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  • 6 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue" (Mc 6, 1-6 ; cf Mt 13, 53-58 & Lc 4, 16-30)

    « Pour revenir à Dieu, il y a une manière tout opposée à celle dont le premier homme est tombé. En effet, placé dans le paradis terrestre, Adam commença par perdre Dieu de vue. Saint Augustin nous atteste, en effet, que ce n'est pas le tentateur qui aurait pu chasser Adam du paradis, si d'abord son âme n'avait commencé par s'élever (August. l. XIV, de civit. Dei, c. 13) ; car il est écrit avec bien de la vérité : "L'esprit s'élève avant la chute" (Pr XVI, 18). Ensuite il perdit la justice quand il obéit plutôt à la voix de son épouse qu'à celle de Dieu. En effet, la justice est une vertu qui rend à chacun ce qui lui appartient. En troisième lieu il perdit le jugement, quand, étant repris après sa faute, il semble la faire retomber indirectement sur son auteur en la rejetant sur sa femme ; car il dit : "La femme que vous m'avez donnée pour compagne m'a présenté de ce fruit, et j'en ai mangé" (Gn III, 12). Il faut donc que l'homme, maintenant en exil, revienne à Dieu par les mêmes degrés qui ont conduit le premier homme à la porte du paradis terrestre. En premier lieu donc, il faut faire le jugement ; en second lieu, exercer la justice ; et enfin pratiquer la circonspection. Or, le jugement pour nous, c'est de nous juger, et de nous accuser nous-mêmes ; la justice est pour le prochain, et la circonspection se rapporte à Dieu.

    Le Prophète Michée nous fait connaître cette voie pour retourner à Dieu quand il nous dit : "ô homme, je vous dirai ce qui vous est utile, et ce que le Seigneur demande de vous. C'est que vous agissiez selon la justice, que vous aimiez la miséricorde, et que vous marchiez en la présence du Seigneur avec une vigilance pleine d'une crainte respectueuse" (Mi VI, 8). C'est la voie que nous enseigne aussi le Christ, s'il faut en croire saint Paul quand il nous dit : "La grâce de Dieu notre Sauveur a paru à tous les hommes, et elle nous a appris que, renonçant à l’impiété et aux passions mondaines, nous devons vivre dans le siècle présent avec tempérance, avec justice et avec piété" (Ti II, 11). Et d'abord "avec tempérance" cela se rapporte à nous, "avec justice", c'est pour le prochain, "et avec piété", voilà pour Dieu. Et même il nous parle du regard vers Dieu quand il nous dit : "Étant toujours dans l'attente de la béatitude que nous espérons et de l'avènement glorieux du grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ" (Ibid. 13). Dans plusieurs autres endroits des saintes Écritures, on peut encore trouver, si on le cherche, cette ordre de voie et cette institution de vie ; tel est celui-ci par exemple : "Heureux l'homme qui demeure appliqué à la sagesse, qui s'exerce à pratiquer la justice, et qui pense en lui-même à l'oeil de Dieu qui voit toutes choses" (Si XIV, 22). C'est que, en effet, celui qui se juge lui-même maintenant pour échapper au jugement éternel de Dieu, est fixé dans la sagesse et véritablement sage. L'Apôtre dit, en effet : "Si nous nous jugeons nous-mêmes nous ne serons pas jugés" (ICo XI, 31). Il est sage non pas de la sagesse de ce monde, mais de la sagesse du monde invisible et qui fait par une admirable opération de Dieu, que les élus et ceux qui, en ce monde, sont broyés sous les coups et comme écrasés, soient plus tard placés, sans que le. marteau retentisse, dans le palais du vrai Salomon. »

    Saint Bernard, Sermon CII (Manière de revenir à Dieu, 1-2), in Oeuvres complètes de Saint Bernard Tome IV, Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis de Vivès Editeur, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Antonio Bertali (1605-1669) : Chaconne en do majeur pour violon et basse continue

