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âme - Page 11

  • Méditation - Prière à la Très Sainte Trinité

    « O Trinité éternelle ! O Déité, qui, par l'union de votre nature divine, avez donné un si grand prix au sang de votre Fils unique ! ô Trinité éternelle ! vous êtes une mer profonde où plus je me plonge, plus je vous trouve, et plus je vous trouve, plus je vous cherche. Vous êtes inépuisable, et en rassasiant l'âme dans vos profondeurs, vous ne la rassasiez jamais ; elle est toujours affamée de vous, éternelle Trinité ; elle désire vous voir avec la lumière dans votre lumière.
    Comme le cerf soupire après l'eau vive des fontaines, mon âme désire sortir de l'obscure prison de son corps pour vous voir dans la vérité de votre Etre. Combien de temps encore votre visage sera-t-il caché à mes regards, ô éternelle Trinité ! Feu et abîme de charité, dissipez donc ce nuage de mon corps, car la connaissance que vous m'avez donnée de vous-même dans votre Vérité m'a fait violemment désirer de déposer le fardeau de mon corps, et de donner ma vie pour l'honneur et la gloire de votre nom.
    J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de l'intelligence, dans votre lumière, l'abîme de votre Trinité éternelle et la beauté de votre créature. En me regardant en vous, j'ai vu que j'étais votre image, puisque vous m'avez fait participer à votre puissance. O Père éternel ! vous avez communiqué à mon intelligence la sagesse qui appartient à votre Fils unique, et le Saint-Esprit, qui procède de vous et de votre Fils, m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer. O Trinité éternelle ! vous êtes le Créateur ; je suis votre créature, et j'ai connu, par la création nouvelle, que vous m'avez donnée dans le sang de votre Fils, combien vous vous êtes passionné pour la beauté de votre créature.
    O Abîme, ô Déité éternelle, ô Mer profonde ! pouviez-vous me donner plus qu'en vous donnant vous-même ?
    [...]
    Revêtez-moi, revêtez-moi de vous-même, éternelle Vérité, afin que je parcoure cette vie mortelle avec la véritable obéissance et la lumière de la sainte foi, dont vous enivrez de plus en plus mon âme.
    Grâces à Dieu. Amen. »

    Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Livre des Dialogues, Traité de l'obéissance, ch. CLXVII.

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    Albrecht Dürer (1471-1528) : Adoration de la Trinité (1511)
    Musée de l'Histoire de l'Art, Vienne
  • Méditation - Poésie : "L'Hôte divin"

    "J'entrerai chez lui et je souperai avec lui" Apocalypse IV - 20

    Ainsi, ce serait vrai, mon Dieu, cette promesse ?
    Quand le coeur épuisé sombre dans la détresse
    Vous seriez cet ami qui s'en vient, vers le soir,
    Et vous consentiriez, Seigneur, à vous asseoir
    En mon logis désert, auprès de cette table ?
    J'entendrais votre voix, suave, délectable,
    Me dire avec l'accent de l'Amour souverain
    Ces mots que l'on attend toute une vie en vain !
    Et nous partagerions, seul à seul, et sans hâte
    L'adorable repas ?...
                                     Votre main délicate
    Effleurerait ma main, silencieusement,
    Cependant que la nuit tomberait doucement
    Et que vos yeux divins plongeraient en mon âme
    Un grand regard d'amour me brûlant de sa flamme,
    Pour que je puisse enfin, d'un coeur qui se soumet
    Mettre à vos pieds, Seigneur, tout mon être à jamais !

    Puisque vous l'avez dit, mon Dieu, je veux le croire,
    Vos promesses, jamais ne seront illusoires !
    Venez, mon Dieu, venez, puisque je vous attends
    Avec une âme avide et depuis si longtemps !

    Tout est bien prêt ! J'ai mis, pour cette insigne agape,
    L'eau pure avec le pain, sur ma plus belle nappe
    Et, pour que ce festin nous réjouisse mieux,
    Ma précieuse coupe est pleine de vin vieux
    Et des fruits savoureux remplissent les corbeilles !
    Et puis, voici le miel de mes blondes abeilles !

    Près des flambeaux d'argent que vous allumerez
    De célestes parfums, comme vous les aimez,
    Embaumeront le soir... et d'idéales roses,
    En mon jardin secret, pour vous seront écloses !...

