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saint-sacrement - Page 2

  • Méditation : "Comment imiter les mages dans leur séjour à Bethléem"

    « Nous le pouvons :
    1. quand nous visitons le Saint-Sacrement ; car nous avons dans les tabernacles le même Homme-Dieu qui était dans la crèche, avec cette différence pleine d'amour que les mages n'arrivèrent à la crèche qu'à la suite d'un long voyage, tandis que les tabernacles, multipliés sur toute la terre, ne sont jamais loin de nous. Oh ! si nous portions dans ces visites la foi et la piété des mages, que de grâces nous en remporterions !

    Nous pouvons :
    2. imiter les mages quand nous communions ; car alors nous ne serrons pas seulement Notre-Seigneur dans nos bras comme le firent ces heureux voyageurs, mais nous le recevons dans notre cœur : nous nous l'incorporons, nous nous l'identifions pour ainsi dire ; bonheur que n'eurent pas les mages. Après nous l'être ainsi incorporé, nous pouvons, pendant l'action de grâces, converser avec lui, lui parler et l'écouter, prenant les mages à la crèche pour modèles d'actions de grâces après chaque communion.

    Nous pouvons :
    3. dans le cours du jour, imiter la vie sainte des mages hors de l'étable de Bethléem, par cet esprit de recueillement qui forme dans le cœur comme un sanctuaire où nous conversons avec Dieu, une aimable solitude où rien n'entre que Dieu et l'âme.

    Là, ainsi que les mages dans l'étable de Bethléem, nous jouissons de Dieu, nous pouvons le voir, lui parler, l'entendre, prendre conseil de lui dans les doutes, l'appeler à notre aide dans les difficultés ou les dangers, lui dire que nous l'aimons et lui demander de l'aimer toujours davantage, lui offrir nos actions, notre vie, nous consacrer à lui sans réserve, le remercier de ses bienfaits, éclater en adorations, en louanges, en bénédictions, en demandes et supplications.

    Là nous accueillons avec reconnaissance et amour les bonnes pensées qu'il nous envoie, les pieux sentiments qu'il nous suggère, les saintes résolutions qu'il nous met au cœur, et nous rendons toute notre vie sainte comme celle des mages. Heureuse l'âme qui comprend ces choses ! plus heureuse encore celle qui les met en pratique ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Vie sainte des mages à Bethléem), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Francisco de Zurbarán (1598-1664), L’adoration des mages (1639-40)
    Musée des Beaux-Arts, Grenoble

  • Joan Pau Pujol (1570-1626) : Sacris Solemniis

    (Hymne de Matines au Saint-Sacrement)
    La Grande Chapelle & Schola Antiqua (Ángel Recasens)

    Sacris solemniis juncta sint gaudia,
    et ex præcordiis sonent præconia;
    recedant vetera, nova sint omnia,
    corda, voces, et opera.

    Noctis recolitur cœna novissima,
    qua Christus creditur agnum et azyma
    dedisse fratribus, iuxta legitima
    priscis indulta patribus.

    Post agnum typicum, expletis epulis,
    corpus Dominicum datum discipulis,
    sic totum omnibus, quod totum singulis,
    eius fatemur manibus.

    Dedit fragilibus corporis ferculum,
    dedit et tristibus sanguinis poculum,
    dicens: accipite quod trado vasculum;
    omnes ex eo bibite.

    Sic sacrificium istud instituit,
    cuius officium committi voluit
    solis presbyteris, quibus sic congruit,
    ut sumant, et dent ceteris.

    Panis angelicus fit panis hominum;
    dat panis cœlicus figuris terminum;
    o res mirabilis: manducat Dominum
    pauper, servus et humilis.

    Te, trina Deitas unaque, poscimus:
    sic nos tu visita, sicut te colimus;
    per tuas semitas duc nos quo tendimus,
    ad lucem, quam inhabitas.

  • Méditation : de la Présence réelle en la Très Sainte Eucharistie

    « Dans cet adorable Sacrement, Jésus réside en souverain, manifestant ses adorables perfections sous les dehors du plus total anéantissement. Il est le Dieu parfait et l'homme parfait ; l'infiniment grand et le Dieu de toute majesté, et s'il se réduit dans l'hostie aux proportions de l'atome, de l'infiniment petit, étant tout entier, dans chaque parcelle visible de l'hostie, il ne perd rien de sa souveraine grandeur, il appelle tous nos respects, nos dévouements et notre amour. Grâce à cette adorable petitesse, le plus petit de nos membres lui est un chemin spacieux pour arriver jusqu'au centre de nous-mêmes.
    L'hostie c'est le chef-d'œuvre entre tous les chefs-d'œuvre de l'art d'un Dieu ; osons le dire, c'est la miniature de la beauté éternelle, pour l'âme de foi qui sait percer les voiles et découvrir son éclat ! Quoi de plus simple à l'extérieur ? Quoi, ce semble, de plus ordinaire ? Un peu de pain ! Mais sous cette apparence vulgaire, résultat de l'humilité et de la simplicité du Verbe incarné, quoi de plus merveilleux, de plus transcendant, de plus sublime que l'union de deux choses si opposées, dans le plus étonnant des mystères ?
    […]
    Jésus au Très Saint Sacrement est tout à la fois grand et petit, riche et pauvre, triomphant et humilié, fort et faible, puissant et dépendant, libéral et indigent, immense et renfermé, immuable et changé, jouissant et souffrant d'une manière mystique, vivant et immolé, glorieux et dans l'ombre, beau et sans éclat, assis à la droite de son Père et enseveli dans le linceul des saintes espèces.
    […]
    Aussi faut-il nécessairement conclure qu'il n'y a qu'un amour infini qui ait pu former une pareille conception, et qu'une puissance infinie qui ait pu la mettre à exécution. Mais l'amour et la puissance de Dieu sont sans bornes comme tous ses attributs, et lui seul est l'auteur de cette merveille si justement appelée par le prophète : "le résumé de toutes ses autres merveilles (Ps CX, 4)." »

    Sœur Marie-Aimée de Jésus (1839-1874), N.-S. Jésus-Christ étudié dans le Saint Évangile – Sa vie dans l'âme fidèle, Tome VI, chap. 32, Carmel de Créteil, 1924 (3ème édition).