    Philippe Pierlot, Ricercar Consort

  • Méditation - Prière : la Parole de Dieu

    « Ne permettez pas, ô Jésus, que je me laisse attirer par des maximes, des doctrines, qui ne viennent pas de Vous.
    A quoi me servirait-il de connaître toutes les sciences, si je ne Vous connais pas, Vous, Seigneur, et les vérités que Vous êtes venu nous enseigner ? Faites, ô Jésus, que je ne me contente pas d'une connaissance superficielle, mais donnez-moi la lumière et l'intelligence nécessaires pour pénétrer la signification profonde de vos enseignements. Plus que par le raisonnement et les recherches subtiles, votre parole se laisse comprendre par l'humilité, l'amour, le désir ardent de Vous posséder. Créez en moi, Seigneur, un coeur droit, humble, sincère, capable d'aimer, de pénétrer le sens de vos divines paroles.
    Voici, mon doux Maître, que je mets mon âme devant Vous, comme si j'exposais une toile aux rayons du soleil. Agenouillé devant votre Tabernacle, je sais que Vous m'instruisez beaucoup plus dans la prière et le recueillement que par tant de doctes livres. Mais votre livre, Seigneur, votre Evangile, je ne veux jamais m'en séparer : "en lui je trouve tout ce qui est nécessaire à ma pauvre petite âme. J'y découvre toujours de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux" (Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus, Histoire d'une âme, VIII).
    Donnez-moi, ô Seigneur, l'intelligence de votre Evangile, de votre parole, et la sagesse sera mon partage ! »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine Tome I (01/16), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Mercredi 6 février 2013

    Calendrier liturgique

  • 5 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Résurrection de la fille de Jaïre : "Talitha koum" (Mc 5, 21-43 - cf Mt 9, 18-26 ; Lc 8, 40-46)

    « Avant de ressusciter une morte, pour amener à la foi Jésus commence par guérir la femme atteinte de pertes de sang. Ce flux s'est arrêté pour notre instruction : quand Jésus s'approche de l'une, l'autre est déjà guérie. De même, pour croire en notre vie éternelle, nous célébrons la résurrection temporelle du Seigneur qui a suivi sa Passion... Les serviteurs de Jaïre qui lui disent : "Ne dérange pas le Maître" ne croient pas dans la résurrection prédite dans la Loi et accomplie dans l'Evangile. Aussi Jésus ne prend-il avec lui que peu de témoins de la résurrection qui va se produire : ce n'est pas le grand nombre qui a cru de prime abord à la résurrection. La foule, elle se moque de Jésus quand il déclare : "L'enfant n'est pas morte, elle dort". Ceux qui ne croient pas se moquent. Qu'ils pleurent donc leurs morts, ceux qui les croient morts. Quand on a la foi à la résurrection, ce n'est pas une fin que l'on voit dans la mort mais un repos... Et Jésus, prenant la main de l'enfant, la guérit ;  puis il lui fait donner à manger. C'est là une attestation de la vie afin qu'on ne puisse croire à une illusion mais à la réalité. Heureuse celle dont la Sagesse tient ainsi la main ! Plaise à Dieu qu'elle tienne aussi la nôtre, dans nos actions. »

    Saint Ambroise, Traité sur Saint Luc 6, 58-61 (Trad. SC 45).

  • Antonio Vivaldi (1678-1741) : Concerto pour mandoline, cordes et basse continue en do majeur RV425

    Kapsberger Ensemble - Rolf Lislevand, mandoline

  • Méditation : la maladie

    « C'est le Jansénisme qui prétend que la maladie est l'état naturel du chrétien. L'Eglise nous fait prier pour obtenir la santé de l'sprit et du corps, parce que la maladie est un désordre. Mais ce désordre temporaire est à peu près inévitable. Il annonce la mort et la corruption de notre corps.
    Puisque nous sommes tous malades, une ou plusieurs fois dans la vie, il importe de savoir que la maladie nous met dans un état de moindre résistance morale. L'égoïsme du malade se manifeste par la mauvaise humeur et par l'esprit tyrannique. Tous les défauts naturels, couverts dans la santé par la volonté qui s'exerce librement, rompent les digues déconsolidées et s'étalent. Il faut le savoir et se préparer d'avance à un effort supplémentaire de vigilance.
    Le chrétien sait, en outre, que la maladie est, en un certain sens, une grâce de Dieu qui tourne tout au bien de ses élus. C'est le commencement de la purification par laquelle nous devons passer pour pénétrer dans la lumière éternelle de Dieu. Pour le moment, l'effet de cette purification c'est de nous donner des possibilités d'ascension. Il faut sortir de la maladie meilleur qu'on n'y est entré. Pascal a écrit une prière pour demander à Dieu le bon usage de la maladie. »

