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  • 18 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Guérison du paralytique (Mc 2, 1-12 - cf. Mt 9, 1-8)

    « Saint Matthieu dit simplement qu’on amena cet homme devant Jésus-Christ. Mais les autres évangélistes disent que ceux qui le portaient le descendirent par le haut du toit, et le présentèrent à Jésus-Christ sans lui dire une seule parole, et en le laissant faire ce qu’il lui plairait. Lorsque Jésus-Christ commençait à prêcher, il allait lui-même de tous côtés dans les villes, et il n’exigeait pas une si grande foi de ceux qui le venaient trouver ; mais ici il laisse venir ces gens à lui, et il veut qu’ils aient de la foi. "Jésus voyant leur foi", dit l’Evangile, c’est-à-dire la foi de ceux qui avaient descendu ce malade du haut du toit. [...] Toutefois on peut dire ici que celui même qui était malade avait de la foi, puisque sans cela il n’eût jamais souffert qu’on le descendit de la sorte.

    Voyant donc la grande foi que ces gens lui témoignaient, Jésus-Christ de son côté se hâta de leur donner un témoignage de sa puissance, en déliant avec l’autorité d’un Dieu les péchés de ce malade, et en se montrant égal en tout à son Père. Il s’était déjà fait connaître plus haut, lorsqu’il enseignait comme ayant autorité, lorsqu’il disait au lépreux : "Je le veux, soyez guéri" ; lorsqu’il louait le centenier d’avoir dit : "Dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri" ; lorsqu’il mettait par une seule parole un frein à la mer, et calmait les flots et la tempête ; lorsqu’il chassait les démons en Dieu, et leur faisait sentir qu’il était leur Seigneur et leur juge.

    [...]

    Lorsque Jésus-Christ parle au paralytique, il ne lui déclare pas ouvertement qu’il est Dieu, il ne lui dit pas : "Je vous pardonne vos péchés" ; mais, "vos péchés vous sont pardonnés." Mais lorsque ses ennemis le pressent, et le forcent de se déclarer, il le fait enfin, et leur dit : "Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés : Levez-vous, dit-il, emportez votre lit, et allez-vous-en dans votre maison. Et le paralytique se levant, s’en alla à sa maison."

    Il veut partout convaincre les hommes de la vérité de ce qu’il leur dit, par des preuves dont ils ne puissent douter, comme lorsqu’il dit au lépreux : "Allez vous montrer aux prêtres" ; lorsqu’il donne en un moment une santé si parfaite à la belle-mère de saint Pierre, qu’elle le sert à table en sortant du lit ; et lorsqu’il permet aux pourceaux de se précipiter dans la mer. Il prouve ici de même par la guérison du paralytique que les péchés de celui-ci lui sont véritablement remis ; et il prouve la guérison en commandant à cet homme d’emporter son lit, afin qu’on ne s’imaginât pas que ce miracle ne fût qu’une illusion.

    Lorsque, par son ordre, le paralytique s’est levé, Jésus le renvoie dans sa maison, montrant par là son humilité en même temps qu’il prouve que la guérison est réelle et non fantastique ; il prend pour témoin de cette guérison ceux qui l’avaient été de la maladie. J’aurais souhaité, semble-t-il dire, par votre maladie que j’ai guérie, guérir aussi ceux qui sont malades ici, non dans le corps, mais dans l’âme ; mais puisqu’ils ne le veulent pas, allez-vous-en chez vous, afin que vous guérissiez au moins les âmes malades de vos proches. Il fait voir ainsi qu’il est également le créateur du corps et de l’âme, en guérissant la paralysie de l’âme avant même celle du corps, et en prouvant l’une qui était invisible, par l’autre qui était manifeste aux yeux de tous. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XXIX sur Saint Matthieu (1-3), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Communiqué du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

    Communiqué du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France au sujet du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe suite à la manifestation du 13 janvier 2013

    Depuis de longs mois, nous avons alerté le gouvernement et l'opinion publique sur le risque de clivage profond que représentait, au sein de la société française, le projet de loi permettant le mariage et l'adoption pour les personnes de même sexe. Ce clivage est d'autant plus malvenu que notre pays connaît une période de fortes difficultés économiques et sociales qui devrait, au contraire, amener les responsables politiques à rassembler le pays.

    L'ampleur exceptionnelle de la manifestation du dimanche 13 janvier montre, s'il en était besoin, que cette alerte était fondée. Dans les trois cortèges convergeant vers le Champ de Mars, des gens de toutes les régions de France, jeunes ou plus âgés, en famille, avec leurs enfants ou seuls, de toutes opinions, de toutes religions ou sans religion, ont défilé avec conviction, dans la bonne humeur et sans agressivité à l'égard de quiconque. Dans cette grande diversité, la caractéristique commune était la reconnaissance de la famille, l'intérêt supérieur des enfants et le respect de la filiation.

    Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes le projet d'une telle « réforme de civilisation ». La mission du politique est d'offrir le cadre d'une authentique réflexion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains. C'est pourquoi nous souhaitons, qu'à l'occasion du débat parlementaire, les élus et les politiques proposent des solutions et des formulations qui soient respectueuses du caractère hétérosexuel du mariage, de la filiation et des personnes homosexuelles.

    Pour notre part, comme évêques, nous invitons les communautés catholiques, à poursuivre la réflexion sur ces enjeux fondamentaux.

    Les membres du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France :
    Cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris, président de la CEF
    Mgr Hippolyte SIMON, archevêque de Clermont, vice-président de la CEF
    Mgr Laurent ULRICH, archevêque de Lille, vice-président de la CEF
    Mgr Jacques BLAQUART, évêque d'Orléans
    Mgr Jean-Claude BOULANGER, évêque de Bayeux et Lisieux
    Mgr Jean-Pierre GRALLET, archevêque de Strasbourg
    Mgr Hubert HERBRETEAU, évêque d'Agen
    Mgr Jean-Paul JAEGER, évêque d'Arras
    Mgr Jean-Paul JAMES, évêque de Nantes.

    Source : Conférence des évêques de France.

  • Méditation : comme de petits enfants...

    « Jésus l'a bien dit :
    "Si vous ne devenez semblables à de petits enfants,
    vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux."
    Ce royaume, bien sûrement, c'est le ciel et toutes ses joies, les éternelles ;
    mais, c'est aussi la vie chrétienne, la vie intérieure et la sainteté,
    celle que l'Apôtre a définie "la paix et la joie dans le Saint-Esprit".
    Il n'est rien de plus simple qu'un tout petit enfant.
    Mettons à part les défauts inhérents à cet être qui ne peut pas encore user de sa raison ;
    mais, qu'il est naïf, spontané, confiant !
    Il n'a d'yeux que pour son père et sa mère.
    En toute joie, en toute peine, en toute crainte, en tout danger,
    il cherche le coeur de celui et de celle qui l'aiment ;
    c'est sa sécurité, sa consolation, son repos, sa défense.
    Ainsi faut-il que nous soyons, pensions, aimions avec notre Père des cieux,
    avec Marie, notre Mère, la Mère de Dieu et des hommes.
    [...]
    A l'adorer, à le connaître, à l'aimer, à le servir, comme tel,
    et cela uniquement,
    on devient véritablement son enfant,
    et l'un de ces petits, à qui Jésus se plaît à Le révéler.
    C'est alors vraiment qu'on arrive à aimer le Bon Dieu comme il le désire.

