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grâces - Page 3

  • Méditation pour les enfants : après la Communion

    (Suite du dimanche 8 novembre)

    Adoration - Reconnaissance - Abandon - Dévouement
     
    « I. L'adoration - Celui que vous possédez en ce moment dans votre cœur, c'est ce même Dieu que les anges et les saints adorent dans le ciel en répétant ce sublime cantique : Sanctus, sanctus, sanctus. Il est la sainteté même ; il opère la sainteté dans les âmes, il couronne la sainteté dans le séjour de la gloire. A lui revient toute louange, tout honneur, toute adoration. Sans doute, mes enfants, vous vous sentez incapables de rendre à votre Dieu des hommages dignes de lui. Priez la très sainte Vierge, votre ange gardien, vos saints patrons, de suppléer à votre faiblesse et d'offrir à Jésus les flammes de leur amour...

    II. La reconnaissance - Ce Dieu si grand et si digne de vos adorations est en même temps un Dieu plein de bonté et de générosité. Non content de vous communiquer ses biens, il s'est donné lui-même tout entier. Quelle ne doit pas être votre reconnaissance pour un si grand bienfait ? Votre vie employée tout entière en actions de grâces ne suffirait pas pour payer dignement la moindre des faveurs de votre Dieu. Comment pourrez-vous jamais reconnaître dignement le don incomparable qu'il vous a fait aujourd'hui ? Répétez avec le Prophète-Roi : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, et jamais sa louange ne tarira dans ma bouche. » (Ps XXXIII, 2)

    III. L'abandon - En cet heureux moment, chers enfants, n'entendez-vous pas le Seigneur vous dire de sa voix intime : « Mon fils, donne-moi ton cœur. » (Prov XXIII, 26) Eh bien ! ce cœur, vous le lui abandonnerez tout entier, avec ses désirs et ses affections. Jésus s'est donné à vous sans réserve : vous voudrez lui appartenir sans partage...

    IV. Le dévouement - Ah ! désormais vous ne refuserez rien à Notre-Seigneur de tout ce qu'il vous demandera. Votre dévouement à sa gloire, à son culte, à son service, sera sans bornes. Avec l'apôtre saint Paul, vous jetterez à la vie et à la mort, et à quoi ce que soit au monde, le courageux défi de jamais vous séparer de la charité du Christ. Que ces sentiments, mes chers enfants, vous accompagnent aujourd'hui ; qu'ils vous animent toute votre vie, et vous rappellent ce beau jour de votre première communion. »

    M. H.-C.-A. Juge, Manuel de Prédication Populaire, Tome second (IIe Série : Première Communion, IX), Société Générale de Librairie Catholique, Paris - Bruxelles, 1881.

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  • Méditation : De l'acquisition patiente de l'humilité

    « Pour s'exciter à l'humilité, certains, durant toute leur vie, se servent du souvenir de leurs péchés passés, même déjà pardonnés, et par ce moyen frappent en plein visage leur vaine estime d'eux-mêmes. D'autres pensent à la Passion du Christ, et se considèrent toujours comme des débiteurs. D'autres se tiennent pour peu de chose, à cause de leurs manquements quotidiens. Chez d'autres, les tentations sans cesse renaissantes, les faiblesses et les péchés ont mortifié l'orgueil. D'autres, par leur pénurie de grâces, ont acquis la mère de toutes les grâces. Il y en a aussi - mais en existe-t-il encore ? il ne m'appartient pas de le dire - qui, au sujet des dons mêmes de Dieu et dans la mesure où ceux-ci s'accroissent, s'humilient eux-mêmes et passent ainsi leur vie en se considérant comme indignes de telles richesses, et comme si chaque jour ajoutait à leur dette. Voilà l'humilité, voilà la béatitude, voilà la parfaite récompense. »

    St Jean Climaque (v.575-v.650), L’Échelle Sainte, Vingt-cinquième degré (35), Spiritualité Orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.

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  • Méditation - Prière : « Me voici, Seigneur, avec toutes mes infirmités et mes misères... »

