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christ - Page 9

  • Audience générale de ce mercredi 22 octobre 2014

    « L’Église est le Corps du Christ »

    Lors de l’audience générale ce mercredi place Saint-Pierre, le Pape s’est appuyé sur Saint Paul, qui utilise souvent l’image du corps pour désigner l’Église. François a également fait référence au livre d’Ézéchiel, lorsque Dieu montre au prophète une étendue d’os, tous détachés les uns des autres et desséchés. « Dieu demande à Ézéchiel d’invoquer l’Esprit Saint sur ces os. Et les os commencent à se rapprocher et à s’unir, puis commencent à apparaître des nerfs, la chair. Ainsi un corps se forme, complet et plein de vie. C’est cela l’Église ! » s’est exclamé le Pape.

    L’Église est « un chef d’œuvre du Saint Esprit qui met en chacun de nous la vie nouvelle du ressuscité, et nous rend proches, au service les uns des autres, tel un corps édifié dans la communion et dans l’amour » a-t-il poursuivi. L’Église est donc véritablement le Corps du Christ. C’est le don reçu lors de notre baptême. « Mais l’Église n’est pas n’importe quel corps, précise François, elle est le Corps du Christ dont il est la tête. Par le baptême, Jésus fait de nous l’un des siens, il nous unit intimement à lui, il nous accueille dans le mystère suprême de son amour pour nous, le mystère de la croix, pour nous faire renaître à une vie nouvelle ».

    Devenir un membre vivant de l’Église

    Ce constat doit faire naître en nous le désir de correspondre au Seigneur et de partager son amour entre nous, comme « un membre vivant de son Corps ». Comme Saint Paul à Corinthe, où la communauté pouvait être confrontée aux problèmes de la division, de la jalousie, de l’incompréhension, le Pape François conseille « de ne pas être jaloux, de se rapprocher et de participer à la souffrance des derniers et des plus nécessiteux, et ne pas se sentir supérieur aux autres ». Des conseils qui valaient autant à Corinthe il y a 2.000 ans que pour nos sociétés contemporaines. « Rien ne peut nous arracher à ce Corps que le Christ aime comme une épouse. Mais nous devons correspondre à sa volonté, et partager son amour entre nous » a conclu le Pape.

    Après sa catéchèse, quand il s'adressait aux pèlerins polonais, le Pape a eu une pensée particulière pour Saint Jean-Paul II, dont la mémoire liturgique est célébrée pour la première fois aujourd'hui. « Il a invité chacun à ouvrir les portes au Christ (...) et au monde entier, et il a rappelé le mystère de la Divine miséricorde. Que son héritage spirituel ne soit pas oublié, mais qu'il nous pousse dans la réflexion et l'action concrète pour le bien de l’Église, de la famille et de la société » a-t-il précisé.

    Saluant les divers groupes, le Pape François a tenu à encourager les employés de la compagnie aérienne sarde Meridiana, soutenus par leur diocèse de Tempio - Ampurias, qui se retrouvent sans emploi : « J'espère de tout cœur qu'on trouve une solution juste à la question, c'est à dire qui prenne avant tout en compte la dignité des personnes et les besoins incontournables de toutes ces familles. Je lance un appel aux responsables. S'il vous plaît, pas de famille sans travail ! »

    Source : Radio Vatican et Vatican Information Service.


    Résumé en français :

    « Frères et sœurs, à la suite de saint Paul on utilise souvent l’image du corps pour désigner l’Église. En effet, celle-ci est un chef d’œuvre du Saint Esprit qui met en chacun de nous la vie nouvelle du ressuscité, et nous rend proches, au service les uns des autres, tel un corps édifié dans la communion et dans l’amour. Mais l’Église n’est pas n’importe quel corps : elle est le Corps du Christ dont il est la tête. Par le baptême, Jésus fait de nous l’un des siens, il nous unit intimement à lui, il nous accueille dans le mystère suprême de son amour pour nous, le mystère de la croix, pour nous faire renaître à une vie nouvelle. Rien ne peut nous arracher à ce Corps que le Christ aime comme une épouse. Mais nous devons correspondre à sa volonté, et partager son amour entre nous. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, notamment les jeunes confirmés du diocèse de Bayeux-Lisieux, ainsi que les personnes en situation de précarité du diocèse de Lyon. Elles sont particulièrement les bienvenues et je les assure de ma prière.

    Invoquons le Saint Esprit pour que sa grâce et l’abondance de ses dons nous aident à vivre vraiment comme Corps du Christ, signe visible de son amour. »

    Source : Site internet du Vatican.

    Traduction intégrale en français sur Zenit.org
    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la vocation de tout chrétien

    « "Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ?" (Mt 19, 16)

    Il convient que l'homme d'aujourd'hui se tourne de nouveau vers le Christ pour recevoir de lui la réponse sur ce qui est bien et sur ce qui est mal. Le Christ est le Maître, le Ressuscité qui a en lui la vie et qui est toujours présent dans son Église et dans le monde. Il ouvre aux fidèles le livre des Écritures et, en révélant pleinement la volonté du Père, il enseigne la vérité sur l'agir moral. A la source et au sommet de l'économie du salut, le Christ, Alpha et Oméga de l'histoire humaine (cf. Ap 1, 8 ; 21, 6 ; 22, 13), révèle la condition de l'homme et sa vocation intégrale. C'est pourquoi « l'homme qui veut se comprendre lui-même jusqu'au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents ; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s'approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit " s'approprier " et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver lui-même. S'il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d'adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour lui-même ». (1)

