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  • Méditation - Nativité de la Sainte Vierge

    « Quelle joie, en ce beau jour de septembre, quelle consolation, ô Vierge Marie, vous nous apportez ! Le monde entier exulta, jadis, en saluant votre Nativité ; cette joie n'a pas cessé, puisque toujours, ô Médiatrice de toutes les grâces, votre fête reste pour nous l'aurore du salut.

    C'est de vous, en effet, que naquit le Soleil de Justice, le Christ, notre Dieu, notre Sauveur Jésus, le seul en qui il faut espérer pour arriver à la gloire. C'est Lui qui, détruisant la malédiction qui condamne, apporta à nos âmes la bénédiction qui répare, qui sauve, qui couronne ; c'est Lui qui a confondu la mort, Lui qui nous accorda la Vie éternelle.

    Joie sans pareille ! Réjouis-toi, ô terre, puisqu'un rayon est descendu de la Face du Dieu de gloire, un rayon qui ranime les hommes, et les réchauffe. C'est aujourd'hui la fête qui est le commencement du salut de tout le genre humain.

    La maison dans laquelle le Verbe, Roi céleste, doit descendre, est bâtie ; oui, la Sagesse s'est bâti une demeure ; cette demeure s'appuie sur sept colonnes ; car la Mère de Dieu apparaît, ornée des sept dons de l'Esprit-Saint, son Sanctificateur et son Époux. La Sagesse éternelle qui atteint d'une extrémité à l'autre, avec force et suavité, et dispose toutes choses, a construit sa maison ; il fit sa Mère digne de recevoir en Elle son Dieu et de l'engendrer dans les entrailles de sa chair sans tache. Le lit nuptial de Celui qui descend pour célébrer les noces divines de son Église, est là.

    Réjouissons-nous donc, tressaillons d'allégresse, aujourd'hui est née la Reine du monde, la Porte du ciel, le Tabernacle de Dieu, l’Étoile de la mer, l’Échelle par laquelle ce Roi béni va descendre sur terre, par laquelle l'homme, jusqu'ici gisant par terre, peut enfin remonter au ciel. »

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Élévations sur la Messe de chaque jour. Temps après la Pentecôte II (Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie), Éditions de Maredsous, Namur, 1950.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - Voulons-nous devenir saints ?

    « La sainteté consiste à accomplir d'un cœur joyeux la volonté de Dieu... Le premier pas vers la sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une volonté ferme et droite, nous aimons Dieu, nous choisissons Dieu, nous nous hâtons vers Dieu, nous L'atteignons, nous L'avons. La sainteté n'est pas un luxe réservé au petit nombre, mais simple devoir pour vous et moi ; aussi, soyons saints comme notre Père aux cieux est saint. Saint Thomas disait : « La sainteté n'est rien d'autre qu'une ferme résolution » - l'acte héroïque d'une âme qui s'abandonne à Dieu.
    Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous, de la grâce de Dieu et de notre volonté de devenir saint. Nous devons avoir la vivante et authentique détermination d'atteindre la sainteté. « Je serai un saint » veut dire : je me dépouillerai moi-même de tout ce qui n'est pas Dieu, je viderai mon cœur de toutes les choses créées, je vivrai dans la pauvreté et le détachement, je renoncerai à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes fantaisies, et ferai de moi une esclave volontaire, soumise à la volonté de Dieu.
    Rien ne peut nous rendre saints, excepté la présence de Dieu... Et pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses.
    Nous pouvons ne pas accomplir de grandes choses - juste des petites, avec grand amour. Les Sœurs font des petites choses : aider les enfants, visiter les personnes solitaires, les malades, les indésirables. Quand quelqu'un me dit que les Sœurs n'ont entrepris aucun grand travail, qu'elles font tranquillement de petites choses, je réponds que même si elles n'aidaient qu'une seule personne, cela suffirait. Jésus serait mort pour une seule personne, pour un seul pécheur.
    Nous devons devenir saints, non parce que nous voulons nous sentir saints, mais parce que le Christ doit être capable de vivre pleinement Sa vie en nous. Nous devons être tout amour, toute foi, toute pureté... Je prie que chacun de vous soit saint, et ainsi répande l'amour de Dieu partout où il va. Que Sa lumière de vérité soit dans la vie de chaque personne, de façon à ce que Dieu puisse continuer à aimer le monde à travers vous et moi. »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), L'amour, un fruit toujours de saison, Éd. du Roseau, Canada, 1986.