    Seigneur, ne tardez pas, mon âme se languit !
    N'ai-je pas entendu votre pas dans la nuit
    S'approcher lentement de ma demeure, ô Maître !
    Oui, c'est bien Vous ! Déjà, je crois voir apparaître
    Votre blanche tunique au détour du chemin
    Qui s'illumine enfin de ce halo divin
    Dont la mauve lueur inonde l'ombre verte !

    Entrez, Seigneur, entrez ! La porte est entr'ouverte...

    Marlène Grunère, L'Or du silence.
    (Source)

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  • Méditation : en préparation à la Pentecôte

    Docilité à la conduite du Saint-Esprit

    « Les deux éléments de la vie spirituelle sont la purgation du cœur et la direction du Saint-Esprit. Ce sont là les deux pôles de toute la spiritualité. Par ces deux voies, on parvient à la perfection selon le degré de pureté que l'on a acquis, et à proportion de la fidélité qu'on a eue à coopérer aux mouvements du Saint-Esprit et à suivre sa conduite.
    Toute notre perfection dépend de cette fidélité, et l'on peut dire que l'abrégé de la vie spirituelle consiste à remarquer les voies et les mouvements de l'Esprit de Dieu en notre âme, et à fortifier notre volonté dans la résolution de les suivre, employant pour cet effet tous nos exercices et tous nos actes religieux, l'oraison, la lecture, les sacrements, la pratique des vertus et des bonnes œuvres.
    Le but où nous devons aspirer, après que nous nous serons longuement exercés dans la pureté du cœur, c'est d'être tellement possédés et gouvernés par le Saint-Esprit, que ce soit lui seul qui conduise toutes nos puissances et tous nos sens, et qui règle tous nos mouvements intérieurs et extérieurs comme il dirigeait la sainte humanité du Sauveur, et que nous nous abandonnions nous-mêmes entièrement à lui par un renoncement spirituel de nos volontés et de nos propres satisfactions. Ainsi nous ne vivrons plus en nous-mêmes, mais en Jésus-Christ et selon son Cœur, par une fidèle correspondance aux opérations de son divin Esprit, et par un parfait assujettissement de toutes nos rebellions au pouvoir de sa grâce. »

    P. Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur - Méditations pour tous les jours de l'année, Tome I (14 mai : Des motifs qui nous portent à cette docilité à la conduite du Saint-Esprit, I), Etablissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1910).

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  • Méditation : le dépouillement intérieur

    « Qu'elles sont pauvres nos propres conceptions, ma chère Sœur, et comme on voit de plus en plus que la vérité se trouve dans le silence total, dans un abandon qui va jusqu'à la perte de soi en Celui qui est ! Et c'est justement là le difficile, ce qui ne peut être en aucun cas notre œuvre, mais la sienne. Il faut, pour que Dieu seul vive en nous, pour que la Sainte Trinité puisse s'imprimer en notre âme, que celle-ci soit étrangement pure et déprise d'elle-même ; qu'elle ait dépouillé non seulement ces excroissances du "moi" que sont la vanité, les retours sur soi, l'attachement à son sens propre, mais jusqu'à son être même. C'est alors que se réalise en nous comme une "Incarnation du Verbe", puisque nous sommes prédestinés à être enfants de Dieu, membres du Christ. Et de même que l'Incarnation n'a pu s'accomplir que par Marie, je pense que c'est d'Elle aussi que nous devons attendre cette grâce suprême. Dans ma pauvreté présente, toute ma vie intérieure consiste en un perpétuel recours à son intercession. »

    Sœur Marie de la Trinité (Marie-Jeanne de Monsabert, 1890-1936), Lettre à sa sœur visitandine (7 août 1935), in "Trop petite pour avoir peur", Editions P. Lethielleux, Paris, 1967.

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  • Méditation et Prières : Notre-Dame de Fatima

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (printemps 1916)

    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
    Je Vous demande pardon
    Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
    Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. »

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (automne 1916)

    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
    Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux
    Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
    Présent dans tous les tabernacles de la terre
    En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    Par lesquels Il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
    Et du Cœur Immaculé de Marie
    Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    1ère Apparition de Notre-Dame le 13 mai 1917

    - Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois.

    - Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?

    - Récitez le chapelet tous les jours afin d'obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.

