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  • Méditation - Prière : A Marie Reine

    « O Marie, Mère de mon Dieu et ma souveraine Maîtresse, tel que se présenterait à une grande reine un misérable tout couvert de plaies et de souillures, tel je me présente à vous, qui êtes la Reine du ciel et de la terre ; du haut de ce trône glorieux où vous êtes assise, ne dédaignez pas, je vous en supplie, d'abaisser vos regards sur ce pauvre pécheur. Dieu vous a rendue riche comme vous l'êtes, pour que vous secouriez les pauvres, et il vous a établie Reine de miséricorde pour vous mettre à même de soulager les misérables : regardez-moi donc, et prenez compassion de moi ; regardez-moi et ne m'abandonnez pas que vous ne m'ayez changé de pécheur en saint. Je reconnais que je ne mérite rien, ou plutôt, en punition de mon ingratitude, je mériterais de me voir dépouillé de toutes les grâces qui me sont venues du Seigneur par votre entreprise ; heureusement, la Reine de miséricorde ne va pas cherchant des mérites, mais des misères ; tout son désir est de secourir les nécessiteux ; et qui est plus pauvre et plus nécessiteux que moi ? Ô glorieuse Vierge, je sais que vous êtes la Reine du monde, et par conséquent ma Reine ; je veux me consacrer à votre service d'une manière plus spéciale, et vous laisser disposer de moi comme il vous plaît. Je vous dis donc avec saint Bonaventure : Gouvernez-moi, ô ma Reine, et ne me laissez pas à moi-même ; commandez-moi, employez-moi selon votre gré, et même châtiez-moi quand je ne vous obéis point ; oh ! combien me seront salutaires les châtiments de votre main ! J'estime plus l'honneur de vous servir que celui de commander à toute la terre. Je suis à vous, sauvez-moi. Recevez-moi au nombre des vôtres, ô Marie, et, comme tel, pensez à me sauver.
    Non, je ne veux plus m'appartenir à moi-même, je me donne à vous ! Et si dans le passé, je vous ai mal servie, ayant laissé échapper tant d'occasions de vous honorer, je veux désormais m'unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles. Je ne veux pas qu'à partir de ce jour personne vous honore et vous aime plus que moi, ô mon aimable Reine. Je vous le promets et cette promesse, j'espère la tenir avec votre secours. Amen. »

    Saint Alphonse-Marie de Liguori, Les gloires de Marie, 1ère partie ch. I, I, Paris, Lecoffre, 1934.

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  • Méditation : l'humilité

    « La providence de Dieu, qui veille à donner à chacun de nous ce qui lui est bon, a mené à nous toutes choses pour nous porter à l'humilité. Car si tu t'enorgueillis des grâces de la providence, celle-ci t'abandonne, et tu retombes... Sache donc qu'il ne t'appartient pas, ni à toi ni à ta vertu, de résister aux tendances mauvaises, mais que seule la grâce te tient dans sa main, pour que tu ne craignes pas... Gémis, pleure, souviens-toi de tes fautes au temps de ton épreuve afin d'être délivré de l'orgueil et d'acquérir l'humilité. Cependant ne désespère pas. Prie Dieu humblement de pardonner tes péchés. L'humilité, même sans les œuvres, efface beaucoup de fautes. Mais au contraire les œuvres sans elle ne servent à rien ; elles nous préparent même bien des maux. Obtiens donc par l'humilité le pardon de tes injustices. Ce que le sel est à toute nourriture, l'humilité l'est à toute vertu. Elle peut briser la force de nombreux péchés... Si nous la possédons, elle fait de nous des fils de Dieu, et elle nous mène à Dieu sans même le secours des œuvres bonnes. C'est pourquoi en dehors d'elle toutes nos œuvres sont vaines, sont vaines toutes les vertus, et sont vaines toutes les peines. »

    Isaac le Syrien (7ème siècle), Discours 58, 1ème série, Trad. Touraille, DDB, 1981.

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  • Méditation : prier pour nos ennemis

    « Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l'Eglise les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'amour et l'humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.
    Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n'est pas avec nous !...
    Si la grâce de l'Esprit Saint habite le coeur d'un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour et nuit afin qu'ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait pour ceux qui le crucifiaient : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23,34). Etienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs afin que Dieu ne leur impute pas ce péché... (Ac 7,60). Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n'a pas compassion du pécheur n'a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l'Esprit Saint...
    L'Amour ne souffre pas la perte d'une seule âme... »

    Saint Silouane (1866-1938), Spiritualité Orientale n°5, Abbaye de Bellefontaine, 1976.

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  • Méditation : "la paix soit avec vous"

    « La Judée en rébellion avait chassé la paix de la terre... et jeté l’univers dans son chaos primordial... Chez les disciples aussi, la guerre sévissait ; la foi et le doute se donnaient des assauts furieux... Leurs coeurs, où la tempête faisait rage, ne pouvaient trouver nul havre de paix, nul port calme.
    A ce spectacle, le Christ qui sonde les coeurs, qui commande aux vents, qui maîtrise les tempêtes et d'un simple signe change l'orage en un ciel serein, les a raffermis de sa paix en disant : "La paix soit avec vous ! C'est moi ; ne craignez rien. C'est moi, le crucifié, le mort, l’enseveli. C'est moi, votre Dieu devenu pour vous homme. C'est moi. Non pas un esprit revêtu d'un corps, mais la vérité même faite homme. C'est moi, vivant entre les morts, venu du ciel au coeur des enfers. C'est moi que la mort a fui, que les enfers ont redouté. Dans son effroi, l'enfer m'a proclamé Dieu. N'aie pas peur, Pierre, toi qui m'as renié, ni toi Jean, toi qui as pris la fuite, ni vous tous qui m'avez abandonné, qui n'avez songé qu’à me trahir, qui ne croyez pas encore en moi, alors même que vous me voyez. N'ayez pas peur, c'est bien moi. Je vous ai appelés par la grâce, je vous ai choisis par le pardon, je vous ai soutenus de ma compassion, je vous ai portés en mon amour, et je vous prends aujourd'hui, par ma seule bonté". »

    Saint Pierre Chrysologue (v.406-450), Sermon 81 (PL 52, 427), Trad. Quéré, coll. Icthus vol. 10, Grasset, Paris, rev.