    Si nous voulons pénétrer au cœur de la morale évangélique et en recueillir le contenu profond et immuable, nous devons donc rechercher soigneusement le sens de l'interrogation du jeune homme riche de l’Évangile et, plus encore, le sens de la réponse de Jésus, en nous laissant guider par Lui. Jésus, en effet, avec une délicate attention pédagogique, répond en conduisant le jeune homme presque par la main, pas à pas, vers la vérité tout entière.
    [...]
    Le disciple du Christ sait que sa vocation est une vocation à la liberté. « Vous, en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté » proclame avec joie et avec fierté l'Apôtre Paul. Cependant, il précise aussitôt: « Que cette liberté ne donne pas prétexte à satisfaire la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres » (Ga 5, 13). La fermeté avec laquelle l'Apôtre s'oppose à celui qui croit en sa propre justification par la Loi n'a rien à voir avec la « libération » de l'homme par les préceptes, qui sont, à l'inverse, au service de la pratique de l'amour : « Celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument dans cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Rm 13, 8-9). Après avoir parlé de l'observance des commandements comme de la première liberté imparfaite, saint Augustin poursuit ainsi : « Pourquoi, demande quelqu'un, n'est-ce pas la liberté parfaite ? Parce que je vois dans mes membres une autre loi qui s'élève contre la loi de mon esprit 3. C'est une liberté partielle et un esclavage partiel ; ce n'est pas encore la liberté totale, la pure liberté, la pleine liberté parce que ce n'est pas encore l'éternité. La faiblesse pèse en effet sur nous en partie et nous avons reçu une part de liberté. Tout ce que nous avons commis de péché auparavant a été effacé par le baptême. Parce que l'iniquité a été entièrement effacée, est-ce qu'il n'est resté aucune faiblesse ? S'il n'en était pas resté, nous serions sans péché dans cette vie. Mais qui oserait le prétendre si ce n'est l'orgueilleux, si ce n'est celui qui est indigne de la miséricorde du Libérateur ? 4. Du fait, par conséquent, qu'il nous est resté une certaine faiblesse, j'ose dire que, dans la mesure où nous servons Dieu, nous sommes libres et que, dans la mesure où nous servons la loi du péché, nous sommes encore esclaves ». (2)
    [...]
    Cette vocation à l'amour parfait n'est pas réservée à un groupe de personnes. L'invitation « va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres », avec la promesse « tu auras un trésor dans les cieux », s'adresse à tous, parce qu'il s'agit d'une radicalisation du commandement de l'amour du prochain, comme l'invitation « viens, suis-moi » est la nouvelle forme concrète du commandement de l'amour de Dieu. Les commandements et l'invitation de Jésus au jeune homme riche sont au service d'une unique et indivisible charité qui tend spontanément à la perfection dont Dieu seul est la mesure : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Dans l’Évangile de Luc, Jésus explicite la portée de cette perfection : « Montrez-vous miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36).
    [...]
    Jésus demande de le suivre et de l'imiter sur le chemin de l'amour, d'un amour qui se donne totalement aux frères par amour pour Dieu : « Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Ce « comme » exige l'imitation de Jésus, de son amour, dont le lavement des pieds est le signe : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous » (Jn 13, 14-15). L'agir de Jésus et sa parole, ses actions et ses préceptes constituent la règle morale de la vie chrétienne. En effet, ses actions et, de manière particulière, sa Passion et sa mort en Croix sont la révélation vivante de son amour pour le Père et pour les hommes. Cet amour, Jésus demande qu'il soit imité par ceux qui le suivent. C'est le commandement « nouveau » : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13, 34-35). »

    1. Lett. Enc. Redemptor Hominis (4 Marzo 1979), 10; l. c., 274. - 2. In Iohannis Evangelium Tractatus, 41, 10: CCL 36, 363.

    St Jean-Paul II, extraits de l'encyclique "Veritatis Splendor", 6 août 1993 (8,17,18,20).

     

    Le Christ et le jeune homme riche, Heinrich Hofmann, 1889, Riverside Church, New-York
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Que la Messe n'aille pas sans union d'amour des fidèles au sacrifice de la Croix"

    « Si la Messe nous apporte, sous le voile des apparences non sanglantes, la réalité même de la Passion sanglante, comment nous en approcher sans la crainte d'entendre à notre tour le reproche de Jésus : « Ainsi, vous n'avez pas pu veiller une heure avec moi ? » (Mt XXVI, 40).

    Que la Messe n'aille pas sans union d'amour des fidèles au sacrifice de la Croix, c'est l'enseignement même de l'Encyclique Mediator Dei (*) : « Certes le Christ est Prêtre, mais pour nous, non pour lui, car c'est au nom de tout le genre humain qu'il présente au Père éternel des désirs et des actes de religion. De même il est Victime, mais pour nous, puisqu'il se met lui-même à la place de l'homme coupable. L'exhortation de l'Apôtre : Ayez en vous les mêmes sentiments qui étaient dans le Christ Jésus (Ph II, 5) demande donc de tous les chrétiens de reproduire en eux, autant qu'il est humainement possible, les sentiments dont était animé le divin Rédempteur lorsqu'il s'offrit lui-même en sacrifice, à savoir ses sentiments d'humilité et de soumission d'esprit, d'adoration, de vénération, de louange, d'action de grâces à l'égard de la souveraine Majesté de Dieu. Elle leur demande encore de prendre en quelque sorte la condition de victime, de se renoncer eux-mêmes conformément aux préceptes de l’Évangile, de s'adonner spontanément et amoureusement à la pénitence, de détester et d'expier leurs propres fautes. Elle demande enfin à tous de mourir mystiquement sur la Croix, en union avec le Christ, en sorte que nous puissions faire nôtre la maxime même de l'Apôtre, Ga II, 19 : Je suis crucifié avec le Christ. » (Acta Apost. Sedis, 1947, pp. 552-553) »

    (*) Mediator Dei, Encyclique du Pape Pie XII sur la Sainte Liturgie, publiée le 20 novembre 1947.
    « Que les âmes des chrétiens soient comme des autels, sur lesquels les diverses phases du sacrifice qu’offre le Grand Prêtre revivent en quelque sorte les unes après les autres. »

    Charles Journet, La Messe, présence du Sacrifice de la Croix (ch. V : L'offrande de la Messe, 7), Desclée de Brouwer, Paris, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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  • Méditation : "C'est l'habitude qui damne le monde"

    Avertissement : il n'est pas dans mes habitudes de proposer ici (ni autre part d'ailleurs) des textes "polémiques"... Mais suite à la retransmission sur une chaîne télévisée, dans le cadre d'une émission religieuse bien connue, d'une "Messe" dominicale dont le rite avait été entièrement composé par le célébrant, au mépris de tout respect de la liturgie, je fais miennes les lignes qui suivent, comme une trace de la profonde blessure que ces prêtres infligent à Notre Seigneur, et à chaque membre de son Corps. Il n'est question dans la réflexion qui suit que de l'attitude des fidèles, mais il est évident aujourd'hui que celle-ci est pour sa plus grande part liée à celle des prêtres qui célèbrent la Sainte Messe selon leur propres critères, selon leur envie du moment, sans aucun respect ni pour les normes liturgiques en vigueur, ni pour les multiples rappels qui leur ont été adressés de la part des Souverains Pontifes depuis des décennies (Jean-Paul II, Benoît XVI...).
    Seront présentés demain un extrait du même ouvrage ainsi qu'un paragraphe de l'encyclique "
    Mediator Dei" qui abordent directement ce sujet, en manière de réponse et de "solution" pour ce qui concerne la participation des fidèles au Saint Sacrifice eucharistique. Pour ce qui concerne ces prêtres, prions pour eux !

