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  • Méditation : les tentations de Jésus au désert

    « Notre-Seigneur a voulu particulièrement, dans sa tentation du Jourdain, nous enseigner l'art des combats spirituels et nous mériter la victoire. Il a voulu nous montrer le secret de la force, qui est l'amour. Voyez dans quelles conditions il s'avance au-devant des tentations : "Plenus spiritu sancto" (S. Luc) ; "ductus a spiritu" (S. Marc). Son Cœur est rempli de l'amour de son Père, c'est sa force. Remarquez ses réponses au démon, elles sont toutes tirées de l’Écriture, parce qu'il se nourrit de la parole.
    [...]
    Dans cet évangile, Notre-Seigneur ne nous donne pas seulement le secret de sa force qui est l'amour, mais il nous enseigne aussi les moyens pour entretenir et accroître cet amour : ces moyens sont la prière, la méditation de la sainte Écriture, la solitude, le jeûne. C'étaient là les occupations de Notre-Seigneur au désert ; c'est par là que son divin Cœur se préparait aux tentations qu'il avait résolu de subir pour notre instruction. Ce sont là les vertus que l’Église nous invite à pratiquer pendant le saint temps de carême, pour croître dans l'amour et dans la force et prendre une vie nouvelle à l'occasion des grands mystères de la Rédemption.
    Une âme dissipée et répandue au dehors, une âme distraite, une âme sensuelle peut-elle aimer fortement Notre-Seigneur ?
    Disciplinons notre volonté par la règle de la solitude et du silence, recueillons notre esprit dans la prière et la méditation, mortifions notre corps par le jeûne, et Notre-Seigneur viendra dans notre âme purifiée pour y allumer le feu de son amour. »

    P. L. Dehon, L'Année avec le Sacré-Cœur - Méditations pour tous les jours de l'année, Tome I (Le 1er dimanche de Carême), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. [1910].

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    La tentation dans le désert, par Briton Riviere (1898) - Guildhall Art Gallery, Londres

  • Méditation : tristesse et découragement

    « S'il est un écueil dans la vie chrétienne et plus encore dans la vie pieuse, - écueil d'autant plus perfide qu'il se voile sous de louables apparences, - c'est bien celui de la mauvaise tristesse et du sot découragement. Quand on va au fond de ces mélancolies abattues ou rêveuses, on ne trouve guère que de l'égoïsme. L'âme se replie sur soi et se regarde, au lieu de regarder Jésus ; elle s'occupe et s'inquiète de ses intérêts personnels plus que des intérêts de Dieu ; elle s'appuie sur les créatures et non sur la grâce, et comme elle ne rencontre guère dans les créatures et dans elle-même que misère et pauvreté, elle devient mécontente, morose, troublée, chagrine. Bientôt, elle trouve la piété trop difficile et commence à en abandonner les pratiques ; c'est que, déjà, elle en a abandonné l'esprit.
    Il faut combattre vigoureusement cette sotte et stérile tristesse ; elle est une tentation qui met l'âme en péril, et qui l'épuise sans profit.
    [...]
    Pour s'en délivrer, qu'on ait recours d'abord à la prière, selon le conseil de saint Jacques : "Quelqu'un est-il triste ? qu'il prie ! (Jc V, 3)" Mais qu'on réagisse aussi par un dégagement plus complet de soi-même, par une fidélité plus vigilante à tous les devoirs, au besoin par quelque pénitence ou quelque immolation spéciale, en tout cas par un don et un abandon plus absolu au divin Maître. Alors tout redeviendra radieux, tout, jusqu'à la souffrance ; et l'âme ne tardera pas à se revêtir de cette "robe d'allégresse" dont le Seigneur récompense les martyrs. Aussi bien, "il y a une inévitable tendance à la joie dans tout ce qui appartient à Dieu (P. Faber, Bethléem, VIII). On n'est triste que lorsque qu'on veut jouir de soi ; dès qu'on se renonce, la tristesse s'en va et fait place à la joie. La joie est le signe infaillible d'une âme saine, et toute âme saine est bien près d'être une âme sainte. »

    Abbé J.M. Buathier, Le Sacrifice dans le dogme catholique et dans la vie chrétienne (ch. XXI, 3), Paris, Gabriel Beauchesne, 1920 (dixième édition).

