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âme - Page 7

  • Mois du Sacré-Coeur - Vingtième Jour

    Vingtième Jour
     
    Prions pour les âmes qui résistent à la grâce.

    La 1ère épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes qui restent volontairement en état de péché mortel.

    L’âme innocente est la demeure de Dieu, elle devient par la Ste Communion la demeure toute particulière de J.-C.. J.-C. est « chez lui », c’est là qu’il trouve ses délices et qu’il demande à rester… Or commettre un péché mortel, le conserver volontairement, c’est admettre le démon dans son âme, le constituer, le maître à la place de Jésus, qui sort alors, chassé honteusement… Pauvre Jésus, qui se tient à la porte de l’âme coupable, qui frappe, qui demande à entrer et qui entend ce cri épouvantable : « Non ! non ! ce n’est pas vous que je veux, mais mon péché ! » - Oh ! si vous craignez d’être en état de péché mortel, mon enfant, allez vite, vite vous confesser.

    Une prière pour les pécheurs.
  • Méditation : ouvrons-nous à la lumière de l'Esprit-Saint !

    « C'est une lumière de vraie connaissance que de discerner sans erreur le bien du mal... En effet, ceux qui combattent doivent garder sans cesse le calme de la pensée ; ainsi l'esprit pourra discerner les suggestions qui la traversent et il déposera celles qui sont bonnes et viennent de Dieu dans le trésor de la mémoire, tandis qu'il rejettera celles qui sont mauvaises et diaboliques. Lorsque la mer est calme, les pêcheurs aperçoivent le mouvement de ses profondeurs à tel point que presque aucun des êtres qui en parcourent les sentiers ne leur échappe ; mais quand elle est agitée par les vents, elle cache dans sa sombre agitation ce qu'elle montre volontiers dans sa tranquillité...
    C'est seulement au Saint Esprit qu'il appartient de purifier l'esprit, car à moins qu'un plus fort n'entre pour dépouiller le voleur, le butin ne sera pas du tout repris. Il faut donc par tous les moyens, et spécialement par la paix de l'âme, offrir un gîte au Saint Esprit, afin d'avoir la lampe de la connaissance toujours brillante en nous. Car si elle rayonne sans cesse dans les replis de l'âme, non seulement toutes les insinuations dures et sombres des démons deviennent évidentes, mais encore elles s'affaiblissent considérablement, déjouées par cette sainte et glorieuse lumière. C'est pourquoi l'apôtre Paul dit : « N'éteignez pas l'Esprit » (1Th 5,19). »

    Diadoque de Photicé (Ve siècle), Cent chapitres sur la perfection spirituelle, 26 sq. ; PG 65, 1169s (Trad. Orval) - Cf. SC n°5bis, 26-28, Trad. Édouard des Places s.j., Le Cerf, 1943.

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    « C'est dans l'acquisition de l’Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne ; la prière, les veilles, le jeûne, l'aumône et les autres actions vertueuses faites au nom du Christ ne sont que des moyens pour l'acquérir… Vous savez ce que c'est que d'acquérir de l'argent ? Pour le Saint Esprit, c'est pareil.
    Pour les gens du commun, le but de la vie consiste dans l'acquisition d'argent, dans le gain. Les nobles, en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et d'autres récompenses accordées pour des services rendus à l’État. L'acquisition du Saint Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, source de grâces, semblable aux capitaux temporels, et qui s'obtient par les mêmes procédés. Notre Seigneur Jésus Christ, l’homme-Dieu, compare notre vie à un marché et notre activité sur terre à un commerce. Il nous recommande à tous : « Faites-les valoir jusqu’à ce que je vienne », et Saint Paul écrit : « Tirez bon parti de la période présente car nos jours sont incertains » (Ep 5,16). Autrement dit : Dépêchez-vous d'obtenir des biens célestes en négociant des marchandises terrestres. Ces marchandises terrestres ne sont autres que les actions vertueuses faites au nom du Christ et qui nous apportent la grâce du Saint Esprit. »

    St Séraphim de Sarov (1759-1833), Entretien avec Motovilov (trad. DDB 1979, 1995, p. 157).

  • Mois du Sacré-Coeur - Septième Jour

    Septième Jour
     
    Prions, afin que nous profitions bien des instructions qui nous sont faites.

    Jésus et le lépreux.

    Entendez ce cri parti du cœur, ce cri plein de confiance et plein d’amour : « Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir ! » et en même temps, ajoute l’Évangile, le lépreux se jetait à genoux et suppliait les mains jointes… Jésus s’arrête, il tend la main, il touche les plaies du malade. « Je le veux, dit-il, sois guéri ! » - Oh ! pourquoi donc ne suis-je pas guérie de mon orgueil, de ma sensualité, de ma nonchalance, moi, que vous touchez si souvent dans la sainte Communion ? Est-ce que la confiance me manquerait !... Mon Jésus, je crois, j’espère… Oh ! guérissez-moi !...

    Je ferai aujourd’hui mes prières à l’église, comme si réellement je voyais Jésus.
  • Mois du Sacré-Coeur - Cinquième Jour

    Cinquième Jour
     
    Prions pour les âmes faibles qui sont sur le point de se laisser entraîner au mal.