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  • Méditation - Prière : pardon et réparation

    « Ô Jésus, mon Sauveur et mon Rédempteur, Fils du Dieu vivant, prosternés à vos pieds, nous implorons votre pardon et nous vous offrons réparation pour tous les blasphèmes proférés contre votre saint Nom, pour tous les outrages qui vous sont infligés dans le très saint sacrement de l'autel, pour toutes les irrévérences commises envers votre très sainte et immaculée Mère, pour toutes les calomnies et injures dont souffre votre Epouse, la sainte Eglise catholique. - Ô Jésus, qui avez dit : "Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai", nous vous prions instamment pour nos frères dont le salut est en danger, afin que vous les préserviez des pièges qui les conduiraient à apostasier la foi véritable. Sauvez ceux qui sont déjà sur les bords de l'abîme ; donnez à tous la lumière pour connaître la vérité, la force et le courage pour lutter contre le mal, la persévérance dans la foi et dans une active charité. Ô très bon Jésus, c'est en votre nom que nous le demandons à Dieu, votre Père, avec qui, dans l'unité du Saint-Esprit, vous régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Prière indulgenciée par Léon XIII, 15 février (27 octobre) 1902, 13 mai 1903. - Acta S. Sedis, XXXV, 702.

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  • Méditation : "Il est là !"

    « Qu'est ce que le Seigneur fait dans le tabernacle : "il nous attend". Il est là dans le sacrement de son amour qui soupire et intercède sans cesse auprès de son Père pour les pécheurs. A quels outrages n'est-il pas exposé pour rester au milieu de nous ? Il est là pour nous consoler. Aussi devrions-nous lui rendre visite souvent. Combien un petit quart d'heure, que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités, pour venir le prier, le consoler de toutes les injures qu'il reçoit, lui est agréable ! Lorsqu'il voit venir avec empressement les âmes pures, il leur sourit... Elles viennent avec cette simplicité qui lui plaît tant, lui demander pardon pour tous les pécheurs des insultes de tant d'ingrats. Quel bonheur n'éprouvons-nous pas en la présence de Dieu, lorsque nous nous trouvons à ses pieds devant les saints tabernacles ! "Allons mon âme, redouble d'ardeur ! Tu es seule, pour adorer ton Dieu. Ses regards se reposent sur toi seule." Ce bon Sauveur est si rempli d'amour pour nous qu'il nous recherche partout. »

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars (1786-1859).

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    Paroisse Notre Dame de l'Espérance
    Tabernacle du Maître-Autel de l'église de Dizy le Gros

  • Méditation - Prière : supplication...

    « Donnez-moi, Seigneur, la reconnaissance que je dois avoir de toutes vos bontés. Dans ces longues nuits que vous passiez en oraison pour attirer sur moi les bénédictions du ciel, tous mes péchés étaient présents à votre esprit. En souffrant la faim et la soif, vous pensiez à mes intempérances ; dans vos travaux, vous prévoyiez ma lâcheté ; vous connaissiez, en répandant sur moi des larmes de tendresse, toute la dureté de mon coeur ; rempli de l'amour éternel qui vous livrait à la mort pour moi, vous me voyiez sans amour pour vous ; parmi les austérités de votre vie, vous considériez la licence et la délicatesse de la mienne ; dans les idées de votre sagesse infinie, je courais déjà à ma perte tandis que vous étiez occupé de mon salut.
    Ah ! mon Dieu, voici le pécheur pour qui vous avez tant souffert, le même qui était dès lors présent à votre connaissance éternelle, et qui est toujours pauvre, misérable, infidèle. Je me jette à vos pieds tel que je suis, mais j'apporte avec moi les mérites de vos souffrances et la promesse de vos miséricordes. Je vous les demande, Seigneur ; et pour les obtenir, je vous offre vos jeûnes, vos veilles, vos oraisons, vos austérités. Regardez les maux que vous avez endurés, et pardonnez-moi ceux que j'ai commis. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome IV (Mardi de la septième semaine), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation : prière et charité

    « Il est évident pour tous que la prière est le grand moyen de hâter nos ascensions surnaturelles ; elle a le privilège de mettre la toute-puissance de Dieu au service de l'homme : "Ceux qui espèrent dans le Seigneur trouveront des forces toujours nouvelles ; ils prendront des ailes comme l'aigle" (Is XL, 31). Mais sans la charité, la prière est inefficace. "On demande le pardon plénier de ses fautes, dit un éminent ascète, et l'on garde envers le prochain une rancune secrète. On supplie Dieu de faire qu'on L'aime enfin de toute son âme, et l'on reste intérieurement rétrécie et froide pour ses soeurs. On assiège son crucifix pour obtenir un peu d'humilité et de douceur, et l'on n'a jamais le courage de réprimer ses impatiences ni d'abaisser son amour-propre. Alors qu'arrivera-t-il ? Dieu entend le désir et agrée même la prière ; la grâce sort de son sein, mais au lieu de trouver un coeur vacant et d'y écouler ses eaux bienfaisantes, la grâce rencontre un coeur tout obstrué et s'y brise comme un flot sur une digue." (Mgr Gay, Vie et vertus chrétiennes, T.I, De l'espérance).
    Ajouterons-nous que si la charité pour le prochain fait défaut, l'âme est bien en danger et côtoie des abîmes. Les péchés véniels se multiplient, péchés de pensées et de paroles. La médisance est extrêmement facile et par le jugement téméraire on approche bien de la calomnie. Avec de telles dispositions est-il possible de progresser ?... Peut-on parler de perfection quand le salut lui-même risque d'être compromis ? "Celui qui n'aime pas demeure dans la mort" (Epitre)
    Ô Marie, Vous avez porté dans votre sein et tenu dans vos bras la richesse de la terre et du ciel, et votre Coeur, où abonde la charité du Père, Vous inspire de répandre sur notre misère une vraie profusion de trésors célestes. Riches de tant de grâces, donnez-nous d'imiter votre compassion pour nos frères privés de Dieu ! »

    Méditations cartusiennes pour tous les jours de l'année (Vendredi de la 3e Semaine après la Trinité), par un Chartreux, Tome second, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, 1921.

