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  • Méditation : la volonté et le progrès spirituel

    « La raison pour laquelle nous ne sommes pas meilleurs que nous ne sommes, c'est que nous n'avons pas la volonté d'être meilleurs : le pécheur et le saint ne sont séparés, au fond de notre cœur, que par une série de minuscules décisions. Les extrêmes ne sont jamais aussi proches que dans le royaume de l'esprit.
    [...]
    Saint Thomas nous dit : "Nous ne sommes pas des saints parce que nous n'avons pas la volonté d'être des saints.". Il ne dit pas, remarquez-le bien, "parce que nous ne voulons pas être des saints" : beaucoup d'entre nous le désirent. Mais se contenter tout simplement de désirer, c'est souhaiter qu'il arrive quelque chose sans que nous ayons à intervenir. Avoir la volonté signifie que nous sommes résolus à payer le prix nécessaire en efforts et en sacrifices.
    Nous nous abusons souvent nous-mêmes en imaginant que nous avons eu la volonté de nous améliorer, alors qu'en fait nous avons accumulé de nombreuses restrictions mentales et admis que nous ne changerions rien à notre manière d'agir dans de nombreux domaines ; dans ce cas, cette opération de la "volonté" se réduit à un vœu gratuit. [...]
    Pour la plupart, nous vivons notre vie avec une fausse image de nous-mêmes à laquelle nous ne voulons pas renoncer ; nous redoutons de souffrir en nous découvrant moins nobles que nous n'aimons à le penser. Nous faisons passer la réalité à travers un filtre d'orgueil qui élimine toutes les vérités qui pourraient nous blesser.
    Ces restrictions auxquelles nous nous cramponnons, ces attitudes que nous ne voulons ni modifier ni abandonner, tout cela affecte nos jugements conscients et les rend inexacts. Avant de pouvoir jamais émerger dans la joie de la réalité divine, il nous faut descendre dans cet enfer où sont enfouies nos fautes inavouées...
    [...]
    Rien ne paralyse plus sûrement la vie spirituelle que ces parasites cachés dans le moteur de notre âme. Cela peut être de l'égoïsme, de l'amertume à l'égard d'autrui, de la jalousie, de la haine. Ceux qui essaient de se rapprocher de Dieu sans s'être eux-mêmes préalablement analysés se demandent pourquoi ils subissent de si fréquentes défaites ; invariablement, c'est à cause du cheval de Troie qui est en eux, à cause du défaut majeur qu'ils n'ont pas identifié. Tant qu'on n'a pas amené ce défaut en pleine lumière, tant qu'on ne l'a pas reconnu comme tel devant Dieu avec le ferme propos de le détruire, il ne peut y avoir de véritable progrès spirituel. »

    Vénérable Fulton Sheen (1895-1979), Le chemin du bonheur (10, IX), Trad. André Cubzac (Way to Happiness, 1953, Maco Magazine), Le Livre Contemporain, Paris, s.d.
    (Les Vertus héroïques de Mgr Fulton Sheen ont été reconnues le 28 juin 2012)

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  • Méditation : l'infini Mystère de Dieu

    « "Beaucoup de croyants sont convaincus qu'ils ont la Foi. En fait, le Dieu qu'ils honorent est souvent un Dieu fabriqué ou modifié par eux-mêmes. Ils n'acceptent pas ; ils choisissent ; ils ne reçoivent pas la Révélation, ils élaborent une divinité rationnelle, dangereuse ou coupable contrefaçon. Car Dieu est mystère. Son être infini échappe à nos prises. Ce n'est donc pas au terme d'un syllogisme et comme une idée claire et distincte que l'Absolu sera connu ; nous l'atteindrons par la Foi. Connaissance certaine illuminée par l'amour, mais toujours obscure. L'infini est au-delà de l'expérience humaine. La réalité trinitaire est ineffable et déborde toute intuition."

    Cardinal Suhard, Le sens de Dieu, Lettre pastorale, 1948, p.41.

    L'infinité de Dieu déconcerte et enthousiasme, tout ensemble. Il est à la foi le Maître absolu qui a tous les droits, dont on ne se moque pas, et le Père empressé à nous combler, qui nous veut attentifs à ses appels.

    La vie contemplative, c'est le Christ qui continue en nous de rechercher son Père, de l'appréhender, de le désirer. A la suite du Christ nous devons nous en approcher, le considérant non tel que nous l'imaginons, mais tel qu'il est, non pas à la mesure de notre esprit, mais à la taille de sa sainteté.

    L'âme de l'homme est un vide qui attend Dieu, dit Thomas Merton. »

    Fr. Joseph Vic, L'âme de toute vie contemplative (ch. VII), Abbaye N.D. de Sept-Fons - Dompierre s/Besbre, troisième édition (1972).

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  • Méditation : prier longuement...

    « Lorsque l'apôtre Paul dit : "Faites connaître vos demandes auprès de Dieu" (Ph 4,6), cela ne veut pas dire qu'on les fait connaître à Dieu, car il les connaissait avant même qu'elles existent, mais que c'est par la patience et la persévérance devant Dieu, et non le bavardage devant les hommes, que nous connaîtrons si nos prières sont bonnes... Il n'est donc pas défendu et inutile de prier longtemps, lorsque c'est possible, c'est-à-dire lorsque cela n'empêche pas d'autres occupations bonnes et nécessaires ; d'ailleurs, en accomplissant celles-ci, on doit toujours prier par le désir, comme je l'ai dit. Car si l'on prie longtemps, ce n'est pas, comme certains le pensent, une prière de rabâchage (Mt 6,7). Parler abondamment est une chose, aimer longuement en est une autre. Car il est écrit que le Seigneur lui-même "passa la nuit en prière" et qu'il "priait avec plus d'insistance" (Lc 22,44). N'a-t-il pas voulu nous donner l'exemple en priant pour nous dans le temps, lui qui avec son Père exauce nos prières dans l'éternité ? On dit que les moines d’Égypte font des prières fréquentes, mais très courtes, lancées comme des flèches, pour éviter que, en se prolongeant trop, l'attention vigilante nécessaire à ceux qui prient ne se détende et se dissipe... La prière ne doit pas comporter beaucoup de paroles, mais beaucoup de supplications ; ainsi elle peut se prolonger dans une attention fervente... »

    Saint Augustin (345-430), Lettre à Proba (9-10), trad. rev. Bréviaire.