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  • Méditation : le don de Dieu

    « Ô Jésus-Eucharistie ! enseignez-moi à prier ; enseignez-moi cette oraison de laquelle l'âme sort lumineuse et transparente comme le cristal.
    Donnez-moi aussi cette sorte d'oraison qui fait vibrer sans bruit votre Coeur, ô Jésus, cette oraison silencieuse en apparence, mais qui, pleine de reconnaissance pour vos bienfaits, fait tressaillir de joie le ciel tout entier. "Pourquoi pousser vers moi de si grandes clameurs ?" disait Dieu à Moïse, et c'est à peine si le prophète ouvrait ses lèvres : mais cette prière fervente, persévérante, s'échappant du coeur, résonnait comme un tonnerre aux oreilles de Dieu. C'est cette oraison que je désire, celle qui fait écho dans vore Coeur, ô mon Dieu, pour revenir ensuite faire vibrer mon âme en lui laissant le sentiment du don de Dieu.
    Ô Seigneur, je veux vous appeler du plus profond de mon âme ; je veux crier vers vous pour vous demander vos trésors : lumières, grâces, vie, feu, amour et toutes les vertus.
    Je veux vivre recueilli, mon Jésus ; je veux la solitude intérieure pour me perdre dans la contemplation de mon Bien-Aimé, et parvenir ainsi à connaître le don de Dieu...
    Pardonnez-moi si j'ai abusé jusqu'ici de vos grâces et de vos faveurs ; je vous le promets, je me consacrerai désormais avec ferveur à l'oraison, et si je n'y puis faire autre chose, je serai du moins heureux de souffrir en votre honneur.
    Ô Marie, vous qui avez, plus qu'aucune créature, reçu le don de Dieu, donnez à vos fils de le recevoir aussi, de l'estimer et de le mettre à profit.
    Amen ! »

    Vénérable Conception Cabrera de Armida ("Conchita" 1862-1937), Devant l'Autel, courts entretiens avec Jésus-Eucharistie (64), Paris, Téqui, 1909.

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  • Méditation : laisser régner Jésus en nous

    « Que Jésus règne à jamais en souverain Maître dans votre âme. Soyez docile et souple entre ses mains. Vous savez ce qu'il faut pour cela : se tenir en paix et en tout repos ; ne s'inquiéter jamais et ne se troubler de rien ; oublier le passé ; vivre comme s'il n'existait pas d'avenir ; vivre pour Jésus dans le moment qu'on vit, ou plutôt vivre comme si l'on n'avait pas de vie en soi, mais laisser Jésus vivre à son aise ; marcher ainsi, en toute circonstance et rencontre, sans crainte et sans souci, comme cela convient aux enfants de Jésus et de Marie ; ne penser jamais à soi volontairement ; abandonner le soin de notre âme à Jésus seul [...] elle lui appartient ; c'est donc à lui à en avoir soin, puisqu'elle est sa propriété.

    Ne craignez pas tant le jugement d'un si doux Maître. Généralement, bannissez toute crainte et remplacez ce sentiment par l'amour : en tout cela agissez doucement, suavement, posément, sans vivacité, sans emportement ; faites le mort quand besoin est, marchant ainsi en toute suavité, abandon et pleine confiance. Le temps de cet exil se terminera, et Jésus sera à nous et nous à lui. Alors chacune de nos tribulations sera pour nous une couronne de gloire, que nous mettrons sur la tête de Jésus ; car toute gloire lui appartient à lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettres spirituelles du vénérable Libermann Tome I, (Lettre à un séminariste, 1839), Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.

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  • Méditation : l'attention dans la prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « Souvent nous traitons Dieu dans la prière d'une manière étrange. Si nous parlons au dernier des hommes, nous pensons à ce que nous lui disons ; et, en parlant à Dieu, hélas ! souvent nous ne songeons pas même au sens de nos paroles. Or comment Dieu exaucerait-il une prière ainsi faite ? Comment écouterait-il celui qui ne s'écoute pas lui-même ? Vous demandez et vous ne recevez pas, dit l'Esprit-Saint, parce que vous demandez mal (Jc IV,3). Pour que notre prière soit exaucée, il faut nous recueillir dans cette partie de nous-mêmes, dans ce temple intérieur où l'on confère seul avec Dieu seul, loin de toutes les pensées du monde. C'est là que Dieu aime à écouter les demandes. Si le coeur s'échappe malgré nous, il faut rappeler ce fugitif, déplorer ses égarements, comme David qui s'écriait : "Mon coeur m'a abandonné" (Ps XXXIX,13) ; et, après l'avoir retrouvé, il faut s'en réjouir comme le saint roi et se remettre à la prière de toute son âme. Il faut enfin imiter saint Hilarion, dont l'histoire rapporte qu'il récitait les psaumes du saint office comme s'il eût vu Dieu présent devant lui, attentif à ce qu'il lui disait . Hélas ! que nous prions rarement de cette manière ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mercredi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Mai : mois de Marie, Reine du Ciel et de la France

