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jésus - Page 11

  • Prière des moines du Mont Athos

    « Jésus, extase de bonté, ô excès de splendeur, gloire à toi qui fais concorder ta volonté et ta puissance !

    Jésus, amour fou en tout désirable, gloire à toi qui soutiens les mondes infinis par ta puissance !

    Jésus, toi la Voie, la Vérité, la Vie, je te rends grâce de m'avoir conduit à la vérité de tes paroles divines et vivifiantes !

    Jésus, objet suprême de la contemplation des bienheureux, je te rends grâce d'avoir jugé notre indigne nature digne de ta gloire !

    Jésus, ô Lumière au-dessus de toute lumière, je te confesse que je marche enténébré dans la ténèbre du péché !

    Jésus, toi le juge sans appel, je te confesse que jamais je n'ai été touché comme il se doit de ton amour !

    Jésus, chaleur très douce et vivifiante, réchauffe ma froideur !

    Jésus, vêtement de lumière des étoiles, habille ma nudité !

    Jésus, toi mon principe, mon milieu et ma fin, purifie mon cœur afin que je puisse te voir !

    Jésus, toi qui es en tout et par-dessus tout mon Dieu, fais-moi apparaître ta face et je serai sauvé !

    Jésus, ô l'Un au-dessus de l'intellect (*), montre-moi moi-même unifié par le retour de l'intellect et de la prière unifiée !

    Jésus, ô mystère au-dessus de l'ignorance, mets-moi au-dessus de toute réalité sensible et intelligible !

    Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi ! »

    (*) : Ce terme désigne généralement la partie la plus spirituelle de l'intelligence, la « fine pointe » de l'âme, le lieu de la conscience et de la lucidité spirituelles. Dans certains contextes, il devient presque synonyme de cœur, au sens biblique (et pascalien) de ce mot. Ne pas confondre avec l'intelligence discursive et rationnelle.

    Hiérothée Vlachos, Entretiens avec un ermite de la sainte Montagne sur la prière du cœur (Minuit dans le désert de la sainte Montagne), Points Sagesse Sa78, Éditions du Seuil, 1988.

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  • Méditation - malgré les chutes, demeurer fidèle

    « C'est l'Esprit Saint qui nous donne le courage de persévérer dans notre combat lorsqu'à la suite de plusieurs chutes nous sommes terriblement tentés d'abandonner la lutte. C'est lui qui nous donne de récidiver dans nos résolutions quand nous avons récidivé dans le péché.
    « Dieu seul a des fidélités sans faille, écrit Pierre Guilbert ; toi, comme tout homme, tu n'as que les fidélités de tes recommencements, sois fidèle ainsi (1). »
    Rappelons-nous la parole intérieure qu'avait reçue du Seigneur le starets Silouane : « Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas ! »
    C'est en effet lorsque nous avons la terrible impression d'être bien pauvres aux yeux du Seigneur, qu'il nous faut redoubler de confiance. Nous devons alors persévérer dans notre prière de pauvre, alors que nous avons la sensation qu'elle ne sert strictement à rien. C'est le moment de redire comme une véritable litanie : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur ! » Sans nous en rendre compte, le Seigneur ranime alors dans notre cœur la vertu d'espérance.
    Cette espérance, nous devons également la développer quand le Seigneur semble faire la sourde oreille à l'une de nos supplications en faveur d'un pécheur dont nous souhaitons la conversion. Il est en effet capable de transfigurer les cœurs les plus endurcis, de transmuter de l'ordure en or pur ! »

    1. Pierre Guilbert, La prière retrouvée, Nouvelle Cité, 1981, p.63.

    Pierre Descouvemont, Gagner le combat spirituel (II, 8, 5), Éditions de l'Emmanuel, Paris, 2006.

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  • Méditation - Au nom de Jésus, bâtir la Paix

    « Là où il y a l'offense, que je mette le pardon,
    Là où il y a la discorde, que je mette l'union... »

    « Il faut apaiser les différends, assoupir les procès, et presser tellement les parties de se parler et de se réconcilier, qu'on ne croie pas avoir rien fait si on ne se parle et si on ne s'aime, comme si on n'avait rien eu à démêler ensemble. Autrement, c'est un signe qu'il y a encore sur le cœur je ne sais quoi que Notre-Seigneur ne veut pas, puisqu'il veut que nous soyons les uns avec les autres comme nous voudrions être avec lui, et qu'il fût avec nous. Or, il est assuré qu'il ne doit rien demeurer sur le cœur contre lui, et que nous ne voudrions pas qu'il lui restât rien contre nous ; il faut donc se mettre ensemble de la sorte, ou s'exposer au danger d'être toujours mal avec Jésus.
    [...]