    J. Calvet, La trame des jours, La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

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    Le jeune malade, tableau de Ary Scheffer (1795-1858)
    Lieu de Conservation : Musée Magnin (Dijon) - © Photo RMN-Grand Palais - R. G. Ojeda

    « Seigneur,
    Vous m'aviez donné la santé pour vous servir, et j'en ai fait un usage tout profane. Vous m'envoyez maintenant la maladie pour me corriger ; ne permettez pas que j'en use pour vous irriter par mon impatience. J'ai mal usé de ma santé, et vous m'en avez justement puni : ne souffrez pas que j'use mal de votre punition. Et puisque la corruption de ma nature est telle qu'elle me rend vos faveurs pernicieuses, faites, ô mon Dieu ! que votre grâce toute-puissante me rende vos châtiments salutaires.
    Faites, ô mon Dieu, que j'adore en silence l'ordre de votre providence adorable sur la conduite de ma vie ; que votre fléau me console ; et qu'ayant vécu dans l'amertume de mes péchés pendant la paix, je goûte les douceurs célestes de votre grâce durant les maux salutaires dont vous m'affligez.
    Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu'afin de l'employer et de la finir pour vous, et avec vous et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie, de ma vie et de ma mort, pour votre gloire, pour mon salut et l'utilité de l'Eglise et de vos saints, dont j'espère par votre grâce faire une portion. Vous seul savez ce qui m'est expédient : vous êtes le souverain maître, faites ce que vous voudrez.
    Faites donc, Seigneur, que tel que je sois je me conforme à votre volonté ; et qu'étant malade comme je suis, je vous glorifie dans mes souffrances... Faites que les miennes deviennent les vôtres. Unissez-moi à vous ; remplissez-moi de vous et de votre Esprit-Saint. Entrez dans mon coeur et dans mon âme, pour y porter mes souffrances, et pour continuer d'endurer en moi ce qui vous reste à souffrir de votre Passion, que vous achevez dans vos membres jusqu'à la consommation parfaite de votre Corps ; afin qu'étant plein de vous ce ne soit plus moi qui vive et qui souffre, mais que ce soit vous qui viviez et qui souffriez en moi, ô mon Sauveur : et qu'ainsi, ayant quelque petite part à vos souffrances, vous me remplissiez entièrement de la gloire qu'elles vous ont acquises, dans laquelle vous vivez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. »

    Blaise Pascal, Pensées, XXXII, Prière : II-IV-XIII-XV.

  • Mardi 5 février 2013

    Ste Agathe, vierge et martyre

    Calendrier liturgique

  • 4 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jésus chasse les esprits mauvais (Mc 5, 1-20 - cf. Mt 8, 28-34 ; Lc 8, 26-39)

    « Si quelqu’un veut entendre cette histoire dans le sens anagogique, je ne m’y oppose pas. Il suffit qu’il reconnaisse que la vérité de l’histoire est telle que l’Evangile la rapporte. Or la leçon que nous donne ce passage ainsi entendu c’est que lorsque les hommes vivent en pourceaux, ils tombent aisément sous la puissance du démon. Tant qu’ils demeurent encore hommes, et qu’ils ne sont pas tout à fait pourceaux, ils peuvent comme les deux possédés être encore délivrés de la puissance du diable ; mais lorsqu’ils ont étouffé en eux tous les sentiments de l’homme, le démon non seulement s’empare d’eux, mais il les précipite dans l’abîme. Afin que personne ne prît pour une fable l’expulsion des démons, mais que l’on y crût comme à un fait certain, Jésus-Christ permet que l’on en voie la preuve dans la mort des pourceaux.

    [...]