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  • Méditation : St Bonaventure

    « O mon âme, ne te laisse pas ébranler parce que les méchants seraient dans la prospérité et toi dans la peine, parce qu'ils se réjouiraient et que tu serais en proie aux agitations du temps. Les méchants, hélas ! n'ont rien à prétendre dans la gloire ; tu dois donc ne point t'inquiéter de ne rien avoir en ce monde, et, dans la pensée du bien à venir, supporter avec calme et jubilation tout ce que la vie renferme d'adversités.

    Si quelquefois, ô mon âme , les plaisirs du monde, la fausse gloire du siècle, sa puissance caduque et passagère t'inspirent quelque complaisance, élève-toi bien vite vers les biens éternels, et tu regarderas toutes ces choses comme une vile bauge. Hâte-toi, non par des efforts corporels, mais par l'ardeur de tes affections et de tes désirs ; car non seulement les anges et les bienheureux t'attendent, mais encore le Seigneur et le Maître des anges et des saints. Dieu le Père t'attend comme sa fille chérie ; Dieu le Fils, comme son épouse très-chère ; Dieu le Saint-Esprit, comme sa bien-aimée pleine de délices. Dieu le Père t'attend pour te constituer l'héritière de tous ses biens ; Dieu le Fils, pour t'offrir à son Père comme le fruit de sa naissance dans le temps et le prix de son sang très-précieux ; Dieu le Saint-Esprit, pour te rendre participante de sa joie et de son éternelle béatitude. Enfin la famille entière du Roi céleste, cette famille qui comprend tous les Esprits bienheureux, t'attend pour t'admettre dans son sein. Que tes désirs soient donc par dessus tout d'entrer en cette société. Mais tu n'en approcherais qu'avec confusion si tu n'avais eu pour elle aucun amour en cette vallée de larmes. Ainsi transporte-toi en esprit dans les cieux et commence à être où tu dois habiter à jamais, toutes les fois que l'ambition te fait sentir ses atteintes, toutes les fois que tu vois quelqu'un exalté en ce monde. O mon âme, si ces joies célestes étaient bien présentes à ton cœur, cet exil ne serait pour toi qu'un avant-poste de la patrie, où tous les jours, par anticipation, tu goûterais spirituellement ses divines douceurs. Car lorsque nous embrassons par la pensée un objet éternel, notre demeure n'est plus sur cette terre, mais dans les cieux. Telle est la force de l'amour, que tu habites plus réellement où tu contemples ce qui t'est cher que là où tu es par ta nature. C'est là, ô ma bien-aimée, ce royaume de Dieu qui est au-dedans de nous et que nous négligeons, hélas ! misérablement lorsque nous nous répandons au-dehors sur des choses vaines et futiles. Nous sommes tout entiers dans ce qui est extérieur, dit saint Grégoire, et nous n'avons nul souci du royaume de Dieu qui est en nous ; nous cherchons la consolation en des objets frivoles et en des folies mensongères, et nous en sommes arrivés à perdre la ferveur des jours anciens sans même en conserver l'apparence. Pour toi, ô mon âme, fille du Roi éternel, écoute avec un soin pieux et prête une oreille attentive à mes saints et salutaires conseils. Considère par la contemplation les consolations du royaume céleste ; oublie par le mépris et l'aversion ton peuple et la maison de ton père, c'est-à-dire le monde, le démon, toi-même et toute vaine ambition. »

    Saint Bonaventure (1217-1274), Soliloque ch. IV (extrait), in "Œuvres Spirituelles de S. Bonaventure" Tome III, Traduites par M. l'Abbé Berthaumier, curé de Saint-Pallais, Paris, Louis Vivès, 1854.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

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  • 25 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Semaine Sainte (1)

    « Adorons, prosternés de corps et d'âme, la grâce de Dieu répandue sur toutes les nations ; prions le Père miséricordieux et le Rédempteur riche en bienfaits (cf. Ep II,4), de faire qu'avec leur secours nous puissions, jour après jour, échapper à tous les dangers de cette vie. Le rusé tentateur est, en effet, partout présent, et ne permet que rien demeure exempt de ses pièges. Il faut lui résister fidèlement et persévéramment, avec l'aide de la miséricorde divine qui nous est offerte au milieu de nos adversités : ainsi, bien qu'il ne cesse jamais ses attaques, il ne trouvera personne qu'il puisse vraincre. Faisons tous notre profit, bien-aimés, des jeûnes pieusement célébrés et que la bienfaisante abstinence, utile, comme nous l'avons éprouvé, et pour l'âme, et pour le corps, ne soit viciée par aucun excès. Nous célébrons, en effet, avec plus d'application en ces jours tout ce qui concerne la sobriété et l'abstinence, afin qu'une courte pratique les fasse passer en une longue habitude ; que l'on se consacre aux oeuvres de miséricorde, ou que l'on s'applique à la modération dans la nourriture, qu'il n'y ait pas de temps perdu pour les fidèles ; car, tandis que les jours s'ajoutent aux jours et que le temps s'écoule, nous devons accumuler les gains de nos bonnes oeuvres, et non pas perdre nos mérites. Puisse la miséricorde de Dieu seconder nos pieux efforts et nos religieux désirs en nous faisant obtenir ce qu'il nous fait convoiter. »