    « Adorable Sauveur, j'ai entendu la parole si douce que vous avez inspirée vous-même à votre Apôtre : Approchons-nous avec confiance du trône de la grâce, afin d'y recevoir la miséricorde, et d'y trouver la grâce et le secours qui nous est nécessaire. Comment ne le verrais-je pas devant moi, ce trône de grâce ? Vous l'avez vous-même, ô divin Jésus, élevé au milieu de nous, et sous les yeux de vos enfants, lorsque vous avez institué le sacrement adorable qui nous met en possession de votre Corps sacré, et par là même de votre Personne divine. C'est bien ici que j'entends ces paroles suaves : Venez à moi, vous tous, vous surtout qui portez le lourd fardeau de toutes les misères qui sont la conséquence de cette pauvre nature, gâtée et pervertie dès son origine. Venez, et moi je vous soulagerai.
    Se peut-il, ô très doux Jésus, que des chrétiens, vos enfants, demeurent sourds à cette invitation partie de votre Cœur divin ; et peut-on concevoir qu'il y ait des âmes insensibles, indifférentes, assez aveugles pour ne rien puiser à cette source intarissable de toutes les célestes bénédictions ? Ah ! Seigneur, du moins ce ne sera pas moi qui refuserai de demander, de chercher et de frapper à la porte de votre Cœur, moi qui sais bien que celui qui vous prie est toujours exaucé, que celui qui cherche le bonheur auprès de vous, ne manque jamais de le rencontrer, enfin que l'âme fidèle est assurée de pénétrer dans un asile toujours ouvert aux pauvres et aux malheureux, quand elle sait frapper à la porte de votre Cœur.
    Me voici donc, Seigneur, avec toutes mes infirmités et mes misères. Si le souvenir de mes infidélités anciennes, et de mes chutes nombreuses me poursuit et m'attriste, la pensée de votre miséricorde me soutient et relève mon courage. N'est-ce pas pour me sauver que vous êtes mort sur la croix ? N'est-ce pas pour être tous les jours sur cet autel mon prêtre, mon médiateur, ma victime, que vous avez institué le sacrement adorable de la divine Eucharistie ? Comment pourrais-je douter un seul instant de l'amour infini qui vous a porté à opérer en ma faveur de si profonds mystères de miséricorde ?
    Eh bien, Seigneur, je m'approche de vous, et je tombe à vos pieds, en vous demandant les effets de cette immense miséricorde. Ouvrez en ma faveur le trésor de la grâce ; ce trésor, c'est votre propre Cœur dans lequel habite toute la plénitude de la divinité ; inclinez-le vers moi, ce Cœur brûlant d'amour, et faites couler sur mon âme un torrent de bénédictions et de grâces. Vous le savez ; ce que je désire, et ce que je vous demande, c'est l'accomplissement sur moi de votre volonté adorable. Or, votre volonté, c'est ma sanctification. O Jésus, sanctifiez mon âme, mon intelligence, mon imagination, ma mémoire ; sanctifiez mon cœur, ma volonté avec tous ses désirs, tous ses mouvements et toutes ses affections ; sanctifiez mon corps et tous mes sens, afin que je ne les emploie que pour votre service, pour procurer votre gloire, et pour l'édification de mes frères. Sanctifiez ma vie, mes occupations, mon travail, mes douleurs et mes tristesses, comme mes consolations et mes joies ; sanctifiez ma mort, et rendez-la précieuse devant vous, comme vous l'avez promis pour vos élus et pour vos saints.
    Mais comment pourrais-je oublier mes frères qui s'égarent, et qui désertent votre maison, pour courir après les joies trompeuses et les fausses délices d'un monde plongé dans la corruption et dans l'aveuglement le plus funeste ? Divin Jésus, ayez pitié de ces pauvres âmes qui se perdent en s'éloignant de vous, en oubliant, de la manière la plus déplorable, les promesses et les engagements sacrés de leur baptême. Que votre grâce aille les chercher, qu'elle les éclaire, qu'elle les touche pour les ramener à vous ; ne les abandonnez pas, malgré leur ingratitude. Vous avez pleuré sur elles comme sur moi, pendant que vous étiez sur la terre ; laissez tomber une larme brûlante d'amour sur ces cœurs qui peuvent encore vous aimer et contribuer à votre gloire. Oui, ô mon divin Sauveur, je l'espère avec une douce confiance, ce jour sera un jour de grâce et de miséricorde ; nos adorations, nos hommages, la ferveur de nos prières, attireront des torrents de grâces sur nous aussi bien que sur les pauvres pécheurs qui sont l'objet de notre compassion, et dont le retour sincère à l'observation de votre loi sainte, doit répandre la joie dans l’Église et parmi tous vos enfants. Seigneur, Seigneur, ayez pitié de nous, détournez vos yeux de nos crimes, et ne vous souvenez que de vos éternelles miséricordes. »

    Abbé François-Xavier Coulin (1800-1887), La Divine Eucharistie, Tome I, "Entretiens avec Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement", Paris - Tournai, H. Casterman, 1861.

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  • Méditation : Zèle et pardon

    « Pour exercer le zèle, il faut d'abord ne pas s'offenser des défauts de nos frères, mais les supporter avec compassion et indulgence. « Nous devons, nous qui sommes forts, dit saint Paul, supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas. » (Rm XV, 1.) D'ailleurs, si nous n'avons pas certains défauts, que nous déplorons chez autrui, si nous sommes plus forts, plus éclairés, nous avons cependant nos misères, et tous nous avons besoin d'indulgence et de bonté. Et le support doit aller jusqu'à la condescendance : « A celui qui veut t'appeler en justice pour avoir ta tunique, dit le Seigneur, abandonne encore ton manteau ; si quelqu'un veut te contraindre à faire mille pas, fais-en avec lui deux mille ; à qui te demande donne ; à qui veut t'emprunter prête. » (Mt V, 40-42.)

    Nous disons chaque jour à Dieu : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Notre Seigneur qui nous a appris à faire cette prière, a dit encore : « Pardonnez et il vous sera pardonné ; car on vous appliquera la même mesure que celle avec laquelle vous aurez mesuré les autres. » (Lc VI, 37.) Il nous pardonne bien ce grand Dieu, Lui, qui comme dit le prophète, jette au fond de la mer tous nos péchés (Michée VII, 19.) Et cependant les injures qui Lui sont faites par le péché sont bien autrement graves que les offenses, les procédés indélicats, auxquels nous sommes si sottement sensibles. « Il n'y a rien, dit saint Jean Chrysostome, qui nous rende semblables à Dieu comme de demeurer paisibles à l'égard de ceux qui nous offensent. » (Hom. 20 in Matth.) Jésus a dit encore : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. » (Mt V, 14.) Ce n'est donc pas un demi-pardon que Jésus veut de nous, mais un pardon complet. Par là non seulement nous obtiendrons le complet pardon de nos fautes, mais nous attirerons sur nous des grâces puissantes, qui nous feront faire de grands progrès dans la vertu. »

    Auguste Saudreau (1859-1946), Manuel de spiritualité (Chap. XIV, 4), Deuxième édition, Charles Amat - Paris / Brunet - Arras / Imp. G. Grassin - Angers, 1920.
    (Le P. Saudreau fut aumônier des religieuses du Bon Pasteur à Angers, de 1895 à sa mort)

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    Aimer avec la douceur du Cœur de Jésus
     
    « Dans notre monde marqué par la brutalité, associer l'amour et la douceur peut paraître décalé. Jésus, lui, est l'amour même, et il est irrésistiblement attiré par toute âme douce. Du disciple bien-aimé, Théophylacte (+ 1108) écrit : « Jean était le plus innocent, le plus simple, le plus doux de tous, c'est pourquoi il est aimé. Sois tel, et le Seigneur daignera te laisser reposer sur sa poitrine [...], car c'est dans le cœur que la théologie comprend les paroles mystérieuses du Seigneur qui sont voilées par l’Écriture (1). » Cela encourageait Marguerite-Marie à dire à ses sœurs : « Soyez douce, si vous voulez plaire au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui ne se plaît qu'avec les doux et humbles de cœur (2). » Si une âme douce exerce un irrésistible attrait sur le Cœur de Dieu, c'est que cette vertu est en quelque sorte la moelle de la charité : « La douceur envers le prochain vous rendra supportante et condescendante à son égard, charitable [...]. Et c'est ainsi que vous gagnerez le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ (3). » A l'inverse, une dureté entretenue éloigne Jésus. D'ailleurs, à propos d'une personne endurcie, la sainte de Paray écrivait : « Je pense que la dureté de son cœur envers cette autre rendra tellement insensible le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur à son égard que non seulement il lui refusera les grâces qu'il avait dessein de lui donner pour l'unir à lui en la perfectionnant ; mais de plus il retirera même celles qui sont les plus propres à son salut éternel, en l'abandonnant à elle-même. (4) » »