    Il y a encore aujourd’hui, mes frères, bien "des possédés qui demeurent dans des sépulcres", et dont rien ne saurait retenir la fureur : ni le fer, ni les chaînes, ni les exhortations, ni les menaces, ni la crainte de Dieu ou des hommes. Quelle différence y a-t-il entre un homme possédé du démon et un impudique, qui s’abandonne aux dérèglements les plus infâmes, dont le coeur commet autant de crimes qu’il se présente d’objets à ses yeux ? Il ne le croirait pas "nu" ; il l’est néanmoins, quelque magnifiquement habillé qu’il vous paraisse parce qu’ayant perdu Jésus-Christ dont il était revêtu, il a été dépouillé de toute sa gloire : "Il ne se frappe pas à coups de pierres", mais il se brise par ses péchés, qui font à l’âme des plaies plus sanglantes que les pierres n’en font au corps.

    Qui pourra donc lier un tel homme ? Qui pourra l’arrêter ? Qui pourra le délivrer de cette passion qui l’agite et le tourmente, qui l’emporte hors de lui-même, et qui le fait toujours demeurer "dans les sépulcres" ? Ne sont-ce pas en effet des sépulcres, ces lieux infâmes où il passe sa vie, et ces détestables repaires de femmes perdues, où la corruption et la pourriture répandent de toutes parts une odeur de mort ?

    Ne pouvons-nous pas dire aussi de l’avare ce que nous avons dit de l’impudique ? Qui peut le retenir ? Qui peut "le lier" ? N’est-il pas vrai "qu’il rompt ses chaînes", qu’il se rit également de toutes les exhortations, de toutes les menaces, et de tous les conseils ? Ne conjurent-ils pas tous ceux qui tâchent de le guérir de son avarice, de ne le pas faire ? et ne regarde-t-il pas comme un supplice, d’être délivré d’un cruel supplice ? Y a-t-il au monde un état plus misérable que celui-là ? Si ce "possédé" de l’Evangile méprisa les hommes, il se rendit au moins à la parole de Jésus-Christ ; mais l’avare n’écoute pas Jésus-Christ, même. Quoiqu’il l’entende dire tous les jours : "Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent" (Mt VI,32) ; quoiqu’on le menace de l’enfer, quoiqu’on lui dise que ses tourments seront inévitables, il ne croit rien de ce qu’on lui dit ; il ne se rend point à la vertu des paroles de Jésus-Christ, non parce qu’il est plus puissant que Jésus-Christ, mais parce que ce divin médecin ne nous guérit point malgré nous. Aussi quoique ces avares demeurent au milieu des villes, ils y sont néanmoins comme dans le fond "d’un désert". Car quel est l’homme un peu raisonnable qui voulût demeurer avec eux ? Pour moi, j’aimerais mieux vivre avec mille possédés, qu’avec un seul de ceux qui seraient frappés de cette horrible maladie : et il ne faut que considérer l’état des uns et des autres pour voir la vérité de ce que je dis. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XXVIII sur Saint Matthieu (4), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • "Ciaccona di Paradiso e dell'Inferno" (anonyme du XVIIe siècle)

    Publié in 'Canzonette spirituali e morali' (Milan, 1657)
    L'Arpeggiata - Dir. Christina Pluhar, Philippe Jaroussky, contre-ténor
    Enregistrement public du 18 September 2008, à l'Abbaye d'Ambronay

  • Méditation : le singe de Dieu...

    « Saint Paul nous dit que le démon se transforme en ange de lumière pour nous tromper, c'est-à-dire qu'il se fait passer pour un ange, ou pour un saint ou une sainte, comme il veut ; et nous sommes si simples, si orgueilleux, que nous croyons avoir affaire à un ange ou à un saint, tandis que c'est au démon que nous avons affaire. Depuis le péché, le démon a une grande influence sur nous, surtout sur ceux qui sont portés à l'orgueil et qui aiment les choses extraordinaires ; le démon en profite pour les tenter et les magnétiser de son influence : il est si rare de voir des âmes conduites vraiment par l'esprit de Dieu (1).
    Une des grandes marques à laquelle on connaît qu'une âme est conduite par l'esprit de Dieu, c'est la souffrance et l'épreuve. Une âme qui n'a pas été éprouvée et qui n'a pas souffert de contradiction peut difficilement être conduite par l'esprit de Dieu (2). Vous n'avez qu'à dire à cette personne : "C'est le démon qui vous inspire." Vous verrez la grimace qu'elle fera et vous connaîtrez par là que c'est le démon qui la conduit, ou bien sa seule imagination. Si c'est le bon Dieu qui la conduit, elle se tiendra dans la défiance d'elle-même, elle craindra d'être dans l'illusion ; elle appréhendra les choses extraordinaires, et demandera à Dieu d'en être délivrée, et ne parlera jamais à personne de ces choses, dans la crainte de se tromper ou de perdre l'humilité.
    Comme nous sommes sujets à l'erreur ! et comme il faut trembler à la vue de tant de dangers et d'ennemis !
    Soyez sage, chère enfant, restez bien dans l'humilité... »

