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  • Méditation - Prière : « Ne craignez pas »

    « O Seigneur, soyez mon unique soutien dans les craintes, les faiblesses, les angoisses : soyez mon confident, mieux, ma confiance. Demeurez le Maître, Hôte divin, qui résidez sur le trône de mon cœur ; à Vous revient la puissance, l'amour, le gouvernement de tout mon être !
    Pourquoi me troubler ou craindre encore ? Tout est à Vous, ô Dieu ; c'est Vous-même qui en prenez soin et pourvoyez à mes besoins. Vous êtes l'amour infini et aimez l’œuvre de vos mains, plus qu'elle ne pourrait comprendre et s'aimer elle-même. Qui oserait douter de votre puissance, des soins prévoyants et affectueux que de toute éternité, Vous prodiguez à vos créatures et de la puissance de votre amour ?
    Je crois que tout est fait et permis par Vous pour mon bien et mon salut ; je m'abandonne à votre conduite avec confiance et amour, sans angoisse, ni appréhension, ni calculs. »

    Bse Marie-Thérèse de Soubiran (1834-1889), Fondatrice de la Congrégation de Marie-Auxiliatrice. Cité in P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, "Intimité Divine" Tome I (Temps de la Passion, 26, Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.
    A consulter : Écrits Spirituels de Marie-Thérèse de Soubiran, Collection Christus n°56, Desclée de Brouwer, 1985.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Consacrez-vous à Marie, Reine des coeurs !

    « Cette Mère de la belle dilection ôtera de votre cœur tout scrupule et toute crainte servile déréglée : elle l'ouvrira et l'élargira pour courir dans les commandements de son Fils, avec la sainte liberté des enfants de Dieu, et pour y introduire le pur amour, dont elle a le trésor ; en sorte que vous ne vous conduirez plus, tant que vous avez fait, par crainte à l'égard de Dieu charité, mais par le pur amour. Vous le regarderez comme votre bon Père, auquel vous tâcherez de plaire incessamment, avec qui vous converserez confidemment, comme un enfant avec son bon père. Si vous venez, par malheur, à l'offenser, vous vous en humilierez aussitôt devant lui, vous lui en demanderez pardon humblement, vous lui tendrez la main simplement et vous vous en relèverez amoureusement, sans trouble ni inquiétude, et continuerez à marcher vers lui sans découragement.

    La Sainte Vierge vous remplira d'une grande confiance en Dieu et en elle-même :
    1º parce que vous n'approcherez plus de Jésus-Christ par vous-même, mais toujours par cette bonne Mère ;
    2º parce que, lui ayant donné tous vos mérites, grâces et satisfactions, pour en disposer à sa volonté, elle vous communiquera ses vertus et elle vous revêtira de ses mérites, en sorte que vous pourrez dire à Dieu avec confiance : Voici Marie votre servante : qu'il me soit fait selon votre parole : Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum ;
    3º parce que, vous étant donné à elle tout entier, corps et âme, elle qui est libérale avec les libéraux et plus libérale que les libéraux mêmes, se donnera à vous par retour d'une manière merveilleuse, mais véritable ; en sorte que vous pourrez lui dire hardiment : Tuus sum ego, salvum me fac : Je suis à vous, Sainte Vierge, sauvez-moi ; ou comme j'ai déjà dit, avec le Disciple bien-aimé : Accepi te in mea : Je vous ai prise, sainte Mère, pour tous mes biens. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge (215-216), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.
    Texte intégral en ligne, à lire et / ou télécharger sur Totus Tuus.

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  • Méditation : Confiance en Dieu

    « Je vois avec peine que votre âme n'embrasse pas assez ce sentiment de confiance inébranlable qui seul reste aux malheureux, honore le plus Dieu, est puissant sur son Cœur et fait tant de bien ! Combattez en vous toute opposition à ce sentiment ! En vérité, vous voudriez votre cœur autrement que Dieu ne l'a fait, et une perfection éloignée de ses desseins. Prenons-nous tels que nous sommes, et puis faisons des efforts, quelques efforts. Si nous tombons, portons les yeux en haut d'où nous vient le salut ; essayons de nous relever, pour retomber peut-être, et nous relever encore. Je viens de peindre la vie dans ses tristes réalités ; quoi qu'il en soit, pourvu que le courage ne nous manque pas et que les eaux mortelles de la défiance ne gagnent pas notre cœur, nous arriverons sûrement au terme.

    Ayez une grande bonne volonté au fond du cœur d'être fidèle à Dieu ; il faut se confier en lui et espérer que dans les circonstances difficiles, il vous inspirera ce que vous devez faire ou dire.