    Jésus et le père affligé, le priant de guérir son enfant.

    Le Cœur de Jésus ne peut résister aux larmes, à celles surtout qu’on verse pour les autres… - « Va, dit-il à ce père aimant, ton fils est guéri. » Ah ! qui donc n’a autour de soi des âmes dont l’état est bien autrement dangereux que celui de ce jeune enfant ?... pour les guérir, allez à Jésus ; priez, pleurez et attendez… Mon Dieu, faites-moi bientôt, pour ceux que j’aime et que je veux saints, faites-moi bientôt entendre cette parole : « Console-toi, ils vivent tous pour le Ciel ! »

    Je me mortifierai aujourd’hui en ne disant aucune parole méchante.
  • Méditation : silence et présence de Dieu

    « Vous devez être une âme de silence. Si vous voulez progresser, c'est un point capital. Pour creuser en profondeur, il n'y a pas d'autre moyen. Il faut que votre fond soit toujours paisible, que vous demeuriez là, seul,occupé de Lui. Il faut qu'Il puisse venir en vous souvent, toutes les fois qu'Il le désire. Pour cela, il faut qu'Il vous trouve toujours recueilli et prêt à Le recevoir. Il a hâte de venir à vous, d'y prendre son repos, d'y trouver ses délices. N'y mettez pas d'obstacles en n'étant pas chez vous. Donc silence intérieur et extérieur. Parlez peu. Faites plutôt parler les autres.

    Désirez sans cesse humblement l'union intime et parfaite avec le Bon Dieu. Préparez-vous à cette union par la solitude de l'esprit et du cœur. Détachez-vous donc intérieurement de tout ce qui n'est pas le Bon Dieu. Ne redoutez pas ce vide absolu. Il est la condition nécessaire de l'action divine dans votre âme.

    Seul, vous ne parviendrez pas à vous y établir. Mais le Bon Dieu bénira vos efforts. Il achèvera ce que vous aurez commencé avec sa grâce : vos multiples occupations n'y feront pas obstacle si vous ne vous y attachez pas. Ce qu'il faut le plus redouter, ce sont les distractions qui viennent du cœur. Les autres gênent un peu l'union consciente, elles ne l'empêchent pas. Persévérez et demandez la grâce de cette persévérance.

    Plus vous serez seul au dedans, détaché de tout, simplement occupé à aimer le Bon Dieu et plus vous serez heureux. Réalisez de votre mieux ce petit programme, sans vous lasser à cause de vos négligences inévitables. Jésus vous récompensera comme Il sait le faire. Humble et confiante persévérance ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage P.S.S., 1877-1947), "Vous... mes amis" (IIe Part. ch. III), P. Lethielleux, Paris, 1952.

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  • Méditation : de la paix du coeur à la paix dans le monde

    « Le cœur de chaque chrétien devrait représenter en miniature l’Église catholique, puisque le même Esprit fait de l’Église tout entière aussi bien que de chacun de ses membres le Temple de Dieu (1o 3,16). Comme il fait l'unité de l’Église qui, laissée à elle-même, se diviserait en de nombreux partis, ainsi il rend l'âme une, en dépit de ses divers goûtes et facultés, de ses tendances contradictoires. De même qu'il donne la paix à la multitude des nations qui sont de par leur nature en discorde les unes avec les autres, de même il soumet l'âme à une gérance ordonnée et il établit la raison et la conscience comme souverains sur les aspects inférieurs de notre nature... Et soyons bien assurés que ces deux opérations de notre divin Consolateur dépendent l'une de l'autre. Tant que les chrétiens ne rechercheront pas l'unité et la paix intérieures en leur propre cœur, jamais l’Église elle-même ne sera dans la paix et l'unité au sein de ce monde qui les entoure. Et de façon à peu près semblable, tandis que l’Église à travers le monde est dans cet état de désordre lamentable que nous constatons, il n'est aucun pays en particulier, simple portion de cette Église, qui ne soit nécessairement lui-même dans un état de grande confusion religieuse. »

    Bx John Henry Newman (1801-1890), Sermons on Subjects of the Day, n°10 (trad. AELF).

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  • Mois de Marie - Vingt-cinquième jour

    Vingt-cinquième jour

    Salut des infirmes, priez pour nous.
     
    Santé des malades, vous êtes notre ressource dans toutes les peines de l’esprit et dans toutes les maladies du corps, vous secourez dans tous les temps les malades, soit lorsqu’ils souffrent, soit lorsqu’ils guérissent, soit lorsqu’ils passent à une meilleure vie par la mort sainte que vous leur procurez. Les exemples en sont sans nombre ; combien n’en avez-vous pas secourus ! secourez-nous donc aussi, Vierge sainte, en nous obtenant une heureuse délivrance, ou une patience plus heureuse encore.