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    Albrecht Dürer (1471-1528), gravure sur cuivre, "Melancholia I"

  • Méditation - Prière de St Albert le Grand

    « Seigneur Jésus-Christ, enseignez-moi, dans la tentation et la tribulation, à connaître le temps de votre visite : que je voie mes péchés et que je pleure ceux qui, aux jours de la paix temporelle, sont demeurés cachés aux yeux de mon cœur ; que la foule de mes ennemis les démons, la beauté des choses temporelles et les voluptés charnelles ne me circonvienne pas, qu'elle ne m'étouffe pas et ne me jette pas à terre, avec mes enfants, c'est-à-dire le sentiment, la raison et les affections qui sont en moi, détruisant l'armée de mes vertus. Rejetez de mon âme le mensonge et la simulation, la jactance qui trafique de votre grâce, afin que je devienne un temple de la prédication, une maison de prière dans le présent et de vos louanges dans le futur. »

    Saint Albert le Grand, Prière pour le dixième dimanche après la Trinité, in Coll. Les Maîtres de la spiritualité chrétienne, Préface et traduction Albert Garreau, Aubier, Paris, 1942.

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  • Méditation : les tentations

    « Ne vous effrayez ni ne vous découragez des tentations ; luttez toujours, humiliez-vous toujours, ne vous découragez jamais. La tentation ne dépend pas de nous et n'est pas une faute : tâchons de ne pas nous y arrêtez, d'y résister dès le premier moment ; luttons et prions. Si nous succombons, humilions-nous. Souvenons-nous que la tentation est toujours un moyen de nous faire croître en force par le combat et croître en humilité par la vue de notre misère ; c'est un moyen de nous faire croître en sainteté par la lutte en vue de Dieu contre ce qui est opposé à sa volonté ; c'est quelquefois la peine de fautes anciennes dont Dieu veut nous faire mesurer la gravité en nous faisant voir les longues traces qu'elles laissent ; c'est toujours une leçon d'indulgence pour le prochain, dont nous avons tant besoin étant si portés à la sévérité pour autrui. Courage, humilité, espérance. »

    Bx Charles de Foucauld, Lettre à Louis Massignon, in "L'aventure de l'amour de Dieu - 80 lettres inédites de Charles de Foucauld à Louis Massignon", ed. J.-F. Six, Paris, Le Seuil, 1993.

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  • Méditation : avis spirituels

    « Ne dis pas : cette personne me pèse. - Pense : cette personne me sanctifie. (174)

    Tout ce qui ne te porte pas vers Dieu est un obstacle. Arrache-le et jette-le au loin. (189)

    Triomphe chaque jour de toi-même dès le réveil, en te levant ponctuellement, à heure fixe, sans concéder une minute à la paresse.
    Si, avec l'aide de Dieu, tu te vaincs, tu auras pris beaucoup d'avance pour le reste de la journée.
    Il est si démoralisant de se sentir battu à la première escarmouche ! (191)

    Ne sois pas mou, indolent. - Il est temps que tu repousses cette étrange pitié que tu éprouves pour toi-même. (193)

    "Passez un bon après-midi", nous a-t-on dit comme d'habitude. Réflexion d'une âme pénétrée de Dieu : "Que ce souhait est donc court !" (228)

    Habitue-toi à élever ton coeur vers Dieu en action de grâces, et souvent dans la journée. - Parce qu'Il te donne ceci ou cela. - Parce qu'on t'a humilié. - Parce que tu ne possèdes pas ce dont tu as besoin, ou parce que tu le possèdes.
    Parce que sa Mère, qui est aussi ta Mère, Il l'a voulue si belle. - Parce qu'Il a créé le soleil et la lune, et cet animal et cette plante. - Parce qu'Il a donné à celui-ci d'être éloquent et à toi de bredouiller...
    Remercie-Le de tout, parce que tout est bon. (268) »

    St Josemaría Escrivá de Balaguer (fêté ce jour), Chemin, S.E.P.A.L., Paris, 1957-1966.action-de-grace-a.gif

  • Méditation : "ne nous laissez pas succomber à la tentation..."

    « Je vous confesserai, Seigneur, mon infirmité. Souvent un rien m'abat et me jette dans la tristesse. Je me propose d'agir avec force ; mais, à la moindre tentation qui survient, je tombe dans une grande angoisse. Souvent c'est la plus petite chose et la plus méprisable qui me cause une violente tentation. Et quand je ne sens rien en moi-même, et que je me crois un peu en sûreté, je me trouve quelquefois presque abattu par un léger souffle.
    Voyez donc, Seigneur, mon impuissance et ma fragilité, que tout manifeste à vos yeux. Ayez pitié de moi, "et retirez-moi de la boue de crainte que je n'y demeure à jamais enfoncé" (Ps LXVIII, 15). Ce qui souvent fait ma peine et ma confusion devant vous, c'est de tomber si aisément, et d'être si faible contre mes passions. Bien qu'elles ne parviennent pas à m'arracher un plein consentement, leurs sollicitations me fatiguent et me pèsent, et ce m'est un grand ennui de vivre toujours ainsi en guerre. Je connais surtout en ceci mon infirmité : que les plus horribles imaginations s'emparent de mon esprit, bien plus facilement qu'elles n'en sortent.
    Puissant Dieu d'Israël, défenseur des âmes fidèles, daignez jeter un regard sur votre serviteur affligé et dans le travail, et soyez près de lui pour l'aider en tout ce qu'il entreprendra. Remplissez-moi d'une force toute céleste, de peur que le vieil homme, et cette chair de péché qui n'est pas encore entièrement soumise à l'esprit, ne prévale et ne domine. »

    Imitation de Jésus-Christ, L. III, ch. XX.