    1. Théophylacte, Sur Jean 13, 23, PG 124, p. 162. Cité par Martin Pradère, Jésus doux et humble de Cœur. - 2. Vie et Œuvres de sainte Marguerite-Marie Alacoque, éd. Saint-Paul, 1990-1991, « Avis particuliers » n° 16, tome II, p. 557. - 3. Ibid., « Avis particuliers » n° 31, tome II, p. 579. - 4. Ibid., « Lettres » n° 104 à Mère de Saumaise, tome II, p. 345.

    Joël Guibert, Rendre amour pour amour - Une spiritualité du Cœur de Jésus, Pierre Téqui éditeur, Paris, 2015.

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  • Méditation : Ne rien vouloir d'autre que Dieu

    « Allez joyeusement, et ne regardez point si vous avez de la clarté, de l'intelligence, et semblables : contentez-vous que notre Seigneur est riche de tous ces dons et grâces ; aimez-les en lui, et ne les désirez nullement pour vous. Bienheureux sont les pauvres d'esprit. O la grande richesse, de ne vouloir chose quelconque que Dieu ! en cela consiste notre bonheur. Il faut que je vous dise la vérité, ma très chère fille. Je suis grandement touchée de vous voir toujours marcher avec ces ennuis et abattements d'esprit. Ne sauriez-vous faire cet entier et irrévocable délaissement de vous-même entre les mains de Dieu, vous dépouillant de tout soin de vous, et du désir des vertus ; n'en voulant que celles qu'il vous donnera, et selon les occasions qui s'en présenteront, auxquelles il faut être fidèle. Nue et sans vertus, je suis venue au monde ; et sans vertu quelconque je me remets, mon Dieu, en vos mains. Dites cela, ma fille ; et quand vous verrez que votre esprit se voudra revêtir, à cause qu'il s'est dépouillé, ne faites autre chose que de le retourner simplement à son Dieu, et demeurez entre les bras de sa providence comme un enfant, lui laissant sans réserve le soin de ce qui vous regarde : car ces ennuis d'esprit ne procèdent que de ce que vous n'avez pas la perfection que vous désirez. Or il vous faut contenter de celle que notre Seigneur veut que vous ayez ; étant la vraie perfection, que cette résignation et ce repos d'esprit. Je vous écris ceci avec un extrême désir que vous le pratiquiez soigneusement, et ne devez jamais chercher exercice que celui-ci, qui vous est grandement propre, et servira de remède à tout ce qui vous pourra arriver. Que si votre travail n'est suivi de la victoire, embrassez ces croix amoureusement, et soyez joyeuse de n'être pas joyeuse. Bienheureux sont les nus, car Dieu les revêtira. Sa bonté nous fasse la grâce d'être parfaitement dépouillées. »

    Ste Jeanne de Chantal, extrait de la 195e Lettre à une Supérieure, in "Lettres de Sainte Chantal" (p. 377-378), Nouvelle édition, Tome I, A Paris, J.J. Blaise, 1823.

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  • Méditation : Marie, Reine et Mère de miséricorde

    « Ô Reine et Mère de miséricorde, qui dispensez les grâces à tous ceux qui recourent à vous, avec la libéralité d'une Reine, et l'amour de la plus tendre mère ; je me recommande à vous, dénué que je suis de mérites et de vertus, et insolvable envers la justice divine. Ô Marie, vous tenez la clé des célestes miséricordes ; ne vous souvenez pas de mes péchés, et ne me laissez pas dans cet affreux dénuement. Vous êtes si libérale avec tous, accordant toujours plus qu'on ne vous demande, montrez-vous de même à mon égard. Ma souveraine, protégez-moi ; là se bornent mes vœux. Je ne crains pas les démons, car vous êtes plus puissante que l'enfer ; je ne redoute point mes péchés, car un mot que vous adresserez à Dieu suffira pour obtenir un pardon général ; je ne tremble pas devant l'indignation du Seigneur, que j'ai offensé, car il s'apaise à une seule de vos prières. En un mot, si vous me protégez, j'espère tout, parce que vous pouvez tout. Ô Mère de miséricorde, je sais que vous trouvez du plaisir et de la gloire à soulager les plus misérables, et que, dès qu'ils ne s'obstinent pas dans le mal, vous pouvez les secourir. Je suis pécheur, mais, loin de m'obstiner, je veux changer de vie ; ainsi vous pouvez venir à mon aide ; secourez-moi et sauvez-moi. Je me remets aujourd'hui entièrement dans vos mains. Dites-moi ce que je dois faire pour plaire à Dieu, et je le ferai ; j'espère le faire avec votre secours, ô Marie, ma Mère, ma lumière, ma consolation, mon refuge, mon espérance. Ainsi soit-il, ainsi soit-il, ainsi soit-il. »

    St Alphonse de Liguori (1696-1787), Les gloires de Marie, Tome I (Ch. V, prière), Traduction nouvelle conforme au texte italien, A Paris, Chez Gaume Frères, Libraires, 1832.
    (Fête le 2 août au calendrier traditionnel, avancée au 1er août au nouveau calendrier)

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    Tableau de Marie Médiatrice apporté par le Père Finet à Marthe Robin

