de Vous ?
    Non, je ne veux plus regarder ainsi dans l'inconnu de la vie, en me troublant.
    « A chaque jour suffit sa peine, et demain aura souci de lui-même » (2) dit Jésus.
    C'est du pur Évangile, si toutefois je veux croire à la Parole infaillible de la Vérité.

    Père, c'est fait... Je vous abandonne mon avenir, quel qu'il puisse être.
    S'il doit être rempli et débordant de joies pures, de consolations, de succès, de rêves enfin réalisés, je vous bénis, dès aujourd'hui.
    Si, au contraire, Vous me l'avez préparé plein de dégoûts, d'ennuis, de tristesses et de déceptions, je veux vous en bénir, dès maintenant.
    Mes joies, Vous les sanctifierez, dans l'humilité de mon cœur.
    Mes peines, Vous en ferez un élément de grande pénitence, qui sauve.
    Je m'abandonne, je ne regarde plus, je ne veux plus être inquiet.
    Je suis dans vos mains de Père, souveraine Providence ; et j'y veux rester, toujours, avec l'aide de votre grâce.

    Seigneur, ne me laissez plus succomber à la tentation, à l'épreuve de l'inquiétude. »

    1. Ps. XCIV, 4. - 2. Matth. VI, 34.

    Dom Eugène Vandeur o.s.b. (1875-1967), L'abandon à Dieu Voir de la Paix. Commentaire du Pater (Vingt-et-unième élévation), Deuxième édition, Abbaye de Maredsous, 1938.

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  • Méditation : Quel est notre amour pour Jésus ?

    « Je possède un si grand trésor. Je voudrais crier de joie et le proclamer à toute la création : louez le Seigneur, aimez le Seigneur qui est si grand, qui est Dieu… Le monde ne voit pas ; le monde est aveugle et Dieu a besoin d'amour. Dieu a besoin de beaucoup d'amour. Je ne peux pas lui donner tout ce qu'il demande, je suis petit, je deviens fou, je voudrais que le monde l'aime, mais le monde est son ennemi. Seigneur, quel supplice si grand ! Je le vois et je ne peux pas y apporter le remède. Je suis trop petit, insignifiant. L'amour que j'ai pour toi m'écrase, je voudrais que mes frères, tous mes amis, tout le monde, t'aime beaucoup…

    Quelle pitié me font les hommes qui, voyant le cortège de Jésus et de ses disciples, demeurent insensibles. Quelle joie devaient ressentir les apôtres et les amis de Jésus chaque fois qu'une âme ouvrait les yeux, se détachait de tout et les rejoignait à la suite du Nazaréen, lui qui ne demandait rien d'autre qu'un peu d'amour. Allons-nous le suivre, ma chère sœur ? Il voit notre intention et nous regarde, sourit et nous aide. Il n'y a rien à craindre ; nous irons pour être les derniers dans le cortège qui parcourt les terres de Judée, en silence, mais nourris d'un amour énorme, immense. Il n'a pas besoin de paroles. Nous n'avons pas à nous mettre à sa portée pour qu'il nous voie. Nous n'avons pas besoin de grandes œuvres, ni de rien qui attire l'attention : nous serons les derniers amis de Jésus, mais ceux qui l'aiment le plus. »

    St Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938), Écrits spirituels, Lettre à sa tante, 16 novembre 1935, Éditions du Cerf, Paris, 2008.

    Rafael Arnaiz Baron (9 avril 1911 – 26 avril 1938), fut un frère oblat cistercien-trappiste de l'abbaye San Isidro de Dueñas en Espagne. Il a été donné comme modèle à tous les jeunes du monde par St Jean-Paul II (aux Journées mondiales de la Jeunesse de Compostelle, lors de la veillée avec les jeunes au Monte del Gozo, le samedi 19 août 1989), et il a été béatifié par lui le 27 septembre 1992. Il a été canonisé par Benoît XVI le 11 octobre 2009. Il est fêté le 26 avril.
    Homélie de la canonisation de Rafael Arnaiz Baron, Dimanche 11 octobre 2009.

