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vie - Page 8

  • Méditation : bien préparer la fête de la Nativité...

    Manière de nous préparer plus prochainement à la fête de Noël

    « Il est pour cela trois moyens : le recueillement, la sainteté de la vie, l'usage fréquent des oraisons jaculatoires.

    1° Le recueillement. Rien n'éloigne Dieu d'un coeur comme la dissipation, qui épanche l'âme toute au dehors, l'absorbe dans un monde de pensées et d'imaginations étrangères, et par là-même la trouble et l'agite (1R XIX,11). A mesure que le grand jour approche, il faut donc garder davantage notre coeur contre tout ce qui dissipe, penser plus souvent au mystère de Noël, à l'amour du Dieu de la crèche, aux sentiments pieux et aux bonnes résolutions que nous devrons lui offrir en retour de son amour et de sa bonté.

    2° Au recueillement il faut joindre la sainteté de la vie. Il nous faut, pendant ces jours, veiller davantage sur nous pour éviter tout péché, consacrer toutes nos actions à l'amour de l'Enfant Jésus, et les faire en cette vue le plus parfaitement possible ; il nous faut lui offrir chaque jour quelques sacrifices, par exemple, le sacrifice d'un désir, d'un empressement, d'une répugnance, d'une parole d'amour-propre ou de mauvaise humeur, et faire de tous ces sacrifices comme un bouquet de myrrhe à offrir à l'Enfant-Dieu ; il nous faut surtout prier l'Esprit-Saint de former lui-même en nous cette piété tendre et fervente qu'ont apportée à la crèche Marie et Joseph, les pasteurs et les mages, et qu'y ont apportée et y apportent aujourd'hui encore tant de saintes âmes.

    3° La pratique des oraisons jaculatoires, c'est-à-dire des saints désirs qui appellent en l'âme le Dieu Sauveur, complètera notre préparation. L'Eglise nous en fournit l'expression touchante dans les soupirs qu'elle emprunte aux patriarches et aux prophètes : "O cieux, versez sur nous votre rosée, et que les nuées nous envoient le Juste (Is XLV,8) ! O Sauveur tant désiré, puissiez-vous ouvrir les cieux et descendre jusqu'à nous (Is LXIV,1) ! Je vous en conjure, Seigneur, envoyez à mon âme son Sauveur (Ex IV,13). Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et donnez-nous celui qui doit nous sauver (Ps LXXXIV,8). Vous qui sauvez ceux qui espèrent en vous, faites éclater sur nous la merveille de vos bontés (Ps XVI,7)". Les belles antiennes "O" de l'Avent nous fourniront encore d'autres soupirs semblables. Redisons-les souvent, et ajoutons-y le soupir de saint Jean dans son Apocalypse : "Venez, Seigneur Jésus, venez" (Ap XXII,20). Avons-nous une ferme volonté de nous préparer à la fête qui s'approche par les trois moyens que nous venons de méditer ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Quatrième dimanche de l'Avent), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Prière : Ô Mère, voici vos enfants

    « Ô Marie, que n'ai-je en mes mains tous les coeurs des hommes pour vous les consacrer ! Que ne suis-je maître de tout l'univers pour l'enchaîner à vos pieds ! Je croirais ma mort la plus heureuse si je pouvais mourir à force de travailler à vous faire aimer... Ô Marie, si aimable en vous-même, si aimable dans tous vos rapports avec vos enfants, nous sommes tous à vous, soyez la reine de nos pensées, de nos paroles, de nos actions, régnez sur nous, vous et votre Fils : Dominare nostri, tu et Filius tuus... Ô Mère, ô Mère, voici vos enfants : Mulier, ecce filius tuus. Ce pécheur qui revient à Dieu après s'être égaré, c'est votre enfant : Ecce filius tuus ; inspirez-lui la douleur de ses péchés, la haine de son corps, l'amour de la pénitence. Cette âme tiède qui languit et se traîne au service de Dieu, que rien ne touche, que rien ne remue, c'est encore votre enfant : Ecce filius tuus ; ouvrez-lui les yeux, portez dans son coeur ce trouble salutaire, cette émotion profonde qui fait faire enfin un généreux effort. Ce serviteur inutile, sans énergie pour le bien, dont les jours sont vides et stériles, c'est votre enfant : Ecce filius tuus ; faites-lui honte de cette mollesse, arrachez-le à cette indolence, faites-en un homme, pour en faire un chrétien. Ce coeur partagé qui voudrait être à Dieu sans se quitter soi-même, qui n'a jamais offert un sacrifice sans faire quelque réserve, c'est aussi votre enfant : Ecce filius tuus ; soutenez sa faiblesse, donnez-lui le courage de s'immoler tout entier avec sa volonté et son amour-propre, avec ses mille désirs et sa vanité. Ce juste qui soupire après une justice plus parfaite, qui voudrait aimer toujours davantage ce qu'il aime déjà, ah ! celui-là surtout est votre enfant : Ecce filius tuus ; allumez dans son coeur les flammes jalouses du saint amour ; faites-le marcher sur vos traces de vertus en vertus, et rendez-le au milieu de nous la bonne odeur de Jésus-Christ. Ô Marie, mère de miséricorde, mère de la dilection et de la divine grâce, notre consolation, notre espoir, notre vie, nous sommes tous vos enfants, sanctifiez-nous, tenez-nous sous votre main pour fixer nos coeurs dans le saint amour, afin que nous vous aimions et votre Fils Jésus à la vie, à la mort, dans le temps et dans l'éternité. Amen. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Les amabilités incomparables de Marie, extrait d'un Discours adressé à des séminaristes, in "Retraites pastorales et discours divers" (2 tomes), Librairie Victor Lecoffre, Paris.

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    Federico Barocci (dit Barocci ou Baroccio, 1535-1612) : L'Immaculée Conception (v.1575)
    Galerie des Marches, Urbino (Province de Pesaro, Italie)

  • 7 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    ... A l'occasion de la fête de Saint Ambroise :

    « Avançons hardiment vers notre Rédempteur Jésus, rejoignons hardiment l’assemblée des saints, le concile des justes. Car nous irons vers ceux qui sont nos frères, vers ceux qui nous ont instruits dans la foi. Ainsi, même si nos oeuvres sont insuffisantes, que la foi vienne à notre secours et préserve notre héritage. [...]