    Saint Léon le Grand, Sermon XVII sur la Passion, in Sermons tome III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

  • Méditation : chemin de sainteté

    « Pour plusieurs saints, une seule chose a suffi pour les sanctifier. La sainteté de plusieurs a été consommée dans son commencement même ; conversion et persévérance ont été tout d'une pièce. [...] Nous n'avons que trop l'habitude d'avaler nos grâces sans mâcher ; nous n'extrayons pas la moitié de ce que Dieu y a mis de doux, de nourrissant et de médicinal ; nous sommes trop vifs avec elles, trop impétueux dans l'usage que nous en faisons ; nous ne les développons pas. Je crois que la claire connaissance de la grâce, de sa nature, de ses habitudes et de ses pouvoirs, détruirait la moitié de la tiédeur qui existe dans le monde ; car je soupçonne qu'une grande partie de cette tiédeur vient d'impétuosité, de précipitation, d'activité humaine, se mettant à la place d'une sage lenteur devant Dieu. [...]

    La seule chose importante dans les bonnes oeuvres, est la quantité d'amour que nous y faisons entrer. Le motif est l'âme d'une action. Le pouvoir n'est ni dans le volume de l'acte ni dans sa durée... Ainsi, vous voyez, nous n'avons pas tant besoin d'un grand nombre d'actions, que d'attentions et de vigueur dans le peu que nous faisons. [...]

    Nos plus humbles actions sont inépuisables dans leurs résultats, ou du moins elles sont telles que la grâce peut y puiser à volonté. Qui a jamais pu voir et étudier dans son âme le plein développement d'une grâce ? Nous ne lui donnons ni l'espace ni le temps, et cependant ses capacités sont immenses. C'est une des choses qui rendent la sainteté si difficile à acquérir, que nous soyons toujours si fort au-dessous de notre grâce... [...]

    Notre première impulsion est de voir une sainteté plus grande sous forme d'additions ; le seul embarras consiste dans le choix de ce que nous ajouterons. Pour les saints, ils vivent au large dans leur journée, au milieu d'un petit nombre d'actions, qu'ils diminuent encore à mesure que leur ferveur s'accroît, afin d'avancer plus rapidement, et ensuite de jeter plus d'énergie et de vie intérieure dans ce qu'ils font. Telle est, ce me semble, la marche des saints ; et en conséquence, pour commencer à les suivre, nous devons mettre de côté la théorie du progrès par addition. »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Paris, Bray et Retaux, 1872 (6e éd.).

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  • Méditation : de la prière...

    « Nous nous plaignons souvent de n'être pas exaucés par Dieu, lorsque nous lui demandons quelque grâce temporelle. N'oublions pas qu'il n'est nullement obligé de se plier à tous nos désirs, d'autant que nos requêtes sont parfois plus nuisibles qu'utiles à notre salut. Mais, s'il s'agit de notre âme, soyons certains que toutes nos supplications, toutes sans exception, sont entendues. Nous ne sommes peut-être pas exaucés de la manière et au moment que nous avions rêvés, mais chacune de ces prières est accueillie favorablement par notre Sauveur Jésus-Christ et nous obtient un secours réel, encore qu'il ne soit pas toujours perceptible.

    Les motifs de nous décourager ne manquent pas, si nous nous considérons nous-mêmes ; toutefois, si nous sommes sans vigueur, Dieu est fort ; si nous sommes mauvais, il est bon. Donc espérons malgré tout.

    Notons en passant que l'espérance ne consiste point seulement dans les paroles. Il serait peu utile de répéter : "Mon Dieu, j'espère en vous" et de rester dans une inaction toute passive. L'espérance est une tendance de la volonté vers le bien ; elle suppose donc un effort, un déploiement d'énergie vers le but désiré. L'espérance chrétienne surtout doit se compléter par une aspiration active, courageuse de notre âme vers les secours surnaturels que nous offre l'Esprit-Saint ; sinon elle n'est qu'une pure illusion. Notre Rédempteur nous promet en effet sa grâce et sa gloire [...] si nous sommes réellement décidés à agir avec lui. Dans cette coopération entre Dieu et l'homme, c'est Dieu qui garde pour lui le principal effort ; néanmoins, quelque minime qu'elle soit, notre part d'action doit exister, sinon nous n'agirons pas en êtres raisonnables, encore moins en chrétiens. Dieu ne voulant pas nous sauver sans nous, c'est nous qui devons gagner notre ciel ; notre faiblesse sera aidée assurément, mais il faut qu'elle agisse. »

    P. Joseph Tustes s.j., in Le Messager du Coeur de Jésus, Décembre 1907.

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  • Méditation - Prière : saint Silouane

    « Où es-Tu ô ma Lumière et ma Joie ?
    Le parfum de ton passage est resté dans mon âme et j'ai soif de Toi !
    Mon coeur est sans courage et rien ne me donne de joie.
    Je t'ai attristé et Toi Tu m'as caché ta face.
    Mon coeur t'aime, aussi te désire-t-il et te cherche-t-il en pleurant.
    Tu as orné le ciel d'étoiles, l'air de nuages, la terre de fleuves et de riants jardins ;
    mais c'est Toi et Toi seul que j'aime, et non le monde si beau soit-il.
    C'est Toi que je désire, Seigneur.
    Je ne puis oublier ton regard tranquille et doux ;
    je t'en supplie avec des larmes :
    viens, pénètre en moi et purifie-moi de mes péchés.
    Toi qui, du haut de ta gloire, jettes un regard ici-bas,
    Tu sais bien la ferveur du désir de mon àme.
    Ne m'abandonne pas, exauce ton serviteur qui crie, comme le prophète David :
    "Pardonne-moi, mon Dieu, selon ta grande miséricorde." »

    Saint Silouane l'athonite, moine russe du Mont Athos (1866-1938), Ecrits spirituels.