    Mon bon Jésus, vous dont le nom est une huile épandue qui adoucit toutes les plaies, vous dont la voix est si douce qu'elle est capable de calmer toutes les tempêtes, ce que nous avons de meilleur et de plus efficace dans toutes ces rencontres de discordes et de désunions, c'est d'interposer votre saint nom, c'est de prendre vos paroles, votre croix, votre pardon, votre sang, votre mort et vos mérites pour adoucir les cœurs. Et à la vérité, il ne faut que cela pour apaiser votre Père, et pour le réconcilier avec nous. Mais, chose étrange ! quoique nous en parlions, quoique nous vous nommions, quoique nous vous réclamions, et que nous en appelions à votre justice, le monde ne s'en émeut presque pas, et ne s'en laisse pas toucher comme il faudrait ; d'où vient cela ?... Mon fils, c'est que le monde ne connaît pas et n'estime pas ma personne comme mon Père ; mais si les hommes voulaient un peu s'étudier à me connaître, il en aurait bientôt assez appris, pour savoir que je mérite bien qu'ils pardonnent une offense pour moi, qui ai mérité le pardon de toutes leurs offenses... »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome V (Mercredi de la dixième semaine après la Pentecôte, Troisième point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868 (1ère édition, 1645).

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  • Méditation - « Ce que vous aurez fait au plus petit d'entre les miens... »

    « Tout ce que je fais à mon prochain, soit en bien, soit en mal, c'est à Jésus-Christ que je le fais. Saint Martin couvre de la moitié de son manteau la nudité d'un pauvre, et Jésus-Christ se montre à lui revêtu de cet habit. Saul poursuit les chrétiens pour les faire périr, et Jésus-Christ lui dit en le terrassant : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (1) Toutes les fois, dira Jésus-Christ au jugement dernier et à ses élus et aux réprouvés, toutes les fois que vous avez rendu un bon ou un mauvais office à un seul de mes frères, et même au plus petit d'entre eux, c'est à moi que vous l'avez rendu (2). Je ne verrai donc que Jésus-Christ dans mes frères ; je les aimerai, quoiqu'ils n'aient rien d'aimable en eux-mêmes ; je les aimerai, parce qu'ils sont les enfants de notre Père commun, parce que Jésus-Christ est leur Sauveur et le mien, et que ma propre indignité ne l'empêche pas de me supporter et de m'aimer. Je les aimerai, et mon amour sera un écoulement de celui que j'ai pour mon Dieu et mon Sauveur. Ainsi j'aimerai Dieu, j'aimerai mon Sauveur de toutes les manières dont il peut et dont il veut être aimé, et dans lui-même, et hors de lui-même ; c'est-à-dire, dans ses images vivantes, et dans les membres de ce corps mystique dont Jésus-Christ est le chef. »

    1. Ac IX, 4. - 2. Mt XXV, 35-45.

    Pierre Marie et Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Jésus en Croix ou la Science du Crucifix (Première partie, Méditation XI, II), Nouvelle édition revue par le P. Alphonse Cadrès s.j., Paris, Ancienne Maison Ch. Douniol, 1898.

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  • Méditation - Les douleurs de Marie (II)

    « Les souffrances de Marie sur le Calvaire furent réellement les douleurs de l'enfantement dans lesquelles tous les hommes naquirent de Marie. Et ainsi, non seulement sa Compassion la rendit propre à devenir notre Mère, mais c'est encore par sa Compassion que nous sommes devenus réellement ses enfants. De même que ce fut dans sa Compassion que nous naquîmes pour elle, ainsi c'est dans sa Compassion que nous atteignons à ces fondements vastes et profonds sur lesquels peut se construire notre confiance filiale. Si notre Mère bien-aimée était seulement la merveille brillante et heureuse qu'elle serait avec son Immaculée Conception, sa maternité divine et sa glorieuse Assomption, notre confiance en elle ne serait pas si complète qu'elle l'est pour la Mère au cœur brisé qui se tient au-dessous de la croix. Elle semblerait plus éloignée de nous. Nos sentiments envers elle seraient de la même nature que ceux avec lesquels nous regardons les anges, pour lesquels nous sommes pleins d'amour et de vénération, de tendresse et de révérence, d'étonnement et de congratulation, et d'un saint désir d'union avec eux ; mais nous ne sentirions pas, comme nous le faisons maintenant, qu'elle nous appartient, qu'elle est près de nous, et qu'elle est notre vraie Mère. C'est la Compassion qui fait entrer ce caractère filial dans notre dévotion à la Mère puissante de Dieu. Mais ce n'est pas là tout. De même que ce fut dans sa Compassion que nous naquîmes pour elle, comme c'est dans sa Compassion que nous trouvons nos motifs d'amour filial en elle durant notre vie, ainsi ce fut dans sa Compassion que nous gagnâmes notre droit à mourir dans ses bras maternels : car ce fut alors qu'elle reçut le droit de patronage sur les lits de mort, à cause des soins qu'elle donna à Notre-Seigneur sur son lit de mort ; et les services que Marie nous rend, comme elle le fit pour Jésus, à l'heure de la mort, forment une partie de l'office de Marie, sur lequel l’Église s'appuie le plus, en les mentionnant dans l'Ave Maria. Ainsi sa Compassion est liée d'une manière inséparable aux nombreuses fonctions de miséricorde dont, conformément aux décrets de Dieu, Marie s'acquitte envers nous. »>

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie, chap. IX, Paris, Antoine Bray, 4e éd. 1862.