    Le Seigneur sera la lumière de tous, et cette vraie lumière qui éclaire tout homme (Jn 1,9) brillera pour tous. Nous irons là où le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses serviteurs, afin que là où il est, nous soyons nous aussi car telle est sa volonté. Quelles sont ces demeures ? Ecoutons-le en parler : Dans la maison de mon Père il y a beaucoup de demeures. Et il nous dit ce qu’il veut : Je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi (Jn 14,2-3).

    Mais, me direz-vous, il ne parlait ainsi qu’à ses disciples, c’est à eux seuls qu’il promettait ces nombreuses demeures ; et où voyez-vous qu’on viendra de partout prendre part au banquet dans le royaume de Dieu ?

    Comment pouvez-vous mettre en doute l’efficacité de la parole divine ? Pour le Christ, vouloir, c’est réaliser. Enfin il a montré le lieu et le chemin, quand il a dit : Où je vais, vous le savez, et vous savez le chemin (Jn 14,4). Le lieu, c’est chez le Père ; le chemin, c’est le Christ, comme il l’a dit lui-même : Moi je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jn 14,7).

    Entrons dans ce chemin, attachons-nous à la vérité, suivons la vie. Le chemin est ce qui conduit, la vérité est ce qui affermit, la vie est ce qui se donne de soi-même. Et pour que nous comprenions bien ce qu’il veut, il ajoutera plus loin : Père, ceux que tu m‘as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu‘ils contemplent ma gloire, Père (cf. Jn 17,24). Il est beau de voir que ce qu’il avait promis auparavant, maintenant il le demande. En effet, parce qu’il avait promis d’abord et qu’il demande maintenant, et non pas le contraire, on voit qu’il a promis d’abord comme étant maître du don, conscient de sa puissance ; ensuite il a demandé au Père, comme étant l’interprète de la piété filiale. Il a promis d’abord, pour que vous reconnaissiez son pouvoir. Il a demandé ensuite, pour que vous compreniez sa piété envers le Père.

    Nous te suivons, Seigneur Jésus. Mais pour que nous te suivions, appelle-nous, parce que, sans toi, nul ne montera vers toi. Car tu es le chemin, la vérité, la vie. Tu es aussi notre secours, notre foi, notre récompense. Ceux qui sont à toi, accueille-les, toi qui es le chemin ; fortifie-les, toi qui es la vérité ; vivifie-les, toi qui es la vie. »

    Saint Ambroise (v.3340-397), Homélie "Du bien de la mort", 12, 52-55 : CSEL 32, 747-750.

    Source : clerus.org

  • 2 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La mort et les défunts

    « Forts des enseignements [de l'Ecriture], marchons sans trembler vers notre rédempteur Jésus, vers l'assemblée des patriarches, partons vers notre père Abraham, lorsque le jour sera venu. Marchons sans trembler vers ce rassemblement de saints, cette assemblée de justes. Nous irons vers nos pères, ceux qui nous ont enseigné la foi ; même si les oeuvres nous manquent, que la foi nous aide, défendons notre héritage ! Nous irons aux lieux où Abraham ouvre son sein aux pauvres comme à Lazare (Lc 16,19 sq) ; là reposent ceux qui ont supporté le rude poids de la vie de ce monde. Maintenant, Père, encore et encore étends tes mains pour accueillir ces pauvres, ouvre tes bras, élargis ton sein pour en accueillir davantage, car très nombreux sont ceux qui ont cru en Dieu...
    Nous irons au paradis de joie où Adam, jadis tombé dans une embuscade de brigands, ne pense plus à pleurer ses blessures, où le brigand lui-même jouit de sa part du Royaume céleste (cf Lc 10,30 ; 23,43). Là où aucun nuage, aucun orage, aucun éclair, aucune tempête de vent, ni ténèbres, ni crépuscule, ni été, ni hiver ne marqueront l'instabilité des temps. Ni froid, ni grêle, ni pluie. Notre pauvre petit soleil, la lune, les étoiles, ne serviront plus à rien ; seule la clarté de Dieu resplendira, car Dieu sera la lumière de tous, cette lumière véritable qui illumine tout homme resplendira pour tous (Ap 21,5 ; Jn 1,9). Nous irons là où le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses petits serviteurs, pour que là où il est, nous soyons aussi (Jn 14,2-3)...
    "Père, ceux que tu m'as donné, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire" (Jn 17,24)... Nous te suivons, Seigneur Jésus ; mais pour cela, appelle-nous, car sans toi personne ne monte. Tu es la voie, la vérité, la vie (Jn 14,6), la possibilité, la foi, la récompense. Reçois-nous, raffermis-nous, donne-nous la vie ! »

    Saint Ambroise (v.340-397), Sur le bien de la mort (Trad. Pierre Cras, "Cyprien, Ambroise - Le Chrétien devant la mort", Coll. Les Pères dans la Foi, DDB, Paris, 1980 rev.).

  • 27 octobre : Méditation

    « Nous devrions souvent dire : "Jésus est dans mon coeur. Je crois à la fidélité de son amour pour moi." Nous sommes un avec lui et, quand nous n'avons rien à donner, donnons-lui notre incapacité. Demandons à Jésus de prier en nous car personne ne connaît le Père mieux que lui. Nul ne peut mieux prier que Jésus qui envoie son Esprit prier en nous, car nous ne savons pas prier comme il le faudrait.
    Et si mon coeur est limpide, si dans mon coeur Jésus est vivant, si mon coeur est un tabernacle du Dieu vivant, Jésus et moi sommes un. Comme l'écrit saint Paul : "Ce n'est plus moi qui vit, mais c'est le Christ qui vit en moi."
    Le Christ prie en moi, le Christ oeuvre en moi, le Christ pense en moi, le Christ regarde avec mes yeux, le Christ parle avec mes paroles, le Christ travaille avec mes mains, marche avec mes pieds, aime avec mon coeur. Saint Paul écrit : "J'appartiens au Christ et rien ne me séparera de son amour." Telle était son unité avec Dieu dans le Saint-Esprit.
    Il est très important de savoir que le Christ est en nous, que sa présence est en nous, où que nous soyons. Dieu nous aime tant qu'il a donné son Fils, Jésus, et à présent il nous donne l'amour : laissons-lui carte blanche pour ce qui nous concerne... Donnons-lui carte blanche pour qu'il puisse faire usage de nous. Lui permettre de vivre sa vie en nous, c'est prier. Et plus nous le lui permettons, plus nous devenons semblables au Christ.
    La prière n'est rien d'autre qu'un total abandon, une totale unité avec le Christ...