  • Audience générale de ce mercredi 17 juin 2015

    Ce matin, au cours de l'audience générale tenue Place St Pierre en présence de 15.000 personnes, le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse sur la famille en abordant la question de l'attitude devant la mort : "Lorsqu'elle touche nos proches, la mort n'apparaît jamais comme un fait naturel. Pour des parents, survivre à un enfant...contredit la nature élémentaire des liens qui donnent un sens à la famille. La perte d'un enfant...est une offense aux promesses et aux dons d'amour offerts à la vie générée".
    Ce même désarroi est vécu "par l'enfant qui perd ses parents ou un de ses parents. La perte est d'autant plus angoissante lorsqu'on ne dispose pas de l'expérience suffisante pour identifier ce qu'on expérimente. Dans ces cas, la mort est comme un sombre précipice dans la vie des familles qu'on ne sait expliquer, au point d'en arriver à accuser Dieu. Souvent à Ste Marthe des parents me montrent la photo de leur enfant" décédé "et me disent qu'il s'en est allé... Combien de fois, et je le comprends, les gens s'en prennent à Dieu et blasphèment !...
    Ceci dit, la mort a des complices qui sont pires qu'elle. Ce sont la haine, l'envie, la superbe, en somme le péché de ce monde qui œuvre pour la mort et la rendent encore plus douloureuse et injuste... Les puissances auxiliatrices de la mort...accompagnent l'histoire de l'humanité. Pensons à l'absurde normalité avec laquelle, ici ou là, les événements ajoutant l'horreur à la mort sont provoqués par la haine ou l'indifférence. Seigneur, fais en sorte que l'on ne s'habitue pas !...
    Mais tant de familles démontrent que la mort n'a pas le dernier mot...en trouvant la force de conserver la foi et l'amour... Dans la lumière de la Résurrection, le Seigneur n'abandonne personne... Ainsi pouvons nous retirer à la mort le dard vénéneux dont parle Paul...qui empoisonne la vie. Dans la foi nous pouvons nous consoler les uns les autres, dans la certitude que le Seigneur a vaincu la mort une fois pour toutes... L'amour est plus fort que la mort".
    Cette approche de la mort de famille à famille, dans la solidarité de la foi crée une nouvelle solidarité et renforce l'espérance. Naître et renaître dans l'espérance, c'est ce que nous offre la foi". Dans la lecture du jour, a poursuivi le Pape, Luc rapporte la résurrection par Jésus du fils de la veuve. "Jésus a rendu son fils à sa mère, la voilà notre espérance. Le Seigneur nous rendra tous nos êtres chers et nous les retrouverons... La foi nous protège de la vision nihiliste de la mort et des fausses consolations du monde, elle évite que la vérité chrétienne se mêle aux croyances mythologiques, à des rites et des superstitions antiques comme modernes... Le droit aux pleurs ne doit pas être refusé. Jésus lui même a pleuré devant la peine d'une famille aimée !". Son irrévocable promesse de résurrection des morts prouve que l'amour de Dieu agit, et qu'il est plus fort que l’œuvre de la mort. De cet amour nous devons être les complices".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 17.6.15).

    Après la catéchèse, le Pape a rappelé que demain sera publiée son encyclique sur la défense de la création. Cette maison commune de l'humanité, a-t-il dit, est menacée, ce qui nous menace tous et plus particulièrement les plus pauvres. "Je lance donc un appel à la responsabilité en vertu de la mission que Dieu a confiée à l'homme, cultiver et protéger le jardin où il l'a placé. Prenez tous en compte ce document qui prend place dans le cadre de la doctrine sociale de l'Eglise".
    Puis, évoquant la prochaine Journée mondiale du réfugié (ONU, 20 juin), le Saint-Père a appelé "à prier pour tant de frères et de sœurs qui cherchent refuge loin de chez eux. Ils cherchent un nouveau foyer où vivre sans crainte, dans le respect de leur dignité. Je soutiens l'action de tous ceux qui leur viennent en aide, dans l'espoir que la communauté internationale agisse de manière cohérente et efficace pour prévenir les causes des phénomènes migratoires forcés. Je vous invite tous à demander pardon pour les personnes et les institutions qui ferment les portes à ces personnes en recherche d'une famille et d'une protection".
    Saluant des pèlerins polonais, il a enfin signalé la mémoire liturgique de saint Albert Chmielowski, qui consacra sa vie aux pauvres, aux sans abri et aux incurables. "A son exemple ouvrons nous aux besoins de nos frères dans le besoin. Comme lui tendons à la sainteté. Servons le Christ dans les pauvres et soyons pour autrui bons comme le pain".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 17.6.15).

     

    Résumé :

    « Frères et sœurs, la mort est une expérience qui touche toutes les familles. Elle semble contredire la nature des relations qui donnent sens à la famille, lorsque des parents  perdent un enfant qui avait été l’objet de tant de joies, de sacrifices et de promesses ; ou bien lorsque de jeunes enfants souffrent l’expérience angoissante du vide et l’abandon causée par la mort d’un parent. La mort physique a pour « complice » le péché du monde, qui la rend plus douloureuse et injuste. Cependant dans la lumière de la résurrection nous pouvons empêcher la mort de nous faire sombrer dans la nuit. Beaucoup de familles endeuillées témoignent courageusement que la mort n’a pas le dernier mot. Le Seigneur a vaincu la mort pour toujours, et nos chers défunts ne sont pas retournés au néant, mais sont entre les mains de Dieu. Dans la foi, l’expérience du deuil peut rendre nos familles plus unies et plus ouvertes à la douleur des autres familles éprouvées. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venues de Belgique et de France.
    Je souhaite aujourd’hui me faire particulièrement proche, par la prière, des familles que la mort a douloureusement éprouvées. Qu’elles gardent ferme la foi en la résurrection des morts promise par le Seigneur, et que les secours de la grâce les rendent plus encore unies et solidaires.
    Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : L'adoration eucharistique