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  • Audience générale de ce mercredi 20 avril 2016

    Dieu nous apprend à distinguer le péché du pécheur. Lors de l’audience générale ce mercredi matin Place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur la miséricorde. Il a proposé une réflexion sur le lien entre foi, amour et reconnaissance en s’appuyant sur le passage de l’Évangile de saint Luc qui présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse.

    Commentaire de Xavier Sartre à lire / écouter sur Radio Vatican.

    Au terme de l’audience générale de ce mercredi 20 avril 2016, le Pape a de nouveau évoqué le conflit en Ukraine, un conflit « oublié » a-t-il déploré et qui provoque depuis longtemps des souffrances au sein de la population. Le Saint-Père a rappelé que se tiendrait dimanche prochain, 24 avril, une quête spéciale dans les paroisses en Europe au profit des Ukrainiens et il a remercié par avance tous ceux qui y contribueraient.

    Et dans son message aux pèlerins de langue ukrainienne, le Pape a fait mémoire de la catastrophe de Tchernobyl, survenue il y a 30 ans.

    « Je salue les pèlerins qui sont venus d'Ukraine et de Biélorussie, à l'occasion de la Conférence internationale sur le 30e anniversaire de la tragédie de Tchernobyl.
    Tout en renouvelant des prières pour les victimes de cette catastrophe, nous exprimons notre gratitude aux sauveteurs et pour toutes les initiatives qui ont essayé de soulager les souffrances et les dommages. »

    Résumé :

    « Frères et sœurs, le passage de l’Evangile de saint Luc que nous avons entendu nous présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse. Alors que le premier juge les autres sur les apparences, et n’engage pas sa vie à la suite du Maître, la seconde, par ses gestes, exprime son cœur avec sincérité, se confiant pleinement à Jésus, avec amour et vénération. Jésus se met du côté de la pécheresse et met fin à l’isolement auquel le jugement impitoyable du pharisien et de ses compatriotes la condamnait. Voyant la sincérité de sa foi et de sa conversion, Jésus peut donc lui dire : « ta foi t’a sauvée ». Elle nous enseigne ainsi le lien entre foi, amour et reconnaissance. Celui auquel on a beaucoup pardonné aime plus. Dieu nous a tous enfermés dans le mystère de sa miséricorde, et de cet amour, qui nous précède tous, nous apprenons tous à aimer. La miséricorde de Dieu va au-delà de toutes nos attentes, car elle réalise le projet de salut de Dieu pour chacun de nous. »

    « Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones, en particulier les Diacres du Mans et les servants d’autel de Périgueux avec leurs évêques, le séminaire d’Ars et le groupe Joie d’Évangile de Grenoble ainsi que les nombreux pèlerins de France et de Belgique. En ce temps de Pâques, laissons l’amour miséricordieux de Dieu se répandre en nos cœurs afin que nous sachions nous aussi accueillir avec amour nos frères et nos sœurs. Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Vivre pour pardonner

    « Nous vivons dans un continuel Pardon : nous devons tout à la Miséricorde. Nous avons toujours besoin du pardon des autres, et par conséquent nous devons passer notre temps à pardonner, trouver que c'est normal et quotidien.
    Mais pour pardonner, il faut qu'il y ait matière à pardonner : alors il ne faut pas s'étonner que les autres nous fassent mal.
    Il faut donc pardonner, pardonner des choses profondes. L'endurcissement du cœur est plus cruel à Dieu qu'à nous. On entend dire souvent, et j'ai dû le dire moi-même : « Je ne comprends pas qu'entre chrétiens on voie des choses pareilles. » En fait nous vivons entre chrétiens pour être pardonnés, pour pardonner, et pardonner douloureusement. C'est là que commence la vraie charité. Ce frère qui nous déplaît, qui résiste même à l'amour de Dieu, il y a un mystère sur lui plus précieux que toutes les sympathies que nous pouvons rencontrer. Si cela ne vous suffit pas, c'est que vous ne comprenez pas.
    Notre amour de Dieu vaut ce que vaut notre amour pour nos frères. Ce n'est pas n'importe quel amour fraternel qui reflète l'amour de Dieu : c'est celui qui n'a pas d'autre motif que l'amour de Jésus pour eux. »

    P. M.-D. Molinié o.p. (1918-2002), Le courage d'avoir peur (Cinquième Variation, III), Les Éditions du Cerf, Paris, 1975.