    « Ce qui donne à la Vierge sa splendeur, c'est que, toute lumineuse dès sa conception, Elle n'a jamais connu l'ombre d'une imperfection, ni dans son coeur, ni dans sa vie. Efforçons-nous donc de diminuer, chaque jour, le nombre de celles qui abondent, hélas ! dans notre existence... afin de mieux refléter notre Mère et d'être capables, même ici-bas, d'entrevoir sa beauté.
    [...]
    Ecoutons le conseil de S. Bernard ; ne détournons pas nos regards de cet astre de salut, si nous ne voulons pas être à la merci des flots. Invoquons Marie à l'heure du danger, aimons Marie, et l'Etoile du matin appellera l'aurore dans notre âme, et l'aurore y donnera naissance à Celui qui est la divine et ineffable lumière. Demandons à Celle qui oriente vers Jésus de nous continuer sa protection aussi longtemps que la nuit n'aura pas terminé son cours, c'est-à-dire, jusqu'à ce que paraisse le grand jour de l'éternité. »

    Méditations cartusiennes pour tous les jours de l'année (Samedi de la 3e semaine après l'Octave - L'Etoile du matin), par un Chartreux, Tome second, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, 1921.

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  • Méditation : le Christ toujours présent

    « Vous souvenez-vous de cette belle page où Jésus dit à son Père "qu'Il lui a donné puissance sur toute chair afin qu'Il lui communique la vie éternelle" ? Voilà ce qu'Il veut faire en vous : à toute minute Il veut que vous sortiez de vous, que vous quittiez toute préoccupation, pour vous retirer en cette solitude qu'Il se choisit au fond de votre coeur. Lui, Il est toujours là, encore que vous ne le sentiez pas ; Il vous attend et veut établir avec vous "un admirable commerce", comme nous le chantons dans la belle liturgie, une intimité d'Epoux et d'épouse ; vos infirmités, vos fautes, tout ce qui vous trouble, c'est Lui, par ce contact continuel, qui veut vous en délivrer. N'a-t-Il pas dit : "Je ne suis pas venu pour juger, mais pour sauver." Rien ne doit vous paraître un obstacle pour aller à Lui. Ne tenez pas trop compte si vous êtes enflammée ou découragée ; c'est la loi de l'exil de passer ainsi d'un état à l'autre. Croyez alors que, Lui, Il ne change jamais, qu'en sa bonté Il est toujours penché sur vous pour vous emporter et vous établir en Lui. Si, malgré tout, le vide, la tristesse vous accablent, unissez cette agonie à celle du Maître au jardin des Olives, alors qu'Il disait au Père : "S'il est possible, faites que ce calice s'éloigne de moi."... Je vais vous donner mon "secret" : pensez à ce Dieu qui habite en vous, dont vous êtes le temple ; c'est saint Paul qui parle ainsi, nous pouvons le croire. Petit à petit l'âme s'habitue à vivre en sa douce compagnie, elle comprend qu'elle porte en elle un petit Ciel où le Dieu d'amour a fixé son séjour. Alors c'est comme une atmosphère divine en laquelle elle respire, je dirais même qu'il n'y a plus que son corps sur la terre, mais que son âme habite au-delà des nuages et des voiles, en Celui qui est l'Immuable. Ne vous dites pas que ce n'est pas pour vous, que vous êtes trop misérable, car c'est au contraire une raison de plus pour aller à Celui qui sauve. Ce n'est pas en regardant cette misère que nous serons purifiés, mais en regardant Celui qui est toute pureté et sainteté. Saint Paul dit qu'"Il nous a prédestinés pour être conformes à son image". Aux heures qui sont plus douloureuses, pensez que le divin artiste, pour rendre son oeuvre plus belle, se sert de ciseau, et demeurez en paix sous la main qui vous travaille. Ce grand apôtre dont je vous parle, après avoir été ravi au troisième Ciel, sentait son infirmité et il s'en plaignait à Dieu qui lui répondit : "Ma grâce te suffit, car la force se perfectionne dans la faiblesse." Voilà, n'est-ce pas, qui est bien consolant ?... »

    Bse Elisabeth de la Trinité, Lettre à madame Angles [L249 - novembre 1905], in "Oeuvres complètes", Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : "Ora et Labora"...