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    Procession de la Fête Dieu à Bamberg (Allemagne) (Source et crédit photo)

  • Célébration de la Solennité des Très Saints Corps et Sang du Christ à Rome

    Célébration de la Solennité des Très Saints Corps et Sang du Christ à Rome
    Solennità del Santissimo Corpo e Sangue di Cristo
     
    La fête du « Corpus Domini », du « Saint-Sacrement » ou « Fête-Dieu » est maintenue au Vatican à sa place originelle, le jeudi après l'octave de la Pentecôte, tandis que dans de nombreux diocèses italiens, elle est reportée au dimanche suivant pour des raisons pastorales.

    A Rome, c'est à la fin du XVe siècle, sous Nicolas V, que l'on commença à célébrer la fête par une procession de Saint-Jean à Sainte-Marie. Mais l'actuelle via Merulana ne fut praticable qu'à partir de 1575, date de la fin des travaux voulus par Grégoire XIII.

    La tradition s'est ensuite maintenue pendant trois siècles. En 1870, année de la prise de Rome, l'usage est tombé dans l'oubli jusqu'à ce qu'il soit repris par Jean-Paul II en 1979.

    Livret de la célébration

    À 19h, le Pape François a célébré la messe à la Basilique Saint Jean de Latran.
    À la fin de la célébration eucharistique a commencé la procession le long de la Via Merulana, jusqu'à la Basilique Sainte-Marie-Majeure, où le Saint-Père a donné la bénédiction solennelle avec le Saint-Sacrement.

    À l'homélie de la célébration, le Saint-Père a rappelé que l'homme connaît aussi la faim spirituelle, d'amour et d'éternité, de la manne que Dieu accorda à Israël dans le désert, et qui préfigure l'Eucharistie. Puis le Pape a évoqué l'histoire du peuple choisi par Dieu pour sortir de l'esclavage égyptien et gagner la terre promise. L’Écriture fait mémoire de son séjour au désert, de cette période de faim et de découragement. L'invitation de Moïse est d'aller à l'essentiel, vers la dépendance totale de Dieu, lorsque la survie était laissée à la manne... Avec la faim physique, l'homme porte en lui l'autre faim... Jésus nous nous apporte la nourriture attendue, Lui-même sous les espèces eucharistiques, qui apporte la vie au monde... Le pain et le vin ne sont pas un simple aliment qui rassasie comme la manne. Le corps du Christ est le pain des derniers temps qui est en mesure d'offrir la vie éternelle. Sa substance est l'amour et l'Eucharistie communique l'amour du Seigneur pour nous, si grand qu'Il nous nourrit de Lui-même. Gratuit, cet amour est toujours à la disposition de la personne affamée qui a besoin de reprendre force. Vivre la foi signifie se laisser nourrir par le Seigneur et bâtir notre existence sur un bien qui ne périt pas, sur les dons de Dieu, sa parole et son corps. Autour de nous, il y a tant d'offres alimentaires qui ne viennent pas du Seigneur et qui, en apparence, sont plus satisfaisantes. Certains se nourrissent d'argent, de vanité, de pouvoir ou d'orgueil... La nourriture que nous assure le Seigneur est totalement différente. Elle peut nous sembler moins appétissantes que celles offertes par le monde". Alors retournons avec les hébreux au désert et refusons la nourriture de l'esclavage. N'ayons pas la mémoire sélective qui était la leur chaque fois qu'ils tombaient en tentation, n'ayons pas une mémoire malade. Dieu a dit : "Je t'ai nourri de la manne que tu ne connaissais pas ! Alors retrouvons notre bonne mémoire et apprenons à distinguer le pain faux, qui induit en erreur et corrompt, car fruit de l'égoïsme, de la suffisance et du péché... Notre manne est l'hostie. Adressons nous donc à Jésus avec confiance pour qu'il nous protège de la tentation des nourritures mondaines qui rendent esclaves. Qu'il purifie notre mémoire afin que nous ne restions pas les prisonniers de l'égoïsme sélectif et mondain".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 20.6.14)

    Texte intégral italien : site internet du Vatican.
    Traduction française : "Dieu ou le monde, choisir la bonne table pour être rassasié" - Agence Zenit.org

  • Méditation : Don Bosco et l'éducation de la jeunesse

    « La première chose que Don Bosco demandait d'un élève à son entrée à l'Oratoire, c'était une bonne confession. Il la sollicitait par toutes les industries que lui suggérait son zèle et manquait rarement de l'obtenir. D'ailleurs, sa charité douce et paternelle suffisait à cela : il était tellement bon et affable ! Écoutons sur ce point le chanoine Ballesio, son ancien élève : "Don Bosco, dit-il, était aimant et expansif. Dans sa direction, il évitait ce formalisme artificiel, qui met un abîme entre celui qui commande et ceux qui obéissent ; cherchant, au contraire, à inspirer avec le respect, l'amour et la confiance. Aussi nos âmes s'ouvraient à lui, avec un entier, joyeux et filial abandon. Tout le monde voulait se confesser à lui, et il consacrait à ce dur labeur, seize à vingt heures par semaine. C'est ainsi qu'il connaissait à fond l'âme de chacun et savait en faire valoir toutes les énergies."
    La bonne et fréquente confession appelle la fréquente communion, condition indispensable de moralité et de progrès spirituel dans les maisons d'éducation. Grâce aux exhortations de Don Bosco, la sainte table était fréquentée à l'Oratoire Saint-François de Sales. De nombreux élèves communiaient chaque jour ; d'autres, plus nombreux, le faisaient deux ou trois fois la semaine ; presque tous, chaque dimanche, et les négligents une fois par quinzaine ou par mois.
    A la fréquente communion s'ajoutait une série d'exercices destinés à nourrir et à développer la piété.
    D'abord, chaque premier jeudi du mois, on faisait l'exercice de la bonne mort. Don Bosco l'annonçait au petit mot du soir et rappelait la probabilité de la mort pour plusieurs, dans le courant du mois qui s'ouvrait ; parfois même, sa parole prenait la forme de prophétie et l'événement la vérifiait ; aussi l'exercice se faisait généralement avec une grande ferveur.
    On célébrait très pieusement les neuvaines qui précédaient les fêtes de la sainte Vierge ; surtout celle de l'Immaculée-Conception, que suivait de près celle de Noël.
    La visite au Saint-Sacrement était laissée à la dévotion de chacun, mais ces visites étaient nombreuses et ferventes.
    Les confréries étaient autant de foyers de dévotion et des parterres choisis où s'épanouissaient les fleurs de toutes les vertus.
    Don Bosco insistait beaucoup sur le bon choix des lectures pour le réfectoire et le dortoir ; il voulait qu'on donnât la préférence à des vies de saints que les élèves pussent imiter... »

    J.-B. Francesia, Vie du vénérable Don Bosco (fêté ce jour), Nouvelle édition, Société industrielle d'arts et métiers, Liège, 1910.