    (1) : Du Saint curé d'Ars : "Le démon ne tente que les âmes qui veulent sortir du péché et celles qui sont en état de grâce. Les autres sont à lui, il n'a pas besoin de les tenter."
    (Sermon du 1° dimanche de Carême)

    (2) : De Saint Isaac le Syrien : "La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n'est jamais monté au ciel confortablement. Nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à Lui de tout son coeur. Il lui donne d'avoir le souci de la vérité. C'est d'ailleurs à cela qu'on connaît que Dieu veille sur un tel homme : Il lui envoie toujours ses afflictions. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté ce chemin."
    (Discours ascétiques, 4° discours)


    Bx Antoine Chevrier (1826-1879), Lettre à Mlle G. (bienfaitrice du Prado) [200] du 25 mai 1874, in Lettres du Vénérable Antoine Chevrier, fondateur de la Providence du Prado, Librairie catholique Emmanuel Vitte, Paris, 1927.

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    Saint Michel terrassant Lucifer

  • Lundi 4 février 2013

    Calendrier liturgique

  • Angélus de ce dimanche 3 février 2013

    Benoît XVI : "Le vrai prophète paye de sa personne"

    « Le vrai prophète n’obéit à personne d’autre qu’à Dieu et se met au service de la vérité, prêt à payer de sa personne ». C’est ainsi que Benoît XVI, lors de l’Angélus Place Saint-Pierre, ce dimanche, a commenté le passage de l’Evangile où Jésus est chassé de la Synagogue de Nazareth faisant face à l’incompréhension des habitants de l’endroit « scandalisés » par ses déclarations, « un épisode, a déclaré le Pape, qui confirme le proverbe "Personne n’est prophète en son pays" ».

    « Jésus, a poursuivi Benoît XVI, n’est pas venu pour chercher l’approbation des hommes, mais comme il le dira plus tard à Pilate, pour témoigner de la vérité ». « Croire en Dieu signifie renoncer à ses propres idées toutes faites et accueillir le visage concret en qui Il s’est révélé : L’homme Jésus de Nazareth. » « Cette voie, a conclu le Pape, conduit également à le reconnaître et à le servir dans les autres ».

    Message adressé aux pèlerins de langue française :

    « Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement les Scouts Unitaires de France. La fête de la Vie consacrée célébrée hier nous invite à entendre l’appel du Seigneur et à y répondre avec confiance et générosité. Rendons grâce et prions pour tous les consacrés, afin qu’ils grandissent dans la sainteté. Leur témoignage nous entraîne à faire une large place à Dieu dans notre vie par la prière, la messe dominicale, la lecture de sa Parole. Notre foi plus vivante pourra changer notre cœur ! Bon dimanche à tous ! »

    Alors qu’on célèbre ce dimanche en Italie la Journée pour la Vie, à l’initiative de la Conférence épiscopale italienne, le Pape s’est associé aux évêques italiens qui invitaient à investir sur la vie et sur la famille, comme réponse également à la crise actuelle. Le Pape a par ailleurs souhaité un franc succès à l’initiative "Uno di noi" (l’un de nous) du Mouvement pour la vie, à savoir une pétition pour amener l’Union Européenne à protéger l’enfant dès sa conception.

    Source : Radio Vatican.