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    La tentation de Saint Antoine par Jérome Bosch, 1506 (panneau central)
    Musée national, Lisbonne

  • Méditation : "ad lucem per crucem"...

    « Pour entrer dans sa gloire, gloire à laquelle Il avait droit par sa nature divine, le Christ a du souffrir. Le Père a voulu que cette gloire fût pour l'Homme-Dieu une récompense et un salaire : Dignus est Agnus qui occisus est accipere virtutem et divinitatem... et gloriam et benedictionem ("L'Agneau qui a été immolé a mérité de recevoir la force, et la divinité, et la gloire, et la bénédiction." 2° Rep.) Et pour les Saints de l'Ancien Testament comme pour ceux du Nouveau, la voie de la sanctification a toujours été celle de la tribulation, ainsi que l'affirmait Judith aux habitants de Béthulie : "Ils doivent se souvenir comme notre Père Abraham a été tenté et éprouvé par de nombreuses tribulations pour devenir l'ami de Dieu. Et de même tous ceux qui ont été agréables à Dieu ont dû demeurer fidèles au milieu de beaucoup d'épreuves" (Jdt VIII, 22-23). Et, en leur indiquant le moyen de profiter de leur extrême détresse, elle leur donnait les raisons de cette volonté d'en-haut : "Ne nous révoltons donc pas pour les maux que nous endurons ; mais, considérant combien ces châtiments que le Seigneur nous inflige comme à ses serviteurs, sont inférieurs à nos péchés, soyons bien convaincus qu'Il nous les envoie pour nous corriger et non pour nous perdre." (Ibid. 26-27) - Acceptons donc la loi providentielle nous obligeant, pour arriver à l'union divine, à nous assouplir au bon plaisir de notre Père des cieux dans la douleur et dans les sacrifices : Quod si extra disciplinam estis, cujus participes facti sunt omnes, ergo adulteri et non filii estis. ("Si vous n'étiez point châtiés, comme tous les autres l'ont été, c'est que vous seriez des bâtards et non des enfants légitimes" Hb XII, 8).

    [...] Ce serait nous faire une faveur périlleuse que de nous admettre aux intimités de l'oraison et de nous fixer sur la colline de l'encens avant de nous avoir éprouvés sur la montagne de la myrrhe, où l'âme se purifie des principes de corruption qu'elle porte encore en elle. - Admirons cette conduite de l'infinie Sagesse, et remercions-La de l'amour qu'Elle nous témoigne, en renouvelant ainsi les vases de nos coeurs avant d'y verser le vin nouveau, qui, sans cela, les ferait éclater.

    O Marie, qui portiez continuellement sur votre coeur comme un bouquet de myrrhe, le souvenir de la Passion de Jésus, faites que nous trouvions dans le culte de sa Croix, la force d'être doux à la souffrance ! »

    Méditations Cartusiennes pour tous les jours de l'année (Mercredi de la 2e semaine après l'Octave de Pâques), par un Chartreux, T.II, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, Sussex, 1921.

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    (Crédit photo)

  • 20 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres."
    (Jn 8, 31-42)

    « "Si vous demeurez dans ma parole, dit-il, vous êtes véritablement mes disciples." Il ne suffit pas pour un disciple d'entendre la parole du maître, il doit s'y attacher. Aussi le Sauveur ne dit-il pas Si vous entendez ma parole, si vous cherchez à la recueillir, si vous y applaudissez ; mais, remarquez bien ; "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes véritablement mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous délivrera."

    Quelle observation faire ici, mes frères ? Il y a peine ou il n'y a pas peine à demeurer dans la parole de Dieu. Si c'est une peine, considère la grandeur de la récompense ; et si ce n'en est pas une, la récompense t'est accordée gratuitement. Ah ! demeurons dans Celui qui demeure en nous. Ne pas demeurer en lui, pour nous c'est tomber ; et pour lui, s'il ne demeure pas en nous, il n'en a pas moins une demeure ; car il sait demeurer en lui-même, puisqu'il n'en sort jamais. L'homme au contraire, après s'être perdu, doit se garder de demeurer en soi ; et si le besoin nous porte à demeurer en lui, c'est la compassion qui le détermine à demeurer en nous. [...]
    Qu'est-ce donc que demeurer dans la parole de Dieu, sinon ne céder devant aucune tentation ?