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    Saint Jean Bosco, Père fondateur de la Congrégation des Salésiens (1815-1888)

  • Méditation : le silence dans la souffrance

    « "Jésus, surtout au Très Saint Sacrement, est la brebis qui se laisse mener à l'immolation, l'Agneau qui ne fait pas de bruit au milieu de la multitude qui l'insulte et l'oublie."
    Vénérable Mère Marie-Thérèse du Coeur de Jésus (Théodelinde Dubouché, 1809-1863)
    fondatrice de la Congrégation de l'Adoration Réparatrice.

    Jésus-Hostie se plaint-Il de l'indifférence de si nombreux baptisés à l'égard de son Sacrement d'amour ? Il se tait. Jésus-Hostie s'irrite-t-Il contre les impies qui tournent en dérision et outragent le plus ineffable des dons ? Il se tait. Jésus-Hostie se révolte-t-Il devant l'attitude sans respect, jusque dans le sanctuaire, en son auguste présence, des chrétiens médiocres ? Il se tait. Jésus-Hostie se venge-t-Il enfin des profanateurs de son Corps sacré et des perpétuels Judas ? "Si mon ennemi me maudit, gémit le Psalmiste, je le supporterai ; mais que ferai-je si c'est l'ami qui partageait avec moi la douceur des mêmes festins ?" Que va donc inventer de terrible la sainte colère de ce Jésus qui pour affirmer jadis les droits de son Père, méprisés par les vendeurs du Temple, tressait des fouets, puis en frappait et labourait leur dos ? Il se tait, Jésus-Hostie se tait toujours.
    Il s'est tu durant sa Passion : roué de coups, sali de crachats, accablé d'injures, l’Évangéliste résume son attitude en ces simples mots : "Jesus autem tacebat - Or Jésus se taisait."
    Il s'est tu à Nazareth, Il s'est tu à Bethléem. Jésus a racheté le monde par ses souffrances et son silence.

    Quelle puissance réparatrice se cache donc dans le silence, dans le silence de patience ? Réparer avec Jésus ; c'est l'ambition de votre amour, mais réparer en silence, voilà son triomphe.
    Le Seigneur Lui-même confiait à une de ses servantes : "Souffre uniquement pour Moi... le plus grand nombre d'âmes, souvent même très pieuses, parlent beaucoup de mérites en racontant ce qu'elles endurent à qui veut les entendre... elles désirent la compassion de la créature... la nature est satisfaite... mais la grâce s'affaiblit..."
    Ne vous justifiez point devant une accusation injuste, à moins que ne l'exige l'obéissance ! Mordez votre langue, si sur vous à l'improviste l'humiliation tombe. On se fâche, on médit de vous, on calomnie vos intentions les plus droites, on ironise à votre endroit, n'oubliez pas que l'attitude la plus sage, la plus chrétienne, la plus réparatrice, c'est le silence.
    Viennent enfin les maladies, les angoisses, les aridités, le dégoût d'une vie parfaite et tant d'autres tentations, et ces nuits où l'âme désolée semble être abandonnée de tous, abandonnée de Dieu, abandonnée même de Celui qu'elle aime par-dessus tout : le Sauveur Jésus. En de telles heureuses épreuves, âme réparatrice, que ton œuvre s'achève en perfection dans le silence, à l'exemple de Jésus au très Saint Sacrement. »

    L. Mandin, Triduum Eucharistique, Foi Amour Réparation, Adoration Réparatrice, Rue d'Ulm à Paris, 1934.

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    "Le Christ aux liens" - Hospices de Beaune (salle des "pôvres")

  • Méditation - Prière de la Bse Alexandrina Maria da Costa

    « Ô mon Jésus, je m’unis spirituellement à toutes les Hosties de la terre, dans tous les lieux où vous habitez au Saint-Sacrement ; je veux y passer tous les moments de ma vie, constamment, de jour comme de nuit, joyeuse ou triste, seule ou accompagnée, à vous consoler toujours, à vous adorer, à vous aimer, à vous louer, à vous glorifier ! Ô mon Jésus, je voudrais que tant d’actes d’amour tombent sur vous, constamment, de jour comme de nuit, comme la pluie fine qui tombe du ciel pendant une journée d’hiver. Je ne voudrais pas ces actes d’amour uniquement de moi, mais de tous les cœurs, de toutes les créatures du monde entier. Oh ! Comme je voudrais aimer et vous voir aimé de tous ! Vous voyez, ô Jésus, mes désirs : acceptez-les comme si déjà je Vous aimais ! Ô Jésus, qu’il ne reste dans le monde un seul lieu où vous demeurez au Saint-Sacrement, sans qu’aujourd’hui et pour toujours, à chaque instant de ma vie, je n’y sois pour Vous dire : “Jésus, je vous aime ! Jésus, je n’appartiens qu’à vous ! Je suis votre victime, la victime de l’Eucharistie, la petite lampe de vos tabernacles !” Ô Jésus, je veux être victime pour les prêtres, les pécheurs, ma famille. victime par amour pour vous, pour votre très sainte Passion, pour les douleurs de la Maman chérie, pour votre Cœur, pour votre sainte Volonté. Victime pour le monde entier ! Victime pour la paix, victime pour la consécration du monde à la Maman du ciel ! »

    Bse Alexandrine-Marie (Alexandrina Maria) da Costa (1904-1955), fêtée ce jour.

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    (Après Notre Dame à Fatima en 1917, Jésus Lui-même, à partir de 1935 à Balasar, dans le Nord du Portugal, demanda que le monde soit consacré au Cœur Immaculé de sa Sainte Mère. La confidente de cette demande s’appelait Alexandrina Maria da Costa. Elle en parla à son Directeur spirituel, le Père jésuite Mariano Pinho qui, sous les instances de sa dirigée finit par écrire au Pape Pie XI d’abord et ensuite à Pie XII. Voir l'histoire détaillée de cette Consécration ici.)