    On ne saurait trop se confier en la miséricorde de Dieu. Une mère oublierait plutôt son fils que Dieu n'oublierait l'âme qui se jette dans ses bras. Quand vous êtes entourée de ténèbres et de troubles suscités par le démon, jetez-vous dans les bras de la divine miséricorde. Ne craignez pas qu'elle vous laisse tomber. Le matin, remettez entre les mains de Dieu, votre esprit, votre cœur, toutes vos facultés, priez-le de vous diriger et d'être l'âme de votre âme, la vie de votre vie, votre sagesse, votre prudence... Dieu veut que nous recourions à lui dans nos besoins, d'abord pour nous les faire mieux connaître, ensuite pour nous rapprocher de lui. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CCLV), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : A propos des tentations (2/3)

    « Les Saints tirent deux raisons très propres pour nous exciter à combattre courageusement dans les tentations. La première, qu'il n'y va pas seulement de notre gloire, mais aussi de celle de Dieu, que le démon tâche d'offenser en notre personne ; et cette considération doit nous porter à perdre plutôt mille fois la vie, que de donner lieu au démon de se venger de Dieu sur nous : car ce n'est pas seulement pour nous que nous combattons, c'est alors pour Dieu ; c'est son intérêt, c'est sa cause que nous défendons : ainsi il faut mourir en la soutenant, plutôt que de souffrir que sa gloire soit à jamais flétrie.
    La seconde raison est que, puisque c'est en haine de Dieu que le démon nous fait la guerre, nous pouvons nous assurer que Dieu prendra notre défense contre lui et nous aidera à le vaincre ; car, même dans le monde, lorsqu'un prince ou un grand seigneur voit qu'on s'est engagé pour lui dans quelque querelle, il ne manque pas ordinairement d'intervenir et d'en faire sa propre affaire. [...] C'est pourquoi nous pouvons nous adresser à lui avec confiance, et lui dire : Levez-vous, Seigneur, jugez votre propre cause (1), prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour me secourir (2). »

    1. Ps. 73, 22. - 2. Ps. 33, 2.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XIII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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  • Méditation : Carême, retraite et vie intérieure

    « Le Carême est par excellence un temps de vie intérieure, puisque c'est le temps où l'âme doit se renfermer dans le désert avec le divin Sauveur ; c'est le temps de la solitude encore plus du cœur que du corps. L'âme pieuse se bâtira une petite solitude au fond de son cœur, comme sainte Catherine de Sienne, et là, habitera et vivra avec Jésus-Christ. Heureuse solitude, heureuse retraite, où l'âme est seule avec son Dieu ! Cette retraite est plus facile qu'on ne pense ; ce n'est pas au dehors de nous, c'est en nous que nous devons chercher et trouver Jésus-Christ. C'est là qu'il réside avec délices. Pour trouver ce divin Époux, il faut entrer en soi-même par la pensée et y rester surtout par les affections ; y demeurer par l'attention douce, paisible et quelquefois silencieuse à la présence de Jésus-Christ en nous. Et puis, quand on a établi le bon Maître au dedans du coeur, lui dire souvent : Regardez-moi, Seigneur, dans votre miséricorde. Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Parlez, votre servante vous écoute. En tout, recourir au divin oracle qui est dans le propitiatoire de l'âme.

    Jésus-Christ se retire dans les âmes fidèles comme dans un désert pour y passer ces quarante jours. Soyez avec lui au fond de votre cœur pour l'écouter, le regarder, lui parler. Rentrez souvent dans cette solitude intérieure pour y adorer votre divin Maître qui vous attend pour vous parler cœur à cœur. Écoutez-le, faites silence ; et que cette parole vous unisse à lui. Regardez-le souvent ; ce regard sera tantôt de confiance, tantôt de consolation, à la vue de votre misère qui ne l'éloigne pas de vous ; tantôt un regard de reconnaissance et d'amour, un regard d'abandon. Dites-lui : Mon bon Maître, je suis faible, sèche, mais n'importe, la disposition de mon cœur, ma volonté ne change pas, elle est à vous, toute à vous. C'est vers cette vie intérieure qu'il faut vous diriger pendant ce Carême, mais ce travail doit être calme ; déclarez la guerre à la nature, toujours avec l'aide de Dieu souvent invoqué, et sa grâce qui établit l'âme dans la paix. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXIV), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : Les 5 conditions d'une parfaite conversion

    « Pour une parfaite conversion, il faut
    1° une confiance dans les miséricordes divines, qui, par l'assurance du pardon, soutienne le courage, anime à bien faire et dispose à aimer. Or, nulle part la miséricorde divine ne se montre mieux que dans le grand miracle de la conversion de saint Paul. Il y a là de quoi encourager quiconque serait tenté de s'attrister de ses misères et de se défier des divines miséricordes. Il faut
    2° un parfait abandon de soi-même à la volonté de Dieu, qui laisse le gouvernement de tout son être au bon plaisir divin. Or, point de plus beau modèle de cet abandon que saint Paul, au jour de sa conversion : Seigneur, que voulez-vous que je fasse (1) ? dit ce grand apôtre. En ce seul mot est renfermée toute la vie parfaite ; n'avoir plus de désir que celui de plaire à Dieu, plus de volonté que la volonté divine : voilà le commencement, la suite et la consommation de la perfection. Il faut
    3° un détachement complet de tout ce qui passe, pour n'estimer plus que les biens éternels et ce qui y conduit. Or c'est ce que nous enseigne encore la cécité dont saint Paul demeure atteint pendant trois jours. Il tient ses yeux fermés à toutes les choses de la terre ; les biens célestes sont tout pour lui. Il faut
    4° une humble docilité à se laisser conduire. Quiconque se fie à moi se fie en un insensé, dit saint Bernard (2). Or, c'est ce que nous apprend le renvoi de saint Paul à Ananie.
    5° Enfin, il faut un dévouement entier à la gloire de Dieu et au bien du prochain. Or, inutile de dire comment saint Paul a rempli cette condition. Mais nous, comment remplissons-nous les cinq conditions d'une parfaite conversion ? Examinons-nous et jugeons-nous sévèrement. »