    « Avant de commencer la prédication de son Evangile, comment procède Notre-Seigneur ? - Il prie et se recueille pendant trente ans. Quelle leçon pour nous qui voulons toujours être arrivés avant d'être partis, pour nous qui voulons, n'ayant emmagasiné que très peu, distribuer de notre pauvre richesse, et brûlons ainsi tout notre avoir.
    Notre-Seigneur est à pied d'oeuvre ; il a trente ans ; le moment est venu ; nous allons l'entendre. Non, pas encore. Le voilà qui part au désert pour quarante jours. Il veut appuyer sa parole sur du silence, et dans la solitude, hors de tout bruit, de tout contact des hommes, il se recueille. En a-t-il besoin personnellement ? En aucune manière, mais il veut nous fournir un exemple.
    En profiterons-nous ? Bouger, bouger, agir, se démener, oui tant qu'on voudra. Mais, s'immobiliser sur un prie-Dieu, murer ses lèvres, laisser pour un temps le profane, se contraindre à la solitude prolongée avec le Maître, donner son prix véritable à la retraite, aux récollections, beaucoup en sont-ils capables ?
    Non, hélas ! Et de là vient, pour une grande part, que tant d'apostolats sont inféconds. Il ne manque rien, en fait de dépense apostolique ; il manque à tant de dépense apostolique un fond de recueillement préalable. Avant d'agir, on n'a pas assez prié. Avant d'aller parler de Dieu aux hommes, on n'a pas assez parlé de Dieu à Dieu, - ou plutôt on n'a pas assez écouté Dieu qui voulait se communiquer et remplir l'âme. »

    Raoul Plus, Rayonner le Christ (III), Editions de l'Apostolat de la Prière, Toulouse, 1934.

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  • Méditation : "ad lucem per crucem"...

    « Pour entrer dans sa gloire, gloire à laquelle Il avait droit par sa nature divine, le Christ a du souffrir. Le Père a voulu que cette gloire fût pour l'Homme-Dieu une récompense et un salaire : Dignus est Agnus qui occisus est accipere virtutem et divinitatem... et gloriam et benedictionem ("L'Agneau qui a été immolé a mérité de recevoir la force, et la divinité, et la gloire, et la bénédiction." 2° Rep.) Et pour les Saints de l'Ancien Testament comme pour ceux du Nouveau, la voie de la sanctification a toujours été celle de la tribulation, ainsi que l'affirmait Judith aux habitants de Béthulie : "Ils doivent se souvenir comme notre Père Abraham a été tenté et éprouvé par de nombreuses tribulations pour devenir l'ami de Dieu. Et de même tous ceux qui ont été agréables à Dieu ont dû demeurer fidèles au milieu de beaucoup d'épreuves" (Jdt VIII, 22-23). Et, en leur indiquant le moyen de profiter de leur extrême détresse, elle leur donnait les raisons de cette volonté d'en-haut : "Ne nous révoltons donc pas pour les maux que nous endurons ; mais, considérant combien ces châtiments que le Seigneur nous inflige comme à ses serviteurs, sont inférieurs à nos péchés, soyons bien convaincus qu'Il nous les envoie pour nous corriger et non pour nous perdre." (Ibid. 26-27) - Acceptons donc la loi providentielle nous obligeant, pour arriver à l'union divine, à nous assouplir au bon plaisir de notre Père des cieux dans la douleur et dans les sacrifices : Quod si extra disciplinam estis, cujus participes facti sunt omnes, ergo adulteri et non filii estis. ("Si vous n'étiez point châtiés, comme tous les autres l'ont été, c'est que vous seriez des bâtards et non des enfants légitimes" Hb XII, 8).