    Alors on mérite de Lui, tout ce qu'un petit enfant peut attendre
    de son Père et de sa Mère,
    et combien davantage,
    le degré d'amour du Père céleste dépassant, à l'inifni, tout autre amour, ici-bas.

    Aspirons, de toute notre âme, à cet Esprit d'enfance spirituelle,
    de cette enfance qu'a voulue, qu'a bénie, qu'attend Dieu de chacun de nous.
    Alors, il n'y a plus de peine ici-bas ;
    toute épreuve se mue en bénédiction.
    L'on sait que ce Père ne nous éprouve jamais que pour notre plus grand bien,
    celui de tout notre être...
    Car, l'amour d'un enfant est chose précieuse, quand l'alimente celui d'un Dieu, d'un Père. »

    Dom Eugène Vandeur, Recollection de trois jours (La simplicité III), Editions de Maredsous, 1963.

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  • Paris vous appelle ! Rendez-vous le 13 janvier !

    Pour tout savoir sur la manif’ : http://www.lamanifpourtous.fr/

    et le blog : live.lamanifpourtous.fr

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  • Déclaration de l'Académie Catholique de France

    « CONJUGALITE, FAMILLE, PARENTALITE, FILIATION »

    « La famille, fondée sur l’union plus ou moins durable, mais socialement approuvée,
    de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants,
    apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans toutes les sociétés »

    (C. Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1948, p. 133).

    Le mariage est un acte officiel et solennel qui, toujours et partout, institue une communauté de renommée appelée « famille », dont le but est de former de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants. Il concerne d’un même effet l’organisation de la relation entre hommes et femmes, entre les générations, et la structure symbolique de la société.

    Par-delà les diverses formes culturelles qu’elle a pu prendre et les modèles historiques qui l’ont organisée, la famille est, de facto, l’institution publique la plus ancienne, imposée par deux données de la nature, d’une part le fait de sexes différents et complémentaires dont la rencontre est nécessaire à la perpétuation de l’espèce, d’autre part l’offre d’un cadre protecteur au développement physique, intellectuel et social de l’enfant. La famille (mononucléaire ou élargie) étant toujours et partout considérée comme « l’élément naturel et fondamental de la société », elle « a droit à la protection de la société et de l’Etat » (Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, art. 16-3).Toutes les sociétés sont ainsi conduites à interdire l’inceste et à organiser juridiquement la filiation.

    Jusque très récemment, ces repères n’étaient pas mis en question dans l’organisation de la cité : « Une famille ce n’est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes. C’est la construction des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont nous suivre » (E. Guigou, 3 nov. 1998).

    L’importance anthropologique et sociale de la « famille » et du « mariage » a porté les religions à leur fournir les plus puissants étais. Le christianisme a ainsi très largement contribué à asseoir plusieurs de leurs caractères modernes, tels l’exigence du consentement libre et public des futurs époux et leur devoir d’assistance mutuelle, et à consacrer l’idéal qu’expriment tout ensemble la monogamie, la fidélité, l’indissolubilité, l’ouverture à la fécondité, l’articulation entre procréation et éducation. Même si les accidents de la vie, les déficiences personnelles ou sociales, les choix de vie de certains montrent que l’épanouissement commun des parents et des enfants peut se réaliser dans des contextes fort différents, la référence optimale ne peut demeurer que la famille enracinée dans des conditions symboliques fortes et dans des choix respectueux des données de la nature.

    Nos sociétés actuelles connaissent de nombreuses familles monoparentales ou recomposées, ou des unions homosexuelles. Les sciences humaines, le droit et la pastorale chrétienne ont vocation à s’intéresser de manière adaptée aux situations concrètes brisées ou reconstruites. On peut toutefois s’interroger sur la tendance à réduire les fondements du mariage aux seuls sentiments d’amour des deux partenaires alors que l’amour, s’il a vocation à s’épanouir dans le mariage, ne suffit pas à établir sa validité, que ce soit au niveau civil ou sur le plan religieux.

    Cette conception du mariage comme un droit conféré par un amour réciproque est un sophisme qui sert aujourd’hui, dans plusieurs pays et en France, à justifier des projets législatifs de transformation radicale de l’institution en l’ouvrant à des unions entre personnes de même sexe. Excipant ici d’une simple réforme de société, déclarant là vouloir, plus profondément, une réforme de civilisation, on use encore d’un autre sophisme, celui du progrès moral de l’égalité, pour établir une rupture flagrante avec le socle même de toutes les civilisations.

    Considérant toutefois comme « naturel » le lien entre mariage, bonheur individuel et parentalité, certains imaginent alors un nouveau type de filiation, propre aux unions homosexuelles : le désir d’enfant garantirait l’amour pour l’enfant. Désir et amour de l’enfant garantiraient à eux seuls une éducation structurante et deviendraient ainsi « droit à l’enfant ». Ce droit qui ne fut, justement, jamais reconnu aux couples hétérosexuels, permettrait l’adoption ou même les procréations de convenance aux couples homosexuels. Mais la société n’invente pas ex nihilo la famille, elle lui est en réalité redevable. Au bénéfice de leur existence même, société et Etat sont donc tenus d’en privilégier le développement et, sauf déni de réalité ou mensonge, de conserver au mariage son rang de droit fondamental « ouvert à tous » (V. Déclaration universelle précitée, art. 16-1), non pas, précisément, « entre tous ». L’identité biologique, psychologique et spirituelle de l’humain est constituée dans l’altérité et l’alliance des différences, en premier lieu des polarités masculine et féminine. Le mariage entre personnes de même sexe menacerait ce processus de constitution, mettrait en péril une harmonie éducative toujours fragile, porterait ainsi atteinte aux droits de l’humain en croissance et grèverait l’aventure humaine de la plus lourde hypothèque.

    Académie catholique de France
    Le 10 janvier 2013

  • Méditation : la sainteté - volonté de Dieu

    « Quand Jésus apprend à ses disciples à prier, il leur fait demander au Père : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Mt 6, 10). Remarquons incidemment la forme passivement active de cette prière. L'homme ne décide pas par lui-même d'accomplir la volonté de Dieu mais il demande au Père de bien vouloir l'accomplir en lui. Tout est grâce, même accomplir la volonté de Dieu.