    1. Domine, quid me vis facere ? (Ac. IX, 6) - 2. Qui sibi confidit, stulto se discipulum subdit (S. Bern., Ep. LXXXVII.)

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, 25 janvier, Second Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Ananias restaurant la vue de St Paul, Pietro da Cortona (v.1596-1669)
    église des Capucins, S. Maria della Concezione, Rome

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  • Méditation : confiance et humilité

    « Pour envahir le monde de son amour miséricordieux, Dieu attend des actes de confiance et d'humilité, d'une pureté telle que le moindre mouvement de retour sur soi apparaît comme un grain de sable qui enraie la machine. Quand Dieu trouve un homme comme Abraham qui lui fait confiance jusqu'à lui offrir ce qu'il a de plus cher, c'est-à-dire sa liberté, il comble tous ses désirs, mais il faut que cet homme n'exige aucune garantie.

    « Quand la Sainte Vierge est apparue à Catherine Labouré elle lui a montré les grâces sortant de ses mains sous forme de rayons - mais aussi les grâces qu'on ne reçoit pas, celles que les hommes ne pensent pas à demander. Je conseille de demander « effrontément » les grâces que les autres ne pensent pas à demander, en insistant bien sur le fait que nous ne réclamons aucune garantie. » (1)

    Le propre de la confiance est de vivre sans garantie, à tous les plans, en lâchant tout ce qui pourrait nous donner la moindre sécurité. C'est aussi le sens de la pauvreté, qui ouvre à la possession du Royaume des cieux. Dans l'évangile, tout se tient ; on ne peut pas prier le Père au nom de Jésus sans lui faire confiance, et pour faire confiance, il faut être pauvre et ne plus se regarder ; donc il faut devenir humble. Dès qu'un homme entre dans cette attitude de pauvreté absolue, il peut tout demander à Dieu, avec une audace sans limites. »

    1. P. Molinié o.p., Le courage d'avoir peur, Cerf 1975, p. 222.

    Jean Lafrance (1931-1991), La puissance de la prière (Troisième Partie, ch. I, 2), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • Méditation : La miséricorde de Dieu n'a point de bornes

    « La vue de vos faiblesses vous décourage trop. Il faut avoir plus de confiance en la bonté de Dieu. Ce qu'il a fait pour votre salut est une marque qu'il vous aime, et ses miséricordes sont plus grandes sur vous que vous ne le concevez. Si vous aviez les yeux aussi ouverts à son amour et aux motifs qui vous devraient obliger de vous confier en lui, comme vous les avez ouverts à vos misères et à ces sujets qui vous abattent, vous seriez bientôt délivré de vos peines. Car, soit qu'elles naissent de votre propre infirmité ou de la multitude de vos péchés, tout cela ne vous paraîtrait rien auprès de l'étendue des biens qu'une foi vive et constante vous ferait trouver en Jésus-Christ.

    Je vous conseille d'avoir souvent en vue sa miséricorde infinie, qui absorbe tout péché, comme une fournaise ardente consume en un moment un brin de paille, ou comme le vaste océan absorbe dans son sein un grain de sable qu'on y jette. La miséricorde de Dieu n'a point de bornes : elle est immense, et nos péchés devant elle ne sont rien qu'un atome. Sa grande gloire est d'engloutir les plus grands crimes. Plus elle en absorbe, plus elle paraît éclatante. De la multitude de nos péchés et de nos misères immenses il prend sujet de faire sa puissance et d'exalter la grandeur infinie de sa bonté. C'est là le grand fondement de la confiance chrétienne, dont vous devez vous servir souvent pour vous soutenir dans vos abattements, et pour vous fortifier contre vos craintes. »

    M. Jean-Jacques Olier (1608-1657), Lettres spirituelles, extrait de la Lettre LVIII, in "Œuvres complètes" publiées par M. l'Abbé Migne, J.-P. Migne Éditeur, 1856.

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  • Méditation : « Ayez confiance »

    « Allez à Dieu suavement, faites tout par amour, avec une sainte familiarité. Il dit à l'âme de bonne volonté comme à ses apôtres : Ayez confiance, je vous donne ma paix, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ce n'est pas une paix qui consiste dans le sentiment ; cette paix est quelquefois amère, mais elle établit la confiance au fond de l'âme. On sent qu'on veut être tout à Dieu. La vue de ses propres misères humilie bien utilement, car étant quelquefois porté à se croire un peu de vertu, la propre expérience nous apprend que l'on est bien peu de chose, même rien sans le secours de Dieu.

    Que la paix de Dieu, la paix de N.-S., qui est au-dessus de tout sentiment, soit avec vous. Tenez-vous dans le calme, la tranquillité ; soyez bien maîtresse de votre âme, de votre cœur, pour les donner à Dieu. Combien il vous a aimée ! avec quelle tendresse paternelle il vous a suivie toute votre vie, et vous a protégée. Vous lui êtes plus chère que la prunelle de l’œil. Une mère aime moins son enfant qu'il ne vous aime. Répondez à tant d'amour par un amour efficace ; acceptez toutes les dispositions de sa Providence à votre égard, soit dans l'ordre spirituel, soit dans l'ordre de votre position. Les peines du cœur, de la conscience sont les plus difficiles à supporter. Vous direz à N.-S. : Eh bien ! vous voulez que je les ressente, je le veux aussi, pourvu qu'elles viennent de vous ; il n'y a que les peines qui viennent de moi que je ne veux pas ; je désavoue tout ce qui vous offense, mais je vous offre la peine que j'en éprouve. On peut dire que dans le péché il y a deux maux, et qu'il y en a un capable de glorifier Dieu. L'un est le mal du péché, que Dieu déteste ; l'autre est la honte, la confusion, le mécontentement de soi-même qui en est la suite ; supporter celui-ci avec humilité, l'offrir à Dieu, il lui sera agréable. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXCVI), Seconde édition, Nancy, 1863.