    "Vous connaîtrez la vérité" : quelle récompense ! On pourrait dire : Que me sert de connaître la vérité? "Et la vérité vous délivrera." Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot délivrer, dans notre langue, peut s'entendre de deux manières : on le prend le plus ordinairement pour exprimer que l'on sauve d'un danger, que l'on tire d'embarras. Mais dans le sens propre délivrer signifie rendre libre. Qu'est-ce que sauver, sinon assurer le salut ? Qu'est-ce que guérir, sinon rendre la santé ? Ainsi délivrer signifie rendre libre, et voilà pourquoi je disais : Si tu n'aimes pas la vérité, aime la liberté. Le mot grec exprime ce sens plus clairement encore, et on ne peut l'entendre autrement. Ce qui le prouve, c'est que les Juifs répondirent au Seigneur. "Nous n'avons été jamais esclaves de « personne ; comment dites-vous : La vérité vous délivrera ?" Comment nous dites-vous cela puisque nous n'avons jamais été esclaves de personne ? Vous savez que nous ne sommes assujettis à aucun esclavage ; comment donc nous promettez-vous la liberté ?

    Ils comprenaient bien, mais ils agirent mal. Comment comprirent-ils ? — "La vérité vous délivrera", ai-je dit ; et considérant que vous n'êtes esclaves d'aucun homme, vous vous êtes écriés : "Jamais nous n'avons été esclaves." Mais "quiconque" Juif ou Gentil, riche ou pauvre, homme privé ou homme public, empereur ou mendiant, "quiconque faitle péché, est esclave du péché." Oui, "quiconque fait le péché, est esclave du péché", et si on reconnaît cet esclavage, on saura à qui demander la liberté.

    Un homme libre est saisi parles barbares, de libre qu'il était il devient esclave. Un riche compatissant l'apprend ; il considère qu'il a de la fortune et il veut le racheter. II va trouver les barbares, leur donne de l'argent et rachète l'esclave. Mais l'affranchir complètement, ce serait le délivrer du péché. Qui en délivre ? Est-ce un homme qui en affranchit l'homme ? Cet homme que nous venons de voir sous le joug des barbares a été racheté par son bienfaiteur, et il y a de l'un à l'autre une grande différence : il est possible pourtant que tous deux soient également esclaves de l'iniquité. Je demande à l'esclave racheté : As-tu quelque péché ? — J'en ai, répond-il. — Et toi, rédempteur, en as-tu ? — J'en ai aussi, reprend-il. — Donc ne vous vantez ni l'un ni l'autre, ni toi d'être racheté, ni toi d'avoir racheté ; mais courez tous deux au Libérateur véritable. »

    Saint Augustin, Traité CXXXIV (1-3) sur saint Jean, in Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : les tentations

    « Si l'on pouvait voir dans la tête d'un solide marin quelle figure y prend la tempête, on verrait qu'elle s'y inscrit non comme un danger, mais comme une série de manoeuvres à exécuter, comme un "Oh ! hisse !" Devant ses lions, un bon dompteur calcule et ne tremble pas. Dans tous les cas, la tranquillité est une protection, et par elle-même elle est une valeur.
    Le danger est beau. L'homme qui l'affronte avec une prudence virile a d'avance sur lui le reflet de la victoire. Comment vaincre sans ennemis ? Le lutteur, en nous, n'aurait alors plus d'emploi. Le bien est meilleur, chez celui qui a risqué le pire. L'exercice de notre force ne consiste qu'à discipliner nos faiblesses et à franchir l'obstacle extérieur : nous exonérer de ce souci ne serait-ce pas un désastre ?
    Oh ! que la tentation nous "éprouve" bien ! On ne fait connaissance avec le poids de son corps qu'à la montée d'une côte ou sur une pente vertigineuse : la lourdeur de notre âme et son insécurité, si nécessaires à expérimenter pour provoquer l'élan vers l'unique recours, ne sont ressenties de nous qu'aux flancs de la montagne mystique et devant ses précipices. Une tentation est bienvenue, si l'expérience de nous-mêmes s'y accroît, si notre humilité s'y approfondit et si, par une fuite qui est au vrai une ascension, nous sommes portés à l'unique but de l'existence. »

    A. D. Sertilanges, O.P., Devoirs - Dix minutes de culture spirituelle par jour, Fernand Aubier / Editions Montaigne, Paris, 1936.