    Dès qu'un homme a compris ce secret de la sainteté, il n'a plus qu'un désir : obéir au Père dans les moindres détails de son existence. Avant d'entreprendre toute démarche et toute prière, il se met à l'écoute du Père pour recevoir de lui ce qu'il doit faire...

    Et la volonté de Dieu, c'est qu'il devienne un saint. Mais c'est précisément au niveau de ce désir que l'Esprit Saint va l'inviter à envisager la volonté de Dieu sous sa forme la plus pure et aussi la plus vraie qui est l'abandon. C'est le dernier mot de l'Evangile et c'est lui qui, en définitive, fait basculer un "saint homme" dans la sainteté tout court.

    ... La vie d'un homme qui marche vers la sainteté comporte quelques étapes, mais la plus importante et la plus décisive est sûrement le moment où il décide de s'abandonner totalement à la volonté de Dieu. Jusque-là il marchait vers Dieu en essayant de se battre contre la nature pour conquérir la sainteté, à la pointe de l'épée, comme dit Thérèse. Puis des péripéties variées et nombreuses, l'amenant à un certain plafonnement, vont lui faire prendre conscience de l'inanité de ses efforts. Dieu n'est pas seulement au terme de notre marche vers lui, mais il en est aussi la source. Alors il fait comprendre à l'homme dans une lumière intérieure très profonde, qu'il est prêt à faire tout le travail pourvu que l'homme veuille bien s'abandonner à lui. »

    Jean Lafrance (1931-1991), Préférer Dieu (ch.13), Mediaspaul, Paris, 1996.

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  • 4 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les premiers disciples : "Nous avons trouvé le Messie" (Jn 1, 35-42)

    « Désormais, Seigneur, c'est toi seul que j'aime, à toi seul que je m'attache, toi seul que je cherche, toi seul que je suis prêt à servir, parce que c'est toi seul qui commandes avec justice. A tes ordres je désire me soumettre ; commande, je t'en prie, commande ce que tu veux, mais guéris-moi, ouvre mes oreilles, afin que je puisse entendre tes paroles...

    Reçois-moi comme un fugitif, Seigneur, ô Père très bon. J'ai souffert assez longtemps ; assez longtemps j'ai été asservi à tes ennemis et le jouet des mensonges. Reçois-moi comme ton serviteur qui veut s'éloigner de toutes ces choses vaines... Je sens qu'il me faut revenir à toi ; je frappe, ouvre-moi la porte, enseigne-moi comment on parvient jusqu'à toi... C'est vers toi que je veux aller, donne-moi donc les moyens d'arriver jusqu'à toi. Si tu t'éloignes, nous périssons ! Mais tu n'abandonnes personne, parce que tu es le souverain bien ; tous ceux qui te cherchent avec droiture te trouvent. C'est toi qui nous montres comment te chercher avec droiture. O mon Père, fais donc que je te cherche, délivre-moi de l'erreur, ne permets pas que, dans ma recherche, je trouve autre chose que toi. Si je ne désire rien d'autre que toi, fais que ce soit toi seul que je trouve, ô mon Père. »

    Saint Augustin (354-430), Soliloques, L.1, ch.1, § 5-6.

  • Angélus de ce dimanche 30 décembre

    Benoît XVI invite à se mettre à l'école de la Sainte Famille

    Les parents « ne sont pas les maîtres de la vie de leurs enfants, mais les gardiens de ce don incomparable de Dieu » : c'est ce qu'a déclaré Benoît XVI lors de l’Angélus qu’il présidait de la fenêtre de son bureau, place Saint-Pierre, ce 30 décembre 2012.

    En la fête de la sainte Famille, le pape est revenu sur l’Evangile du jour, où Jésus, âgé de 12 ans, est retrouvé par ses parents dans le Temple de Jérusalem après trois jours de recherches.
    « L’amour, la fidélité et le dévouement de Marie et Joseph sont un exemple pour tous les époux chrétiens, qui ne sont pas les maîtres de la vie de leurs enfants, mais les gardiens de ce don incomparable de Dieu », a déclaré Benoît XVI.
    Le pape a élevé une prière « pour que tout enfant soit accueilli comme don de Dieu », et qu’il soit « soutenu par l’amour d’un père et d’une mère, pour pouvoir grandir comme le Seigneur Jésus "en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes." (Lc 2,52) ».
    En somme, a-t-il fait remarquer, « la préoccupation de Marie et Joseph pour Jésus est la même que celle de tout parent qui éduque un enfant, qui l’introduit à la vie et à la compréhension de la réalité ».
    Ainsi, il a souhaité que les parents, « en imitant la sainte Famille de Nazareth », se « préoccupent sérieusement de la croissance et de l’éducation de leurs enfants », afin que ces derniers « mûrissent en tant qu’hommes responsables et honnêtes citoyens ».
    Les parents, a-t-il ajouté, ne doivent pas oublier par ailleurs « que la foi est un don précieux », qu’ils transmettent à leurs enfants « par l’exemple personnel ».
    Contemplant le « mystère plein de foi et d’humanité de la Sainte Famille », Benoît XVI s’est arrêté sur « le silence de Joseph, homme juste (cf. Mt 1,19), et l’exemple de Marie, qui gardait toutes choses en son coeur (cf. Lc 2,51) ».
    Pour conclure, il a souhaité « à toutes les familles chrétiennes de vivre en présence de Dieu avec le même amour et la même joie que la famille de Jésus, Marie et Joseph ».

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, nous célébrons aujourd’hui la Sainte Famille que Dieu a donnée à l’humanité pour modèle des valeurs humaines et familiales. Le Fils de Dieu a voulu naître dans une famille, lui donnant ainsi sa noble signification et sa place irremplaçable pour la personne et pour la société. La famille est le berceau naturel de l’enfant. Elle est le terreau premier et indispensable où s’enracinent et se construisent la personne et les liens humains. Que la Vierge Marie et saint Joseph aident les parents à éduquer leurs enfants et à leur transmettre la foi ! Je vous bénis tous de grand cœur ainsi que vos familles ! »

    Sources : Radio Vatican et Zenit.org

  • 30 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'Enfant Jésus au Temple : "C'est chez mon Père que je dois être" (Lc 2, 41-52)

    « Notre-Seigneur était âgé de douze ans, de douze ans comme homme ; car en tant que Dieu il est au dessus et en dehors de tous les temps; et il resta séparé d'eux dans le temple, discutant avec les docteurs qui admiraient sa doctrine. Au sortir de Jérusalem ses parents le cherchèrent dans leur compagnie, c'est-à-dire parmi ceux qui marchaient avec eux ; et ne le trouvant point, ils rentrèrent tout alarmés dans Jérusalem, et le trouvèrent discutant dans le temple avec les anciens, quoiqu'il ne fût, comme j'ai dit, âgé que de douze ans. Qui pourrait néanmoins s'en étonner ? Le Verbe de Dieu ne garde jamais le silence, quoiqu'on ne l'entende pas toujours. On le découvre donc dans le temple et sa mère lui dit : "Pourquoi avez-vous agi de la sorte envers nous ? Votre père et moi nous vous «cherchions dans l'affliction. — Ignoriez-vous, reprit-il, que je dois être occupé des intérêts de mon Père ?" (Lc II, 42, 49) Il répondit ainsi comme étant le Fils de Dieu et dans le temple de Dieu. Ce temple en effet n'était par le temple de Joseph, mais le temple de Dieu.