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  • Méditation : le trésor de l'amour du prochain

    « S'il est quelqu'un que je n'aime pas, je n'ai pas l'amour du prochain. Si je n'aime point le prochain, je n'aime pas Dieu... ce qui me console, c'est que je ne dois pas aimer les fautes du prochain, mais la personne, l'âme créée à l'image de Dieu, l'âme rachetée au prix du sang de Jésus Christ... Si j'aime mon prochain, j'aime Dieu et Dieu lui-même me chérit, j'ai en moi le gage du Saint-Esprit, qui habite en moi ; tous mes péchés sont effacés. Si je pardonne tout, tout m'est aussi pardonné...
    Ô vérité consolante ! Oui, mon Seigneur et mon Dieu, j'aime tous les hommes, je les aime de tout mon cœur ; je leur souhaite tous les biens spirituels ; je les félicite de tous les dons et avantages naturels et surnaturels dont ils jouissent ; je veux converser avec eux... je veux leur rendre tous les services que je pourrai, dussè-je même à cause de cela omettre mes exercices spirituels. La ligne de conduite à suivre dans la pratique de la charité envers le prochain est de n'avoir ni dans mes actions, ni dans mes manières, ni dans mes pensées, ni dans mes paroles quelque chose qui, s'il en avait connaissance, pourrait lui déplaire...
    Ô très sainte Trinité, je recours à vous, je vous en prie et vous en conjure au nom de Jésus-Christ, de la très sainte Vierge Marie et de tous les saints, donnez-moi le trésor de l'amour du prochain. »

    Vénérable Joseph Passerat C.S.S.R. (1772-1858), Lettres, conférences et sentences 124-126, in "Prier 15 jours avec Joseph Passerat" par Jean-Marie Ségalen, Nouvelle Cité, 2002.
    (Père Rédemptoriste, à l'origine d'une quarantaine de fondations en Europe et en Amérique)

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  • Méditation : dites-vous votre chapelet ?

    « Le chapelet bien dit est une détente pour l'âme, au sein des préoccupations, parfois si déprimantes, de la vie ; il est un petit moment de repos qu'on s'accorde pour rester fort à la besogne. Ô mon lecteur, ne vous refusez pas cette divine récréation ! La tâche est si rude ; vous êtes peut-être à votre insu, une âme si tendue, si lasse... Venez donc vous délasser en vous abandonnant là tout simplement à la bonté de votre divine Maman, comme un bambin qui vient, n'en pouvant plus, tomber dans les bras de sa mère. Songez que sans ce repos de chaque jour, vous risquez de perdre, au point de vue surnaturel, votre équilibre vital et de tomber dans le découragement. Le chapelet est un entretien intime du chrétien avec sa céleste Mère : ne vous privez pas un seul jour de cette conversation ; vous avez tant de choses à lui confier à la Sainte Vierge. On lui dit tout à Elle ! Vous avez tant besoin qu'elle vous instruise et vous forme.

    Or, n'est-ce pas en ce moment de la journée, où vous êtes avec elle, qu'elle vous atteint pour agir sur vous et vous former à sa ressemblance. C'est alors qu'elle vous adressera ses miséricordieux reproches, vous donnera ses conseils, vous fera connaître ses directives, vous communiquera, en un mot, les dispositions fondamentales de son âme bienheureuse. "Oh ! si l'on savait les belles choses que j'ai apprises en disant lentement le chapelet", confiait à sa mère, Guy de Fontgalland (1)...

    Comment peut-il se faire que, parmi les vrais chrétiens, on ne trouve pas un plus grand nombre d'âmes avides de dire leur chapelet... Avoir à sa portée une intelligence, un cœur comme celui de la Sainte Vierge et ne pas désirer davantage approcher de ces foyers de lumières et de sainteté, quel mystère ! quelle misère ! »

    (1) : Le serviteur de Dieu Guy de Fontgalland (1913-1925).

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Notre très douce Dame (ch. XXXVIII), Paray-le-Monial, Imprimerie Nouvelle, 1937 (Nouvelle édition transformée).

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  • Méditation : brûler d'amour pour Celui qui nous a tant aimés

    « Pauvres de nous, nous sommes si loin de Dieu et nous prenons pour lui si peu de peine ! Et nous ne nous en apercevons même pas. Où sont donc les soupirs poignants des âmes que Dieu a quelque peu délaissées après qu'elles l'ont goûté une fois ? Où sont les mots que prononçait David : Je n'accorderai pas le sommeil à mes yeux, ni le repos à mes paupières, avant d'avoir trouvé une maison pour le Seigneur ? Car c'est nous qui sommes cette maison. C'est lorsque nous ne nous dispersons pas pour nous perdre dans des occupations multiples, mais que nous nous recueillons dans un seul désir et un unique amour, que nous sommes vraiment une maison de Dieu.