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  • Méditation - La gratitude, signe tangible de notre foi

    « Notre époque est rongée par l'ingratitude : vis-à-vis du passé, de notre histoire, des générations qui nous ont précédés et ont bâti notre pays, ont tissé notre culture ; vis-à-vis du présent, de ce que les autres nous donnent grâce au respect du bien commun, de ce que nos parents nous transmettent ; vis-à-vis de Dieu, éminemment, duquel tout découle et trouve son origine. Nous sommes devenus des ingrats et, par là-même, selon l'intuition de saint Ignace, nous avons ouvert la porte à tous les maux et à tous les vices.
    Au sein de la Révélation, la gratitude tient une place d'honneur car elle est le signe de l'alliance entre l'homme et Dieu, de la reconnaissance de la créature vis-à-vis du Créateur. Malgré sa déchéance et la Chute, l'homme garde sa noblesse s'il est capable de gratitude envers son Dieu et envers autrui. Il reconnaît ainsi humblement que rien ne lui est dû, qu'il est dépendant pour toute chose. Un épisode évangélique souligne clairement à quel point cette vertu est essentielle pour être sauvé : celui de la guérison de dix lépreux par le Christ tandis qu'Il se dirige vers Jérusalem en longeant la frontière de la Samarie. Le groupe, à distance, implore la pitié du Maître qui leur enjoint simplement de se montrer aux prêtres, sans autre parole. Sur leur chemin, les lépreux découvrent qu'ils sont guéris. Un seul revient sur ses pas, glorifiant Dieu et rendant grâces à Jésus en se prosternant face contre terre à ses pieds. L'évangéliste saint Luc précise que ce lépreux était un Samaritain, donc un schismatique, un hérétique, un étranger, doublement impur par sa lèpre et par son appartenance religieuse. le Christ exprime sa surprise que cet homme fût le seul à afficher sa reconnaissance. Un cas unique sur les dix. La proportion est faible. Et la récompense est à la mesure de la gratitude :
           « Va ; ta foi t'a sauvé. »
    Ainsi ce lépreux guéri ne recouvre pas simplement la santé du corps comme les neuf autres, mais il reçoit le salut de l'âme. Le Christ, au travers de la gratitude de ce pauvre hère, pèse la foi. La gratitude exprime la foi plus que n'importe quelle déclaration formelle et dogmatique. La gratitude trace la voie vers le salut. »

    (à suivre le 17 août)

    Père Jean-François Thomas s.j., Les Mangeurs de cendres. petit traité spirituel (ch.II), Via Romana, Versailles, 2016.
    (Voir autre extrait de ce livre au 20 juillet dernier)

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  • Méditation - Nativité de Saint Jean-Baptiste

    « Que pensez-vous que sera un jour cet enfant ?
    Car la main du Seigneur était avec lui. »

    (Lc 1, 66)

    « Ce que vous serez, ô Jean-Baptiste ? Mais, depuis vingt siècles, l’Église le chante chaque jour : Vous serez et vous resterez, à jamais, le Prophète du Très-Haut, le plus grand de tous les prophètes, celui qui a la gloire de tous ceux qui furent et seront à jamais, celui qui a montré du doigt Notre Seigneur Jésus-Christ.
    Ce que vous serez ? Nous le répétons, chaque jour, dès le matin de nos journées : vous êtes celui qui révèle la Science du salut, la Science des saints, ce même Seigneur et Dieu, Jésus-Christ, la Science du Père, la Sagesse infinie, celui en qui sont tous les trésors de la sagesse et de la science, l'Ineffable Don de Dieu.
    Ce que vous serez ? Vous êtes celui qui annoncez Celui qui vient. Celui qui est l'Agneau de Dieu, Celui qui remet les péchés dans le Feu, c'est-à-dire dans le Saint-Esprit.
    A tous les pécheurs du monde qui ont été, qui sont et seront, vous criez toujours : Je suis la voix de Celui qui clame dans le désert : préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Voici Celui qui vient, il est à votre porte ; il demande d'entrer dans votre cœur pour le ravir à Lui, pour le transformer dans le sein, et l'emporter, quelque jour, dans sa gloire.
    Oui, la main du Seigneur était avec vous, Zacharie, illustre prêtre du Très-Haut. Le nom de Jean-Baptiste est une révélation magnifique de ses grandeurs. Lorsque, sur la tablette, vous l'écriviez, tremblant, vous deviniez sans doute le mystère de votre enfant, le plus grand des enfants des hommes, après Jésus.
    C'est aujourd'hui la fête de la joie, de la vôtre, notre joie à tous ; car, Jean est un message vivant de joie, de la joie suprême, qu'est Jésus-Christ, notre Dieu. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour, Temps après la Pentecôte I (Saint Jean Baptiste, Précurseur), Éditions de Maredsous, Namur, 1950.

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    Domenico Ghirlandaio (1449-1494), Le nom du Baptiste
    Fresque de la chapelle Tornabuoni, église Santa Maria Novella, Florence (Italie)

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  • Méditation - Le règne de l'Eucharistie

    « L'Eucharistie est la gloire de l’Église. Jésus-Christ, son époux, est Roi ; il est le Roi de gloire. Son Père a placé sur sa tête une couronne resplendissante. Mais la gloire de l'époux est la gloire de l'épouse ; et l’Église, comme le bel astre des nuits, reflète les rayons divins du Soleil de gloire.
    L’Église, devant le Dieu de l'Eucharistie, est belle aux jours des fêtes de son Époux, parée de ses vêtements d'honneur, chantant des hymnes solennels, conviant tous ses enfants à se réunir pour honorer le Dieu de son cœur.
    Elle est heureuse de rendre gloire à son Roi et à son Dieu ; à l'entendre, à la voir, on se croirait transporté dans la Jérusalem céleste, où la cour angélique glorifie, dans une fête perpétuelle, le Roi immortel des siècles.
    Elle est triomphante quand elle déploie, au jour de la Fête-Dieu, ses longues processions, cortège du Dieu de l'Eucharistie ; elle s'avance comme une armée rangée en bataille, accompagnant son chef ; et alors, rois et peuples, petits et grands, chantent la gloire du Seigneur, qui a établi sa demeure au milieu de son Église.
    Le règne de l'Eucharistie, c'est le règne de l’Église, et là où l'Eucharistie est oubliée, l’Église n'a que d'infidèles enfants, et bientôt elle pleurera une ruine nouvelle. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (L’Époux divin de l’Église, III), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