  • Méditation avec la Bse Maria Candida dell'Eucaristia, fêtée ce jour

    « Quel hymne nous faudrait-il entonner, pour pouvoir célébrer l'obéissance de notre Dieu au Saint-Sacrement ? Qu'est-ce que l'obéissance de Jésus à Nazareth, comparée à son obéissance dans ce Sacrement depuis voici vingt siècles ? ... Après m'avoir enseigné l'obéissance, comme Tu sais bien m'instruire sur la pauvreté, oh blanche Hostie ! Que pourrions-nous trouver de plus dépouillé, de plus pauvre que Toi ? ... Tu n'as rien, Tu ne demandes rien ! ... Divin Jésus, fais que les âmes religieuses soient assoiffées de détachement et de pauvreté sincère ! »

    « Tu me parles d'obéissance et de pauvreté ... mais quelle fascination de pureté Tu suscites aussi en moi, rien qu'à Te regarder ! Seigneur, si vraiment Tu prends ton repos dans les âmes pures, est-il une âme capable de Te fréquenter sans se rendre pure ? »

    « Si je pouvais, je voudrais jeter l'humanité entière dans les bras de mon Jésus eucharistique : tous connaîtraient ainsi le bonheur. Si les hommes savaient, tous iraient à cette source, à cette fournaise, pour se reposer, pour renaître ! Dans la très sainte Communion, ils auraient un barrage puissant qui empêcherait le débordement de leurs propres passions. »

    « Ô mon doux Jésus, mon coeur blessé se déchire lorsque je vois des âmes avares de leur temps avec Toi : j'en pleurerais ! On a du temps pour tout, on en gaspille tant, on en consacre parfois trop à des choses pour lesquelles il en faudrait moins. Et pour Toi, mon Jésus, on compte les minutes, on t'en soustrait si facilement. Jésus, Jésus, prends pitié et attire-nous ! »

    « Ô Jésus, que les âmes viennent à Toi, elles apprendront à s'aimer, à supporter les autres et à les secourir. Par ton contact, toute passion contre la belle charité s'estompe et se transforme, chez Toi on puise toute la force et nous rendons le Bien pour le mal et toujours le Bien, rien que le Bien. Dans la très sainte Communion nous pouvons faire provision de charité et courir à tes pieds pour nous en nourrir lors des combats, quand elle chancelle et voudrait s'éloigner. »

    « Dans mes communions, je garde toujours Marie présente. C'est de ses mains que je veux recevoir Jésus, c'est à Elle de faire de moi une seule chose avec Lui. Je ne puis séparer Marie de Jésus. Salut à Toi, Ô Corps né de Marie ! ... Salut à Toi Marie, aurore de l'Eucharistie ! »

    « Le ciel lui-même n'a rien de plus. Ce trésor unique est ici, et c'est Dieu ! Oui vraiment, oui en toute vérité, mon Dieu et mon Tout. »

    Bse Maria Candida dell'Eucaristia (Maria Barba, 1884-1949), carmélite italienne fêtée ce jour (béatifiée le 21 mars 2004 par Jean-Paul II).

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  • Méditation : Révélation de Notre Seigneur sur cette fête demandée par Lui à Ste Marguerite-Marie

    « Etant une fois devant le Saint Sacrement, un jour de son octave, je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour et de lui rendre amour pour amour. Et il me dit : "Tu ne peux m'en rendre un plus grand qu'en faisant ce que je t'ai déjà tant de fois demandé." Alors me découvrant son divin Cœur : "Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et mépris qu'ils ont pour moi dans ce sacrement d'amour. Mais ce qui m'est encore plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. C'est pourquoi je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon divin Cœur en communiant ce jour-là et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels. Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur et qui procureront qu'il lui soit rendu". »

    Notre-Seigneur à Ste Marguerite-Marie, Récit de la quatrième révélation (la "grande apparition"), entre le 13 et le 20 juin 1675, in Vie écrite par elle-même, Vie et Œuvres, Paris, Poussielgue, 1867, T.II, p.355.
    Texte complet ICI.

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    Eglise Saint-Pierre de Nancy - Autel du Sacré-Cœur

  • Dimanche 2 juin 2013

    Solennité du Saint-Sacrement
    (en France, dans la Tradition : Fête-Dieu)

    Calendrier liturgique

  • 19 juin : Méditation

    « Si nous ne voyons pas d'avenir au christianisme ou si nous le distinguons uniquement selon les critères du monde, si nous rencontrons autant de réticences intérieures à manifester notre foi, si nous reculons avec autant de pusillanimité face à l'annonce de l'Evangile, si nous laissons le monde aller à la barbarie sans lui proposer la solution chrétienne, si nous vivons notre christianisme comme une appartenance à une élite, si nous cherchons surtout à nous protéger, c'est que fondamentalement, notre coeur n'a pas encore été vaincu par cette étreinte spirituelle, par ce baiser brûlant du Coeur de Jésus. C'est que nous sommes encore entravés par les logiques de la chair, et que nous n'avons pas encore laissé l'Evangile nous illuminer.

    Voilà pourquoi nous devons tous désirer et demander cette transformation. Il ne s'agit pas ici de suivre les "valeurs de l'Evangile", il s'agit de rencontrer et connaître le Christ, vivant aujourd'hui comme il vivait hier. Notre foi, c'est quelqu'un, et non une hiérarchie de normes. Lorsque je communie, je ne reçois pas en moi des valeurs, même les plus hautes et nobles, ou encore des vitamines spirituelles qui vont muscler mon altruisme, mais Jésus lui-même. Connaître donc le Christ comme une "personne", et non pas uniquement par le cerveau, comme un concept, ni par le souvenir... mais le connaître comme quelqu'un de vivant, de réel, de présent, avec qui on passe et prend du temps. [...] N'avons-nous jamais compris pourquoi l'Eglise nous invite à la communion régulière, à la prière personnelle, à l'adoration eucharistique, à la lecture des Evangiles, à la confession sacramentelle ? C'est là que se rencontre Jésus, l'aurions-nous oublié ? Encore faut-il s'approcher de lui dans la foi, et dans le désir de le recevoir. "Sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15,5) : non pas peu, mais rien. Faire tout cela sans la soif de le rencontrer ni le souhait de l'accueillir en lui ouvrant tout en nous, c'est peine perdue. »

    Thibaut Dary, Manifeste pour un christianisme engagé (ch.V), Salvator, Paris, 2007.