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  • Méditation - Prière : bienheureuse pauvreté...

    « O Seigneur, guérissez-moi, je Vous en prie, de mon excessive inquiétude pour les nécessités de la vie. Dans le silence de mon coeur, il me semble entendre résonner votre doux reproche : "Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or votre Père céleste sait que vous vous avez besoin de tout cela" (Mt VI, 32).
    Oui, Seigneur, Vous savez ce qui m'est nécessaire et Vous n'êtes pas un étranger pour moi, mais un Père, et comme tel Vous Vous êtes engagé à pourvoir à mes besoins. O Seigneur, raffermissez ma foi en votre parole. Faites que ma confiance soit pareille à celle de St François d'Assise qui se sentait si sûr de Vous qu'il n'hésitait pas à rendre à son père non seulement son argent mais jusqu'à ses vêtements et à s'en aller par le monde privé de tout, plus heureux et assuré dans sa pauvreté que les riches dans leurs richesses. O bienheureuse pauvreté, qui avez Dieu pour serviteur ! Car Vous, Seigneur, Vous n'abandonnez pas celui qui se confie en Vous ; au contraire, Vous Vous plaisez à être large et généreux à l'égard de celui qui, ayant tout abandonné pour votre amour, s'est totalement confié à votre céleste providence.
    O Jésus, si je ne peux négliger matériellement tous les biens et les affaires terrestres, faites que je puisse au moins renoncer à toute sollicitude et préoccupation exagérée. Que mon unique souci soit celui de Vous aimer et de Vous servir de toutes mes forces, de chercher votre amitié, votre intimité, l'union avec Vous. »

    P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, O.C.D., Intimité Divine Tome I (02/12), Monastère des Carmélites Déchausées, Librairie du Carmel, 1963.

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  • Méditation : le désir de la perfection

    « Un sentiment atroce du dégoût de la perfection, cette horrible tentation. Je sentais le désir du dégoût de la perfection, qui m'était présenté comme plus facile. Et je sentais la lutte en moi, car la volonté était attirée vers ce désir. Et je souffrais atrocement. Et je disais tout le temps : "Ne me laisse pas succomber à la tentation ! Seigneur, aide-moi !" Et je comprenais en même temps que le moindre acquiescement constituait une faute. Et je comprenais l'horreur que constitue le péché : le péché, c'est la séparation de Dieu. Nous ne sommes plus alors en communion avec Lui. Donc, la moindre faiblesse est une diminution de communion avec Dieu. Donc, celle-ci n'est plus totale. J'ai souffert atrocement, mais avec la grâce de Dieu, je n'ai pas succombé. Et je sentais toujours : "Si le goût de la perfection, ce désir, au fond, de plaire à Dieu en toutes choses, diminue en nous, nous ne réalisons plus ce pourquoi nous sommes créés." »

    Jeanne Schmitz-Rouly (1891-1979), Journal spirituel "Le bonheur d'aimer Dieu" (110), Editions du Carmel, Centre Saint Jean de la Croix, 1998.

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  • 16 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "... bien avant l'aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait." (Mc 1, 29-39)

    « Chaque fois que je parle de la prière, il me semble entendre dans votre coeur certaines réflexions humaines que j'ai entendues souvent, même dans mon propre coeur. Alors que nous ne cessons jamais de prier, comment se fait-il que si rarement nous paraissions expérimenter le fruit de la prière ? Nous avons l'impression de ressortir de la prière comme nous y sommes entrés ; personne ne nous répond un mot, ne nous donne quoi que ce soit, nous avons l’impression d'avoir peiné en vain. Mais que dit le Seigneur dans l’évangile ? « Ne jugez pas sur l'apparence, mais portez un jugement juste" (Jn 7,24). Qu'est-ce qu'un jugement juste sinon un jugement de foi ? Car "le juste vit de la foi" (Ga 3,11). Suis donc le jugement de la foi plutôt que ton expérience, car la foi ne trompe pas alors que l'expérience peut nous induire en erreur.

    Et quelle est la vérité de la foi, sinon ce que le Fils de Dieu lui-même promet : "Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez, et cela vous sera accordé" (Mc 11,24). Que donc aucun d'entre vous, frères, ne tienne pour peu de chose sa prière ! Car, je vous l'affirme, celui à qui elle s'adresse ne la tient pas pour peu de chose ; avant même qu'elle ne soit sortie de notre bouche, il la fait écrire dans son livre. Sans le moindre doute nous pouvons être sûrs que soit Dieu nous accorde ce que nous lui demandons, soit il nous donnera quelque chose qu’il sait être plus avantageux. Car "nous ne savons que demander pour prier comme il faut" (Rm 8,26) mais Dieu a compassion de notre ignorance et il reçoit notre prière avec bonté... Alors "mets ta joie dans le Seigneur, et il accordera les désirs de ton coeur" (Ps 36,4). »

    Saint Bernard (1091-1153), Sermons de Carême n°5, 5.

  • Déclaration de l'Académie Catholique de France

    « CONJUGALITE, FAMILLE, PARENTALITE, FILIATION »

    « La famille, fondée sur l’union plus ou moins durable, mais socialement approuvée,
    de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants,
    apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans toutes les sociétés »

    (C. Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1948, p. 133).

    Le mariage est un acte officiel et solennel qui, toujours et partout, institue une communauté de renommée appelée « famille », dont le but est de former de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants. Il concerne d’un même effet l’organisation de la relation entre hommes et femmes, entre les générations, et la structure symbolique de la société.