    « L'adoration eucharistique a pour objet la divine Personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ présent au Très Saint Sacrement.
    Il y est vivant, il veut que nous lui parlions, et il nous parlera.
    Tout le monde peut parler à Notre-Seigneur. N'est-il pas là pour tous ? Ne nous dit-il pas : Venez tous à moi ?
    Et ce colloque, qui s'établit entre l'âme et Notre-Seigneur, c'est la vraie méditation eucharistique, c'est l'adoration.
    [...]
    Pour bien adorer, il faut se rappeler que Jésus-Christ, présent dans l'Eucharistie, y glorifie et y continue tous les mystères et toutes les vertus de sa vie mortelle.
    Il faut se rappeler que la sainte Eucharistie, c'est Jésus-Christ passé, présent et futur ; que l'Eucharistie est le dernier développement de l'Incarnation et de la vie mortelle du Sauveur ; que Jésus-Christ nous y donne toutes les grâces ; que toutes les vérités aboutissent à l'Eucharistie, et qu'on a tout dit en disant l'Eucharistie, puisque c'est Jésus-Christ.
    Que la très sainte Eucharistie soit donc votre point de départ dans la méditation des mystères, des vertus et des vérités de la religion. Elle est le foyer : ces vérités ne sont que des rayons. Partons du foyer, et nous rayonnerons.
    Quoi de plus simple que de trouver le rapprochement de la naissance de Jésus dans l'étable, avec sa naissance sacramentelle sur l'autel et dans nos cœurs ?
    Qui ne voit que la vie cachée de Nazareth se continue dans la divine Hostie du Tabernacle, et la Passion de l'Homme-Dieu sur le Calvaire se renouvelle au saint Sacrifice à chaque moment de la durée et dans tous les lieux du monde ?
    Notre-Seigneur n'est-il pas doux et humble au Sacrement comme pendant sa vie mortelle ?
    N'est-il pas là toujours le bon Pasteur, le Consolateur divin, l'Ami du cœur ?
    Heureuse l'âme qui sait trouver Jésus en l'Eucharistie, et en l'Eucharistie toutes choses ! »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Sainte Eucharistie, Première série, Société Saint Augustin - Desclée de Brouwer, 1928 (16e éd.).

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  • Méditation : Vers l'intimité divine

    « Ami, pour la vie d'union avec Dieu, il faut à la fois beaucoup compter sur Dieu – car tout, absolument tout, vient de lui, gratuitement – et agir avec beaucoup de ténacité – car les grâces ne sont données qu'aux généreux, aux sacrifiés, aux avides.
    Donc, toujours, à la fois, deux attitudes : premièrement, implorer avec soumission : "Sans vous, rien n'aura lieu, Seigneur !" (Saint Jean de la Croix) ; deuxièmement, déployer "cette obstination douce" en laquelle le cher abbé Bremond reconnaît une des caractéristiques des "vrais mystiques".
    Remarque très importante, très encourageante : les efforts qu'on fait en vue de l'intimité divine sont un signe que Dieu veut nous donner cette intimité ! C'est évident puisque ces efforts eux-mêmes nous sont donnés par Dieu. Chaque pas que nous faisons nous prouve que le chemin est déjà préparé par Dieu. Chaque acte de volonté par lequel nous choisissons l'union avec Dieu est un signe que nous sommes déjà désignés pour le divin privilège.
    C'est ce qu'exprime Pascal en une formule très solide : "Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m'avais trouvé !" Ou la variante ci-après : "Tu ne me chercherais pas, si tu ne me possédais. Ne t'inquiète donc pas." »

    Père Jérôme (1907-1985), Car toujours dure longtemps, Fayard, Paris, 1986, p. 27-28.

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  • Méditation : « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, même le péché » (Rm 8, 28)

    « Il est certain que, dans les vues de Dieu, les fautes où il permet que nous tombions doivent servir à notre sanctification, et qu'il ne tient qu'à nous d'en tirer cet avantage. Il arrive néanmoins, au contraire, que nos fautes nous nuisent, moins par elles-mêmes que par le mauvais usage que nous en faisons.

    Les personnes pour qui j'écris ceci, sont uniquement celles qui sont déterminées à ne commettre délibérément aucune faute, et à qui pourtant il en échappe beaucoup, nonobstant leur résolution, par premier mouvement, par inadvertance, par faiblesse.
    Il leur arrive, d'ordinaire, de s'étonner de leurs fautes, de s'en troubler, d'en avoir une mauvaise honte, de se laisser aller au dépit et au découragement. Ce sont là autant d'effets de l'amour-propre, effets plus pernicieux que ne le sont les fautes mêmes. On s'étonne d'être tombé, on a grand tort, et c'est une marque qu'on ne se connaît guère. On devrait, au contraire, être surpris de ne pas tomber plus souvent et en des fautes plus graves, et rendre grâces à Dieu des chutes dont il nous préserve. On se trouble chaque fois qu'on se surprend dans quelque faute ; on en perd la paix intérieure ; on est tout agité, et l'on s'en occupe des heures, des journées même entières. Il ne faut jamais se troubler ; mais, quand on se voit à terre, il faut se relever tranquillement, se retourner vers Dieu avec amour, lui demander pardon, et ne plus penser à ce qui est arrivé que quand il faudra s'en accuser. [...]

    Saint Paul a dit que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu. Oui, tout tourne à leur bien, même leurs fautes, et quelquefois des fautes très graves. Dieu permet ces fautes pour nous guérir d'une vaine présomption, pour nous apprendre ce que nous sommes et de quoi nous sommes capables. [...]

    C'est une remarque faites par les maîtres de la vie spirituelle, que souvent Dieu laisse aux âmes les plus saintes certains défauts, dont, malgré tous leurs efforts, elles ne parviennent point à se corriger, pour leur faire sentir leur faiblesse, et ce qu'elles seraient sans la grâce ; pour empêcher qu'elles ne s'enorgueillissent des faveurs qu'il leur fait, pour les disposer à les recevoir avec plus d'humilité ; en un mot, pour entretenir en elles une certaine déplaisance d'elles-mêmes, et les soustraire aux pièges de l'amour-propre ; pour soutenir leur ferveur, pour les maintenir dans la vigilance, dans la confiance en Dieu, et le recours continuel à la prière. L'enfant qui tombe, lorsqu'il s'écarte un peu de sa mère, et qu'il veut marcher seul, revient à elle avec plus de tendresse, pour être guéri du mal qu'il s'est fait, et il apprend, par sa chute, à ne la plus quitter. L'expérience de sa faiblesse et de la bonté avec laquelle sa mère le reçoit, lui inspire plus d'attachement pour elle. [...]

    Dieu est un grand maître ; laissons-le faire, il ne manquera pas son œuvre. Proposons-nous d'éviter avec soin tout ce qui peut lui déplaire le moins du monde. Mais quand nous serons tombés dans quelque faute, soyons-en fâchés par rapport à lui, et non par rapport à nous ; aimons l'abjection qui nous revient de cette faute ; prions Dieu qu'il en tire notre humiliation et sa gloire ; il le fera, et il nous avancera plus par ce moyen que par une vie régulière et plus sainte en apparence, qui serait moins efficace pour la destruction de l'amour-propre. »

    P. Jean-Nicolas Grou s.j. (1731-1803), Manuel des âmes intérieures (Du profit qu'on doit tirer de ses fautes), L. Grandmont-Donders, Liège, 1851 (Lecoffre, 1853 - Périsse, 1844 - Meyer, 1833).