    Notre Père, me voici, ton enfant, à ta disposition pour que tu m'utilises à poursuivre ton amour pour le monde, par le don de Jésus que tu me fais et qu'à travers moi tu fais à chacun des autres et au monde.
    Prions les uns pour les autres pour permettre à Jésus d'aimer, en nous et à travers nous, de l'amour dont le Père l'aime. »

    Bse Teresa de Calcutta (1910-1997), La prière, fraîcheur d'une source, Centurion, Paris, 1992.

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    Vitrail du Sacré-Cœur, église Saint-Laurent-des-Hommes, Saint-Laurent-des-Hommes, Dordogne, France
    Auteur : Père Igor - Licence : CC-BY-SA

  • 26 octobre : Méditation

    « Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Coeur sacré, car ce coeur est le siège et la source de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et par nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous, par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur, et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours, par ce Sacré Coeur, en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. O Symbole très sacré, et Sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude, Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez !
    O très sacré et très aimant Coeur de Jésus, Vous êtes caché dans le Sante Eucharistie, et Vous y battez toujours pour nous. Maintenant comme jadis, Vous dites : "Desiderio desideravi", - "J'ai désiré avec désir". - Je Vous adore donc avec tout mon amour le meilleur et toute ma vénération, avec mon affection fervente et ma volonté la plus soumise et la plus résolue. O mon Dieu, quand Vous condescendez à souffrir que je Vous reçoive, que je Vous mange et Vous boive, et que, pour un moment, Vous faites votre demeure en moi, oh ! faites battre mon coeur avec votre Coeur ! Purifiez-le de tout ce qui est terrestre, de tout ce qui est orgueilleux et sensuel, de tout ce qui est dur et cruel, de toute perversité, de tout désordre, de toute langueur ! Remplissez-le tellement de Vous que ni les événements du jour, ni les circonstances quelconques n'aient le pouvoir de le troubler ; mais qu'en votre crainte et votre amour il puisse trouver la paix. »

    Bx John Henry Newman, Méditations et Prières (XVI,2-3), Traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919.

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  • 18 octobre : Méditation

    « S'il faut en croire les plaintes qui montent de partout, les oeuvres bien faites deviennes chose rare. La conscience professionnelle s'en va. On ne travaille plus, on bâcle. On n'a plus au même degré qu'autrefois le souci du "mieux possible". Est-il certain que, du monde paganisant qui nous entoure, cette habitude du "vaille que vaille" n'ait pas pénétré quelque peu nos existences à nous, chrétiens ?
    Quelle est, chacun dans notre état, notre conscience professionnelle ? Comment accomplissons-nous notre devoir quotidien ? Faisons-nous vraiment de notre mieux ce que nous avons à faire ? Si non, qu'attendons-nous ? Parce que notre Maître est bon et récompense le moindre de nos actes même à moitié fait, nous contentons-nous de ne lui donner que des actes à moitié faits, un demi-travail, de l'activité à demi-rendement ?
    Souvent, nous rêverions pour nos vies autre chose. Nous les voudrions pleines d'autres événements, d'une activité différente, de devoirs d'états ou moins monotones ou plus reluisants. Ce n'est un secret pour personne, "nemo contentus sua sorte", personne n'est content de son sort. On souhaite changer avec le voisin. Or, Dieu ne nous demande pas de faire "autre chose", mais de faire "autrement". Non de changer nos actes, mais seulement la manière de les accomplir. Ravauder du linge ou corriger des copies, cela nous vaut le ciel si c'est notre devoir. Encore est-il qu'il y a "la manière". Il existe bien des formes de "sabotage". Chacun de nous s'il s'examine un peu se découvrira un fervent habitué de la grève perlée et du sabotage à huis clos.
    Les saints ne procédaient point de la sorte. Ils faisaient bien ce qu'ils avaient à faire, et voilà la notion la plus élémentaire et la plus profonde à la fois de la sainteté. Certains ont pu accomplir des choses grandes. Ils ne sont point devenus saints à cause de cela, et n'ont mérité d'accomplir ces choses grandes que pour avoir, à l'habitude, été fidèles dans les choses petites. [...]
    Qui ne peut être saint de cette manière-là : vivre dans la grisaille monotone de la vie quotidienne une vie radieusement sainte parce que perpétuellement priante de la grande manière ?
    Nous avons dit que le grand secret de la vie fervente était de prendre pour idéal : "Agir en tout comme Notre-Seigneur agirait s'il était nous"... Il s'agit d'une réalité. Chacun de nous vivant en grâce est une portions vivante du Christ, et, par conséquent, ce que chacun de nous accomplit surnaturellement, le Christ, entendu dans son acception globale, l'accomplit en nous et par nous.
    Cet humble détail de mon existence, comment l'accomplirait le Christ ? - Ainsi moi dois-je l'accomplir. - Et cet autre ?... et encore cet autre... Une âme qui adopterait cette règle pour gouverne pratique, n'a pas besoin de chercher ailleurs une formule de sainteté. Elle l'a trouvée. Et aucune ne peut être plus efficace et plus rapide. »

    Raoul Plus, Comment toujours prier - Principes et Pratique de l'Union en Dieu (2ème Par. ch. II), Apostolat de la prière, Toulouse - Tournai, 1926.

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    Saint Benoît et sa soeur Sainte Scholastique

  • Audience générale de ce mercredi 17 octobre 2012

    Nouveau cycle de catéchèses sur les thèmes fondateurs de la foi

    Benoît XVI dénonce le risque que "l'on puisse construire une religion sur mesure" et demande aux chrétiens de "revenir au Christ, à l'Evangile, en les faisant entrer dans nos consciences et notre vie". C'est en tout cas ce que le Pape souhaite comme l'un des fruits de l'Année de la Foi qu'il a proclamée pour marquer le 50ème anniversaire du Concile Vatican II. Pour marquer l'évènement, Benoît XVI a entamé ce mercredi un nouveau cycle de catéchèses pour les audiences générales sur les thèmes fondateurs de la foi.

    Devant quelques 20.000 personnes rassemblées ce mercredi matin Place Saint Pierre, le Pape s'est inquiété également des "risques du syncrétisme et du relativisme", il a invité les croyants à redécouvrir le "Credo, la foi en Jésus-Christ, qui n'est pas une idée mais une personne". Benoît XVI a cité également les données publiées par un sondage réalisé en vue du Synode sur la Nouvelle Evangélisation, qui se déroule actuellement au Vatican, selon lesquelles "l'individualisme et le relativisme semblent dominer actuellement", et souvent "le chrétien ne connaît pas les bases fondamentales du Credo".