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  • « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes »

    « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour. »
    Le P. Fropo, prêtre exorciste du diocèse de Fréjus-Toulon, nous parle de ce Dieu qui nous aime tant
    (Durée : 07:40)

    Vidéo

  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 15ème jour

    Quinzième jour : La soif du Cœur de Jésus


    J’ai soif ! s’écrie le Sauveur. Pourquoi fait-il entendre ce cri ? Ne sait-il pas qu’aucune main charitable ne lui présentera seulement quelques gouttes d’un breuvage rafraichissant ?... Ah ! c’est qu’il veut élever nos esprits à la pensée de la soif bien autrement ardente, allumée dans son Cœur par le feu de la charité. C’est donc comme s’il criait aux pécheurs : Voyez, dans mon corps, il n’y a plus de place pour la douleur ; dans ma vie, plus de place pour l’humiliation ; c’est ainsi que mon Cœur vous a témoigné son amour ! Et pourtant, ce Cœur a soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible. Pour vous, il voudrait pouvoir souffrir mille morts encore plus cruelles et plus ignominieuses !... C’est encore comme s’il eût crié à Dieu son Père : Mon Dieu, j’ai fait connaître votre nom, j’ai accompli l’œuvre que vous m’avez confiée, ce sang que vous avez mis dans mes veines, je l’ai répandu jusqu’à la dernière goutte ; ma mort approche, et pourtant j’ai soif de faire encore plus pour vous, si c’était possible…
    Secoue donc ta torpeur, ô mon âme, rachetée par la mort de Jésus-Christ, et paye d’un juste retour la charité de son Cœur.
    Ubertin de Casal (1259-v.1330)

    Exemple : (Neuvième Promesse) Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré Cœur sera exposée et honorée
    Nous lisons dans le bulletin du Vœu National de février 1883 ce touchant récit :
    Voici une conversion due au Sacré Cœur de Jésus et dont la publicité peut servir à la gloire de Celui qui a tant aimé les hommes. Naguère, le voyageur ou le pèlerin de Saint-Antoine en Dauphiné, pouvait, en traversant le dernier village qui le séparait de ce pays et de son église monumentale, apercevoir un homme assis contre les murs de sa cabane. Cet homme à la chevelure en désordre, à la barbe hérissée, à l’œil fauve, à la figure découpée en traits saillants, aurait, au milieu d’un désert, fait frissonner le voyageur le plus courageux ; au milieu d’un groupe d’habitations si bien situées, à l’entrée d’une plaine aussi riche que belle, son aspect avait au moins quelque chose d’étrange. Cet extérieur si sauvage devait accuser un intérieur aussi négligé. Il poussait le manque de convenance jusqu’à insulter à la religion de ceux qu’il voyait aller à la Sainte Messe le dimanche. C’est dire qu’il n’avait pas souvent fréquenté l’église depuis sa Première Communion.
    Usé à la fin par un régime malsain autant que par les privations, il s’affaissa sur un grabat. Qui eut le courage et la charité de pénétrer dans cette antre se rappelle encore l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait. Mais, en face du malade, quelque chose frappait la vue et étonnait : c’était une grande image du Sacré-Cœur de Jésus, mal peinte, noircie par la poussière. Les yeux du Sauveur se portaient grands ouverts sur le malade : c’était saisissant. Pour lui, il avait la dévotion de son image (plus encore que celle de Garibaldi placée en face) ; il en parlait avec admiration, l’invoquait, il aimait son Sacré-Cœur. Les promesses du Sacré-Cœur devaient se réaliser pour lui. On avait espéré que son image le sauverait, elle le sauva. Du reste, une neuvaine au Cœur divin avait été commencée par des personnes d’une piété exemplaire qui s’intéressaient et se dévouaient à lui, pour demander sa conversion ! Pendant ce temps, le prêtre l’aborda et quel ne fut pas son étonnement quand il vit cet homme le prévenir lui-même en quelque sorte, se hâter de mettre en ordre aux affaires de son âme, se confesser avec larmes ! N’était-ce pas le loup changé en agneau ? Aussi comme il réclamait dès lors son sacrement (le sacrement par excellence de l’Eucharistie) pour ne pas mourir, disait-il, comme un vieil animal ! Il le reçut avec une piété vraiment touchante en présence d’un groupe de personnes tout étonnées et ravies de ce changement. Et comme il fut fidèle à dire son chapelet tous les jours jusqu’à la mort ! Marie et le Sacré-Cœur l’ont conduit au ciel ! Gloire donc au Sacré-Cœur de Jésus qui a tant aimé et qui aime tant les hommes !

    Page d’histoire :
    Garcia Moreno n’avait pas toujours vécu en disciple dévoué de Jésus. Catholique convaincu, il avait cependant négligé longtemps la pratique de ses devoirs. Il était étudiant à Paris, lorsqu’un jour, faisant une promenade au Luxembourg avec quelques amis, la conversation se transforma en discussion religieuse. Garcia Moreno défendit avec vigueur et succès la cause de sa foi. Un de ses interlocuteurs, se voyant vaincu, crut sortir d’embarras en mettant Garcia Moreno lui-même en cause : « Vous parlez très bien, dit-il, mais cette religion si belle, vous en négligez un peu la pratique… Depuis quand vous êtes-vous confessé ? » Moreno baissa la tête, puis regardant en face son interlocuteur : « Cet argument peut être excellent aujourd’hui, il ne le sera plus demain. » Rentré dans sa chambre, il médita longtemps sur sa vie passée, pleura ses fautes devant Dieu ; son amour s’était réveillé sous l’injure faite à son Dieu ; le lendemain, il était à la sainte Table, et jamais depuis, tant s’en faut, il n’a mérité le reproche qui causa son retour à Dieu.
    (Vie de Garcia Moreno, par le P. Berthe)

    ☞   Rappel : des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant Garcia Moreno et le Sacré-Cœur de Jésus – voir en juillet 1873.

    Bouquet spirituel :
    Vrai Dieu ! que le Cœur divin est amoureux de notre amour ! Ne suffirait-il pas qu’il nous eût permis de l’aimer ? Mais non, il nous commande de l’aimer.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    C’est au Cœur affligé de Jésus que je veux donner toute ma tendresse ; je veux m’occuper à pleurer ses douloureuses blessures ; je veux surtout déplorer tant de souffrances rendues inutiles pour un si grand nombre d’âmes.
    Saint Claude La Colombière (1641-1682)

    Pratique :
    Tous les soirs, examiner sa conscience et faire un acte de contrition parfaite, afin de n’être jamais en état de péché mortel.

    Oraison jaculatoire :
    Mon Jésus, miséricorde.