    Jean-Nicolas Grou,Jeudi de Pâques

  • Méditation : La perfection de la charité

    « La perfection chrétienne ne peut avoir d'autre mesure que l'immensité même de Dieu. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (1) » Il serait faux de voir là une perfection de surérogation ; elle est, au contraire, de la nature même de la vie de la grâce, comme la nature adulte est normale pour un homme. Cette croissance est une exigence de la croissance chrétienne. C'est à ce propos même que le Seigneur a posé la question qui ne laisse pas de repos : « Que faites-vous d'extraordinaire ? (2) » Parce que ce caractère d'absolu ne saurait jamais être atteint, il s'ensuivra qu'un trait indispensable de la vie chrétienne sera cette tendance au mieux, cet esprit de maximum, cette volonté de progrès qui ne s'arrête jamais. La perfection du voyageur est d'avancer.

    A ce propos, saint François de Sales formule avec vigueur le même principe : « Celui des mortels qui ne désire pas d'aimer davantage la divine bonté, il ne l'aime pas assez : la suffisance en ce divin exercice ne suffit pas à celui qui s'y veut arrêter comme si elle lui suffisait. (3) »

    Dieu, en promulguant le précepte de la charité sous sa forme la plus parfaite, n'a pas voulu nous imposer une perfection qui ne peut être atteinte ici-bas ; il nous montre le but vers lequel nous devons courir afin que nos pas ne s'égarent point ; mais nous manquerions au précepte si nous cessions d'aspirer au mieux. N'importe quel degré de charité est insuffisant par rapport à Dieu qui mérite l'amour infini ; vouloir consciemment et avec obstination ne pas aller plus loin, serait détruire le mouvement le plus essentiel de la charité. »

    1. Mt 5,48 ; 2. Mt 5,47 ; 3. Traité de l'Amour de Dieu VI, 13.

    Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Le Mystère de la Charité (Liv. II, 3e Part., Chap. I), Desclée de Brouwer, 1960.

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  • Méditations de la Semaine Sainte - Le chemin du Calvaire

    « Notre-Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : « Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi », nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est là la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : « Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne ! » - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur.

    Résolutions - La croix est un mystère, elle répugne à la nature, mais elle a des secrets de grâce et de force. Il faut l'aimer avec sagesse, sans devancer la grâce de Notre-Seigneur. Nous pouvons de nous-mêmes embrasser la mortification avec prudence, dans la mesure de nos forces. Et pour les croix de Providence nous pouvons compter sur le secours de Notre-Seigneur dont le Cœur est rempli de bonté et de miséricorde. »

    Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur, Tome I (Mardi Saint), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909).

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    Jérôme Bosch (Hieronymus Van Haken), Le Portement de Croix avec Sainte Véronique - Musée des Beaux Arts, Gand
    (Source)

  • Méditation : "tout concours au bien de ceux qui aiment Dieu"

    « Apprenons à espérer constamment en notre Sauveur, jusqu'à ce qu'il vienne enfin nous consoler de ses grâces. Apprenons à ne pas nous lasser de souffrir, puisque c'est dans les souffrances que nous trouverons la vie. Et si l'extrémité des dangers affaiblit notre espérance, fortifions-nous par ces mêmes dangers en nous remettant en l'esprit que nous sommes à la veille de notre repos ; et que l'heure heureuse approche, que le Seigneur nous doit délivrer, puisque nous sommes dans le plus fort de la tribulation. Ainsi nous voyons dans l’Évangile qu'il laissa les Disciples sur la Mer, plus de la moitié de la nuit, agités des flots et tourmentés de la tempête ; et qu'à la fin il vint à eux pour les rassurer par sa présence, et pour les tirer de l'orage. Ainsi nous lisons dans l'Exode que lorsque le peuple Juif gémissait le plus sous le joug de la servitude, Dieu vint le délivrer, et lui apprendre qu'il ne l'avait ainsi éprouvé que pour lui imprimer la crainte, afin qu'en le craignant il ne péchât point. Et ainsi, ma Fille, il viendra à vous, lorsque vous penserez le moins à cette grâce, et lorsque vous serez le plus tourmentée. Cependant s'il vous semble que vous voudriez vivre si saintement, que vous puissiez employer à la gloire de Dieu tous les moments de votre vie, sachez qu'il y a des âmes si enflées de présomption, qu'elles ne peuvent reconnaître leur faiblesse, qu'en souffrant des grandes tentations, et quelquefois même de très grandes chutes. Car ces sortes de personnes sont si lâches à servir Dieu, qu'ils ne pourraient pas s'approcher de lui, si lui même ne les y poussait comme à coups d'éperon. Ils ont le cœur si dur, qu'il n'y a que le marteau des souffrances qui le puisse briser : comme la vanité de leurs pensées les aveugle, il faut qu'ils tombent en quantité d'égarements, afin d'acquérir de la prudence. Et comme enfin il s'estiment excessivement quand ils font quelque bonne œuvre, ils ont besoin de tomber en beaucoup de maux, afin de s'humilier devant Dieu et envers le prochain. Ainsi, dis-je, Dieu permet qu'ils soient accablés d'adversités, qu'ils souffrent de grandes peines, qu'ils aient l'esprit couvert de ténèbres ; et qu'ils succombent même à beaucoup de péchés, afin de les en délivrer dès qu'ils commenceront à s'humilier dans le sentiment de tant de misères. Il les laisse venir jusqu'en Babylone, pour les tirer de la main de leurs ennemis, selon le langage du Prophète : car la confusion où ils sont de leurs chutes les humilie et leur fait demander à Dieu le remède qu'ils n'eussent peut-être pas recherché s'ils ne fussent tombés, et qu'ils eussent peut-être perdu par leur arrogance, ou par leur tiédeur.