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  • Méditation : une Parole de paix

    « Nous avons tous fait ou nous ferons un jour cette expérience : dans certains moments de trouble, de doute, d'épreuve, si nous restons au niveau de la réflexion, nous ne pouvons pas nous en sortir. Dans des situations d'inquiétude concernant l'avenir par exemple, si nous essayons de calmer cette inquiétude à coups de raisonnements, nous risquons de nous trouver dans une impasse totale. En effet, entre les motifs que nous avons de nous inquiéter et ceux que nous avons de nous rassurer, nous ne savons jamais trop ce qui va l'emporter, tant notre raison est incapable de tout prévoir et de tout maîtriser. Le seul moyen de faire pencher la balance du bon côté (celui de la confiance, de l'espérance, de la paix) n'est pas de multiplier les arguments (on en trouvera toujours en un sens inverse), mais de laisser revenir à notre esprit une parole de l’Écriture et de nous appuyer avec foi sur cette parole : « Ne vous inquiétez pas du lendemain » (Mt 6, 34), ou encore : « Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père s'est complu à vous donner le Royaume » (Lc 12, 32), ou bien : « Tous les cheveux de votre tête son comptés » (Lc 12, 7).

    La vraie paix ne dérive pas de la conclusion d'un raisonnement humain. Elle ne peut venir que d'une adhésion du cœur aux promesses de Dieu de nous communiquer la Parole. Lorsque, dans un moment de doute ou de confusion, nous adhérons par un acte de foi à une parole de l’Écriture, l'autorité propre à cette parole devient pour nous un soutien et une force. Il ne s'agit pas d'une baguette magique qui immuniserait totalement contre toute perplexité et toute angoisse. Mais dans l'adhésion confiante à la Parole de Dieu, on trouve mystérieusement une force que rien d'autre ne peut nous procurer. Elle a un pouvoir particulier pour nous établir dans l'espérance et dans la paix, quoi qu'il arrive. »

    Jacques Philippe, Apprendre à prier pour apprendre à aimer (ch. 3, 6), EdB, 2013.

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  • Méditation : Entrons en 2016 avec confiance, dans les bras de notre Mère !

    « Ayons la confiance des tout petits ! Maman m'aime et elle sait ce qu'il me faut. Elle est si bonne et si puissante. Le tout petit compte, non pas sur lui, mais sur sa maman. Je suis un misérable, un faible... Maman m'aime et elle est toute-puissante. Appuyé sur elle, j'ai la prétention de devenir un grand saint, non pas moi, mais elle en moi. Comment ? Elle m'a aimé jusqu'à livrer son Jésus, et je n'en espérerais pas la sainteté, une grande sainteté ? Dans le Tout qu'elle m'a donné, elle me promet le « moins ». « Elle » n'a pas épargné son propre Fils..., comment avec lui ne nous donnera-t-elle pas toute chose (Rom. VIII, 32) ? Si Dieu et Marie nous ont donné « la vie », à fortiori nous donneront-ils le « vêtement » et la « nourriture ». J'attends tout de ma Mère, non parce que je le mérite, mais parce qu'elle m'aime, et son amour participe à l'efficacité de l'amour divin ; elle réalisera en moi la sainteté si je me livre à elle.

    Je vous donne donc le paquet de ma misère, et transformez-moi à la gloire de Dieu. Sortez-moi de mon égoïsme et apprenez-moi à aimer votre divin Fils. Je ne mérite que le courroux de la justice, mais je me perds en vous qui avez trouvé grâce devant Dieu, pour vous et pour tous les petits que vous portez en vous.

    Désormais, ô ma Mère, je n'aurai plus de souci. Un tout petit n'en a pas, sa maman pourvoit à tout pour lui, au fur et à mesure. Je déposerai dans votre Cœur tout ce qui se présentera, et je n'aurai d'autre souci que de vous aimer. Vous vous chargerez de moi et des miens. Votre amour m'en assure et me suffit. Vous savez mieux que nous ce qu'il nous faut. - O Marie, j'ai foi, une foi éperdue en votre amour maternel... Je ne veux avoir d'autre désir que de vous aimer et de vous faire aimer, d'autre intention de prières que de vous louer et demander que votre règne arrive. »

    R.P. Gabriel Jacquier (1906-1942), La vie mariale (16), Procure des religieux de Saint Vincent de Paul, Rome - Paris, 1988. Nihil obstat et Imprimatur avril 1953.

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  • Méditation - Prière : "Vers vous, ô mon Dieu, j'élève mon âme"

    Ad te levavi animam meam
    Vers vous, ô mon Dieu, j'élève mon âme
    (Introït)

    « Ad te levavi animam meam... Vers vous, Jésus-Christ, moi aussi, j'élève aujourd'hui mon âme, vers Vous, le Dieu qui est venu déjà, qui vient toujours, pour venir une dernière fois dans la gloire, juger les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses œuvres.