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    Procession de la Fête-Dieu à Rome, mai 2012

    « Ce qui effraie aujourd'hui, c'est de voir, dans tant de villes, Jésus-Eucharistie abandonné, laissé seul, absolument seul. Et dans nos campagnes, on ferme les églises par crainte des voleurs, et parce qu'il n'y entre jamais personne ! Est-ce possible ? Voulons-nous donc perdre l'Eucharistie ?
    Sachons bien que, Jésus s'en allant, les échafauds, la persécution, la barbarie reviendront.
    Qui donc arrêterait ces fléaux ?
    O Seigneur, demeurez avec nous ! Nous serons vos fidèles adorateurs ! Mieux vaudrait l'exil, la mendicité, la mort, que d'être privés de vous.
    Oh ! ne nous infligez pas cette punition d'abandonner le sanctuaire de votre amour.
    Seigneur, demeurez, demeurez avec nous, car il se fait tard, il est nuit sans vous : Mane nobiscum quoniam advesperascit. (*) »

    (*) : Lc XXIX, 29 : « Restez avec nous, car le soir approche ».

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Écrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Première Série, La Présence réelle (Le Souverain Bien, III), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1928 (seizième édition).

  • Méditation - « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

    « Les saints que Dieu nous donne sont nos maîtres à penser et nos maîtres à vivre. Oh ! combien pénétré du sens de Dieu, du sens de son action transcendante, incommensurable aux efforts humains, était celui qui écrivit cette magnifique prière, qui sonne comme un écho des épîtres de saint Paul :
    « Tu ne m'ôteras pas, mon Dieu, ce qu'une fois Tu m'as donné en ton Fils unique, Jésus-Christ. En Lui, Tu m'as donné tout ce que je désire. C'est pourquoi je me réjouirai de ce que Tu ne tarderas plus, si moi, j'attends. » Puis, comme s'interrompant lui-même, le Saint s'écrie : « Pourquoi tardes-tu ? Pourquoi diffères-tu ? Vu que tu peux dès ce moment aimer Dieu en ton cœur ? » Et il conclut par ces lignes d'un enthousiasme débordant : « A moi sont les cieux et à moi est la terre, et à moi sont les peuples ; les justes sont à moi et à moi les pécheurs ; les anges sont à moi et la Mère de Dieu est à moi et toutes les choses sont à moi, et Dieu même est à moi et pour moi, parce que le Christ est à moi et tout entier pour moi. Que demandes-tu et que cherches-tu donc, mon âme ? A toi est tout ceci et tout ceci est pour toi. » (1) »

    1. St Jean de la Croix, Prière de l'âme enamourée (extrait), in "Œuvres complètes", Trad. P. Cyprien de la Nativité, Desclée de Brouwer, 1949, p. 1301.

    R.P. Lucien-Marie de Saint-Joseph O.C.D. (1906-1981), La communion dans l'attente (La Tunique blanche), La Vigne du Carmel, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1951.

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  • Méditation - L'Eucharistie, « source et sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11)

    « Quand le Christ a dit : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi (1) », l'a-t-Il dit pour la seule fois où Il fut élevé de terre et où Il s'offrit Lui-même pour le salut du monde ? Ou plutôt ne doit-on pas croire que chaque fois que son sacrifice se renouvelle par le ministère du prêtre, le Christ continue à exercer invisiblement sur la foule des âmes son attraction victorieuse ? Devant les moyens matériels dont disposent les ennemis de la foi, les fils de l’Église pourraient être tentés de découragement, s'ils ne disposaient d'autres moyens d'action, purement spirituels ceux-là, surnaturels même, au premier rang desquels il faut mettre la messe.
    [...]
    A voir les chrétiens assister à la messe, on peut parfois se demander si, au meilleur d'eux-mêmes, ils ont pour elle l'estime qu'elle mérite, s'ils sont vraiment convaincus qu'elle est le grand moyen dont ils disposent pour convertir les âmes qui, de plus en plus nombreuses, fuient le prêtre et celles aussi qu'aucun apôtre ne peut plus atteindre. Saint Thomas d'Aquin a écrit un de ces mots qui nous feraient longtemps réfléchir si nous le comprenions bien : « C'est le bien commun spirituel de l’Église qui est contenu substantiellement dans l'Eucharistie (2). » »

    1. Jn XII, 32. - 2. IIIa, 65, III, adI.

    (à suivre demain)

    R.P. Lucien-Marie de Saint-Joseph O.C.D. (1906-1981), La communion dans l'attente (La Tunique blanche), La Vigne du Carmel, Aux Éditions du Seuil, Paris, 1951.