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  • Méditation - Les douleurs de Marie (I)

    « En ce qui concerne les douleurs de Marie, l'union de la Mère et du Fils est plus grande que dans aucun autre mystère. Jésus lui-même est la douleur de Marie sept fois répétée, sept fois modifiée, sept fois agrandie. Suivant notre croyance, les douleurs de la sainte Vierge se placent bien haut parmi les mystères divins, et s'y trouvent dans un ordre de privilège plus élevé qu'on ne le soupçonne communément. Mais, dans tous les cas, en tant qu'il s'agit de leur relation avec la Rédemption du monde, ils ne sont pas plus éloignés de cette Rédemption que les mystères non sanglants de Jésus, ils en sont même peut-être plus rapprochés, à cause du caractère immédiat de leur liaison. La vérité paraît être que tous les mystères de Jésus et ceux de Marie n'étaient dans les desseins de Dieu qu'un seul mystère. Nous ne pouvons le briser, le diviser, le morceler, ni classer l'importance de ses beautés nombreuses. C'est là une tâche au-delà de notre science. Qui pourrait douter qu'il ne soit vrai de dire qu'un grand nombre d'âmes, qui sont maintenant sauvées, auraient été perdues sans les douleurs de Marie, et cela, quoique ses douleurs n'aient pas avec nous la même relation que la Passion de Notre-Seigneur, même dans leur degré subordonné ? La période des Trente-trois années, et les cœurs de Jésus et de Marie, dans tous les mystères de ces années, sont tous saturés des teintes de la Passion ; cependant, en dehors de la Passion elle-même, où les couleurs sont-elles plus vives et les traits plus animés que dans les douleurs de la Mère ? La Compassion de Marie était la Passion de Jésus, pour ainsi dire, sentie et devenue réelle dans le cœur de sa Mère. »

    N.B. : "Compatir" vient du latin, littéralement "souffrir avec, prendre part aux souffrances de".

    (à suivre ci-dessus)

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie, chap. IX, Paris, Antoine Bray, 4e éd. 1862.

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  • Méditation - « Vous êtes lumière dans le Seigneur » (Ep V, 8)

    « Qu'est-ce qu'un chrétien ? C'est une lumière (1). « Vous êtes lumière, nous crie saint Paul, lumière dans le Seigneur. La lumière créatrice a commencé de poindre dans vos âmes. (2) » Dieu est en vous à l'état d'aurore ; votre état de grâce, c'est son matin. Qu'est-ce encore qu'un chrétien ? C'est une fleur : un Dieu en fleur, disent souvent les Pères. Le Verbe est la fleur du Père, il en exhale toute la senteur (3). Ce Verbe vient à nous, entre en nous, s'unit à nous, si bien qu'il vit en nous plus que nous-mêmes. Comme il est Fils, il nous fait fils ; comme le Père le dit, il nous dit ; l'onction qui le sacre, nous sacre ; nous devenons un baume vivant, nous exhalons la vie, l'odeur vivifiante de la vie, dit saint Paul, le parfum de notre chef, la divine odeur de Jésus (4). Qu'est-ce enfin qu'un chrétien ? c'est une force. La nature nous donne des puissances ; la grâce crée en nous des vertus, et ces vertus, qui sont des forces, se résument toutes en une seule que saint Paul nomme « la force ou la vertu du Christ. (5) » Elle est sans doute en nous plus ou moins abondante, mais elle est en nous tous.

    Or, qui ne sait que, naturellement, toute force étend son action, tout parfum se fait sentir au loin, toute lumière rayonne ? C'est pourquoi, rien qu'en existant, rien qu'en apparaissant, nous tous qui avons la foi, nous pouvons et devons édifier, avancer l’œuvre divine, élever le temple, augmenter Jésus. Croyez d'abord très fermement à ce principe actif de sainteté qui est en vous par la grâce. Cette foi entretenue et sans cesse avivée, est la pratique fondamentale de l'édification chrétienne. Je puis toujours et partout faire Jésus en laissant rayonner Jésus ; et toujours et partout je puis laisser rayonner Jésus, parce que mon fond de grâce, ma vie intérieure et mon être principal, c'est Jésus lui-même. L'âme qui, sachant ces choses, s'en pénètre comme il convient, et se les dit souvent, est, comme nécessairement, un trésor d'édification à ses frères. »

    1. Saint Jean Chrysostome (fêté ce jour au nouveau calendrier) disait : « Il est plus facile au soleil de ne point rayonner qu'au chrétien de ne point resplendir. La lumière qui est dans le chrétien ne peut rester latente : on ne dérobe pas l'éclat d'une telle lampe. » In Act. Apost. homil. XX. 4. - 2. Ephes. V, 8. - 3. Totam genitoris naturae fragantiam exerit in semetipso. S. Cyrill. Alexand. Dialog. 3 de Trinit. - 4. II Cor. II, 15, 16. - 5. II Cor. XII, 9.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVI, II), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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  • Méditation - Tout avec Marie