    Je crois que la cause de notre tiédeur c'est que celui qui n'a pas goûté Dieu ne sait ni ce qu'est la faim, ni même ce qu'est être rassasié. C'est ainsi que nous-mêmes, nous n'avons ni la faim de Dieu, ni nous ne sommes rassasiés des créatures. Au contraire, nous sommes froids, tantôt ici, tantôt là-bas, remplis de paresse, sans courage et sans goût pour les choses de Dieu, propres à donner la nausée à celui qui ne veut pas des tièdes à son service, mais des hommes embrasés au feu qu'il est venu apporter sur la terre et qu'il désire voir flamber. Pour l'allumer, il s'est consumé lui-même. Il a été brûlé sur la Croix, comme la vache rousse l'était en dehors du camp (cf. Nb 19,3.5). C'était pour que nous ramassions du bois de cette Croix, afin que nous y mettions le feu pour nous y réchauffer, et que, à le voir non seulement blessé mais aussi mort par amour, par un peu d'amour nous répondions à celui qui nous a tant aimés. »

    St Jean d'Avila (1500-1569, fêté ce jour), extrait de la Lettre 74, in Baldomero Jiménez Duque, "Jean d'Avila le saint Curé d'Espagne - Biographie et lettres spirituelles", Coll. Carmel Vivant, Éditions du Carmel, 2005.

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  • Méditation : porter sa propre croix...

    « Il n'y a pas de journée - et même pas d'heure à certaines périodes de la vie - qui n'apporte au chrétien quelque croix à porter...
    Croix du corps et croix de l'âme : maladies, craintes, dégoût, insuccès.
    Croix de l'emploi et croix des événements.
    Croix imposées par nos proches, et croix que nous trouvons en nous-mêmes, dans la constatation humiliante de nos lâchetés et de notre médiocrité.
    Croix personnelles, et croix de nos amis que la sympathie nous fait partager.
    Croix venant du ciel qui se ferme obstinément, et de la terre, où nous ne trouvons plus de vrai bonheur s'il nous est arrivé de goûter les joies de l'amour divin...

    Chacun a "sa" croix propre, spéciale, qui parfois ne lui est commune avec personne de son entourage, et qui par conséquent ne peut être comprise. c'est celle-là qu'il doit porter et pas une autre, celle-là qu'il doit baiser (1) au lieu de la rejeter avec impatience en rêvant de croix plus glorieuses et - apparemment du moins - plus supportables.
    "Sa" croix, pour chaque chrétien, c'est celle que le Père céleste lui destine, celle qu'il lui a préparée de toute éternité, qu'il adapte à ses besoins et à sa croissance surnaturelle, "ne permettant pas qu'il soit tenté au delà de ses forces" (I Cor. X, 13) ; car Dieu lui offre, en lui permettant de prier et en l'y invitant, de quoi hausser ses forces au niveau de toutes les difficultés.

    Ô mon Dieu et mon Père céleste, "même quand je ne vois pas, quand je ne comprends pas, quand je ne sens pas, je crois que l'état où je me trouve et tout ce qui m'arrive est l’œuvre de votre amour ; et de toute ma volonté je le préfère à tout autre état qui me serait plus agréable, mais qui me viendrait moins de vous" (Extrait d'une prière indulgenciée par Benoît XV, décembre 1915). »

    (1) : "Chers frères et sœurs, cette semaine, cela nous fera du bien de prendre le crucifix dans nos mains et de beaucoup l’embrasser, beaucoup, en disant : merci Jésus, merci Seigneur." (Pape François, catéchèse du 16 avril 2014).

    P. J.-B. Gosselin, Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année (La Croix de chaque jour), Tome III (2e édition), Apostolat de la Prière, Toulouse, 1947.
    (Cf. Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. 12, 3-6.)

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  • Méditation avec Ste Catherine de Sienne : gloire de la Résurrection

    « 1.- Ô notre Résurrection ! notre Résurrection ! puissante et éternelle Trinité, faites donc éclater mon âme ! Ô Rédempteur ! notre Résurrection ! Trinité éternelle ! Feu qui brûlez toujours, qui ne vous éteignez jamais, qui ne pouvez diminuer quand même vous vous communiqueriez à toute la terre ! Ô Lumière qui donnez la lumière, je vois dans votre lumière, et je ne puis rien voir sans vous, parce que vous êtes Celui qui êtes, et moi je suis celle qui ne suis pas! Je connais par vous mes besoins, ceux de l'Église et du monde ! C'est parce que je les connais que je vous conjure d'ébranler, d'enflammer mon âme pour le salut du monde ; non pas que je puisse porter quelque fruit par moi-même, mais je le puis par la vertu de votre charité, qui est la source de tout bien.

    2.- Oui, dans l'abîme de votre charité, l'âme agit pour son salut et pour celui de prochain, comme votre Divinité, ô éternelle Trinité, nous a sauvés au moyen de notre humanité bornée, qui nous a procuré un bien infini. C'est par cette vertu toute puissante de votre Divinité qu'a été créé tout ce qui participe à l'être, et qu'a été donné à l'homme le bien spirituel et temporel qui se trouve en lui. Ce bien, vous avez voulu que l'homme le cultivât par son libre arbitre.

    3.- Ô Trinité, Trinité éternelle ! votre lumière nous fait connaître que vous êtes le Jardin parfait qui renfermez les fleurs et les fruits. Vous êtes une Fleur de gloire qui vous glorifiez et qui fructifiez vous-même ! Vous ne pouvez rien recevoir d'un autre : sans cela vous ne seriez pas le Tout-Puissant, l’Éternel ! Celui qui vous donnerait ne paraîtrait pas venir de vous. Mais vous êtes votre gloire et votre fruit ; ce que vous offre votre créature vient de vous ; si elle ne recevait rien, elle ne pourrait rien vous rendre.