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    (Photo du film "Den Perfekte Stormen" - Wolfgang Petersen, 2006)

  • Méditation : l'examen de conscience

    « Tous les saints et tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à présenter l'examen journalier de la conscience comme le moyen le plus efficace de corriger les défauts et d'avancer dans les vertus. Les philosophes païens eux-mêmes prescrivaient à leurs disciples de s'examiner chaque jour sur ces trois points : Qu'ai-je fait ? comment l'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de faire ? C'est qu'effectivement, sans cet examen bien fait chaque jour, on ne se connaît pas. Il y a en nous des vices si déguisés, des dérèglements si cachés, des désordres si subtils, qu'on ne les aperçoit qu'à force de réflexions sérieuses. Il en est de l'âme qui ne s'examine pas ou qui s'examine mal, comme d'une vigne tombée en friche, qui, faute d'être cultivée, se couvre de ronces et d'épines. [...] Faute d'examen, les vices croissent dans l'âme, et les vertus en disparaissent ; sans qu'on le remarque, l'état de la conscience va toujours s'empirant ; et telle est l'ignorance où l'on est de soi-même, qu'on ne le soupçonne même pas. L'âme s'assoupit, perd sa force, ne se tient plus en garde contre les tentations et les occasions dangeureuses ; et, dans cet état, elle touche à sa perte. Avec l'examen journalier, au contraire, on remarque ses manquements et on les répare ; on se dit chaque soir : "J'ai fait telle faute aujourd'hui, je m'en corrigerai demain ; j'observe dans mon coeur telle mauvaise inclination, je vais la combattre." Chaque jour on se dit : "J'aurai ce soir à me rendre compte de l'emploi de mon temps, de ma fidélité à la grâce", et cette pensée éveille la vigilance, excite l'attention et empêche les mauvaises habitudes de se former. De plus, la vue de ses misères, que l'examen journalier tient sans cesse devant les yeux, conserve l'humilité, éloigne la présomption, dispose à bien se confesser par une connaissance plus claire de ses fautes. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Mercredi de la première semaine de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • 17 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jésus quarante jours au désert (Lc 4, 1-13)

    « Le diable s'est attaqué au premier homme, notre parent, par une triple tentation : il l'a tenté par la gourmandise, par la vanité et par l'avidité. Sa tentative de séduction a réussi, puisque l'homme, en donnant son consentement, a été alors soumis au diable. Il l'a tenté par la gourmandise, en lui montrant sur l'arbre le fruit défendu et en l'amenant à en manger ; il l'a tenté par la vanité, en lui disant : "Vous serez comme des dieux" ; il l'a tenté enfin par l'avidité, en lui disant : "Vous connaîtrez le bien et le mal" (Gn 3,5). Car être avide, c'est désirer non seulement l'argent, mais aussi toute situation avantageuse, désirer, au-delà de toute mesure, une situation élevée...
    Le diable a été vaincu par le Christ qu'il a tenté d'une manière tout à fait semblable à celle par laquelle il avait vaincu le premier homme. Comme la première fois, il le tente par la gourmandise : "Ordonne que ces pierres se changent en pains" ; par la vanité : "Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas" ; par le désir violent d'une belle situation, quand il lui montre tous les royaumes du monde et lui dit : "Tout cela, je te le donnerai, si tu tombes à mes pieds et m'adores"...
    Il est une chose qu'il faut remarquer dans la tentation du Seigneur : tenté par le diable, le Seigneur a riposté par des textes de la Sainte Ecriture. »

    St Grégoire le Grand, Homélies sur l'Evangile n°16 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961).

  • Méditation : la tentation

    « Les tentations ne doivent pas t'effrayer ; par elles Dieu veut éprouver et fortifier ton âme, et il te donne en même temps la force de les vaincre. Jusqu'ici ta vie a été celle d'un enfant ; désormais le Seigneur veut te traiter en adulte. Or les épreuves de l'adulte sont bien supérieures à celles de l'enfant, et cela explique pourquoi tu es, au début, toute troublée. Mais la vie de ton âme retrouvera vite son calme, cela ne tardera pas. Aie encore un peu de patience, et tout ira pour le mieux.
    Laisse donc tomber ces vaines appréhensions. Souviens-toi que ce n'est pas la suggestion du Malin qui fait la faute, mais plutôt le consentement donné à ces suggestions. Seule une volonté libre est capable de bien et de mal. Mais lorsque la volonté gémit sous l'épreuve infligée par le Tentateur, et quand elle ne veut pas ce qu'il lui propose, non seulement ce n'est pas une faute, mais c'est de la vertu.
    Garde-toi de tomber dans l'agitation en luttant contre tes tentations, car cela ne ferait que les fortifier. Il faut les traiter par le mépris et ne pas t'en occuper. Tourne ta pensée vers Jésus crucifié, son corps déposé entre tes bras et dis : "Voilà mon espérance, la source de ma joie ! Je m'attache à toi de tout mon être, et je ne te lâcherai pas avant que tu m'aies mis en sécurité". »

    Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), Ep 3, 626 et 570 ; CE 34 (Trad. Une pensée, Mediaspaul, 1991)

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    Tentation sur la montagne par Duccio di Buoninsegna, v.1310
    (Détrempe sur bois, Frick Collection, New-York)

  • Audience générale de ce mercredi 13 février 2013

    "En ces jours pour moi difficiles, j'ai senti l'amour que vous me portez"

    Audience générale inédite dans l'histoire de l'Eglise, celle d'un Pape démissionnaire. Benoît XVI mercredi matin a été accueilli par l'ovation de plusieurs milliers de fidèles et de pélerins présents pour cette audience générale très particulière en la salle Paul VI au Vatican. Et c'est un Pape très émouvant qui nous a redit et expliqué sa décision, difficile et grave annoncée lundi.

    « Chers frères et sœurs,

    Comme vous le savez, j’ai décidé – merci pour votre sympathie –, j’ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le futur Pape. Le Seigneur nous guidera.

    Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui le Carême, quarante jours de préparation à Pâques. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans la Bible. Dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur les quarante jours que Jésus a passés au désert, tenté par le démon. Ses tentations invitent chacun de nous à répondre à cette demande fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Sans une réponse à la faim de vérité et de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver. Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité et de l’amour. Dieu est le Seigneur de toute chose. Il ne peut pas être instrumentalisé, utilisé pour nos propres intérêts, autrement nous nous substituons à lui. La société actuelle soumet le chrétien à plusieurs épreuves qui touchent sa vie personnelle et sociale. La tentation est toujours présente ; le sacré s’éclipse. Toutefois, la grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque jour la chose la plus importante pour nous. »

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Je salue avec joie les francophones, en particulier les nombreux lycéens présents ! En ce Carême, je vous invite à renouveler vos engagements pris pour votre conversion. Pour y arriver, ne vous laissez pas envahir par l’égoïsme, la recherche exclusive du succès personnel, l’illusion, l’apparence et les choses matérielles. Donnez plutôt la primauté à Dieu, confiez-vous à lui et regardez les réalités quotidiennes avec ses yeux. Saint temps de Carême ! »

    Sources : Radio Vatican et Site internet du Vatican.

    (Vidéo de l'audience
    )

  • Le repentir chez les Pères du désert

    Abbé Chamé disait : Mon père abba Anter m’a dit : "Si grands que soient les péchés que j’ai commis, si je fais pénitence, le Seigneur me pardonnera ; mais si mon frère me demande le pardon et que je ne lui pardonne pas, le Seigneur non plus ne me pardonnera pas." (Abba 319)

    On demanda à un ancien : "Comment l’âme acquiert-elle l’humilité ?" Il répondit : "En n’étant attentive qu’à ses propres fautes." (Abba 209)

    Abba Poemen a dit encore : Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : "Aujourd’hui, convertie-toi." (Abba 202)

    Abba Antoine dit : Je vis tous les filets de l’ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ? Et j’entendis une voix me répondre : l’humilité. (Paroles 16,6)

    « Produis, ô mon âme, les dignes fruits du repentir »

    Source et autres sentences :

    « Produis, ô mon âme, les dignes fruits du repentir »

  • Méditation : le signe de la Croix

    « En vue du Carême, pour nous préparer à d’autres luttes plus difficiles, nous nous exercerons au maniement de cette arme très efficace dans le combat : le signe de la Croix ! Inutile d’en faire connaître la dignité ! Le signe du chrétien nous rappelle les plus augustes mystères de notre sainte religion et les grandes étapes de l’amour d’un Dieu pour sa créature. Il met en fuite l’esprit du mal, nous aide à vaincre nos passions, appelle Dieu à notre secours et nous revêt de son sceau comme d’une armure invisible. Cependant peu de chrétiens comprennent l’importance et l’efficacité de ce signe et bien peu l’emploient avec piété et gravité. C’est à la hâte, le plus souvent comme on se débarrasserait d’un insecte importun que l’on fait le signe de la Croix, l’esprit intérieur absent. Il ne peut en être vrai des Gardes d’honneur. Pendant ce mois, ils s’exerceront à faire avec une révérence toute particulière leurs multiples signes de Croix. Au nom du Père, au nom et Fils et au nom du Saint Esprit dirons-nous chaque matin au réveil, pour commencer et finir chacune de nos prières, au moment du repas, de nous mettre au travail, etc. Ainsi, notre arme ne tombera jamais des mains ! Si notre cœur bouillonne sous un accès de colère, nous le comprimerons par un signe de la Croix, si une parole amère, une critique arrivent à notre bouche, nous les scellerons par le signe de la Croix, si une tentation ou un péril viennent nous assaillir, nous nous armerons du signe sacré… nous ne craindrons point, nous couvrirons notre front du signe salutaire, il sera en tout et partout notre arme défensive et offensive avec la grâce de Dieu ! »

    Bulletin mensuel de la Garde d'Honneur, mars 1883.