    Donc, objectera quelqu'un, il ne dit point qu'il était le fils de Joseph. — Ecoutez avec un peu plus de patience ; mes frères, car nous avons peu de temps et il faut achever ce discours. Marie ayant dit : "Votre père et moi nous vous cherchions dans l'affliction", il répliqua : "Ignoriez-vous que je dois être occupé des affaires de mon Père ?" Il ne voulait pas laisser croire que tout en étant leur fils il n'était pas en même temps le Fils de Dieu ; car il est et il est toujours le Fils de Dieu, créateur de ses parents mêmes. Mais fils de l'homme dans le temps et né miraculeusement d'une vierge, il avait néanmoins un père et une mère. Comment le prouver ? Marie l'a déjà dit : "Votre père et moi nous vous cherchions dans l'affliction."

    [...]

    Ainsi donc, lorsqu'en répondant : "Je devais m'occuper des affaires de mon Père", Jésus-Christ Notre-Seigneur indique que Dieu est son Père, il ne nie pas que Joseph le soit aussi.

    Où en est la preuve ? Dans l'Écriture quand elle dit : "Et il leur répondit : Ignoriez-vous que je dois m'occuper des affaires de mon Père ? Ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait ; puis étant descendu avec eux il vint à Nazareth et il leur était soumis" (Lc II, 49-51). Il n'est pas écrit : Il était soumis à sa mère, ni : il lui était soumis ; mais "Il leur était soumis." A qui ? N'est-ce pas à ses parents ? C'est à ses deux parents qu'il se soumettait avec la même condescendance qui le rendait fils de l'homme. »

    Saint Augustin, Passages détéchés de saint Matthieu, Sermon 51, 17-19 (La double généalogie de Jésus-Christ), in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Tome VI, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (6)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Marie demeure toujours un être humain, elle a accueilli dans son coeur les événements de la vie de son Fils qui ont retenti en sentiments de joie ou de souffrance. C'est pourquoi, en regardant alternativement au plus profond de l'être de Marie et au plus profond de notre être, nous pourrons entrevoir quelques lueurs de prière. Dieu a opéré en Marie de grandes choses. En nous aussi, il en opère, moins grandes que celles qu'il a faites en Marie, sans doute, mais réelles tout de même ; à partir de son action en nous, nous pouvons soupçonner son action en elle. Cette manière de prier toute simple avec nos sentiments, nos désirs, nos rencontres, a l'avantage de pouvoir être utilisée en toutes circonstances, au coeur même de l'action. Sans nous en rendre compte, nous passons à Dieu "avec armes et bagages", et notre existence est le lieu privilégié où le Saint-Esprit peut agir. Peu à peu, la prière en vient à imprégner toute notre vie et nous ne pouvons plus mettre de distinction entre vie et prière. Si nous avons tant de difficultés à trouver le regard du Père dans l'oraison et à vivre du Christ, ne serait-ce pas que dans le reste de notre existence nous nous soucions peu de lui et de la prière ? »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • 9 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le Temple de Dieu
    "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic." (Jn 2, 13-22)

    « Nous faisons aujourd'hui une fête solennelle, mes frères... nous faisons la fête de la maison de Dieu, du temple de Dieu, de la cité du Roi éternel, de l'Épouse du Christ...

    Voyons quelle est la maison de Dieu, cherchons son temple et sa cité, voyons aussi quelle est son épouse. Je ne l'ai point oublié, et je le redis encore avec crainte, en même temps qu'avec respect, c'est nous, oui, c'est nous, vous dis-je qui sommes tout cela, mais dans le Coeur de Dieu, c'est nous, mais par la grâce de Dieu, non par nos propres mérites. Que l'homme ne revendique point comme de lui ce qui vient de Dieu, et qu'il ne cède point à la pensée de s'exalter lui-même, autrement Dieu, le mettant à sa place, fera ce qu'il aurait dû faire lui-même, et humiliera celui qui ne songe qu'à s'élever. Si dans une ardeur toute puérile nous voulons nous sauver gratis, nous ne nous sauverons point, et ce sera justice : quand on dissimule sa misère, on ferme la porte à la miséricorde, et la grâce n'a plus de place là où on présume de ses propres mérites, tandis que l'humble aveu de nos souffrances provoque la compassion. Il a pour résultat de nous faire nourrir dans notre faim, par Dieu même, comme par un riche père de famille, et trouver, sous lui, dans une grande abondance de pain. C'est donc nous qui sommes sa maison, cette maison à laquelle les provisions de vie ne manquent jamais. Mais rappelez-vous qu'il appelle sa maison une maison de prière ; or cela semble parfaitement répondre au témoignage du Prophète qui nous annonce que nous serons nourris de Dieu dans nos prières, avec un pain de larmes, et abreuvés de nos pleurs (Ps LXXIX, 6)... "Soyez saint, est-il dit, parce que moi qui suis le Seigneur votre Dieu, je suis saint" (Lev XI, 44). Et l'Apôtre continue : "Ne savez-vous pas que vos corps sont les temples du Saint-Esprit, et que le Saint-Esprit réside en vous" (I Co VI, 19), or, si quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra (I Co III, 17).

    Nous contenterons-nous de la sainteté ? La paix encore est requise, si nous en croyons l'Apôtre qui nous dit : "Tâchez d'avoir la paix avec tout le monde, et de conserver la sainteté sans laquelle nul ne verra Dieu (Hb XII, 14). C'est elle, en effet, qui fait que les hommes vivent ensemble comme des frères, car c'est elle qui édifie pour notre Roi, le vrai Roi pacifique, la nouvelle citée qui a nom Jérusalem, c'est-à-dire la vision de Dieu... Enfin il dit lui-même : "Je vous ai rendu mon épouse dans la foi, dans la justice et le jugement", dans sa justice à lui, comprenez bien, non point dans la vôtre, et "je vous ai épousée dans ma miséricorde et dans ma compassion" (Os II, 19). S'il n'a pas fait ce que fait un époux, s'il n'a point aimé comme aime un époux, s'il n'a pas eu la jalousie qu'a un époux, ne vous flattez point d'être son épouse.