  • 3 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit." (Lc 4, 21-30)

    « Un médecin est venu parmi nous pour nous rendre la santé : notre Seigneur Jésus Christ. Il a trouvé la cécité dans notre cœur, et il a promis la lumière « que personne n'a vue de ses yeux, que personne n'a entendue de ses oreilles, que le cœur de l'homme n'a pas imaginée » (1Co 2,9).
    L'humilité de Jésus Christ est le remède à ton orgueil. Ne te moque pas de ce qui te donnera la guérison ; sois humble, toi pour qui Dieu s'est fait humble. En effet, il savait que le remède de l'humilité te guérirait, lui qui connaît bien ta maladie et sait comment la guérir. Tandis que tu ne pouvais pas courir chez le médecin, le médecin en personne est venu chez toi... Il vient, il veut te secourir, il sait ce dont tu as besoin.
    Dieu est venu avec l'humilité pour que l'homme puisse justement l'imiter ; s'il était resté au-dessus de toi, comment aurais-tu pu l'imiter ? Et, sans l'imiter, comment pourrais-tu être guéri ? Il est venu avec humilité, car il connaissait la nature du médicament qu'il devait t'administrer : un peu amère, certes, mais salutaire. Et toi, tu continues à te moquer de lui, lui qui te tend la coupe, et tu te dis : « Mais quel genre de Dieu est-il, mon Dieu ? Il est né, il a souffert, il a été couvert de crachats, couronné d'épines, cloué sur la croix ! » Âme malheureuse ! Tu vois l'humilité du médecin et tu ne vois pas le cancer de ton orgueil, c'est pourquoi l'humilité ne te plaît pas...
    Il arrive souvent que les malades mentaux finissent par battre leur médecin. Dans ce cas, le médecin miséricordieux non seulement ne se fâche pas contre celui qui l'a frappé, mais il tente de le soigner... Notre médecin, lui, n'a pas craint d'être tué par des malades atteints de folie : il a fait de sa propre mort un remède pour eux. En effet, il est mort et ressuscité. »

    Saint Augustin, Sermon Delbeau 61, 14-18 (Trad. Solesmes, Lectionnaire, Tome 2 rev.).

  • Luigi Boccherini (1743-1805) : La Musica Notturna delle strade di Madrid

    Quintette en la majeur, Op. 30 n. 6 [G324] (1780)
    Le Concert des Nations - Dir. Jordi Savall

  • Méditation : le devoir de reconnaissance

    « Quand la plénitude des temps fut venue, quand N.-S. Jésus-Christ, le Verbe incarné, prêcha son Evangile, il insista d'une manière spéciale sur le devoir de la reconnaissance. Rappelons-nous, par exemple, l'admirable épisode de la guérison des dix lépreux. Ces malheureux viennent à lui avec un grand désir d'être délivrés de leur terrible maladie. Ils prient à haute voix et implorent avec grande ferveur la miséricorde du divin Thaumaturge. Jésus les envoie aux prêtres pour qu'ils accomplissent les rites prescrits ; et, pendant qu'ils y allaient, ils furent guéris. Et sur les dix, un seul revient pour rendre grâces. Jésus l'accueillit avec tendresse, mais il fut péniblement affecté de l'absence des neuf autres. Il ne put s'empêcher de se plaindre en disant : "Tous n'ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ? Il ne s'en est trouvé qu'un pour retourner sur ses pas et rendre gloire à Dieu, et c'est un étranger !" Et s'adressant avec bonté à cet homme reconnaissant, il lui dit : "Levez-vous, allez en paix, votre foi vous a sauvé." (Lc XVII, 12-19). Quelle belle leçon de gratitude ! Mais notre bon Sauveur fit mieux encore avant de s'immoler sur la croix ; nous donnant l'Eucharistie, le chef-d'oeuvre de sa puissance, de sa sagesse et de son amour, il voulut l'instituer comme un mémorial, un souvenir vivant de l'Incarnation et surtout de la Rédemption. Prenant du pain, il dit : "Ceci est mon corps qui sera livré pour vous." Puis, prenant le calice rempli de vin, il dit : "Ceci est mon sang qui sera répandu pour vous." Et s'adressant à ses apôtres, et à tous les prêtres de la Loi nouvelle, il ajouta : "Faites ceci en mémoire de moi", en mémoire de Bethléem, de l'immolation du Calvaire, de l'acquisition de toutes les grâces que j'ai méritées pour votre salut ! Grati estote !