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  • Méditation - Prière d'offrande

    « Ô Dieu ! recevez mes louanges, mes adorations, tout mon amour. Hélas ! que puis-je rendre, moi qui suis si pauvre, si petite, mais je me sens si riche du désir de voir toutes les âmes vous consacrer leur cœur, leurs œuvres, leurs actions. Je fais le tour du monde et vais chercher et recueillir, pour vous les offrir, toutes les bonnes actions, grandes et petites, les œuvres, les travaux, les peines, les douleurs, les larmes, les épreuves de toutes sortes, les désolations, les souffrances, les soupirs des âmes qui ne pensent pas, qui oublient ou ne savent pas vous les offrir ; vous consacrer les joies, les espérances, les consolations, les succès, les bonheurs, les abondances de biens, toutes les grâces, les bienfaits qui, tous, sont l'effet de votre paternité et bonté envers nous, qu'elles ne savent reconnaître, vous attribuer, ne regardant jamais en haut ; toutes les prières faites trop en hâte, sans attention, celles récitées sur le bout des lèvres, et qui, pour cause, ne pénètrent pas jusqu'à vous, les communions faites sans véritable amour, avec trop peu de respect ou négligence : je vous apporte tout et vous offre tout, ô Dieu infiniment bon et miséricordieux, daignez les accepter et les agréer, vous à qui tout appartient, de qui tout découle, vers qui tout doit retourner. Soyez loué, béni de toutes les créatures qui furent, sont et seront jusqu'à la consommation des siècles. »

    Vénérable Marthe Robin (1902-1981), prière, 7 novembre 1930, in "Journal Décembre 1920 Novembre 1932", Les Cahiers de Marthe Robin, Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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  • Méditation - Prière à Notre-Dame

    « En ton Cœur pur, Marie, Ô Vierge unique,
    Je viens puiser le plus parfait amour.
    Pour réjouir le Cœur Eucharistique,
    Ah ! Prête-moi tes ardeurs, sans retour.

    En ta sainte âme, Ô fournaise mystique,
    Je viens puiser l'amour adorateur.
    Pour rendre hommage au Cœur Eucharistique,
    Vierge d'amour, ah ! Prête-moi ton Cœur.

    Notre-Dame, abîme séraphique,
    Je viens puiser l'amour réparateur.
    Pour consoler le Cœur Eucharistique,
    Mère d'amour, ah ! Prête-moi ton Cœur.

    Auprès de toi, Souveraine angélique,
    Je viens puiser l'amour imitateur.
    Pour copier le Cœur Eucharistique,
    Reine d'amour, ah ! Prête-moi ton Cœur ! »

    Bse Dina Bélanger (Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, 1897-1929)

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  • Méditation : Acte de désir et d'amour au Coeur de Jésus

    1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Cœur de Jésus

    « Mon bon Jésus, je viens à vous parce que je vous aime, mais aussi parce que j'ai un immense besoin de vous. Mon âme est aride, vous l'arroserez de vos grâces ; elle est stérile, vous la féconderez ; elle est malade, vous la guérirez ; elle est faible, vous la fortifierez. - Surtout, mon bon Jésus, je ressens vivement l'impuissance où je suis de rendre à Dieu les devoirs qui lui sont dus. Il est souverainement adorable, vous l'adorerez en moi et pour moi ; il est l'infinie Majesté offensée, vous m'aiderez à l'apaiser ; il est la source de tous biens, vous m'obtiendrez de lui tout ce qui me manque et vous le remercierez en moi de tous ses bienfaits.
    Venez Cœur de Jésus, venez suppléer à mon impuissance d'adorer Dieu et de l'aimer comme il convient ! Cœur brûlant d'amour, venez vous unir à mon cœur, venez l'échauffer et l'embraser du feu divin ! »

    Père Gustave Villefranche s.j. (*), in "L'Action de Grâces avec le Cœur de Jésus ou l'Art de bien employer le temps qui suit la Communion", Librairie Catholique Emmanuel Vitte, Lyon - Paris - Bourg, 1913.