    4.- Ô Père éternel ! l'homme était renfermé dans votre sein ; vous l'avez tiré de votre sainte pensée, comme une fleur où se distinguent les trois puissances de l'âme. Dans chacune de ces puissances, vous avez mis un germe afin qu'elles puissent fructifier dans votre jardin et vous rendre le fruit que vous lui avez donné. Vous entrez dans l'âme pour la remplir de votre béatitude, et l'âme y est comme le poisson dans la mer et la mer dans le poisson.

    5.- Vous lui avez donné la mémoire afin qu'elle puisse retenir vos bienfaits, pour fleurir à la gloire de votre nom et porter de bons fruits. Vous lui avez donné l'intelligence afin qu'elle connaisse votre vérité et votre volonté qui veut toujours notre sanctification, et que, la connaissant, elle vous honore et produise des vertus ! Vous lui avez donné la volonté afin qu'elle puisse aimer ce que l'intelligence a vu et ce que la mémoire a retenu.

    6.- Si je regarde en vous, qui êtes la Lumière, ô Trinité éternelle, je vois que l'homme a perdu la fleur de la grâce par la faute qu'il a commise. Il ne pouvait dès lors vous rendre gloire et atteindre le but pour lequel vous l'aviez créé. Votre plan était détruit ; votre jardin était fermé, et nous ne pouvions recevoir vos fruits. Alors vous avez envoyé le Verbe, votre Fils unique, à notre secours.

    7.- Vous lui avez donné la clef de la Divinité et de l'humanité réunies pour nous ouvrir la porte de la grâce ; la Divinité ne pouvait l'ouvrir sans l'humanité, parce que l'humanité l'avait fermée par la faute du premier homme ; et l'humanité seule ne pouvait ouvrir sans la Divinité, parce que son action est finie et que la faute avait été commise contre la perfection infinie. La satisfaction devait égaler la faute ; tout autre moyen ne pouvait suffire. Et vous, doux et humble Agneau, vous nous avez ouvert les portes du jardin céleste ; vous nous livrez l'entrée du paradis et vous nous offrez les fleurs et les fruits de l'éternité.

    8.- Je comprends maintenant la vérité de ce que vous disiez, lorsque vous êtes apparu sous la forme d'un pèlerin à vos deux disciples, sur la route d'Emmaüs. Vous leur disiez qu'il fallait que le Christ souffrit et qu'il entrât dans la gloire par la voie de la Croix (Lc XXIV, 26) ; vous leur citiez les prophéties de Moïse, d'Élie, d'Isaïe, de David, et vous leur expliquiez les Écritures ; mais ils ne vous comprenaient pas, parce que les yeux de leur intelligence étaient obscurcis. Mais vous vous compreniez bien, doux et aimable Verbe, et vous saviez où était votre gloire ; il vous fallait souffrir pour entrer en vous-même. Ainsi soit-il. »

    Ste Catherine de Sienne (25 mars 1347 - 29 avril 1380), Prière faite à Rome le Jeudi 5 Avril 1379 (Prière XXI), in Œuvres, Trad. de l'italien par E. Cartier, Paris, P. Lethielleux, 1802.
    A lire en ligne et/ou à télécharger ici.

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    Sainte Catherine de Sienne, église de Sainte-Marie du Rosaire à Prati, Rome
    (Source)

  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine (3)

    « Non seulement l'âme qui a la connaissance de sa misère peut avoir une grande confiance en Dieu, mais elle ne peut avoir une vraie confiance qu'elle n'ait la connaissance de sa misère ; car cette connaissance et confession de notre misère nous introduit devant Dieu. Aussi tous les grands Saints, comme Job, David et autres, commençaient toutes leurs prières par la confession de leur misère et indignité ; de sorte que c'est une très bonne chose de se reconnaître pauvre, vil et abject, et indigne de comparaître en la présence de Dieu. Ce mot tant célèbre entre les Anciens, « Connais-toi toi-même », encore qu'il s'entende : connais la grandeur et excellence de ton âme, pour ne la point avilir et profaner en des choses indignes de sa noblesse, il s'entend aussi : « Connais-toi toi-même », c'est-à-dire ton indignité, ton imperfection et misère. Plus nous sommes misérables, plus nous nous devons confier en la bonté et miséricorde de Dieu ; car, entre la miséricorde et la misère, il y a une certaine liaison si grande, que l'une ne se peut exercer sans l'autre. Si Dieu n'eût point créé d'homme, il eût été vraiment toujours tout bon, mais il n'eût pas été actuellement miséricordieux, d'autant qu'il n'eût fait miséricorde à personne ; car, à qui faire miséricorde sinon aux misérables ?
    Vous voyez donc que tant plus nous nous connaissons misérables, et plus nous avons occasion de nous confier en Dieu, puisque nous n'avons rien de quoi nous confier en nous-mêmes. La défiance de nous-mêmes se fait par la connaissance de nos imperfections. Il est bien bon de se défier de soi-même, mais de quoi nous servirait-il de le faire, sinon pour jeter toute notre confiance en Dieu et nous attendre à sa miséricorde ? »

    St François de Sales (1567-1622), Entretiens spirituels (3° Entretien - De la Confiance et Abandonnement, extrait), Œuvres, Éditions Gallimard, Paris, 1969.

