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  • Méditation - Communier, c'est se donner au Christ

    « Nous savons qu'à l'autel Notre-Seigneur se remet pour nous dans l'état de victime où il était sur la Croix. Victime, qu'est-ce à dire ? Chose offerte à Dieu en signe de notre offrande intérieure. Évidemment, lorsqu'à la Consécration, nous offrons ainsi l'Humanité Sainte de Jésus à la Trinité, nous faisons déjà, par notre intermédiaire, notre délégué, qui est le prêtre, un véritable sacrifice. Mais combien cela est mieux signifié quand nous communions ! En nous unissant ainsi à notre Victime, nous marquons aussi clairement qu'il est possible que nous entendons bien ne faire qu'une Victime avec Jésus. Je sais bien qu'on réserve d'habitude le nom d'âmes-victimes à celles que notre doux Sauveur a choisies pour les associer davantage à ses souffrances. Mais en un sens, il faut bien que tout chrétien soit victime, c'est-à-dire chose offerte, chose consacrée, chose donnée à Dieu, chose qui ne s'appartient plus, mais qui est devenue la propriété de Dieu en Jésus.

    Si tel est - et il est impossible d'en douter - le sens plénier de la communion eucharistique, vous voyez que la participation au Corps et au Sang de Jésus est bien autre chose qu'une visite qu'Il nous ferait. Combien, qui se croient pieux, ne comprennent pas cela ! Et alors, qu'arrive-t-il ? On fait comme une maîtresse de maison qui reçoit un invité de marque. Elle l'accueille dignement, elle le traite avec honneur, mais en sentant qu'elle est chez elle et qu'il n'est pas chez lui. Et quand il est parti, qu'elle peut déposer la contrainte qu'elle s'imposait par égard pour lui, elle est bien tentée de dire : « Ouf ! le voilà parti ! » Oh ! ma petite fille, est-ce bien sûr qu'après l'une ou l'autre de vos communions, l'action de grâces faite sérieusement, je l'accorde, vous n'avez jamais été sur le point de penser, une fois la présence réelle disparue : « C'était très bien d'avoir le Bon Jésus, mais enfin, maintenant qu'il est parti, je vais pouvoir me détendre. » Cela venait de ce que vous compreniez de travers ce que c'est qu'une communion. Dans la vérité, communier c'est marquer qu'on reconnaît qu'on ne s'appartient plus, et pas seulement pour le temps de l'action de grâces, mais sans limite de temps, selon ce que dit saint Paul : « Vous n'êtes plus à vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu ; non estis vestri, Christi estis, Christus autem Dei. » (1) »

    1. I Cor. II, 23.

    Abbé V.A. Berto (1900-1968), Notre-Dame de Joie. Correspondance de l'Abbé Berto (extraits de la Lettre du 2.XII.1935 à une élève de 13 ans), Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1989 (2e édition).

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  • Méditation et prière pour le Vendredi Saint

    « Et ayant dit cela, ayant incliné la tête, il rendit l'esprit (Joan. XIX, 30) Il incline la tête en signe d'acquiescement à la volonté de son Père : c'est le dernier acte de son sacrifice. Ainsi est mort le divin Jésus, nous montrant combien il est véritable qu'ayant aimé les siens, il les a aimés jusqu'à la fin (Joan. XIII, I). Ainsi est mort le divin Jésus, pacifiant par ses souffrances le ciel et la terre (Coloss. I, 20). Il est mort, et son dernier soupir a été un soupir d'amour pour les hommes.
    Jamais Jésus-Christ n'a été plus vivant que dans sa mort. Il nous invite à nous mettre avec lui : alors, nous ne craindrons plus la mort, nous la vaincrons comme lui.
    Si nous étions seuls, ce nous serait témérité de ne pas craindre la mort. Mais si nous sommes avec lui nous pouvons dire : Même au milieu des ombres de la mort, je n'aurai pas peur parce que vous êtes avec moi (Ps. XXII, 4). En inclinant la tête avec lui, en acquiesçant avec lui à la volonté divine, notre mort devient ce qu'a été la mort de Jésus-Christ, ou mieux la continuation du sacrifice de Jésus-Christ, c'est-à-dire ce qu'il y a de plus grand sur la terre.
    Il n'y a rien de plus grand dans l'univers que Jésus-Christ, il n'y a rien de plus grand dans Jésus-Christ que son sacrifice. Il n'y a rien de plus grand dans son sacrifice que son dernier soupir, et que le moment précieux qui sépara son âme très sainte de son corps adorable.
    La mort du chrétien unie à celle de Jésus-Christ devient glorieuse. La seule chose à faire au moment de la mort, c'est donc d'entrer dans les sentiments et l'acte de Jésus-Christ disant à son Père : Je remets mon âme entre vos mains.
    Si Jésus-Christ a tant souffert dans sa Passion, et s'il s'est montré si doux au milieu de toutes ses souffrances, c'était afin de nous attirer à nous jeter dans ses bras. Il avait dit : quand je serai exalté, c'est-à-dire quand je serai élevé sur la croix, j'attirerai tout à moi. Dans les bras du divin Crucifié il n'y a plus rien à craindre, et il fait lui-même en nous ce qu'il a fait sur la croix.