    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.
  • Fête du Sacré-Coeur : Méditation

    « L’hérésie qui caractérise l’esprit de la société actuelle pourrait être à bon droit appelée laïcisme, en tant qu’elle veut abaisser le divin et le surnaturel au niveau des institutions humaines, et qu’elle tente de faire entrer l’Église dans l’orbite des forces de l’État. En face du judaïsme et de la maçonnerie qui s’obstinent toujours dans leur haine furieuse contre Jésus : Toile, toile, crucifige, les catholiques contaminés par ce laïcisme et ce libéralisme cherchent, comme Pilate, un juste milieu et ils sont prêts à renvoyer le Christ absous, pourvu qu’auparavant Il se soit laissé arracher le diadème royal qui ceint son front, et qu’il se contente de vivre en sujet de la divinité de César.

    Contre cette double insulte sacrilège, le Pontife suprême proteste à la face du ciel et de la terre qu’il n’y a pas d’autre Dieu que le Seigneur, et il institue la double fête du Christ-Roi et de l’Octave du Sacré-Cœur. L’une est la solennité de la puissance, l’autre celle de l’amour.

    Le Bréviaire romain devant s’enrichir d’un office pour l’Octave du Sacré-Cœur, le Souverain Pontife voulut que la liturgie de cette solennité fût entièrement refondue. On sait que l’office du Sacré-Cœur avait autrefois un certain caractère fragmentaire et sporadique, qui reflétait bien l’incertitude des théologiens chargés de sa rédaction. C’était un peu un office de l’Eucharistie, un peu celui de la Passion, sans parler des lectures du troisième nocturne, glanées de-ci de-là dans la Patrologie. Or, Pie XI — qui, sur sa table de travail a toujours devant les yeux une belle statue du Sacré-Cœur, auprès duquel il a coutume de chercher son inspiration quand il traite les affaires de l’Église — a voulu un office parfaitement organique, c’est-à-dire où resplendît l’unité, et qui mît aussi en pleine lumière le caractère spécial de la solennité de la fête du Sacré-Cœur, laquelle ne veut être une répétition ni de celle du Saint-Sacrement ni des offices quadragésimaux de la Passion.

    Il nomma donc une commission de théologiens chargés de rédiger le nouvel office ; mais à leurs travaux il présida lui-même ; en sorte qu’après un semestre d’études, à l’aurore de son jubilé sacerdotal, Pie XI a pu offrir au monde catholique la nouvelle messe et l’office pour l’Octave du Sacré-Cœur.

    La pensée qui domine toute la composition est celle qu’exprima Jésus Lui-même quand, par l’intermédiaire de sainte Marguerite-Marie, Il demanda à la famille catholique l’institution de cette fête : "Voici le Cœur qui a tant aimé les hommes, et qui en est si peu aimé !"

    Il s’agit donc d’une fête de réparation envers l’Amour qui n’est pas aimé ; réparation qui fait d’ailleurs amende honorable en glorifiant les pacifiques triomphes de cet Éternel Amour. »

    Bienheureux Cardinal Schuster (1880-1954), Liber Sacramentorum - Notes historiques et liturgiques sur le Missel Romain (T.7), Vromant, Bruxelles, 1931.

    NB : Les 9 tomes du Liber Sacramentorum du Cardinal Schuster peuvent être téléchargés sur l'excellente et très riche "Bibliothèque Liberius", qui a mis en ligne un millier d'ouvrages religieux, scannés au format pdf.

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  • Fête-Dieu - Méditation

    « Chaque messe est un acte d'adoration que l'Eglise adresse à la Victime eucharistique. Mais la solennité de la Fête-Dieu permet de rendre une adoration tout-à-fait particulière. Dès le début de la messe, le prêtre expose le Saint-Sacrement. L'Hostie trône dans l'ostensoir précieux que fait étinceler la lumière des cierges qui l'entourent. La Collecte de la messe ne s'adresse pas, comme d'ordinaire, au Père éternel, mais à notre Sauveur Lui-même. La Séquence qui précède l'Evangile n'est qu'une hymne de louange à Jésus-Eucharistie. Puis vient la procession solennelle où le Christ est porté en triomphe à travers les rues et les champs ; Il passe en bénissant. Après la messe, le Saint-Sacrement est reposé dans le tabernacle ; mais tout le jour, la porte de l'Eglise grand-ouverte invite les fidèles à venir rendre visite au Seigneur, prisonnier pour nous.
    [...]
    Allons auprès du Saint-Sacrement, allons rendre visite à notre divin Sauveur avec joie et reconnaissance. Parlons-Lui, Il nous parlera. Faisons-Lui part de nos joies, de nos peines... Dans l'après-midi, le soir, allons nous agenouiller devant le Saint-Sacrement, assistons au Salut. C'est un honneur d'être auprès du Saint-Sacrement, de Lui servir d'escorte, de Le porter en triomphe...
    Gardons aussi une profonde reconnaissance à l'Eglise, cette Mère au grand coeur, pour le soin qu'elle prend d'assurer, dans sa liturgie, la place d'honneur à la sainte messe et à la Communion. Car seuls, des coeurs nourris par la communion fréquente et même quotidienne peuvent chanter d'une voix pure et digne ces paroles de la Séquence :

    Loue, ô Sion, ton Sauveur,
    Loue ton Chef et ton Pasteur
    en des hymnes et des cantiques.
    Autant que tu le peux, ose Le chanter ;
    Car Il est supérieur à toute louange,
    et tu ne suffis pas à Le louer...

    Bon Pasteur, pain véritable,
    Jésus, ayez pitié de nous :
    Nourrissez-nous, soutenez-nous,
    Faites-nous jouir des biens de la terre des vivants...
    »


    Toute l'année avec le Christ par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre Dame d'Einsiedeln (Octave de la Fête-Dieu), Comptoir Français du Livre, Paris, 1936.

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  • 10 juin : Origine de la Fête-Dieu et Sermon de Saint Thomas d'Aquin

    Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle :


    « Qu'en ce jour, les foules empressées du peuple fidèle, accourent dans les temples avec une nouvelle ferveur ; que le clergé et le peuple se lèvent pour faire éclater leur joie dans des cantiques de louanges ; que les coeurs et les désirs, les voix et les lèvres chantent des hymnes joyeux ; que la foi chante, que l'espérance bondisse, que la charité tressaille, que la dévotion applaudisse, que le choeur des prêtres jubile, que l'assemblée des vierges soit remplie de consolation ; que chacun vienne avec un coeur fervent, une volonté empressée, qu'il rende ses devoirs avec zèle, pour célébrer dignement la solennité d'un si grand jour, et puissent tous les enfants du Christ être enflammés d'une telle ardeur pour son service, qu'augmentant de jour en jour le trésor de leurs mérites, ils soient jugés dignes de recevoir comme leur récompense, au terme de leur course, Celui qui sur la croix se livra pour leur rédemption, et dans le Sacrement se donne à eux en nourriture »
    (Extrait de la Bulle d'Urbain IV pour l'institution de la Fête-Dieu dans l'Eglise universelle, 1264)

    Jean XXII, en 1318 ordonna de compléter la fête par une procession solennelle où le très Saint Sacrement serait porté en triomphe.  On fait une procession solennelle le jour de la Fête-Dieu pour sanctifier et bénir, par la présence de Jésus-Christ, les rues et les maisons de nos villes et de nos villages. Saint Thomas d'Aquin prépara la liturgie de cette fête, notamment par la création du  Lauda Sion Salvatorem et Pange Lingua Gloriosi permettant aux fidèles une catéchèse simple et belle sur la Présence Réelle

    Source et texte complet : Per Ipsum.