     

    « Les personnes qui reviennent de la Messe parlent et rient ; elles croient qu'elles n'ont rien vu d'extraordinaire. Elles ne se sont doutées de rien parce qu'elles n'ont pas pris la peine de voir. On dirait qu'elles viennent d'assister à quelque chose de simple et de naturel, et cette chose, si elle ne s'était produite qu'une fois, suffirait à ravir en extase un monde passionné.
    Elles reviennent du Golgotha et elles parlent de la température.
    Cette indifférence empêche qu'elles ne deviennent folles.
    Si on leur disait que Jean et Marie descendirent du Calvaire en parlant de choses frivoles, elles diraient que c'est impossible. Cependant elles-mêmes n'agissent pas autrement.
    Elles viennent d'assister à une exécution capitale ; au bout d'un instant elles n'y songent plus. Ce manque d'imagination empêche qu'elles ne soient prises de vertige et qu'elles ne meurent.
    On dirait que ce que les yeux ne voient point n'a pas d'importance ; en réalité il n'y a que cela qui en ait, et il n'y a que cela qui existe.
    Elles ont été vingt-cinq minutes dans une église sans comprendre ce qui s'y passait... Quelques-unes sont restées assises.
    Il y en a qui se tiennent debout pendant l'élévation et je ne sais quelle est la plus merveilleuse, de l'élévation même ou de l'attitude de ceux qui la voient.
    Si cette élévation n'était qu'un symbole de la vérité ! mais c'est la vérité même présentée sous un aspect qui est à proportion de la faiblesse humaine. Les Juifs ne pouvaient souffrir l'éclat du visage de Moïse, et Moïse n'était qu'un homme. Manué craignait de mourir pour avoir vu la face de son Créateur, Juges, XII, 22, mais il n'avait vu qu'un Ange. Qu'y a-t-il de caché sous les espèces du pain et du vin ? Plus qu'un Ange et plus que Moïse certainement. Un des caractères les plus étonnants de la Messe, c'est qu'elle ne tue pas les personnes qui y assistent.
    Elles entendent la Messe tranquillement, sans larmes, sans commotion intérieure ; c'est admirable. Que faudrait-il donc pour les émouvoir ? Quelque chose de commun.
    Pour voir à quel point elles sont pauvres de cœur, il faut examiner ce qui s'est fait à cause d'elles, ce qui se fait tous les jours, dans toutes les parties du monde, pour sauver leurs âmes inattentives. Leur pauvreté de cœur n'est ni grande ni petite ; elle est infinie. Puissances, Trônes et Dominations sont moins fortes que cette imbécillité d'âme.
    Si elles pouvaient s'étonner, elles seraient sauvées, mais elles font de leur religion une de leurs habitudes, c'est-à-dire quelque chose de vil et de naturel. C'est l'habitude qui damne le monde. »

    "Théophile Delaporte", Pamphlet contre les catholiques de France, 15 octobre 1924, n°39 à 50 ; reproduit dans Cahiers du Rhône, 15 (54), Neuchâtel, La Baconnière, 1944. L'auteur qui emprunte ce nom transparent est Julien Green.
    Citation et notes extraites de La Messe, présence du Sacrifice de la Croix par Charles Journet, Desclée de Brouwer, Paris, 1958.

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  • Méditation : St Luc, peintre de la miséricorde divine

    « Ô saint Évangéliste, chantre incomparable de la divine miséricorde, vous fûtes éclairé du Saint-Esprit. C'est lui qui vous a inspiré de prendre, peintre illustre, le pinceau ; de nous faire, dans votre Évangile, l'incomparable portrait du Sauveur du monde et de sa pitié souveraine.

    Les traits les plus touchants du pardon de Dieu, c'est vous qui les racontez. Qui oubliera l'histoire de Madeleine, de Zachée, du bon Larron ?

    Vous avez vu en Lui le Prêtre, le Grand Pontife des brebis du Père ; en termes uniques, vous avez redit comment il a offert son sacrifice sur l'autel de la Croix.

    Et c'est pourquoi, vous avez repeint ce Sauveur en vous-même. Vous avez vécu, rapporte encore la tradition, jusqu'à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, dans la virginité, n'ayant qu'un souci : l'imitation de Celui dont votre pinceau retraçait si fidèlement l'image.

    Obtenez-nous de ce même Esprit qui vous inspira, obtenez-nous de pénétrer aussi loin que possible dans le mystère de Celui dont vous parlez si admirablement. Obtenez-nous ce sens des Écritures qui nous aide à scruter la Parole de Dieu, qui nous fortifie surtout à la vivre, comme vous, portant constamment en nous la mortification de la sainte Croix.

    Vous, qui connûtes l'Apôtre du Seigneur, vous, le compagnon inséparable de Paul, vous qui vous échauffiez le cœur au contact du sien, brûlant comme Celui de Jésus, révélez-nous encore les Actes des Apôtres, ses actes à lui, en particulier ; afin qu'à l'école, avec vous, du plus aimant des hommes, nous puissions avancer dans la science suréminente de la charité du Christ. »

    Dom Vandeur, Élévations sur la Messe de chaque jour - Temps après la Pentecôte II (Saint Luc, Évangéliste), Éditions de Maredsous, Belgique, 1950.

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    Titien, Le Christ en croix et le bon larron (v.1565), Bologne, Pinacoteca nazionale.

  • Audience générale de ce mercredi 15 octobre 2014

    Durant l'audience générale tenue place Saint Pierre, le Pape a abordé la question du destin du peuple de Dieu, en citant la réponse de Paul aux Thessaloniciens qui l'interrogeaient : Serons-nous pour toujours avec le Seigneur ? Estimant qu'il s'agit d'une des plus belles phrase de l’Écriture, il a demandé à l'assemblée de la répéter trois fois avec lui. Puis il a rappelé combien l'Apocalypse, "reprend l'intuition des prophètes et décrit la nouvelle Jérusalem qui descend du Ciel telle une épouse apprêtée pour son Époux. C'est ce que Dieu nous réserve, ce qui attend l’Église...qui suit le Seigneur et se prépare jour après jour à une sorte de rencontre nuptiale. Oui, ce seront de véritables noces ! S'étant fait homme et faisant de nous une seule chose avec Lui. Par sa mort et sa résurrection Il nous a vraiment épousé et fait du peuple que nous constituons son épouse. C'est là l'accomplissement du dessein de communion et d'amour poursuivi par Dieu au long de l'histoire. L'histoire du peuple de Dieu est celle de chacun de nous... Mais plus qu'épouse, l’Église est appelée à être une cité, symbole parfait de la vie en commun... Regardons une autre image de l'Apocalypse qui montre tous les peuples rassemblés sous la même tente, la tente de Dieu...où il n'y aura plus de dominations ou d'exclusions, sociales, ethniques ou religieuses. Nous serons tous une seule chose en Christ. Face à un tel spectacle, nous ne pouvons que renforcer notre espérance.... Et l'espérance chrétienne n'est ni un vœu ni un état d'optimisme... Pour le chrétien, l'espérance est une attente fervente de l'accomplissement définitif d'un mystère, celui de l'amour de Dieu dans lequel nous sommes nés à nouveau. Nous y attendons celui qui doit arriver, le Christ qui est de plus en plus proche et vient nous introduire dans la plénitude de sa paix et de sa communion. L’Église a le devoir de montrer bien allumée et visible la lampe de l'espérance...qui éclaire l'humanité sur le chemin qui conduit à la rencontre avec la miséricorde divine... Nous attendons le retour de Jésus, l’Église attend son Époux. Alors interrogeons-nous pour savoir si nous sommes vraiment des témoins crédibles de cette attente ? Nos communautés vivent-elles sous le signe de l'espérance du Seigneur, dans l'attente de sa venue ? Ou bien sont-elle endormies et résignées, au risque d'épuiser l'huile de la foi et de la joie ? Soyons vigilants !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.10.14).