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  • Angélus de ce dimanche 9 juin 2013

    Le Pape François a récité l'Angélus avec les fidèles rassemblés Place St Pierre et rappelé que le mois de juin est traditionnellement dédié au Sacré Cœur de Jésus, "la plus grande expression humaine de l'amour divin". La piété populaire - a-t-il dit - "valorise beaucoup les symboles, et le Cœur de Jésus est le symbole par excellence de la miséricorde de Dieu. Mais ce n'est pas un symbole imaginaire, c'est un symbole réel, qui représente le centre, la source de laquelle a jailli le salut pour toute l'humanité". Parmi les différentes références des textes évangéliques au Cœur de Jésus, le Pape a évoqué celle du récit de la mort du Christ selon saint Jean. Alors que Jésus était déjà mort, un soldat lui transperce le côté avec sa lance et en jaillirent ensuite du sang et de l'eau. "Jean reconnut dans ce signe, apparemment casuel, l'accomplissement de la prophétie : du cœur de Jésus, Agneau immolé sur la croix, jaillissent pour tous les hommes le pardon et la vie... Mais la miséricorde de Jésus n'est pas seulement un sentiment ; elle est une force qui donne vie, qui ressuscite l'homme !" comme le dit l'Evangile du jour qui évoque la compassion du Christ pour la veuve de Naïm, sur le point d'enterrer son fils unique lorsque Jésus arrive. L'évangéliste Luc dit : Lorsqu'il la vit, le Seigneur fut pris de grande compassion pour elle. "Cette compassion est l'amour de Dieu pour l'homme, sa miséricorde, c'est-à-dire l'attitude de Dieu au contact de la misère humaine, avec notre indigence, notre souffrance, notre angoisse. Le terme biblique compassion rappelle les entrailles maternelles. En effet, la mère éprouve une réaction toute particulière face à la douleur de ses enfants. C'est ainsi que Dieu nous aime, rapporte l'Ecriture. Et quel est le fruit de cet amour, de cette miséricorde ? C'est la vie ! Jésus dit à la veuve de Naim : Ne pleure pas ! Puis il appelle le garçon mort et le réveille comme d'un sommeil. Pensons à cela... La miséricorde de Dieu donne vie à l'homme, le ressuscite de la mort. Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde... nous attend avec miséricorde. N'ayons pas peur de nous approcher de lui ! Il a un Cœur miséricordieux ! Si nous lui montrons nos blessures intérieures, nos péchés, il nous pardonne toujours. Il est pur miséricorde !

    Après la prière mariale le Saint-Père a rappelé qu'aujourd'hui à Cracovie (Pologne), deux religieuses polonaises sont proclamés bienheureuses : Sofia Czeska Maciejowska qui, dans la première moitié du XVIIe siècle, fonda la Congrégation des Vierges de la Présentation, et Margarita Lucia Szewczyk qui fonda au XIXe siècle la Congrégation des Filles de la Vierge des douleurs. "Avec l'Eglise à Cracovie, rendons grâce au Seigneur !". Enfin, le Pape s'est adressé à un groupe de pèlerins d'Ortona (Italie) où sont vénérées les reliques de l'apôtre Thomas et les a remercié d'avoir réalisé "le chemin de Thomas à Pierre".

    Source : Vatican Information Service - Publié VIS Archive 01 - 10.6.13

  • Amende honorable - Acte de réparation

    Amende honorable (Sacré-Cœur de Montmartre - 1876)

    « O Jésus, mon divin Maître, Sauveur adorable de tous les hommes, qui vous êtes mis sous les voiles de cette hostie par un effet incompréhensible de l'amour de votre Cœur, voici des criminels prosternés devant vous, vivement touchés des offenses qui ont été commises contre votre souveraine Majesté. Nous sommes ici assemblés pour lui en faire amende honorable, publique et solennelle, et pour réparer, selon notre pouvoir, tant d'injures commises contre votre personne sacrée, pendant tout le cours de votre sainte vie et de votre douloureuse Passion, et toutes celles qu'on vous a faites dans l'adorable Eucharistie, qui est le plus grand miracle de votre amour pour les hommes.
    Que n'avons-nous des larmes de sang pour pleurer incessamment nos perfidies et nos ingratitudes envers le plus aimable de tous les rois et le plus doux de tous les cœurs qui par la générosité de son amour, a redoublé ses tendresses, lors même que nous l'avons traité avec plus de mépris ! Pardon, Seigneur, pardon de tant de communions indignes et sacrilèges, de tant de profanations et d'attentats dignes de l'horreur et de l'exécration de tous les siècles, de tant d'irrévérences dans vos temples sacrés ! Pardon, Seigneur, de la dureté de nos cœurs, de l'égarement de nos pensées, de l'oubli que nous faisons d'une bonté et d'un amour tels que les vôtres !
    Venez, ministres du Très-Haut, venez, peuple fidèle, venez, vierges, épouses de l'Agneau sans tache ; adorons notre Dieu, qui nous a formés à son image ; prosternez-vous devant lui, pleurons ensemble au pied du saint autel sur les douleurs que nous avons faites au Cœur de Jésus, qui nous a rachetés de son sang, sanctifiés par sa grâce, comblés de bienfaits en nous donnant généreusement tout ce qu'il a et tout ce qu'il est.
    Et vous, Seigneur, daignez agréer nos larmes, pardonner à notre repentir, et nous unir à vous, tout indignes que nous en sommes, dans votre Cœur adorable, auquel nous consacrons les nôtres, pour l'aimer et l'adorer dans le temps et dans l'éternité, et par lui-même rendre à votre Père le culte que nous lui devons.
    Ainsi soit-il. »

    Dans l'attente de la construction de la basilique du Vœu national (qui deviendra la basilique du Sacré-Cœur), et conformément au vœu de Pie IX ("La construction de l'édifice sera bien longue, il faudrait que la prière puisse commencer à Montmartre avant son achèvement"), une chapelle provisoire est construite à proximité, et inaugurée le 3 mars 1876 par le cardinal Guibert. C'est en cette chapelle qu'en la nuit du 27 au 28 février 1881 sera inaugurée l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, jusqu'à son transfert dans la grande Basilique le 1er août 1885. Le texte ci-dessus est celui qui était en vigueur en cette chapelle provisoire, où les pèlerins se succédèrent sans interruption dès son inauguration.

    Autres Prières ICI.

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  • Méditation - Prière

    « Ô Christ Jésus, Verbe Incarné,
    Fils bien aimé du Père,
    Prêtre et victime, Hostie immaculée,
    accomplissez en moi comme en vous,
    sur moi comme sur vous,
    votre sacerdoce et votre sacrifice.

    Fils bien aimé, Prêtre pour l'éternité,
    pardonnez-moi, purifiez-moi, fortifiez-moi,
    Par l'Esprit de Sainteté
    transformez-moi entièrement en votre ressemblance,
    et conformez-moi toute à vous :
    Fils et Prêtre, victime et Hostie.

    Que jamais je ne vous résiste,
    mais que toujours, par cet Esprit de Sainteté,
    je m'abandonne dans la foi, la confiance et l'amour,
    à votre sacerdoce, préparant, offrant,
    et consommant en moi son sacrifice.