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  • Méditation - L'esprit de miséricorde : 1. le pardon de Dieu

    « La miséricorde pardonne, compatit et soulage. En Dieu qui est béatitude absolue, elle est sans tristesse, mais elle est l'anéantissement du péché et elle a l'efficacité de la toute-puissance. En l'homme qui est exposé à la misère et qui ressent la tristesse, elle est compassion, mais elle peut être sans efficacité. Dans le Christ nous est montrée cette miséricorde divine ; il en est parmi nous l'apparition, parce qu'il est la réalisation humaine de la miséricorde divine.

    Un des traits les plus frappants et les plus séduisants du visage divin est sa miséricorde et sa douceur. Le Prophète l'annonçait comme celui qui consolerait et guérirait, qui délivrerait et pardonnerait, comme celui qui détournerait son pas pour ne pas risquer de briser le roseau froissé, d'éteindre la mèche qui fume encore (1). Mais la réalité dépasse infiniment la prophétie. Nous l'avons vu prenant ici-bas la dernière place, attirant et caressant les enfants, compatissant aux malades, accueillant le repentir et la douleur ; nous avons vu des larmes, de vraies larmes jaillir de son cœur ; l'éclat de sa bonté empêcherait presque de voir la toute-puissance miraculeuse qui guérit. Jésus ne retirera pas son amitié au traître qui le livre : « Ami, fais ta besogne. (2) » Il implorera le pardon de son Père pour ses propres bourreaux et plaidera en leur faveur ; il accueillera magnifiquement la requête de son compagnon de supplice. Pour qui connaît les bas-fonds de l'âme humaine, ses misères et ses limites, il y a là une démonstration et une manifestation de la divinité du Christ plus éclatante que dans tous ses miracles. Plus encore, à la lumière de la foi qui pénètre le mystère de la Rédemption, le Christ Jésus, en se faisant « péché (3) » et en portant sur lui le poids de nos fautes a été jusqu'au bout de la miséricorde puisque, pour détruire le péché de sa créature, Dieu a voulu en porter lui-même la malédiction.

    Jésus se montre vraiment le Fils de Dieu, car n'est-ce pas en Dieu la plus divine de ses perfections que ce penchant qui le presse d'avoir pitié de sa créature, de pardonner sans calcul et de donner sans être devancé et sans rien attendre en retour. Aussi bien, est-ce la forme de la charité fraternelle que le Maître enseignera aux siens pour qu'ils soient les enfants du Très-Haut. »

    1. Mt. 12, 20. - 2. Mt. 26, 50. - 3. II Co. 5, 21.

    (à suivre lundi 23 mai)

    Joseph-Marie Perrin O.P., Le Mystère de la Charité (Livre IV, Première partie, chap. IV : L'esprit de miséricorde), Desclée de Brouwer, 1959.

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    Eglise St Paul, Richmond, Virginia (USA)
    (Crédit photo)

  • Méditation : de la Toute-Puissance divine

    « C'est dans la ligne de la Puissance que la créature spontanément cherche son Dieu. Elle n'évite pas de s'orienter d'abord dans cette direction. Devenue chrétienne et invitée à contempler l'Impuissance absolue du Christ crucifié, elle se souvient obstinément de sa première démarche qui l'a profondément marquée. Mal convertie, elle oscille entre deux images du divin qu'elle concilie tant bien que mal, faute de savoir les unifier : celle de la Puissance païenne, dominatrice, demeure par-dessous, inchangée ; celle de l'Impuissance chrétienne, qui agonise et meurt, est en surimpression.
    Cette coexistence est un désastre pour l'âme et pour l'esprit. Certes, Dieu est Tout-Puissant. Mais puissant de quelle puissance ? C'est la Toute-Impuissance du Calvaire qui révèle la vraie nature de la Toute-Puissance de l’Être infini. L'humilité de l'amour donne la clef : il faut peu de puissance pour s'exhiber, il en faut beaucoup pour s'effacer. Dieu est Puissance illimitée d'effacement de soi. »

    François Varillon s.j. (1905-1978), L'humilité de Dieu (II), Le Centurion, Paris, 1974.

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  • Méditation - Intimité divine

    « Par la Communion, nous entrons dans l'amour, dans le Cœur de Notre-Seigneur : nous prenons l'esprit de son amour, son propre sens, son propre jugement. La première grâce de la Communion n'est-elle pas, en effet, une grâce de recueillement qui nous fait pénétrer en Jésus-Christ et communiquer avec lui d'une manière intime ? - Je dis intime. Celui qui ne communie pas, ne connaît par la foi que le vêtement, que l'extérieur de Notre-Seigneur. On ne connaît bien Jésus-Christ qu'en le prenant, comme on ne sent bien la douceur du miel qu'en le goûtant. Alors on peut dire avec un grand saint : « Je connais davantage la vérité de Jésus-Christ, son existence, ses perfections, par une seule Communion, que par tous les raisonnements possibles. »
    [...]
    Et c'est un défaut de beaucoup de personnes de vouloir toujours raisonner dans l'action de grâces, qui est l'oraison par excellence : en parlant trop, elles paralysent l'effet de leur Communion. - Écoutez donc un peu Notre-Seigneur après la Communion. Ce n'est pas le moment de chercher, mais de goûter. C'est le moment où Dieu s'enseigne par lui-même : Et erunt docibiles Dei (1). - Comment une mère enseigne-t-elle à son petit enfant l'amour et la bonté sans limites qu'elle a pour lui ? Elle se contente, par son dévouement, de lui montrer qu'elle l'aime. Ainsi fait Dieu dans la Communion. Rappelez-vous bien que celui qui ne communie pas ne connaîtra jamais le Cœur de Notre-Seigneur, ni l'étendue de son amour. Le cœur ne se fait connaître que par lui-même : il faut le sentir, sentir ses battements.