    Au début de cette année sacrée, vous invitez mon âme à croître, à progresser en Vous, à se développer en tout point, et à réaliser toujours mieux votre Image. J'élève vers Vous mon âme si basse, si fatiguée, si rivée aux choses qui s'en vont et qui tombent.

    Seigneur Jésus, que dirai-je devant ma faiblesse ? J'élève le cri de ma confiance et je vous clame, moi aussi : "Seigneur, je me fie à Vous" (italiques), car je suis sûr de Vous !...

    Non, Seigneur, je ne me découragerai pas. Je reprends, aidé de votre grâce, le labeur de ma sanctification, en ce premier jour de l'année que célèbre votre Église. Je vous attends, Seigneur, je vous attends joyeux, confiant, ravi de ce que vous voulez bien me tendre, une fois de plus, la main qui guide dans les voies de la sainteté. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour, Avent (Dimanche de la première semaine), Éditions de Maredsous, Namur, 1956.

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    Don Simone Camaldolese (1378-1405), Gradual (Volume 1, folio 1r), Newberry Library
    (Crédit photo)

  • Méditation : De la grâce

    « La grâce, c'est Dieu devant l'âme et demandant à entrer ; c'est Dieu dans l'âme pour y promouvoir et y diviniser toutes les formes de la vie ; c'est Dieu liant l'âme au prochain de l'amour même qui unit cette âme à lui, Dieu, et c'est ainsi Dieu nous menant tous, consentants et coopérants, à la vie éternelle.

    Il y a dans ce fait, est-il besoin de le dire, un immense objet d'espoir ; il y a aussi un objet de crainte ; car ainsi que dit Corneille : « les grâces du ciel que l'on repousse ouvrent un chemin à la foudre. » Au mieux, elles rendent inutile tout ce qui sans elles prétend s'accomplir. « Ce que Dieu n'a pas fait en toi, il le compte pour rien », écrit Tauler. Mais ce n'est pas une raison de perdre espoir. Désespérons de nous-mêmes, et dans une mesure encore beaucoup plus grande espérons en Dieu. Celui qui ne désespère pas de lui-même a les meilleures raisons de désespoir ; le chrétien en est sauf ; il a au dedans, et il le sait, un Esprit plus fort que sa faiblesse et qui peut tout surmonter, parce que c'est lui qui crée tout.

    Gardons-nous donc d'opposer jamais à la grâce nos étonnements et de lui offrir un visage morose. Attendons de la comprendre ; accueillons-la de confiance avec amitié, avec reconnaissance, avec une pleine foi. Accueillons de même ses délaissements apparents, ces abandons qui sont parfois notre pire épreuve. Quand Jésus pose la main sur notre épaule, on ne sent plus les autres fardeaux ; quand il s'éloigne et se tait, tout pèse et le chemin montant ne paraît plus praticable. Espérons ! La grâce est mystérieuse comme Dieu, comme notre âme et comme notre vie. Dans le mystère même le travail humain et surhumain peut se produire, le résultat peut venir et la joie indéfectible germer. »

    R.P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (LXIV), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

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    Chemin de pierres, près du canyon Oak-Creek, Arizona, Etats-Unis

  • Méditation : Puisons notre force dans le divin Coeur de Jésus

    « Si de tout temps, l’énergie surnaturelle fut nécessaire pour vivre en parfait chrétien et opérer son salut, nul ne disconvient que de nos jours, cette vaillance spirituelle ne s’impose plus de façon impérieuse. Dans tous les siècles de foi, les âmes étaient robustes et viriles ; de nos jours, les âmes s’énervent, les courages fléchissent, les grands caractères disparaissent sous le souffle de l’irréligion, du sensualisme et des doctrines perverses qui empoisonnement la société moderne.

    On ne se sauve pas en croisant les bras, en menant une vie douce et facile, en se berçant dans la mollesse, pas plus de nos jours, qu’autrefois, on ne gagne pas le Ciel sans lutter, sans se faire violence ! Réagir contre les paresses du lever, contre les recherches du bien être absolu et des commodités de la vie, réagir contre l’amour du luxe, des plaisirs, retrancher les lectures frivoles, combattre les défauts de notre caractère… et se mettre résolument à la poursuite des vertus chrétiennes : voilà ce que demande le Cœur de Jésus à ses fidèles Gardes d’honneur.
    Commençons par un bon « je veux », secondé par la grâce, cela peut suffire pour enrayer une âme dans la bonne voie et l’acheminer vers le but !

    Mais il faut « vouloir », vouloir en détail et avec persévérance. Devant les mauvaises habitudes, il faut vouloir vaincre, devant une tentation, il faut vouloir triompher… Nous devons le vouloir et déployer toutes nos énergies dans ce combat perpétuel de la grâce contre la nature, dans cette petite guerre intestine dont le champ clos est notre propre cœur.