    Par-delà les diverses formes culturelles qu’elle a pu prendre et les modèles historiques qui l’ont organisée, la famille est, de facto, l’institution publique la plus ancienne, imposée par deux données de la nature, d’une part le fait de sexes différents et complémentaires dont la rencontre est nécessaire à la perpétuation de l’espèce, d’autre part l’offre d’un cadre protecteur au développement physique, intellectuel et social de l’enfant. La famille (mononucléaire ou élargie) étant toujours et partout considérée comme « l’élément naturel et fondamental de la société », elle « a droit à la protection de la société et de l’Etat » (Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, art. 16-3).Toutes les sociétés sont ainsi conduites à interdire l’inceste et à organiser juridiquement la filiation.

    Jusque très récemment, ces repères n’étaient pas mis en question dans l’organisation de la cité : « Une famille ce n’est pas simplement deux individus qui contractent pour organiser leur vie commune. C’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes. C’est la construction des rapports entre les générations qui nous précèdent et celles qui vont nous suivre » (E. Guigou, 3 nov. 1998).

    L’importance anthropologique et sociale de la « famille » et du « mariage » a porté les religions à leur fournir les plus puissants étais. Le christianisme a ainsi très largement contribué à asseoir plusieurs de leurs caractères modernes, tels l’exigence du consentement libre et public des futurs époux et leur devoir d’assistance mutuelle, et à consacrer l’idéal qu’expriment tout ensemble la monogamie, la fidélité, l’indissolubilité, l’ouverture à la fécondité, l’articulation entre procréation et éducation. Même si les accidents de la vie, les déficiences personnelles ou sociales, les choix de vie de certains montrent que l’épanouissement commun des parents et des enfants peut se réaliser dans des contextes fort différents, la référence optimale ne peut demeurer que la famille enracinée dans des conditions symboliques fortes et dans des choix respectueux des données de la nature.

    Nos sociétés actuelles connaissent de nombreuses familles monoparentales ou recomposées, ou des unions homosexuelles. Les sciences humaines, le droit et la pastorale chrétienne ont vocation à s’intéresser de manière adaptée aux situations concrètes brisées ou reconstruites. On peut toutefois s’interroger sur la tendance à réduire les fondements du mariage aux seuls sentiments d’amour des deux partenaires alors que l’amour, s’il a vocation à s’épanouir dans le mariage, ne suffit pas à établir sa validité, que ce soit au niveau civil ou sur le plan religieux.

    Cette conception du mariage comme un droit conféré par un amour réciproque est un sophisme qui sert aujourd’hui, dans plusieurs pays et en France, à justifier des projets législatifs de transformation radicale de l’institution en l’ouvrant à des unions entre personnes de même sexe. Excipant ici d’une simple réforme de société, déclarant là vouloir, plus profondément, une réforme de civilisation, on use encore d’un autre sophisme, celui du progrès moral de l’égalité, pour établir une rupture flagrante avec le socle même de toutes les civilisations.

    Considérant toutefois comme « naturel » le lien entre mariage, bonheur individuel et parentalité, certains imaginent alors un nouveau type de filiation, propre aux unions homosexuelles : le désir d’enfant garantirait l’amour pour l’enfant. Désir et amour de l’enfant garantiraient à eux seuls une éducation structurante et deviendraient ainsi « droit à l’enfant ». Ce droit qui ne fut, justement, jamais reconnu aux couples hétérosexuels, permettrait l’adoption ou même les procréations de convenance aux couples homosexuels. Mais la société n’invente pas ex nihilo la famille, elle lui est en réalité redevable. Au bénéfice de leur existence même, société et Etat sont donc tenus d’en privilégier le développement et, sauf déni de réalité ou mensonge, de conserver au mariage son rang de droit fondamental « ouvert à tous » (V. Déclaration universelle précitée, art. 16-1), non pas, précisément, « entre tous ». L’identité biologique, psychologique et spirituelle de l’humain est constituée dans l’altérité et l’alliance des différences, en premier lieu des polarités masculine et féminine. Le mariage entre personnes de même sexe menacerait ce processus de constitution, mettrait en péril une harmonie éducative toujours fragile, porterait ainsi atteinte aux droits de l’humain en croissance et grèverait l’aventure humaine de la plus lourde hypothèque.

    Académie catholique de France
    Le 10 janvier 2013

  • 10 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "L'amour de Dieu, c'est cela : garder ses commandements." (1Jn 5, 1-4)

    « Nous avons reçu de Dieu la tendance naturelle à faire ce qu'il commande et nous ne pouvons donc pas nous insurger comme s'il nous demandait une chose tout à fait extraordinaire, ni nous enorgueillir comme si nous apportions plus que ce qui nous est donné... En recevant de Dieu le commandement de l'amour, nous avons aussitôt, dès notre origine, possédé la faculté naturelle d'aimer. Ce n'est pas du dehors que nous en sommes informés ; chacun peut s'en rendre compte par lui-même car nous cherchons naturellement ce qui est beau... ; sans qu'on nous l'apprenne, nous aimons ceux qui nous sont apparentés par le sang ou par l'alliance ; nous manifestons enfin volontiers notre bienveillance à nos bienfaiteurs.

    Or, quoi de plus admirable que la beauté de Dieu ?... Quel désir est ardent comme la soif provoquée par Dieu dans l'âme purifiée, s'écriant dans une émotion sincère : « L'amour m'a blessée » ? (Ct 2,5)... Cette beauté est invisible aux yeux du corps ; l'âme seule et l'intelligence peuvent la saisir. Chaque fois qu'elle a illuminé les saints, elle a laissé en eux l'aiguillon d'un grand désir, au point qu'ils se sont écriés : « Malheur à moi, parce que mon exil s'est prolongé » (Ps 119,5), « Quand irai-je contempler la face du Seigneur ? » (Ps 41,3) et « Je voudrais m'en aller et être avec le Christ » (Ph 1,23). « Mon âme a soif du Seigneur vivant » (Ps 41,3)... C'est ainsi que les hommes aspirent naturellement vers le beau. Mais ce qui est bon est aussi souverainement aimable ; or Dieu est bon ; donc tout recherche le bon ; donc tout recherche Dieu...