    « Marie est votre Mère. Faites toutes vos actions par sa grâce, dans son aimable compagnie et sous sa douce influence. Pensez-y au commencement et renoncez à vos manières de voir et de vouloir pour adopter les siennes. Essayez. Persévérez. Priez Marie de vous donner Jésus et de vous donner à Jésus.
    [...]
    Il y a tout à gagner à développer sa dévotion envers Marie. Quel beau modèle et quelle bonne Mère ! Elle ne tient à rien en ce monde. Elle est toute transformé en Jésus et par Jésus qui lui communique ses vertus et sa vie.
    Et cette vie est une vie toute cachée en Dieu. Elle ne voit que Lui, ne veut que Lui. Son âme l'aspire et le respire à chaque instant. Elle ne fait au fond qu'un avec Lui. Qui adhaeret Domino, unus spiritus est (Celui qui est uni au Seigneur ne fait qu'un esprit avec Lui. I Cor VI, 17). Dieu vit en elle. Elle vit en Lui. Tout cela est vrai. Tout cela est caché. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], "La vie cachée en Dieu", Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation - Nativité de la Sainte Vierge

    « Quelle joie, en ce beau jour de septembre, quelle consolation, ô Vierge Marie, vous nous apportez ! Le monde entier exulta, jadis, en saluant votre Nativité ; cette joie n'a pas cessé, puisque toujours, ô Médiatrice de toutes les grâces, votre fête reste pour nous l'aurore du salut.

    C'est de vous, en effet, que naquit le Soleil de Justice, le Christ, notre Dieu, notre Sauveur Jésus, le seul en qui il faut espérer pour arriver à la gloire. C'est Lui qui, détruisant la malédiction qui condamne, apporta à nos âmes la bénédiction qui répare, qui sauve, qui couronne ; c'est Lui qui a confondu la mort, Lui qui nous accorda la Vie éternelle.

    Joie sans pareille ! Réjouis-toi, ô terre, puisqu'un rayon est descendu de la Face du Dieu de gloire, un rayon qui ranime les hommes, et les réchauffe. C'est aujourd'hui la fête qui est le commencement du salut de tout le genre humain.

    La maison dans laquelle le Verbe, Roi céleste, doit descendre, est bâtie ; oui, la Sagesse s'est bâti une demeure ; cette demeure s'appuie sur sept colonnes ; car la Mère de Dieu apparaît, ornée des sept dons de l'Esprit-Saint, son Sanctificateur et son Époux. La Sagesse éternelle qui atteint d'une extrémité à l'autre, avec force et suavité, et dispose toutes choses, a construit sa maison ; il fit sa Mère digne de recevoir en Elle son Dieu et de l'engendrer dans les entrailles de sa chair sans tache. Le lit nuptial de Celui qui descend pour célébrer les noces divines de son Église, est là.

    Réjouissons-nous donc, tressaillons d'allégresse, aujourd'hui est née la Reine du monde, la Porte du ciel, le Tabernacle de Dieu, l’Étoile de la mer, l’Échelle par laquelle ce Roi béni va descendre sur terre, par laquelle l'homme, jusqu'ici gisant par terre, peut enfin remonter au ciel. »

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Élévations sur la Messe de chaque jour. Temps après la Pentecôte II (Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie), Éditions de Maredsous, Namur, 1950.

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  • Méditation - Prière pour demander la douceur quotidienne

    « Ô Jésus, très doux agneau, qui ne maudissiez pas ceux qui Vous maudissaient, ne menaciez pas ceux qui Vous injuriaient, qui répondiez avec une divine douceur au cruel mépris dont on Vous couvrait, ou Vous taisiez dans un admirable silence, aidez-moi, afin qu'à votre exemple, je puisse réprimer la colère, embrasser la mansuétude et, armé de patience, souffrir volontiers toute peine, afin d'arriver à jouir avec Vous de l'éternel repos » (Vén. Louis Du Pont).

    « Ô Seigneur, avec votre aide, je veux m'exercer particulièrement à la douceur et à la résignation à votre volonté, moins dans les choses extraordinaires que dans les rencontres et les contrariétés quotidiennes.
    Dès que je m'apercevrai que la colère s'allume en moi, je recueillerai mes forces, non avec impétuosité, mais suavité, non avec violence, mais doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la paix. Mais, sachant bien que seul je ne pourrai rien faire, je prendrai soin de Vous appeler au secours, comme le firent les Apôtres tourmentés par la tempête et ballotés par la mer en furie. Permettriez-Vous Seigneur, que je Vous invoque en vain ? En ces moments, daignez accourir à mon secours et commander aux passions de se taire, daignez lever votre main bénissante, et il s'ensuivra un grand calme. Enseignez-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui m'offensent ou me sont opposés, et jusqu'avec moi-même, ne m'indisposant pas à cause de mes rechutes et de mes défauts. Quand je me retrouverai à terre, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement et dirai : Allons ! mon pauvre cœur, nous voici de nouveau tombé dans cette fosse que nous nous étions proposé si souvent d'éviter. Relevons-nous et quittons-la pour toujours. Recourons à la miséricorde de Dieu, mettons notre espoir en elle et elle nous viendra en aide. Me confiant en Vous, Seigneur, je recommencerai, reprenant le chemin de l'humilité et de la mansuétude » (cfr. St François de Sales). »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome II (15e semaine après l'Octave de la Pentecôte - 10. La Mansuétude Colloque), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Amende honorable à Marie Immaculée