    Quelquefois vous n'éprouvez aucun sentiment de joie spirituelle à la Communion. Attendez. Le soleil se cache, mais il est en vous ; vous le sentirez quand il faudra, soyez-en sûr. - Que dis-je ? vous le sentez déjà ! N'avez-vous pas la paix, un désir de glorifier Dieu davantage ? Et qu'est-ce, sinon le battement du Cœur de Notre-Seigneur en vous ? »

    1. Jn VI, 45 : "Ils seront tous enseignés par Dieu". Cf. Is LIV, 123 ; Jr XXI, 33,34 ; Ez XI, 19, XVIII, 31, XXXVI, 25,26.

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, extraits des Ecrits et Sermons du Bienheureux Pierre-Julien Eymard, Deuxième Série, La sainte Communion, Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer & Cie, Bruges - Lille - Paris - Lyon, 1926 (seizième édition).

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  • Méditation : L'Ascension de Notre-Seigneur

    « « Portes, élevez vos linteaux, élevez-vous, portes antiques, que le Roi de gloire fasse son entrée. Quel est ce Roi de gloire ? C'est le Dieu fort et puissant, Dieu puissant dans les combats, Dieu des armées, voilà le Roi de gloire. » Sous ces traits la liturgie d'aujourd'hui décrit l'entrée triomphale de Notre Rédempteur dans le Ciel.

    L'Ascension est le suprême argument, la preuve irréfutable de la divinité du Christ. Devant elle tombe toute objection. C'est pourquoi nous nous faisons une joie particulière de proclamer en ce jour ce que chante le Credo : « Il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures. Il est monté au Ciel et est assis à la droite du Père, d'où Il viendra de nouveau dans sa gloire juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin. » L'Ascension nous montre et nous prouve, que Jésus est vraiment Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu ; qu'Il n'a pas été créé, mais engendré, consubstantiel au Père, et que par Lui tout a été fait. [...] Le Christ est Dieu, vrai Roi de gloire. A Lui gloire et honneur de la part de toute créature, qui lui doit l'existence et le bonheur.

    L'Ascension du Christ, si merveilleuse et si pleine de gloire, est l'accomplissement fidèle des mystérieuses paroles que nous répète la liturgie du Jeudi saint et des jours suivants : « Le Christ s'est humilié Lui-même se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a exalté et Lui a donné un nom, qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au Nom de Jésus tout genou fléchisse, dans le ciel, sur la terre et dans les enfers et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. » Il est le Maître du monde, tout spécialement du monde nouvellement créé par ses humiliations et toutes ses souffrances. Il a choisi le mont des Oliviers comme point de départ de sa montée au Ciel, pour bien montrer au monde que la souffrance et la mort étaient le prélude nécessaire de son entrée dans la gloire.

    [...] Chaque jour Il redescend sur nos autels, renouvelle sa mort et son ascension au saint sacrifice de la messe...

    « C'est pourquoi, Seigneur, nous, vos serviteurs et avec nous tout votre peuple saint, nous souvenant de la bienheureuse passion de ce même Christ, votre Fils, Notre-Seigneur, de sa résurrection du tombeau, et de sa glorieuse ascension dans les cieux, nous offrons à Votre Majesté suprême, de vos propres dons et bienfaits, l'Hostie pure, l'Hostie sainte, l'Hostie sans tache, le Pain sacré de la vie éternelle, et le Calice de l'éternel salut. » »

    Les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln, Toute l'année avec le Christ (La glorieuse Ascension), Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

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  • Méditations de la Semaine Sainte - Vendredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Je suis convaincu qu'en dehors des sacrements et des actes de la liturgie, il n'y a pas de pratique plus utile pour nos âmes que le chemin de croix fait avec dévotion. Son efficacité surnaturelle est souveraine. Pourquoi cela ?

    D'abord parce que la passion de Jésus est son œuvre par excellence ; presque tous les détails en ont été prédits ; il n'y a pas de mystère de Jésus dont les circonstances aient été annoncées avec tant de soin par le psalmiste et les prophètes. Et quand on lit, dans l’Évangile, le récit de la passion, on est frappé de l'attention qu'apporte le Christ Jésus à « réaliser » ce qui a été annoncé de lui. [...]