    Ô Jésus, donnez-moi, quand arrivera le terme de ma vie, de pouvoir dire avec confiance : Père, je remets mon âme entre vos mains. Vous qui avez fixé le terme de ma vie, donnez-moi de pouvoir dire après vous avec bonheur la parole que vous avez dite quand vous avez voulu exprimer que le terme de vos labeurs était arrivé : Tout est consommé.
    Daignez, Seigneur, avant de nous retirer de cette vie, nous donner cet amour dont vous consumez les âmes qui sont à vous. Qu'il sera doux pour nous, à l'heure de la mort, de voir que nous allons être jugées par Celui que nous aurons aimé par-dessus toutes choses ! Avec quelle confiance nous pourrons nous présenter devant lui, sûres d'entendre de sa bouche un arrêt favorable ! Quel ineffable bonheur de penser que nous n'allons pas à une terre étrangère, mais dans notre véritable patrie, puisque c'est celle de l’Époux céleste que nous aimons tant, et de qui nous sommes tant aimées ! »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome II (Vendredi Saint), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    Gravure de Hieronymus Wierix (1553-1619) : Le Christ sur la Croix, 1619.

  • Semaine Sainte - Jusqu'où suivrons-nous Jésus ?

    « Jésus trouve beaucoup d'amateurs de son royaume céleste, mais peu de porteurs de sa croix.
    Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
    Tous veulent la joie avec le Christ, mais peu veulent supporter quelque chose pour lui.
    Beaucoup suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de la Passion.
    Beaucoup vénèrent ses miracles, mais peu le suivent jusqu'à l'ignominie de la croix.
    Beaucoup aiment Jésus tant qu'il ne leur arrive aucune adversité.
    Beaucoup le louent et le bénissent tant qu'ils reçoivent de lui quelque consolation ; mais dès qu'il se cache et les laisse un peu à eux-mêmes, voilà qu'ils tombent dans les revendications et un excessif abattement.
    Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour quelque consolation personnelle, le louent et le bénissent dans la tribulation et l'angoisse du cœur, autant que dans la plus grande consolation. »

    Imitation de Jésus-Christ, II, 11.

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    Sebastiano Ricci (1659-1734), Le Christ au mont des Oliviers
    Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche

  • Méditation - « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. » (Mt 10, 38)

    « Celui qui n'embrasse pas les sacrifices que je lui demande et qui ne m'imite pas, n'est pas digne de moi. N. Seigneur ne dit pas « la croix », mais « sa croix ». Il n'ordonne pas de prendre une croix quelconque, mais il veut que chacun prenne sa croix personnelle, la croix que Dieu lui a préparée. Il ne veut pas que chacun fasse tels sacrifices qu'il jugera bons, mais ceux-là que Dieu lui demande, ceux qu'il lui impose par les événements, par ses supérieurs légitimes, ceux qu'il lui inspire et que ses représentants dont Il a dit : « Qui vous écoute, m'écoute », approuvent, ceux enfin au sujet desquels Lui-même manifeste par quelque manière, par quelque moyen que ce soit, sa divine volonté... Quiconque ne fait pas tous les sacrifices que Dieu lui demande et n'imite pas de son mieux et à tout instant Jésus, n'est pas digne de Lui. Interrogeons notre conscience. Demandons pardon. Prenons des résolutions pour l'avenir. »

    Bx Charles de Foucauld, Commentaire de Saint Matthieu (C. 10), in "Œuvres spirituelles" V. Lecture du S. Évangile Saint Matthieu, nouvelle cité, Paris, 1989.

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    Luis de Morales (1509-1586), Le Christ porte sa Croix
    Musée National des Beaux-Arts, La Havane

  • Méditation - « Veillez ! »

    « « Veillez ! » nous dit Jésus avec insistance. Nous n'avons pas seulement à croire, mais à veiller ; nous n’avons pas simplement à aimer, mais à veiller ; nous n’avons pas uniquement à obéir, mais à veiller. A veiller pour quoi ? Pour ce grand, pour ce suprême événement : la venue du Christ. Il semble bien y avoir là un appel spécial, un devoir dont l'idée ne nous serait jamais venue à l'esprit si Jésus lui-même ne nous l'avait enjoint. Mais qu'est-ce donc que veiller ?…
    Celui-là veille dans l'attente du Christ, qui garde l’esprit sensible, ouvert, sur le qui-vive, qui reste vif, éveillé, plein de zèle à le chercher et à l’honorer. Il désire trouver le Christ dans tout ce qui lui arrive. Il n'éprouverait aucune surprise, aucune épouvante ni agitation s'il apprenait que le Christ était là.
    Et celui-là veille avec le Christ (Mt 26,38) qui, tout en regardant l'avenir, sait qu'il ne doit pas oublier le passé, qui n’oublie pas ce que le Christ a souffert pour lui. Il veille avec le Christ celui qui, en souvenir de lui, s’associe à la croix et à l'agonie du Christ, qui porte joyeusement la tunique que le Christ a porté jusqu’à la croix et qu’il a laissée après son Ascension. Souvent dans les épîtres, les écrivains inspirés expriment leur désir du second avènement, mais ils n’oublient jamais le premier, la crucifixion et la résurrection… Aussi l'apôtre Paul qui invite les Corinthiens à « attendre la venue du Seigneur », ne manque pas de leur dire de « toujours porter dans notre corps la mort du Seigneur, pour que la vie du Christ Jésus se manifeste en nous » (2Co 4,10). La pensée de ce qu'est le Christ aujourd'hui ne doit pas effacer le souvenir de ce qu'il a été pour nous…
    Veiller, c’est donc vivre détaché de ce qui est présent, vivre dans l’invisible, vivre dans la pensée du Christ tel qu’il est venu une première fois et tel qu’il doit venir, désirer son deuxième avènement dans la mémoire aimante et reconnaissante du premier. »