    « Ô Cœur Immaculé de Marie, chef-d’œuvre de Dieu, délices de la Très Sainte Trinité, vous bénir et vous glorifier devrait être notre bonheur. Vous nous avez tant aimés ! Après Dieu, c'est à vous que nous devons tout. Vous nous avez donné Jésus ; et « pour nous, pour notre salut », vous avez souscrit à son immolation ; vous avez partagé ses souffrances ; « votre douleur a été grande comme la mer » !
    Pourtant, au lieu de vous aimer, hélas ! il y a des malheureux inspirés par l'enfer, qui osent lancer contre vous, contre vos privilèges les plus glorieux, d'exécrables blasphèmes !
    Et chaque jour, par leurs péchés, des millions de chrétiens renouvellent la Passion de Jésus et la vôtre ! Et moi-même, que de fois, par mes fautes, je me suis uni aux bourreaux du Calvaire !
    Ô Mère de miséricorde, Refuge des pécheurs, pardon !
    Pardon pour moi. Que désormais je sois pour vous, comme saint Jean, un fils plein de tendresse.
    Pardon pour vos blasphémateurs et pour tous les pécheurs de l'univers.
    Pour eux, Jésus a versé tout son sang. Pour eux, il vous a confié toutes les grâces, fruit de sa mort. O Mère si puissante et si bonne, ayez pitié de vos enfants, « fils prodigues ».
    Eclairez-les, touchez-les, convertissez-les, et qu'un jour ils aillent au Ciel célébrer à jamais vos bontés maternelles ! »

    « Ô bon Jésus, je vous en conjure, par l'amour que vous portez à votre Mère, donnez-moi de l'aimer véritablement, comme vous l'aimez vous-même et comme vous désirez qu'elle soit aimée ! » Amen ! (1)

    1. Le saint Cœur de Marie, du P. Lintelo, ch. VII, p. 227.

    Allons au Cœur de Marie - Manuel de la Garde d'Honneur du Cœur de Marie, deuxième édition, Besançon, Imprimerie catholique de l'Est - Monastère de N.D. de Charité, 1938 (1ère éd. en 1921).

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    Duccio di Buoninsegna (v.1260-v.1318), partie centrale de la "Maestà" (Vierge en majesté)
    Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo, Sienne (Italie)

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  • Angelus de ce dimanche 21 août 2016

    Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche 21 août 2016, le Pape est revenu sur l’extrait de l’Évangile de ce jour, tiré du chapitre 13 de Saint Luc. Il a expliqué aux fidèles rassemblés place Saint-Pierre cette phrase de Jésus : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, mais n’y parviendront pas » (verset 24).

    « Où est la porte ? Comment est la porte ? Qui est la porte ? » Jésus lui-même. Le Pape l’a répété lors de cette méditation : c’est Jésus qui est la porte vers la vie éternelle, c’est « Lui qui nous conduit dans la communion avec le Père, où nous trouvons amour, compréhension et protection ». Cette porte est « étroite », car pour la franchir il faut « restreindre et contenir notre orgueil et notre peur, pour nous ouvrir avec un cœur humble et confiant à Lui, en nous reconnaissant pécheurs », en reconnaissant avoir besoin de son pardon.

    Et c’est tout le paradoxe du Salut proposé par Jésus : la porte est « étroite », mais elle est aussi « grande ouverte », « parce que Dieu nous accueille sans distinction ». « Le Salut de Dieu est un flux incessant de miséricorde, qui abat toute barrière et ouvre de surprenantes perspectives de lumière et de paix ». Le Pape a invité chacun à prendre conscience de cette porte ouverte par Dieu, en la comparant à nos portes fermées à l’intérieur de nos cœurs, marquées par notre orgueil.

    Un appel à prendre au sérieux et à mettre en pratique dès maintenant car dans l’Évangile, il est dit qu’un jour « le maître de maison se lèvera et fermera la porte ». « Notre vie n’est pas un jeu vidéo ou une série télévisée, a insisté le Pape François, notre vie est sérieuse et l’objectif à rejoindre est important : le salut éternel ». Un amour qui sauve et on voit déjà les prémices aujourd’hui, sur terre, à travers l’exemple donné par « tous ceux qui se donnent aux autres, particulièrement aux plus faibles ».