    Si l'affection des enfants pour leurs parents est un sentiment naturel qui se manifeste dans l'instinct des animaux et dans la disposition des hommes à aimer leur mère dès leur jeune âge, ne soyons pas moins intelligents que des enfants, ni plus stupides que des bêtes sauvages : ne restons pas devant Dieu qui nous a créés comme des étrangers sans amour. Même si nous n'avons pas appris par sa bonté ce qu'il est, nous devrions encore, pour le seul motif que nous avons été créés par lui, l'aimer par-dessus tout, et rester attachés à son souvenir comme des enfants à celui de leur mère. »

    Saint Basile (v.330-379), Les Règles Monastiques, Grandes Règles, Q. 2 (Trad. Léon Lèbe, Editions de Maredsous, 1969).

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (5)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Sans le vouloir et sans que ce soit toujours de notre faute, nous avons un coeur dur qui ne permet pas à l'amour de Dieu de circuler librement en nous ; dès que Dieu s'approche pour nous "dire" son amour, nous nous raidissons, en nous défendant contre lui. Comme nous n'avons pas l'humilité de la Vierge qui n'opposait aucune résistance au désir de Dieu, nous avons besoin de subir toute une opération de raffinage pour nous réduire à notre plus simple expression de pauvreté et de nudité. Toutes les "tuniques de peau" qui nous recouvrent et cachent notre misère, comme disent les Pères, doivent être dissoutes pour que le soleil de l'Amour qui porte "la guérison dans ses rayons" puisse nous transformer. C'est pourquoi Dieu nous fait passer au désert de l'indigence, il met à nu le fond de notre coeur, afin que nous comprenions le besoin extrême que nous avons de lui. »

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (2)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Il n'y a aucun doute que Marie voulait et désirait la venue du Messie, comme Jean-Baptiste lorsqu'il envoie ses disciples demander à Jésus : "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?" (Mt 11,3). Marie portait cet ardent désir, même si elle ne comprenait pas ses exigences dont elle découvrira bientôt la profondeur avec un certain effroi, lorsque l'ange la visitera.

    Marie a forcément eu le désir de la maternité de Jésus, car le Saint-Esprit ne fait rien en nous, sans le faire désirer d'une manière inconsciente ou incoative. On obtient de Dieu ce qu'on espère de lui et, si on n'attend rien, le Saint-Esprit ne peut pas combler un désir inexistant. Seul le désir peut attirer Dieu en nous et il ne vient qu'à ceux qui le lui demandent avec intensité, confiance et persévérance. On pressent bien cette loi du désir dans l'éducation à la prière : on ne peut pas apprendre à prier à quelqu'un qui n'en a pas le désir intense. Si Marie avait le désir de la maternité, il faut tout de suite ajouter qu'elle ne savait pas ce qu'elle désirait, parce qu'étant habitée par l'Infini, elle était aussi mue par l'Infini. Par ailleurs, ayant fait le propos de virginité, elle ne pouvait pas désirer "quelque chose" dans le domaine de la maternité. Elle désirait dans la ligne des désirs du Peuple d'Israël, mais sans savoir quoi, parce qu'elle n'était pas fixée sur ses petites idées.
    [...]
    « En réalité, dans sa souplesse, elle avait déjà renoncé à tout..., ce qui est la seule façon de "choisir tout", comme le fit Thérèse, fille de Marie, deux mille ans après. Marie désirait autant la fécondité que la virginité. Ne pouvant abdiquer aucun de ses désirs, et ne voyant pas comment ils pouvaient se concilier, elle avait choisi de ne rien choisir et de s'en remettre à Dieu (avant même la parole de l'ange) sur le "Quomodo fiet istud ?" "Comment cela se fera-t-il ?". L'ampleur illimitée de sa soif exigeait justement, par sa folie même, qu'elle ne prenne aucune initiative pour l'assouvir. (C'est pourquoi je ne suis pas sûr qu'elle ait fait voeu de virginité. Elle a consacré à Dieu, tout simplement, les forces de son âme et de son corps). Incapable de sortir des contradictions où la plongeait le Saint-Esprit, elle s'en remettait à lui, dans une obscurité totale, du soin de les dénouer." (*) »

    (*) : M.D. Molinié, "La Sainte Vierge et la Gloire", Cahiers sur la Vie Spirituelle, Deuième Série, L'Epouse, 1973.

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • Audience générale de ce mercredi 28 novembre 2012

    Benoît XVI pense aux enfants frappés par le sida

    "J'encourage les nombreuses initiatives qui sont prises dans le cadre de la mission ecclésiale pour lutter contre ce fléau". Benoît a conclu par ces paroles un appel prononcé mercredi matin lors de l'Audience générale en vue de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, "une initiative des Nations-Unies pour rappeler l'attention, a déclaré le Pape, sur une maladie qui a causé des millions de morts et provoqué des souffrances humaine tragiques, accentuées dans les régions plus pauvres du monde, qui n'arrivent à accéder à des médicaments efficaces qu'avec grande difficulté. Ma pensée s'adresse en particulier au grand nombre d'enfants qui chaque année contractent le virus de leurs propres mères, malgré le fait qu'il existe des thérapies pour l'empêcher."