    Ô Christ Jésus, Fils et Prêtre, Hostie immaculée,
    par l'Esprit Saint prenez tellement ma vie en la vôtre,
    et répandez si pleinement votre vie en la mienne
    que, selon la volonté du Père,
    je ne vive plus qu'en votre vie,
    que ma vie ne soit plus que la vôtre
    qu'ainsi le Père ne voie plus en moi
    que vous, son Fils bien aimé,
    et que par vous et en vous
    Il me reçoive de plus en plus en Lui.

    Vivez et agissez en moi,
    aimez et priez en moi, expiez et réparez en moi,
    louez et rendez grâce en moi,
    bénissez et adorez en moi, ainsi que vous l'avez fait
    avec une infinie perfection d'amour et d'obéissance

    depuis le sein très pur de la Bienheureuse Vierge Marie,
    en laquelle vous avez assumé notre nature
    passible et mortelle
    jusque sur la Croix très amère
    sur laquelle, par l'Esprit d'amour,
    vous vous êtes immolé vous-même
    en répandant volontairement tout votre Précieux Sang,
    dans d'indicibles souffrances d'âme et de corps...

    pour nous rendre, purifiés et sanctifiés en vous,
    participants de la nature et de la vie divines,
    et nous introduire, assumés en vous, le Fils bien aimé,
    dans le sein du Père,
    plénitude infinie de l'ineffable mystère.

    Amen. »

    Marie de la Trinité (Paule de Mulatier, 1903-1980), Carnets, Ceffonds, 9 janvier 1940, in "Le Petit Livre des Grâces", Arfuyen, Orbey, 2002.

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  • Méditation : vivre en Jésus-Christ

    « Silence ! Patience, recueillement ! N'ouvrir la bouche que pour demander des choses indispensables, pour répondre avec douceur, amabilité, ou encore pour un mot à propos, inspiré de Jésus, pouvant faire du bien et plaisir autour de moi ; à part cela : silence absolu, silence d'humilité, de douceur, de recueillement, en Dieu, en Jésus crucifié.
    Parler de la manière dont Jésus eût parlé. Ecoutant sa réponse et la disant à travers Lui. On a la voix de son cœur, ma voix doit être celle du Cœur de Jésus. Attention, mon âme, noblesse oblige !
    Avec les visiteurs : parler peu encore et bien à propos. Répondre aimablement, en peu de mots, pour ce qui me concerne... Ecouter si on parle bien. Sinon, écarer les banalités très délicatement, tout doucement, par une "joyeuseté"... Accueillir toutes les âmes que Jésus m'envoie. Le voir, Lui, en toutes. Ne parler que sous l'inspiration de Jésus Sagesse infinie, de Jésus Lumière, de Jésus Charité.
    Donner simplement, à la façon délicate du Cœur de Jésus, ce que l'on désire que je dise, lorsqu'il s'agit du bien des âmes et de la gloire divine. Jésus sera "mon verbe", donc : ma prudence, ma discrétion, ma donation... Lui seul, et tout en Lui seul. Rien d'inutile. Mortifier ma langue de toute façon, mais me renoncer pour parler, écouter, accueillir, supporter, patienter, dans toutes les occasions.
    Il faut me faire "toute à tous" dans la charité de notre Christ. Devenir absolument le bon pain que chacun puisse manger, attaquer à son gré, sans être obligé de calculer si le "pain" sentira l'inévitable "coup" qui le brise pour le prendre.
    Etre douce, aimable, compatissante, ... prévenante, indulgente, très respectueuse, et très bonne avec tous et avec chacun.
    L'être plus encore avec qui m'aurait fait de la peine. L'être surtout avec les personnes dont l'ignorance grossière ou indélicate me peinerait.
    Tout excuser ! tout pardonner avant d'avoir senti la blessure. Aimer et bénir. Ne savoir qu'aimer et bénir... que défendre et excuser... couvrir de la divine charité les fautes ou faiblesses d'autrui, excusables à tant de titres !
    Le Coeur de Jésus doit être mon seul mouvement, ma seule vie. Donc si Jésus vit en moi, je dois "Le manifester" et non "Le défigurer". Dieu est charité, Jésus est amour, et ma vie doit, sous tous rapports, être cachée en Dieu avec Jésus-Christ.
    Parler "Jésus". Ecrire de même. Ma vie c'est Jésus-Christ ! »

    Séraphie-Adèle, 5 avril 1914, in "Une âme victime et hostie" (1882-1915), par le P. Fleury-Divès, P. Lethielleux, Paris, 1919.

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  • Méditation : "Prière du vieillard"

    Prière du vieillard

    « Seigneur Jésus-Christ, roi des rois, qui as puissance sur la vie et sur la mort ; tu connais ce qui est secret et caché, ni nos pensées ni nos sentiments ne sont voilés pour toi. Guéris mes menées, j'ai fait le mal en ta présence.
    Voici que ma vie décline de jour en jour, et mes péchés ne font que croître. Ô Seigneur, Dieu des esprits et des corps, tu connais l'extrême fragilité de mon âme et de ma chair. Accorde-moi, Seigneur, la force dans ma faiblesse, et soutiens-moi dans ma misère.

    Tu sais que j'ai été pour beaucoup un sujet d'étonnement, tu es mon puissant soutien. Donne-moi une âme reconnaissante ; que sans cesse je me souvienne de tes bienfaits, Seigneur plein de bonté. Ne garde pas la mémoire de mes nombreux péchés, mais pardonne toutes mes forfaitures.

    Seigneur, ne dédaigne pas ma prière - une prière de misérable - conserve-moi ta grâce jusqu'à la fin ; qu'elle me garde comme par le passé. C'est elle qui m'a enseigné la sagesse : bienheureux ceux qui empruntent ses chemins, car ils recevront la couronne de gloire.

    Seigneur, je te loue et te glorifie, malgré mon indignité, parce que ta miséricorde à mon égard n'a pas eu de borne. Tu as été pour moi aide et protection. Que le nom de ta majesté soit loué à jamais !
    A toi, ô notre Dieu, la gloire ! »

    Saint Ephrem, in Prières des premiers chrétiens par A. Hamman O.F.M., Librairie Arthème Fayard, Paris, 1951.

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  • Méditation : du jugement...