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    (*) : Le P. Gustave Villefranche est le frère aîné d'Hélène Villefranche (1879-1951), fondatrice des Auxiliaires du Cœur de Jésus. Ce petit livre connut le succès jusque dans les années 1930, avec sept éditions et au moins trente-sept mille exemplaires. La Croisade Eucharistique des Enfants de l'Apostolat de la Prière s'en servit comme d'un manuel. L'idée essentielle se résume ainsi : Jésus est non seulement le terme et l'objet de notre action de grâce mais celui en qui nous pouvons sanctifier le Père (p. 12). Dans un autre ouvrage, Le Cœur des saints et le Cœur de Jésus (même éditeur, 1922), le P. Gustave Villefranche voulut "rassembler en un volume les prodiges par lesquels Dieu a glorifié le cœur de chair des saints et en tirer la glorification du Cœur de Jésus."
    Cf. Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur des femmes : De 1870 à 1960, Éditions de l'Atelier, 2000, chapitre sur Hélène Villefranche, p. 1528-1529.

  • Méditation : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) - Désirons-nous la perfection ?

    « Un désir ardent ne connaît rien d'impossible et rend capable de tout. Que l'amour de Madeleine est admirable ! et combien est ardent, combien intrépide le désir qui la consume de retrouver Jésus ! Heureuse l'âme qui aime Jésus jusqu'à le désirer ainsi ! Dieu fait de nos désirs la mesure de ses bienfaits, et auprès de lui les plus grands biens ne coûtent souvent qu'un désir. S'il diffère quelquefois de nous exaucer à l'instant même, ce n'est que pour nous faire désirer ses biens davantage, et nous les faire mieux apprécier quand il nous les donne. Oh ! si nous désirions posséder Jésus en nous par le recueillement et l'amour, je ne dis pas comme le désirait Madeleine, mais seulement comme l'homme du monde désire la fortune et la gloire, que nous serions promptement saints !
    Notre grand malheur, c'est de ne pas aimer, et par conséquent de ne pas désirer ardemment notre perfection. On perd une bagatelle, on s'en attriste ; on perd Jésus en perdant le recueillement, l'humilité, la patience, la mortification, la charité, et l'on n'en a aucune douleur, et l'on ne dit pas comme Madeleine : Dites-moi où il est ; je suis prêt à tout faire pour le recouvrer. Prions Notre-Seigneur de mettre dans notre cœur ces désirs ardents qui font les saints. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Jeudi de Pâques, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Antonio Allegri da Correggio (v.1489-1534), Noli me tangere, 1525
    Museo Nacional del Prado, Madrid (Spanish Royal Collection)

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  • Méditation - Prière : « Ne craignez pas »

    « O Seigneur, soyez mon unique soutien dans les craintes, les faiblesses, les angoisses : soyez mon confident, mieux, ma confiance. Demeurez le Maître, Hôte divin, qui résidez sur le trône de mon cœur ; à Vous revient la puissance, l'amour, le gouvernement de tout mon être !
    Pourquoi me troubler ou craindre encore ? Tout est à Vous, ô Dieu ; c'est Vous-même qui en prenez soin et pourvoyez à mes besoins. Vous êtes l'amour infini et aimez l’œuvre de vos mains, plus qu'elle ne pourrait comprendre et s'aimer elle-même. Qui oserait douter de votre puissance, des soins prévoyants et affectueux que de toute éternité, Vous prodiguez à vos créatures et de la puissance de votre amour ?
    Je crois que tout est fait et permis par Vous pour mon bien et mon salut ; je m'abandonne à votre conduite avec confiance et amour, sans angoisse, ni appréhension, ni calculs. »

    Bse Marie-Thérèse de Soubiran (1834-1889), Fondatrice de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice. Cité in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome I (Temps de la Passion, 26, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.
    A consulter : Écrits Spirituels de Marie-Thérèse de Soubiran, Collection Christus n°56, Desclée de Brouwer, 1985.