    Soyez donc, ô mon Dieu, soyez éternellement adoré, que toutes vos créatures vous bénissent à jamais, et que tous les hommes reconnaissent la grandeur de votre puissance, qui rend dignes du Ciel ceux qui étaient dignes de l'Enfer, et qui rend votre gloire aussi grande à pardonner aux pécheurs, comme à faire des justes et à les soutenir. Car vous sauvez par la douleur et par le regret d'un cœur contrit et humilié, celui qui ne pouvait vous être fidèle ; vous faites que nos offenses nous rendent humbles et prudents, et ardents à votre service. Enfin, que ceux qui vous ont le plus offensé vous aiment davantage, parce que vous leur pardonnez plus abondamment. En quoi nous reconnaissons l'accomplissement de ces paroles de votre Apôtre : "que vous faites avantage de tout à ceux qui vous aiment" (italiques), et de leurs péchés mêmes, selon saint Augustin. »

    St Jean d'Avila (1499-1569), Œuvres chrestiennes sur le verset Audi Filia et Vide (chap. XXIV), A Paris, Chez Edme Couterot, 1662.

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  • Méditation : L'été et l'hiver de l'âme

    « Les jours sont plus sereins durant l'été, et plus sombres durant l'hiver ; voilà l'état d'une âme dévote ; lorsque la grâce de Dieu l'éclaire, alors elle découvre les choses les plus cachées, elle chante, elle est dans la joie.
    Mais au temps de la tentation, lorsque que Dieu la prive de la grâce de la dévotion, elle se trouve froide, comme durant l'hiver ; l'entendement est obscurci, le cœur est tout tremblant ; c'est alors que la patience lui est nécessaire, et plus agréable à Dieu : les vertus croissent dans l'adversité, les récompenses éternelles sont redoublées par la patience.
    Les châtiments humilient l'âme, et la purifient, ils confondent l'orgueil et la vaine gloire.
    Tandis que l'âme est unie au corps, elle y souffre diverses épreuves, afin que son amour pour Jésus-Christ redouble.
    C'est un grand art, et une grande vertu, que de faire un bon usage des biens et des maux.
    Mon âme, bénissez le Seigneur en tout temps : louez Dieu jour et nuit ; vous en serez récompensée sur la terre et dans le Ciel ; vous tirerez avantage de l'adversité, comme de la prospérité, et de la tristesse, comme de la joie.
    Voilà pourquoi l'Apôtre disait, que tout tourne en bien pour ceux qui aiment Dieu (Rm 8, 28), et que ceux qui le craignent ne manquent de rien. Heureux ceux qui suivent la volonté de Dieu en toutes choses. »

    Suite de l'Imitation de Jésus-Christ ou opuscules de Thomas A Kempis, traduits du latin d'Horstius par Monsieur l'Abbé de Bellegarde (Traité des vertus, chap. III), Cinquième édition, A Paris, De l'Imprimerie de Jacques Collombat, 1738 (1ère éd. 1702).

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    (Crédit photo)

  • Méditation : l'utilité de l'oraison mentale

    « Un chrétien ne devrait mesurer l'utilité d'un exercice, que par le fruit spirituel qui lui en revient. N'est-ce pas une chose déplorable, qu'élevés comme nous le sommes à un état surnaturel, nous ne soyons sensibles qu'à ce qui est naturel, qu'à ce qui regarde le corps ? On juge utile tout ce qui sert au bien de ce corps ; tout ce qui nous procure quelque intérêt temporel ; et on ne forme pas le même jugement de ce qui sert au bien de l'âme, et qui procure l'intérêt éternel. O mon Dieu ! jusques à quand ramperons-nous ainsi dans la poussière ? Ne nous élèverons-nous jamais au-dessus des sens ? Les biens spirituels ne règleront-ils jamais nos jugements ?

    Considérez donc que l'oraison mentale est une source féconde de toute sorte de biens spirituels ; de toutes les connaissances surnaturelles ; de toutes les affections saintes qui naissent de ces connaissances ; de toutes les grâces attachées à la prière. C'est là où on se remplit l'esprit des vérités de la foi, et où l'on apprend à pratiquer toutes les vertus ; là où l'on apprend à connaître Dieu, à le craindre, à l'aimer, à le servir. On apprend à se connaître soi-même, et à se mépriser, à connaître le néant des créatures, et à s'en détacher ; à estimer les biens de la grâce, et à les rechercher. Là on apprend à connaître l'énormité du péché, et à le fuir comme le souverain mal ; la nécessité de la pénitence ; le danger de la différer. C'est là qu'on étudie les leçons et la morale de Jésus-Christ, qu'on travaille à former en soi un esprit et un cœur chrétien. C'est là où l'on reçoit les lumières qui découvrent les perfections de Jésus-Christ, les obligations infinies que nous lui avons, de quelle nécessité il est de lui devenir semblables par l'imitation de ses vertus, etc. C'est dans l'oraison que l'on s'exerce à toutes sortes d'actes de vertus, de foi, d'espérance, d'amour, d'adoration, de louange, d'actions de grâces, d'offrande, de contrition, d'humilité, etc. C'est là où les saintes affections s'excitent et s'enflamment ; et où les saintes résolutions se forment. C'est là où la prière et les demandes sont plus ferventes, et plus efficaces. C'est là où l'on apprend à parler à Dieu, à se tenir en sa présence, à s'unir à lui. En un mot, c'est dans l'oraison où l'on apprend la science des saints, qui renferme tout ce qu'on vient de dire. Et on peut ajouter avec vérité, que ce n'est que là où cette science s'apprend. Qu'on trouve un homme qui ait acquis cette science sans le secours de l'oraison ? Qu'on en trouve un qui avec ce secours n'y ait pas fait de grands progrès ? »

    R.P. Joseph de Gallifet s.j., Sujets de méditations pour une retraite de huit jours Sur la fin de l'homme, et la grande affaire du Salut (Préliminaire, IV), A Lyon, Chez Pierre Valfray, 1734.