    « Juger les autres nous rend aveugles et nous empêche de discerner nos propres fautes. Garder le silence permet au contraire de voir plus clair en soi et nous cessons alors de projeter nos fautes sur les autres. Il est dit dans un apophtegme : "Il y eut un jour une réunion à Scété à propos d'un frère qui avait péché. Les Pères parlaient, mais abba Pior gardait le silence. Plus tard, il se leva, sortit, prit un sac, le remplit de sable et le porta sur son épaule. Il mit aussi un peu de sable dans une corbeille qu'il plaça devant lui. Interrogé par les Pères sur ce que cela signifiait, il dit : "Ce sac contient beaucoup de sable, ce sont mes péchés qui sont nombreux. Je les ai laissés derrière moi afin de ne pas m'affliger à leur sujet et de ne pas pleurer. Et voici les petits péchés du frère, qui sont devant moi, et je passe mon temps à les juger. Il ne faut pas agir ainsi, mais plutôt porter les miens devant moi et m'en soucier, et supplier Dieu de me les pardonner." Les Pères se levèrent et dirent : "Vraiment, telle est la voie du salut."

    Cet acte symbolique nous montre clairement combien nous sommes souvent portés à juger nos frères. Peut-être pensons-nous que c'est par souci pour leur salut que nous parlons d'eux. En réalité, nos péchés à nous sont beaucoup plus nombreux que les leurs qui nous préoccupent tant. Et il nous faut un abba Pior qui nous éclaire, avec précaution et amabilité, et nous montre qu'il ne sert à rien de s'emporter au sujet des péchés du prochain, qu'il vaut mieux prier pour lui et sentir, à travers la prière, que nous sommes tous mis à l'épreuve et que nul ne peut garantir qu'il ne péchera pas. »

    Anselm Grün, Le ciel commence en toi - La sagesse des Pères du désert pour aujourd'hui (ch.5), Salvator, Paris, 2013.

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    Monastère de St Antoine le Grand - IVème siècle - Egypte
    (Photo : B. Rousseau)

  • Méditation : la miséricorde (suite)

    « Si tu pardonnes l'injure que t'a faite un détracteur ou à un calomniateur, pardonne-le de tout coeur, et confie toute offense à l'oubli éternel, car notre Père oublie nos péchés, comme l'écrit le prophète Ezéchiel : "Si le méchant renonce à son péché, on ne se souviendra plus de tous ses crimes." (Ez 18,21s) Et comme dit David : "Autant l'orient est distant de l'occident, autant le Seigneur écarte de nous nos iniquités" (Ps 102,12) ; et cela pour qu'elles ne puissent plus continuer à nous être nuisibles.
    Si tu fais l'aumône au pauvre, comprends que tu reçois plus que tu ne donnes, car "celui qui donne au pauvre, prête à Dieu." (Pr 19,17) C'est pourquoi, donne avec humilité et respect, non pas comme une aumône à un pauvre, mais comme un petit cadeau fait à un prince.
    Si tu supportes quelque chose de gênant pour être utile à ton prochain dans le besoin, pense à la distance qu'il y a entre toi et ton Seigneur, lui qui, pour t'être utile, a donné son sang et sa vie ! Ainsi, sans attente d'une récompense terrestre, sans aucun aiguillon de vaine gloire, mais par pur amour de Dieu et du prochain, tu feras des progrès dans la vertu de miséricorde. »

    Saint Robert Bellarmin (1542-1621), La montée de l'âme vers Dieu (XIV, 3), Trad. Jean-Baptiste Herman s.j., Charles Beyaert, Bruges, 1924.

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  • Angélus de ce dimanche 17 mars 2013

    "Sans le pardon le monde n'existerait plus"

    A midi, le Pape François est apparu pour la première fois à la fenêtre des appartements pontificaux pour le traditionnel Angélus dominical. Avant la prière mariale en latin, il s'est adressé à la foule (plus de 200.000 personnes) uniquement en italien, ouvrant son allocution par un Bonjour frères et soeurs ! "Après notre premier contact de mercredi dernier je peux à nouveau vous saluer tous en ce jour du Seigneur. Le dimanche est important pour les chrétiens, c'est le jour de la rencontre. On se salue, on se parle sur cette place qui, grâce aux media prend aujourd'hui les dimensions du monde. L'Evangile de ce cinquième dimanche de Carême propose l'histoire de la femme adultère sauvée de la mort par Jésus. L'attitude du Seigneur est surprenante car il n'a pas un mot de mépris pour elle, pas une parole de condamnation. Seulement des mots d'amour et de miséricorde qui appellent à la conversion. Moi non plus je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. Alors, frères et soeurs ! Le visage de Dieu est celui d'un père plein de miséricorde, rempli de patience envers nous. Il nous comprend et nous attend et ne se lasse pas de nous pardonner si nous venons à lui le coeur contrit. Avez-vous pensé à la patience de Dieu, envers chacun de nous ? Telle est sa miséricorde. Grande est sa miséricorde dit le psalmiste".

    "Ces derniers jours j'ai lu un livre sur la miséricorde, écrit par un bon théologien, le Cardinal Kasper. Il m'a fait un grand bien. N'allez pas croire que je fasse de la publicité aux publications de mes cardinaux ! Ce n'est pas cela. Mais ce livre m'a fait un bien immense. Le Cardinal Kasper dit que tout change à entendre le mot miséricorde. C'est ce que nous pouvons entendre de meilleur car elle change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid, plus juste. Comprenons bien ce qu'est la miséricorde divine... Souvenons nous d'Isaïe qui affirme que nos péchés pourraient être écarlates, l'amour de Dieu les rendrait blanc comme neige. Je me souviens d'une messe en 1992 pour les malades. La statue de la Vierge de Fatima était arrivée à Caracas et je suis allé confesser. Partant avant la fin car je devais aller administrer des confirmations, une vieille dame est venue à moi, très humblement, qui voulait être confessée. Je lui ai dit qu'elle ne devait pas avoir péché. Alors elle m'a lancé que nous péchons tous et que le Seigneur nous pardonne toujours. Est-tu certaine de cela, qu'il pardonne tous et toujours ? Certaine. Je lui ai demandé comment elle savait cela et sa réponse fut : Sans cela le monde ne pourrait exister ! J'avais envie de lui demander si elle avait étudié à l'Université Grégorienne. Telle est la sagesse qu'offre l'Esprit. N'oublions jamais qu'effectivement Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner. Jamais. Le problème est que nous, nous nous lassons. En père aimant et pardonnant, il offre sa miséricorde à chacun de nous. Alors apprenons à être miséricordieux les uns les autres. Invoquons l'intercession de Marie, qui a porté dans ses bras la miséricorde divine, c'est à dire Dieu fait homme".