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  • Méditation : émerveillement, contemplation, action de grâce...

    « Le Psaume 19 nous dit : "Les cieux chantent la gloire de Dieu". Depuis les temps bibliques, les croyants ont toujours contemplé dans la beauté de la création un reflet de la gloire de Dieu. Le rationalisme moderne nous en a rendus incapables ; cela est dommage parce qu'avec le développement des connaissances scientifiques, nous avons mille fois plus de raisons que l'homme de la Bible ou celui du Moyen-Âge de nous émerveiller devant la sagesse et la puissance de Dieu. Les images des galaxies lointaines que nous envoie le télescope satellite Hubble, les prises de vue du monde sous-marin, les connaissances stupéfiantes dont nous disposons à propos du code génétique, du Big Bang et de la structure de l'atome, ont de quoi émerveiller le croyant qui sait que tout cela n'est pas le produit du hasard et de la nécessité, mais le fruit d'un amour créateur. Surtout si l'on est convaincu, comme Grignion de Montfort, que Dieu déploie plus de puissance et de sagesse pour conduire une seule âme au salut qu'il n'en a usé pour créer tout l'univers (Voir le début du Secret de Marie).
    [...]
    Plus simplement, la beauté d'un coucher de soleil sur la mer, le jeu gracieux d'écureuils sautant de branches en branches, la splendeur de la nuit étoilée sont clairement des paroles que Dieu nous adresse pour que nous lui fassions confiance et nous abandonnions sans crainte à sa sagesse. La nature contemplée avec un regard de foi recèle un grand pouvoir de consolation et de réconfort. Nous promener dans un beau paysage, accueillir avec tous nos sens le monde tel qu'il se donne à nous, rendre grâce pour la beauté de la terre et du ciel peut souvent nourrir notre prière, sachons en profiter. Le contact avec la nature peut devenir aisément l'accueil de la présence sage et aimante de Dieu dans notre vie et nourrir notre amour et notre confiance. »

    P. Jacques Philippe, Apprendre à prier pour apprendre à aimer (ch. 3, I), EdB, 2013.

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  • Méditation : "Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia"

    Si consurrexistis cum Christo, quae sursum sunt quaerite.
    Si vous êtes ressuscité avec le Christ, recherchez les choses d'en haut.
    (Épitre)

    « C'est aujourd'hui joie immense dans l’Église. Les cloches retentissent aux campaniles des cités, des bourgades, des plus humbles hameaux : Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia. Il dissipe les haines, il rétablit la concorde, il assujettit les empires.(1)

    Cette joie, sans pareille, a ceci d'extraordinaire, c'est qu'elle est surtout secrète. Elle n'ignore pas les explosions au-dehors de la festivité des festivités, sans doute : l’Église ne lui ménage pas les expressions de son allégresse. Et pourtant, sa joie est surtout au-dedans. Jésus est ressuscité et personne ne l'a vu, ne l'a su. Ô nuit vraiment bienheureuse, chantait le diacre de l'Exultet, ô nuit qui, seule, a connu le temps et l'heure en lesquels le Christ est ressuscité des enfers, en rompant les liens de la mort. (2)

    Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, espérance unique en ce monde (3), je me rappelle, aujourd'hui et comme jamais, mon baptême, ma greffe divine en Celui qui, Crucifié et Ressuscité, ouvre à mon âme la Plaie glorieuse de son Côté pour qu'elle y entre et s'abîme en son Mystère. Opérez en elle le grand miracle, ressuscitez-la en Jésus-Christ, votre Fils, faites d'elle la "morte" à elle-même, et cachez-la avec Lui, en Vous. (4)

    Telle est la conclusion solennelle et le fruit indubitable de ce Carême ; je suis devenu un "mort" ; je meurs à tout ce qui n'est pas Dieu. Je renonce, comme tous les baptisés du Samedi Saint, je renonce, et plus que jamais, à Satan, à ses pompes et à ses œuvres. Je ne veux plus m'attacher qu'à Jésus-Christ, mon Sauveur.

    Je suis un ressuscité : je vivrai en conséquence. Je ne dois plus retourner en mon Égypte d'hier. Je tends désormais, et sans m'arrêter encore, au ciel, à la terre promise. Je ne recherche plus que les choses d'en-haut : je surnaturalise toute ma vie, mes pensées, mes paroles, mes actions, mon devoir d'état... Je me tiens désormais caché en Vous, ô Jésus, Vigne céleste dont je redeviens le rameau trop heureux.

    Seigneur Jésus-Christ, je crois en votre sainte Résurrection. »

    1. & 2. : Exultet - 3. Oraison de la 12e prophétie - 4. Épitre.