    Ainsi, mes frères, si nous pouvons nous reconnaître pour la maison du Père de famille, parce que nous avons des pains en abondance ; si nous sommes le temple de Dieu par la sanctification, la cité du souverain Roi par la communion de la vie en commun, si nous sommes l'épouse de l'Epoux immortel par l'amour, il me semble que je ne dois pas craindre d'appeler cette solennité notre fête. Ne soyez pas surpris non plus que cette fête se passe sur la terre, attendu qu'elle se célèbre aussi dans les cieux. En effet, s'il est vrai, or c'est la Vérité même qui l'affirme, et ce ne peut donc point ne pas être vrai, qu'il y a de la joie dans les cieux et même parmi les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui fait pénitence, on ne saurait douter qu'aujourd'hui il y ait une joie immense pour tant de pécheurs qui font pénitence. Mais voulez-vous que je vous dise encore ? Eh bien ! "La joie du Seigneur est notre force" (II Esdr VIII, 10). Réjouissons-nous donc avec les anges de Dieu, réjouissons-nous avec Dieu, et que la fête d'aujourd'hui se passe en actions de grâces, attendu que plus elle nous est personnelle, plus aussi elle doit nous trouver remplis de dévotion. »

    Saint Bernard, Cinquième Sermon pour la Dédicace de l'Eglise (1,8-9-10), in Oeuvres complètes de Saint Bernard (Tome III), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis Vivès, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 8 novembre : Méditation

    « Dieu est là, présent en nous ! Il habite en nous. "Ce Dieu, objet de nos dévotions, n'est pas un être abstrait, dit le P. Joret ; c'est quelqu'un, un être personnellement vivant au centre de notre âme. Oui, bien vivant, mais c'est au nombre de Trois qu'Il vit personnellement." (P. Joret, "Recueillements") La Sainte Trinité, qui demeure en nous, nous appelle à entrer dans son intimité et à participer dès ici-bas à sa vie par des relations spéciales avec chacune des divines Personnes.
    Il faut penser à cette inhabitation des Trois en nous, méditer ce dogme de notre foi pour en obtenir une conviction profonde, entraînante. Dans la mesure où nous sommes pénétrés de cette vérité que notre vie intérieure tout entière se déroule sous le regard de la Trinité, ce regard divin exerce réellement sur nous son influence.
    Son action est d'abord purifiante : car nous éviterons avec soin, non seulement tout péché mortel - qui chasserait de notre âme les Trois Personnes -, mais tout ce qui pourrait offenser la divine Majesté, et jusqu'à la moindre pensée susceptible de Lui déplaire.
    Le regard de Dieu présent en nous est sanctifiant : car nous cherchons toutes les occasions de faire plaisir à notre hôte divin. Désireux d'augmenter notre participation à la vie intime du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous nous efforçons de mettre toujours plus d'amour dans chacune de nos actions.
    Ce regard est pacifiant : la Trinité vit en nous sa vie d'amour, par amour pour nous ; que pouvons-nous craindre ? Sa présence nous apaise. Oserions-nous nous laisser dominer par nos impressions et troubler, pour ainsi dire, la paix de l'Immuable et Tranquille Trinité au dedans de nous ?
    Enfin, surtout, cette présence est unifiante. La Sainte Trinité en effet n'habite en nous que pour nous attirer vers Elle, pour nous faire participer d'une façon toujours plus intime à sa vie divine.
    Redisons avec Soeur Elisabeth de la Trinité (*) :
    "O mon Dieu, Trinité que j'adore... que je ne Vous laisse jamais seul en mon âme ; que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
    O Verbe éternel... je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours... O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi, afin qu'il se fasse en mn âme comme une Incarnation du Verbe...
    Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances." (Extrait de la prière de soeur Elisabeth de la Trinité) »

    (*) : dont nous fêterons demain l'anniversaire de la Naissance au Ciel : 9 novembre 1906.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Abbé auxiliaire de N.D. de Citeaux, Sous le regard de Dieu, Editions du Cerf, Paris, 1946.

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    Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France

  • 30 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un." (Ep 5, 21-33)

    « Ainsi, de même que le Fils de Dieu participe de notre nature, nous participons, nous, de sa substance : et de même qu'il nous a en lui, nous l'avons en nous. "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme ; et ils seront deux dans une seule chair"... Il montre que l'on quitte ses parents, les auteurs de ses jours, pour s'attacher à sa femme : et dès lors le père, la mère et l'enfant forment une chair unique résultant de l'union conjugale : car c'est la combinaison des semences qui produit l'enfant, de sorte que tous trois ne forment qu'une chair. De même, nous devenons une seule chair avec le Christ par la participation ; et cela, encore bien plus effectivement que l'enfant. Pourquoi ? Parce qu'il en a été ainsi dès l'origine. Ne venez pas me dire que votre femme est comme ceci ou comme cela. Ne voyons-nous pas que dans la chair aussi nous sommes sujets à beaucoup d'imperfections ? L'un est boiteux, l'autre pied bot, un autre perclu des mains, un autre faible dans quelque autre membre : néanmoins, il ne se plaint pas de ce membre imparfait, il ne le retranche pas : souvent même il le préfère à tout autre : rien de plus naturel, il est le sien. — Paul veut donc que nous ayons pour notre femme autant d'affection que chacun en a pour soi-même : non comme participant de la même nature ; notre rapport légitime avec notre femme est plus étroit : il consiste en ce que nous ne formons plus deux corps, mais un seul, dont l'un forme la tête, l'autre le corps. — Et comment dit-il ailleurs que "Dieu est la tête du Christ ?" — Oui, de même que nous formons un seul corps, de même le Christ et le Père ne font qu'un. Il en résulte que le Père aussi est notre tête. Paul allègue deux exemples, celui du corps et celui du Christ : de là ce qu'il ajoute : "Ce mystère est grand : je le dis dans le Christ et dans l'Eglise". Qu'entend-il par là ? Il appelle ce mystère grand parce que le bienheureux Moïse, ou plutôt Dieu avait fait allusion à quelque chose de grand et de merveilleux. Il ajoute : "Je le dis dans le Christ", parce que le Christ aussi a quitté son Père pour descendre, pour venir vers l'épouse, et former un seul esprit : "Car celui qui s'unit au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). C'est fort à propos qu'il dit : "Ce mystère est grand" ; cela revient à dire : D'ailleurs l'allégorie ne détruit pas le précepte d'amour.
    [...]
    Et voyez comme il s'étend sur l'amour, et en rappelant l'exemple du Christ, et en insistant sur l'identité de chair, en disant : "A cause de cela, l'homme laissera son père et sa mère" ; ... ce qu'il veut voir régner surtout, c'est la tendresse. Qu'elle existe, tout le reste s'ensuit ; en son absence, tout fait défaut. Celui qui aime sa femme, la trouvât-il médiocrement docile, saura tout supporter ; pareillement, la concorde sera la chose du monde la plus difficile, si la liaison n'est pas resserrée par l'instinct impérieux de l'amour ; quant à la crainte, elle ne saurait jamais produire un tel effet. Voilà pourquoi il insiste davantage sur ce point, qui est capital. Et en réalité l'avantage est pour la femme, à qui pourtant la crainte est ordonnée : l'obligation la plus essentielle est celle de l'homme qui doit aimer. Et si ma femme ne me craint pas ? dira-t-on. Aimez-la, payez votre contingent... Peu importe que les autres ne nous secondent pas : il faut obéir de nôtre côté. Par exemple, il est écrit : "Soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ". Mais si les autres ne pratiquent pas cette soumission ? Eh bien ! obéissez, vous, à la loi de Dieu. Il en est de même ici : La femme doit craindre, ne fût-elle pas aimée , afin qu'aucun obstacle ne vienne d'elle ; et l'homme doit aimer sa femme, n'en fût-il pas craint, afin de ne pas se mettre lui-même en faute ; car chacun a son devoir particulier. Voilà le mariage selon le Christ, le mariage spirituel, la génération spirituelle, qui ne procède pas du sang, que n'accompagne point la douleur. De ce genre fut la génération d'Isaac : écoutez plutôt ce que dit l'Ecriture : "Et les pertes de Sara avaient cessé" (Gen. XVIII, 11). Voilà le mariage qui ne procède ni de la passion ni du corps, le mariage tout spirituel que contracte une âme jointe à Dieu par des liens ineffables que lui seul connaît. De là ces paroles : "Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui" (I Co VI, 17). »