    [...] Ce serait nous faire une faveur périlleuse que de nous admettre aux intimités de l'oraison et de nous fixer sur la colline de l'encens avant de nous avoir éprouvés sur la montagne de la myrrhe, où l'âme se purifie des principes de corruption qu'elle porte encore en elle. - Admirons cette conduite de l'infinie Sagesse, et remercions-La de l'amour qu'Elle nous témoigne, en renouvelant ainsi les vases de nos coeurs avant d'y verser le vin nouveau, qui, sans cela, les ferait éclater.

    O Marie, qui portiez continuellement sur votre coeur comme un bouquet de myrrhe, le souvenir de la Passion de Jésus, faites que nous trouvions dans le culte de sa Croix, la force d'être doux à la souffrance ! »

    Méditations Cartusiennes pour tous les jours de l'année (Mercredi de la 2e semaine après l'Octave de Pâques), par un Chartreux, T.II, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, Sussex, 1921.

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  • Méditation : la lecture quotidienne

    « A des heures déterminées, il faut vaquer à une lecture déterminée. Une lecture de rencontre, sans suite, trouvaille de hasard, bien loin d'édifier l'âme, la jette dans l'inconstance. Accueillie à la légère, elle disparaît de la mémoire plus légèrement encore. Au contraire, il faut s'attarder dans l'intimité de maîtres choisis et l'âme doit se familiariser avec eux.
    [...]
    Il faut aussi chaque jour détacher quelque bouchée de la lecture quotidienne et la confier à l'estomac de la mémoire : un passage que l'on digère mieux et qui, rappelé à la bouche, fera l'objet d'une fréquente rumination ; une pensée plus en rapport avec notre genre de vie, capable de soutenir l'attention, d'enchaîner l'âme et de la rendre insensible aux pensées étrangères.
    [...]
    De la lecture suivie, il faut tirer d'affectueux élans, former une prière qui interrompe la lecture. Pareilles interruptions gênent moins l'âme qu'elles ne la ramènent aussitôt plus lucide à la compréhension du texte. »

    Guillaume de Saint-Thierry, Lettre aux Frères du Mont-Dieu ("Lettre d'or"), SC 223, Le Cerf, 1975.

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  • 8 avril : Ecrits des Pères...

    Ave Maria, gratia plena...

    « Vous possédez, ô Marie, à un degré supérieur la plénitude de la grâce, et c'est pourquoi Gabriel vous dit : "Je vous salue, pleine de grâce." Vous êtes "pleine de grâce" en votre âme : car la grâce nous est donnée pour faire le bien et pour éviter le mal, et vous avez été en ces deux choses d'une perfection également absolue. Le péché est originel, et vous n'en avez pas été tributaire ; il est encore mortel ou véniel, et vous en avez été tout à fait exempte : saint Augustin le dit expressément. Quant aux vertus, ô Vierge bénie, tandis que les autres Saints ne nous sont proposés que comme un exemple spécial, vous nous êtes offerte comme le modèle de toutes. Donc vous avez été pleine de grâce en faisant le bien, et pleine de grâce en évitant le mal.
    Et vous n'avez pas seulement possédé dans votre âme cette plénitude de la grâce, mais aussi dans votre corps. Le "trop-plein" de la grâce avait débordé de votre âme en votre corps ; et il y avait encore, il y avait toujours "un trop-plein" qui déborda sur toute l'humanité.
    Les autres Saints ont assez de grâces pour le salut d'un grand nombre d'âmes ; mais le Christ et la Vierge en ont surabondamment pour sauver tous les hommes du monde entier. En tous leurs périls, les hommes peuvent vous invoquer, ô Vierge, et vous leur obtiendrez le salut. En toute oeuvre bonne, ils peuvent vous appeler à leur secours, et vous les sauverez. Voilà, voilà ce que que signifient ces deux mots gratia plena ! »

    Saint Thomas d'Aquin.

  • Méditation : les chrétiens et l'âme...