     

    Résumé en français :

    « Chers frères et sœurs, l'Église est le peuple de Dieu qui suit le Seigneur Jésus et qui se prépare, jour après jour, à la rencontre avec Lui, comme une épouse avec son Époux. Elle est aussi appelée à devenir une cité qui rassemble toutes les personnes et tous les peuples comme dans une tente, la « tente de Dieu », où il n’y aura plus ni solitude, ni distinctions de toutes sortes, mais où nous ne ferons plus qu’un dans le Christ. C’est notre espérance, une espérance qui est attente passionnée de l’achèvement définitif du mystère de l’amour de Dieu. L’Église a pour mission de maintenir allumée et bien visible cette lampe de l’espérance, pour qu’elle puisse continuer à resplendir comme un signe de salut et à éclairer, pour toute l’humanité, le chemin qui conduit à la rencontre du visage miséricordieux de Dieu. Sommes-nous vraiment des témoins lumineux et crédibles de cette espérance ?

    Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins de Sées et de Cahors venus avec leurs évêques, ainsi que le collège Calvin, de Genève, et les Petites Sœurs de Jésus. Que votre pèlerinage à Rome vous aide à être des témoins chaleureux et authentiques de l’espérance et de la joie de la foi ! Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : Site internet du Vatican.

    Texte intégral de la catéchèse en français sur Zenit.org

    Texte intégral de la catéchèse en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu

    « La prophétie, et l'accomplissement et la continuation du grand mystère de la Rédemption, nous montrent partout et toujours la T. Ste Vierge associée à son divin Fils dans l’œuvre de la rédemption du monde. Déjà la première et la plus solennelle de toutes les prophéties, celle que Dieu lui-même fit au berceau de notre humanité déchue, montrait à l'horizon de l'avenir la réparatrice avec le réparateur. Et Dieu dit au serpent : « Tu as séduit la femme, tu seras maudit ; voici qu'entre toi et la femme, entre ta race et sa race, je mettrai une inimitié implacable ; un jour elle te brisera la tête. » Tout sera rétabli par un Adam nouveau et une Eve nouvelle. Ainsi, vous le voyez, la promesse du réparateur et la promesse de la réparatrice vont ensemble à travers les siècles, portées sur la même parole. Quatre mille ans attendront J.-C. le libérateur ; quatre mille ans attendront Marie la libératrice ; partout où il y aura une prophétie et une figure de l'un, il y aura une figure et une prophétie de l'autre. Ainsi, par exemple, si J.-C. est véritablement la fleur de Jessé, dont l'épanouissement doit produire le salut du monde, Marie est la tige qui doit produire cette fleur de Jessé. J.-C. est le soleil divin qui, s'élevant à l'Orient, illuminera toute la terre ; Marie est l'aurore qui l'annonce. Et lorsque nous feuilletons ce livre mystérieux dont chaque page prophétise, regardons à droite, à gauche, sur deux lignes parallèles qui viennent d'Adam à J.-C. et d'Eve à Marie, à travers quarante siècles : à droite, voici tous les hommes qui ont figuré J.-C., tous ayant au front un rayon de J.-C. qu'ils figurent ; à gauche, voici toutes les femmes qui prophétisent Marie, toutes ayant au front un rayon de la Vierge réparatrice. De sorte que, des portes fermées de l'Eden jusqu'au sommet du Golgotha, vous voyez partout la réparatrice associée au réparateur. Mais que toutes les figurent s'effacent, mais que tous les prophètes se taisent : voici venir la réalité. Isaïe a entrevu le grand mystère, et en le voyant il a tressailli ; il a salué d'un même cri et d'un même enthousiasme la Vierge-Mère et le Dieu réparateur : Ecce Virgo concipiet : « voici que la Vierge va concevoir et que Dieu va habiter avec nous » : et vocabitur nomen ejus Emmanuel (Is VII, 14). »

    R.P. Felix s.j. (1810-1891), La Maternité divine (extrait) in "Choix de Discours & Allocutions des plus célèbres orateurs contemporains sur la Très Sainte Vierge" par M. l'Abbé J. Guillermin, Tome I, Paris, Librairie Bloud et Barral, s.d. (1892).

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    Arbre de Jessé - Miniature du XIVe siècle

  • Méditation : « Comment saint François expliqua à Frère Léon une très belle vision que celui-ci avait eue »

    « Une fois que saint François était gravement malade et que frère Léon le servait, ledit frère Léon, qui était en prière près de saint François, fut ravi en extase et conduit en esprit auprès d'un très grand fleuve, large et impétueux. Et comme il restait regarder ceux qui passaient, il vit quelques frères portant une charge entrer dans ce fleuve, et ils étaient aussitôt entraînés par l'impétuosité du fleuve et engloutis ; quelques autres allaient jusqu'au tiers, d'autres jusqu'à la moitié du fleuve, d'autres jusqu'auprès de l'autre rive, mais tous, en raison de l'impétuosité du fleuve et des poids qu'ils portaient sur le dos, tombaient finalement et se noyaient. Ce que voyant, frère Léon avait pour eux une très grande pitié. Et, comme il était ainsi, voici venir tout à coup une grande multitude de frères, sans aucune charge, sans aucun poids, en qui resplendissait la sainte pauvreté ; ils entrèrent dans ce fleuve et ils passèrent de l'autre côté sans aucun danger. Et, ayant vu cela, frère Léon revint à lui.

    Alors saint François, sachant en esprit que frère Léon avait eu une vision, l'appela à lui et lui demanda ce qu'il avait vu ; et quand frère Léon lui eut rapporté toute la vision en détail, saint François dit : « Ce que tu as vu est vrai. Le grand fleuve, c'est ce monde ; les frères qui se noyaient dans le fleuve sont ceux qui ne suivent pas la profession évangélique, surtout en ce qui touche à la très haute pauvreté ; mais ceux qui passaient sans danger sont ces frères qui ne cherchent ni ne possèdent en ce monde aucune chose terrestre ou charnelle, mais qui, ayant seulement la nourriture et le vêtement indispensables, vivent contents en suivant le Christ nu sur la croix, et portent avec allégresse et volontiers le fardeau et le joug suave du Christ et de la très sainte obéissance, ce pourquoi ils passent facilement de la vie temporelle à la vie éternelle. »

    A la louange du Christ. Amen. »

    "Actus", LIX : "D'une vision de frère Léon et comment cette vision fut révélée à saint François", in "Textes franciscains, Les Fioretti de saint François" (ch. XXXVI), traduction, introduction et notes d'Alexandre Masseron, aux Éditions Franciscaines, Paris, s.d. (1946).