    [...]
    La vertu de gratitude occupe donc une place très considérable dans l'économie de la vie chrétienne. Nous devons l'exercer avant tout envers Dieu, l'auteur de tous les biens ; nous devons la pratiquer envers la T.S. Vierge, les anges et les saints, qui sont pour nous les distributeurs de ses dons et les ministres si dévoués de ses miséricordes. La reconnaissance nous oblige à l'égard de tous nos bienfaiteurs. Il faut que nous nous acquittions à leur égard de cette dette de coeur. Il faut que nous les payions de retour, car ils sont nos créanciers en quelque manière. C'est justice que pour le bien qu'ils nous ont fait, nous leur offrions un témoignage de notre gratitude : l'estime pour leur bienveillance, la louange pour leur générosité, un présent qui leur plait, un service qui leur est utile et agréable. Et si ces bienfaiteurs ont quitté la terre, s'ils sont en purgatoire, le retour d'affectueuse reconnaissance le mieux indiqué, le plus ardemment désiré, ce sont nos prières et nos oeuvres satisfactoires. »

    Chanoine Ch. Rolland, Le Vestibule du Paradis ou le Purgatoire (Liv. III ch. V, II), Aux bureaux de l'Ami du Clergé, Langres, 1922.

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    La Sainte Cène (détail partie centrale)
    Eglise Sainte-Marguerite du Vésinet
    © Source

  • Dimanche 3 février 2013

    Calendrier liturgique

  • 2 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Présentation de Jésus au Temple (Lc 2, 22-40)

    « Aujourd'hui la Vierge Mère introduit le Seigneur du temple dans le temple du Seigneur. Joseph aussi y amène au Seigneur ce fils qui n'est pas le sien, mais le Fils bien-aimé en qui Dieu a mis toute sa faveur (Mt 3,17). Siméon, le juste, reconnaît celui qu'il attendait ; Anne, la veuve, le loue. Une première procession est célébrée en ce jour par ces quatre personnages, une procession qui, par la suite, allait être célébrée dans la joie par l'univers entier... Ne vous étonnez pas de ce que cette procession est si petite, puisqu'il est bien petit celui que le temple reçoit. Mais en ce lieu, il n'y a pas de pécheur : tous sont justes, tous sont saints, tous sont parfaits. Ne sauveras-tu que ceux-là Seigneur ? Ton corps va grandir, ta tendresse elle aussi grandira... Je vois maintenant une seconde procession où des foules précèdent le Seigneur, où des foules le suivent ; ce n'est plus la Vierge qui le porte, mais un petit âne. Il ne dédaigne donc personne..., si du moins il ne leur manque pas ces vêtements des apôtres (Mt 21,7) : leur doctrine, leurs moeurs et la charité qui couvre une multitude de péchés (1P 4,8). Mais j'irai plus loin et je dirai qu'à nous aussi, il nous a réservé une place dans cette procession-là... David, roi et prophète, s'est réjoui de voir ce jour. »

    Saint Bernard, 1er Sermon pour la Purification (Trad. Brésard, 2000 ans d'homélie, année A, Soceval, 2001)

  • Hymne des Premières Vêpres de ce jour : Ave, maris stella

    Schola Hungarica, Janka Szendrei & Laszlo Dobszay

    Ave, maris stella,
    Dei Mater alma,
    Atque semper Virgo,
    Felix cæli porta.

    Sumens illud Ave
    Gabriélis ore,
    Funda nos in pace,
    Mutans Hevæ nomen.

    Solve vincla reis,
    Profer lumen cæcis,
    Mala nostra pelle,
    Bona cuncta posce.

    Monstra te esse matrem,
    Sumat per te preces,
    Qui pro nobis natus
    Tulit esse tuus.

    Virgo singuláris,
    Inter omnes mitis,
    Nos, culpis solútos,
    Mites fac et castos.

    Vitam præsta puram,
    Iter para tutum,
    Ut, vidéntes Iesum,
    Semper collætémur.

    Sit laus Deo Patri,
    Summo Christo decus,
    Spirítui Sancto,
    Tribus honor unus.
    Amen.