    Prière pour la Turquie endeuillée

    Et à la fin de son intervention, le Pape est revenu sur l’attentat qui a fait une cinquantaine de morts samedi 20 août, lors d’un mariage en Turquie, dans la ville kurde de Gaziantep. « La triste nouvelle m’est parvenue de l’attentat sanguinaire qui a frappé hier la chère Turquie. Prions pour les victimes, pour les morts et les blessés, et demandons le don de la paix pour tous », a dit le Pape, avant de réciter un Ave Maria avec la foule.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

  • Méditation - Prière à Jésus souffrant

    « Quand vous connaîtrai-je, ô mon Jésus ! quand entrerai-je dans vos desseins ? Quand vous aimerai-je de tout mon cœur ? Quand vous chercherai-je sans inconstance ? Quand vous obéirai-je sans contradiction ? Quand serai-je assez heureux et assez vide de moi-même, que de pouvoir vous dire en toute occasion, avec une parfaite sincérité : Que votre volonté soit faite, et non pas la mienne ? C'est la leçon que vous me faites par votre exemple, ô modèle de toute perfection ! quand vous allez à votre Père, qui veut que vous mouriez pour moi, et que vous vous soumettez à sa volonté, lors même qu'il appesantit son bras sur vous, et qu'il vous charge de toutes mes dettes. Soyez à jamais béni et glorifié, ô mon Sauveur ! pour une si grande miséricorde, et pour tous les biens que vous m'avez fait.
    N'ayez donc plus d'égard à cette volonté rebelle et ennemie de son propre bien ; que la vôtre s'exécute en tout temps, en tout lieu et en toute chose. Je lui fais aujourd'hui, de tout mon cœur, un sacrifice de la mienne. Conduisez-moi, ô mon Dieu ! quand je m'égare ; rappelez-moi, quand je m'éloigne ; arrêtez-moi, quand je vous fuis ; embrassez-moi, quand je vous cherche ; traitez-moi, Seigneur, selon votre volonté toujours droite, toujours sainte, toujours miséricordieuse ; et ne me jugez pas selon la mienne, qui est si faible et si inconstante. Vous voyez, ô mon Jésus ! combien je suis libéral à promettre, et peu fidèle à exécuter. Suppléez par votre amour, à ce qui me manque ; et ne permettez pas que ma volonté s'oppose jamais à la vôtre. »

    P. Théodore Archimbaud, Les Soliloques du pécheur pénitent à Jésus souffrant, Tome second (Vingt-cinquième Entretien, IV), Seconde édition, A Lyon, Chez Jacquenod père, & Rusand, Libraires, 1763.

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    Gyula Benczúr (1844-1920), Le Christ au Mont des Oliviers
    Hungarian National Gallery, Budapest (Hongrie)

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  • Méditation - "comme nous pardonnons..."

    « Les paroles de Jésus sur la croix lors des derniers instants de sa vie terrestre offrent des indications exigeantes pour notre prière, mais elles l’ouvrent également à une confiance sereine et à une ferme espérance. Jésus qui demande au Père de pardonner ceux qui le crucifient, nous invite au geste difficile de prier également pour ceux qui nous font du tort, qui nous ont porté atteinte, en sachant toujours pardonner, afin que la lumière de Dieu puisse illuminer leur cœur ; et il nous invite à vivre, dans notre prière, la même attitude de miséricorde et d’amour dont Dieu fait preuve à notre égard : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », disons-nous chaque jour dans le « Notre Père ». Dans le même temps, Jésus, qui au moment extrême de la mort se remet totalement entre les mains de Dieu le Père, nous communique la certitude que, pour autant que les épreuves soient dures, les problèmes difficiles, la souffrance lourde, nous ne tomberons jamais en-dehors des mains de Dieu, ces mains qui nous ont créés, qui nous soutiennent et qui nous accompagnent sur le chemin de l’existence, car elles sont guidées par un amour infini et fidèle. »

    Benoît XVI, Conclusion de la catéchèse de l'Audience générale du 15 février 2012, in "L'Âme de la prière", Artège, Perpignan, 2016.
    Texte intégral sur le site internet du Vatican.

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    James Tissot (1836-1902), Les quatre gardes s'assirent et le gardèrent
    (Crédit photo : Brooklyn Museum)

  • Méditation - De la connaissance et de l'imitation des Saints

    (suite et fin de la méditation des mardi 5 et mercredi 6 juillet)

    « Tout ce que nous venons de dire suppose deux choses : la première, qu'on lit la vie des saints ; la seconde, qu'on les imite. Les connaître, c'est le fondement de l'amour qu'on leur doit porter ; les imiter, c'en est le comble.
    On ne peut pas trop vous conseiller de lire la vie des saints. C'est la grande école ; c'est l’Évangile vivant, c'est le christianisme en action, c'est la moisson sortant incessamment de ce grain de froment divin jeté en terre pour y mourir, et qui s'appelle Jésus. [...]
    Quant à l'imitation des saints, on pourrait dire que c'est presque à quoi se réduit tout le christianisme ; et puisque ce dont il s'agit surtout ici, c'est de l'amour qui leur est dû, il est clair que cet amour ne serait ni vrai, ni utile, s'il n'aboutissait pas à cette ressemblance ; d'autant que rien ne saurait leur causer plus de joie.