    St François,Assise,vision,Frère Léon

    Saint François, gravure de Wenceslas Hollar (1607-1677)
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière !"

    « Qu'elle est donc grande la puissance de la Prière ! on dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu'elle demande. Il n'est point nécessaire pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s'il en était ainsi... hélas ! que je serais à plaindre !... En dehors de l'Office Divin que [je] suis bien indigne de réciter, je n'ai pas le courage de m'astreindre à chercher dans les livres de belles (italiques) prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant !... et puis elles sont toutes plus belles les unes que les autres... Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend... Pour moi la prière, c'est un élan du cœur, c'est un simple regard jeté vers le Ciel, c'est un cri de reconnaissance et d'amour au sein de l'épreuve comme au sein de la joie ; enfin c'est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l'âme et m'unit à Jésus.

    Je ne voudrais pas cependant, ma Mère bien-aimée, que vous croyiez que les prières faites en commun au chœur, ou dans les ermitages, je les récite sans dévotion. Au contraire j'aime beaucoup les prières communes car Jésus a promis de se trouver au milieu de ceux qui s'assemblent en son nom, je sens alors que la ferveur de mes sœurs supplée à la mienne, mais toute seule (j'ai honte de l'avouer) la récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... Je sens que je le dis mal, j'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit... Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion qui m'étonnait, car j'aime tant la Sainte Vierge qu'il devrait m'être facile de faire en son honneur des prières qui lui soient agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des Cieux étant ma Mère, elle doit voir ma bonne volonté et qu'elle s'en contente. »

    Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Manuscrit C (25 r°/v°), in "Œuvres complètes", cerf/DDB, Paris, 1996.

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    Vierge au sourire

    « Entre les diverses formules et manières d’honorer la divine Marie, il en est qu’il faut préférer, puisque nous savons qu’elles sont plus puissantes et plus agréables à notre Mère ; et c’est pourquoi Nous Nous plaisons à désigner en particulier et à recommander tout spécialement le Rosaire. Le langage vulgaire a donné le nom de couronne à cette manière de prier, parce qu’elle rappelle, en les réunissant par les plus heureux liens, les grands mystères de Jésus et de Marie, leurs joies, leurs douleurs et leurs triomphes. Le souvenir de la pieuse contemplation de ces augustes mystères, médités dans leur ordre, peut procurer aux fidèles un admirable secours, aussi bien pour alimenter leur foi et la protéger contre la contagion des erreurs que pour relever et entretenir la vigueur de leur âme. En effet, la pensée et la mémoire de celui qui prie de la sorte, éclairées par la foi, sont entraînées vers ces mystères avec l’ardeur la plus suave ; elles s’y absorbent et les pénètrent, et ne peuvent assez admirer l’oeuvre inénarrable de la Rédemption des hommes, accomplie à un prix si élevé et par une succession de si grands événements. »

    Léon XIII, Encyclique Octobrimense (22 septembre 1891).

  • Méditation : l'adoration eucharistique

    « Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui s'est fait pain rompu par amour, est le remède le plus valable et radical contre les idolâtries d'hier et d'aujourd'hui. S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous les chrétiens nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement, parce qu'en lui nous savons et nous croyons qu'est présent le seul Dieu véritable, qui a créé le monde et l'a tant aimé au point de lui donner son Fils unique (cf. Jn 3, 16). Nous nous prosternons devant un Dieu qui s'est d'abord penché vers l'homme, comme un Bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner vie, et il s'est agenouillé devant nous pour laver nos pieds sales. Adorer le Corps du Christ veut dire croire que là, dans ce morceau de pain, se trouve réellement le Christ, qui donne son vrai sens à la vie, à l'univers immense comme à la plus petite créature, à toute l'histoire humaine comme à l'existence la plus courte. L'adoration est une prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l'âme continue à se nourrir : elle se nourrit d'amour, de vérité, de paix ; elle se nourrit d'espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme. »

    Benoît XVI, extrait de l'homélie de la Fête Dieu, 22 mai 2008.

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  • Méditation - Poésie : Ave Maria

    « Prenant le chapelet qui s'use entre mes doigts,
    J'en récite le soir, l'Ave cinquante fois.
    Ayant péché, j'étais d'une tristesse amère ;
    Mais, simplement ainsi qu'un fils devant sa mère,
    Mains jointes, à genoux, les yeux mouillés de pleurs,
    J'ai répété : « Priez pour nous pauvres pécheurs ! »
    Et déjà dans mon cœur, je sens la paix renaître...
    Je crois, j'espère en Dieu. Je sais qu'il est un Maître
    Miséricordieux, bon clément, paternel.
    Pourtant, il est aussi, sur un trône éternel,
    Un Juge... Et quand je songe à ma vie, il me semble
    Que je suis devant lui bien coupable, et je tremble.
    Oui, mais la Bonne Vierge est là qui me défend !...
    Souvenons-nous : jadis, quand on était enfant,
    Que pour nous châtier de quelque faute grave
    Le père, juste, avançait, la main haute,
    Notre mère arrêtait son bras prêt à frapper...
    Or, dans le saint Récit qui ne peut nous tromper,
    Jésus-Christ, sur la Croix, donnant Jean à Marie,
    Lui dit : « Voilà ton fils ! » ... C'est pourquoi je la prie,
    A l'heure de ma mort, d'implorer mon pardon,
    Car, quand Jésus lui fit ce mystérieux don,
    Il lui léguait aussi l'humanité chrétienne
    Tout entière, et sa Mère, ô Seigneur, est la mienne !...
    Dans le creux de ma main, je vois mon chapelet,
    Et pour moi ces grains noirs sont comme une semence
    qu'avec un grand espoir, je jette au ciel immense.
    Chaque Ave va bientôt, miracle merveilleux,
    S'épanouir aux pieds de la Reine des Cieux,
    Et, suave parfum, ma prière fleurie

    Montera sans tarder vers la Vierge Marie. »

    François Coppée (1842-1908), in Sœur Paul-Emile, s.g.c.,
    "Le Renouveau Marial dans la Littérature Française",
    Éditions Spes, Paris, 1936.