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  • Méditation : le désir de la perfection

    « Un sentiment atroce du dégoût de la perfection, cette horrible tentation. Je sentais le désir du dégoût de la perfection, qui m'était présenté comme plus facile. Et je sentais la lutte en moi, car la volonté était attirée vers ce désir. Et je souffrais atrocement. Et je disais tout le temps : "Ne me laisse pas succomber à la tentation ! Seigneur, aide-moi !" Et je comprenais en même temps que le moindre acquiescement constituait une faute. Et je comprenais l'horreur que constitue le péché : le péché, c'est la séparation de Dieu. Nous ne sommes plus alors en communion avec Lui. Donc, la moindre faiblesse est une diminution de communion avec Dieu. Donc, celle-ci n'est plus totale. J'ai souffert atrocement, mais avec la grâce de Dieu, je n'ai pas succombé. Et je sentais toujours : "Si le goût de la perfection, ce désir, au fond, de plaire à Dieu en toutes choses, diminue en nous, nous ne réalisons plus ce pourquoi nous sommes créés." »

    Jeanne Schmitz-Rouly (1891-1979), Journal spirituel "Le bonheur d'aimer Dieu" (110), Editions du Carmel, Centre Saint Jean de la Croix, 1998.

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  • 12 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Augmente en nous la foi !" (Lc 11, 15-26)

    Prier pour que grandisse notre foi

    « La lecture du saint évangile fortifie notre prière et notre foi, et nous dispose à nous appuyer non sur nous-mêmes mais sur le Seigneur. Y a-t-il un moyen plus efficace de nous encourager à la prière que la parabole du juge inique qui nous a été racontée par le Seigneur ? Le juge inique, évidemment, ne craignait pas Dieu ni ne respectait les hommes. Il n'éprouvait aucune bienveillance pour la veuve qui recourait à lui et cependant, vaincu par l'ennui, il finit par l'écouter. Si donc il exauça cette femme qui l'importunait par ses prières, comment ne serions-nous pas exaucés par celui qui nous encourage à lui présenter nos prières ? C'est pourquoi le Seigneur nous a proposé cette comparaison tirée des contraires pour nous faire comprendre qu'il faut toujours prier sans se décourager (Lc 18,1). Puis il a ajouté : Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ! (Lc 18,8).

    Si la foi disparaît, la prière s'éteint. Qui pourrait, en effet, prier pour demander ce qu'il ne croit pas ? Voici donc ce que l'Apôtre dit en exhortant à prier : Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. Puis, pour montrer que la foi est la source de la prière et que le ruisseau ne peut couler si la source est à sec, il ajoute : Or, comment invoquer le Seigneur sans avoir d'abord cru en lui (Rm 10,13-14) ? Croyons donc pour pouvoir prier et prions pour que la foi, qui est au principe de notre prière, ne nous fasse pas défaut. La foi répand la prière, et la prière, en se répandant, obtient à son tour l'affermissement de la foi.

    D'ailleurs, pour que la foi ne faiblisse pas dans les tentations, le Seigneur a dit: Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation (Mt 26,41). Telles sont ses paroles: Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. Qu'est-ce qu'entrer en tentation ? Simplement, sortir de la foi. Car la tentation est d'autant plus forte que la foi est plus faible, et la tentation est d'autant plus faible que la foi est plus forte. Oui, vraiment, mes bien-aimés, c'est pour que la foi ne s'affaiblisse pas et ne se perde pas que le Seigneur a dit : Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. Afin que vous le compreniez mieux, il a dit au même endroit dans l'évangile : Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne sombre pas (Lc 22,31-32). Et celui que guette le danger ne ferait pas sienne la prière de son protecteur ?

    Mais lorsque le Seigneur dit: Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?, il a en vue la foi parfaite, celle qu'on peut à peine trouver sur la terre. Voyez : l'église de Dieu est remplie. Qui y viendrait s'il n'avait aucune foi ? Mais si cette foi était parfaite, qui ne transporterait pas les montagnes ? Regardez les Apôtres eux-mêmes : s'ils n'avaient pas eu une grande foi, ils n'auraient pas renoncé à tout ce qu'ils avaient, ils n'auraient pas foulé aux pieds les espoirs terrestres pour suivre le Christ. Et pourtant, leur foi n'était pas parfaite, car ils n'auraient pas dit au Seigneur: Augmente en nous la foi (Lc 17,5). »

    Saint Augustin († 430), Sermon 115, 1 ; PL 38, 655.