    Toutefois, soit pour l'imitation de leurs vertus, soit pour la lecture de leur vie, je vous dois un conseil d'une extrême importance. C'est une réserve, et cependant ne la redoutez point ; comme c'est la vérité qui la fait, elle ne va qu'au profit de l'amour.
    Il s'agit, même en eux, surtout en eux, de chercher définitivement et d'imiter principalement Notre-Seigneur. C'est à lui seul que Dieu entend nous voir semblables. Jésus est l'image divine absolue, par suite le type universel, celui sur lequel nous sommes créés, celui sur lequel nous sommes régénérés. Aussi saint Paul l'atteste : c'est notre conformité avec lui qui est la forme même de notre prédestination (1). « Seigneur Jésus », lui chante chaque jour l’Église, en son hymne angélique, « vous êtes le seul saint (2) ». Les autres sont saints sans doute, mais d'une sainteté qu'ils lui empruntent et qui se mesure précisément à leur ressemblance avec lui. [...] Où il vous semble ne le trouver point, passez ; où vous le trouvez, demeurez, ne vous attachant définitivement qu'à lui seul. L'abeille qui se repose successivement sur les fleurs d'un parterre, n'y cherche rien que son butin : le butin pris, elle s'envole ; faites ainsi pour les saints ; ils sont les fleurs du jardin de Dieu : butinez-y Jésus. Vous ne pouvez leur faire ni un honneur plus grand, ni une joie plus exquise, ni tirer de vos rapports avec eux un profit plus intelligent. Ils ne regardent que lui ; ils ne se regardent qu'en lui ; ils ne vous appellent à eux que pour vous mener à lui : il est leur unique titre à réclamer votre attention, votre piété, votre étude ; et il n'y en a pas un seul qui ne vous dise avec saint Paul : « Imitez-moi, mais comme moi-même j'imite Jésus (3) ». Car, en somme, c'est de Jésus seul qu'il s'agit au ciel et sur la terre : il est l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin, la gloire de Dieu et celle des hommes, leur joie commune et éternelle. »

    1. Rom. VIII, 29,30. - 2. Tu solus sanctus. Hymn. ang. - 3. I Cor. IV, 16.

    Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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    Fra Angelico (1387-1455), Le Christ glorifié dans la Cour céleste
    Prédelle du retable, dit Pala di Fiesole, du couvent San Domenico de Fiesole (détail)
    National Gallery, Londres (GB)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Prière : Le Sacrement de l'Eucharistie

    « Plein de confiance en votre bonté et votre grande miséricorde, je m'approche de vous, Seigneur ; malade, je viens à mon Sauveur ; consumé de faim et de soif, je viens à la source de la vie ; pauvre, je viens au Roi du ciel ; esclave, je viens à mon Maître ; créature, je viens à celui qui m'a fait ; désolé, je viens à mon tendre consolateur.
    [...]
    Vous connaissez votre serviteur et vous savez qu'il n'y a en lui aucun bien qui mérite votre grâce. Je confesse donc ma bassesse, je reconnais votre bonté, je bénis votre miséricorde, et je vous rends grâce à cause de votre immense charité.
    [...]
    O tendre et bon Jésus ! quel respect, quelles louanges perpétuelles ne vous devons-nous pas pour la réception de votre sacré Corps, si élevé au-dessus de tout ce que peut exprimer le langage de l'homme !
    Mais que penserai-je en le recevant, en m'approchant de mon Seigneur, que je ne puis révérer autant que je le dois, et que cependant je désire ardemment recevoir ?
    Quelle pensée meilleure et plus salutaire que de m'abaisser profondément devant vous et d'exalter votre bonté infinie pour moi !
    [...]
    Vous êtes le Saint des saints, et moi le rebut des pécheurs.
    Vous vous inclinez vers moi, qui ne suis pas digne de lever les yeux sur vous.
    Vous venez à moi, vous voulez être à moi, vous m'invitez à votre table. Vous voulez me donner à manger un aliment céleste, le pain des Anges, qui n'est autre que vous-même, ô pain vivant ! qui êtes descendu du ciel, et qui donnez la vie au monde.
    Voilà la source de l'amour et le triomphe de votre miséricorde. Que ne vous doit-on pas d'actions de grâces et de louanges pour ce bienfait !
    [...]
    Que vos œuvres sont admirables, Seigneur ! que votre puissance est grande ! que votre vérité est ineffable !
    Vous avez dit et tout a été fait, et rien n'a été fait que ce que vous avez ordonné.
    Chose merveilleuse, que nul homme ne saurait comprendre mais que tous doivent croire, que vous, Seigneur mon Dieu, vrai Dieu et vrai homme, vous soyez contenu tout entier sous la moindre partie des espèces du pain et du vin, et que sans être consumé, vous soyez mangé par celui qui vous reçoit.
    Souverain Maître de l'univers, vous qui, n'ayant besoin de personne, avez cependant voulu habiter en nous par votre Sacrement, conservez sans tache mon âme et mon corps afin que je puisse plus souvent célébrer vos saints mystères avec la joie d'une conscience pure, et recevoir pour mon salut éternel ce que vous avez institué principalement pour votre gloire, et pour perpétuer à jamais le souvenir de votre amour.
    Réjouis-toi, mon âme, et rends grâce à Dieu d'un don si magnifique, d'une si ravissante consolation, qu'il t'a laissée dans cette vallée de larmes. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre IV, chap. 2, Trad. Félicité de Lamennais, 1824.