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  • Discours du Pape François aux nouveaux évêques nommés au cours de l'année

    Ce midi, le Saint-Père s'est adressé aux évêques récemment nommés et participant à un cours organisé par la Congrégation pour les évêques et celle pour les Églises orientales. Vous êtes, a-t-il dit à ses hôtes, "le fruit d'un travail assidu et des prières de l’Église qui, dans le choix de ses pasteurs, reproduit la nuit que le Seigneur passa en prière...avant d'appeler à lui" ses apôtres, ceux qu'il allait "envoyer de par le monde". Après les émotions de la consécration, passées les premières craintes, vous ne "devrez jamais considérer comme évident le mystère qui vous a enveloppé, jamais abandonner votre étonnement face aux desseins de Dieu, ne jamais craindre d'avancer avec conscience, en sa présence et en celle de son Église". Puis il a rappelé à ces nouveaux évêques "le lien étroit entre la présence stable du pasteur d’Église et le progrès de son troupeau... Lorsqu'il fait défaut ou lorsqu'il s'isole, il met en péril l'action pastorale et le salut des âmes. Dans le don de pasteurs qu'il fait à l’Église, le Christ aime son Épouse et donne sa vie pour elle... On n'a pas besoin d'évêques superficiels car il faut pouvoir creuser profondément pour comprendre ce que l'Esprit inspire à l’Église. Ne soyez donc pas des évêques avec un programme déjà fixé, ni de ceux qui changent sans cesse d'adresse... Ne bloquez pas les forces régénératrices qui découlent du don reçu, afin de ne pas risquer d'aller et venir sans but... Nous savons tous où nous devons aller, toujours à la suite de Jésus". L'évêque doit habiter dans le Christ afin de pleinement habiter dans l’Église qui lui a été confiée. "Dans le regard de vos brebis, voyez toujours la flamme du Ressuscité" et ne "vous laissez pas tenter par l'illusion que serait un changement de peuple. Aimez celui que Dieu vous a donné...sans vous renoncer à en appeler au Seigneur" s'il faut un nouveau départ et regagner sa communion. Quelques soient les péchés, accueillez tout le monde "sans discrimination. Offrez la fermeté de l'autorité qui permet de grandir ainsi que la douceur paternelle qui en découle. Ne tombez pas dans la tentation de sacrifier votre liberté en vous entourant de courtisans et de clans consensuels. Le monde a le droit de retrouver l’Évangile qui libère sur les lèvres des pasteurs de l’Église". Enfin, le Saint-Père a recommandé à ses hôtes "d'imiter la patience de Moïse pour guider les fidèles... Rien n'est plus important que de les conduire à Dieu, en priorité les jeunes et les personnes âgées. Les premiers sont nos ailes, les seconds nos racines, sans lesquelles nous ne saurions où aller". En résumé, "soyez des sentinelles veillant vos communautés..., des hommes capables de cultiver et moissonner les champs de Dieu..., des pasteurs en mesure de recomposer l'unité...sans dissiper votre énergie en débats mais au profit de l'amour". Pour tout cela, il faut être fécond, patient, humble et beaucoup prier.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.9.14).

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : une louange digne de la sainteté du Père

    « Il n'y a que les chrétiens à qui il soit permis d'ouvrir la bouche, et de louer divinement le Seigneur. Il n'y a qu'eux qui aient accès auprès de sa souveraine Majesté. C'est qu'il se comptent véritablement pour rien, eux et tout le reste de l'univers, par rapport à Dieu, lorsqu'ils protestent que ce n'est que par Jésus-Christ qu'ils prétendent avoir avec lui quelque rapport. Cet anéantissement où leur foi les réduit, leur donne devant Dieu une véritable réalité. Ce jugement qu'ils prononcent d'accord avec Dieu même, donne à tout leur culte un prix infini. Tout est profane par rapport à Dieu, et doit être consacré par la divinité du Fils pour être digne de la sainteté du Père, pour mériter sa complaisance et sa bienveillance. Voilà le fondement inébranlable de notre sainte Religion. »

    Nicolas Malebranche (1638-1715), Entretiens sur la métaphysique et sur la religion (XIVe entretien, VIII), A Rotterdam, Chez Reinier Leers, 1688. (Gallica BNF)

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  • Méditation : les fruits de la prière

    « Que produit la prière ? Elle élève l'homme au-dessus de lui-même, au-dessus de la terre, elle le plonge dans Dieu, abîme de la douceur et de la suavité. Que produit la prière ? Elle s'empare de Dieu, en quelque sorte, elle le renferme dans le cœur de celui qui prie comme dans son sanctuaire, afin que l'homme le possède, l'aime, jouisse de lui avec toute liberté. Que produit la prière ? Elle place l'âme en face de Dieu, et Dieu en face de l'âme : ravissant spectacle, paysage autrement délectable que les plaines des cieux avec leurs étoiles. Que produit la prière ? Elle place le suppliant aux pieds de Dieu pour qu'il entende de la bouche divine la doctrine véritable, pour qu'il soupire avec l'épouse des Cantiques : Mon âme se fond de tendresse, quand le bien-aimé me parle. Que produit la prière ? Elle détruit le vieil homme, elle enfante l'homme nouveau, elle arrache les vices, elle sème les vertus. Que produit la prière ? Elle donne le mépris du monde, le courage dans la détresse, la possession de soi-même dans le bonheur, le calme dans le péril, la sérénité en toute occurrence. Que produit enfin la prière ? Elle relève, assouplit, éclaire, enflamme l'âme, et cette âme, décuplée de la sorte, s'envole aux spectacles éternels, aime ce qu'elle contemple, s'enivre de son amour, se repose dans cet enivrement céleste, et se procure dans ce repos inénarrable toute la gloire et la jouissance que les âmes peuvent obtenir sur terre.

    La prière est donc comme le pâturage de l'âme, le baiser de Dieu, la source du Liban, la demeure des délices ; c'est un miroir radieux où l'homme contemple avec son Seigneur et les mondes ; c'est la vie des vertus, l'exterminateur des vices, l'origine de tout bien ; c'est le lait où s'abreuvent les enfants de l'Esprit, le pain qui nourrit les forts, la manne des débiles, le secours des morts, le refuge de l’Église universelle ; c'est le port tranquille, le bocage frais sous le soleil ardent, le bouclier du combat, la couronne du vainqueur ; c'est l'échelle de Jacob, la porte royale qui mène au cœur de Dieu ; c'est la prémisse de la gloire ; c'est une reine magnifique dont les jeûnes, les aumônes, les chant des hymnes, le désert, les images, les temples sont le cortège et la parure ; c'est cette part opime que s'était réservée Marie, la sœur de Marthe, au témoignage du Sauveur ; c'est notre armure, enfin, notre invincible mais indispensable armure. Avec elle nous pouvons affronter l'enfer et conquérir le ciel ; sans elle nous ne pouvons rien pour le salut et la gloire. Qui a fait des miracles sans la prière, et que de victoires n'a-t-elle pas remportées sur l'ennemi du genre humain ? Quelle grâce n'obtient pas l'enfant de l'oraison, et que de guérisons miraculeuses, de prodiges sur terre et sur mer ne prodigue-t-elle pas à chaque heure ? La prière, voilà l'armure de Moïse, de Josué, de Gédéon, de Jephté, de David, d'Ezéchias, de Josaphat, des Machabées, des Constantin, des Théodose : voilà l'armure des vrais chrétiens.