    Bx John Henry Newman (1801-1890), PPS 4,22 (trad. Bremond alt.).

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  • Préparation à la mort, prière de Ste Gertrude

    « O Cœur aimé plus que toutes choses, le cri de mon propre cœur s'élève vers vous. Ayez souvenir de moi ; que la douceur de votre charité rende, je vous en supplie, le courage à ce cœur. Que votre miséricorde la plus choisie s'émeuve en ma faveur ; car, hélas ! en moi le mal abonde et le bien n'existe pas. Par les mérites de votre précieuse mort, ô mon Jésus, de cette mort qui a suffi pour acquitter la dette universelle, remettez-moi tout le châtiment que j'ai mérité, et restituez-moi en vous-même tous les biens que j'ai perdus ; attirez-moi à vous avec tant d'efficacité que l'ardeur du divin amour m'ayant transformée tout à coup, je trouve grâce à vos yeux, et que j'obtienne cette miséricorde que vous m'avez méritée lorsque, par amour de mon amour, vous avez défailli et êtes mort sur la croix. Donnez-moi, ô mon cher Jésus, de vous aimer vous seul en toutes choses et par-dessus toutes choses, de m'attacher à vous avec ardeur, d'espérer en vous et ne mettre aucune borne à mon espérance.
    Accordez-moi de rendre à votre mort l'hommage qui lui est dû, en me donnant à goûter sans retard, à l'heure de mon trépas, le très doux fruit de ma rédemption, le mérite infini de votre propre mort, avec toute l'efficacité que vous m'avez souhaitée au moment où, dévoré de la soif de mon salut, vous rendiez l'esprit, ayant racheté mon âme au prix si élevé de votre sang.
    O amour, que ton adieu me soit doux à l'heure de ma mort, et que mon repos dans ta paix soit rempli de délices ! Amen. »

    Ste Gertrude (fêtée ce jour), Prière extraite des "Exercices de Sainte Gertrude" (Septième exercice, A None), Introduction, Traduction et Notes par Dom Albert Schmitt, A Paris, Éditions d'Histoire & d'Art, Librairie Plon, 1942.

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    Miguel Cabrera (Mexique, 1695-1768), Sainte Gertrude
    Dallas Museum of Art (Spanish colonial art gallery)

    (Crédit photo)

  • Prière pour demander la grâce d'une bonne mort

    « Prosterné devant le trône de votre adorable majesté, je viens vous demander, ô mon Dieu, la dernière de toutes les grâces, la grâce d'une bonne mort. Quelque mauvais usage que j'aie fait de la vie que vous m'avez donnée, accordez-moi de la bien finir et de mourir dans votre amour.
    Que je meure comme les saints patriarches, quittant sans regret cette vallée de larmes, pour aller jouir du repos éternel dans la véritable patrie !
    Que je meure comme le bienheureux saint Joseph, entre les bras de Jésus et de Marie, en répétant ces deux noms que j'espère bénir pendant toute l'éternité !
    Que je meure comme la très sainte Vierge, embrasé de l'amour le plus pur, brûlant du désir de me réunir à l'unique objet de mes affections !
    Que je meure comme Jésus sur la croix, dans les sentiments les plus vifs de haine pour le péché, d'amour pour mon Père céleste, et de résignation au milieu des souffrances !
    Père saint, je remets mon âme entre vos mains : faites-moi miséricorde.
    Jésus, qui êtes mort pour mon amour, accordez-moi la grâce de mourir dans votre amour.
    Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur, maintenant et à l'heure de ma mort.
    Ange du ciel, fidèle gardien de mon âme, grands Saints que Dieu m'a donnés pour protecteurs, ne m'abandonnez pas à l'heure de ma mort.
    Saint Joseph, obtenez-moi, par votre intercession, que je meure de la mort des justes.
    Ainsi soit-il.
    Moriatur anima mea morte justorum, et fiant novissima mea horum similia (Num. XXIII, 10). (*) »

    (*) : Que moi-même je meure de la mort du juste, que la fin de ma vie soit pareille à la sienne.