    Nous devons encore aimer à méditer la passion parce que c'est là aussi que le Christ fait éclater ses vertus. Il possède toutes les vertus en son âme, mais l'occasion de les manifester se produit surtout dans sa passion. Son amour immense pour son Père, sa charité pour les hommes, la haine du péché, le pardon des injures, la patience, la douceur, la force, l'obéissance à l'autorité légitime, la compassion, toutes ces vertus éclatent d'une façon héroïque dans ces jours de douleurs.
    Lorsque nous contemplons Jésus dans sa passion, nous voyons l'exemplaire de notre vie, le modèle - admirable et accessible tout à la fois, - de ces vertus de componction, d'abnégation, de patience, de résignation, d'abandon, de charité, de douceur, que nous devons pratiquer pour devenir semblables à notre divin chef : Si quis vult post me venire, abneget semetipsum, et tollat crucem suam, et sequatur me (1).

    Il y a un troisième aspect que nous oublions trop souvent et dont l'importance est pourtant extrême. Lorsque nous contemplons les souffrances de Jésus, il nous donne, d'après la mesure de notre foi, la grâce de pratiquer les vertus qu'il a révélées durant ces heures saintes. Comment cela ?
    Quand le Christ vivait sur terre, « une force toute-puissante émanait de sa personne divine, qui guérissait les corps », éclairait les esprits et vivifiait les âmes : Virtus de illo exibat, et sanabat omnes (2).
    Il se passe quelque chose d'analogue lorsque nous nous mettons en contact avec Jésus par la foi. A ceux qui, avec amour, le suivaient sur le chemin du Golgotha ou assistaient à son immolation, le Christ a sûrement octroyé des grâces spéciales. Ce pouvoir, il le conserve encore à présent ; et, quand en esprit de foi, pour compatir à ses souffrances, et l'imiter, nous le suivons du prétoire au calvaire et nous nous tenons au pied de sa croix, il nous donne ces mêmes grâces, il nous fait part des mêmes faveurs. N'oubliez jamais que le Christ Jésus n'est pas un modèle mort et inerte ; mais, toujours vivant, il produit surnaturellement en ceux qui s'approchent de lui dans les dispositions voulues, la perfection qu'ils contemplent en sa personne. »

    1. Matth. XVI, 24 ; cf. Marc. VIII, 3-4 ; Luc. IX, 23 ; XIV, 27. - 2. Luc. VI, 19.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIV, I), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    James Tissot (1836–1902), La mort de Jésus
    Brooklyn Museum, NY (USA)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Jeudi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Durant sa sainte passion, le Christ a subi des abaissements inouïs, il s'est plongé dans des ignominies sans nom.
    Mais, nous dit S. Paul, parce que le Christ s'est anéanti, qu'il est descendu dans de tels abaissements, le Père l'a exalté, il lui a donné un nom au-dessus de tout nom, afin que tout genou fléchisse devant lui, et que toute langue proclame que le Christ, Fils de Dieu, règne à jamais dans la gloire de son Père.
    Entrons dans cette pensée du Père éternel, que nous découvre l'Apôtre. Plus le Christ s'est abaissé et anéanti, plus nous devons, comme le Père, l'exalter dans ce sacrement qui nous rappelle sa passion ; plus nous devons lui prodiguer nos hommages. La justice l'exige autant que l'amour.
    Puis, n'est-ce pas « pour nous » qu'il s'est ainsi livré ? Propter nos et propter nostram salutem (1). S'il a souffert, c'est pour moi ; si son âme toute sainte a été plongée dans la tristesse, l'ennui et la peur, c'est pour moi ; s'il a supporté tant d'injures de la part d'une grossière soldatesque, c'est pour moi ; s'il a été flagellé et couronné d'épines, s'il est mort dans d'indicibles tourments, c'est pour moi, pour m'attirer à lui : Dilexit me et tradidit semetipsum pro me (2). N'oublions jamais que chacun des épisodes douloureux de la passion a été préordonné par la Sagesse et accepté par l'Amour pour notre salut.
    O Christ Jésus, réellement présent sur l'autel, je me prosterne à vos pieds ; que toute adoration vous soit rendue dans le sacrement que vous avez voulu nous laisser la veille de votre passion, comme témoignage de l'excès de votre amour ! »

    1. Credo de la messe. - 2. Gal. II, 20.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XVIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929), La dernière Cène
    (Crédit photo)

  • Méditations de la Semaine Sainte - Mercredi

    (suite de la méditation d'hier)

    « Enfin nous pouvons encore nous associer à ce mystère en supportant, par amour pour le Christ, les souffrances et les adversités que, dans les desseins de sa providence, il nous donne à subir. [...] Notre-Seigneur nous dit : « Si quelqu'un veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix, et me suive. » (1).