    St Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Epitre aux Ephésiens, Homélie XX (4-5), in Oeuvres complètes (Tome X) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 25 octobre : Méditation

    « L'homme est fait pour chanter la louange de Dieu et le bénir, c'est son office sacerdotal, qu'il remplit au nom des toutes les créatures inanimées. La splendeur de la création manifeste la gloire de Dieu, sa beauté éveille en lui une admiration mêlée d'émerveillement. Pour celui qui veut bien entendre le cantique des créatures (cf. Ps 148, Dn 3), tout lui crie l'amour de Dieu. Ce regard contemplatif suscite l'action de grâce : comment ne pas chanter de tout son coeur sa reconnaissance et sa gratitude ? Plongés dans une telle beauté, comment ne pas louer Dieu comme le psalmiste : "Qu'il est grand ton nom par toute la terre" (Ps 8, 2) ? Cette attitude est aussi appelée crainte révérencielle, liée au don de l'Esprit Saint, crainte filiale qui permet de reconnaître et d'aimer Dieu comme Père. Si saint François d'Assise appelle la lune, les étoiles ou l'eau "soeur", le soleil, le vent ou le feu "frère", c'est parce qu'il appelle Dieu "Père" !

    La contemplation est un exercice gratuit, où le regard émerveillé peut, en se posant sur l'univers créé, se reposer en son auteur divin. Devant le spectacle éblouissant de la nature, son harmonie et sa paix, nous pouvons laisser monter en nos coeurs un chant de reconnaissance et d'amour. Celui qui aime Dieu le loue à travers toutes ses oeuvres. De même, il les respecte et en prend soin, conscient d'avoir reçu un don précieux. »

    Mgr Dominique Rey, Peut-on être catho et écolo ? (ch.2), Artège, 2012.

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  • Célébration Eucharistique place Saint-Pierre pour la canonisation des 7 bienheureux

    Célébration Eucharistique place Saint-Pierre pour la canonisation des 7 bienheureux

    Benoît XVI a proclamé ce dimanche sept nouveaux saints (voir infos plus bas) :
    le jésuite Jacques Berthieu, Kateri Tekakwitha, la franciscaine d'origine allemande Maria Anna Cope, Pedro Calungsod, le père Giovanni Battista Piamarta, la sœur espagnole Maria del Carmen, et la Bavaroise, Maria Schäffer.

    En ce début de "l'Année de la foi" que le pape a inaugurée le 11 octobre, ce sont des modèles du courage héroïque de ces évangélisateurs d'autrefois que propose l’Eglise à ses fidèles. Sous un beau soleil automnal, près de 100 000 fidèles étaient présent. Dans son Homélie, Benoît XVI a insisté sur le rôle éminemment social joué par ces nouveaux saints et leur indéfectible service de l’Homme et de l’Evangile. Ils l’ont fait dans en se conformant à Jésus-Christ et en suivant le même chemin pour témoigner et annoncer le message chrétien.

    "Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (cf. Mc 10,45)

    Citant ces paroles, le Pape a rappelé qu’elles constituent le programme de vie des sept Bienheureux, que l’Église inscrit au rang des Saints. Il a ensuite présente une courte biographie de chacun d’eux.

    Evoquant la figure du missionnaire Jacques Berthieu tué à Madagascar en 1896, il a demandé « Que son exemple aide les nombreux chrétiens persécutés aujourd’hui à cause de leur foi ! Puisse en cette Année de la foi, son intercession porter des fruits pour Madagascar et le continent africain ! Que Dieu bénisse le peuple malgache ! »

    Il s’est également attardé sur Kateri Tekakwitha, Sainte Kateri, protectrice du Canada et première sainte amérindienne. Le Pape a salué un exemple qui nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus. Il lui a confié le renouveau de la foi chez les Amérindiens et dans toute l’Amérique du Nord.

    Ces nouveaux Saints a rappelé le Pape, au-delà de leurs origines diverses, de leurs cultures et de leurs langues différentes, de l’époque et des conditions sociales dans lesquelles ils ont vécu sont unis par ce service sans bornes aux autres den suivant l’exemple présenté dans les Evangiles. Un don de soi qui va jusqu’au don de sa vie. Ces témoignages, ces vies généreusement offertes par amour du Christ doit être une impulsion, un encouragement pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde entier. Ils prouvent que rien n’est impossible même si aujourd’hui comme à l’époque, le christianisme et les chrétiens peuvent parfois évoluer et vivre dans un environnement qui leur est hostile.

    Source : Radio Vatican.


    Homélie de Benoît XVI :

    « "Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude" (cf. Mc 10,45)

    Ces paroles ont constitué le programme de vie des sept Bienheureux, que l’Église inscrit solennellement aujourd’hui au rang glorieux des Saints. Avec un courage héroïque, ceux-ci ont dépensé leur existence dans une totale consécration à Dieu et dans un généreux service à leurs frères. Ce sont des fils et des filles de l’Église, qui ont choisi la vie du service en suivant le Seigneur. La sainteté dans l’Église a toujours sa source dans le mystère de la Rédemption, qui est préfiguré par le prophète Isaïe dans la première lecture : le Serviteur du Seigneur est le Juste qui « justifiera les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes » (Is 53, 11). Ce Serviteur est Jésus-Christ, crucifié, ressuscité et vivant dans la gloire. La canonisation d’aujourd’hui représente une confirmation éloquente de cette mystérieuse réalité salvifique. La tenace profession de foi de ces sept généreux disciples du Christ, leur conformation au Fils de l’Homme resplendit aujourd’hui dans toute l’Église.