    Sermon pour la Fête-Dieu par Saint Thomas d'Aquin,
    Docteur des Docteurs de l'Eglise
    (prononcé au Consistoire, devant le Pape et les Cardinaux)


    Révérendissimes Pères, les souvenirs pleins d'allégresse qu'évoque la solennité de ce jour nous invitent à entourer de joyeuses louanges le Corps très saint du Christ. Quoi de plus doux, quoi de plus suave au coeur des élus que de chanter les trésors de la divine charité et d'exalter l'ardeur d'un amour sans mesure ? C'est qu'à la table de la grâce nouvelle, tous les jours, par les mains du prêtre, Dieu donne à ses enfants et aux héritiers de son royaume sa chair en nourriture et son sang en breuvage. Ce sont là tes oeuvres admirables, ô Christ, toi dont la puissance est infinie et la bonté sans bornes ! Dans cet aliment sacré et ce pain super-substantiel qu'annonçaient les prodiges antiques, tu as trouvé le secret d'une union merveilleuse et auguste : la chair immaculée de Jésus-Christ, l'Agneau sans tache, devient le remède de ceux que le fruit défendu avait rendus malades et qui avaient perdu l'éternelle et immarcescible couronne. 

    O prodige qu'on ne peut trop exalter ! Effusion permanente de la bonté divine et d'une miséricorde sans mesure ! Dans ce sacrement, consommation de tous les sacrifices, Il demeure, ce Dieu, indéfectiblement avec nous ; Il y est pour jusqu'à la fin des siècles ; Il donne aux fils d'adoption le pain des anges et les enivre de l'amour qu'on doit aux enfants.

    O humilité singulière, délices de Dieu, et que le Christ pratique après l'avoir prêchée lui-même ! Il ne se refuse à personne ; Il ne craint pas de prendre pour habitacle même un coeur souillé. 

    O pureté, qui semblable à celle du soleil n'est ternie par aucune fange et ne craint nulle contagion, mais qui gagne les âmes et en fait disparaître toute tache !   O nourriture des esprits bienheureux, qui sans cesse nous renouvelle et jamais ne s'épuise ! Tu n'es ni brisée, ni divisée, ni transformée ; mais, gardant ton intégrité et ta nature, tu nous rappelles le buisson antique, la farine et l'huile miraculeuses qui ne diminuaient pas. 

    O Sacrement admirable, où Dieu se cache et où notre Moïse à nous se couvre le visage du manteau de ses oeuvres, objet de louanges dans toutes nos générations ! Par la vertu des paroles sacrées, instrument de la puissance divine, les substances symboliques sont changées en chair et en sang ; les espèces sacramentelles subsistent sans support, et pourtant nulle loi naturelle n'a souffert violence. Par la vertu de la consécration, un seul Christ, parfait et intègre, se trouve en divers endroits, comme une parole se communique, toujours identique à elle-même. Quand l'hostie se divise, Jésus s'y trouve comme un même visage dans les fragments d'un miroir brisé. Les fidèles l'offrent à Dieu sous les deux espèces, quoiqu'il soit tout entier sous chacune d'elles, et c'est à bon droit qu'on agit ainsi, car ce sacrement donne aux hommes le double salut du corps et de l'Ame, et il rappelle l'amertume d'une double Passion. 

    O Vertu ineffable du Sacrement, qui embrase notre coeur du feu de la charité et marque du sang de l'Agneau immaculé, au-dessus de leurs deux battants, les linteaux de nos portes !

    O véritable viatique de notre exil militant, soutien des voyageurs, force des faibles, antidote des infirmités, accroissement des vertus, abondance de la grâce et purification des vices, réfection des âmes, vie des débiles et union des membres dans l'organisme unique de la charité ! 

    Sacrement ineffable de la foi, Tu augmentes notre charité et nous communiques l'espérance ; soutien de l'Eglise, Tu éteins la concupiscence et parfais le corps mystique du Christ. Voici la substance de l'arbre de vie, ô Seigneur Jésus ! 

    O Pasteur et nourriture, prêtre et sacrifice, aliment et breuvage des élus, pain vivant des esprits, remède à nos faiblesses quotidiennes, festin suave, source de tout renouveau ! 

    O sacrifice de louange et de justice, holocauste de la nouvelle grâce, repas excellent, non de volailles ou de taureaux, mais de viandes plus succulentes et de ce vin délicieux qui renouvelle les amis de Dieu et enivre ses élus ! 

    O table de bénédiction, table de proposition garnie d'une nourriture substantielle ! Table immense où tout est prodige étonnant ! Table plus douce que toute douceur, plus délectable que toute saveur, plus suave que tout parfum, plus magnifique que toute parure, plus succulente que toute nourriture ! Table que le Christ a préparée à ses amis et commensaux, que le père de famille sert à son fils de retour, après le repas de l'agneau symbolique. Vous êtes le bain sacré que figuraient les antiques piscines, ô notre Pâque, immolation du Christ, et vous exigez la conversion du vice à la vertu, donnant ainsi la liberté aux Hébreux de l'esprit.

    O nourriture qui rassasie et ne dégoûte point, qui demande la mastication de la foi, le goût de la dévotion, l'union de la charité, et que divise non les dents du corps, mais le courage de la croyance !

    O viatique de notre pèlerinage, qui attire les voyageurs sur les sommets des vertus !