    Qui nous donnera cette bonne volonté plénière, ces énergies de la vertu, ce courage héroïque qui ont fait les saints ? Qui ? Sinon le Sacré-Cœur de Jésus ! Ayons un contact familier avec Lui, plaçons notre confiance en Lui et puisons la force dans la blessure de son Cœur ! Ainsi armés et solidement ancrés, nous trouverons toute l’énergie nécessaire pour être conforme à la vraie vie chrétienne dont le but final est le salut éternel ! »

    Sœur Marie du Sacré Cœur Bernaud (1825-1903), fondatrice de la Garde d'Honneur du Sacré-Coeur (13 mars 1863).
    La Garde d'Honneur du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial.

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  • Méditation pour les enfants : avant la Communion

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    « S'approcher de Jésus-Hostie avec : Foi - Humilité - Confiance - Amour

    I. Avec foi - La foi, mes enfants, consiste à croire fermement à la parole de Notre-Seigneur. C'est lui qui vous dit que sous ces humbles apparences du pain et du vin, il y a son corps, son sang, son âme, sa divinité. Il est donc là tel qu'il était entre les bras de Marie et de Joseph ; dans la crèche, sous les yeux émerveillé des bergers ; parmi ses disciples, qui le voyaient, l'entendaient, le touchaient. Dites-lui donc bien du fond du cœur : Oui, mon Dieu, je crois à votre adorable présence dans la sainte Eucharistie, parce que vous l'avez dit. Rendez ma foi plus vive et plus ardente. Je vous adore avec les anges et les saints...

    II. Avec humilité - Qui serait digne, mes enfants, de recevoir un Dieu si grand, si saint, si parfait ? Adressons-lui les paroles du centurion (Mt VIII, 8) : elles nous conviennent si bien ! Seigneur, non, je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison, et encore moins dans mon pauvre cœur, si imparfait, si souillé, si dénué. Je m'humilie de toute mon âme devant votre adorable majesté, et, encore une fois, je vous offre tous les actes de repentir de ma vie... (Lc XVIII, 13)

    III. Avec confiance - Mais, en même temps, quelle inébranlable confiance ne devez-vous pas avoir en ce Dieu qui est la mansuétude même ? c'est lui qui vous appelle, lui qui vous ordonne d'aller à lui. Vous ne pouvez que vous écrier avec saint Pierre : « A qui irions-nous, Seigneur ? vous avez les paroles de la vie éternelle... » (Jn VI, 69)

    IV. Avec amour - C'est ici, mes enfants, que Notre-Seigneur vous donne la plus grande preuve de son amour : Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout (Jn XIII, 1). Tout Dieu qu'il est, il ne peut vous aimer davantage. A votre tour aimez-le autant que vous en êtes capables, de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces. Maintenant venez goûtez combien le Seigneur est doux (Ps XXXIII, 9). »

    M. H.-C.-A. Juge, Manuel de Prédication Populaire, Tome second (IIe Série : Première Communion, VIII), Société Générale de Librairie Catholique, Paris - Bruxelles, 1881.

    A suivre dimanche prochain : après la Communion

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  • Méditation : « Ne vous inquiétez pas... »

    « Le contraire de l'inquiétude et de la peur, ce n'est pas pour Jésus l'insouciance ni l'imprévoyance, mais la confiance. Une confiance à toute épreuve. De celle-ci, il révèle le secret : « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. » « Votre Père », voilà le mot clé. Et quand Jésus prononce ce mot, il le charge de toute la vérité, de toute la profondeur, de toute l'émotion de son expérience filiale, c'est-à-dire de cette proximité nouvelle, inouïe, de Dieu à l'homme, de cette communication gracieuse de Dieu offerte à tous dans le Fils. A la lumière de cette expérience, Jésus ne promet certes pas aux hommes une vie facile, protégée, à l'abri de toutes les turbulences et de toutes les souffrances ; il ne leur révèle pas une Providence qui serait une assurance contre tous les risques et tous les maux. Non, mais il leur offre une sécurité dernière et indestructible, au cœur même des pires drames de la vie. Car celui qui, à la suite de Jésus, accueille la nouvelle proximité de Dieu, pourra toujours, et quoi qu'il arrive, entretenir des relations filiales avec le Principe suprême de l'univers et se comporter comme un enfant à son égard. »

    P. Eloi Leclerc, Le Royaume Caché (chap. 7), Desclée de Brouwer, Paris, 1987.

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  • Méditation : Du secours dans les tentations (3)

    (suite et fin de la méditation de lundi et mardi)

    « Dieu est fidèle, dit l'Apôtre, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais, afin que vous puissiez résister à la tentation, il vous donnera du secours à proportion des attaques que vous aurez à soutenir (1). Ceci doit être pour nous un grand sujet de consolation et de confiance dans les tentations. Nous savons déjà, d'un côté, que le démon n'a de pouvoir que celui que Dieu lui donne, et qu'il ne saurait nous tenter qu'autant que Dieu le permet ; et, d'un autre côté, St Paul nous assure que Dieu ne souffre pas que le démon nous tente au-delà de nos forces. Qui est celui à qui cette assurance ne doive donner de la consolation et du courage ? Il n'y a point de médecin qui proportionne si bien aux forces et au besoin d'un malade la dose des drogues qu'il lui donne, que le céleste médecin proportionne à nos forces les tentations et les afflictions dont il permet que nous soyons combattus. Si le potier, dit St Ephrem, lorsqu'il met au feu les vases d'argile qu'il a préparés, sait précisément combien il doit les y laisser pour les rendre propres à servir, et s'il ne les y laisse ni assez longtemps pour qu'ils viennent à éclater, ni assez peu pour qu'ils se brisent en y touchant, à combien plus forte raison devons-nous croire que Dieu, dont la sagesse et la bonté sont infinies, saura garder la même mesure envers nous dans les tentations ? »