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  • Méditation : la sainteté dans les petites choses

    « Dieu, touché de notre faiblesse, n'exige point de nous les vertus héroïques des confesseurs, des vierges, des anachorètes, des martyrs ; il a promis aux ouvriers arrivés à sa vigne les derniers, sur la fin de la journée, le même salaire qu'à ceux qui ont porté le poids du jour, et l'humble denier de la veuve lui est aussi agréable que les plus riches offrandes. Aussi a-t-il voulu nous donner des modèles plus à portée de notre imitation. Chaque jour l’Église nous propose l'exemple de quelque bienheureux qui s'est sanctifié dans les plus humbles conditions : saint Victor et saint Maurice étaient soldats ; saint Gaudéric et saint Isidore étaient laboureurs ; sainte Zite une pauvre servante ; saint François d'Assise marchand ; saint Joseph un charpentier ; les apôtres de simples pêcheurs, et Jésus-Christ a voulu naître de la plus humble des familles ; à côté d'un glorieux martyr triomphe une sainte femme, un juste, un pauvre artisan qui n'a d'autre mérite aux yeux de Dieu que d'avoir su retenir sa langue, respecter l'honneur du prochain, pardonner une offense, rendre à chacun ce qui lui était dû, d'avoir été bon, doux, charitable, modeste dans la prospérité, résigné dans l'affliction, d'avoir été surtout l'ami des pauvres ; en un mot, les plus simples vertus, pratiquées en vue de Dieu et de notre avenir éternel, sont cette monnaie d'or dont on achète les cieux...

    Dieu ne vous demande pas de vous dépouiller de vos biens, de quitter le monde pour aller vous enfoncer dans un cloître ou quelque solitude, et y pleurer vos péchés le reste de votre vie, dans les cilices, les jeûnes et les macérations ; il ne vous ordonne pas non plus de voler au martyre et de confesser votre foi dans les cachots, sur les roues, les chevalets et les brasiers ardents ; ce qu'il vous demande, mes Frères, c'est votre cœur, c'est le généreux sacrifice de cette passion, de cette rancune, de cet illégitime intérêt ; c'est que vous ne soyez pas esclaves de l'or et de l'argent, et que vous sachiez donner dans le temps, ce qui vous sera rendu au centuple dans l'éternité... Il veut qu'au milieu de vos travaux, de vos chagrins, de vos souffrances, vous vous souveniez que ce monde est votre purgatoire, un lit de douleur où vous êtes languissants et malades, et que, de quelque côté que vous vous y retourniez, jamais vous ne pourrez y trouver le repos.

    Aussi ce Dieu de bonté veut-il que vous vous fassiez, de cet état de souffrance, un purgatoire de résignation et d'amour... Il ne vous demande pas des actions sublimes ; il couronne plus volontiers les vertus cachées au sein de la famille, celles que l'on pratique par une obéissance humble et fidèle aux lois de son adorable Providence, dans quelque état qu'il lui ait plu de vous placer ; on dirait même qu'il a des bénédictions toutes spéciales pour les plus petites choses, quand on les fait en son nom, et qu'un acte d'humilité, de résignation, d'obéissance, l'oubli d'une injure, une parole consolante à celui qui souffre, un soupir du cœur vers le ciel soit ce verre d'eau froide qu'il se plaît à récompenser de la félicité des saints. »

    Abbé Victorien Bertrand, Petits sermons où l'on ne dort pas, Tome IV (Dix-septième sermon), Paris, C. Dillet, 1868.

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  • Méditation : Carême, retraite et vie intérieure

    « Le Carême est par excellence un temps de vie intérieure, puisque c'est le temps où l'âme doit se renfermer dans le désert avec le divin Sauveur ; c'est le temps de la solitude encore plus du cœur que du corps. L'âme pieuse se bâtira une petite solitude au fond de son cœur, comme sainte Catherine de Sienne, et là, habitera et vivra avec Jésus-Christ. Heureuse solitude, heureuse retraite, où l'âme est seule avec son Dieu ! Cette retraite est plus facile qu'on ne pense ; ce n'est pas au dehors de nous, c'est en nous que nous devons chercher et trouver Jésus-Christ. C'est là qu'il réside avec délices. Pour trouver ce divin Époux, il faut entrer en soi-même par la pensée et y rester surtout par les affections ; y demeurer par l'attention douce, paisible et quelquefois silencieuse à la présence de Jésus-Christ en nous. Et puis, quand on a établi le bon Maître au dedans du coeur, lui dire souvent : Regardez-moi, Seigneur, dans votre miséricorde. Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Parlez, votre servante vous écoute. En tout, recourir au divin oracle qui est dans le propitiatoire de l'âme.