    Rester attentif aux signes des temps

    Pour sa catéchèse, le Pape a souligné combien "dans la culture contemporaine existe aussi un désir d'authenticité et de transcendance qui doit être pris en compte par tous ceux qui se proposent d'annoncer le christianisme à leurs contemporains". En cette Année de la Foi, Benoît XVI a tenu à rappeler aux quelques 5 000 personnes réunies en la Salle Paul VI, que nous "devons rester attentifs aux signes des temps dans notre époque, pour comprendre les potentialités, les désirs, et les obstacles que l'on rencontre dans la culture d'aujourd'hui, et en particulier le désir d'authenticité, le lien à la transcendance, la sensibilité à la sauvegarde de la création, et pour alors communiquer sans crainte la réponse qu'offre la foi en Dieu".

    Message adressé aux fidèles francophones :

    « Chers frères et sœurs, l’amour de Dieu pour nous est infini et éternel. Il a été répandu dans nos cœurs pour que nous le communiquions à notre tour à tous. Mais comment parler de Dieu aujourd’hui à nos contemporains ? Imitons le mode d’agir de Dieu, qui est entré en communication avec l’homme. Jésus est descendu du ciel pour nous enseigner "l’art de vivre". En lui nous rencontrons le visage de Dieu. Parler de Dieu exige une croissance dans la foi, une familiarité avec Jésus et son Évangile, et un enfouissement dans la prière. Plus nous mettons Dieu au centre – et non pas nous-mêmes ! – plus notre communication de la foi sera fructueuse, malgré nos faiblesses. De même qu’en Jésus annonce et vie s’entrecroisent, de même notre manière de vivre dans la foi et dans la charité doit parler de Dieu. La famille est un lieu privilégié de transmission de la foi aux nouvelles générations. Dans un climat d’écoute et de dialogue, chaque membre doit être pour l’autre un signe de l’amour de Dieu. Parler de Dieu, c’est communiquer avec joie, avec force et simplicité, par la parole et par la vie, ce qui est essentiel : le Dieu de Jésus Christ ; ce Dieu incarné qui nous a tant aimés jusqu’à mourir et ressusciter pour nous ; ce Dieu qui nous a donné l’Église, pour que nous marchions ensemble et que, par sa Parole et les Sacrements, nous renouvelions la cité des hommes, afin qu’elle devienne la Cité de Dieu.
    Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement ceux d’Amiens ! Puissiez-vous regarder les situations humaines avec les yeux mêmes de Dieu et laisser son amour renouveler votre vie et vos relations ! Vous formerez alors des communautés chrétiennes exemptes d’individualisme et d’indifférence, capables de manifester à tous les hommes l’action transformante de la grâce divine.
    Bon pèlerinage ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 13 novembre : Méditation

    « Toute bonne volonté est louable, et par cette raison, quand vous formez un dessein de vous donner à Dieu, ce dessein mérite quelque louange, parce que la fin en est sainte ; mais aussi comme ce n'est pas assez d'avoir une fin vague et indéterminée, si l'on n'en vient aux moyens qui peuvent nous y faire parvenir, il faut dire que, vouloir la vertu en général et n'en former que des résolutions universelles, c'est ne pas vouloir ce que l'on propose, ou courir avec de vains efforts après une chose qu'en effet on ne veut pas, en disant qu'on le souhaite. Et voilà justement l'illusion de ces esprits pleins de désirs et de sentiments de ferveur.
    C'est pourquoi ne dites pas seulement, dans l'excès de vos ferveurs : Je veux aimer Dieu, je veux être patient, je veux être débonnaire : parler de cette sorte, c'est parler le langage de tout le monde qui n'en fait pourtant pas davantage, et c'est s'amuser de résolutions frivoles, où l'on se flatte que l'on dit tout cela de coeur, et où l'on ne dit néanmoins jamais guère la vérité...
    Ne vous arrêtez donc jamais à ces propositions trompeuses, mais parlez mieux, et dites : Je veux aimer par la voie des souffrances, et par tous les genres d'épreuves des créatures ; je veux être humble dans une telle et une telle occasion qui m'est familière et domestique, et qui répugne à l'orgueil de mon esprit ; je veux être mortifié principalement à l'égard d'une telle répugnance, d'un tel sens, d'une telle passion, où je n'ai qu'emportement, que recherche de moi-même, et que sensualité ; je veux être patient en telles conjectures fâcheuses, qui me sont assez ordinaires, et retenir mon coeur dans la paix, et ma gloire dans le silence ; je veux être doux et débonnaire, avec une telle humeur qui est toute contraire à la mienne, et parmi les aigreurs et les chagrins que mon propre esprit me cause souvent mal à propos.
    C'est ainsi qu'il faut former une résolution solide et efficace, qui retire l'esprit des idées générales, ou plutôt qui le retire d'une oisiveté superbe, pour l'appliquer et le faire descendre aux actions particulières. »

    R.P. F. Guilloré s.j., Maximes spirituelles pour la conduite des âmes (Liv. IV, Maxime IV ch. II), Nouvelle édition, Guyot Frères, Lyon - Paris, 1850.