    Pour le Pape, cet anniversaire des 50 ans de l'ouverture du Concile doit "représenter une occasion importante pour revenir vers Dieu, pour approfondir et vivre de manière plus courageuse sa propre foi, pour renforcer son appartenance à l'Eglise". "Croire dans le Seigneur, a souligné Benoît XVI, n'est pas un fait qui intéresse seulement notre intelligence, le champ du savoir intellectuel, mais cela représente un changement qui intéresse la vie, et notre être tout entier : sentiment, coeur, intelligence, volonté, corps, émotions et relations humaines".

    Son message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, aujourd’hui je commence un nouveau cycle de catéchèses qui se développera tout au long de l’Année de la foi. Nous ferons un cheminement pour renforcer ou retrouver la joie de la foi, en comprenant qu’elle n’est pas quelque chose d’étranger, de détaché de la vie concrète, mais qu’elle en est l’âme. Elle est la force transformante de notre vie. Elle ne la limite pas, mais la rend pleinement humaine. Elle est accueil de la révélation de Dieu qui nous fait connaître qui il est, comment il agit, quels sont ses projets pour nous. C’est dans le Credo, dans la profession de foi, que nous trouvons la formulation essentielle de notre foi. Aussi est-il nécessaire qu’il soit mieux connu, compris et prié, pour découvrir le lien profond entre les vérités que nous professons et notre vie quotidienne. Souvent le chrétien ne connaît plus le Credo, ce qui conduit à un certain syncrétisme et relativisme religieux. Dans ces catéchèses, je voudrais donc approfondir les vérités centrales de la foi sur Dieu, sur l’homme, sur l’Église et sur toute la réalité sociale et cosmique. Chers amis, connaître Dieu, le rencontrer, approfondir les traits de son visage met en jeu notre vie, parce qu’il entre dans le dynamisme profond de l’être humain.
    [...]  Que l’Année de la foi qui commence soit pour vous l’occasion de mieux connaître le message de l’Évangile pour le faire entrer au plus profond de votre conscience et de votre vie. Bon pèlerinage à tous ! »

    Source : Radio Vatican
    et site internet du Vatican.

  • 18 septembre : Méditation

    « Ta sanctification est l'oeuvre de chaque jour, du moment présent. C'est l'heure d'aujourd'hui, en ce moment, non demain, non dans un instant.
    Laisse le passé à la Miséricorde divine ; abandonne l'avenir à la Sagesse ; contente-toi de t'adapter à la manifestation présente de l'Amour divin sous quelque forme qu'il se présente.
    C'est maintenant, maintenant que tu dois t'armer de courage, de virilité, de générosité calme et tranquille ; n'attends pas demain ; le moment qui suit ne t'appartient pas.
    [...]
    C'est en cet endroit, et non en tel autre, qu'il faut gravir la montagne, aussi rude que te semble le sentier. C'est ici, ce n'est pas là, quoi qu'en dise ton sentiment, malgré les apparences qui semblent te rendre l'ascension impossible ou difficile. Ah ! Tu crois que les difficultés disparaîtront quand tu auras fui l'endroit présent ? Non, non, mon frère, n'obéis pas à ces suggestions dangereuses, à ce mirage séducteur.
    Pourquoi désirer immodérément ce qui n'est pas encore ?
    Pourquoi rêver à des situations qui ne sont pas la réalité présente ? Pourquoi précipiter ton action ? Pourquoi éparpiller tes forces ?
    C'est en la circonstance présente, et non en la suivante, que tu dois secouer ta léthargie, te renoncer, accomplir ton devoir.
    Tout est disposé par Dieu pour t'élever au-dessus de toi-même, quoi qu'il puisse te paraître.
    Ainsi la maladie ou la santé, les déboires ou la prospérité, la ruine ou la fortune, la perte de tes proches ou la société de tes amis, l'abandon et la malveillance ou l'amitié et l'estime, l'oppression injuste ou la domination paternelle, le labeur pénible ou le travail joyeux, le repos ou le mouvement extérieur, tout, tout peut contribuer à te libérer, te sauver, te vivifier, te sanctifier. »

    Dom Idesbald van Houtryve (1769-1837), La vie dans la paix (T. I, L. VII ch. IV), Editions de l'Abbaye du Mont Cesar, Louvain (Belgique), 1944.

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  • 26 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Les paroles que je vous dis sont esprit et vie" ; c'est-à-dire, ce que je dis est tout divin et spirituel : je ne parle point de choses charnelles et qui soient soumises à la nature, mais de choses qui sont exemptes de ces sortes de nécessités et des lois de cette vie : ce que je dis a un sens tout autre et tout différent de celui que vous lui donnez. Comme donc ici le Sauveur a dit : Les paroles que je vous dis sont esprit, au lieu de dire, sont des choses spirituelles ; de même lorsqu'il dit : La chair ne sert de rien, il ne l'entend pas de la chair en elle-même, mais il insinue qu'ils prenaient dans un sens charnel ce qu'il disait, eux qui n'avaient de goût et de désir que pour les choses charnelles, en un temps où tout les invitait à rechercher celles qui sont spirituelles. Prendre dans un sens charnel ce que dit Jésus-Christ, c'est en perdre tout le fruit et le profit. Quoi donc ? Est-ce que sa chair n'est pas chair ? Elle l'est, sûrement. Pourquoi donc a-t-il dit : "La chair ne sert de rien" ? Le divin Sauveur ne l'entend pas de sa chair, Dieu nous garde d'une telle pensée, mais de ceux qui recevaient charnellement ce qu'il disait ; et qu'est-ce qu'entendre charnellement ? C'est prendre tout simplement et à la lettre ce qu'on dit, et ne rien penser, et ne rien imaginer de plus ; c'est là voir les choses avec des yeux charnels. Or il n'en faut pas juger selon ce qu'elles paraissent aux yeux du corps, mais tout ce qui est mystère, il faut le voir et le considérer avec les yeux de l'âme, c'est-à-dire spirituellement. N'est-il pas vrai, n'est-il pas certain, que celui qui ne mange point la chair de Jésus-Christ et ne boit point son sang, n'a pas la vie en lui-même ? Comment donc la chair ne sert-elle de rien, cette chair sans laquelle nous ne pouvons pas vivre ? Vous voyez bien que le Sauveur, ne parle point là de sa chair, mais de ce qu'on entend ses paroles d'une manière charnelle.