    Source : Clerus.org.

  • 10 novembre : Méditation

    « Que le chrétien s'établisse là où le Christ l'a élevé avec lui ; qu'il dirige tous ses pas vers ce lieu où il sait qu'a été sauvée la nature humaine. La Passion du Seigneur, en effet, se continue jusqu'à la fin du monde ; comme c'est lui qui est honoré, lui qui est aimé dans ses saints, lui aussi qui est nourri, lui qui est vêtu dans ses pauvres, c'est lui encore qui souffre en tous ceux qui supportent l'adversité pour la justice... [...]
    "Oui, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus seront persécutés" (2 Tm III, 2). Cette parole accuse de tiédeur et de lâcheté quiconque n'est soumis à aucune persécution. Il n'y a que les amis de ce monde à pouvoir être en paix avec ce monde ; nulle communion n'a jamais existé de l'iniquité avec la justice, nul accord du mensonge avec la vérité, nulle union des ténèbres avec la lumière (Cf. 2Co VI, 14). Même si la piété des bons désire l'amendement des méchants et obtient la conversion d'un grand nombre par la grâce du Dieu de miséricorde, jamais pourtant ne cessent les pièges que tendent aux saints les esprits mauvais, et, que ce soit par des ruses cachées ou par des luttes à découvert, ceux-ci s'attaquent à tous les fidèles et à leur bon propos. »

    Saint Léon le Grand, Sermon XIXX sur la Passion, in Sermons III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

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  • 31 août : Méditation

    « Les pensées basses qui viennent à l'esprit presque sans relâche, tout ce que le démon nous souffle à l'oreille, tout ce qu'il nous rappelle et nous fait voir et presque toucher, je ne sais comment, par le secours de l'imagination, c'est cela la grande épreuve de la solitude, la religion toute nue, sans consolations, sans toutes ces belles choses dont on la décore quand on la voit de loin et tout à fait de l'extérieur. Mais il n'est dit nulle part dans l'Evangile que ce soit amusant à porter, une croix. On n'oserait se plaindre, mais on se souviendra de cette belle campagne et de ces journées splendides où l'on souffrait dans sa chambre. Par ailleurs, comme un christianisme sans croix serait suspect ! »

    Julien Green (1900-1998), Vers l'invisible - Journal 1958-1967 (6 août 1960), Plon, 1967.

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    Croix du cimetière de Clermont en Belgique (Source photo)

  • 28 juillet : Méditation

    « On compte communément quatre espèces de prières vocales : celle qui se fait à l'aide d'un livre, celle sans livre, l'intercession et l'oraison jaculatoire.
    Si nous nous servons d'un livre de prières, il est bon de n'en avoir qu'un à la fois, et de ne pas en changer souvent. Nous devons aussi mettre des intervalles de repos dans le cours de nos lectures, fermer ce livre, et nous arrêter sur la pensée de Dieu ; surtout ayons soin de ne pas choisir un livre qui soit trop au-dessus de ce que nous pouvons réellement comprendre ou sentir dans notre état présent.
    Si nous prions sans livre, soyons brefs et sobres de paroles, à cause de la Majesté de Dieu ; nous ne saurions être trop scrupuleux dans le choix des mots que nous employons ; pesons-les d'avance, et ayons soin de placer dans le cours de nos prières des intervalles de silence.
    En ce qui concerne l'intercession, nous ne devons pas nous engager à la légère à prier pour les autres. Nous devons être fatigués de neuvaines perpétuelles ou multipliées. C'est aussi un mauvais système de fixer un certain espace de temps pendant lequel nous prierons pour un objet donné, et ensuite de cesser nos prières, si Dieu n'a pas daigné les entendre. Il faut, dans nos intercessions, toujours donner une large place à Notre Saint-Père le Pape et à ses intentions pour les besoins de l'Eglise.
    Quant aux oraisons jaculatoires, il est bon qu'elles se répètent souvent ; mais, généralement parlant, elles ne doivent être soumises à aucune règle, ni à aucune obligation. C'est surtout dans les moments de tentation qu'il faut les répéter sans cesse, et il serait à désirer qu'on en eût quelques-unes choisies d'avance et toujours prêtes. (*) »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Progrès de l'âme dans la vie spirituelle (ch. XV), Trad. F. de Berhardt, Nouvelle édition, Paris, Pierre Téqui, 1928.

    (*) : choix d'oraisons jaculatoires sur notre site ICI.

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    Couverture de la brochure Déclarations des évêques de Belgique - Nouvelle série n°33
    Licap, Bruxelles, 2005