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  • Audience générale de ce mercredi 7 novembre 2012

    Ce mercredi, une catéchèse sur la "pédagogie du désir"

    En cette année de la Foi, ce mercredi, lors de l'audience générale Place Saint-Pierre, Benoît XVI s'est exprimé « contre la banalisation et l’aplatissement qui dominent aujourd’hui » et le Pape a proposé une « pédagogie du désir », qui enseigne en premier lieu « à apprendre et réapprendre le goût des joies authentiques de la vie ». Devant quelques 20.000 personnes, le Pape a expliqué que « éduquer depuis la plus tendre enfance à apprécier les vraies joies, dans tous les domaines de l'existence, comme la famille, l'amitié, la solidarité avec ceux qui souffrent, le renoncement à soi pour les autres, l'amour pour la connaissance, pour l'art, pour les beautés de la nature », signifie « exercer le goût intérieur et produire des anticorps efficaces contre la banalisation et l’aplatissement qui dominent aujourd'hui. »

    « Même les adultes, a affirmé le Pape, ont besoin de redécouvrir ces joies, de désirer des réalités authentiques, en se purifiant de la médiocrité dans laquelle ils peuvent se retrouver embourbés. »
    « Ne jamais se contenter de ce que l'on a atteint », a encore déclaré le Pape, pour qui « seules les joies les plus vraies sont capables de libérer en nous cette saine inquiétude qui porte à être plus exigeants - vouloir un bien plus haut, plus profond - et en même temps à percevoir avec toujours plus de clarté que rien de fini ne peut combler notre cœur. »

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, "le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l’homme, car l’homme a été créé par Dieu et pour Dieu", nous dit Le Catéchisme de l’Église catholique. Ce désir se manifeste de diverses manières. Par leur amour réciproque, l’homme et la femme expérimentent la grandeur et la beauté de la vie. C’est un exode permanent vers un don de soi, vers une découverte de soi-même et de Dieu. Chaque désir du cœur humain fait écho à un désir fondamental qui, jamais pleinement satisfait, cache un mystère. "L’homme passe infiniment l’homme", disait Pascal. L’homme est profondément un être religieux et le sens religieux de la vie montre que la foi n’est pas absurde et irrationnelle, si nous apprenons le goût des joies authentiques et désirons toujours un bien plus profond. Chers amis, le dynamisme du désir est toujours ouvert à la rédemption. L’étincelle, qui lui permet de reconnaître et de goûter le bien véritable, ne s’éteint jamais dans le cœur humain, même dans l’abîme du péché. L’ouverture du désir humain vers Dieu est le signe de la présence de la foi. Nous avons tous besoin de purifier notre désir. Dans notre pèlerinage, sentons-nous frères de tous les hommes et prions pour que Dieu montre son visage à ceux qui le cherchent avec un cœur sincère.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, en particulier les membres de la Communauté de l’Arche ! Je vous invite à découvrir toujours plus les joies et les réalités authentiques de la vie, en vous purifiant de tout ce qui est médiocre. Vous produirez alors des anticorps efficaces contre l’esprit de banalisation aujourd’hui diffus et vous laisserez émerger le désir profond de Dieu ! Bon pèlerinage ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 29 octobre : Méditation - Prière

    ACTE D'AMOUR

    « Désirant vous aimer, ô mon Dieu ! autant qu'il est possible à une faible créature, je veux que toutes mes pensées, mes désirs, tous mes sentiments, toutes mes respirations, tous les battements de mon coeur, tous mes mouvements soient autant d'actes d'amour. Je veux que tous les caractères que je tracerai en écrivant, que tous les mots, que toutes les lettres que je verrai en lisant, que tous les pas que je ferai soient pour moi comme autant d'actes d'amour. Je voudrais pouvoir vous offrir, tous les jours, autant d'actes du plus fervent amour qu'il y a de grains de sable sur les rivages de la mer, qu'il y a de feuilles d'arbre dans les forêts, d'atomes dans l'air, qu'il y a d'êtres créés, et les multiplier à l'infini. Je vous offre, ô mon Dieu ! pour suppléer à mon impuissance, tous les actes d'amour que font tous les Anges et tous les Saints qui sont au Ciel et sur la terre, tous les actes d'amour de la très-sainte Vierge, et par-dessus tout les actes d'amour de N.-S. J.-C. pour vous. O mon Dieu ! que ne puis-je vous aimer autant que vous le méritez ! Donnez-moi donc un coeur de Séraphin ou plutôt mettez dans mon coeur l'amour de tous les Séraphins, l'amour de tous les Saints, l'amour de tous les coeurs, et augmentez-le sans cesse, afin que je vous aime, ô mon Dieu, autant qu'il est possible de vous aimer, et que je désire vous aimer. »

    R.P. Jean-Baptiste Muard (1809-1854).
    Fondateur en 1850 de l'abbaye Bénédictine de La-Pierre-qui-Vire dans l'Yonne, il choisit pour les membres de cette nouvelle famille bénédictine le nom de Bénédictins-Prêcheurs des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. Il y fait profession le 3 octobre, adoptant le nom de Marie-Jean-Baptiste du Cœur de Jésus.

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    Abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, Yonne (Vue d'ensemble)
    Crédit photo : Patrick89 - License : GNU Free Documentation License
  • 26 octobre : Méditation

    « Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Coeur sacré, car ce coeur est le siège et la source de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et par nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous, par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur, et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours, par ce Sacré Coeur, en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. O Symbole très sacré, et Sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude, Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez !
    O très sacré et très aimant Coeur de Jésus, Vous êtes caché dans le Sante Eucharistie, et Vous y battez toujours pour nous. Maintenant comme jadis, Vous dites : "Desiderio desideravi", - "J'ai désiré avec désir". - Je Vous adore donc avec tout mon amour le meilleur et toute ma vénération, avec mon affection fervente et ma volonté la plus soumise et la plus résolue. O mon Dieu, quand Vous condescendez à souffrir que je Vous reçoive, que je Vous mange et Vous boive, et que, pour un moment, Vous faites votre demeure en moi, oh ! faites battre mon coeur avec votre Coeur ! Purifiez-le de tout ce qui est terrestre, de tout ce qui est orgueilleux et sensuel, de tout ce qui est dur et cruel, de toute perversité, de tout désordre, de toute langueur ! Remplissez-le tellement de Vous que ni les événements du jour, ni les circonstances quelconques n'aient le pouvoir de le troubler ; mais qu'en votre crainte et votre amour il puisse trouver la paix. »

    Bx John Henry Newman, Méditations et Prières (XVI,2-3), Traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919.

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