    Aussi rien de plus familier aux saints que l'oraison. Jésus-Christ, le Saint des saints, passait les nuits dans cet exercice aimé ; il préluda par la contemplation à sa vie publique, il se prépara à mourir sur le Calvaire par une longue et fervente méditation. David, au milieu de ses occupations de roi, vaquait sept fois par jour à la prière, et y consacrait une partie de son sommeil. Dans l’Église naissante, on méditait sans cesse dans les temples, on y louait, on y bénissait toujours Dieu. Saint Bartholomée s'agenouillait cent fois le jour et cent fois la nuit. Saint Jacques avait les genoux durcis comme les genoux d'un chameau pour ses génuflexions prolongées et sans nombre. Les apôtres remirent le soin des intérêts temporels à des diacres, pour se livrer librement à la contemplation. La vie de saint François ne fut qu'une absorption continuelle en Dieu. Saint Dominique prêchait tout le jour et priait toute la nuit ; il puisait au pied du Christ les inspirations de ses prédications ardentes. Aussi quels fruits admirables opérait sa parole de feu ! Je ne parle pas de saint Antoine, de saint Benoît et de tant d'autres qui se retirèrent dans le désert pour prier loin du bruit.

    Si tant de saints ont mendié si assidûment, dans l'oraison, la grâce de Dieu, désiré sa lumière, imploré son secours, malgré leurs richesses spirituelles, que ferons-nous, nous les vrais pauvres et les vrais mendiants ? Pourquoi cueillaient-ils des moissons si abondantes, et pourquoi cette stérilité de nos labeurs et de nos peines ? C'est qu'ils étaient humbles, quoique riches, et que nous sommes superbes, quoique misérables. Ils plaçaient leur espérance en Dieu, et nous nous appuyons sur notre sagesse. Je vous exhorte donc à acquérir cette précieuse vertu, si vous désirez parvenir rapidement et sûrement à la possession du bien suprême, le béni des siècles. »

    St Robert Bellarmin (1542-1621), in "Les Discours", soigneusement revus et corrigés par l'auteur, Traduits du latin par Elie Berton, Tome IV, 11, 1, Paris, Louis Vivès, 1855 (Google Books, p. 257 sq.).

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    Gravure de Hieronymus Wierix (v.1553-1619)

  • Méditation : "la Croix rend la lumière à l'univers entier"

    « Désormais, par la croix, les ombres sont dissipées et la vérité se lève, comme nous le dit l'apôtre Jean : « L'ancien monde est passé, toutes choses sont nouvelles » (Ap 21,4-5). La mort est dépouillée, l'enfer livre ses captifs, l'homme est libre, le Seigneur règne, la création est dans la joie. La croix triomphe et toutes les nations, tribus, langues et peuples (Ap 7,9) viennent pour l'adorer. Avec le bienheureux Paul qui s'écrie : « Loin de moi la pensée de trouver ma gloire ailleurs que dans la croix de Jésus Christ notre Seigneur » (Ga 6,14), nous trouvons en elle notre joie. La croix rend la lumière à l'univers entier, elle chasse les ténèbres et rassemble les nations de l'Occident, de l'Orient, du Nord et de la mer en une seule Église, une seule foi, un seul baptême dans la charité. Elle se dresse au centre du monde, fixée sur le Calvaire.

    Armés de la croix, les apôtres s'en vont prêcher et rassembler dans son adoration tout l'univers, foulant aux pieds toute puissance hostile. Par elle, les martyrs ont confessé la foi avec audace et n'ont pas craint les ruses des tyrans. S'en étant chargés, les moines, dans une immense joie, ont fait de la solitude leur séjour.

    Lors du retour du Christ, cette croix paraîtra d'abord dans le ciel, sceptre précieux, vivant, véritable et saint du Grand Roi : « Alors, dit le Seigneur, apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme » (Mt 24,30). Nous la verrons, escortée par les anges, illuminant la terre, d'un bout de l'univers à l'autre, plus claire que le soleil, annonçant le Jour du Seigneur. »

    Homélie attribuée à Saint Ephrem (v.306-373), (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.181)

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  • Méditation : le chrétien, imitateur du Christ

    « "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ" (1 Co 4,16 ; 11,1). Voilà la règle du christianisme dans toute sa perfection, voilà la définition la plus exacte, la cime la plus haute, rechercher l'intérêt de tous. Ce que l'apôtre déclare en ajoutant : "comme je le suis moi-même du Christ". En effet rien ne peut nous rendre des imitateurs du Christ comme notre zèle pour le bien du prochain. Vous aurez beau jeûner, coucher par terre, vous étrangler, si vous n'avez pas un regard pour votre prochain, vous n'avez rien fait de grand, et quoi que vous ayez pu faire, vous demeurez encore bien loin de ce modèle... c'est qu'il ne peut pas être de vertu parfaite, si l'on ne recherche pas l'utilité d'autrui ; et c'est ce qui résulte de l'histoire de celui qui rapporta le talent intact et fut livré au supplice, parce qu'il ne l'avait pas fait fructifier. Toi donc, mon frère, même si tu t'abstiens de nourriture, que tu couches par terre, que tu manges de la cendre et ne cesses de gémir, si tu es inutile au prochain, tu n'as rien fait de grand. C'était là en effet autrefois la première préoccupation des hommes grands et généreux. Considérez attentivement leur vie, et vous verrez clairement qu'aucun d'eux ne considérait son intérêt propre, que chacun d'eux au contraire ne voyait que l'intérêt du prochain : ce qui a rehaussé leur gloire. »

    St Jean Chrysostome (fêté ce jour), Homélies sur la 1ère épître aux Corinthiens, Homélie 25 n.3, in M.J. Rouët de Journel s.j. "Textes ascétiques des Pères de l’Église", Éditions Herder Fribourg (Bade), 1947.

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  • Méditation : "Donnez-nous notre pain quotidien"

    « "Donne-nous notre pain quotidien". Ces paroles peuvent s'entendre au sens spirituel ou au sens littéral : dans le dessein de Dieu, les deux interprétations doivent contribuer à notre salut. Notre pain de vie c'est le Christ, et ce pain n'est pas à tout le monde, mais il est à nous. Comme nous disons "notre Père", parce qu'il est le Père de ceux qui ont la foi, ainsi nous appelons le Christ "notre pain", parce qu'il est le pain de ceux qui forment son corps. Pour obtenir ce pain, nous prions tous les jours ; nous ne voudrions pas à cause d'une faute grave nous priver du pain du ciel, nous séparer du corps du Christ, lui qui a proclamé : "Je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Et le pain que je donnerai c'est ma chair pour la vie du monde "(Jn 6,51). Le Seigneur nous a mis en garde : "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous" (Jn 6,53). Nous demandons donc tous les jours de recevoir notre pain, c'est-à-dire le Christ, et ne point nous écarter de sa grâce et de son corps. Nous pouvons aussi comprendre cette demande de la façon suivante : nous avons renoncé au monde ; par la grâce de la foi nous avons rejeté ses richesses et ses séductions ; nous demandons simplement la nourriture... »

    Saint Cyprien (v.200-258), La prière du Seigneur (18), Trad. Hamman, DDB, 1982 rev.

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  • Méditation : la "nourriture des anges", empreinte de la grâce dans l'âme...