    1. Fidelis autem Deus est, qui non patietur vos tentari supra id quod potestis, sed faciet etiam cum tentatione proventum, ut possitis sustinere. 1 Cor. 10. 13.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XIV, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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  • Méditation : Du secours dans les tentations (1)

    « Il nous sera d'un grand secours, pour nous encourager dans les tentations, de considérer la faiblesse de nos ennemis, et combien c'est peu de chose que ce que le démon peut contre nous, puisqu'il ne saurait nous faire tomber en aucun péché, si nous ne le voulons. Voyez, mes frères, dit St Bernard, combien notre ennemi est faible ; il ne peut vaincre que celui qui veut bien être vaincu (1). Si un homme qui va au combat était assuré de vaincre s'il le voulait, quelle joie n'aurait-il point ? Ne se croirait-il pas assuré d'une victoire qui ne dépendrait que de sa volonté ? Nous pouvons aller au combat contre le démon avec la même confiance et la même joie ; car nous savons bien qu'il ne peut nous vaincre, si nous ne le voulons. C'est ce que remarque très bien St Jérôme (2), sur ces paroles que l'esprit malin dit à Jésus-Christ, lorsque, l'ayant enlevé sur le pinacle du temple, il lui conseillait de se précipiter à terre : Jetez-vous en bas ; et voilà, dit le Saint, le véritable langage du démon, qui ne désire rien tant que la chute de tous les hommes. Il peut, à la vérité, leur persuader de se précipiter, mais il ne peut pas les jeter lui-même dans le précipice. La voix du démon qui vous tente, vous dit : Précipitez-vous en enfer ; il faut lui répondre : Précipitez-vous-y vous-même, qui en savez déjà le chemin ; pour moi je n'en veux rien faire ; il n'en saurait avoir le pouvoir, si vous n'en avez la volonté. »

    1. Videte, fratres, quam debilis est hostis noster, qui non vincit nisi volentem. Bern. serm. in Dominic. 2. Quadrag. et 73. in Cant.
    2. Hier. sup. c. 4. Math. in illud : Mitte te deorsum. Matth 4. 5. Vox diaboli est, qui semper omnes cadere deorsum desiderat : persuadere potest, praecipitare non potest.

    A suivre demain.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XI, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Sandro Botticelli, Les tentations du Christ (détail)
    Chapelle Sixtine, Rome

  • Méditation : Fête des Saints Anges Gardiens

    « Saint Bernard (12e sermon sur le Psaume 90) dit que nous devons honorer nos saints anges gardiens de trois manières : par le respect, par la dévotion et par la confiance.
    Nous devons les honorer par notre respect car ces esprits purs, ces princes du ciel sont toujours près de nous et ils sont témoins de toutes nos actions. Ainsi, par respect pour notre ange gardien, nous devons éviter tout acte qui blesserait ses regards. Sainte Françoise, dame romaine, voyait son ange à ses côtés sous une forme humaine ; chaque fois que quelqu'un se permettait en sa présence une action ou une parole inconvenante, il se couvrait le visage de ses mains.
    Ah ! mon saint ange gardien ! combien de fois ne vous ai-je pas contraint, par mes péchés, à vous couvrir la face ! Je vous en demande pardon et je vous prie d'intercéder pour moi auprès du Seigneur ; je suis résolu de ne plus déplaire à Dieu ni à vous par mes fautes.

    Nous devons, en second lieu, honorer nos saints anges par notre dévotion, à cause de la vénération qu'ils méritent et de l'amour qu'ils nous portent. Il n'est point de père, ni de frère, ni d'ami, dont l'affection puisse surpasser l'amour que les anges gardiens ont pour chacun de nous. Les hommes nous aiment souvent par intérêt, et c'est ce qui fait qu'ils nous oublient facilement lorsque nous sommes dans le malheur, et bien plus encore lorsque nous les offensons ; mais notre ange gardien nous aime uniquement par charité ; c'est pourquoi il nous assiste surtout dans nos tribulations, et il ne nous abandonne pas lors même qu'il nous arrive de tomber dans le péché : Il ne te pardonnera point lorsque tu pécheras (Exode 23, 21) ; il s'efforce alors de nous ouvrir les yeux et de nous ramener à Dieu par un prompt repentir.
    O mon bon ange ! combien je vous suis redevable pour les lumières que vous m'avez communiquées ! que ne vous ai-je toujours obéi ! Ah ! continuez de m'éclairer, reprenez-moi lorsque je manque, et ne m'abandonnez pas jusqu'au dernier instant de ma vie.