    Dom Vandeur, Samedi Saint in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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  • Méditation : la sainteté, transparence de Dieu

    « La sainteté n'est pas autre chose que la vie de Jésus-Christ dans l'homme, qu'elle transforme et divinise, pour ainsi dire, par avance, le faisant paraître ce qu'il sera un jour, alors que le Sauveur viendra dans sa gloire, et que, le voyant tel qu'il est, sans nuage et sans ombre, nous serons transformés en sa ressemblance, de clarté en clarté, comme par l'Esprit de Dieu (2 Cor III).
    Le saint porte Jésus-Christ en lui, non seulement dans son âme, mais dans son corps. Jésus-Christ respire dans ses pensées, dans ses sentiments, dans ses actes, et jusque dans l'air de son visage, qui reproduit, autant qu'il est possible à la physionomie humaine, la dignité, la grâce et l'amabilité du Sauveur ; en sorte que la personne tout entière du saint devient comme un cristal bien net et bien pur, derrière lequel on voit transparaître la grande et divine figure du Christ, notre Seigneur bien-aimé... C'est le rayonnement de la grâce ; c'est la fusion intime de l'ordre surnaturel et de l'ordre naturel ; c'est la transparence de la divinité, se faisant jour à travers les voiles du corps... En voyant le saint, c'est-à-dire le vrai disciple du Christ, qui s'est laissé revêtir de Jésus, on se rappelle cet éloge que M. Olier a fait du P. de Condren : "Il n'était qu'une apparence, une écorce de ce qu'il paraissait être. Il était comme une hostie de nos autels ; au dehors, on voit les accidents et les apparences du pain ; mais au-dedans, c'est Jésus-Christ. »

    Mgr de Ségur (1820-1881), La piété et la vie intérieure, Ve Traité : Nos grandeurs en Jésus, Paris, Librairie Saint-Joseph, Tolra Libraire-Éditeur, 1899.

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    Vitrail de l'église de Lignairolles (Aude) - (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Ave Crux, Spes unica..."

    « Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au royaume du ciel ?

    Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis.

    C'est de la Croix que découlent les suavités célestes.

    Dans la Croix est la force de l'âme ; dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.

    Il n'y a de salut pour l'âme et d'espérance de vie éternelle, que dans la Croix.

    Prenez donc votre Croix et suivez Jésus, et vous parviendrez à l'éternelle félicité.

    Il vous a précédé portant sa Croix et il est mort pour vous sur la Croix afin que vous aussi vous portiez votre Croix, et que vous aspiriez à mourir sur la Croix.

    Car si vous mourez avec lui, vous vivrez aussi avec lui ; et si vous partagez ses souffrances, vous partagerez sa gloire.

    Ainsi tout est dans la Croix, et tout consiste à mourir. Il n'est point d'autre voie qui conduise à la vie et à la véritable paix du coeur que la voie de la Croix et d'une mortification continuelle.

    Allez où vous voudrez, cherchez tout ce que vous voudrez, vous ne trouverez pas au-dessus une voie plus élevée, au-dessous une voie plus sûre que la voie de la sainte Croix. »

    L'Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. XII (2-3), Trad. Abbé Félicité de Lamennais.
    Texte intégral en ligne ici (à télécharger) et ici.

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  • Méditation - Prière : "comment il faut aimer le bon Dieu"

    Ce 10 avril 2014 est le 98ème anniversaire du rappel à Dieu du chanoine Antoine Crozier (1850-1916), prêtre lyonnais d'une très haute spiritualité, qui avait reçu la grâce insigne des sacrés stigmates (le 1er janvier 1901 au cours de la Sainte Messe qu'il célébrait à l'autel du Saint-Sacrement dans la Primatiale Saint-Jean de Lyon) et qui était lié avec le Bienheureux Charles de Foucauld par les liens d'une profonde amitié.

    « Il est très important de prendre l'habitude de faire souvent des actes d'amour parfait, soit pour satisfaire au premier commandement de Dieu, soit pour retrouver l'état de grâce ou pour vaincre les tentations, mais surtout parce que le grand exercice de piété, c'est l'acte d'amour de Dieu.
    Non seulement, en effet, l'acte d'amour augmente la ferveur dans nos exercices de piété, mais même il peut les remplacer quand ils sont impossibles.
    Il arrive parfois qu'une âme, à cause de ses occupations multipliées ou pour d'autres circonstances, ne peut pas faire ses exercices de piété accoutumés ; mais toujours elle aura des actions et des souffrances à offrir au bon Dieu ; toujours, par conséquent, elle pourra faire des actes d'amour de Dieu.
    De plus, il est des exercices de piété qui peuvent paraître trop élevés à certaines âmes ; mais faire des actes d'amour de Dieu, c'est là une chose à la portée de toutes les intelligences, et pour laquelle il suffit d'avoir un peu de bonne volonté.
    [...]
    Il faut répandre partout l'amour de Dieu, le prêcher, le faire comprendre et pratiquer à beaucoup d'âmes.
    Dieu sera plus aimé quand il sera plus connu ; il sera aussi plus connu quand il sera plus aimé, et rien n'affermira et n'étendra mieux le règne de la vérité que le règne de l'amour.
    C'est un grand honneur et une joie profonde de prêcher l'amour divin et de procurer à Dieu des actes d'amour.
    [...]
    "Ah ! si je pouvais persuader à un seul d'entre vous de servir Jésus par amour, quelle joie ce serait dans le ciel ! quel bonheur pour Marie ! quelle consolation pour le Sacré-Cœur de Jésus ! Une âme de plus, dans le monde, qui sert Dieu par amour ! Ô doux Sauveur ! des milliers d'années passées dans la pénitence n'achèteraient point trop cher le plaisir de vous offrir une telle consolation ! Le soleil et ses voiles de pourpre, les cieux et leur couronne d'étoiles, les montagnes et leur parure, les mers et leur reflet brillant, les bois et leurs parfums, les fleurs et leur émail, sont loin d'égaler la beauté d'une âme qui sert Jésus par amour, au sein des douleurs communes, dans cette vallée de larmes." (P. Faber, Tout pour Jésus !). »