    « Regarde, ma fille bien-aimée, quelle excellence acquiert l'âme qui reçoit comme elle doit le recevoir ce pain de vie, cette nourriture des anges. En recevant ce sacrement, elle est en moi et moi en elle. Comme le poisson est dans la mer, et la mer dans le poisson, moi je suis dans l'âme et l'âme est en moi, l'océan de la paix. Et, dans cette âme, réside la grâce : elle a reçu le pain de vie en état de grâce, et la grâce demeure, quand l'accident du pain est consommé.
    Je lui laisse l'empreinte de la grâce, comme fait le sceau qu'on pose sur la cire chaude : lorsqu'on retire le sceau, l'empreinte du sceau reste, de même la vertu de ce sacrement reste dans l'âme ; elle conserve la chaleur de ma divine charité, la clémence du Saint-Esprit ; elle garde la lumière de la sagesse de mon Fils. L’œil de l'intelligence est éclairé de la sagesse du Verbe, pour qu'elle connaisse et contemple la doctrine de ma Vérité, et cette sagesse, qui reste avec force, la fait participer à ma force toute-puissante, qui fortifie l'âme contre sa propre passion sensitive, contre les démons et contre le monde. »

    Notre Seigneur à Ste Catherine de Sienne, in Auguste Saudreau, "Les divines Paroles ou ce que le Seigneur a dit à ses disciples dans le cours des siècles chrétiens", Tome II, Angers, Ed. de l'Ouest, 1936.

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  • Méditation avec St Augustin : apprendre l'humilité pour connaître le vrai bonheur

    « "Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi" (Mt 11,29) non pas à construire l'univers, ni à créer les choses visibles et invisibles, ni à faire des miracles dans ce monde et à ressusciter des morts, mais "apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur" (Mt 11,29). Vous voulez devenir grand ? Commencez par vous faire petit. Vous songez à construire un édifice d'une grande hauteur ? Songez d'abord au fondement qu'est l'humilité. Celui qui se propose d'élever un édifice massif creuse d'autant plus les fondations que la bâtisse sera plus considérable. Quand on construit l'édifice, on s'élève en hauteur ; on s'abaisse au contraire en creusant les fondations. L'édifice s'abaisse donc avant de s'élever, et son abaissement doit précéder le faîte de son élévation. Quel est le faîte de l'édifice que nous entreprenons de construire ? Jusqu'où doit s'élever le sommet de cet édifice ? Je le dis tout de suite : jusqu'à la vue de Dieu. Vous voyez quel but élevé, quelle fin sublime : voir Dieu. Celui qui désire ce bonheur comprendra ce que je dis et ce qu'il entend. Ce qui nous est promis, c'est la vue de Dieu, du Dieu suprême. Le vrai bonheur, en effet, c'est de voir le Dieu qui nous voit. »

    St Augustin, Sermon 69, 1, 2, in "Textes ascétiques des Pères de l’Église", pp.266-267.

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    Gravure de Gustave Doré, La divine Comédie, Le paradis (Chant XXXI)

  • Angélus de ce dimanche 24 août 2014

    Lors de son Angélus de ce dimanche, le Pape a commenté comme d'habitude l'Évangile du jour, « le célèbre passage dans le récit de Saint-Matthieu dans lequel Simon, au nom des Douze, professe sa foi en Jésus comme le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus appelle Simon bienheureux pour sa foi, reconnaissant en elle un don spécial du Père, et Il dit : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »

    Il a insisté sur le sens de ce mot : « Pierre, qui dans la langue de Jésus se dit « Képhas », est une parole qui signifie « roc ». Dans la Bible, ce terme, « roc », se réfère à Dieu. Jésus l’attribue à Simon pas pour ses qualités ou ses mérites humains, mais sa foi sincère et ferme, qui lui vient d’en haut. Jésus sent dans son cœur une grande joie, parce qu’Il reconnait en Simon la main du Père, l’action de l’Esprit Saint. Il reconnait que Dieu le Père a donné à Simon une foi digne de confiance, sur laquelle Lui, Jésus, pourra construire son Église, c’est-à-dire sa communauté, c’est-à-dire nous tous ! »

    Le Saint-Père a insisté sur la nouveauté introduite par la foi chrétienne, qui ne se base plus sur la généalogie, comme dans la tradition juive, mais sur une adhésion personnelle au Christ : « Jésus a dans son esprit la volonté de donner vie à son Église, un peuple fondé non plus sur la descendance, mais sur la foi, c’est-à-dire sur le rapport avec Lui-même, un rapport d’amour et de confiance. Notre rapport avec Jésus construit l’Église. Et donc pour commencer son Église Jésus a au besoin de trouver dans les disciples une foi solide, digne de confiance. »

    Jésus nous appelle tous à construire l'Église, malgré nos imperfections

    Et le Pape renvoie donc à notre position actuelle dans la construction de l'Église : « Si le Seigneur trouve dans notre cœur une foi, je ne dis pas "parfaite", mais "sincère", alors Il voit aussi en nous les pierres vivantes avec lesquelles construire sa communauté. De cette communauté, la pierre fondamentale est le Christ, pierre angulaire et unique. (...) Chaque baptisé est appelé à offrir à Jésus sa propre foi, pauvre mais sincère, pour qu’Il puisse continuer à construire son Église, aujourd’hui, dans toutes les parties du monde. »

    « À notre époque les gens pensent que Jésus est un grand prophète, un maitre de sagesse, un modèle de justice. Et aussi aujourd’hui, Jésus demande à ses disciples, à nous tous : "Mais vous, qui dites-vous que je suis ?" Qu’est-ce que nous répondons ? Pensons-y. Mais surtout prions Dieu le Père, pour qu’Il nous donne la réponse. Et par l’intercession de la Vierge Marie, prions-le pour qu’Il nous donne la grâce de répondre, avec un cœur sincère, "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !" C’est le vrai Credo ! Répétons-le tous ensemble ! », a conclu le Pape, invitant la foule à répéter cette parole avec lui.

    Appel pour l'Ukraine

    À l'issue de l'Angélus, le Pape a délivré un message pour l'Ukraine, qui célèbre les 23 ans de son indépendance dans un contexte de guerre civile. « Aujourd'hui mes pensées se dirigent particulièrement vers la terre aimée d'Ukraine, qui célèbre aujourd'hui sa fête nationale, à tous ses fils et filles, à leur soif de paix et de sérénité, menacés par une situation de tensions et de conflit qui ne s'apaise pas, générant tant de souffrance dans la population civile. Nous confions au Seigneur Jésus et à la Madonne cette entière Nation et nous prions ensemble surtout pour les victimes, leurs familles et tant qui souffrent. J'ai reçu une lettre d'un évêque, qui raconte toute cette douleur. Prions ensemble pour cette terre aimée, en ce jour de la fête nationale ! » Et le Saint-Père a récité, avec les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, un "Je vous salue Marie" pour la paix en Ukraine.

    Source : Radio Vatican.