    Après la prière mariale, le Saint-Père s'est à nouveau adressé à la foule, la remerciant de son accueil et de sa prière : "Je renouvelle mon salut aux fidèles de Rome en l'étendant à tous, au présents venus de toute l'Italie et du monde entier, à tous ceux qui sont unis à nous grâce aux media. J'ai choisi le nom du patron de l'Italie, ce qui renforce mon lien spirituel avec ce pays. Comme vous le savez mes origines familiales sont ici. Or le Seigneur m'a appelé à faire partie d'une autre famille, son Eglise, la famille de Dieu qui marche sur le chemin de l'Evangile. Le Seigneur vous bénisse, Marie vous protège. Et n'oubliez jamais que le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner. Nous, nous nous lassons de lui demander pardon. Bon dimanche et bon appétit !".

    Source : Vatican Information Service.

  • 17 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La femme adultère : "Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre."
    (Jn 8, 1-11)

    « 1. Frères bien-aimés, nous devons faire de la présente leçon du saint Evangile une étude d'autant plus approfondie, nous devons en conserver un souvenir d'autant plus durable, qu'elle nous donne une plus haute idée de la miséricordieuse bonté de notre Créateur. Vous l'avez entendu, des accusateurs méchants avaient amené devant lui une femme adultère ; au lieu de la condamner à être lapidée, comme le voulait la loi de Moïse, le Sauveur força les accusateurs de cette femme à reporter leur attention sur eux-mêmes et à se prononcer sur le compte de la pécheresse avec l'indulgence qu'eût réclamée pour eux-mêmes leur propre faiblesse bien constatée. Remarquons, toutefois, que l'Ecriture emprunte d'ordinaire aux circonstances de temps et de lieu, et quelquefois de l'un et de l'autre, l'occasion d'indiquer d'avance les événements dont elle doit faire ensuite le récit ; aussi, avant de raconter avec quelle miséricorde le Rédempteur a tempéré et interprété la loi, l'Evangéliste dit-il d'abord que « Jésus vint sur la montagne des Oliviers, et qu'au commencement du jour, il parut de nouveau dans le temple (Jn VIII, 1, 2) ». En effet, le mont des Oliviers représente l'infinie bonté, la grande miséricorde du Seigneur ; car le mot grec oleos signifie, en latin, miséricorde ; une onction d'huile apporte d'habitude du soulagement à des membres fatigués et malades ; enfin, l'huile est si légère et si pure, que si tu veux la mélanger avec n'importe quel autre liquide, elle remonte aussi vite au-dessus de ce liquide et se tient à la surface : image assez fidèle de la grâce et de la miséricorde du Seigneur. Au sujet de celle-ci, il est écrit : « Le Seigneur est bon pour tous, et sa commisération repose sur toutes ses oeuvres (Ps CXLIV, 12) ». Le commencement du jour représente aussi l'aurore de la grâce qui, après avoir dissipé les ombres de la loi, devait amener à sa suite le soleil brillant de la vérité évangélique. « Jésus vient donc en la montagne des Oliviers » pour montrer qu'en lui se trouve la forteresse de la miséricorde ; et « au commencement du jour il paraît de nouveau dans le temple », pour nous faire entendre qu'avec la lumière naissante du Nouveau Testament, les trésors de cette même miséricorde devaient s'ouvrir et se répandre sur les fidèles, qui sont vraiment son temple.

    2. Et, dit l'Evangéliste, « tout le peuple vint vers lui, et, s'étant assis, il les instruisait (Jn VIII, 2) ». Le Christ s'assied ; par là, il nous fait voir combien il s'est humilié en se faisant homme, pour apporter à nos maux le remède de son infinie miséricorde. Voilà aussi la raison de ce précepte du Psalmiste : « Levez-vous, après que vous vous serez assis ». Ou, en d'autres termes plus nets : Levez-vous, non pas avant, mais après que vous vous serez assis ; car lorsque vous vous serez vraiment humiliés, vous aurez tout lieu d'espérer que les joies célestes deviendront votre récompense. L'Evangéliste nous rapporte avec un véritable à propos que Jésus s'étant assis pour enseigner, tout le peuple vint vers lui en effet, lorsque, par l'humilité de son incarnation, il nous a eu manifesté sa miséricorde en se rapprochant de nous, ses leçons ont été reçues plus volontiers et par un grand nombre d'hommes ; car la plupart, entraînés par l'orgueil et l'impiété, en avaient précédemment fait mépris. « Ceux qui ont le coeur doux ont entendu et se sont réjouis (Ps XXXIII, 2) ». Ils ont loué le Seigneur avec le Psalmiste, et ils ont ensemble exalté son saint nom. Les envieux ont entendu : « Ils ont été brisés et ne se sont point repentis (Id. XXXIV, 16) ». Ils l'ont tenté, se sont moqués de lui, ont grincé des dents contre lui. Enfin, pour l'éprouver, ils lui amenèrent une femme surprise en adultère, et lui demandèrent ce qu'il fallait faire de cette malheureuse que la loi de Moïse condamnait à être lapidée. S'il déclarait qu'elle devait être lapidée, ils le tourneraient en ridicule pour avoir oublié les leçons de miséricorde qu'il leur avait toujours adressées ; si, au contraire, il s'opposait à sa lapidation, ils grinceraient des dents contre lui et trouveraient un motif, réel pour le condamner lui-même comme autorisant le vice et enfreignant les prescriptions de la loi. Mais à Dieu ne plaise que l'imbécillité terrestre ait trouvé de quoi dire et que la sagesse d'en haut n'ait pas trouvé de quoi répondre ! A Dieu ne plaise que l'impiété aveugle ait pu empêcher le soleil de justice d'éclairer le monde ! « Jésus donc, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre (Jn VIII, 6) ». L'inclinaison de Jésus était l'emblème de l'humilité ; le doigt, facile à plier à cause des articulations dont il se compose, symbolisait la subtilité du discernement. Enfin, la terre était la figure du coeur humain, qui peut être indifféremment le principe de bonnes ou de mauvaises actions. On demande donc au Sauveur de porter son jugement sur le compte de la pécheresse : il ne se prononce pas immédiatement, mais, avant de le faire, « il se baisse et il écrit avec son doigt sur la terre », puis il acquiesce à l'instante demande des accusateurs, et dit ce qu'il pense. Par là il nous donne un modèle de conduite, pour le cas où nous verrions le prochain faire quelques écarts : avant de le juger et de porter contre lui une sentence de condamnation, descendons humblement dans notre propre conscience, puis, avec le doigt du discernement, débrouillons l'écheveau de nos oeuvres, et par un examen attentif faisons la part de ce qui plaît à Dieu et la part de ce qui lui déplaît : c'est le conseil que nous donne l'Apôtre : « Mes frères », dit-il, « si quelqu'un est tombé par surprise en quelque péché, vous autres, qui êtes spirituels, ayez soin de le relever dans un esprit de douceur, chacun de vous réfléchissant sur soi-même et craignant d'être tenté comme lui (Ga VI, 1) ».