    [...]

    Chers frères et sœurs ! Ces nouveaux Saints, divers par leur origine, leur langue, leur nation et leur condition sociale, sont unis les uns aux autres et avec l’ensemble du Peuple de Dieu dans le mystère de salut du Christ, le Rédempteur. Avec eux, nous aussi réunis ici avec les Pères synodaux venus de toutes les parties du monde, avec les paroles du Psalmiste, proclamons au Seigneur que « notre secours et bouclier, c’est lui », et invoquons-le : « Sur nous soit ton amour, Seigneur, comme notre espoir est en toi » (Ps 32, 20 ; 22). Que le témoignage des nouveaux Saints, de leur vie généreusement offerte par amour du Christ, parle aujourd’hui à toute l’Église, et que leur intercession la consolide et la soutienne dans sa mission d’annoncer l’Évangile au monde entier. »

    Source, texte intégral et vidéo : Site internet du Vatican.


    Prière de l'Angélus - Le Pape a une pensée pour Lourdes inondé

    Priant Marie en cette Journée Missionnaire Mondiale, Benoît XVI, lors de l’Angélus ce midi Place Saint-Pierre, a eu une pensée pour "Lourdes, où l'eau a inondé la Grotte des Apparitions, victime d'une grave crue du Gave". De fortes pluies se sont abattues sans discontinuer depuis le 18 octobre dans les Hautes-Pyrénées. La rivière qui traverse Lourdes est sortie de son lit par endroits. Le Gave de Pau, habituellement paisible, est devenu un torrent de boue. Dans l’avenue du paradis, entre la rivière et les Sanctuaires, l’eau a atteint les vitres des voitures. L’accès aux Sanctuaires de Lourdes a été fermé. Seule la Basilique, située en hauteur, était accessible. Aucun blessé n’a été signalé, mais des personnes ont été secourues par les pompiers, selon la préfecture. Des pèlerins ont été évacués en canots. La décrue a commencé.

    Source : Radio Vatican.

  • 3 octobre : Méditation

    « "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera, et nous viendront à lui, et nous ferons notre demeure en lui" (Jn 14,23); Bon Dieu, que cette demeure est spirituelle ! En elle le Père et le Fils s'aiment réciproquement dans l'homme, et en s'aimant ils aiment l'homme. Car que veulent dire ces paroles : "et mon Père l'aimera" ? Est-ce simplement la grâce sanctifiante qui est cet amour ? Mais la grâce n'est qu'une participation de la divine charité. Et il y a ici de plus une cohabitation du Père et du Fils. Sont-ce des dons du Saint-Esprit ? Mais les dons sont inférieurs à la grâce sanctifiante, et ils n'en sont que les émanations et les ruisseaux. Certes, Philotée, il y a quelque plus grand trésor qui est caché sous ces paroles, lequel, bien qu'il soit pour tous les justes, n'est pas nénmoins aperçu de tous les justes. C'est Dieu le Père qui réside dans l'âme du juste d'une manière singulière, qui engendre son Fils et qui, avec son Fils, produit le Saint Esprit dans la créature comme dans un sein nouveau. De lui la Sagesse à dit : "Je trouve mes délices à être avec les enfants des hommes" (Pr 8,31), parce que je suis produit en eux d'une nouvelle manière et que, par cette production, je leur suis communiqué très intimement, de sorte que ce que mon Père fait dans l'éternité en m'engendrant, se renouvelle dans le temps en chaque homme qui a le bonheur de me posséder.
    Comme donc dans la Trinité il n'y a rien d'humain, mais que Dieu est plus que bon, plus que saint et au-dessus de toutes choses, dans la nouvelle communication de la Trinité, il ne faut rien mêler d'humain ni de corporel et il faut être Dieu dans l'homme, par proportion, tout ce qu'il est en lui-même, passant ainsi de l'humanité de Jésus à sa très pure divinité.
    O commerce admirable, où l'humanité de Jésus nous amène avec lui-même la Divinité, et où la divinité demeure pure sans être obscurcie par l'humanité ! On peut dire à peu près de cette opération ce qui s'est dit de l'Incarnation. O merveilleux mystère ! qui se passe dans l'âme d'un Juste ! Jésus-Christ réside en elle, Dieu et Homme, Dieu demeure ce qu'il est et il y prend ce qu'il n'est pas, ne souffrant ni mélange ni division. »

    François Malaval (1627-1719), La belle ténèbre - Pratique facile pour élever l'âme à la contemplation (Second dialogue, Entretien V), Jérôme Millon, Grenoble, 1993.

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  • 16 septembre : Méditation

    « Le but de la prière n'est pas de découvrir ta propre intériorité, mais de te mettre devant le Père qui perce ton secret, avec une mentalité de fils. Entre Dieu et toi, il y a un lien plus profond qu'avec ton père de la terre. Il te voit dans un regard d'amour. Aime à demeurer dans ce grand silence sous le regard du Père. Surtout ne multiplie pas les paroles, car le silence est une précaution pour l'amour. Quand on aime, on se tait devant l'autre, pour le regarder simplement avec tout le désir de son coeur, sans vouloir porter la main sur lui. Tu n'as rien à dire à Dieu, car le Père sait bien ce qu'il te faut, avant que tu le lui demandes (Mt 6,8).

    Que rend le Père à ceux qui font silence et prient ? Il te donnera l'Esprit pour apprendre à prier : "Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient" (Lc 11,13). Tu ne sais pas ce qu'il faut demander pour prier comme le veut le Père (Rm 8,26). Alors l'Esprit vient au secours de ta faiblesse ; il se joint à ton esprit pour te faire crier : "Abba ! Père !" (Rm 8,15).

    Prier, c'est laisser Jésus-Christ dire à l'intérieur de ton coeur : "Père !" dans le dynamisme de son Esprit. Il te faudra dépasser bien des zones de ton être, pour découvrir en toi cette vie de l'Esprit, enfouie sous les alluvions de l'avoir et du paraître. Creuse profond pour détecter ce filon d'eau vive, qui s'écoule du Coeur du Christ dans le tien. »

    Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret (IV), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.