    J. Guibert, Retraite spirituelle, Appendices (V. Préparation à la mort), Paris, Librairie Vve Ch. Poussielgue, 1909.

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  • Méditation - Pourquoi la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus ?

    « Pour rallumer la charité, si refroidie et presque éteinte dans les cœurs de la plupart des chrétiens, il veut leur donner un nouveau moyen, par cette dévotion, d'aimer Dieu par ce sacré Cœur, autant qu'il le désire et qu'il le mérite, et de réparer par là leurs ingratitudes. Ce Cœur divin est le trésor du ciel, dont l'or précieux nous a été donné déjà, en plusieurs manières, pour payer notre dette et acheter le ciel : c'est la dernière invention de son amour, de laquelle il ne tiendra qu'à nous de profiter. Et malheur à ceux qui ne le feront pas, ou qui ne le voudront pas faire ! Il désire qu'en nous sanctifiant, nous glorifiions ce Cœur tout amour, lequel a plus souffert que tout le reste de la sainte humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dès le moment de l'Incarnation, ce Cœur sacré a été changé en une mer d'amertume, souffrant dès ce premier instant jusqu'à son dernier soupir sur la croix. Tout ce que cette sainte humanité a souffert intérieurement dans le cruel supplice de la croix, ce divin Cœur l'a ressenti continuellement. C'est pour cela que Dieu veut qu'il soit honoré par un hommage particulier, afin que les hommes lui fassent goûter autant de joie et de plaisir par leur amour et hommages, qu'ils lui ont fait sentir d'amertumes et d'angoisses par leurs peines.
    [...]
    Ce divin Cœur est une source intarissable, où il y a trois canaux qui coulent sans cesse : premièrement, de miséricorde pour les pécheurs, sur lesquels découle l'esprit de contrition et de pénitence ; le second est de sa charité, qui s'étend pour le secours de tous les misérables qui sont en quelque nécessité, et particulièrement ceux qui tendent à la perfection y trouveront, par l'entremise des saints Anges, de quoi vaincre les obstacles ; du troisième, découlent l'amour et la lumière pour les parfaits amis qu'il veut unir à lui, pour leur communiquer sa science et ses maximes, afin qu'ils se consacrent entièrement à lui procurer de la gloire, chacun en sa manière ; et la Sainte Vierge sera la spéciale protectrice de ceux-ci, pour les faire arriver à cette vie parfaite. De plus, ce divin Cœur se rendra l'asile et le port assuré, à l'heure de la mort, de tous ceux qui l'auront honoré pendant leur vie, et les défendra et protègera.
    [...]
    Enfin ce divin Cœur est un abîme de bien où les pauvres doivent abîmer leurs nécessités, un abîme de joie où il faut abîmer toutes nos tristesses, un abîme d'humiliation pour notre orgueil, un abîme de miséricorde pour les misérables, et un abîme d'amour où il nous faut abîmer toutes nos misères. »

    Ste Marguerite-Marie (fêtée ce jour), extraits de la Lettre au Père Croiset, 15 septembre 1689. In "Vie et mission de la Bienheureuse Marguerite-Marie Apôtre du Sacré-Cœur" par le R.P. Granger (Livre III ch. XII), Ligugé, Imprimerie Saint-Martin, 1893.

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  • Méditation - Au nom de Jésus, bâtir la Paix

    « Là où il y a l'offense, que je mette le pardon,
    Là où il y a la discorde, que je mette l'union... »

    « Il faut apaiser les différends, assoupir les procès, et presser tellement les parties de se parler et de se réconcilier, qu'on ne croie pas avoir rien fait si on ne se parle et si on ne s'aime, comme si on n'avait rien eu à démêler ensemble. Autrement, c'est un signe qu'il y a encore sur le cœur je ne sais quoi que Notre-Seigneur ne veut pas, puisqu'il veut que nous soyons les uns avec les autres comme nous voudrions être avec lui, et qu'il fût avec nous. Or, il est assuré qu'il ne doit rien demeurer sur le cœur contre lui, et que nous ne voudrions pas qu'il lui restât rien contre nous ; il faut donc se mettre ensemble de la sorte, ou s'exposer au danger d'être toujours mal avec Jésus.
    [...]

    Mon bon Jésus, vous dont le nom est une huile épandue qui adoucit toutes les plaies, vous dont la voix est si douce qu'elle est capable de calmer toutes les tempêtes, ce que nous avons de meilleur et de plus efficace dans toutes ces rencontres de discordes et de désunions, c'est d'interposer votre saint nom, c'est de prendre vos paroles, votre croix, votre pardon, votre sang, votre mort et vos mérites pour adoucir les cœurs. Et à la vérité, il ne faut que cela pour apaiser votre Père, et pour le réconcilier avec nous. Mais, chose étrange ! quoique nous en parlions, quoique nous vous nommions, quoique nous vous réclamions, et que nous en appelions à votre justice, le monde ne s'en émeut presque pas, et ne s'en laisse pas toucher comme il faudrait ; d'où vient cela ?... Mon fils, c'est que le monde ne connaît pas et n'estime pas ma personne comme mon Père ; mais si les hommes voulaient un peu s'étudier à me connaître, il en aurait bientôt assez appris, pour savoir que je mérite bien qu'ils pardonnent une offense pour moi, qui ai mérité le pardon de toutes leurs offenses... »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome V (Mercredi de la dixième semaine après la Pentecôte, Troisième point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868 (1ère édition, 1645).