    « Ce que l'âme est dans le corps, les Chrétiens le sont dans le monde.
    L'âme est répandue dans tous les membres du corps comme les Chrétiens dans les cités du monde.
    L'âme habite dans le corps et pourtant elle n'est pas du corps, comme les Chrétiens habitent dans le monde mais ne sont pas du monde.
    Invisible, l'âme est retenue prisonnière dans un corps visible : ainsi les Chrétiens, on voit bien qu'ils sont dans le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible.
    La chair déteste l'âme et lui fait la guerre, sans en avoir reçu de tort, parce qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs ; de même le monde déteste les Chrétiens qui ne lui font aucun tort, parce qu'ils s'opposent à ses plaisirs.
    L'âme aime cette chair qui la déteste, et ses membres, comme les Chrétiens aiment ceux qui les détestent.
    L'âme est enfermée dans le corps : c'est elle pourtant qui maintient le corps ; les Chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde : ce sont eux pourtant qui maintiennent le monde.
    Immortelle, l'âme habite une tente mortelle : ainsi les Chrétiens campent dans le corruptible, en attendant l'incorruptibilité céleste.
    L'âme devient meilleure en se mortifiant par la faim et la soif ; persécutés, les Chrétiens de jour en jour se multiplient toujours plus.
    Si noble est le poste que Dieu leur a assigné, qu'il ne leur est pas permis de déserter. »

    Lettre à Diognète, VI (IIe siècle), SC 33, Cerf, Paris, 1951.

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  • Méditation : le détachement

    « L'âme, n'est-il pas vrai, s'identifie avec son amour, et elle cherche aussi à ne faire qu'un avec tous les objets que cet amour embrasse, car l'amour tend essentiellement à l'union. S. Paul ne disait-il pas : Qui adhaeret Domino unus spiritus est ("Celui qui s'attache au Seigneur ne forme plus avec Lui qu'un même esprit" ICo VI,17) ? L'âme qui s'attache aux créatures et en abuse selon ses caprices, s'éparpille et se dissipe, perdant ainsi cette simplicité première en laquelle elle a été créée, et à laquelle elle doit revenir pour s'unir à son divin Auteur. - Que notre grande application soit donc de nous affranchir de toutes les concupiscences, de tous les attraits humains, pour vivre en ressuscités !... Détachement des biens extérieurs et des biens intérieurs qui ne sont pas selon Dieu ; détachement de nos affections déréglées pour les personnes et pour les choses, selon la parole de S. Grégoire : Ametur quilibet in hoc mundo adversarius ; sed in via Dei contrarius non ametur etiam propinquus ("Aimons tous nos ennemis en ce monde ; mais n'aimons pas même nos proches, s'ils nous détournent de la voie de Dieu") - Détachons-nous surtout de notre propre corps, qui est le grand obstacle de notre sanctification : Corpus quod corrumpitur aggravat animam ("Le corps qui se corrompt appesantit l'âme" Sg IX,15). Cette sorte de détachement va loin, et les Saints l'ont pratiqué héroïquement, en arrivant peu à peu, avec la grâce de Dieu, à dominer en eux cette gêne naturelle que la chair apporte aux opérations de l'esprit. Ce dernier dégagement est la grâce propre de la résurrection.
    O Vierge Sainte, dont le court sommeil n'entravait pas la prière, aidez-nous à devenir vraiment maîtres de notre corps de péché ! »

    Méditations Cartusiennes pour tous les jours de l'année (Mercredi après l'Octave de Pâques), par un Chartreux, T.II, Imprimerie de Parkminster, Partridge Green, Sussex, 1921.

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  • Méditation : le repas

    « Quand vous vous mettrez à table, vous vous persuaderez que Notre-Seigneur y est assis le premier, plus désireux de vous repaître selon l'esprit que selon le corps. Il veut toutefois que vous fassiez cette action, puisqu'on ne peut subsister sans cela pour l'entretien de la vie. Imaginez-vous qu'il mange le premier et veut que vous mangiez avec lui ; et croyez que vous ne devez pas prendre votre réfection corporelle avec moins de charité et de révérence en son endroit, que lorsque vous êtes à l'autel pour repaître de lui-même votre âme languissante et affamée de l'aimer et de le posséder.

    Il vous sera facile de conclure de ceci avec quelle gravité vous devez être, et procurer que les autres soient à table, ne souffrant qu'on tienne des propos autres que divins en votre présence, ou, pour le moins, tendant à pareille fin. »

    Jean de Saint-Samson (1571-1636), Le Miroir et les Flammes de l'Amour divin, Oeuvres complètes vol.1, Editions Carmélitaines.