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  • 11 septembre : Méditation

    « Malheur à l'âme rétrécie et desséchée en elle-même qui craint tout, et qui à force de craindre, n'a pas le temps d'aimer et de courir généreusement !
    O mon Dieu, je sais que vous voulez qu'un coeur qui vous aime "soit au large". J'agirai avec confiance, comme un enfant qui joue entre les bras de sa mère ; je me réjouirai dans le Seigneur ; je tâcherai de réjouir les autres ; j'épanouirai mon coeur sans crainte dans l'assemblée des enfants de Dieu. Je ne veux que candeur, innocence, joie du Saint-Esprit. Loin, loin, ô mon Dieu, cette sagesse triste et craintive qui se ronge toujours elle-même, qui tient toujours la balance en main pour peser des atomes... C'est vous faire injure que je n'agir pas avec vous avec plus de simplicité ; cette rigueur est indigne de vos entrailles paternelles. »

    Fénelon (1651-1715), cité in La voie de la paix intérieure par le P. de Lehen (Quatrième Part. ch. I), Nouvelle édition, Paris, René Haton, 1883.

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  • 6 septembre : Méditation

    « Quand une mère est-elle davantage auprès de son enfant ? La nuit quand il est malade. Les ténèbres sont complètes pour que le sommeil du cher petit soit plus aisément obtenu. La plus faible lumière a encore été discrètement voilée. L'enfant n'aperçoit pas sa mère, c'est vrai ; à l'obscurité qui l'entoure, vient s'ajouter celle de l'inconscience et du délire. Mais c'est quand il n'est pas capable de la reconnaître que la mère est le plus près de lui ; la mère a les yeux ouverts, elle ; - elle est penchée sur le berceau, épiant le léger souffle qui halète, priant sans cesse en une sainte insomnie - refusant le repos comme une honte. A chaque gémissement une secousse la remue tout entière ; elle est là, le remède toujours à la main, aux heures où il faut le prendre, le geste toujours prêt au moindre secours, - le coeur gonflé de tout ce qu'elle voudrait donner au petit être vacillant qui est la chair de sa chair, le sang de son sang, l'âme de son âme.
    Dieu veille la nuit sur ses enfants malades, lui, notre mère, notre Père, notre frère, notre plus proche parent, le plus près de nous, le plus en nous, le plus nous-même.
    Dieu veille - Dieu veille - il est le grand Veilleur de toutes les nuits, - et de nuits qui sont pour lui des nuits terribles, les nuits de l'intelligence, les nuits du coeur, les nuits de la chair, les nuits du mal dont les ténèbres descendent à toute heure sur l'humanité douloureuse. Qui pourra dire avec quel amour il nous veille ?
    Cet amour a un nom et une qualité. C'est un amour infini... »

    Prince Vladimir I. Ghika (1873-1954), Entretiens spirituels (3), Beauchesne, 1961.

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  • 4 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Saint de Dieu"

    « N'est-ce pas se condamner soi-même que de chercher si le Fils est consubstantiel au Père ? Car une telle conduite est en contradiction non seulement avec l'Ecriture, mais avec l'opinion générale des hommes et la nature des choses. Que l'engendré soit de la même substance que l'engendrant, cela se voit, non seulement pour les hommes, mais pour les animaux, pour les arbres mêmes. N'est-il pas absurde quand cette loi est immuable parmi les plantes, les hommes et les animaux, de vouloir la violer et la renverser en Dieu seul, Cependant, ne nous contentons pas de ces raisons tirées de la nature des choses, et passons aux saintes Ecritures, dont les paroles prouveront ce dogme. Ce n'est pas nous, fidèles, ce sont ces incrédules qui sont dignes de risée, eux qui repoussent des choses si claires et qui résistent à la vérité.

    Quelles objections élèvent-ils contre la croyance universelle ? Si, de ce que Jésus-Christ est appelé Fils, il s'ensuit qu'il est consubstantiel, nous sommes aussi consubstantiels, nous tous ; car nous sommes appelés fils. N'est-il, pas écrit : "J’ai dit : Vous êtes tous des dieux et les fils du Très-Haut" (Ps. LXXXI, 6) — Ô imprudence ! ô folie extrême ! Comme ces hérétiques mettent à nu leur démence ! Quand nous parlions de l'Incompréhensible, ils s'arrogeaient ce qui est le propre du Fils, et prétendaient connaître Dieu aussi parfaitement qu'il se connaît lui-même. Maintenant que nous parlons de la gloire du Fils, ils veulent le rabaisser à leur niveau. Nous aussi, disent-ils, nous sommes appelés fils, et nous ne sommes pas pour cela consubstantiels à Dieu. Vous êtes appelés fils, oui, mais le Christ est Fils ; vous en avez le nom ; lui, la réalité. Vous êtes appelés fils, mais non comme lui, fils unique ; vous n'habitez pas le sein du Père, vous n'êtes pas la splendeur de la gloire, ni la figure de la substance, ni la forme de Dieu (Hébr. I, 13). Si notre premier raisonnement ne suffit pas, laissez-vous du moins persuader par les passages de l'Ecriture, qui prouvent la noble origine de notre Sauveur. Dans les textes suivants, Jésus-Christ montre qu'il ne diffère en rien du Père, quant à la substance ; "Celui qui me voit, voit mon Père" (Jean, XIV, 9) ; "Mon Père et moi nous sommes un" (Jean, X, 30) ; quant à la puissance : "Comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, ainsi le Fils vivifie qui il veut" (Jean, V, 21) ; quant au culte : "Afin que tous honorent le Fils, comme ils honorent le Père" (Ibid. 23) ; quant à l'autorité de législateur : "Mon père agit et moi aussi" (Ibid. 17). Mais laissant de côté tous ces textes, ils refusent de prendre le mot Fils dans son sens propre, par la raison qu'ils sont eux-mêmes honorés de ce nom, et ils rabaissent jusqu'à eux le Fils de Dieu, en s'appuyant sur ces paroles : "J'ai dit : Vous êtes tous des dieux et les fils du très-Haut". Puisque, à vous entendre, le Fils, malgré ce nom, n'a rien de plus que vous, et n'est pas vraiment Fils, il s'ensuit que le Père, malgré le nom de Dieu, n'a rien de plus que vous puisqu'il vous a aussi communiqué ce nom. Car de la même manière que vous êtes appelés fils, vous êtes appelés Dieu. Ce nom de Dieu, bien qu'il vous soit donné, vous n'osez dire que ce soit une simple dénomination sans réalité, mais vous reconnaissez que le Père est vrai Dieu ; de même ainsi craignez de vous comparer au Fils et ne dites pas : moi aussi, je suis appelé fils ; et puisque je n'ai pas la même substance que le Père, lui non plus n'est pas consubstantiel. Car tout ce que nous avons dit ci-dessus montre qu'il est vrai Fils et qu'il a la même substance que le Père. Ces paroles, en effet : "Il est la figure et la forme de Dieu", ne prouvent-elles pas l'identité de substance ! En Dieu il n'y a ni forme ni visage. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Septième Homélie contre les Anoméens (2), in "Oeuvres Complètes" (Tome II), traduites sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie éditeurs, 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît