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vie - Page 7

  • Vigile pascale à la Basilique Saint-Pierre de Rome : Homélie du Pape François

    « Chers frères et sœurs,
    Dans l’Evangile de cette nuit lumineuse de la Vigile pascale, nous rencontrons en premier les femmes qui se rendent au tombeau de Jésus avec les aromates pour oindre son corps (cf. Lc 24,1-3). Elles viennent pour accomplir un geste de compassion, d’affection, d’amour, un geste traditionnel envers une personne chère défunte, comme nous le faisons nous aussi. Elles avaient suivi Jésus, l’avaient écouté, s’étaient senties comprises dans leur dignité et l’avaient accompagné jusqu’à la fin, sur le Calvaire, et au moment de la déposition de la Croix. Nous pouvons imaginer leurs sentiments tandis qu’elles vont au tombeau : une certaine tristesse, le chagrin parce que Jésus les avait quittées, il était mort, son histoire était terminée. Maintenant on revenait à la vie d’avant. Cependant dans les femmes persistait l’amour, et c’est l’amour envers Jésus qui les avait poussées à se rendre au tombeau.

    Mais à ce point il se passe quelque chose de totalement inattendu, de nouveau, qui bouleverse leur cœur et leurs programmes et bouleversera leur vie : elles voient la pierre enlevée du tombeau, elles s’approchent, et ne trouvent pas le corps du Seigneur. C’est un fait qui les laisse hésitantes, perplexes, pleines de questions : « Que s’est-il passé ? », « Quel sens tout cela a-t-il ? » (cf. Lc 24,4). Cela ne nous arrive-t-il pas peut-être aussi à nous quand quelque chose de vraiment nouveau arrive dans la succession quotidienne des faits ? Nous nous arrêtons, nous ne comprenons pas, nous ne savons pas comment l’affronter. La nouveauté souvent nous fait peur, aussi la nouveauté que Dieu nous apporte, la nouveauté que Dieu nous demande. Nous sommes comme les Apôtres de l’Évangile : nous préférons souvent garder nos sécurités, nous arrêter sur une tombe, à la pensée pour un défunt, qui à la fin vit seulement dans le souvenir de l’histoire comme les grand personnages du passé. Nous avons peur des surprises de Dieu ; nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours !

    Frères et sœurs, ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut porter dans notre vie ! Ne sommes-nous pas souvent fatigués, déçus, tristes, ne sentons-nous pas le poids de nos péchés, ne pensons-nous pas que nous n’y arriverons pas ? Ne nous fermons pas sur nous-mêmes, ne perdons pas confiance, ne nous résignons jamais : il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer, il n’y a aucun péché qu’Il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui.
    Mais revenons à l’Evangile, aux femmes et faisons un pas en avant. Elles trouvent la tombe vide, le corps de Jésus n’y est pas, quelque chose de nouveau est arrivé, mais tout cela ne dit encore rien de clair : cela suscite des interrogations, laisse perplexes, sans offrir une réponse. Et voici deux hommes en vêtement éclatant, qui disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (Lc 24,5-6). Ce qui était un simple geste, un fait, accompli bien sûr par amour – le fait de se rendre au tombeau – maintenant se transforme en évènement, en un fait qui change vraiment la vie. Rien ne reste plus comme avant, non seulement dans la vie de ces femmes, mais aussi dans notre vie et dans l’histoire de l’humanité.

    Jésus n’est pas mort, il est ressuscité, il est le Vivant ! Il n’est pas seulement revenu à la vie, mais il est la Vie même, parce qu’il est le Fils de Dieu, qu’il est le Vivant (cf. Nb 14, 21-28, Dt 5,26, Jon 3,10) Jésus n’est plus dans le passé, mais il vit dans le présent et est projeté vers l’avenir, il est l’«aujourd’hui» éternel de Dieu. Ainsi la nouveauté de Dieu se présente aux yeux des femmes, des disciples, de nous tous : la victoire sur le péché, sur le mal, sur la mort, sur tout ce qui opprime la vie et lui donne un visage moins humain. Et c’est un message adressé à moi, à toi, chère sœur et cher frère. Combien de fois avons-nous besoin que l’Amour nous dise : pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Les problèmes, les préoccupations de tous les jours tendent à nous faire replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume… et là se trouve la mort. Ne cherchons pas là Celui qui est vivant !

    Accepte alors que Jésus Ressuscité entre dans ta vie, accueille-le comme ami, avec confiance : Lui est la vie ! Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas : Il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent, accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-Lui confiance, sois sûr que Lui, Il t’est proche, Il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force pour vivre comme Lui le veut.
    Il y a un dernier élément simple de l’Evangile de cette lumineuse Vigile pascale que je voudrais souligner. Les femmes rencontrent la nouveauté de Dieu : Jésus est ressuscité, il est le Vivant !

    Mais devant le tombeau vide et les deux hommes en vêtement éclatant, leur première réaction est une réaction de crainte : « elles baissaient le visage vers le sol » - note saint Luc -, elles n’avaient pas non plus le courage de regarder. Mais quand elles entendent l’annonce de la Résurrection, elles l’accueillent avec foi. Et les deux hommes en vêtement éclatant introduisent un verbe fondamental : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée… Et elles se rappelèrent ses paroles » (Lc 24,6.8). C’est l’invitation à faire mémoire de la rencontre avec Jésus, de ses paroles, de ses gestes, de sa vie ; et c’est vraiment le fait de se souvenir avec amour de l’expérience avec le Maître qui conduit les femmes à dépasser toute peur et à porter l’annonce de la Résurrection aux Apôtres et à tous les autres (cf. Lc 24,9). Faire mémoire de ce que Dieu a fait et fait pour moi, pour nous, faire mémoire du chemin parcouru ; et cela ouvre le cœur à l’espérance pour l’avenir. Apprenons à faire mémoire de ce que Dieu a fait dans notre vie.
    En cette Nuit de lumière, invoquant l’intercession de la Vierge Marie, qui gardait chaque évènement dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51), demandons que le Seigneur nous rende participants de sa Résurrection : qu’il nous ouvre à sa nouveauté qui transforme, aux surprises de Dieu ; qu’Il fasse de nous des hommes et des femmes capables de faire mémoire de ce qu’Il accomplit dans notre histoire personnelle et dans celle du monde ; qu’Il nous rende capables de le sentir comme le Vivant, vivant et agissant au milieu de nous ; qu’Il nous enseigne chaque jour à ne pas chercher parmi les morts Celui qui est vivant. Amen. »

    Source : Radio Vatican.

  • 29 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Sainte Passion du Christ

    « Qu’Avril de ses bourgeons Lui fasse une couronne !
    Pour les foules il a fait un tapis d’herbe : elles ont mangé tout leur saoul.
    Merveille que cette bombance sur une autre bombance étendue !
    L’Avril visible à l’invisible a fait un beau décor !
    Les victoires aux fleurs se mêlent,
    Et les lis des champs, dans toute leur splendeur,
    Aux signes éclatants que fait Notre-Seigneur.

    Refrain :   
    En Avril ils ont tué
    L’Agneau et L’ont mangé,
    L’Agneau de Dieu qui vit
    Et qui donne la Vie !

    Avril avait commencé : il a conclu, il a fini ;
    De ses fleurs il a couronné le Peuple indigne
    Qui mangeait et prisait plus que tout un agneau transitoire ;
    Au lieu d’herbes amères, ce sont épines qu’ils ont glanés, ces égarés,
    Pour tourner en dérision l’Agneau véritable,
    Pour couronner le Roi dans une comédie
    Et pour tuer le Juste ; oh ! quelle vilenie !

    Que Moïse des justes T’offre la couronne,
    Lui qui tressa aussi les ossements des justes, rassemblés ;
    Au tonnerre de Ta voix, les fleurs s’ouvrirent, s’épanouirent !
    Au mois d’Avril, ce fut un vrai printemps en Enfer !
    Le visage des morts s’est éclairé,
    Leurs os tout desséchés, les voilà mis en liesse,
    Et leur grâce fanée, la voilà qui rayonne !

    Le soleil en pleines ténèbres T’a fait belle couronne !
    En se retirant il l’a tressée, en trois heures il l’a achevée,
    Pour couronner les trois jours de Sa mort ;
    Il a proclamé qu’avec la Mort Il avait maille à partir ;
    Parce que sur la croix tout homme à la Mort succombe,
    Il a saisi la croix et par elle a vaincu la Mort,
    Comme périt Goliath, tué par sa propre épée.

    De Lui le soleil proclame qu’Il est invisible et visible,
    Que Son corps s’est habillé de souffrance, Sa Nature étant impassible ;
    Selon Son corps Il a pâti, selon Sa Force Il a relui.
    Ô soleil visible, de l’Invisible endeuillé !
    Ô luminaire, de la Lumière tout marri !
    Consolé, il s’est levé, nous a consolés,
    Car du tombeau Lui s’est levé pour Son Église.

    Le soleil s’est caché là-haut, la lune tout en bas,
    Et les justes ont fui de tous côtés vers un refuge, un abri ;
    Le soleil correspond aux anges, la lune aux ensevelis ;
    Au milieu, les imposteurs déboussolés, meurtriers de leur Seigneur.
    Le soleil a paru, comme les anges envoyés ;
    La lune s’est levée avec les morts réveillés :
    Au piège, au beau milieu, les crucifieurs sont pris !

    Que l’Orient de sa droite Lui offre une couronne
    Tressée avec les symboles et les figures de l’Arche,
    Des fleurs que sur les Monts Qardu il a cueillies !
    Car c’est de là que viennent Noé, Sem et le Chef du monde,
    De là Abraham au grand nom,
    Et les Mages bénis, et puis l’Étoile encore,
    Et puis son glorieux voisin, le Paradis !

    Que l’Occident Lui offre deux couronnes magnifiques
    Dont le parfum s’en va en tout point cardinal,
    L’Occident où les deux Luminaires ont sombré !
    Les deux Apôtres ensevelis là-bas continuent de darder
    Leurs rayons qui jamais n’ont connu de couchant :
    Le soleil ? Voilà que Simon le surpasse,
    Tandis que par l’Apôtre la lune est éclipsée !

    Que du Parân le Sud Lui offre une couronne !
    Il a bourgeonné, il a fleuri de fleurs hébraïques !
    La redoutable Loi jamais accomplie par quiconque
    Est la couronne de Notre-Seigneur : Il l’a accomplie, Lui, bouclée.
    En prenant de l’âge, elle s’est calmée, assoupie,
    Et c’est en témoignage seulement qu’on la cite,
    Cette aïeule fourbue entrée en son repos.

    Le Nord était trop dur et sa terre sans fleurs…
    Rien que neiges et glaces, rien que violentes bises ;
    (les aquilons figurent le paganisme grec.)
    Mais voilà que de fleurs nouvelles il offre une couronne
    Au Soleil de l’Amour qui l’a rendu fécond !
    Voilà qu’exultent chez lui les ossements des martyrs,
    Que les vierges en fleur, radieuses, s’épanouissent !

    L’En Haut, l’En Bas, Seigneur, Te couronnent eux aussi :
    Voilà les six Côtés qui T’offrent leurs guirlandes,
    Puisque le sixième jour on T’a tressé une couronne d’épines.
    Qu’ils Te couronnent, et Ton Père par Toi !
    Le corps d’Adam par Toi triomphait :
    Grande humiliation lorsqu’il fut vaincu !
    Sa dette, sous les fleurs Tu l’as ensevelie.

    Au Né du Sixième Âge, merci de tous côtés !
    Parfait, le nombre Six : il n’est rien qui lui manque ;
    Couronne en la main droite : tel est le nombre Cent.
    En guise de couronne, notre droite offre des hymnes !
    De sénestre, par son symbole, sauve-nous,
    Et par ce qu’il représente conduis-nous à la Dextre,
    Là où le nombre Cent en guirlande est tressé ! »

    Saint Ephrem, Hymne VII sur la Passion, SC 459, Cerf, 2011.

  • Méditation : Jésus crucifié

    « Parcourons d'un regard d'amour le divin crucifié depuis les pieds jusqu'à la tête, depuis le moindre battement de son coeur jusqu'à ses plus vives émotions : tout nous presse de l'aimer ; tout nous crie : Mon fils, donne-moi ton coeur (¨Pr XXIII,26). Ses bras étendus nous disent qu'il nous embrasse tous dans sa dilection ; sa tête, qui ne pourrait reposer que sur les épines dont elle est hérissée, s'incline vers nous, pour nous donner le baiser de paix et de réconciliation ; sa poitrine, toute brisée de coups se soulève par les battements du coeur que l'amour émeut ; ses mains, violemment déchirées par la pesanteur du corps ; ses pieds, dont la plaie s'élargit par le poids qu'ils portent ; sa bouche desséchée par la soif ; toutes les plaies enfin dont son corps est couvert, forment comme un concert de voix qui nous crient : "Voyez comme je vous ai aimés !" Et que ne pouvons-nous pénétrer dans son Coeur ! Nous le verrions, ce Coeur, tout occupé de chacun de nous, comme s'il n'avait que chacun de nous à aimer ; demandant miséricorde pour nos ingratitudes, nos tiédeurs et nos péchés ; sollicitant pour nous tous les secours de grâce que nous avons reçus et que nous recevrons ; offrant pour nous à son Père son sang, sa vie, toutes ses douleurs intérieures et extérieures ; enfin, se consumant dans des ardeurs indicibles d'amour, sans que rien puisse l'en distraire. Ô amour ! serait-ce trop de mourir d'amour pour tant d'amour ? Ô bon Jésus ! je vous dirai avec saint Bernard : "Rien ne me touche, rien ne m'émeut, rien ne m'embrase, rien ne presse mon coeur de vous aimer comme votre sainte Passion. C'est là ce qui me gagne le plus à vous, ce qui m'y unit plus étroitement, ce qui m'y attache plus fortement." Ô ! que saint François de Sales avait bien raison de dire que le mont du Calvaire est le mont de l'amour ; que c'est là que dans les plaies du lion de la tribu de Juda les âmes fidèles trouvent le miel de l'amour, et que dans le ciel même, après la bonté divine, votre sainte Passion est le motif le plus puissant, le plus doux, le plus violent, qui ravit d'amour tous les bienheureux ! Et moi, après cela, ô Jésus crucifié ! pourrais-je vivre d'une autre vie que de la vie d'amour pour vous ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Vendredi Saint), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation : le langage de la Croix

    « Seigneur, Tu as dit : "Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix de chaque jour et qu'il me suive." Je m'en vais maintenant marcher sur Tes traces et Te suivre en esprit sur le chemin de la croix.
    Que mon âme, je T'en prie, saisisse combien Tu as souffert pour moi. Ouvre mes yeux ; touche mon coeur que je voie, que je sente profondément la grandeur de Ton amour pour moi ; que je me tourne vers Toi de toute mon âme, ô mon Sauveur, et quitte le péché qui T'a causé de si amères douleurs.
    De mes fautes, Seigneur, je me repens du fond du coeur. Je veux commencer une vie nouvelle, m'y mettre sérieusement et Te suivre : aide-moi !
    Aide-moi aussi à porter ma croix avec Toi : le chemin des douleurs est l'école de la souffrance, de la patience, de la victoire sur soi. Que dans les Tiennes je reconnaisse mes propres détresses !
    Fais-moi comprendre le langage de la croix.
    Et mon devoir, le devoir de l'instant présent.
    Eclaire, fortifie mon âme, pour que je profite de cette méditation et en vive. »

    Romano Guardini (1885-1968), Le Chemin de Croix du Seigneur notre Sauveur (Réflexions préliminaires), Trad. de l'allemand par Antoine B. Giraudet s.j., Salvator, Paris, 2013.

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    Christ en Croix, Fra Angelico (détail)

  • 23 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple..." (Jn 11, 45-57)

    « Notre Seigneur a été piétiné par la mort, mais, en retour, il a frayé un chemin qui écrase la mort. Il s'est soumis à la mort et il l'a subie volontairement pour la détruire malgré elle. Car, sur l'ordre de la mort, notre Seigneur "est sorti en portant sa croix" (Jn 19,17). Mais il a crié sur la croix et il a tiré les morts des enfers...

    Il est le glorieux "fils du charpentier" (Mt 13,55) qui, sur le char de sa croix, est venu au-dessus de la gueule vorace du séjour des morts et a transféré le genre humain dans la demeure de la vie (Col 1,13). Et parce que, à cause de l'arbre du paradis, le genre humain était tombé dans le séjour des morts, c'est par l'arbre de la croix qu'il est passé dans la demeure de la vie. Sur ce bois-là avait été greffée l'amertume ; mais sur celui-ci la douceur a été greffée, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste rien de ce qui a été créé.

    Gloire à toi ! Tu as jeté ta croix comme un pont au-dessus de la mort, pour que les hommes y passent du pays de la mort à celui de la vie... Gloire à toi ! Tu as revêtu le corps d'Adam mortel et tu en as fait la source de la vie pour tous les mortels. Oui, tu vis ! Car tes bourreaux se sont comportés envers ta vie comme des semeurs : ils ont semé ta vie dans les profondeurs de la terre comme on sème le blé, pour qu'il lève lui-même et fasse lever avec lui beaucoup de grains (Jn 12,24).

    Venez, faisons de notre amour comme un encensoir immense et universel ; prodiguons des cantiques et des prières à celui qui a fait de sa croix un encensoir à la Divinité et nous a tous comblés de richesses par son sang. »

    Saint Ephrem, Homélie sur notre Seigneur (Trad. Bréviaire, 3e vend. Pâques rev.).

  • 18 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Je suis la lumière du monde" (Jn 8, 12-20)

    « Ces paroles du Sauveur : "Je suis la lumière du monde", me semblent assez claires pour ceux qui ont des yeux à l’aide desquels on peut contempler cette lumière ; ceux, au contraire, qui n’ont d’autres yeux que les yeux de leur corps, s’étonnent d’entendre ces paroles : "Je suis la lumière du monde", sortir de la bouche de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il en est, sans doute, plus d’un pour se dire à lui-même "Le Seigneur Jésus serait-il ce soleil, dont le lever et le coucher forment la mesure de nos jours ?" [...] N’allons point voir Jésus-Christ dans ce soleil qui se lève à nos yeux, en Orient, pour aller se coucher en Occident, à l’éclat duquel succèdent les ombres de la nuit, dont les rayons sont interceptés par les nuages, et qui passe avec une admirable régularité de mouvements, d’un lieu dans un autre ; non, le Sauveur Jésus n’est pas ce soleil ; non, il n’est pas cet astre sorti du néant : il en est le Créateur ; "car, par lui toutes choses ont été faites, et rien n’a été fait sans lui".
    Il est donc la lumière qui a créé les rayons du soleil. Puissions-nous l’aimer, désirer la comprendre et en éprouver comme une soif ardente ! Ainsi elle nous conduira un jour jusqu’à elle-même, et nous vivrons en elle de manière à ne jamais mourir complètement. [...]
    Vous voyez, mes frères, si vous avez des yeux intérieurs, vous voyez à quelle lumière le Seigneur fait allusion quand il dit : "Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres". Suis l’astre du jour, et voyons si tu ne marcheras pas dans les ténèbres. Voilà qu’il se lève et s’avance vers toi ; il dirige sa course vers l’Occident... Ton Dieu est partout tout entier, et si tu ne te sépares point de lui, jamais ce soleil éternel ne se couchera pour toi. »

    Saint Augustin, XXXIVe Traité sur saint Jean (2-3-6), In Œuvres complètes de Saint Augustin traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Poujoulat et de M. l’abbé Raulx, Tome X, Bar-Le-Duc 1864.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 16 mars : Toute l'année avec les Pères...

    "Jamais homme n'a parlé comme cet homme." (Jn 7, 40-53)

    « Quand on prêche cette Parole de Dieu, par cette prédication elle donne à une parole extérieurement audible la puissance de sa Parole intérieurement perçue. Dès lors, les morts ressuscitent (Lc 7,22) et ce témoignage fait surgir de nouveaux fils d'Abraham (Mt 3,9). Elle est donc vivante, cette Parole. Vivante dans le cœur du Père, vivante sur les lèvres du prédicateur, et vivante dans les cœurs remplis de foi et d'amour. Et puisque c'est une Parole vivante, nul doute qu'elle ne soit aussi efficace.

    Elle agit avec efficacité dans la création du monde, dans son gouvernement et dans sa rédemption. Qu'est-ce qui pourrait être plus efficace ou plus fort ? "Qui dira les prouesses du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa gloire ?" (Ps 105,2). L'efficacité de cette Parole se manifeste dans ses œuvres ; elle se manifeste aussi dans la prédication. Car elle ne revient jamais sans effet, mais elle profite à tous ceux à qui elle est envoyée (Is 55,11). »

    Baudoin de Ford (?-v.1190), Homélie sur la lettre aux Hébreux 4,12 ; PL 204, 451-453.

  • Méditation : vivre en présence de Dieu

    « D'une façon générale, nous devrions vivre comme si nous étions constamment en présence de Dieu seul (Et c'est la réalité !).
    Il ne suffit pas que l'âme se détourne d'elle-même et des hommes : il faut qu'elle regarde tout entière Jésus et Marie, ou l'abîme délicieux de la simplicité divine. Les saints même ne sont des exemples pour nous que sous certaines réserves.
    [...]
    Ce que l'on gagne à être tourné vers Dieu seul, c'est d'abord la liberté. Car Dieu nous demande toujours ce que nous pouvons donner tandis que le souci de plaire aux hommes ou de les imiter nous jette nécessairement dans les plus grandes angoisses.
    C'est ensuite la générosité car lorsqu'on se voit aimé d'un Dieu d'amour, lorsqu'on fixe du regard ce foyer éblouissant, on se sent prêt à Lui donner tout ce qu'on peut : ce seront quelquefois des choses plus petites en apparence, des choses plus simples, en tout cas, mais qui auront beaucoup plus de valeur parce qu'elles seront offertes à Dieu seul.
    En outre, ce que l'on gagne dans ce tête-à-tête avec Dieu, c'est la véritable humilité. Devant l'infini de la justice et de la miséricorde divines, on se sent tout petit, on disparaît comme un grain de poussière dans le ciel.
    [...]
    Enfin, le dernier fruit de l'attitude contemplative, de l'orientation objective, c'est la paix et la joie. Voilà ce que Dieu veut de nous par-dessus tout.
    [...]
    Dieu nous appelle à chaque instant : tournez-vous vers Moi seul et je vous ferai découvrir un refuge qui est au-delà de tous les conflits, de toutes les contradictions et de toutes les douleurs. »

    Un Chartreux (Dom Jean-Baptiste Porion, auteur de "Amour et Silence", † 1987), Ecoles de silence (XXV), Parole et Silence, 2001.

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  • 12 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Guérison le jour du sabbat (à la piscine de Bézatha)
    (Jn 5, 1-16)

    « Le jour du sabbat, il était imposé à tous, sans exception, de ne faire aucun travail et de se reposer dans l'inactivité. Comment donc le Seigneur a-t-il pu rompre le sabbat ?... En vérité, grandes sont les œuvres de Dieu : il tient en main le ciel, fournit la lumière au soleil et aux autres astres, donne la croissance aux plantes de la terre, maintient l'homme en vie... Oui, tout existe et demeure au ciel et sur terre par la volonté de Dieu le Père ; tout vient de Dieu et tout existe par le Fils. Il est en effet la tête et le principe de tout ; en lui tout a été fait (Col 1,16-18). Et c'est de la plénitude contenue en lui que, selon l'initiative de sa puissance éternelle, il a ensuite créé chaque chose.
     Or, si le Christ agit en tout, c'est nécessairement par l'action de celui qui agit dans le Christ. Et c'est pourquoi il dit : "Mon Père travaille chaque jour et moi aussi je travaille" (Jn 5,17). Car tout ce que fait le Christ, Fils de Dieu habité par Dieu le Père, est l'œuvre du Père. Ainsi chaque jour tout est créé par le Fils, car le Père fait tout dans le Fils. Donc l'action du Christ est de tous les jours ; et, à mon avis, les lois de la nature, les formes des corps, le développement et la croissance de tout ce qui vit manifestent cette action. »

    Saint Hilaire (v.315-367), Traité sur le Psaume 91 (3) ; PL 9,495 (Trad. Orval rev.).

  • 11 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Parole du Seigneur : Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle..."
    (Is 65, 17-21)

    « Deux parents nous ont engendrés pour la mort ; deux parents nous ont engendrés pour la vie. Adam et Ève sont les parents qui nous ont engendrés pour la mort ; le Christ et l'Église sont les parents qui nous ont engendrés pour la vie. Dans le père qui m'a engendré pour la mort, je vois Adam ; Ève dans ma mère. Nous sommes issus d'une race charnelle. C'est à la vérité par un bienfait de Dieu, car nous ne devons ce bienfait qu'à Dieu. Cependant comment sommes-nous venus au jour ? Sans aucun doute, c'est pour mourir. Ceux qui nous ont précédés nous ont engendrés pour leur succéder : était-ce pour qu'éternellement nous vécussions sur la terre avec eux ? Ils devaient s'en aller, et ils ont voulu être remplacés.

    Ce n'est pas pour cela que nous engendrent Dieu notre père et l'Église notre mère ; c'est pour la vie éternelle, car eux-mêmes sont éternels ; et cette éternelle vie est l'héritage qui nous est promis par le Christ. Le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous (Jn I,14), il a été nourri, il a grandi, il a souffert, il est mort, il est ressuscité, il a reçu pour héritage le royaume des cieux. C'est comme homme qu'il est ressuscité et qu'il a reçu l'éternelle vie ; c'est comme homme et non comme Verbe ; comme Verbe il demeure immuable d'une éternité à l'autre éternité. Or comme cette sainte humanité est ressuscitée pour la vie éternelle, il nous a été promis de ressusciter également et de monter au ciel pleins de vie. Nous attendons le même héritage, la vie immortelle. Tout le corps n'est pas encore monté ; le chef est au ciel, les membres sur la terre ; le chef n'abandonnera pas le corps, seul il ne prendra point possession de l'héritage. Le Christ entier y sera admis, le Christ entier dans l'humanité, c'est-à-dire le chef et les membres. Nous sommes les membres du Christ ; donc espérons l'héritage ; quand tout sera passé nous aurons en partage un bonheur qui ne passera point et nous échapperons à un malheur qui ne passera point non plus : le bonheur et le malheur sont également éternels. Si Dieu a fait aux siens des promesses éternelles, il n'a pas fait aux impies de temporelles menaces. Il a promis aux saints une vie, un bonheur, un royaume un héritage sans fin : ainsi il a menacé les impies d'un feu qui ne s'éteindra point. Si nous n'aimons point encore ses promesses, redoutons au moins ses menaces. »

    Saint Augustin, Sermon XXII (10) des Sermons détachés sur l'Ancien Testament, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Tome VI, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : vivre de la foi

    « Si, selon l'expression de saint Paul, nous voulons vraiment vivre de la foi, elle devra s'épancher de notre intelligence, pénétrer tout, inspirer toutes nos pensées, tous nos sentiments, tous nos désirs, toutes nos résolutions, tous nos actes, notre vie en un mot tout entière. Les maximes de Jésus-Christ, et non celles du siècle, doivent nous servir de fil conducteur dans nos pensées et dans nos paroles, quand nous agissons comme quand nous nous abstenons. Il n'est pas une situation, pas un instant de notre vie qui ne doive être déterminé par une pensée de foi.
    Sommes-nous heureux, nous nous rappellerons que Dieu est le Dieu de toute consolation, et nous lui rendrons grâces.
    Sommes-nous dans la tristesse, nous nous dirons que dans le jardin des Oliviers, Jésus fut triste à en mourir, et nous prendrons courage.
    Si les tentations viennent nous assaillir, nous penserons que Jésus aussi fut tenté, et nous dirons avec lui : Arrière Satan ! C'est Dieu seul que je veux servir.
    Si les méchants nous persécutent, il faudra nous souvenir que Jésus a appelé bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice. Si nous-mêmes nous sentons l'aversion pour le prochain envahir notre coeur, il est temps de nous rappeler qu'on ne peut aimer Dieu et détester son prochain.
    Le monde veut nous attirer, nous éblouir par les joies qu'il prétend donner : nous avons renoncé au monde et à ses pompes ; ce qui est du monde n'est pas du Père.
    La mort nous enlève un être qui nous est cher ; n'est-ce pas Dieu qui nous l'avait donné ? Il a donc le droit de le reprendre.
    La tâche journalière nous devient difficile et accablante, la continuité du labeur nous épuise : Jésus travailla pendant trente ans dans l'atelier de son père nourricier. On ne le connaissait que comme le fils de l'artisan.
    Si nous nous laissions guider par ces motifs de foi, si de semblables pensées nous étaient présentes dans nos joies et nos souffrances, dans nos labeurs comme dans notre repos, n'est-il pas vrai que notre vie deviendrait plus méritoire aux yeux de Dieu, plus facile à vivre aussi !
    Cependant la vie est réellement difficile, et plus d'une fois nous aurons besoin de toute notre énergie pour rester fidèles au bon Dieu. Oh, alors souvenons-nous que la prière toujours nous reste, et que tout est possible à celui qui croit.
    Jetons avec les Apôtres en détresse vers Jésus ce cri : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ; Seigneur, je crois, mais venez au secours de mon incrédulité ; Seigneur, augmentez notre foi. »

    B. Willemsen (Annales de N.-D. du Sacré-Coeur), in Abbé R. Béringer, "Recueil documentaire - La Foi", Arras, 1928.

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  • Saint Joseph, au nom du père

    Enfin, c'est « l'heure de saint Joseph ». C'est à dire le moment où Dieu veut que soit reconnu, aimé, honoré, celui qui a pris soin du Christ sur Terre. C'est pourquoi ce film nous conduit à marcher sur les pas de l'humble patriarche du silence. De Nazareth à Béthléem, de Cotignac à Espaly et jusqu'à Montréal, au Canada, c'est l'occasion de mieux connaître « l'ombre de Dieu le Père ». Un film qui répond à des questions essentielles : que savons-nous de saint Joseph ? Pourquoi l'appelle-t-on l'homme juste ? Pourquoi Joseph, époux et père est-il un modèle pour notre siècle ? Voici un film captivant qui nous fait découvrir sous un jour nouveau le père de Jésus, le modeste charpentier qui, écrivait Paul Claudel, « ne portait pas une auréole sur la tête mais une vieille casquette en peau de lapin ». Un film réalisé par Armand Isnard. Une coproduction CAT Productions et KTO - 2011.
    Émission du 18/03/2011.

  • Méditation : la foi en germe

    « On devient enfants de Dieu par la foi ; on développe le germe de vie divine en développant la foi.
    La foi est tout dans l'Evangile. Je l'ai remarqué nettement... l'idée est absolument capitale.
    Croire n'est pas seulement donner son esprit à la vérité, c'est livrer son âme et tout son être à celui qui la parle... et qui est cette vérité. Croire, c'est vivre... et cette vie est la Vie même : "Croyez en moi, dit Jésus. Celui qui croit en moi a la vie éternelle" (Jn 6, 47).
    L'enfant de Dieu, c'est celui qui croit à la présence de cette vie en Jésus et qui, par cette foi, s'unit à elle en lui, s'en empare, la fait sienne... et devient sien. Croire, c'est le recevoir. C'est recevoir l'Esprit que le Père lui communique : c'est sa vie, et c'est la vie du Père. Elle le fait fils, et elle nous fait enfants. Ceux qui croient en lui sont donc enfants en lui et comme lui, mais adoptés.
    En entrant dans une âme par la foi, Jésus ne donne que de pouvoir devenir enfants. Il faut vivre ce titre pour le réaliser ; il faut vivre en enfants. C'est la loi de tous les dévelppements de vie créée, Dieu ne donne que le germe. L'être vivant trouve dans le germe une énergie qui lui permet de devenir. Le devenir est sa loi. L'être est la loi de Dieu. La créature vivante n'est pas uniquement l'oeuvre du Créateur ; elle est aussi son oeuvre, la fille de ses oeuvres. »

    Dom Augustin Guillerrand, Chartreux, Ecrits spirituels Tome I (Le prologue de Jean), Roma, Benedettine di Priscilla, 1966.

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  • Méditation : l'union à Dieu

    « Cherchons à aimer plus profondément, plus sincèrement, sans aucune recherche de soi, selon Dieu et pour la gloire de Dieu ; pour l'amour du Christ, par fidélité à son sang répandu pour les pécheurs et pour la rédemption du monde, pour ne pas attrister l'Esprit du Christ qui habite en nous et qui répand en nos coeurs son amour, aimons de tout notre coeur, de toute notre force, de tout notre esprit. Tout le reste n'est rien. C'est cela la vraie pureté de coeur.
    "L'union à Dieu, si elle est vraie, ne nous ferme pas sur nous-mêmes, mais ouvre au contraire notre esprit et dilate notre coeur, jusqu'à embrasser le monde entier et le mystère de la Rédemption par le Christ. Séparés de tous, nous sommes unis à tous" (SR 4.34.1 et 2)

    Qu'on réalise le sérieux de notre solidarité. La croix y est inscrite. La souffrance se trouve au coeur de l'amour, c'est son visage caché. L'ordre de l'amour peut nous demander un jour le sacrifice de ce qui semble être le meilleur de notre coeur. L'amour a un rythme pascal, c'est sa loi : on ne passe à la vie que par une mort, la vie ne naît que de la mort, et on ne possède que ce qu'on a perdu, réellement, inutilement et irrévocablement - on ne le possède que dans la foi, la foi pure. »

    Le chemin du vrai bonheur, par un Chartreux (ch.4), Presses de la Renaissance, Paris, 2002.

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  • Méditation : Où et quand nous pouvons rencontrer Dieu ?

    « Où et quand nous pouvons rencontrer Dieu ? Partout, toujours. [...]
    Il n'est pas nécessaire de sortir du monde pour trouver Dieu ; il n'est pas nécessaire de fermer les yeux à la nature matérielle ; il n'est pas nécessaire de quitter le chemin ordinaire de la vie. Dieu, si nous le cherchons, nous le trouverons au milieu du monde, nous l'apercevrons dans la nature, nous le rencontrerons sur le grand chemin où la foule humaine chemine, parce qu'il y est. [...]
    "Regardez les lis des champs, ils ne travaillent pas, ils ne filent pas ; et cependant, je vous le dis, Salomon dans toute sa magnificence n'était pas vêtu comme l'un d'eux." On devine le regard du Maître arrêté sur l'herbe des champs qui est aujourd'hui et qu'on ne trouvera plus demain ; il la voit vêtue d'une robe qu'une main plus habile et légère que la nôtre a tissée mystérieusement, une robe plus riche et éclatante que celle de Salomon dans sa gloire. Quelle poésie discrète et pénétrante comme un parfum dans ces simples mots ! [...]
    Le "Combat spirituel" nous donne ce conseil : "Quand vous verrez des arbres ou d'autres choses semblables, vous réfléchirez que la vie dont ces êtres sont doués, ils ne la tiennent pas d'eux-mêmes, mais de l'Esprit invisible qui seul les vivifie, et vous direz : "Il est la véritable vie de laquelle vivent et croissent toutes choses... voilà les ruisseaux de la fontaine incréée, voilà les petites gouttes d'eau de l'océan infini de tout bien. Oh ! quelle joie je ressens au fond de mon coeur, quand je pense à la Beauté infinie, éternelle, qui est la source et le principe de toute beauté créée ! (chap. XXI)"
    Suivons ce conseil du "Combat spirituel" ; disposons au cours de nos journées, à propos de la lumière du jour, de la beauté d'une nuit, de la grâce d'une fleur, de la majesté d'un horizon, à propos de tout, disposons ces ascensions de nos âmes, qui partent des choses et aboutissent à Dieu. C'est une occasion de contact, un moyen d'union.
    Nous demandions, en commençant, où nous pouvons rencontrer Dieu. "Oh ! dit Saint Paul, il n'est pas bien loin de chacun de nous, non longe est ab unoquoque nostrum ; car c'est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons, et que nous sommes, in ipso enim vivimus et movemur et summus." »

    F. Lavallée (Recteur des Facultés catholiques de Lyon), Solitude et Union à Dieu, Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1923.

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  • 19 janvier : Toute l'année avec les Pères...

    "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants..." (Hb 4, 12-16)

    "La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus affilée qu'un glaive à deux tranchants" (Hé 4,12)… Elle agit dans la création du monde, dans la conduite du monde et dans sa rédemption. Qu’y a-t-il en effet de plus efficace et de plus fort ? "Qui pourrait dire sa puissance et célébrer toutes ses louanges ?" (Ps 105,2)

    L’efficacité de la Parole se manifeste dans ses oeuvres ; elle se manifeste aussi dans la prédication. Elle ne revient pas à Dieu sans avoir produit son effet, mais elle profite à tous ceux à qui elle est envoyée (Is 55,11). Elle est "efficace et plus affilée qu'un glaive à deux tranchants" quand elle est reçue avec foi et avec amour. Qu'y a-t-il d'impossible à celui qui croit, de difficile à celui qui aime ? Lorsque les mots de Dieu retentissent, ils transpercent le coeur du croyant "comme les flèches aiguës d'un guerrier" (Ps 119,4). Elles y entrent comme des dards et se fixent dans ses profondeurs les plus intimes. Oui, cette Parole est plus affilée qu'un glaive à deux tranchants, car elle est plus incisive que toute autre force ou puissance, plus subtile que toute finesse du génie humain, plus aiguisée que toute la pénétration savante de la parole humaine.
    [...]
    Cette Parole de Dieu...est vivante : le Père lui a donné d'avoir la vie en elle-même, comme lui a la vie en lui-même (Jn 5,26). C'est pourquoi elle est non seulement vivante, mais elle est Vie, comme il est écrit : "Je suis la Voie, la Vérité, la Vie" (Jn 14,6). Et puisqu'elle est Vie, elle est vivante pour être vivifiante, car "tout comme le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut" (Jn 5,21).

    Baudouin de Ford (+ 1190), Homélie sur la lettre aux Hébreux 4,12 ; PL 204, 451-453 (Trad. Brésard, 2000 ans d'homélie, année B, Soceval, 2001 rev.)

  • 17 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    En ce jour où nous fêtons St Antoine le Grand, le fondateur de l'érémitisme chrétien, il m'a semblé intéressant de vous proposer la lecture de sa vie rédigée par St Athanase, Père de l'Eglise, ce livre ayant étant mis en ligne en intégralité par l'Abbaye Saint-Benoît. Vous pourrez également le télécharger sur Gallica (site lié à la BNF), pour en prendre connaissance tranquillement quand vous en aurez le temps... Bonne lecture !

    Vie de St Athanase (v.298-373)

    Vie de St Antoine

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  • Benoît XVI célèbre l'Epiphanie à Saint Pierre de Rome

    Benoît XVI rejette l'agnosticisme tout puissant et intolérant



    Benoît XVI qui impose les mains sur la tête de Mgr Georg Gänswein, agenouillé devant lui. C’est l’image que tout le monde gardera en mémoire de ce dimanche de l’Epiphanie. Le Pape, en la Basilique Saint Pierre, a ordonné évêque son secrétaire particulier, nommé aussi préfet de la Maison Pontificale. Trois autres prélats ont reçu l’ordination épiscopale : le nigérian Mgr Fortunatus Nwachukwu, qui devient nonce au Nicaragua, le français Mgr Nicolas Thévenin, qui devient nonce au Guatemala, et Mgr Vincenzo Zani, récemment nommé secrétaire de la Congrégation pour l’Education catholique.

    Le Pape, dans son homélie, a voulu parler des qualités que devraient avoir les évêques. Des hommes « inquiets, qui doivent se préoccuper des autres hommes et être capables de leur indiquer la route vers la foi et le juste chemin de la vie ». Des hommes « courageux, valeureux, que le Seigneur envoie comme des agneaux au milieu des loups » et qui annoncent la vérité « en conflit avec la pensée dominante et avec l’agnosticisme aujourd’hui tout puissant et extrêmement intolérant ».

    L'évêque participe au pèlerinage des hommes vers Jésus-Christ, il en montre le chemin

    Benoît XVI a alors trace un parallèle entre le rôle des évêques et les figures de Mages d’Orient, dont le chemin vers Bethléem est fêté en ce dimanche de l’Epiphanie. « Les quatre évêques ordonnés aujourd’hui, a souligné le Pape, collaboreront au Ministère du Pape pour l’unité de l’unique Eglise de Jésus-Christ dans la pluralité des Eglises particulières », et « le lien entre cette Ordination épiscopale et le thème du pèlerinage des peuples vers Jésus-Christ est évident, parce que l’évêque a le devoir non seulement de participer à ce pèlerinage avec les autres, mais de le précéder et d’en indiquer la route ».

    « C’est comme pour les Mages qui alors partirent vers l’inconnu, hommes au cœur inquiet et poussés par la recherche inquiète de Dieu et du salut du monde », « aujourd’hui l’inquiétude de l’homme vers Dieu et l’inquiétude de Dieu vers l’homme ne peuvent laisser de répit aux Evêques. En d’autres mots, pour le Pape, « un Evêque doit être un homme qui a à cœur les autres hommes, qui est touché par le quotidien des hommes ».

    Celui qui annonce l'Evangile est en bute à la pensée dominante, agnostique, intolérante

    Benoît XVI a aussi souligné combien
    « l’humilité de la foi aujourd’hui se trouvera continuellement en conflit avec la pensée dominante de ceux qui font confiance à ce qui apparemment est sûr. ». « Celui qui vit et annonce la foi de l’Eglise, a averti le Pape, en de nombreux points n’est pas conforme aux opinions dominantes de notre époque ». « L’agnosticisme aujourd’hui tout-puissant a ses dogmes et se révèle extrêmement intolérant à l’égard de tout ce qui le met en question et interroge ses critères »

    Pour cela, « le courage de contredire les orientations dominantes est aujourd’hui particulièrement urgent et nécessaire pour un Evêque. Cela nécessite du courage. Et cette force n’a pas à frapper avec violence ou agressivité, mais doit se laisser frapper et doit tenir tête aux critères des opinions dominantes ». « Le courage de rester fermement avec la vérité, a conclu le Pape, est évidement une nécessité pour ceux que le Seigneur envoie comme des agneaux au milieu des loups ». « Les successeurs des Apôtres doivent s’attendre à être continuellement l’objet de coups, de manière moderne, en ne cessant d’annoncer de façon audible et compréhensible l’Evangile de Jésus-Christ. « En somme, a ajouté le Pape, l’approbation des opinions dominantes n’est pas le critère auquel nous nous soumettons ».

    Source : Radio Vatican

  • 26 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Vous serez détestés de tous à cause de mon nom..." (Mt 10, 17-22)

    « Si, en passant de l'incroyance à la foi, nous sommes "passés de la mort à la vie" (Jn 5,24) ne soyons pas étonnés que le monde nous hait. Car tous ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie, mais qui demeurent dans la mort, ne peuvent pas aimer ceux qui sont passés de la demeure ténébreuse de la mort…aux "édifices faits de pierres vivantes" (1P 2,5) où règne la lumière de la vie…
    Pour nous chrétiens voici venu le temps de nous glorifier, car il est dit : "Nous nous glorifions dans nos épreuves, car nous savons que l'épreuve produit la persévérance, la persévérance produit la valeur éprouvée, la valeur éprouvée produit l’espérance, et l'espérance ne trompe pas. Que seulement l'amour de Dieu soit répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint" (Rm 5,3-5)…
    "De même que nous avons largement part aux souffrances du Christ, de même, par le Christ, nous sommes largement consolés" (2Co 1,5). Accueillons donc avec une grande ferveur les souffrances du Christ ; qu'elles nous soient largement accordées, si nous voulons être largement consolés, puisque tous "ceux qui pleurent seront consolés" (Mt 5,5)… Ceux qui participent aux souffrances participeront aussi à la consolation en proportion des souffrances qui les font participer au Christ. Apprenez-le de l’apôtre qui a dit avec confiance : "Nous le savons : puisque vous connaissez comme nous la souffrance, vous obtiendrez comme nous la consolation" (2Co 1,7). »

    Origène (v.185-253), Exhortation au martyre, 41-42 (Trad. Bréviaire rev.)

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (6)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Marie demeure toujours un être humain, elle a accueilli dans son coeur les événements de la vie de son Fils qui ont retenti en sentiments de joie ou de souffrance. C'est pourquoi, en regardant alternativement au plus profond de l'être de Marie et au plus profond de notre être, nous pourrons entrevoir quelques lueurs de prière. Dieu a opéré en Marie de grandes choses. En nous aussi, il en opère, moins grandes que celles qu'il a faites en Marie, sans doute, mais réelles tout de même ; à partir de son action en nous, nous pouvons soupçonner son action en elle. Cette manière de prier toute simple avec nos sentiments, nos désirs, nos rencontres, a l'avantage de pouvoir être utilisée en toutes circonstances, au coeur même de l'action. Sans nous en rendre compte, nous passons à Dieu "avec armes et bagages", et notre existence est le lieu privilégié où le Saint-Esprit peut agir. Peu à peu, la prière en vient à imprégner toute notre vie et nous ne pouvons plus mettre de distinction entre vie et prière. Si nous avons tant de difficultés à trouver le regard du Père dans l'oraison et à vivre du Christ, ne serait-ce pas que dans le reste de notre existence nous nous soucions peu de lui et de la prière ? »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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