    "Mais il y en a quelques-uns d'entre vous a qui ne croient pas". Jésus-Christ, selon sa coutume, relève ce qu'il dit ; et lui donne de la dignité ; il prédit ce qui doit arriver et fait voir que c'est pour le salut de ses auditeurs qu'il leur parle de ces choses, et non pour s'attirer de la gloire. Au reste, en disant : "Quelques-uns", il sépare ses disciples de ce nombre. Au commencement, il avait dit "Vous m'avez vu et vous ne m'avez point cru" (Jn VI, 36). Mais il dit ici : "Il y en a quelques-uns d'entre vous qui ne croient pas". En effet, il savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croiraient point, et qui était celui qui devait le trahir. "Et il leur disait : C'est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, s'il ne lui est donné par mon Père". L'évangéliste insinue ici que la dispensation des dons et des grâces du Père se fait librement et volontairement. Et il montre la patience de Jésus-Christ. Et ce n'est pas sans raison qu'il met ici ce mot : "Dès le commencement" ; c'est pour vous faire connaître la prescience de Jésus-Christ, et qu'il avait connu leur incrédulité et la trahison de Judas avant qu'ils eussent ouvert la bouche et qu'ils se fussent déclarés parleurs murmures ; ce qui était une preuve bien évidente de sa divinité. Il ajoute ensuite : "S’il ne lui est donné par mon Père", pour les persuader et les engager à croire que Dieu était son Père et non pas Joseph, et leur faire connaître que ce n'était pas une chose commune que de croire en lui ; comme s'il disait Qu'il y en ait qui ne croient pas en moi, je n'en suis nullement troublé, ni étonné ; car longtemps auparavant que cela arrivât, je l'ai su, j'ai connu qui sont ceux à qui mon Père a donné. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Jean (XLVII, 2), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Angélus de ce dimanche 19 août à Castelgandolfo

    « Moi, je suis le Pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ». Benoit XVI a commenté, ce dimanche midi lors de l’Angélus à Castelgandolfo, le passage de l’Evangile de Jean où Jésus explique le sens du passage qui suit le récit du miracle de la multiplication des pains et des poissons. Jésus, admiré par la foule, ne cherchait ni les honneurs ni le pouvoir. Mais le temps des promesses était arrivé. Dieu à présent l’a envoyé Lui, le Fils, comme Pain de vie éternelle, et ce pain est sa chair, sa vie, offerte en sacrifice pour nous. Un discours difficile à entendre pour ceux qui le suivent, un moment critique, un changement décisif dans sa mission publique. Jésus explique qu’il a été envoyé pour offrir sa propre vie. Celui qui veut le suivre, doit s’unir à Lui de manière personnelle et profonde, en participant à son sacrifice d’amour. Et pour cela, a souligné Benoît XVI, Jésus instituera lors de la dernière Cène le Sacrement de l’Eucharistie, pour que ses disciples puissent avoir en eux sa charité et prolonger dans le monde son mystère de salut, Sacrement de l’Eucharistie qui exprime toute l’humilité et la sainteté de Dieu.

    Message de Benoît XVI aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, l'Evangile de ce jour nous redit que Jésus est la vraie nourriture qui se donne à nous pour que nous ayons la vie en abondance. Il se présente lui-même comme le Pain vivant, nourriture indispensable pour les croyants qui désirent la vie éternelle. Il nous offre ainsi la force de donner gratuitement à nos frères et soeurs ; c'est là pour nous une source de joie, de vie et d'espérance. Que la Vierge Marie nous aide à partager la vie de son Fils. Bon dimanche et bonne semaine à tous ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 18 août : Méditation

    « L'habitation trinitaire en nous, le fait que nous puissions devenir temple et accueillir au plus profond de l'être l'échange d'amour du Père et du Fils sous la motion transformante de leur Esprit commun, c'est la vérité stupéfiante de la foi, ce qui ne saurait monter au coeur de l'homme et que d'aucune manière il ne saurait se donner ni même désirer.
    Dieu veut faire en nous sa demeure. Il veut que nous soyons son temple. Nous le sommes déjà comme créature dans la mesure où toute notre existence dépend de Lui et s'enracine à chaque seconde dans sa vie surabondante, sans jamais pouvoir se déployer hors de Lui. Mais le projet d'amour de notre Dieu va infiniment au-delà. Et le Christ, Fils unique et bien-aimé, en même temps qu'Il nous révèle que Dieu est Trinité, mystérieux et constituant échange d'amour, en même temps le Christ nous révèle notre adoption trinitaire. "Je reviendrai vous prendre avec moi, et là où je suis, vous serez vous aussi."
    Le mystère de l'incroyable volonté d'amour de notre Dieu est celui-ci : que la Trinité même habite en notre âme et y vive son mystère intime. Ainsi l'échange d'amour qui fait toute la beauté de Dieu ne nous est plus extérieur, nous ne le contemplons plus comme un "en face", mais, si nous le voulons et l'acceptons, il se vit en l'âme même et devient sa propre vie. Et si nous avons dit que Dieu, dans son mystère intime est vie surabondante, échange permanent et intarissable d'amour donné et d'amour rendu, c'est en considérant cette vie dans l'âme, ce mouvement incessant à l'oeuvre en nous-même, que nous devons comprendre la vie trinitaire, en la voyant se vivre au plus profond de notre coeur de baptisé.
    Dieu veut vivre en chacun de nous son échange d'amour, et le baptême nous a vraiment introduit dans ce mouvement trinitaire où nous sommes de plus en plus invité à prendre place et à jouer notre note, à toute la mesure de notre foi et de notre acceptation. »

    Philippe Ferlay, Paix et Silence - Au désert avec Elisabeth de la Trinité, Collection "Epiphanie", Cerf, Paris, 1982.