    Dans cette acceptation généreuse de notre croix, nous trouverons l'union avec le Christ. Car remarquez bien qu'en portant notre croix, nous prenons vraiment notre part de celle de Jésus. Considérez ce qui est raconté dans l’Évangile. Les Juifs, voyant faiblir leur victime, et craignant qu'elle n'arrive pas jusqu'au Calvaire, arrêtent, chemin faisant, Simon le Cyrénéen et le forcent à aider le Sauveur (2). Le Christ aurait pu, s'il l'avait voulu, puiser en sa divinité la force nécessaire ; mais il a consenti à être secouru. Il veut nous montrer par là que chacun de nous doit l'aider à porter sa croix. Notre-Seigneur nous dit : « Agréez cette part que, dans ma prescience divine, au jour de ma passion, je vous ai réservée de mes souffrances ». Comment refuserions-nous d'accepter, des mains du Christ, cette douleur, cette épreuve, cette contradiction, cette adversité ? de boire quelques gouttes à ce calice qu'il nous présente lui-même et auquel il a bu le premier ? Disons-lui donc : « Oui, divin Maître, j'accepte cette part, de tout cœur, parce qu'elle vient de vous ». Prenons-la donc, comme le Christ prit sa croix, par amour pour lui et en union avec lui. Nous sentirons parfois, sous le fardeau, fléchir nos épaules ; S. Paul nous fait l'aveu que certaines heures de son existence étaient si pleines d'ennui et de contrariétés que « la vie même lui était à charge » : Ut taederet nos etiam vivere (3). Mais, comme le grand Apôtre, regardons celui qui nous a aimés jusqu'à se livrer pour nous ; à ces heures où le corps est torturé, où l'âme est broyée, où l'esprit vit dans les ténèbres, où se fait sentir l'action profonde de l'Esprit en ses opérations purificatrices, unissons-nous au Christ avec plus d'amour encore. Alors la vertu et l'onction de sa croix se communiqueront à nous, et nous y trouverons, avec la force, la paix et cette joie intérieure qui sait sourire au milieu de la souffrance : Superabundo gaudio in omni tribulatione nostra (4). »

    1. Matth. XVI, 24 ; Marc. VIII, 34 ; Luc. IX, 23. - 2. Matth. XXVII, 32 ; Marc. XV, 21. - 3. II Cor. I, 8. - 4. Ibid. VII, 4.

    (méditation poursuivie tout au long de la Semaine Sainte)

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ dans Ses Mystères (ch. XIII, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer & Cie, Paris, 1937.

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    Icône de la Passion (détail), fresque de Théophane le Crétois (XVIe siècle)
    Monastère de Stavronikita, Mont Athos

    (Crédit photo)

  • Méditation : La victoire sur le mal

    « La première condition de la victoire sur le mal est la collaboration active à l’œuvre du Christ, en union avec les frères. La seconde est la vigilance. Jésus nous avertit que l'ennemi du bien est aux aguets et que même après avoir quitté une âme, il est prêt à y retourner, plus fort qu'auparavant, « avec sept autres esprits plus méchants que lui », lorsqu'il la trouve vide et désarmée contre ses embûches. Le grand moyen pour empêcher l'accès du mal est de veiller dans la prière et remplir son cœur de Dieu, afin qu'il n'y ait plus de place pour l'ennemi. Et il n'y a plus aucune place lorsque l'âme est totalement unie à Dieu par l'acceptation et l'observance de sa parole, de sa volonté. Jésus répond, en effet, à la femme qui loue sa Mère : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ». Certes, la Très Sainte Vierge Marie est bienheureuse d'avoir donné le jour au Rédempteur, mais elle l'est davantage encore de Lui être parfaitement unie dans l'observance de sa parole. Or, cette béatitude n'est pas réservée à Marie, elle est offerte à toute âme de bonne volonté, et constitue la plus grande garantie de la victoire sur le mal, car celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (3e Dimanche de Carême, 8, 2), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : « Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? » (1Co 3,16)

    « Fais-toi violence (cf Mt 11,12), efforce-toi d'imiter l'humilité du Christ, afin que s'allume toujours davantage le feu qu'il a jeté en toi, ce feu par lequel sont consumées toutes les impulsions de ce monde-ci qui détruisent l'homme nouveau et qui souillent les demeures du Seigneur saint et puissant. Car j'affirme avec saint Paul que « nous sommes le temple de Dieu » (2Co 6,16). Purifions donc son temple, « comme lui-même est pur » (1Jn 3,3), afin qu'il ait le désir d'y demeurer ; sanctifions-le, comme lui-même est saint (1P 1,16) ; ornons-le de toutes les œuvres bonnes et dignes.

    Emplissons le temple du repos de sa volonté, comme d'un parfum, par la prière pure, la prière du coeur qu'il est impossible d'acquérir en se livrant aux impulsions continuelles de ce monde-ci. Ainsi la nuée de sa gloire couvrira ton âme, et la lumière de sa grandeur brillera dans ton cœur (cf. 1R 8,10). Tous ceux qui demeurent dans la maison de Dieu seront emplis de joie et se réjouiront. Mais les insolents et les ignobles disparaîtront sous la flamme du Saint Esprit. »

    St Isaac le Syrien (Isaac de Ninive, VIIe s.), Discours ascétiques, 1ère série, n°2 (Trad. Touraille), in "Œuvres spirituelles", DDB, Paris, 1981.

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  • Méditation : le combat spirituel (3/3)

    Suite de la méditation d'hier

    « Il faut revêtir notre armure. Mais quelle est-elle ? « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ », nous dit saint Paul (Rm. 13, 14). Notre armure, c'est avant tout une Personne. Elle est tout intérieure, toute vivante. C'est le Christ avec son Esprit-Saint, le Christ des béatitudes, le Christ terrible aux démons, le Christ sans aucun péché, le Christ de la Croix et le Christ de Pâques : « le Christ derrière moi, le Christ devant moi, le Christ à mes côtés, le Christ au-dedans de moi, le Christ au-dessus de moi », disait saint Patrick.