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  • Méditation - L'Eucharistie, sacrement de miséricorde

    « Ô mon Sauveur, vous vouliez me sauver à quelque prix que ce fût, c'est pourquoi vous avez ajouté au sacrifice de la croix celui de la divine Eucharistie. Quelle preuve authentique de votre infinie bonté ! et quel puissant motif d'espérance en votre miséricorde !
    [...]
    Alphonse,Mère des Douleurs,Eucharistie,sacrement,miséricorde,Sauveur,sacrifice,croix,autel,prêtre,mort,péché,coupable,justice,victime,vie,amourVous vous trouvez tous les jours sur tous les autels du monde chrétien, où vous vous offrez en sacrifice pour l'amour de moi ; vous multipliez ainsi vos miracles en multipliant votre divine présence en mille endroits différents et éloignés, pour multiplier envers moi les tendres témoignages de vos bontés toujours nouvelles, et de vos divines miséricordes, quoique je m'en sois rendu tous les jours indigne.
    Vous vous trouvez sur tous les autels au premier moment que vous y êtes appelé ; vous vous y offrez vous-même avec le prêtre pour satisfaire à la justice de Dieu pour mes péchés, dont je devrais être la seule victime, parce que moi seul j'en suis coupable, et dont je devrais seul porter toute la peine.
    Vous faites plus : vous mourez mystiquement tous les jours sur cet autel, parce que les pécheurs vous offensent tous les jours, et que vous voulez à vos dépens leur donner la vie, quoiqu'ils aient mérité la mort. Ah ! Seigneur, c'est cet amour ingénieux et multiplié qui me rend toute ma confiance, qui me rassure quand je suis alarmé des rigueurs de votre justice, et qui me fait comprendre que vous voulez que l'amour de mon coeur l'emporte sur la crainte. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Jeudi de la dix-huitième semaine, Oraison du soir), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation - Prière : « Pardonnez-nous nos offenses... »

    « J'ai bien pu de moi-même vous offenser, ô mon Père, mais je ne pouvais pas de moi-même obtenir le pardon de mes fautes. Votre Fils bien-aimé est venu à mon secours. Il s'est revêtu de ma nature humaine pour me guérir de mes infirmités. En expiation de mes offenses, il vous a offert un sacrifice de louanges, et afin d'appeler sur moi votre pitié et votre miséricorde, celui qui est assis à votre droite, ne dédaigne pas de porter la ressemblance de ma nature humaine. Voilà, mon Dieu, ce qui me remplit d'espoir et de confiance. Si, par mes iniquités, je mérite votre mépris, prenez du moins en considération, pour me pardonner, l'ineffable charité de votre Fils bien-aimé. Que les mérites de ce Fils vous rendent favorable à votre serviteur. Par le mystère de son incarnation, pardonnez à notre chair mortelle et coupable. Que la vue de ses plaies divines fasse disparaître à vos yeux nos péchés et nos crimes. Que le sang précieux qui coule de son côté efface les souillures de mon âme. [...]

    De quelle faute l'homme pourrait-il se rendre coupable, qui ne pût être rachetée par le Fils de Dieu qui s'est fait homme ? Quel orgueil, quelque grand qu'il fût, ne tomberait pas devant l'humilité d'un Dieu ? Quel empire la mort peut-elle avoir, qui ne soit détruit par le supplice du Fils de Dieu sur la croix ? Ô mon Dieu, si l'on mettait dans la même balance tous les péchés de l'homme et la miséricorde de celui qui les a rachetés, la clémence du Sauveur l'emporterait sur l'iniquité humaine autant que l'orient est éloigné de l'occident, et que le plus profond des enfers est au-dessous du plus haut des cieux. Daignez donc, ô Dieu mon créateur, me pardonner mes fautes. Je vous en conjure par les souffrances infinies de votre Fils bien-aimé. Que sa piété rachète mon impiété ; sa modération et son innocence, ma perversité ; sa douceur, ma violence ; son humilité, mon orgueil ; sa patience à souffrir, mon aversion pour la douleur ; sa bonté, ma dureté ; son obéissance, ma rébellion contre vos commandements ; son calme, mes inquiétudes ; sa douceur, l'aigreur de mon esprit ; sa clémence, mes emportements ; sa charité, ma malice. (St Augustin, Méditations) »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome cinquième (Vendredi de la quatorzième semaine, Oraison de la nuit), Desclée, De Brouwer, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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    Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), Crucifixion
    Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (Russie)