    2. « Et comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette contre elle la première pierre (Jn VIII, 7) ». De ci et de là les scribes et les pharisiens tendaient au Sauveur des lacets et des piéges, supposant que, dans ses décisions, il se montrerait dur ou infidèle à la loi ; mais il voyait leurs malices, déchirait leurs filets aussi facilement qu'une toile d'araignée, et ne cessait de se montrer aussi juste que bon et miséricordieux dans ses jugements ; aussi cette parole du Psalmiste, que nous avons citée, trouvait-elle en lui son parfait accomplissement : « Ils ont été brisés et ne se sont point repentis (Ps XXXIV, 16) ». Ils ont été brisés, afin qu'ils ne pussent enserrer le Sauveur dans les mailles de leurs fils, et ils ne se sont point convertis, pour pratiquer, à son exemple, les oeuvres de miséricorde. Veux-tu apprendre comment la bonté du Christ a tempéré la rigueur de la loi ? Le voici : « Que celui de vous qui est sans péché ». Veux-tu aussi connaître l'équité de son jugement ? « Jette contre elle la première pierre ». Si, dit-il, Moïse nous a commandé de lapider la femme adultère, ce n'est pas à des pécheurs, mais à des justes, qu'il appartient d'exécuter ses ordres. Commencez d'abord vous-mêmes par accomplir la loi : alors, hâtez-vous de lapider la coupable, parce que vos mains sont innocentes et que votre coeur est pur. Accomplissez d'abord les prescriptions spirituelles de la loi ; ayez la foi, pratiquez la miséricorde, respectez la vérité ; alors vous aurez le droit de juger des choses charnelles. Après avoir prononcé son jugement, le Sauveur « se baissa de nouveau, et il écrivit sur la terre (Jn VIII, 8) ». Ne pourrait-on pas expliquer ce mouvement d'après ce qui a lieu d'ordinaire dans le monde ? En présence de ces tentateurs de mauvaise foi, ne s'est-il point baissé, n'a-t-il pas voulu écrire sur la terre et regarder d'un autre côté, pour laisser libres de partir des hommes que sa réponse écrasante disposait plutôt à s'éloigner bien vite qu'à le questionner davantage ?

    4. Enfin, « en entendant ces paroles, ils s'en allèrent l'un après l'autre, les vieillards les premiers (Ibid. 9) ». Avant de porter son jugement, et après l'avoir porté, le Sauveur s'est baissé et il a écrit sur la terre ; c'était là-nous avertir, en figure, de commencer par reprendre notre prochain, quand il manque à ses devoirs, puis, après avoir exercé envers lui le ministère de correction fraternelle, de nous examiner nous-mêmes humblement et avec soin ; car il pourrait se faire que nous soyons personnellement coupables des fautes que nous reprochons à eux ou à tous autres. Voici, en effet, ce qui arrive souvent : on condamne, par exemple, un meurtrier public, et l'on ne remarque pas qu'on a soi-même le coeur gâté par les sentiments d'une haine plus coupable. Ceux qui accusent les fornicateurs ne font pas attention à la peste de l'orgueil hautain que leur suggère l'idée de leur chasteté. On blâme les ivrognes, et l'on n'ouvre pas les yeux sur l'envie dont on se trouve rongé. En des circonstances si dangereuses, quel remède employer, comment nous préserver du mal ? Le voici : Quand nous en voyons un autre tomber dans le péché, baissons-nous aussitôt, c'est-à-dire jetons humblement les yeux sur les fautes que la fragilité de notre nature ne nous permettrait pas d'éviter, si la bonté divine ne venait nous soutenir. Ecrivons sur la terre ; en d'autres termes, discutons avec soin l'état de notre âme et demandons-nous si nous pouvons dire avec le bienheureux Job : « Notre coeur ne nous reproche rien pour tout le cours de notre vie (Job, XXVII, 6) » ; et, s'il nous reproche quelque chose, rappelons-nous, et ne l'oublions pas, que Dieu est supérieur à notre coeur, et qu'il sait tout.

    5. Nous pouvons donner encore une autre interprétation de la conduite de Notre-Seigneur au moment où il allait accorder à la femme adultère son pardon : il a voulu écrire avec son doigt sur la terre, pour montrer qu'il a lui-même autrefois écrit le décalogue de la loi avec son doigt, c'est-à-dire par l'opération du Saint-Esprit. Il était juste que la loi fût écrite sur la pierre, puisque Dieu la donnait pour dompter le coeur si dur et si rebelle de son peuple. Il n'était pas moins convenable que le Christ écrivît sur la terre, puisqu'il devait donner la grâce du pardon aux hommes contrits et humbles de coeur, afin de leur faire porter des fruits de salut. C'est à juste titre que nous voyons se baisser et écrire avec son doigt sur la terre Celui qui s'était autrefois montré sur le sommet de la montagne et avait écrit de sa main sur des tables de pierre ; de fait, en s'humiliant jusqu'à se revêtir de notre humanité, il a répandu dans le coeur fécond des fidèles l'esprit de grâce, après avoir, du haut de la montagne où il apparaissait aux yeux de tous, donné précédemment de durs préceptes à une nation endurcie. C'est chose bien à propos, qu'après s'être baissé et avoir écrit sur la terre, le Christ se soit redressé et qu'il ait alors laissé tomber de ses lèvres des paroles de pardon ; car ce qu'il nous a fait espérer en venant partager notre faiblesse humaine, il nous l'a miséricordieusement accordé en vertu de sa puissance divine. « Jésus, s'étant relevé, lui dit : « Femme, où sont ceux qui t'accusaient ? Personne ne t'a condamnée ? Elle lui répondit : Non , Seigneur (Jn VIII, 10) ». Personne n'avait osé condamner cette pécheresse, parce que chacun des accusateurs avait déjà reconnu en lui-même des sujets bien autrement graves de condamnation. Mais voyons comment, après avoir écrasé les accusateurs sous le poids de la justice, le Sauveur ranime le courage de d'accusée ; voyons de quelle ineffable bonté il lui donne le gage : « Et moi, je ne te condamnerai pas non plus ; va, et ne pèche plus à l'avenir (Jn VIII, 11) ». Alors s'accomplit la parole que le psalmographe avait prononcée en chantant les louanges du Seigneur : « Regardez, et, dans votre majesté, marchez et régnez, à cause de la vérité, de la clémence et de la justice, et votre droite se signalera par des merveilles (Ps XLIV, 6) ». Le Christ règne à cause de la vérité, parce qu'en enseignant au monde le chemin de la vérité, il ouvre à la multitude des croyants les portes de son glorieux royaume. Il règne à cause de la clémence et de la justice, car plusieurs se soumettent à son empire en le voyant si bon à délivrer de leurs péchés ceux qui se repentent, et si juste à condamner à cause de leurs fautes ceux qui y persévèrent ; si clément à accorder le bienfait de la foi et des vertus célestes, si juste à récompenser éternellement les mérites de la foi et les luttes des vertus célestes. « Votre droite l'a signalé par des merveilles ». Car Dieu, habitant dans l'homme, a montré qu'il était admirable dans tout ce qu'il faisait et enseignait : et, au surplus, qu'il évitait toujours, avec une merveilleuse prudence, tous les piéges que l'astuce raffinée de ses ennemis pouvait imaginer de lui tendre. « Ni moi non plus, je ne te condamnerai pas ; va, et ne pèche plus à l'avenir ». Qu'il est bon et miséricordieux ! Il pardonne les péchés passés. Qu'il est juste, et comme il aime la justice ! Il défend de pécher davantage. »