    Nous devons enfin avoir une grande confiance dans le secours de nos anges gardiens. Dieu n'a pas contenté son amour pour nous en nous donnant son Fils Jésus pour notre Rédempteur, et Marie pour notre Avocate ; il a voulu nous donner encore ses anges pour nous garder, et il leur a commandé de nous assister durant toute notre vie : Il a commandé à ses anges à ton sujet, de te garder dans toutes tes voies. (Psaume 90, 11)
    O Dieu d'infinie miséricorde ! quels moyens vous reste-t-il donc encore à me donner pour me sauver ? Je vous remercie de tant de bontés, Seigneur !
    Et vous aussi, je vous remercie, ô mon ange, prince du paradis, qui m'avez assisté durant tant d'années ! Moi, je vous ai oublié ; mais vous, vous n'avez pas laissé de penser à moi. J'ignore combien de chemin il me reste à faire pour entrer dans l'éternité. Ah ! mon charitable gardien ! guidez-moi dans la voie du ciel, et ne cessez de m'assister que vous ne me voyiez devenu votre compagnon pour toujours dans le royaume des élus. »

    St Alphonse de Liguori, in « Méditations pour les Fêtes de Saint Michel et des Saints Anges Gardiens », Archivum Angelicum, 1994 (hors commerce).

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    Vitrail de l'église Saint-Martin de Florac (Lozère) : l'Ange Gardien

    « O Dieu créateur et conservateur de toutes choses, qui régnez en souverain au plus haut des cieux, et qui jetez vos regards bienfaisants sur toute la terre, vous avez confié le salut des hommes à la garde et à la vigilance de vos saints anges ; vous avez même porté la bonté jusqu'à nous donner à chacun de nous un de ces esprits bienheureux pour veiller plus spécialement sur nous et sur les intérêts de notre âme ; soyez à jamais béni de vos ineffables miséricordes envers nous.

    Cœur adorable de Jésus, quelle joie, quelle consolation pour moi de savoir que des millions d'anges veillent et prient continuellement autour de vos saints autels pour vous former une cour toute céleste et digne de vous ! Permettez-moi de m'unir à eux pour vous offrir mes adorations. Que pourrais-je, hélas ! par moi-même ? Mais que n'ai-je pas à espérer de cette union sainte, si vous daignez l'agréer !

    Faites, ô Cœur adorable ! que les saints anges, également empressés et pour votre gloire et pour notre salut, viennent sans cesse vous présenter nos hommages, vous offrir nos sentiments, vous consacrer nos cœurs, et suppléer à tous les devoirs que nous voudrions vous rendre, mais dont notre faiblesse et notre impuissance nous mettent hors d'état de nous acquitter.

    Adorable Jésus, qui êtes par excellence l'Agneau sans tache, accordez-moi cette pureté sainte, cette pureté inviolable, cette pureté si agréable à vos yeux, si chère à votre Cœur et qui attire tous les regards de votre complaisance sur ceux qui l'aiment, et que je la conserve plus précieusement que tous les trésors et toutes les vies. »

    Abbé Barthélémy Baudrand, Premier jour de la Neuvaine à l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus en union avec les neuf chœurs des anges, in "Pratiques de piété envers les saints anges et en union avec eux", Archivum Angelicum, 1994 (hors commerce).

  • Méditation : Calme et patience avec soi-même à l'école de St François de Sales

    « « Ayez un grand soin de ne point vous troubler lorsque vous aurez fait quelque faute, mais humiliez-vous promptement devant Dieu, et que ce soit d'une humilité douce et amoureuse, qui vous porte à la confiance de recourir soudain à sa bonté, vous assurant qu'elle vous aidera pour vous amender... Quand il vous arrivera de faire des fautes, quelles qu'elles soient, demandez-en pardon tout doucement à Notre-Seigneur, en lui disant que vous êtes bien assurée qu'il vous aime bien et qu'il vous pardonnera. Et cela, toujours simplement et doucement. »
    Pour combattre plus efficacement ce trouble si funeste, saint François de Sales s'applique à en dévoiler la cause ordinaire, pour ne pas dire unique : l'amour-propre, la recherche de soi-même. Sainte Thérèse l'avait déjà dit, « avec la vraie humilité, bien que l'âme se reconnaisse mauvaise et en soit peinée, cette peine n'est point accompagnée de trouble ni d'inquiétude ; elle ne cause ni obscurcissement dans l'esprit, ni aridité ; au contraire, elle console. L'âme alors s'afflige de ce qui a offensé Dieu, et, d'autre part, elle se dilate à espérer sa miséricorde. Elle a lumière pour se confondre elle-même, et pour louer Dieu qui l'a tant supportée. Mais dans l'humilité fausse que donne le démon, il n'y a de lumière pour aucun bien. Il semble que Dieu mette tout à feu et à sang. C'est une invention du démon des plus funestes, subtiles et dissimulées que je connaisse de lui. »
    Et voilà pourquoi le trouble après le péché est un mal si commun. « S'humilier de ses misères, a dit un saint prêtre, c'est une chose bonne que peu de personnes comprennent ; s'inquiéter et se dépiter est une chose que tout le monde connaît et qui est mauvaise, parce que, dans cette espèce d'inquiétude et de dépit, l'amour-propre a toujours la plus grande part. »
    Et Frédéric Ozanam ajoute finement : « Il y a deux sortes d'orgueil : celui qui est content de soi, c'est le plus commun et le moins dangereux ; et celui qui est mécontent de soi, parce qu'il attend beaucoup de lui-même, et qu'il est trompé dans son attente. Cette seconde espèce est bien plus raffinée et plus dangereuse. » »

    P. Joseph Tissot (1840-1894), L'art d'utiliser ses fautes d'après Saint François de Sales (Première partie, chap. II), Cinquième édition, Librairie religieuse H. Oudin, Paris, 1892.

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