  • Méditation - Prière à Jésus-Christ

    « Louange et gloire vous soient rendues à jamais, Seigneur Jésus, qui, pour un pécheur tel que moi, avez daigné descendre des cieux, et monter sur l'arbre de la croix, afin de satisfaire à la divine justice, pour mes péchés ! Là, dépouillé de vos vêtements, et couvert de blessures en tout votre corps, vous avez été suspendu entre deux larrons, comme le plus infâme voleur, vous le plus beau des enfants des hommes, vous le vrai Fils de Dieu, vous le Roi des rois et le Seigneur des anges ! Soyez environné de bénédictions, de splendeurs, d'actions de grâces, et de cantiques de louanges, ô Agneau de Dieu, modèle de douceur ! Car il n'y a pas d'honneurs que vous n'ayez mérités par votre Passion et votre mort, et par les ignominies de toutes sortes que vous avez endurées sur la croix. Recevez donc cet humble tribut de louanges, ces dévotes actions de grâces, ces adorations de mon esprit, ces pieux hommages de ma bouche, pour la souveraine charité, l'immense charité que vous m'avez témoignée en votre Passion.
    [...]
    Oh ! combien donc m'avez-vous estimé, pour me racheter à si haut prix ? Vous avez donné certes ce que vous aviez de plus précieux, car est-il rien de plus précieux que votre personne sacrée ? Et vous vous êtes livré tout entier pour moi ! C'est pourquoi, je vous en conjure, ô doux Jésus, source de bonté, de charité, ne permettez pas que j'en perde jamais le souvenir ; faites que l'image de votre corps attaché à la croix brille sans cesse à mes yeux, et que chacune de vos cicatrices imprime profondément votre amour en mon cœur. »

    Thomas A Kempis, in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, IV. Sur la Passion de Jésus-Christ, Quatrième prière, 1-3), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

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    Juan Manuel Miñarro, Santo Cristo de la Universidad de Córdoba

  • Méditation - "comme nous pardonnons..."

    « Les paroles de Jésus sur la croix lors des derniers instants de sa vie terrestre offrent des indications exigeantes pour notre prière, mais elles l’ouvrent également à une confiance sereine et à une ferme espérance. Jésus qui demande au Père de pardonner ceux qui le crucifient, nous invite au geste difficile de prier également pour ceux qui nous font du tort, qui nous ont porté atteinte, en sachant toujours pardonner, afin que la lumière de Dieu puisse illuminer leur cœur ; et il nous invite à vivre, dans notre prière, la même attitude de miséricorde et d’amour dont Dieu fait preuve à notre égard : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », disons-nous chaque jour dans le « Notre Père ». Dans le même temps, Jésus, qui au moment extrême de la mort se remet totalement entre les mains de Dieu le Père, nous communique la certitude que, pour autant que les épreuves soient dures, les problèmes difficiles, la souffrance lourde, nous ne tomberons jamais en-dehors des mains de Dieu, ces mains qui nous ont créés, qui nous soutiennent et qui nous accompagnent sur le chemin de l’existence, car elles sont guidées par un amour infini et fidèle. »

    Benoît XVI, Conclusion de la catéchèse de l'Audience générale du 15 février 2012, in "L'Âme de la prière", Artège, Perpignan, 2016.
    Texte intégral sur le site internet du Vatican.

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    James Tissot (1836-1902), Les quatre gardes s'assirent et le gardèrent
    (Crédit photo : Brooklyn Museum)

  • Acte de compassion envers Jésus et sa tendre Mère (à réciter devant le crucifix)

    « Je me mets devant vous à deux genoux, Seigneur Jésus, vous que je vois suspendu pour moi à la croix. Je vous salue, ô vénérable image de mon Maître, de Jésus crucifié, de Jésus dont le sang m'a racheté des mains de l'ennemi. Salut, Sauveur du monde, qui avez enduré pour moi une mort aussi amère ! Je vous en conjure, doux Jésus, accordez-moi, selon toute l'étendue de votre miséricorde, de compatir à toutes vos peines, de partager, du fond du cœur, les douleurs de votre sainte Mère, et de verser des torrents de larmes, avec le bienheureux apôtre saint Jean, au pied de la croix. Quelle consolation pour moi, si la vivacité de cette compassion pouvait me faire verser extérieurement des larmes devant l'image de votre croix ; ô vous qui, pour moi, avez si souvent versé par flots votre sang précieux !

    Mais comme tout don excellent vient de vous (Jac., I, 17), remplissez, pour votre gloire, le désir que je vous manifeste, et que la mémoire de votre sainte Passion, et le souvenir spécial de votre glorieuse Mère, toujours accompagnée de son fidèle gardien, saint Jean, votre disciple chéri, produise dès cette heure, et à l'avenir, en moi, une ferveur plus vive, une vertu plus généreuse, un sentiment de piété plus intime, et une plus grande perfection de vie et de mœurs. Jamais je ne me lasserai de vous contempler sur la croix ; les douleurs de votre Mère seront ma consolation, et les larmes de saint Jean intercéderont pour moi. Jamais je ne considérerai cette mort ignominieuse, sans que mon âme éprouve intérieurement une vive compassion ; tel est du moins mon désir. Accordez-moi donc, chaque fois que je me rappelle le souvenir de votre Passion, ou que je vois le crucifix, votre fidèle image, d'éprouver intérieurement, en mon cœur, les sentiments que vous avez fait éprouver à tant d'âmes dévotes ; ô vous qui, étant Dieu, vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »

    Thomas A Kempis (1380-1471), in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, III. Sur la Passion de Jésus-Christ, Troisième prière), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

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    Crucifix de l'église Sanbuenaventura de Yaguaron, au Paraguay

  • Méditation - Les pratiques de la dévotion au Sacré-Coeur 3. Heure sainte et union à Jésus souffrant

    « On peut dire de la Passion, comme de l'Eucharistie : c'est une dévotion inséparable, pour Marguerite-Marie, de la dévotion au Sacré-Cœur. L'Heure Sainte que Jésus a demandé à Marguerite-Marie, n'est pas autre chose qu'un exercice d'union à Jésus souffrant.
    Elle passait au chœur la nuit du Jeudi Saint et une fois elle y passa toute la nuit à genoux, sans appui et les mains jointes, en union mystique avec les mystères de l'agonie. L'image du Sacré-Cœur qu'elle nous a révélée est toute imprégnée de la Passion : plaie, croix, couronne d'épines. (Bainvel)
    Ses écrits nous donnent l'impression d'une âme toute unie à Jésus souffrant, sans autre joie que la joie même « de souffrir en aimant. »
    On sait la fameuse vision où Notre-Seigneur lui présenta un double tableau, celui d'une vie « toute dans la paix et la consolation » et celui d'une vie toute crucifiée ; et comment lui-même choisit pour elle la seconde.
    Notre-Seigneur lui avait appris, à l'occasion du jubilé, à offrir souvent au Père éternel les amples satisfactions qu'il a faites à sa justice pour les pécheurs sur l'arbre de la croix, en le priant de rendre efficace le mérite de son sang précieux, à toutes les âmes criminelles.

    Résolutions. - Je m'attache surtout à la consécration et à l'amende honorable. Amour et réparation, c'est ma devise. C'est l'esprit dans lequel je veux vivre et mourir. Je veux répéter ma devise au commencement de toutes mes actions. Je veux les offrir dans cette intention au Cœur de mon Jésus pour sa consolation. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (22 juin, IIIe Point p. 667-668), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    (Crédit photo : © GodAloneSufficeth.com, 2011)

  • Le Coeur de Jésus, siège de toutes les vertus - 2. la patience

    (suite de la méditation d'hier)

    « « La deuxième vertu à honorer dans le Sacré-Cœur, dit le P. Claude de la Colombière, c'est une patience infinie dans les maux, une contrition et une douleur extrêmes pour les péchés dont il s'était chargé, la confiance d'un fils très tendre alliée à la confusion d'un très grand pécheur. » - Il savait que Notre-Seigneur, en manifestant son Cœur à Marguerite-Marie, avait surtout attiré notre attention sur ses mystères douloureux, sur sa Passion et ses souffrances réparatrices.
    « Le Sacré-Cœur me fut représenté sur un trône de feu, lui avait dit Marguerite-Marie, et la plaie qu'il avait reçue sur la croix y paraissait visiblement. Il y avait une couronne d'épines autour de ce Sacré-Cœur et une croix au-dessus. Le divin Sauveur me fit connaître que ces instruments de la Passion signifiaient que l'amour immense qu'il a pour les hommes avait été la source de toutes les souffrances et humiliations qu'il a voulu souffrir pour nous ; que dès le premier instant de son incarnation, tous ces tourments et tous ces mépris lui avaient été préparés, que la croix fut, pour ainsi dire, plantée dans son Cœur, et que ce fut dès ce premier instant qu'il accepta, pour nous témoigner tout son amour, toutes les humiliations, la pauvreté, les douleurs que sa sacrée humanité devait souffrir dans tout le cours de sa vie mortelle, et les outrages auxquels l'amour devait l'exposer jusqu'à la fin des siècles, sur nos autels, dans le très saint et très auguste Sacrement... »
    Patience, réparation, abandon, c'est bien là toute la vie du Cœur de Jésus. Il nous a donné cet exemple avec la grâce pour l'imiter. »

    (suite et fin de cette méditation demain)

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (18 juin, IIe Point pp. 652-653), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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  • Méditation - « Jésus doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre ! » (suite et fin)

    (suite et fin de la méditation d'hier)

    « L'Humilité, c'est l'amour aussi, mais l'amour qui reçoit, les mains tendues pour recevoir. L'homme humble se montre petit comme un mendiant, son bonheur n'est pas dans ce qu'il a, ni dans ce qu'il reçoit, mais dans le fait de recevoir, de donner à l'autre l'occasion de faire un don. Pour lui, tout est don, tout est grâce (selon la maxime de la petite Thérèse). L'Humble est un victorieux toujours : « il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse... » (Za 9, 9) dans une foule en liesse. Mais c'est le même, humble et victorieux, qui monte au calvaire en portant sa croix, c'est le même qui sort vivant du tombeau. C'était déjà le même qui naissait dans une crèche ! L'Humble reçoit tout finalement de Dieu. Là est sa victoire : il est dans l'amour, à priori, par choix. Finalement, il ne subit rien puisqu'il consent librement à tout à chaque instant par amour et dans l'amour. L'Humble, c'est Jésus humilié, c'est Jésus crucifié, c'est le Sacré Cœur transpercé.