    Salut, astre des mers,
    Mère de Dieu féconde,
    Salut, ô toujours Vierge,
    Porte heureuse du ciel !

    Vous qui de Gabriel
    Avez reçu l’Ave,
    Fondez-nous dans la paix,
    Changeant le nom d’Eva.

    Délivrez les captifs,
    Éclairez les aveugles,
    Chassez loin tous nos maux,
    Demandez tous les biens.

    Montrez en vous la Mère,
    Vous-même offrez nos vœux
    Au Dieu qui, né pour nous,
    Voulut naître de vous.

    O Vierge incomparable,
    Vierge douce entre toutes !
    Affranchis du péché,
    Rendez-nous doux et chastes.

    Donnez vie innocente,
    Et sûr pèlerinage,
    Pour qu’un jour soit Jésus
    Notre liesse à tous.

    Louange à Dieu le Père,
    Gloire au Christ souverain ;
    Louange au Saint-Esprit ;
    Aux trois un seul hommage.
    Amen.

  • Méditation : 1er samedi du mois

    « Le Cœur de Marie est un vaste trésor, sa bouche est le canal de ce grand trésor, pour nous en faire voir quelque petite chose. Cette bouche pleine de miel, d'or et de pierres précieuses, ne s'ouvre pas bien souvent, c'est pourquoi il faut ouvrir son âme pour recevoir avec avidité chacune de ses paroles, et les bien considérer.

    En ce moment Marie prie son fils. Elle prie en mère. Il faut faire bien attention à cela : depuis que Marie a dit : "Ecce ancilla Domini" (voici la servante du Seigneur], elle ne prie plus comme une servante, mais comme une Mère : il faut voir les yeux de Marie, quand elle regarde modestement son fils bien-aimé pour lui faire cette demande ; il faut considérer son Cœur et les sentiments qui s'y passent.
    Elle veut deux choses : elle veut que la gloire de son fils se manifeste en cette circonstance, et elle veut le bien et la consolation des convives, deux désirs ou deux volontés dignes de l'amour parfait du Cœur de Marie. La charité parfaite cherche à procurer même des biens temporels, non pour ces biens qui ne sont rien, mais pour la consolation spirituelle des âmes. Elle demande avec l'amour de la mère de Dieu et avec l'autorité aussi qui convient à sa dignité de mère. Elle est omnipotens supplex [toute-puissante suppliante] : "Vinum non habent" [ils n'ont pas de vin].

    La seconde chose qu'il faut observer : la vie de Marie est une vie de silence, tous les prodiges de son incompréhensible amour étaient renfermés au-dedans. Lorsqu'il fallait parler, elle le faisait dans le moins de mots possibles ; même avec son fils, elle parlait dans le silence seulement. La conversation de Jésus et de Marie n'était entendue par aucune créature terrestre, parce qu'elle était tout intérieure et n'était comprise pas même par les Anges. Elle était continuelle et qui peut concevoir les communications inénarrables de Jésus et de Marie ; mais il semble que leurs paroles extérieures auraient été faciles à compter. Ici, elle est obligée de parler pour manifester ce qui est dit dans le verset premier ; et elle le fait en trois mots.

    En troisième lieu, Marie connaît ce grand précepte de Notre-Seigneur sur la prière : elle ne consiste pas dans la multitude des paroles [cf. Mt. 6,7]. Elle dit peu, mais son âme se répand en son fils avec son amour ordinaire.

    Marie nous apprend en trois mots une manière admirable de prier : elle ne fait que montrer les besoins, et dans son cœur et dans ses yeux Notre-Seigneur a bien vu son désir. C'est une manière très parfaite de prier, d'ouvrir les plaies de nos cœurs devant notre très doux Maître, reposer ensuite notre âme en lui, et nous abandonner à son très grand amour et à sa très grande miséricorde, et attendre ainsi dans une contemplation d'amour l'effet de sa tendresse pour nous. »

    François-Marie Paul Libermann (+ 2 février 1852), Commentaire de l'Evangile de saint Jean (II,3), Paris, Desclée de Brouwer 1957.

    Source : Missionnaires Spiritains.
    Les écrits du P. Libermann sont en ligne sur ce site.

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