    Saint Augustin, Sermon XV (1-5), Sermons sur des sujets tirés de l'Ecriture, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Traduction de MM. les abbés Bardot et Aubert, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 10 mars : Toute l'année avec les Pères...

    Parabole du fils prodigue (Lc 15, 1-32)

    « Dans l'attente certaine de sa puissance
    malgré le fardeau de mes péchés,
    je crois avec une espérance inébranlable
    et en me confiant dans la main du Tout Puissant,
    que non seulement j'obtiendrai le pardon
    mais que je le verrai lui en personne,
    grâce à sa miséricorde et à sa pitié
    et, bien que je mérite parfaitement d'être proscrit,
    que j'hériterai du ciel. »

    Grégoire de Narek (v.944-v.1010), Le Livre de prières, n°12 (1) (Trad. SC 78 rev.).

  • 5 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le pardon des offenses (Mt 18, 21-35)

    « Le Christ nous demande donc deux choses : condamner nos péchés et pardonner ceux des autres, faire la première chose à cause de la seconde, qui sera alors plus facile, car celui qui pense à ses péchés sera moins sévère pour son compagnon de misère. Et pardonner non seulement de bouche, mais du fond du coeur, pour ne pas tourner contre nous-mêmes le fer dont nous croyons percer les autres. Quel mal peut te faire ton ennemi, qui soit comparable à celui que tu te fais toi-même par ton aigreur ?
    Si tu te laisses aller à l'indignation et à la colère, tu seras blessé non par l'injure qu'il t'a faite, mais par le ressentiment que tu en as.
    Ne dis donc pas : "Il m'a outragé, il m'a calomnié, il m'a fait quantité de misères." Plus tu dis qu'il t'a fait du mal, plus tu montres qu'il t'a fait du bien, puisqu'il t'a donné occasion de te purifier de tes péchés. Ainsi, plus il t'offense, plus il te met en état d'obtenir de Dieu le pardon de tes fautes. Car si nous le voulons, personne ne pourra nous nuire ; même nos ennemis nous rendent ainsi un grand service...

    Considère donc combien tu retires d'avantages d'une injure soufferte humblement et avec douceur. Tu mérites ainsi premièrement - et c'est le plus important - le pardon de tes péchés. Tu t'exerces ensuite à la patience et au courage. En troisième lieu, tu acquiers la douceur et la charité, car celui qui est incapable de se fâcher contre ceux qui lui ont causé du chagrin sera bien davantage encore charitable envers ceux qui l'aiment. En quatrième lieu, tu déracines entièrement la colère de ton coeur, ce qui est un bien sans égal. Celui qui délivre son âme de la colère la débarrasse évidemment aussi de la tristesse : il n'usera pas sa vie en chagrins et en vaines inquiétudes. Ainsi, nous nous punissons nous-mêmes en haïssant les autres ; nous nous faisons du bien à nous-mêmes en les aimant. D'ailleurs, tous te vénéreront, même tes ennemis, même si ce sont des démons. Bien mieux, tu n'auras même plus d'ennemi en te conduisant ainsi. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur saint Matthieu, n°61 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961).

  • 2 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La parabole du fils prodigue (Lc 15, 1-32)

    « Voici que le Père s'avance à ta rencontre ; il inclinera sa tête sur ton épaule, il te donnera un baiser, gage d'amour et de tendresse ; il te fera remettre un vêtement, un anneau et des chaussures. Tu crains encore une réprimande : il te rend ta dignité ; tu crains un châtiment : il te donne un baiser ; tu as peur d'un mot de reproche : il prépare un festin à ton intention. »

    Saint Ambroise, Expositio Ev. S. Lc, 7.

    « Est-ce nous, en effet, qui avons cherché Jésus Christ les premiers ? N'est-ce pas lui au contraire qui nous a cherchés le premier ? Est-ce nous, pauvres malades, qui sommes venus au-devant du médecin ? N'est-ce pas plutôt le médecin qui est venu trouver les malades ? Est-ce que la brebis ne s'était pas égarée avant que le pasteur, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres, se soit mis à sa recherche, l'ait trouvée et rapportée plein de joie sur ses épaules ? (Lc 15,4). La pièce d’argent n’était-elle pas perdue avant que la femme allume une lampe et la cherche dans toute sa maison jusqu'à ce qu'elle l'ait trouvée ? (Lc 15,8)… Notre pasteur a retrouvé sa brebis, mais il a commencé par la chercher ; comme cette femme, il a retrouvé sa pièce d’argent, mais seulement après l'avoir cherchée. Nous avons donc été cherchés, et c'est seulement après avoir été trouvés que nous pouvons parler ; loin de nous donc tout sentiment d'orgueil. Nous étions perdus sans retour, si Dieu ne nous avait pas cherchés pour nous retrouver. »

    Saint Augustin, Sermons sur St Jean, n° 7.