    Douceur et Humilité nous ramènent finalement au Coeur transpercé du Christ. Contempler Jésus Doux et Humble de Cœur et vouloir lui ressembler est donc la parfaite posture spirituelle des adorateurs du Sacré-Cœur.

    La spiritualité du Sacré-Cœur est l'une des plus riches de la foi chrétienne, une grâce immense de la chrétienté occidentale. »

    Mgr David Macaire, Les petites Prières, Petit Guide Spirituel, Éditions Peuple Libre, Lyon, 2015.

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  • Méditation - L'Eucharistie, « source et sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11)

    « Quand le Christ a dit : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi (1) », l'a-t-Il dit pour la seule fois où Il fut élevé de terre et où Il s'offrit Lui-même pour le salut du monde ? Ou plutôt ne doit-on pas croire que chaque fois que son sacrifice se renouvelle par le ministère du prêtre, le Christ continue à exercer invisiblement sur la foule des âmes son attraction victorieuse ? Devant les moyens matériels dont disposent les ennemis de la foi, les fils de l’Église pourraient être tentés de découragement, s'ils ne disposaient d'autres moyens d'action, purement spirituels ceux-là, surnaturels même, au premier rang desquels il faut mettre la messe.
    [...]
    A voir les chrétiens assister à la messe, on peut parfois se demander si, au meilleur d'eux-mêmes, ils ont pour elle l'estime qu'elle mérite, s'ils sont vraiment convaincus qu'elle est le grand moyen dont ils disposent pour convertir les âmes qui, de plus en plus nombreuses, fuient le prêtre et celles aussi qu'aucun apôtre ne peut plus atteindre. Saint Thomas d'Aquin a écrit un de ces mots qui nous feraient longtemps réfléchir si nous le comprenions bien : « C'est le bien commun spirituel de l’Église qui est contenu substantiellement dans l'Eucharistie (2). » »

    1. Jn XII, 32. - 2. IIIa, 65, III, adI.

    (à suivre demain)

    R.P. Lucien-Marie de Saint-Joseph O.C.D. (1906-1981), La communion dans l'attente (La Tunique blanche), La Vigne du Carmel, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1951.

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  • Méditation : de la Toute-Puissance divine

    « C'est dans la ligne de la Puissance que la créature spontanément cherche son Dieu. Elle n'évite pas de s'orienter d'abord dans cette direction. Devenue chrétienne et invitée à contempler l'Impuissance absolue du Christ crucifié, elle se souvient obstinément de sa première démarche qui l'a profondément marquée. Mal convertie, elle oscille entre deux images du divin qu'elle concilie tant bien que mal, faute de savoir les unifier : celle de la Puissance païenne, dominatrice, demeure par-dessous, inchangée ; celle de l'Impuissance chrétienne, qui agonise et meurt, est en surimpression.
    Cette coexistence est un désastre pour l'âme et pour l'esprit. Certes, Dieu est Tout-Puissant. Mais puissant de quelle puissance ? C'est la Toute-Impuissance du Calvaire qui révèle la vraie nature de la Toute-Puissance de l’Être infini. L'humilité de l'amour donne la clef : il faut peu de puissance pour s'exhiber, il en faut beaucoup pour s'effacer. Dieu est Puissance illimitée d'effacement de soi. »

    François Varillon s.j. (1905-1978), L'humilité de Dieu (II), Le Centurion, Paris, 1974.

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  • Méditation - Mercredi des Rogations : « Père, non pas ma volonté, mais la vôtre »

    « Nous demandons souvent à Dieu des avantages temporels, le priant de disposer les événements au gré de notre orgueil ou de notre ambition, de notre vanité ou de notre sensualité, d'écarter de nous toutes les croix, toutes les maladies, la mort de toutes les personnes chères, enfin toutes les calamités temporelles. Ce n'est pas que ces demandes soient condamnables en elles-mêmes, pourvu qu'on ajoute : Mon Dieu, que non pas ma volonté se fasse, mais la vôtre ; si vous voyez qu'il vaut mieux que je ne sois pas exaucé, ne m'exaucez pas : autrement elles seraient mauvaises. [...]

    Tout en demandant à Dieu les biens spirituels, nous ne lui demandons ce qu'il faut qu'autant que nous nous en rapportons à lui pour le temps et la manière de nous les accorder ; car tantôt nous ne sommes pas préparés à recevoir utilement ce que nous demandons ; tantôt il nous vaut mieux avoir le temps d'apprécier notre misère, demander plus longtemps pour accroître nos mérites et enflammer nos désirs par le délai. Vouloir trop vite les meilleures choses, ce n'est pas demander ce qu'il faut.

    Nous conformons-nous à ces règles, soit pour l'ordre temporel, soit pour l'ordre spirituel ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année, Tome II (Mercredi des Rogations, Premier Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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