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  • 5 août : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le véritable pain du ciel" (v.32).
    La manne n'était donc pas le pain du ciel ; pourquoi donc la dit-on un pain du ciel ? On l'appelle le pain du ciel dans le même sens que l'Ecriture dit : "Les oiseaux du ciel" (Ps VIII, 8), et aussi : "Et le Seigneur a tonné du haut du ciel" (Ps XVII, 15). Le pain que le Père donne, Jésus-Christ l'appelle le pain véritable, non que le miracle de la manne fût faux, mais parce qu'il était une figure et non pas la vérité même. Jésus-Christ, parlant de Moïse, ne s'élève point au-dessus de lui, parce que les Juifs ne lui donnaient pas encore la préférence sur Moïse, et qu'ils croyaient ce législateur plus grand que lui. Voilà pourquoi, ayant dit : "Moïse ne vous a point donné", il n'a pas ajouté : C'est moi qui donne ; mais il dit : C'est mon Père. Alors les Juifs répondirent : "Donnez-nous ce pain à manger" ; ils croyaient encore qu'il s'agissait d'un pain matériel et sensible ; ils s'attendaient encore à contenter leur appétit. Voilà pourquoi ils accoururent si promptement. Que fait donc Jésus-Christ ? Peu à peu il élève leur esprit, et il ajoute : "Le pain de Dieu est celui qui est descendu du ciel et qui donne la vie au monde" (v.33) ; non seulement aux Juifs, dit-il, mais aussi à tout le monde. Il ne dit pas simplement la nourriture, mais une vie différente, de celle-ci : et il dit qu'il donne la vie, parce que ceux qui avaient mangé la manne étaient tous morts ; mais les Juifs encore attachés à la terre, disent : "Donnez-nous ce pain" (v.34). Sur quoi Jésus-Christ les reprend de ce que, tant qu'ils ont cru recevoir une viande corporelle, ils sont venus à lui en foule ; mais qu'aussitôt qu'ils ont appris que la viande qu'il leur voulait donner était spirituelle, ils ont cessé d'accourir, et il leur dit : "Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n'aura point de faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif (v.35). Mais je vous l'ai déjà dit : vous m'avez vu, et vous ne me croyez point" (v.36).

    "Je suis le pain de vie". L'évangéliste commence maintenant d'entrer dans l'exposition des mystères. Et premièrement, il découvre la divinité du Christ, en disant : "Je suis le pain de vie" ; car il ne dit pas cela de son corps. Il parle de son corps vers la fin de ce chapitre : "Et le pain que je donnerai, c'est ma chair" (v.52). Mais ici il parle de sa divinité. Il est le pain parce qu'il est Dieu, le Verbe, de même qu'ici il devient le pain céleste par la descente du Saint-Esprit...
    ... si ces paroles les choquaient, que ne s'informaient-ils de Jésus, comment il était le pain de vie, comment il était descendu du ciel ? mais au lieu de le faire, ils se mettent à murmurer.
    Ce qui prouve manifestement que ce n'était point là de quoi ils s'offensaient, c'est que Jésus-Christ disait : "C'est mon Père" qui vous "donne le pain" ; ils ne dirent pas : Priez-le de nous le donner, mais : Donnez-nous ce pain. Cependant Jésus-Christ n'avait pas dit C'est moi qui le donne, mais : "C'est mon Père qui le donne". »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Jean (XLV, 1,2), in "Oeuvres complètes" (Tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 16 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « A l’oeuvre, frères ! Efforçons-nous d'être trouvés associés à la résurrection du Christ et de passer de la mort à la vie tandis que nous sommes encore en ce corps. Tous ceux qui passent par une conversion, de quelque nature qu'elle soit, tous ceux qui passent d'un état à un autre, vivent une fin : ils ne sont plus ce qu'ils étaient. Et aussi ils vivent un commencement : ils deviennent ce qu'ils n'étaient pas. Mais il est important de savoir pour qui l'on meurt et pour qui l'on vit, car il y a une mort qui fait vivre et une vie qui fait mourir.
    Ce n'est pas ailleurs que dans ce monde éphémère que l'on recherche l'une et l'autre, en sorte que c'est de la qualité de nos actions ici-bas que dépendra la différence des rétributions éternelles. Mourons donc au diable et vivons pour Dieu ; mourons au péché pour ressusciter à la justice ; que disparaisse l'être ancien pour que se lève l’être nouveau. Puisque, selon la parole de la Vérité, "Nul ne peut servir deux maîtres" (Mt 6,24), prenons pour maître non celui qui fait trébucher ceux qui sont debout pour les mener à la ruine, mais celui qui relève ceux qui sont tombés pour les conduire à la gloire. »

    Saint Léon le Grand († 461), 20ème sermon sur la Passion (cf SC 74bis).

  • 8 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Si l'homme, pendant sa vie, voit, entend, parle, se meut, subsiste ; s'il est doué de beauté, de force et d'amabilité , c'est parce que son âme habite en lui ; et si, après sa mort, il est privé de la vue, de l'ouïe, de la parole, du mouvement ; s'il est défiguré, inutile à tout et vu avec horreur, il faut l'attribuer à l'absence de son âme, d'où lui venaient tous ces avantages. C'est ainsi que votre Dieu, ô mon âme, pendant qu'il vit en vous par sa grâce, fait que vous voyez ce que la foi vous montre, que vous entendez ce que le Seigneur vous dit intérieurement, et que vous avancez par la voie de ses commandements vers la céleste patrie ; que vous parlez à Dieu dans l'oraison, et au prochain par de saintes exhortations ; c'est ainsi que sa grâce vous fait subsister en persévérant dans les bonnes oeuvres, vous rend fort et courageux dans le combat que vous avez à soutenir contre les ennemis invisibles, vous communique cette beauté qui vous rend agréable à Dieu et aux anges. Mais prenez garde qu'en perdant la grâce, qui est la vie de votre âme, vous n'éprouviez les pertes que procure la première mort, et que de là vous ne soyez entraîné à la seconde, de laquelle on ne ressuscite jamais. Oh ! si Dieu daignait vous ouvrir les yeux de l'esprit, et si vous pouviez voir l'excellente beauté et la grande splendeur dont se trouve ornée l'âme qui est agréable à Dieu, qui lui est unie par la vraie charité, quels regards Dieu daigne jeter sur elle, quelle place il lui destine, quelle joie il lui promet, et combien son arrivée est désirée par les anges et les autres esprits bienheureux, assurément vous ne pourriez souffrir qu'une telle beauté fût souillée par le moindre défaut ; et si cela arrivait, vous vous efforceriez au moins de noyer ces taches, quoique légères, dans des torrents de larmes. C'est ce que saint Bonaventure raconte de saint François qui, considérant qu'il ne pouvait accompagner l'Agneau sans tache sans contracter quelque souillure, tâchait au moins chaque jour, par des larmes abondantes, de purifier son âme et de laver toutes ses fautes, quelque légères qu'elles fussent. Mais si Dieu au moyen de la même grâce, ouvrait vos yeux intérieurs, et que vous puissiez voir la difformité d'une âme pécheresse, l'odeur infecte qu'elle répand, comme ferait un cadavre en putréfaction ; et combien Dieu et les saints affectent d'en détourner leurs regards, quoique d'ailleurs elle anime un corps beau et bien proportionné, très-aimable aux yeux des hommes, oh ! sans doute vous en seriez tellement saisie d'horreur, que vous ne voudriez pas pour tout au monde, lui ressembler ; et si vous aviez ce malheur, vous ne voudriez pas persévérer un seul instant dans un si misérable état. »

    Saint Robert Bellarmin, L'Echelle du Ciel (Huitième Degré, 10), Opuscule traduit par M. Candèze, Lyon, Chez Périsse Frères, Paris, 1836.

    Source : jesusmarie.free.fr
    et Abbaye Saint Benoît

  • 4 juillet : Méditation

    Rappel - Juillet : Mois du Précieux Sang


    « Dis-toi donc bien que chaque créature raisonnable a sa vigne immédiatement attenante à celle du prochain. L'une et l'autre sont tellement conjointes, que nul ne peut se faire du bien ou se nuire à soi-même qu'en même temps il ne fasse du bien ou ne nuise au prochain. Tous ensemble vous ne formez qu'une seule vigne universelle, qui est la société des chrétiens unie à la vigne du Corps mystique de l'Eglise dont vous tirez la vie.
    Dans cette vigne est planté un Cep, mon Fils unique, sur lequel vous devez être greffés. Si vous n'êtes entés sur lui, vous êtes par là même en rébellion contre la sainte Eglise, vous êtes comme des membres retranchés du Corps et qui par le fait entrent en décomposition. Il est vrai que, pendant que vous en avez le temps, vous pouvez vous débarrasser d'abord de cette pourriture du péché par un vrai repentir et recourir à mes ministres qui sont mes ouvriers et qui ont en dépôt les clefs du vin, c'est-à-dire du Sang, sorti de cette vigne. Ce Sang est si efficace et si parfait qu'aucun défaut dans le ministre, ne peut altérer le fruit de ce Sang.
    C'est la charité qui relie les rameaux au cep par une véritable humilité, acquise dans une connaissance vraie de soi-même et de Moi. Ainsi tu vois que je vous ai tous envoyés comme ouvriers dans ma vigne. Et je vous y invite de nouveau, car le monde devient de plus en plus mauvais : les épines s'y sont multipliées au point qu'elles ont étouffé la semence et qu'il ne veut plus produire aucun fruit de grâce.
    Je veux donc que vous soyez de vrais ouvriers qui s'emploient avec beaucoup de zèle à cultiver les âmes dans le Corps mystique de la sainte Eglise. Si je vous dis cela, c'est que je veux faire miséricorde au monde pour lequel tu me pries tant ! »

    Dialogue de Sainte Catherine de Sienne, Traité de la Discrétion ch. XXIV (3-6), Traduction nouvelle de l'italien par le R.P. J. Hurtaud, O.P.


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    Le texte intégral des "Dialogues" peut être téléchargé ici (format pdf).

  • 26 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : "Moi, je suis le Chemin" et selon qu’il est Dieu il ajoute : "la Vérité et la Vie". Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain... Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : "Conduis-moi Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin" (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : "Tu m’as fait connaître les chemins de la vie" (Ps 15,11)...
    Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : "C'est le chemin, suivez-le" (Is 30,21). Et saint Augustin commente : "Marche en suivant l'homme et tu parviendras à Dieu". Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s'il n'avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s'éloigne du terme.
    Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu'il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : "C'est la vérité que ma bouche médite" (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : "Celui qui me trouvera trouvera la vie" (Pr 8,35). »

    Saint Thomas d'Aquin (1225-1274), Commentaire de l’Evangile de Jean, 14,2.

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 17ème jour

    Dix-septième jour : La blessure du Cœur de Jésus

    Ô Jésus, dont la beauté surpasse toute beauté, lavez-moi de plus en plus de mes iniquités et purifiez-moi de mes fautes, afin que je puisse m’approcher de vous qui êtes la pureté même, que je mérite d’habiter dans votre Cœur tous les jours de ma vie et que je puisse voir et accomplir votre volonté ! Votre côté a été percé pour que l’entrée en fût ouverte. Votre Cœur a été blessé pour que nous puissions habiter en lui et en vous, loin des agitations du dehors… Votre Cœur a été blessé, afin que la plaie visible nous révélât la plaie invisible de l’amour. Cette ardeur pouvait-elle mieux se montrer qu’en permettant que, après toutes les blessures reçues au corps, le Cœur fût encore frappé par la lance. Cette blessure charnelle indiquait la blessure spirituelle. Qui donc n’aimerait un Cœur ainsi blessé ? Qui ne lui rendrait amour pour amour ? Qui ne l’embrasserait, lui, si pur ? Quant à nous, qui sommes encore dans cette vie mortelle, de tout notre pouvoir aimons, aimons de plus en plus, embrassons notre cher blessé, dont les impies ont percé les mains et les pieds, le côté et le Cœur, demeurons auprès de lui, afin que notre cœur, dur et impénitent, soit enfin attaché par les liens de son amour et blessé de ses traits.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : (Onzième Promesse) Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur et il n’en sera jamais effacé
    Voici comment le P. de Gallifet fut appelé à propager la dévotion au Cœur de Jésus ; laissons-le parler lui-même : « L’an 1680, au sortir de mon noviciat, j’eus le bonheur de tomber sous la direction spirituelle du P. de la Colombière. C’est de ce serviteur de Dieu que je reçus les premières instructions touchant le Sacré-Cœur de Jésus-Christ et je commençai, dès lors, à l’estimer et à m’y affectionner. A la fin de mes études de théologie, je fus envoyé dans la maison de Saint-Joseph, à Lyon. Là, en servant les malades à l’hôpital, j’y pris une fièvre maligne qui me réduisit en peu de jours à la dernière extrémité. Je fus abandonné des médecins et, au sixième ou septième jour, ils jugèrent ma mort si certaine et si prochaine que, dans la crainte qu’on n’eût pas le temps de m’administrer l’Extrême-Onction, on ne crut pas devoir attendre, pour avoir les saintes huiles, le retour du sacristain qui était sorti, mais on courut précipitamment au monastère le plus voisin pour les prendre. Peu d’heures après, je perdis la connaissance et le sentiment, je tombai dans l’agonie et on attendait de moment en moment que je rendisse le dernier soupir. Ma vie étant ainsi désespérée, un de mes amis, que nous regardions comme un saint, se sentit inspiré d’aller devant le Saint-Sacrement et d’y faire un vœu pour ma guérison. Il promit à Jésus-Christ que, s’il lui plaisait de me conserver la vie, je l’emploierai tout entière à la gloire de son Sacré-Cœur ; sa prière fut exaucée : je guéris, au grand étonnement du médecin. J’ignorais le vœu que l’on avait fait à mon insu ; mais le danger passé, il me fut donné par écrit. Je le ratifiai de tout mon cœur et je me regardai dès lors comme un homme dévoué, par un choix marqué de la Providence, au Cœur adorable de mon divin Maître. Tout ce qui regardait sa gloire me devint précieux et j’en fis l’objet de mon zèle. »
    (De la dévotion au Cœur de Jésus, par le P. de Gallifet)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le P. de Gallifet et l’écriture de son ouvrage dédié au Sacré-Cœur de Jésus – voir les années 1726 à 1733.