    Père Antoine Crozier (1850-1916), Comment il faut aimer le bon Dieu (I P., III, I & V), Lyon, Librairie Emmanuel Vitte, 1894.
    (Cf. Fr. Bernard-Marie, Le Père Crozier, l'ami stigmatisé du Père de Foucauld, Éditions du Chalet, Coll. "Visages de l’Église", Paris, 1988.)

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  • Méditation - Prière : "Ô Jésus, faites que je n'aie soif que de vous !"

    « Ô Jésus, fontaine de vie, faites-moi boire de cette eau vive (1) qui jaillit de vous, afin que, vous ayant goûté, je n'aie soif que de vous durant toute l'éternité. Submergez-moi tout entière dans les profondeur de votre miséricorde. Baptisez-moi dans la sainteté de votre précieuse mort. Renouvelez-moi dans votre sang par lequel vous m'avez rachetée. Lavez, dans l'eau qui sortit de votre très saint côté, toutes les taches dont j'ai souillé mon innocence baptismale. Remplissez-moi de votre Esprit, et possédez-moi tout entière dans la pureté de l'âme et du corps.
    [...]
    Faites-moi porter sans cesse sur mes épaules, ô Jésus, par amour pour votre amour, le joug si doux et le fardeau si léger (2) de vos commandements, et conserver toujours sur ma poitrine le mystère de votre foi sacrée comme un bouquet de myrrhe (3), afin que vous soyez toujours pour moi le crucifié, sans cesse fixé dans mon cœur. Amen. »

    (1) : S. Jean IV, 10.
    (2) : S. Matth. XI, 30
    (3) : Cant. I, 12.

    Ste Gertrude (1256-1301), in "Les Exercices de Sainte Gertrude", Extrait du Premier Exercice, Traduction par Dom Albert Schmitt, Moine de Solesmes, Plon, Paris, 1942.

    Ste Gertrude,

    Vitrail de l'église de Chirens (détail)
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ"

    « À propos des textes bibliques médités, ne prenez point prétexte de ce qu'ils vous sont connus, pour faire une moue dédaigneuse ; mais confiez-le à votre cœur avec cette avidité que nous devons toujours avoir, soit à prêter l'oreille aux désirables Paroles du salut, soit à les proférer nous-mêmes. Si fréquemment que les vérités saintes nous soient exposées, jamais une âme qui a soif de la vraie connaissance n'en éprouvera de satiété ni d'aversion. Elles lui seront nouvelles chaque jour, chaque jour également désirées. Plus souvent elle s'en sera nourrie, plus elle se montrera avide de les entendre ou d'en parler.
    Leur répétition confirmera la connaissance qu'elle en a, loin que les conférences multipliées lui donnent un soupçon de dégoût. C'est l'indice évident d'une âme tiède et superbe, de recevoir avec ennui et indifférence la Parole du salut, quand même il y aurait de l'excès dans l'assiduité qu'on met à la lui faire entendre : « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel ; mais à celui qui est dans le besoin, cela même qui est amer parait doux » (Pr 27,7).
    Recueillie avec empressement, soigneusement déposée dans les retraites de l'âme, munie du cachet du silence, il en sera de la doctrine comme de vins au parfum suave, qui réjouissent le cœur de l'homme. Ainsi que la vieillesse fait le vin, la sagesse, qui tient lieu à l'homme de cheveux blancs, et la longanimité de la patience la mûriront. »

    St Jean Cassien (360-435), Conférence n°14, 13, Trad. SC 54 rev.

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    « Chers jeunes, je vous exhorte à devenir des familiers de la Bible, à la garder à portée de la main, pour qu'elle soit pour vous comme une boussole qui indique la route à suivre. En la lisant, vous apprendrez à connaître le Christ. Saint Jérôme observe à ce propos : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ" (PL 24, 17 ; cf. Dei Verbum, n. 25). Un moyen assuré pour approfondir et goûter la parole de Dieu est la lectio divina, qui constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). La lecture, l'étude et la méditation de la Parole doivent ensuite déboucher sur l'adhésion d’une vie conforme au Christ et à ses enseignements. »

    Benoît XVI, extrait du Message au jeunes du monde à l'occasion de la XXIème Journée Mondiale de la Jeunesse, 22 Février 2006.
    (Texte intégral)