    Jésus-Christ se retire dans les âmes fidèles comme dans un désert pour y passer ces quarante jours. Soyez avec lui au fond de votre cœur pour l'écouter, le regarder, lui parler. Rentrez souvent dans cette solitude intérieure pour y adorer votre divin Maître qui vous attend pour vous parler cœur à cœur. Écoutez-le, faites silence ; et que cette parole vous unisse à lui. Regardez-le souvent ; ce regard sera tantôt de confiance, tantôt de consolation, à la vue de votre misère qui ne l'éloigne pas de vous ; tantôt un regard de reconnaissance et d'amour, un regard d'abandon. Dites-lui : Mon bon Maître, je suis faible, sèche, mais n'importe, la disposition de mon cœur, ma volonté ne change pas, elle est à vous, toute à vous. C'est vers cette vie intérieure qu'il faut vous diriger pendant ce Carême, mais ce travail doit être calme ; déclarez la guerre à la nature, toujours avec l'aide de Dieu souvent invoqué, et sa grâce qui établit l'âme dans la paix. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXIV), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : Sous le regard de Dieu

    « "Pour que notre vie soit une vie de prière, dit le P. de Foucauld, il faut deux choses : d'abord qu'elle renferme un temps suffisamment long consacré uniquement chaque jour à la prière ; ensuite que, pendant les heures consacrées à d'autres occupations, nous restions unis à Dieu, conservant la pensée de sa présence et tournant, par de fréquentes élévations, nos cœurs et nos regards vers Lui (1)."

    Ainsi Dieu n'est plus pour nous un être lointain. Ces retours à Dieu, de plus en plus fréquents, nous établissent peu à peu dans un état où notre âme se trouve fixée en Dieu, pour ainsi dire, par un souvenir simple et amoureux. Nous vivons dès lors sous le regard de Dieu, nous vivons avec Lui, toujours en sa présence, et participons vraiment à sa vie par la contemplation, l'amour et le don de nous-mêmes. »

    1. Écrits spirituels du P. de Foucauld, de Gigord, pp. 11-12.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Sous le regard de Dieu. Initiation à la vie intérieure, Éditions du Cerf, Paris, 1946.
    (livre réédité récemment par les Traditions monastiques)

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    L'Angélus, Jean-François Millet (1814-1875)
    Musée d'Orsay, Paris

  • Méditation : "tournez-vous vers Dieu..."

    « Vivez joyeuse : Notre Seigneur vous regarde, et vous regarde avec amour, et avec d'autant plus de tendresse que vous avez de faiblesse. Ne permettez jamais à votre esprit de nourrir volontairement des pensées contraires ; et quand elles vous arriveront, ne les regardez point elles-mêmes, détournez vos yeux de leur fausseté, et tournez-vous vers Dieu avec une courageuse humilité, pour lui parler de sa bonté ineffable, par laquelle il aime notre chétive, pauvre et misérable nature humaine, malgré ses infirmités. »

    St François de Sales, extrait de la Lettre CCCLX à une Supérieure de la Visitation (sœur de Blonay), 18 février 1618, in "Œuvres complètes de saint François de Sales", Tome troisième, Paris, Périsse Frères, 1855.

    NB : certains mots anciens employés par le saint évêque de Genève ont été ici modernisés, soit parce qu'ils sont aujourd'hui inusités, soit parce qu'ils ont acquis un autre sens. C'est le cas de : tendreté : tendresse ; imbécillité : faiblesse ; iniquité : fausseté ; abjecte : misérable ; nonobstant : malgré.

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