    Saint Paul a voulu détailler notre armure (1). En plein monde ce serait fou d'avancer poitrine découverte : voici la cuirasse de la foi. Oui, revêtir la foi, endosser la foi, c'est nous cuirasser. Avec elle, nous pouvons combattre. « J'ai gardé la foi », disait Paul peu avant de mourir (2 Tm 4, 6-7). Et saint Jean : « La victoire qui a triomphé du monde, c'est notre foi » (1 Jn 5, 4-5). Mais il faut aussi un casque. Alors voici l'espérance (Ep. 6, 17 ; 1 Th. 5, 8). Dans notre combat, nous avons besoin de voir devant nous, tendus vers l'avenir, vers le Christ qui ne cesse de revenir. Allons, la route des siècles est débouchée. Il faut aussi un glaive. Le voici : celui de la Parole de Dieu. Ne crains pas de t'en servir ; parle hardiment. Il faut encore que tu sois rapide dans ton combat : alors chausse-toi du zèle à propager l’Évangile de la paix (Is. 52, 7 ; Ep. 6, 15). Un bouclier ? Prends encore la foi (Ep. 6, 16). Et par-dessus tout, la charité, l'amour. Avec la foi c'est ta cuirasse. Cuirasse-toi d'amour (1 Th. 5, 8). A présent, tu peux aller en plein monde, tu garderas l'Esprit du Christ. »

    1. Cf. Ep. 6, 10-17 ; 1 Th. 5, 4-9 ; 2 Co. 6, 7-8.

    B.-M. Chevignard o.p. (1909-1996), réconciliés avec Dieu (Le combat chrétien), Les éditions du Cerf, Paris, 1966.

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  • Méditation : un chemin d'humilité

    « Qui refuserait de suivre le Christ jusqu'au séjour du bonheur parfait, de la paix suprême et de la tranquillité éternelle ? Il est bon de le suivre jusque là ; encore faut-il connaître la voie pour y parvenir… Le chemin te semble couvert d'aspérités, il te rebute, tu ne veux pas suivre le Christ. Marche à sa suite ! Le chemin que les hommes se sont tracé est raboteux, mais il a été aplani quand le Christ l'a foulé en retournant au ciel. Qui donc refuserait d'avancer vers la gloire ?

    Tout le monde aime à s'élever en gloire, mais l'humilité est la marche à gravir pour y arriver. Pourquoi lèves-tu le pied plus haut que toi ? Tu veux donc tomber au lieu de monter ? Commence par cette marche : déjà elle te fait monter. Les deux disciples qui disaient : « Seigneur, accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume », ne prêtaient aucune attention à ce degré d'humilité. Ils visaient le sommet et ne voyaient pas la marche. Mais le Seigneur leur a montré la marche. Eh bien, qu'a-t-il répondu ? « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire (Mc 10,37-38) ? Vous qui désirez parvenir au faîte des honneurs, pouvez-vous boire le calice de l'humilité ? » Voilà pourquoi il ne s'est pas borné à dire d'une manière générale : « Qu'il renonce à lui-même et qu'il me suive », mais il a ajouté : « Qu’il prenne sa croix et qu'il me suive ». »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 96, Trad. Delhougne, in "Les Pères de l’Église commentent l’Évangile", Brepols, 1991 (PL 38, 584-586).

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  • Méditation : les sacrifices du Carême

    « Le Carême est un temps où nous revivons la Passion du Christ. Que ce ne soit pas seulement un temps où nos sentiments s'élèvent, mais aussi un changement, fruit de la coopération avec la grâce de Dieu, dans de véritables sacrifices de soi. Pour être authentique, un sacrifice doit coûter ; il doit blesser ; il doit nous dépouiller de nous-même. Vivons la Passion du Christ jour après jour. »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), Jésus Celui qu'on invoque (Troisième mois n°14), Traduit de l'anglais par Françoise Champenois-Laroche, Nouvelle Cité, Paris, 1988.

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  • Méditation : Le signe de la croix

    « On se marque souvent avec peu de respect du signe de la croix, sans songer que c'est le signe des humiliations que Jésus-Christ a endurées pour nous. Dès votre réveil, faites le signe de la croix, et souvenez-vous qu'il vous indique tout d'abord que la journée qui commence doit être un pas courageux à la suite de Jésus-Christ. Au commencement des actions de quelque importance, faites le signe de la croix. Nous ne saurions trop nous rappeler qu'il faut les imprimer de l'esprit chrétien. Marquez-vous de ce signe auguste dans les moments où votre cœur est attristé... quand vous avez quelque souffrance physique ou morale ou à essuyer quelque assaut de la tentation. Ce signe sacré est l'effroi du démon, tandis qu'il rapproche de vous votre ange gardien. »

    Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (LXXIV), Seconde édition, Nancy, 1863.

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    Image (carte ou poster) en vente à la librairie Téqui