    O pain vivant, engendré au ciel, fermenté dans le sein de la Vierge, cuit sur le gibet de la croix, déposé sur l'autel, caché sous les espèces sacramentelles, confirme mon coeur dans le bien et assure ses pas dans le chemin de la vie ; réjouis mon âme, purifie mes pensées. Voici le pain, le vrai pain, consommé, mais non consumé, mangé, mais non transformé ; il assimile et il ne s'assimile pas ; il renouvelle sans s'épuiser; il perfectionne et conduit au salut ; il donne la vie, confère la grâce, remet les péchés, affaiblit la concupiscence ; il nourrit les âmes fidèles, éclaire l'intelligence, enflamme la volonté, fait disparaître les défauts, élève les désirs.

    O calice de toutes suavités, où s'enivrent les âmes généreuses ! O calice brûlant, calice qui tourne au sang du Christ ; sceau du Nouveau Testament, chasse le vieux levain, remplis notre intime esprit, pour que nous soyons une pâte nouvelle, et que nous mangions les azymes de la sincérité et de la vérité.

    O vrai repas de Salomon, cénacle de toute consolation, soutien dans la présente tribulation, aliment de joie et gage de la félicité éternelle, foyer de l'unité, source de vertu et de douceur, symbole de sainteté !  La petitesse de l'hostie ne signifie-t-elle pas l'humilité, sa rondeur l'obéissance parfaite, sa minceur l'économie vertueuse, sa blancheur la pureté, l'absence de levain la bienveillance, sa cuisson la patience et la charité, l'inscription qu'elle porte la discrétion spirituelle, les espèces qui demeurent sa permanence, sa circonférence la perfection consommée ?

    O pain vivifiant, ô azyme, siège caché de la toute-puissance! Sous de modestes espèces visibles se cachent d'étonnantes et sublimes réalités. 

    O Corps, ô Ame, et Toi de tous deux inséparable, ô Substance Divine ! De ce dont on chante les grandeurs dans ce sacrement auguste, ô bon Jésus, seules, pour la foi, après la consécration, les espèces sacramentelles demeurent ; ce qui est mangé sans être assimilé ne souffre ni augmentation ni diminution ; ce que tous reçoivent en entier, mille ne le possèdent pas plus qu'un seul, un seul le possède autant que mille. Ce que contiennent tous les autels, les parcelles intactes ou brisées le contiennent toutes ; ta chair est mangée véritablement, c'est véritablement ton sang que nous buvons. Et tu es ici le prêtre, et tu es aussi l'hostie, et les saints Anges sont là présents, qui exaltent ta magnificence et louent ta souveraine majesté. C'est là ta puissance, Seigneur, qui seule opère de grandes choses ; elle dépasse tout sentiment et toute compréhension, tout génie, toute raison et toute imagination. C'est Toi qui as institué et confié à tes disciples ce sacrement où tout est miracle.

    N'approche donc pas de cette table redoutable sans une dévotion respectueuse et un fervent amour, homme ! Pleure tes péchés et souviens-toi de la Passion. Car l'Agneau immaculé veut une âme immaculée qui le reçoive comme un pur azyme.

    Recours au bain de la confession ; que le fondement de la foi te porte ; que l'incendie de la charité te consume ; que la douleur de la Passion te pénètre ; qu'un droit jugement t'éprouve.

    Approche de la table du Seigneur, de cette table magnifique et puissante, de telle sorte que tu parviennes un jour aux noces du véritable Agneau, là où nous serons enivrés de l'abondance de la maison de Dieu ; là où nous verrons le Roi de gloire, le Dieu des vertus dans toute sa beauté ; là où nous goûterons la Pain vivant dans le royaume du Père, par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la puissance et l'empire demeurent jusqu'à la fin des siècles.  Amen.

    Traduction du P. Sertillanges (Les plus belles pages de saint Thomas d'Aquin)

    Source : Per Ipsum.

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  • 10 juin : Origine de la Fête-Dieu par Benoît XVI

    Présentation de Sainte Julienne de Cornillon, et du rôle qu'elle a joué dans l'institution de la solennité du Corpus Christi, par Benoît XVI, lors de l'audience générale du 17 novembre 2010, sur le site internet du Vatican.

    Extrait de la fin de son allocution, en forme d'invitation :

    « Chers amis, la fidélité à la rencontre avec le Christ eucharistique dans la Messe dominicale est essentielle pour le chemin de foi, mais essayons aussi d'aller fréquemment rendre visite au Seigneur présent dans le Tabernacle ! En regardant en adoration l'Hostie consacrée, nous rencontrons le don de l'amour de Dieu, nous rencontrons la Passion et la Croix de Jésus, ainsi que sa Résurrection. C'est précisément à travers notre regard d'adoration que le Seigneur nous attire à lui dans son mystère, pour nous transformer comme il transforme le pain et le vin. Les saints ont toujours trouvé force, consolation et joie dans la rencontre eucharistique. Avec les paroles de l’hymne eucharistique, 'Adoro te devote' nous répétons devant le Seigneur, présent dans le Très Saint-Sacrement : "Fais que, toujours davantage, en toi je croie, je place mon espérance, je t'aime !". »

    Benoît XVI, audience générale, 17 novembre 2010.

  • Dimanche 10 juin : Fête-Dieu - Solennité du Saint-Sacrement

    Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

     

    De même qu'au calendrier traditionnel, en France :

    Fête-Dieu ou Fête du Très Saint Sacrement
  • Fête-Dieu à Rome : Benoît XVI invite à rétablir l’équilibre entre l’adoration et l’assemblée liturgique

    Dans son homélie, le Pape a proposé une méditation sur le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré.

    Benoît XVI a regretté que dans un passé récent, le Mystère de l’Eucharistie ait été l’objet de visions incomplètes. Il s’est notamment attardé sur le sens de l’adoration du Saint-Sacrement, pénalisé par une interprétation unilatérale du Concile Vatican II qui a privilégié l’assemblée liturgique. Il faut rétablir, selon lui, le juste équilibre entre l’adoration et la célébration de l’Eucharistie. Car ce déséquilibre a eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles qui perçoivent moins bien le sens de la présence permanente de Jésus parmi nous. Pour le Pape, il ne faut pas opposer la célébration et l’adoration comme si elles étaient en concurrence. La communion et la contemplation sont complémentaires...

    A propos du caractère sacré de l’Eucharistie, Benoît XVI a déploré l'influence de la sécularisation héritée des années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Le nouveau culte apporté par le Christ a toujours besoin de signes et de rituels - a-t-il insisté. De plus, la disparition du rituel sacré appauvrit la culture et laisse le champ libre aux nombreux succédanés présents dans la société de consommation, à d’autres rites et signes qui peuvent devenir des idoles.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie et vidéo sur le site internet du Vatican.