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  • 4 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Comme un cerf altéré
    cherche l'eau vive,
    ainsi mon âme te cherche
    toi, mon Dieu."
    (Ps 41)

    « Ce cerf altéré désigne les membres de l’Eglise, qui sont les fils de Coré ou du Calvaire. Le désir de la vie éternelle a de l’analogie avec les moeurs des cerfs qui sont agiles, qui tuent les serpents, ce qui leur occasionne une grande soif, qui se soulagent mutuellement du fardeau de leur tête. Le cerf du psaume se nourrit de ses larmes, quand on lui dit : Où est ton Dieu ? Il le trouve dans les régions spirituelles de la méditation,  en s’élevant jusqu’aux saintes harmonies qui lui font désirer le ciel. Il s’afflige d’être encore ici-bas, il s’effraie des abîmes. Il veut aller au ciel par l’espérance, par l’humilité et surtout par la prière, qui est le meilleur des sacrifices. »

    Saint Augustin, Discours sur le Psaume XLI, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : chercher Dieu...

    « Que l'âme s'en souvienne : c'est l'Époux qui, le premier, l'a cherchée et, le premier, l'a aimée ; telle est la source de sa propre recherche et de son propre amour...
    "J'ai cherché, dit l'Epouse [du Cantique des Cantiques], celui que mon cœur aime" (3,1). Oui, c'est bien à cette recherche que t'invite la tendresse prévenante de celui qui, le premier, t'a cherchée et aimée. Tu ne le chercherais pas, s'il ne t'avait d'abord cherchée ; tu ne l'aimerais pas, s'il ne t'avait d'abord aimée.
    Ce n'est pas une seule bénédiction de l'Epoux qui t'a prévenue, mais deux : il t'a aimée, il t'a cherchée. L'amour est la cause de sa recherche ; sa recherche est le fruit de son amour, c'en est aussi le gage assuré. Tu es aimée de lui, en sorte que tu ne peux pas le soupçonner de te chercher pour te punir. Tu es cherchée par lui, en sorte que tu ne peux pas te plaindre de ne pas être aimée réellement. Cette double expérience de sa tendresse t'a remplie d'audace : elle a chassé toute honte, elle t'a persuadée de revenir à lui, elle a soulevé ton élan. De la cette ferveur, de là cette ardeur à "chercher celui que ton cœur aime", car évidemment tu n'aurais pas pu le chercher, s'il ne t'avait d'abord cherchée ; et maintenant qu'il te cherche, tu ne peux pas ne plus le chercher. »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermons sur le Cantique des Cantiques, n°84 (Trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, Tome 6, Médiaspaul, 1988).

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  • Méditation : la Transfiguration

    « Dans le Christ sur le Mont Thabor, l'éclat de la divinité resplendit à travers l'enveloppe corporelle et illumine son vêtement mortel. La transfiguration est un rayonnement de l'âme à travers le corps. Seul, un esprit tout-à-fait pur, une âme complètement unie à Dieu, aura en elle une telle force. C'est pourquoi ce ne sont pas les exercices extérieurs de la mortification et de l'ascèse qui sont ici décisifs, mais les dispositions de l'esprit.
    Souvent, déjà en cette vie, ce qu'il y a de spirituel en nous, l'âme, irradie à travers le corps. Comme on peut connaître par ses yeux le péché et la mauvaise conscience d'un homme, ainsi se manifeste également dans l'attitude extérieure d'une manière perceptible pour nos sens, la paix de l'âme, la tranquillité sereine et la joie simple de l'enfant. Après la résurrection de la chair, cela sera vrai dans une mesure encore beaucoup plus grande. Car, alors, le corps n'imposera plus de limite à l'âme. Alors, la sainteté de notre vie et notre perfection seront seules à compter. Cela signifie pour les élus une béatitude, dont nous ne pouvons nous faire une idée, et pour les damnés une honte et un tourment éternels.
    C'est pourquoi le dur labeur du carême ne restera pas sans récompense. Il est bon d'être auprès du Christ transfiguré, lorsqu'on est soi-même digne de la transfiguration.
    Le moyen le plus efficace pour y parvenir est sans doute l'union quotidienne avec le Christ glorieux dans le sacrifice de la Messe et la sainte communion. Le bonheur de notre incorporation de chaque jour au Christ transfiguré doit rayonner dans nos yeux et dans notre attitude tout entière. »

    Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln, Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

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