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    Ariel Agemian K.S.G. (1904–1963), "Oneness in Christ"
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  • Acte de compassion envers Jésus et sa tendre Mère (à réciter devant le crucifix)

    « Je me mets devant vous à deux genoux, Seigneur Jésus, vous que je vois suspendu pour moi à la croix. Je vous salue, ô vénérable image de mon Maître, de Jésus crucifié, de Jésus dont le sang m'a racheté des mains de l'ennemi. Salut, Sauveur du monde, qui avez enduré pour moi une mort aussi amère ! Je vous en conjure, doux Jésus, accordez-moi, selon toute l'étendue de votre miséricorde, de compatir à toutes vos peines, de partager, du fond du cœur, les douleurs de votre sainte Mère, et de verser des torrents de larmes, avec le bienheureux apôtre saint Jean, au pied de la croix. Quelle consolation pour moi, si la vivacité de cette compassion pouvait me faire verser extérieurement des larmes devant l'image de votre croix ; ô vous qui, pour moi, avez si souvent versé par flots votre sang précieux !

    Mais comme tout don excellent vient de vous (Jac., I, 17), remplissez, pour votre gloire, le désir que je vous manifeste, et que la mémoire de votre sainte Passion, et le souvenir spécial de votre glorieuse Mère, toujours accompagnée de son fidèle gardien, saint Jean, votre disciple chéri, produise dès cette heure, et à l'avenir, en moi, une ferveur plus vive, une vertu plus généreuse, un sentiment de piété plus intime, et une plus grande perfection de vie et de mœurs. Jamais je ne me lasserai de vous contempler sur la croix ; les douleurs de votre Mère seront ma consolation, et les larmes de saint Jean intercéderont pour moi. Jamais je ne considérerai cette mort ignominieuse, sans que mon âme éprouve intérieurement une vive compassion ; tel est du moins mon désir. Accordez-moi donc, chaque fois que je me rappelle le souvenir de votre Passion, ou que je vois le crucifix, votre fidèle image, d'éprouver intérieurement, en mon cœur, les sentiments que vous avez fait éprouver à tant d'âmes dévotes ; ô vous qui, étant Dieu, vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »

    Thomas A Kempis (1380-1471), in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, III. Sur la Passion de Jésus-Christ, Troisième prière), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

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    Crucifix de l'église Sanbuenaventura de Yaguaron, au Paraguay

  • 1er Vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Que vous nous aimez, ô Cœur de Jésus ! Il ne vous a pas suffi de contenir tous les hommes, tous ces hommes si ingrats, pendant toute votre vie, vous avez voulu encore leur être ouvert et être blessé pour eux après votre mort. A tous, même aux plus indignes, votre Cœur est ouvert ; pour tous, il a été percé ! Vous aimez tous les vivants, vous les appelez tous à vous, vous leur offrez à tous le salut jusqu'à leur dernière heure, leur dernier instant. Vous êtes venu apporter l'amour sur la terre ; vous êtes venu mettre au milieu de nous les flammes de votre Cœur. Que vous êtes bon !

    Ayons une grande dévotion à ce Cœur Sacré de Jésus, par lequel Dieu a allumé le feu sur la terre ! Ô mon Dieu, faites brûler ce feu dans mon cœur et dans celui de tous les hommes ! »

    Bx Charles de Foucauld, Écrits spirituels, J. de Gigord, Paris, 1933. (1ère édition 1923)

  • Méditation - Jésus, doux et humble de Coeur

    « Jésus était doux par nature : c'est l'Agneau de Dieu ; doux par vertu, pour glorifier son Père par cet état ; doux par mission de son Père : la douceur devait être le caractère du Sauveur, afin qu'il pût attirer les pécheurs, les encourager à venir, se les attacher et les fixer dans la loi divine.
    Nous aurions grand besoin de cette douceur de cœur ! Nous ne l'avons pas ; bien souvent, au contraire, nous nous sentons pleins d'irritation dans nos pensées et nos jugements. Nous jugeons trop des choses et des personnes au point de vue du succès, à notre point de vue, et nous brisons ceux qui s'opposent à nous ; nous devrions en juger comme Notre-Seigneur, ou dans sa sainteté, ou dans sa miséricorde : toujours nous serions charitables, et notre cœur garderait sa paix...
    [...]
    O mon âme, sois douce envers le prochain qui t'exerce, comme Dieu, comme Notre-Seigneur, comme la sainte Vierge sont doux envers toi ; sois douce envers lui, afin que ton juge le soit pour toi : car on te rendra dans la mesure que tu auras donné. Et si tu penses à tes péchés, à ce que tu as mérité et à ce que tu mérites ; en voyant avec quelle bonté et quelle douceur, quelle patience et quel honneur Notre-Seigneur te traite, ô pauvre âme, tu devras te confondre envers le prochain en douceur et en humilité de cœur. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (Jésus doux et humble de cœur, II et V), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

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