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  • Méditation : journées de fatigue, journées de grâce

    « Jésus aime que nous considérions les journées de fatigue comme des journées de grâce, qui nous donnent l'occasion de dépasser un peu les occupations habituelles. Il demande ce petit effort, plus difficile et plus grand en ces jours de souffrance mais aussi plus méritoire, de venir se reposer près de lui, l'effort de surmonter quelques instants la fatigue pour, dans ce repos, sortir de soi et s'unir à l'Amour ; ou plus simplement encore pour apporter sa fatigue à l'Amour. Jésus nous demande de soutenir notre effort au moyen de petits appels d'amour, en fixant notre esprit sur l'Amour, en évitant avec beaucoup de douceur de se replier sur soi-même.
    L'amour peut se donner plus profondément que les maux physiques, les migraines, et ceux-ci peuvent devenir presque une aide en empêchant l'imagination et la raison de s'agiter. Quand le bon Dieu le veut, l'amour peut même adoucir et envelopper divinement les souffrances.
    Au plan de l'amour, ces journées ne doivent pas être un poids mais un fardeau tout allègre. Jésus laissera sans doute quelques moments de souffrance plus aiguë, en union avec sa passion et son agonie, mais il aimera les entourer de moments d'oraison qui donneront la force du sacrifice. »

    Père Thomas Philippe (1905-1993), ... des miettes pour tous, Saint-Paul, Paris.
    Le Père Thomas Philippe est avec Jean Vanier à l'origine de la Communauté de l'Arche (1963, Trosly Breuil).

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  • Méditation : Marie, vie cachée en Dieu

    « Marie est votre Mère. Faites toutes vos actions par sa grâce, dans son aimable compagnie et sous sa douce influence. Pensez-y au commencement et renoncez à vos manières de voir et de vouloir pour adopter les siennes. Essayez. Persévérez. Priez Marie de vous donner Jésus et de vous donner à Jésus.
    [...]
    Il y a tout à gagner à développer sa dévotion envers Marie. Quel beau modèle et quelle bonne Mère ! Elle ne tient à rien en ce monde. Elle est toute transformé en Jésus et par Jésus qui lui communique ses vertus et sa vie.
    Et cette vie est une vie toute cachée en Dieu. Elle ne voit que Lui, ne veut que Lui. Son âme l'aspire et le respire à chaque instant. Elle ne fait au fond qu'un avec Lui. Qui adhaeret Domino, unus spiritus est (Celui qui est uni au Seigneur ne fait qu'un esprit avec Lui. 1Cor VI, 17). Dieu vit en elle. Elle vit en Lui. Tout cela est vrai. Tout cela est caché. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], La vie cachée en Dieu, Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation : distractions et tentations dans la prière

    « Quelque désir qu'on ait de sa perfection, quelque soin qu'on apporte à l'exercice de la méditation, on ne doit pas s'attendre à y éprouver constamment la même facilité, la même dévotion. Il arrivera quelquefois, même aux plus fervents, que ce saint exercice sera pour eux sans goût, sans lumière, sans consolation ; qu'il leur paraîtra insipide, soit que cela provienne de leur disposition naturelle, soit que ce soit un effet de la malice du démon, ou une épreuve de Dieu. Leur imagination ne pourra se fixer à rien ; mille pensées se présenteront à leur esprit, leur cœur sera en proie à mille désirs, des tentations viendront en foule les assiéger ; mais qu'ils sachent que tout cela ne diminuera point devant Dieu le prix et le mérite de leur oraison ; moins ils seront contents d'eux-mêmes, plus le Seigneur sera content d'eux. Il est vrai que leur oraison ne sera pas proprement alors une méditation ; ils ne pourront former ni considérations, ni raisonnements, ni affections ; ce sera une oraison de travail et de combat ; mais leur constance à soutenir patiemment une si pénible situation, sans en vouloir abréger la durée un seul instant, profitera plus à leur âme que la meilleure méditation.

    Qu'ils ne soient pas non plus effrayés d'une pareille épreuve ; elle sera proportionnée à leurs forces et aux grâces que le Seigneur leur destine. Loin d'en être abattus, ils se réjouiront d'être dans un état où ils peuvent témoigner à Dieu leur fidélité d'une manière plus parfaite. Sans trop vouloir pénétrer la cause du changement qui s'est fait en eux, ils en prendront occasion de s'humilier, de se résigner entièrement au bon plaisir de Dieu, de mettre en lui seul toute leur confiance, et d'implorer avec plus d'ardeur le secours de sa grâce toute-puissante.

    S'ils se comportent de cette manière, ils connaîtront, par leur propre expérience, que ces aridités et ces épreuves de l'oraison ne leur seront pas moins utiles que les lumières et les consolations qu'on y reçoit. C'est un moyen dont Dieu se sert d'ordinaire pour détacher l'âme elle-même, pour la disposer à recevoir de plus grandes grâces, et la rendre capable de plus parfaites communications. »

    Pierre-Joseph Picot de Clorivière s.j. (1735-1820), in "cahiers sur l'oraison" n°14, Février 1959, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1959.

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  • Méditation : pour bien communier...

    « Commencez le soir précédent à vous préparer à la sainte Communion par plusieurs aspirations et élancements d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure afin de pouvoir aussi lever plus matin. Que si la nuit vous vous réveillez, remplissez soudain votre cœur et votre bouche de quelques paroles odorantes, par le moyen desquelles votre âme soit parfumée pour recevoir l’Époux, lequel, veillant pendant que vous dormez, se prépare à vous apporter mille grâces et faveurs, si de votre part vous êtes disposée à les recevoir. Le matin levez-vous avec grande joie, pour le bonheur que vous espérez, et vous étant confessée, allez avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre cette viande céleste qui vous nourrit à l'immortalité. Et après que vous aurez dit les paroles sacrées : Seigneur, je ne suis pas digne (*), ne remuez plus votre tête ni vos lèvres, soit pour prier soit pour soupirer, mais ouvrant doucement et médiocrement votre bouche, et élevant votre tête autant qu'il faut pour donner commodité au prêtre de voir ce qu'il fait, recevez pleine de foi, d'espérance et de charité Celui lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyez, espérez et aimez. Ô Philothée, imaginez-vous que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l'ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l'autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du Ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité dedans votre bouche et dedans votre corps. L'ayant reçu, excitez votre cœur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s'est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l'on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous. »

    (*) Mt VIII, 8.

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Seconde partie, ch. XXI), in "Œuvres", nrf-Gallimard, 1969.

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    Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) : Jésus et le centurion
    (Musée National du Prado, Madrid)