    Page d’histoire :
    L’amour de Dieu n’est jamais à court de moyens de salut pour un peuple fidèle. Quelquefois même il suffit pour le salut d’un peuple qu’il se trouve dans son sein quelques âmes d’élite en considération desquelles la justice divine se laissera fléchir. L’Ecriture nous en rapporte un exemple remarquable. Dieu a résolu de perdre la ville criminelle de Sodome. Abraham se présente devant lui : « Seigneur, perdrez-vous le juste avec l’impie ? » Le Seigneur lui répondit : « Si je trouve cinquante justes dans tout Sodome, je pardonnerai à cause d’eux au reste de la ville. – Mais, reprit Abraham, s’il n’y en avait que quarante-cinq ? – Je pardonnerai. – Mais s’il n’y en avait que trente… que vingt… que dix… ? – Je pardonnerai, répondit chaque fois le Seigneur ; je ne la perdrai point s’il y a dix justes. » Et les dix justes ne s’y trouvèrent pas. Admirons la grande bonté de Dieu qui eût pardonné à des milliers de criminels en considération de dix âmes justes, et vivons de telle sorte que nous soyons de ces justes sauveurs.

    Bouquet spirituel :
    La lance a percé le Cœur de Jésus pour nous faire mieux comprendre que le pardon de nos péchés a son origine dans ce Cœur sacré.
    Saint Vincent Ferrier (1350-1419)

    Je te salue, plaie du précieux côté, qui t’imprime dans les cœurs dévots, blessure qui blesse les âmes justes, rose d’ineffable beauté, rubis d’inestimable valeur, entrée du Cœur de jésus, témoignage de son amour et gage de l’éternelle vie !
    Saint Pierre d’Alcantara (1499-1562)

    Pratique :
    Se maintenir toujours en état de grâce afin d’attirer les faveurs de Dieu.

    Oraison jaculatoire :
    Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France !

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 7 juin : Méditation

    « "Nous recevons l'Esprit Saint, dit S. Augustin, si nous aimons l'Eglise, si nous sommes unis entre nous par la charité, si nous sommes fiers de notre foi et de notre nom de catholiques. Autant on aime l'Eglise, autant on possède l'Esprit Saint." Quiconque se sépare de l'Eglise se sépare de l'Esprit Saint. "En voyant ce qui se produit dans votre corps, dit S. Augustin, plaignez ceux qui se séparent de l'Eglise. Tant que la vie et la santé sont dans notre corps, tous les membres accomplissent leurs fonctions. Si un membre souffre, tous les autres membres compatissent. Mais parce qu'il demeure dans le corps, tout en souffrant il demeure vivant parce qu'il conserve l'Esprit de vie. Mais si un membre est séparé du corps, l'Esprit de vie ne le suit pas. Il conserve peut-être la forme qu'il avait quand il était vivant, il n'a plus la vie. Ainsi en est-il de l'homme séparé de l'Eglise." »

    P. Thiriet, L'Evangile médité avec les Pères, Tome 5, 1905.

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  • 5 juin : Méditation

    « "Mon Dieu, je vous adore... Tout en moi vous adore... Je vous adore en toutes choses... Et je n'ai plus de joie, de paix et de repos que dans cette adoration..." (Mgr Crooy, Evêque de Tournai de 1915 à 1924).

    Tout en moi, par Jésus, vous adore... Oui, tout mon être ; mon corps tel que vous l'avez fait, et cela, jusqu'à la dernière fibre, jusqu'aux moëlles les plus secrètes. Je vous adore avec mon âme et ses puissances, les naturelles et les surnaturelles ; avec ma mémoire qui ne veut plus se souvenir que de vous ; avec mon intelligence assoiffée de vous connaître ; avec mon coeur et tout l'amour dont il peut être capable ; avec ma volonté, rivée à votre saint service. Je vous adore, avec tout l'être de grâce, que votre don daigna créer en moi.
    Par Jésus, je vous adore en toutes choses... Je reconnais, par cette adoration, tout ce que vous êtes, vous, mon Dieu ; mon premier principe, ma fin dernière ; vous, la puissance, la sagesse ; vous, la bonté ; vous, la justice ; vous, la miséricorde ; vous, mon imperturbable espérance, dans votre vérité et dans votre amour.
    Je vous adore, par Jésus, dans vos volontés, celles que je comprends et, plus encore, celles que je ne comprends pas, mais que je sais justes, équitables et conformes, toutes, aux desseins de votre gloire infinie.
    Je vous adore même, en toutes vos permissions, aussi adorables que vos volontés, ô vous, qui ne permettez le mal, sous quelque forme qu'il se présente à moi, que pour être la cause d'un plus grand bien.
    Ma joie est pleine, désormais. Cette adoration me rassasie et m'établit en toute paix ; elle me stabilise en tout repos. Je voudrais ne plus me départir de cette attitude de corps et d'âme... Je voudrais, par Jésus-Hostie, ne plus relever le front de cette dalle où je me prosterne, pour vous dire mon néant et votre Tout...
    Je suis là, à ma vraie place... Je ne puis être mieux... Il me semble que toute expression de ma piété se confond bien en celle-ci...
    Seigneur Jésus, venez donc en moi, comme adorateur, adorateur du Père, du Fils que vous êtes, dans l'Amour qui me remplit de Dieu. Cette vie me semble si débordante, si féconde, si glorieuse !
    Ô mon Dieu, Trinité que j'adore !... »

    Dom Vandeur, A la Trinité par l'Hostie, Editions de Maredsous, 1942.

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